D’un seul coup, Don arrêta ses investigations à la grande surprise de la jeune femme.
« Tu semble penser que je n'en mènerais pas large contre toi si jamais je te relâchais n'est ce pas ? Que je te donne une seconde pour abattre ton poing sur moi et c'en est fini. Mais c'est autre chose que d'avoir un moment d'inattention et un vrai combat, mais je ne t’apprends rien n'est ce pas ? »
Oui, elle le pensait mais elle se méfiait aussi. Elle savait, par expérience, qu’il possédait une force non négligeable. La jeune femme le regarda sortir de la pièce. Où pouvait-il bien aller ?
Quoiqu’il en soit, il la laissait seule. Une aubaine. Malheureusement, elle était trop bien attachée. Malgré tous ses efforts, elle ne parvint pas à desserrer ses liens. Les fers, à la différence des menottes, étaient calibrés pour ses poignets fins. Impossible de faire passer ses mains en dehors. Elle n’était pas Oudini. Au bout d’un moment, elle abandonna. Inutile d’user ses forces. Là, ça ne servirait pas à grand-chose. Il valait mieux attendre. Attendre de savoir ce qu’il avait préparé pour elle.
Marine frissonna. Attachée nue, dans cette salle glacée, elle avait froid. Un froid accentué par le stress. Elle s’exerça à respirer pour ne pas perdre le contrôle d’elle-même.
Don s’absenta un bon moment. La jeune femme commençait à se demander ce qu’il pouvait bien faire même si elle ne voulait pas l’admettre, elle craignait ce qu’il lui réservait. Quand il était là, elle savait à quoi s’attendre mais là impossible de le savoir. Et ça, ça la torturait. Une chose qu’il voulait probablement. Elle tenta de se raisonner mais en vain.
Lorsqu’elle le vit revenir un revolver dans la main, elle crut qu’il allait la tuer. Elle aurait préféré mais au contraire, il l’a détacha et la fit se lever. Il mit le canon du pistolet dans son dos la menaçant de la tuer si elle tentait quoi que se soit. Dans un sens, elle eut terriblement envie de faire un geste qui aurait provoqué le tir de l’homme. Au moins se serait terminé. Mais l’instinct de conservation étant ce qu’il était, elle se dit que si elle avait la moindre petite chance de s’en sortir, elle ne devait pas la laisser passer.
Il la fit avancer dans le couloir jusqu’à atteindre une porte. Il la fit entrer dans une pièce plongé dans le noir. La jeune femme avança jusqu’à buter sur quelque chose. Il lui dit de monter ce qu’elle fit. Quand il alluma la lumière, elle vit qu’elle se retrouvait sur un ring. Voulait-il lui proposer un combat ? Visiblement. Il lui indiqua des gants. Elle les prit et les enfila. Elle prit soin de faire attention à son pouce, celui qu’elle avait déboité. Malgré la douleur qui l’a repris, elle n’en laissa rien paraître. Don vérifia qu’ils étaient bien lacés et alla mettre les siens après avoir pris soin de balancer l’arme en dehors de la pièce.
« Le principe est simple. Bats moi et tu es libre de partir – il se mit alors en garde - Donne tout ce que tu as »
La laisser partir ? Elle n’y croyait pas une seule seconde. Même si elle le battait, il avait du prévoir quelque chose pour l’empêcher de partir. Ce n’était pas le genre d’homme à avoir une parole. C’était un menteur et un manipulateur. Maintenant, s’il lui laissait une chance de le frapper, elle n’allait pas se priver ne serais ce que pour lui rendre les coups qu’il lui avait balancé un peu plus tôt.
A son tour, elle se mit en garde. Prenant, une nouvelle fois, le temps de l’observer. Il était grand. Un avantage mais aussi un inconvénient. Les jambes et les chevilles étaient les points faibles des personnes de grandes tailles, surtout les chevilles. Quelques coups bien placés et elle pourrait le mettre à terre. Tel le colosse de Rhodes, il s’effondrerait.
Marine n’était cependant pas aveugle, elle connaissait ses propres faiblesses. La première étant son pouce en mauvais état. Il risquait de beaucoup la faire souffrir. La seconde étant qu’il possédait une force plus importante que la sienne. Elle allait devoir jouer la technique contre la force brute. Un jeu difficile à jouer mais elle n’avait pas le choix.
Première chose à faire, distraire l’adversaire. Marine ouvrit alors le combat. Elle lui balança quelques coups de poings qu’il encaissa sans trop de problème. Elle s’y attendait. Ses bras musclés lui servaient de bouclier protégeant son torse. A son tour, il lui envoya quelques coups. Elle ne pouvait pas les parer comme lui ou il lui aurait brisé le bras avec sa force. Elle esquiva. Elle était plus rapide et plus souple que lui. Elle ne put néanmoins éviter un de ses coups qui l’envoya au sol. Elle se releva et recommença à attaquer. Elle continua ce petit jeu un moment. Ne l’attaquant toujours qu’au dessus de la ceinture comme dans un combat de boxe traditionnel. Mais à aucun moment, il lui avait dit qu’il y avait des règles quelconques dans ce combat. Elle attendait le bon moment.
Lorsqu’il lui balança un direct, elle se laissa couler au sol en une fraction de secondes et se servit de la force de ses jambes pour le faire basculer, emporter par son propre élan et son poids au sol. Elle se redressa et avec son pied appuya de tout son poids sur la cheville de Don, son point faible. Malheureusement le sol mou du ring ne lui permit pas de la lui briser mais en tout cas, il n’allait pas pouvoir marcher normalement, sa cheville était certainement foulée. Or quand on est une masse de chair et de muscle, c’est un énorme handicap.