Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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[Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

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Cypress Thornwood

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Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 15 dimanche 12 octobre 2025, 21:46:05

La gorgone hoche la tête quand Vanessa lui dit qu’elle va parler de sa requête à son maître. Elle ne peut guère espérer de mieux, elle suppose. Elle n’a plus qu’à croiser les doigts pour que le v- Hadrian n’y voit pas d’inconvénients.

Le repas arrivant, les pensées de la jeune étudiante se tournent vers la nourriture qui leur est présentée. En y réfléchissant bien, Cypress s’estime heureuse d’avoir accès à une nourriture de cette qualité. Elle ne connaît guère de personnes kidnappées qui auraient eu plus qu’une soupe en boîte ou des sandwichs triangles. Cela dit, elle ne connaissait guère de personne kidnappées tout court. La présence du thé aux côtés de son assiette la relaxe un peu. Rien de tel qu’un peu de familiarité, de routine, pour vous faire oublier vos maux.

Elle relève les yeux pour écouter la goule tenter de la rassurer. Du moins, elle suppose que c’était le but recherché. Et il est possible qu’elle y parvienne, au moins un peu, quant aux intentions d’Hadrian. Elle répondit qu’elle ne s’inquiétait pas tant à propos d’un emploi tout de suite, mais surtout de la fin de ses études. Elle désirait vraiment obtenir son diplôme avec des notes excellentes. Mais la perspective d’avoir des recommandations pour plus tard ne lui était pas désagréable non plus.

Sans s’en rendre compte, la brunette poursuivit la discussion avec Vanessa. Animée, elle en oubliait presqu’elle n’était pas là de son plein gré. Ses ancêtres gardaient le silence, comme bien souvent quand elles n’étaient pas concernées par la situation. Son ventre se remplissait agréablement et le repas fut même conclut par un dessert délicieux dont Cypress se fit la promesse de remercier le Chef ensuite.

Mais cette promesse devrait attendre un peu pour être satisfaite.

Un bruit sourd, une alarme, et soudainement la goule entraînait la gorgone en dehors du restaurant. L’adrénaline saturant son corps, la jeune femme suivit Vanessa sans un mot, les traits tirés par le stress qui l’assaillait brusquement. Les yeux écarquillés, les serpents sur le qui-vive, elle ne dit cependant pas un mot, ne laissa pas échapper un son. Les deux femmes se rapprochaient de l’ascenseur quand le courant se coupa. La lumière s’éteignit, les volets se fermèrent, et se fut le noir absolu. Elle ne voyait plus Vanessa, mais la prise sur son bras était toujours solide. Réelle. Sans chercher à protester, l’étudiante émit un faible son d’acquiescement.

Tâtonnant avec sa main libre, elle longea le mur à leur droite en espérant ne pas trébucher ou rentrer dans la goule. Son cœur battait à toute vitesse et ne semblait pas vouloir redescendre en pression. Les serpents ne sifflaient pas, mais étaient en garde, leurs yeux reptiliens et leurs langues fourchues sondant l’air. Un coup de feu résonna de nouveau, et Cypress se raidit, manquant de se manger le mur qu’elle longeait. Le bruit d’une porte qui s’ouvrait lui tira un sursaut, mais elle s’engagea à travers l’ouverture en tirant Vanessa -tenant toujours son bras- avec elle.

« Qu’est-ce que… Que vient-il de se passer ? Est-ce que ça arrive souvent ? Parvint-elle à murmurer, se laissant tomber contre le sol près de la porte, ses jambes ne la tenant plus. »
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

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Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 16 mercredi 15 octobre 2025, 07:19:43

"Qu’est-ce que… Que vient-il de se passer ? Est-ce que ça arrive souvent ?"

"Si ce complexe était régulièrement pris d'assaut, nous aurions grand peine à éviter des inspections régulières. Non; votre arrivée et la présence du Livre doivent avoir encouragé les ennemis du patron. Quelqu'un d'autre a découvert ce que Mr. Hadrian a trouvé, et ce qu'il garde ici. Ce qui veut dire qu'une autre personne cherchera à s'emparer du livre, et, potentiellement, la traductrice."

Elle referma la porte derrière elle, et poussa fermement Cypress vers l'un des bureaux, sous lequel elle la poussa de nouveau pour qu'elle s'y cache, et se tourna vers la porte, avant de plonger la main dans son sac à main et en tirer un pistolet, et un silencieux. Si le silencieux n'allait pas empêcher l'arme de faire un son significatif, mais elle avait décidé que c'était mieux que d'être tuée.

"Restez derrière m—"

Elle s'arrêta de parler, ses pupilles se dilatant au maximum pour laisser le plus de lumière possible les pénétrer. Sa respiration s'arrêta sec, et son arme se braqua contre la porte. Son cœur, graduellement, se fit de plus en plus rapide, et de plus en plus bruyant, malgré son visage inchangé. Elle ne clignait plus.

Dans le couloir, quelque chose se mouvait. Quelqu'un, peut-être, mais quelqu'un de large, de lourd…

***

Dès que l'alarme se déclencha, et que son bruit les motive à passer à l'acte, je m'extirpe de ma torpeur grâce aux soins de mes serviteurs, qui versent le sang salvateur dans mon gosier normalement inerte comme le cadavre que je devrais être. On m'explique la situation, en quelques mots, et je jette un coup d'œil vers les caméras pour voir de nombreuses figures se déplacer dans mon complexe, équipés de protections et d'armes de grade militaire tels qu'on ne voit pas au Japon.

Je m'étais toujours attendu à ce que quelqu'un vienne foutre son nez dans mes affaires, mais un geste aussi délibérément violent était fort inattendu. Ce n'était pas qu'une provocation ou une malheureuse mais nécessaire infiltration; c'était une déclaration de guerre. Si un premier examen de ces étrangers dans mon domaine me laissent à croire qu'ils appartiennent à une force du gouvernement, cette théorie prend rapidement la porte; ce n'est pas l'équipement militaire prodigué au Japon, ni à ses forces de l'ordre, et à moins que le musée n'ait sa propre force militaire, ce dont je doute, il s'agit donc de l'un de mes rivaux.

J'attrape donc le premier de mes serviteurs, et je me fais un plein de son sang, lui laissant à peine de quoi survivre; je remplis mes réserves de vitae, et on m'apporte mon arme; un katana. Déjà une arme formidable par elle-même, entre les mains d'un vampire, il n'y avait simplement rien de plus dangereux. N'étant pas fait pour la perforation, elle assurait également que le vampire verserait autant de sang que nécessaire.

Je sors de mes locaux, situés au sommet du complexe, et je me dématérialise en une nuée de frelons, laquelle émet et propage dans tout le complexe un vrombissement de colère, de rage et d'avertissement; ils étaient entrés dans mon domaine, et maintenant, je vais les tuer.

Je me manifeste pour la première fois dans le salon du deuxième, où trois personnes vêtus d'équipement militaire noire fouillaient les recoins. L'un d'eux lève les yeux vers les canalisations d'air, et remarque les frelons et, au début, n'y prête pas vraiment attention, attribuant la chose à un problème d'entretien, du moins jusqu'à ce que des milliers s'en échappent, formant ma silhouette, et alors qu'il hurle de panique et déverse ses balles dans ma forme, je fonce dessus et mes frelons de sang lui plantent leur dard, et le drainent de son sang, avant de passer au deuxième, qui est achevé par les coups de feux de son camarade, que j'attaque par la suite.

J'entend alors trois coups de feu dans les étages supérieurs. Vers le restaurant. Deux de mes éclaireurs frelons m'alertent que ma captive s'y trouve avec Vanessa. Je regagne la ventilation et je fais mon chemin jusqu'au quatrième, et je trouve une Brute, une abomination de vicissitude, ce qui trahit la participation d'un clan ennemi du mien; le Clan Tzimisce. Bâtards. Fils de putes. Je n'ai pas de mot plus vulgaire à leur dédier. Si déjà m'attaquer en plein jour n'était pas une offense assez grande, lâcher leurs monstres sur ma demeure était manifestement une tentative d'attirer plus d'attention sur moi, et de me forcer à prendre action pour me faire oublier.

Je reprends ma forme normale, et j'entre dans la pièce pour bondir sur la Brute et, alors que je vais pour lui asséner un coup surchargé par ma Potence, mon poing, plutôt que de rencontrer de la chair, rencontre une solide masse de pierre. Une pierre que, sous la puissance du coup, éclate comme sous le ciseau d'un maître sculpteur, et la créature-statue tombe en poussière. J'ai le réflexe de ne pas chercher ma protégée du regard, et je me cache les yeux d'une main pour ne pas commettre l'erreur de le faire par inadvertance.

"Eh bien, je me faisais du souci pour peu," dis-je sans lever la main. "Au moins, vous n'êtes p—"

Six coups de feu sont déchargés, et cinq balles se logent dans mon dos, une autre se fout le camp et heurte le plafond. Sur les cinq, seulement deux parviennent à laisser un dégât significatif.

Je me tourne vers les responsables, et j'use de ma Célérité pour me déplacer, me retrouvant, aux yeux d'une mortelle, derrière mes assaillants en l'espace d'un clin d'œil. Je décapite le premier, tranche le bras armé du second avant d'agripper son couteau et de lui asséner trois coups à la gorge, déviant de la main droite le fusil du troisième avant de lui planter le couteau du second dans l'œil droit et de bondir sur le quatrième pour lui arracher la gorge avec les dents, récupérant le sang que la transformation en essaim de frelon m'avait coûté, et le laissant tomber au sol, lâchant des gargouillis alors qu'il se noyait dans sa gorge inondée de sang.

Je m'approche de nouveau de Cypress et Vanessa.

"Je vois que Bram Stoker n'est pas le seul écrivain à avoir entrevu le vrai monde. J'aurais cru que vous étiez fey, mais non. Une véritable gorgone."

Cypress Thornwood

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 17 jeudi 16 octobre 2025, 22:04:33

« Oh non… Oh non, non, non…, désespère la brune en entendant la réponse de Vanessa. Elle panique, la pauvre, et même planquée sous le bureau comme l’a arrangée la goule, elle ne peut pas s’empêcher de trembler. L’adrénaline du moment la garde alerte, toutefois, et ses lunettes restent fermement maintenues dans une main. Si quelqu’un entre, qu’il la regarde dans les yeux, il finira en statue de grès. Elle le garantit.

Ses ancêtres sifflent en entendant les pas lourds de l’autre côté de la porte. Elles s’agitent. Elles ont senti l’air et ont reconnu de quoi il s’agissait. Elles s’efforcent de le lui expliquer, mais la gorgone est trop paniquée pour comprendre un traître mot. Accroupie sous le bureau, les yeux écarquillés en tentant de voir dans l’obscurité, Cypress est sur le qui-vive. Ses ongles s’enfoncent dans sa peau autour des branches de ses lunettes, réussissant même à percer la peau tant elle serre les poings fort.

La porte s’ouvre lentement. La gorgone ne voit pas l’arme que tient Vanessa, pas plus qu’elle ne distingue qui décide de rentrer dans la pièce. Des coups de feu éclairent la scène. Un, deux, trois. Trois éclats lumineux, aussi brefs qu’intense. Cypress n’a pas eu le temps d’enregistrer ce qu’elle voyait que l’obscurité a reprit ses droits. Elle n’est même pas sûre que la créature qui est entrée dans la pièce ait eu le temps de croiser son regard.

Mais les serpents sifflent victorieusement. Apparemment, même une microseconde a suffi pour pétrifier la chose. Quelle qu’elle soit. Mais ce n’est pas fini. Les bruits de luttes sont toujours présents. Un ennemi de pétrifié ne veut pas dire grand-chose, finalement. Un de moins pour essayer de la kidnapper de chez son kidnappeur, peut-être, mais il en reste probablement encore cinquante fois plus. Et elle est sous le choc, toujours. Elle serait bien incapable de dire si Vanessa lui a parlé ou pas, pendant qu’elle reste verrouillée dans la position où elle était.

Cypress ne sait combien de temps après surgit le vampire qui l’a kidnappée le premier. Elle était crispée, toujours accroupie, scrutant l’obscurité comme si elle espérait y voir quelque chose. Elle sursaute d’ailleurs, quand son ravisseur fait finalement irruption et tente de les protéger de l’assaillant pétrifié. Le cœur de Cypress bat la chamade, menaçant de sortir de sa poitrine. Elle sursaute, bien sûr, avant d’éclater d’un rire nerveux quand le poing du vampire fracasse la pierre qu’était devenu le monstre. Un rire qui se change en cri perçant quand d’autres de feu retentissent. Le bruit d’objets effilés pénétrant dans de la chair résonne dans ses oreilles.

La gorgone penche la tête en avant, se la prenant entre les mains, serrant ses lèvres férocement pour ne pas laisser échapper d’autres sons. Les sifflements des serpents sont furieux, agités. Elle ne comprend toujours pas ce qu’elles disent, la panique étreignant son cœur et court-circuitant son cerveau.

« Je ne veux pas mourir aussi jeune, marmonne-t-elle sans s’en rendre compte. Je n’ai même pas mon diplôme en plus. Je n’ai rien connu de la vie encore. Oh, Dieux, faites que je ne meure pas ce soir je vous en prie, supplia-t-elle entre ses dents serrées. »

Et pourtant, Cypress n’est pas religieuse. Mais comme elle sait (presque de première main) que les dieux existent bel et bien, peut-être qu’une petite prière ne peut pas faire de mal.

Finalement, le vampire revient vers son assistante et sa captive. Les lumières de secours se mettent alors en route, progressivement, comme si le générateur responsable avait été empêché de démarrer jusqu’à présent. Cypress s’empresse de remettre ses lunettes, hagarde, les yeux toujours écarquillés. Elle a le visage plus pâle encore que d’ordinaire, les traits tirés par le stress et des larmes ont coulé le long de ses joues sans qu’elle ne s’en soit rendue compte. Les pupilles de la jeune femme -qui mangeaient presque complètement l’émeraude de ses prunelles- se rétrécit brusquement avec la luminosité de retour. Clignant des yeux, elle sent ses poumons se comprimer en découvrant l’état du vampire. Il avait le bas du visage sanguinolent !

« Vous… Ils… Je…. Argh ! Balbutie-t-elle encore tremblante et d’une voix légèrement trop aigüe, résistant à grande peine à retenir le cri qui voulait s’échapper quand elle a remarqué le sang couvrant le mention d’Hadrian. »

Elle secoue la tête, les mains pressant ses tempes.

« Je suis partagée entre l’envie de perdre conscience et celle de vous frapper, admet-elle d’une voix un octave plus bas. Et oui, je suis une gorgone. Et je regrette tellement que vous m’ayez kidnappée hier soir ! Explose-t-elle à mi-voix alors que l’adrénaline redescend et qu’elle s’affaisse à moitié contre le bureau sous lequel elle est toujours accroupie. »

Elle tombe sur ses fesses, basculant en arrière, et se prend la tête entre les mains.

« Je n’ai pas signé pour ça. Je veux une prime de risque. Une prime d’assurance santé. Une prime pour dommages moraux. Une prime pour avoir survécu sans faire de crise cardiaque. Et une prime pour ne pas vous vomir sur les chaussures à l’heure actuelle, finit-elle par lâcher, se sentant plutôt nauséeuse à présent que la tension retombait. Et je veux l’accès complets aux Livres que je dois traduire. »
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

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Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 18 dimanche 19 octobre 2025, 00:19:11

"-je regrette tellement que vous m’ayez kidnappée hier soir !"

"Allons, mademoiselle, vous êtes simplement ébranlée, vous dite des sot—"

Je ne parviens même pas à finir ma phrase qu'elle s'élance de nouveau.

" Je n’ai pas signé pour ça. Je veux une prime de risque. Une prime d’assurance santé. Une prime pour dommages moraux. Une prime pour avoir survécu sans faire de crise cardiaque. Et une prime pour ne pas vous vomir sur les chaussures à l’heure actuelle, et je veux l’accès complets aux Livres que je dois traduire."

Je dois l'admettre, encore une fois, me voilà stupéfait. Pis encore, je suis tout simplement sans voix devant la témérité que cette jeune femme démontre lorsque confronté avec une menace mortelle. Est-elle sincèrement en train de négocier un contrat d'embauche en plein raid, alors que sa vie est en danger? Sans même parler de l'arrogance même de faire des demandes à l'homme qui dirige une organisation suffisamment puissante pour enlever une jeune femme en pleine rue et faire passer cet événement pour un arrêt médical au reste du monde, c'est tout simplement inconcevable; elle est une otage, une prisonnière, et si je la traite comme une invitée, tel est mon choix, mais assurément pas le sien.

Une part de moi, la part qui se dit supérieur aux humains, supérieur à tous, finalement, manque d'éclater et je songe même à user de Dominance sur elle pour la forcer à fléchir et à m'obéir, ou même de Présence pour l'envoûter à ma personne. Deux réactions qui auraient été, pour un autre vampire, parfaitement justifié.

La part qui triomphe, cependant, est celle, plus humaine, qui me pousse à éclater de rire. Rire à me plier en deux. Un rire qui, aurais-je eu un corps fonctionnel, m'aurait fait mal au ventre et aux côtes. Je ne peux m'arrêter, jusqu'à ce que j'essuie une larme écarlate coulant au coin de mon œil.

"Ah, hah… haaaah… Caine, je crois que je n'ai jamais entendu autant de peur et autant de bravoure dans la même voix. Tu as entendu ça, Vanessa?"

Elle hoche simplement de la tête; elle a des oreilles, donc oui, elle a entendu.

Je sors un mouchoir de ma poche et j'essuie le sang au coin de mes yeux, et sur mes lèvres.

"Une captive qui demande salaire et bonus… Ah, quelle époque. Quelle époque." Je ramène mes yeux sur la gorgone, et je souris, mais sincèrement. "Très bien, Cypress. Très bien."

Je m'approche d'elle et, voyant qu'elle ne semble pas près de se relever, je glisse un bras sous ses jambes, l'autre autour de son tronc, et je la soulève de terre en laissant sa tête reposer contre mon épaule.

"On vous fera un vrai paquetage d'embauche. Avec un salaire, une déclaration d'impôt, une prime de risque, des assurances et un généreux bonus d'embauche pour le reste de vos malheurs. Pour ce qui est d'avoir accès aux Livres… on s'arrangera. Vous comprendrez qu'il me serait déplaisant de m'en départir après avoir risqué si cher pour les acquérir."

Voyant que les émotions commençaient à retomber, et qu'elle risquait de s'évanouir à tout moment, je lui souris et je lui pose la main sur les yeux.

"Vous pouvez vous évanouir, maintenant."

***

Les heures suivantes se déroulèrent assez rapidement. Hadrian escorta Cypress et, comme il l'aurait fait pour un trésor, la mit en sécurité dans son appartement. Tout comme la chambre de Cypress, celle-ci jouissait d'un renforcement en ciment ainsi que d'une porte blindée dans laquelle rien ne semblait passer. Une ventilation quinze fois filtrée pour éviter qu'aucun contaminant dans l'air ne se rende dans la résidence émettait un léger ronronnement dans les murs, mais rien d'envahissant.

L'appartement d'Hadrian était divisé en six pièces; le salon, bien sûr, dans lequel Cypress fut laissée, puis une chambre des maîtres, doublement sécurisés par l'absence de fenêtres et une porte renforcée, qui ressemblait donc davantage à un coffre-fort qu'à une chambre, hormis les décorations. À côté de la chambre, la salle de bain, qui était tout simplement impeccable, comme si jamais utilisée, et nettoyée religieusement, et à côté encore, une grande cuisine tout équipée et qui, encore une fois, ne semble jamais avoir servi. De l'autre côté, une autre chambre, celle-ci également sécurisé, mais avec un petit lit, petit bureau, une bibliothèque et des jouets; c'était la chambre de Lilyanne. Son occupante n'étant pas là, probablement de sortie pour se nourrir ou pour donner un signe de vie aux quelques institutions le requérant. À la gauche de cette chambre, le grand bureau d'Hadrian, dans lequel un nombre très restreint avaient été conviés.

Contrairement à son bureau officiel, situé dans l'aile ouest, le bureau personnel du vampire était plongé dans l'obscurité et dans le silence, avec un grand bureau en bois sur lequel se trouvait un moniteur, clavier et souris. Dans la pièce se trouvait quelques articles soigneusement conservés dans une petite chambre de verre personnelle; une dague de laquelle coulait du sang "frais", une coupe fragmentée en deux qui se déversait continuellement dans un drain, comme une fontaine, et, finalement, une étagère en pierre couverte d'une grande vitre en verre. Rangé précieusement sur les étagères se trouvaient des livres uniques et, contenu dans un grand rouleau enfermé dans un tube de protection, se trouvait le Livre de Noah.

Après avoir placé le tube de protection dans un lecteur, Vanessa expliqua le fonctionnement; comme le matériau dont était composé ce Livre était fragile et susceptible de se désintégrer, il était impossible de le lire directement. Le Lecteur, lui, utilisait une forme de radiation qui détectait le contenu d'une page, et un ordinateur s'occupait ensuite de traduire le rayonnement pour créer une image qui réflétait ce qui était écrit sur le rouleau.

Après tout, hormis la pierre, il existait peu de matériaux qui traversait les âges.

Mais, malgré ce désagrément, Cypress avait maintenant accès au Livre de Noah.

Lorsque dix-huit heures frappa, la porte s'ouvrit de nouveau, et entra alors Hadrian, couvert de la tête aux pieds de sang.

***

Je n'ai jamais vraiment mal. Je n'ai d'ailleurs pas souvenir d'avoir déjà été suffisamment blessé pour justifier une protestation quelconque, du moins depuis avoir rejoint les Caïnites. J'adresse à peine un regard à Cypress ou à Vanessa, donnant un ordre à cette dernière de foutre le camp sans lui adresser un mot, retirant mon veston, ma chemise, ma cravate et laissant le tout retomber dans le salon en me dirigeant vers la salle de bain, passant une main dans mes cheveux poisseux de sang, de poudre à fusil, de plâtre et de poussière. Une fois dans la salle de bain, je retire ce qui me reste de vêtement et je m'effondre sur le siège de la douche, et j'active tous les jets à fond, me faisant assaillir d'eau de tous les côtés. Le sol blanc vire au rouge, et je me frotte vivement le crâne pour me débarrasser de de la souillure qui s'y trouve. Putain de Tzimisce.

Cypress Thornwood

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 19 dimanche 19 octobre 2025, 12:28:47

Entendre le vampire éclater de rire après sa tirade -nerveuse, on ne va pas se mentir- semble sortir Cypress de son état de choc. Ses grands yeux virides s’écarquillent de plus belle. Elle ne voit guère la scène, dans l’obscurité, mais elle l’imagine peut-être un peu trop bien tant le rire est puissant. Elle ne proteste même pas, pas plus que ses ancêtres, quand elle le sent glisser ses bras autour d’elle pour la porter.

Les lunettes toujours fermement tenues dans une main, évitant de regarder en direction d’Hadrian, la gorgone sent l’adrénaline refluer, laissant ses membres lourds et sa tête aussi légère que l’air. Comme si elle n’attendait que son autorisation, elle perdit conscience quand il lui dit qu’elle pouvait à présent s’évanouir.



Quand elle se réveilla, elle se trouva dans un salon, allongée sur un canapé. Une migraine semblait avoir élu domicile derrière ses paupières et elle grimaça en ouvrant les yeux. La présence de Vanessa ne la surprit pas outre mesure après ces dernières heures. Elle grimaça en tâtonnant à côté d’elle pour attraper ses lunettes. Les calant de nouveau sur son nez, elle se risqua à lever les yeux pour observer les lieux.

Ça ne ressemblait pas aux lieux où elle avait passé la nuit dernière et la matinée. Peut-être que l’étage à laquelle était situé l’appartement dans lequel elle avait commencé à traduire le Livre de Noah était encore… Impraticable ?

Elle s’étira jusqu’à ce que ses vertèbres craque, et elle écouta ensuite Vanessa lui expliquer comment fonctionnait les choses afin de pouvoir traduire correctement. Une part d’elle était fascinée. Elle avait si rarement l’occasion d’avoir à faire à d’aussi vieux ouvrages en dehors de ses cours. Une autre part était excitée de découvrir ce que recelait ce rouleau si vieux qu’on ne pouvait le toucher à main nue. Enfin, une dernière part était appréhensive, repensant à son éclat motivé par le choc et l’adrénaline. Même si le vampire lui avait assuré qu’elle serait convenablement rémunérée, elle ne pouvait s’empêcher de se gourmander intérieurement. Quelle idée avait-elle eue d’exploser ainsi ? Elle n’était qu’une captive ! Il était un vampire qui pouvait facilement la réduire à l’état de poupée sans volonté. Et, malgré elles, ses ancêtres finirent par avouer qu’il n’était pas si mal, pour un mort réanimé. Melantho, surtout, expliqua que ceux qu’elle avait connu avant de mourir étaient plus… Arrogants. Impitoyables. Ils n’auraient certainement pas accepté qu’une petite gorgone comme elle outrepasse ses prérogatives.

Soupirant en secouant la tête, la brune tenta d’oublier sa malheureuse crise de nerf et se concentra sur la traduction. A défaut d’autre chose, ça avait le mérite de focaliser chaque part de son esprit, ne laissant pas de marge au doute et à la crainte.

Absorbée comme elle était, elle en oublia la présence de la goule toujours fidèle au poste. Ses yeux parcouraient la copie du Livre alors que ses doigts s’occupaient de transcrire ce qui s’y trouvait (avec un stylo et du papier, elle trouvait ça plus pratique), ce que ses ancêtres suggéraient. Captivée, le temps fila et elle sursauta quand la porte de l’appartement s’ouvrit.

Cypress releva la tête de la table du salon sur laquelle elle s’était installée. Etalée. Ses doigts remontèrent soigneusement ses lunettes sur son nez, étalant une tache d’encre sur sa pommette au passage. Ses yeux s’écarquillèrent en voyant Hadrian entrer, couvert de sang. Elle ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, mais aucun son n’en sorti.

Figée, elle l’observa alors qu’il congédiait Vanessa sans un mot. La goule disparaît pendant qu’il retire ses affaires couvertes de sang. Et la gorgone ne peut que rester plantée là alors qu’il se retrouve bientôt torse nu et se dirige vers la salle de bain. Un sifflement d’Ophione la force à se remettre de sa surprise et elle se lève lentement. Ne sachant que faire, elle ramasse les affaires souillées et les plie pour les poser sur la table basse. Peut-être qu’ils ont un service de détachage qui peut enlever le sang ? Ce serait dommage de jeter quelque chose d’aussi bonne qualité.

D’un pas lent, elle se dirige vers la cuisine. Peut-être que lui faire quelque chose à manger lui permettra de s’extraire de cette humeur qu’elle sent mauvaise. Orageuse. Elle serait furieuse aussi si quelqu’un s’introduisait chez elle. Mais, en dehors de le transformer en pierre s’il croisait son regard, la brune ne pourrait guère faire plus contre l’intrusion.

Se lavant les mains de l’encre et du sang, Cypress se figea soudain. Mangeait-il seulement de la nourriture ou se contentait-il de sang ? Avait-il des réserves de sang, ou bien le prenait-il directement à la source ? Une main vint se plaquer contre la peau fine de son cou, ne sachant comment elle réagirait s’il lui prenait l’envie d’avoir un petit snack à ses dépens. Elle ne pourrait probablement pas lutter, mais elle doutait que ses serpents le laissent faire sans venir le mordre et injecter leur venin. Elle grimaça en songeant à la douleur qu’elle ressentirait si ça se produisait et qu’il décidait de les décapiter ou les arracher. Même si elle « repousseraient », la douleur était insoutenable. Son premier réflexe avait été de couper la tête du premier serpent à sortir de son crâne, après tout.

Secouant la tête, elle se décida malgré tout à ouvrir les placards et le frigo pour trouver de quoi faire à manger. Même si la cuisine ne semblait jamais utilisée, elle trouva de quoi cuisiner. Sortant plusieurs ingrédients, elle commença par éplucher et couper les légumes avant de les mettre dans une poêle avec un peu d’huile. Une petite poêlée de légume aromatisée d’épices lui semblait un bon début. A côté, elle prépara les steaks qu’elle avait trouvé. Elle prévoyait une cuisson bleue pour le vampire alors qu’elle ferait cuire le sien plus longtemps pour qu’il ne soit plus qu’à peine saignant.

Elle se surprit à fredonner pendant qu’elle préparait à manger, les gestes lui venant machinalement, distrayant son esprit du carnage qui avait dû avoir lieu depuis l’intrusion dans le complexe.

Quand ce fut prêt, qu’il ne restait qu’à ajouter le dernier steak pour un brin de cuisson, la gorgone disposa deux assiettes sur le comptoir de la cuisine, des couverts, des verres et une carafe d’eau. Elle baissa le feu sous les légumes, mit un couvercle au-dessus de son assiette contenant son steak déjà cuit tel qu’elle l’aimait, et sortit de la cuisine pour frapper à la porte de la salle de bain.

« Um… Mr Hadrian ? Je ne sais pas si vous mangez de la nourriture solide en plus du… Euh… Du sang. Mais si jamais, j’ai préparé quelque chose pour le dîner... Si vous avez faim… »

Sans vraiment attendre de réponse -peut-être par crainte qu’il ouvre la porte de la salle de bain entièrement nu, ou qu’il soit toujours aussi taciturne que quand il est arrivé- la gorgone se replia dans la cuisine. Elle ajouta le dernier steak dans la poêle et le retourna avant de le déposer dans la seconde assiette. Elle ajouta les légumes dans chacune des deux assiettes et disposa le tout sur le comptoir avant de prendre place, attendant l’arrivée -ou non- du vampire.
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 20 mercredi 22 octobre 2025, 04:25:07

[Un peu de retard sur mon engagement, mais voici la réponse!]

Le sang. Peu importe à quel point je frotte, on dirait qu'il y en a toujours un peu plus quelque part. Ça vient avec le concept du vampirisme, je suppose; toujours à essayer de se laver de ce qui vous colle à la peau. Au début, c'était juste la monstruosité de la chose; apprendre à dompter la Bête, à se contrôler, à démontrer que je n'étais pas qu'un abruti avec une soif de violence et de sang, mais quelque chose de plus. Plus qu'humain. Après, c'était notre humanité; on essaie de se débarrasser de nos habitudes. De nos attachements. De nos scrupules. De tout ce qui fait d'un être humain une "personne", pour renaître sous nos traits les plus cynique. Finalement, c'était bien la tristesse de ma situation, c'était que nous n'étions toujours que des humains, avec des faiblesses humaines, que la plupart cachait derrière une misanthropie prononcée et des comportements prédateurs. Et enfin, lorsqu'on réalisait cette dernière chose, on nettoie le sang. Le sang des gens qu'on a tué auparavant. Le sang des gens que nous allons tuer dans l'avenir. Du sang, toujours du sang.

Je ne me plains pas de ma situation; au contraire, j'apprécie même mon lot dans cette non-vie bien plus que celui que j'avais de mon vivant. Et parfois, même, je trouve que d'indulger la sauvagerie inhérente à mon état me convient. Mais parfois, l'homme que je regarde dans le miroir me semble si différent de l'homme que j'y voyais autrefois que je peine à réconcilier les deux sous une logique.

Une fois avoir frotté assez pour ne plus voir d'eau rosée sur le plancher de la douche, je me relève et j'arrose le siège pour le nettoyer. Je quitte la douche, et je la referme, avant d'activer la sanitarisation et de la laisser rouler. Je me tourne vers le miroir et j'ajuste mes cheveux. J'entends une voix au travers de la porte, mais je n'entends presque rien; la ventilation plus la douche qui tourne à fond m'empêche de distinguer des mots.

"Une minute," dis-je donc d'une voix forte et claire, pour être entendu par-dessus les sons.

Je prends une serviette, que je passe autour de ma taille, et je sors de la salle de bain. Une fois hors de la pièce fermée, une odeur me vient au nez; de la nourriture? Dans ma demeure? Surprenant. Puis, la présence de Cypress me revient en mémoire; évidemment qu'après tout cela, elle aurait la dalle.

Je jette un moment un coup d'œil dans la cuisine, où était assise la gorgone. Deux assiettes attendent, l'une devant elle, l'autre devant un siège vide. Je reste un moment sans voix, et un peu incertain de la démarche à suivre, avant d'échapper un soupir ricaneur.

"Encore une fois, Miss Thornwood, vous me surprenez. Donnez-moi une minute, que je me fasse décent, et je vous reviens."

La majorité des vampires ont une capacité commune; l'art d'émuler la vie. Et donc, alors que je vais dans ma chambre et que je passe un sous-vêtement, un pantalon et une chemise, je me focalise un instant pour puiser dans mes réserves de sang, et je propage la vitae dans tout mon corps. D'un coup, mon cœur normalement inerte pulse dans ma poitrine. Mes veines se gorgent de sang. Mon teint reprend une allure de vie, mon nez me chatouille quand les sensations lui reviennent, et je sens l'humidité reprendre dans mes yeux alors que je cligne, chose que je dois normalement faire consciemment.

Une fois préparé à la consommation d'un repas, je sors de la chambre, chemise entreouverte et cheveux attachés derrière la tête. Je prends place à la table, à côté de Cypress, et je prend un instant pour respirer la nourriture. Une fois la vie émulée dans mon corps, la viande et les légumes ne me donnaient pas d'instinct l'envie de régurgiter, et j'adresse un regard aimable vers Cypress.

"Une délicate attention, j'apprécie."

Je prends une fourchette et un couteau, et je découpe la viande. La lame, comme toute chose dans cette maison, était si acérée qu'elle trancha la viande d'un coup, comme dans du beurre, et je pris une première bouchée, laissant le goût se propager dans mon palais, sur ma langue, et dans ma gorge. D'instinct, mon corps veut rejeter la nourriture, mais je contrôle le réflexe. Je m'en préoccuperai plus tard.

"Je crois qu'il est aussi bien de laisser tomber les masques; à défaut d'un terme plus adapté, je suis ce que vous appelleriez un Vampire, ou strigoi selon nos amis les roumains. Par souci de respect pour ce qui doit rester tût, je me priverai de faire des grandes élaborations; les miens aiment garder leur nature secrète, et en révéler trop risque de vous attirer mauvaise… plus mauvaise fortune."

Je me tourne alors vers elle et je tends un doigt vers l'un des serpents qui ondulent dans la chevelure de la jeune femme, toutes un œil rivé sur ma personne.

"Une gorgone, tout doit sortie des histoires de la littérature classique", dit-je avec un brin d'admiration. "Vous me semblez fort jeune pour avoir vécu des millénaires, je vais donc pencher sur la possibilité d'être une descendante? Ah, pardonnez, je suis peut-être un peu présomptueux."

Je souris, et je ramène mon attention sur le repas.

"il y a longtemps que je n'ai guère mangé. Peut-être deux ans, la dernière fois. La femme d'un diplomate américain, une vieille connaissance, dans un restaurant dans le centre-ville de Tokyo. Près de six cent euros pour le repas. Et cela goûtait comme de la cendre dans ma bouche. Au moins, votre cuisine me semble délectable."

La différence provenait de ma préparation; réactiver mes papilles gustatives n'est pas chose aisée. Même en ce moment, je crois ne pas avoir plus de la moitié qui fonctionnait. Mais cela suffisait pour un repas. Même s'il me faudrait tout rendre dans la soirée.

Cypress Thornwood

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 21 dimanche 26 octobre 2025, 17:40:51

Le regard de la gorgone, protégé par les verres tintés, se posent sur la silhouette du vampire à l’entrée de la cuisine. Elle entrouvre les lèvres, surprise, en le voyant affublé d’une simple serviette autour de la taille. Et elle détourne le regard après quelques secondes, le rouge lui montant aux joues. Elle se contente de hocher la tête à ses paroles, essayant de faire comme si elle ne sentait pas la chaleur enflammer sa peau. Le sifflement des serpents semble amusé. Et pour quelqu’un qui comprend le langage reptilien, les ancêtres de la jeune femme sont clairement en train de se moquer de sa pudeur. Malgré les épreuves traversées, même Médusa s’amuse de l’entêtement de Cypress à ne pas vouloir s’approcher ou aborder tout sujet traitant de la relation intime entre un homme et une femme.

Quand Hadrian revient, la jeune étudiante s’est reprise après avoir sermonné ses ancêtres. Elle sait que sa crainte est ridicule, mais elle reste sur ses positions en ce qui concerne tout ce qui est lié de près ou de loin au sexe : Très peu pour elle ! Bien sûr, ça ne signifie pas qu’elle reste de marbre. Et la brunette garde les yeux sur son assiette pour ne pas être tentée de tourner le regard vers le vampire et risquer la rougeur de ses joues.

« Je me suis dit que la journée avait dû être… Mh… Assez éprouvante. Je ne savais pas si vous mangiez de la nourriture en plus de… Du sang, donc… Um… Je suis contente si vous appréciez, essaie-t-elle de se justifier sans comprendre pourquoi elle en ressentait le besoin. »

Elle attendit que l’homme commence à manger avant de faire de même. Le steak passait tout seul, et les légumes accompagnaient le plat à merveille, à son humble avis. Elle l’écouta, hochant à nouveau la tête. Un vampire, comme ses ancêtres l’avaient senti. Non pas qu’elle doute de leur expérience, mais en avoir la confirmation est toujours une bonne chose.

Cypress repose sa fourchette, pour se saisir de son verre et boire un peu d’eau quand il aborda le sujet de sa propre nature. Tournant le regard vers lui, observant alors que le serpent hébergeant l’âme de Medusa sortait sa langue pour humer l’air près du doigt d’Hadrian, la jeune femme se força à ne pas fixer la peau pâle sous la chemise entrouverte et à relever le regard plus haut. Elle ignora la pâle rougeur qui insistait pour se faire présente sur ses joues, avant d’opiner.

« Descendante, en effet. Je suis la septième gorgone de la lignée de Medusa elle-même. Certaines de mes ancêtres ont eu le … Plaisir… De croiser certains individus de votre… Race ? Espèce ? Mmh. Et j’imagine que je dois avoir des cousines aux quatre coins du monde, avec les descendantes de Stheno et Euryale, mais je n’en ai encore jamais croisé une. »

Elle reposa son verre après avoir pris une gorgée et reprit son repas, finissant rapidement quelques légumes pendant qu’il reprenait la parole. Elle cilla en l’écoutant, et fronça légèrement les sourcils en reposant son regard sur lui.

« Deux ans ? Wow. Um… Eh bien, je suis contente que ma cuisine n’ait pas le goût de la cendre en tout cas. Six cents euros... C’est cher payé pour avoir ce goût en bouche… »

La gorgone n’imaginait déjà pas payer six cents euros pour un repas. Même si elle n’était pas démunie, elle n’avait pas ce genre d’argent à claquer dans de la bouffe. Peut-être qu’elle l’aurait après son « job », mais elle n’était pas du genre à le faire malgré tout. Elle préférait largement dépenser six cents euros dans des livres plutôt que de la nourriture.

« Désolée si je change de sujet et revient sur quelque chose de... Um… Désagréable, mais… Est-ce que tout a été réglé ? Avec l’intrusion, et tout… Même si je me doute que vous ne laisserez rien m’arriver, je ne peux m’empêcher d’être inquiète. Et vous sembliez d’une humeur massacrante avant votre douche alors… Um. Désolée. Je vais me taire je crois, avant de continuer à m’enfoncer. »
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 22 mardi 28 octobre 2025, 06:22:03

La déconfiture de Cypress à la vue de mon corps m'avait un peu étonné, surtout considérant son explosion de plus tôt, mais je me suis dit que cela devait être dû à la blessure à mon torse. Qu'importe le nombre d'année, et qu'importe les techniques utilisées pour la camoufler, tous les soirs, elle revenait, et après la douche, je n'avais pas eu la prévoyance de la cacher. Encore heureux que je l'ai fait quand je me suis changé.

Elle me confirme donc d'appartenir à lignée de Medusa, ou Méduse comme l'appellent mes contemporains. Une remarque dans son discours, cependant, me fait questionner un peu le genre d'œuvre qu'elle devait elle-même posséder; comment sait-elle que ses ancêtres ont rencontrés des gens de mon espèce? Et puis, finalement, j'écarte de mon esprit la possibilité que ce soit exact; le vampirisme, comme les plantes, existe en saveur et en type varié en ce monde. Il en existe d'autres, comme moi, assurément, mais également des vampires qui ne possèdent pas une Bête, des vampires qui ne produisent pas de vitae, des vampires qui ne partagent aucune de mes faiblesses, et même des immortels assoiffés de sang qui brillent au soleil.

Apprendre que le mythe de Méduse avait une origine dans la réalité en aurait surpris un autre, mais pas moi. Encore moins depuis mon introduction dans le monde voilé. il n'y avait plus rien d'étonnant au point de m'arracher un cri de panique ou de désespoir; beaucoup trop de choses devenaient vraisemblables ou possible après être passé de l'autre côté du voile; l'existence de divinités ou d'esprits puissants ou même de fey, voir même de créatures issues du folklore, ne devenait donc qu'une possibilité parmi d'autres. Comme tous ceux de ma classe, j'ai appris certaines histoires du classicisme, et le mythe de Méduse, je n'étais pas passé à côté. Même à l'époque, j'ai souvenir de ne pas avoir trouvé beaucoup de sens au fait qu'une personne puisse être maudite pour avoir été agressée, mais comme le Dieu d'Abraham, il semblerait que ceux qui regardent le monde de haut vivent une réalité fortement aliénée à la nôtre, au point de prodiguer leurs enseignements un peu de la façon dont nous dictons les nôtres à des animaux; avec une bonne intention, toujours en sachant qu'une raison ou une autre nous poussera à changer notre façon d'agir d'une façon qu'ils ne comprendront pas ou ne pourront pas justifier.

"Peut-être," concède-je à sa théorie que l'un des miens puisse avoir été rencontré par l'une de ses ancêtres, me levant un moment pour me diriger vers une armoire et en tirer une grande bouteille opaque. "Je doute cependant que ce soit l'un des miens. Pas impossible, simplement improbable; nous sommes beaucoup moins nombreux et notre reproduction est délibérément lente et contrôlée. La loi de l'enfant unique en Chine n'a rien à envier à ce que mes semblables ont fait sur des millénaires."

Comme la jeune femme me semblait elle-même au prise avec ses propres secrets, et qu'elle suivait elle-même une Mascarade pour se protéger, j'ose même m'aventurer sur un terrain dangereux; mon savoir de mon espèce. Les Caïnites sont des créatures qui détestent voir leurs petits secrets être révélé. Mais elle était déjà au prise avec les miens, en plus des siens, donc je n'en suis plus à un bris près.

"Mes semblables sont appelés les Caïnites. Ou du moins c'est ce que le livre de Nod nous enseigne. Notre ancêtre commun, l'origine de notre vampirisme et de notre pouvoir, provient d'un homme. Le Premier Meurtrier, Cain de Nod."

Je laisse une pause dramatique avant de poursuivre.

"Je vous sauve d'une leçon de catéchisme, mais globalement, Cain est le fils d'Adam, le frère d'Abel, et que par des procédés encore très flous, il aurait soit été affligé d'une malédiction qui en aurait fait le Premier Vampire, ou aurait lui-même créé cette condition via un rituel. Les détails sont incertains, les histoires sont nombreuses et floues. Qu'importe l'origine, le Premier Vampire était une créature incroyablement puissante, et invulnérable, car l'une de ses multiples malédictions aurait été celle qui l'aurait gardé de regagner l'au-delà; l'immortalité, et que quiconque, incluant la Mort et le Temps, qui aurait blessé Cain aurait souffert sept fois l'offense qui lui aurait infligées. Autant dire que quand Dieu ne veut pas que tu débarques sur son portillon, il ne fait pas dans la demi-mesure.

Mais il y avait… une limite à ce pouvoir. De génération en génération, mes semblables ont remarqué que plus ils approchaient de la dixième, et moins leurs capacités de reproduire les talents de nos prédécesseurs devenait aisé. Les membres de la dixième ne peuvent même pas aspirer à maîtriser les arcanes de leur clan, et ceux de la quatorzième et de la quinzième? La moitié ne peuvent pas se nourrir, et donc dépérissent en quelques mois, et les autres sont tellement dilués qu'ils ne peuvent pas produire un autre vampire, et les quelques rares exceptions sont encore plus démunis que les précédentes. J'ai déjà rencontré un rarissime spécimen de la 17e génération qui ne pouvait même pas sortir de sa propre Torpeur."

Je vis alors que je m'étais emporté dans des termes techniques, et je secoue la tête.

"Pardonnez-moi, je m'égare."

Le sujet de l'histoire de mes prédécesseurs est tellement chargé de mystères et de fausses théories que le peu de certitude que j'ai acquise me suffit à m'engouer rapidement. D'autant plus que, pour une fois, je pouvais parler avec quelqu'un de l'extérieur qui pouvait comprendre complètement l'émerveillement que je ressentais.

Je me rends compte que, malgré mon discours, j'ai englouti la totalité du repas qui m'avait été offert, me retrouvant devant une assiette vide, et ce malgré le fait que, encore une fois, mon estomac ne pardonne pas cette insulte à ma nature. Je sens déjà les effets de cette ingestion me remonter dans la gorge, et j'use de mon contrôle sur ma physiologie pour contracter mon diaphragme de façon à ne laisser aucun geyser de nourriture et de sang.

Je me lève donc pour récupérer les assiettes. Elle me demande alors pour la situation en bas.

Je prends un moment pour répondre alors que je frotte une éponge sur la céramique, réfléchissant à la meilleure réponse à donner.

"La situation, pour le moment, est sous contrôle. Réglée, je ne crois pas."

De fait, sa requête pour une prime de risque me semble de moins en moins injustifiée, si j'avais hésité ne serait-ce qu'un instant à la lui accorder.

"Comprenez que mes semblables, autant mes 'alliés' que mes ennemis, veulent ce qui se trouve dans le Livre de Noah, parce qu'en déchiffrant le Livre, les premiers espèrent trouver un moyen d'asseoir leur domination sur les autres, alors que les seconds espèrent l'utiliser soit pour corroborer les faits établis dans le Livre de Nod et donc justifier leur jihad contre les premiers. Mais mes semblables sont également prudents; ils ont testé mes défenses, ils ont échoué, et maintenant, ce n'est qu'une question de temps avant que la nuit ne tombe, et que je sorte de mon repaire, et ma vengeance sera implac-crack!!!- oh."

Dans ma montée de colère, je ne m'étais pas rendu compte d'avoir resserré les mains, et l'assiette, la deuxième, avait éclaté sous mes doigts, et un morceau de porcelaine s'était fiché dans ma paume, l'entaillant et laissant couler l'épais liquide rouge sombre qui avait remplacé mon sang.

"… C'était le dernier ensemble complet de Yashido-san. Haaaaah…"

Yashido-san, un défunt maître de cuisine japonais, avait consacré les dernières années de sa vie à confectionner des ensembles de cuisine. Rien de bien dramatique, certes, mais les mauvaises nouvelles et décisions semblaient s'empiler devant moi.

Je soupire et je me tourne vers Cypress, avant de m'approcher, posant une main sur la table, et la regardant peut-être pas de haut, mais définitivement d'une hauteur différente, avec une distance courte nous séparant.

"Je suis d'humeur massacrante parce que mes ennemis, et peut-être même mes 'alliés', semblent avoir oublié leur place et que, par leur grande stupidité, je suis maintenant forcé de les confronter et, de vous à moi, ma charmante amie, j'ai beaucoup plus important à faire que des querelles de voisinage. Et je suis particulièrement outré qu'ils aient osé mettre la vie d'une invitée en danger."

S'il n'y a pas de règle écrite dans la société vampirique que je doive conserver précieusement la vie d'une invitée, il y a un danger à ne pas pouvoir assurer sa propre sécurité, ou celle d'un invité; si quelqu'un avait réussi à blesser Cypress, j'aurais été perçu comme vulnérable, et alors ce ne serait pas qu'une ennemie que j'aurais à gérer, mais tout ceux qui ont quelque chose contre moi, mon clan ou même mes affiliations, et je ne peux pas me le permettre.

"En contrepartie, nous allons peut-être devoir déplacer nos opérations à un endroit plus sécurisé."

Me doutant d'une protestation, j'enchaine immédiatement.

"Pas immédiatement, et pas forcément. Peut-être, disais-je. Si je trouve le ou la responsable d'ici la fin de la semaine, alors, tant mieux. Autrement… dites-moi, à quand remonte vos dernières vraies vacances?"

Cypress Thornwood

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 23 samedi 01 novembre 2025, 17:18:49

Comme pour tout ce qui traite d’Histoire, avec un grand H, Cypress est fascinée par le récit d’Hadrian. Elle écoute avec attention, enregistrant la moindre de ses paroles, tout en mangeant presque mécaniquement. En plus, il s’agit d’un sujet dont elle ne connaît pratiquement rien. Elle n’avait même pas réalisé, jusqu’ici, que le mythe des vampires n’était pas qu’un mythe. Et ses ancêtres n’avaient aucunes raisons de le lui apprendre, donc le sujet était resté inabordé.

Quant à savoir si c’était un vampire de la même « espèce » qu’Hadrian que certaines des gorgones avaient croisé… Pour elles, en tout cas, l’odeur était similaire. Et Cypress retint une grimace en songeant à ce qu’elle avait perçu elle-même avec sa langue fourchue.

Vint ensuite le sujet des « troubles » qui l’avait menée à cet appartement plutôt que celui dans lequel on l’avait parquée à son arrivée. La gorgone n’aurait peut-être pas dû se montrer aussi indiscrète et attendre qu’Hadrian l’informe que tout était réglé, mais sa curiosité l’avait poussé à le questionner. A sa grande surprise, il lui répondit en toute honnêteté -ou du moins, il semblait être honnête- tout en se levant pour commencer à laver les assiettes. Elle percevait malgré tout l’émotion qui semblait occuper tout son être, enflant à mesure qu’il parlait et terminant en apothéose par le bris de l’assiette.

Elle sursauta, ses prunelles viridiennes se fixant sur le sang qui coulait de sa blessure. Était-ce réellement du sang ? Le liquide était bien rouge, mais semblait épais. Plus épais que du sang, ou bien était-ce coagulé ?

Cypress n’eut pas le temps d’y réfléchir plus longuement qu’il se lamentait de la perte de l’assiette. Elle devait avouer ne pas connaître le nom qu’il énonçait, mais elle pouvait compatir à la perte d’une pièce précieuse. Et se sentait même légèrement coupable de les avoir sorties du placard. Ou d’avoir posé la question qui avait menée à ce débordement.

Un peu hébétée par la manière dont il ne semblait pas se soucier de sa blessure -en y repensant, il n’avait pas paru troublé outre mesure par la blessure qu’elle avait vue sur son torse plus tôt- qui répandait paresseusement le « sang » dans l’évier, Cypress garda son regard fixé sur le morceau de porcelaine fiché dans la main du vampire. Elle ne releva les yeux pour les planter dans les siens que lorsqu’il se rapprocha et émit l’hypothèse qu’ils allaient peut-être devoir changer de site sous peu si la menace n’était pas enrayée.

« Um… Avant l’université probablement, répondit-elle prise de court. Toutes les « vacances scolaires », je les passe à travailler au musée ou à la bibliothèque. »

Clignant stupidement des yeux, elle calma d’une caresse le serpent abritant l’âme de Melantho qui s’agitait avec la proximité d’Hadrian et l’odeur de son sang -si c’en était bien- qui devait être redoublée.

« Je… Um… Est-ce que ça vous remonterait le moral de savoir que j’ai avancé de deux pages dans la traduction ? Si tout se passe bien, comme jusqu’à présent, ça ne devrait guère prendre plus d’un mois. Même en… Um… Changeant de lieux. Peut-être voulez-vous jeter un coup d’œil, après avoir nettoyé votre main ? Avant de… Um… Sortir et confronter vos semblables… ? Demanda-t-elle quand elle se sentit inconfortable devant l’intensité d’Hadrian. Je vais nettoyer la cuisine, ne vous en faites pas pour ça, ajouta-t-elle en baissant le regard quand celui-ci se perdit sur la peau pâle dévoilée par la chemise entrouverte. »

Otage, peut-être. Mais avec des manières. Cypress n’allait pas laisser la situation l’empêcher de trouver ses marques et perturber sa vie plus que de raison. Elle comptait bien établir une certaine routine pour ne pas devenir une bombe émotionnelle à retardement. Ou à hormones, à en juger par ses réactions de jeune vierge effarouchée.
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 24 jeudi 06 novembre 2025, 22:33:58

Pendant qu'elle réfléchit, j'arrache le morceau de porcelaine logée dans ma main et je le jette à la poubelle. Je serais curieux de voir la réaction d'un policier japonais trouvant, dans les poubelles d'une entreprise, un échantillon de sang que tout laisse croire que le corps l'ayant produit est mort depuis plus d'une soixantaine d'années. Une idée amusante, à mon humble avis, mais qui serait probablement mal accueillie par la communauté policière nippone.

"Um… Avant l’université probablement."

Voilà une information surprenante. Je suis toujours fasciné par la dévotion que certaines personnes avaient pour leurs études. Après, je me dis que chacun avait sa passion, mais au point de ne jamais s'accorder de temps de repos…

 "Toutes les « vacances scolaires, je les passe à travailler au musée ou à la bibliothèque."

Une autre pause de réflexion pour mesurer ma réponse, avant de soupirer.

"Ma chère, je vais me voir forcé de vous faire visiter Okinawa, en ce cas. Quelle idée de passer…"

Je m'arrête un moment, me rendant promptement compte du risque de sembler condescendant envers une jeune femme qui, de toute évidence, a fait des choix dont elle n'est pas peu fière. Je reformule rapidement ma pensée dans mon esprit, avant de continuer.

"Il est important de se reposer. De voir de nouveaux horizons. On ne sait jamais quand ce sera la dernière fois."

Après tout, c'était là un des plus grands drames de la condition des Caïnites; le soleil est notre ennemi. La nuit de notre renaissance est la nuit qui est devenue nôtre, mais aussi la nuit où le jour serait à jamais hors de portée. Les humains n'ont pas besoin de se cacher la nuit; ils le font par précaution, par habitude, peut-être même par instinct, mais nous autres? Ce n'est pas une option de se cacher du soleil; notre âme est damnée, notre chair est maudite, désacralisée, et le soleil est un concept sacré, au point que sa seule présence suffit à consumer notre chair. Pour avoir été exposé au soleil, et ce simplement partiellement, ce n'est pas qu'une brûlure dû à une peau sensible; au contact du soleil, c'est notre malédiction, notre puissance même, qui nous fuit.

Je devais avoir l'air encore plus amère, car elle mentionne ses progrès sur la traduction. Et pour être franc, ça a au moins réussi à m'arracher un sourire.

"Ce sont des progrès remarquables, Cypress."

Je remarque alors son regard glissant qui tombe sur mon torse nu, et mon sourire, malgré moi, s'étire à ce petit dérapage d'attention. Je n'y vois pas le désir normalement associé à ma personne, d'autant plus qu'elle ne semble pas réagir à mon charisme surnaturel de la façon dont d'autres humains y réagissent, donc je ne me fais pas de fausses idées sur ce qui lui passe par la tête.

"Je serais ravi de jeter un coup d'oeil," dis-je avec un sourire taquin, comme pour souligner son regard glissant. "Et laissez la cuisine. La ménagère s'en occupera."

Car oui, j'ai une ménagère. Parce que malgré son état de goule, et sa redoutable efficacité en presque toute chose, Vanessa est obstinément contre les tâches ménagères. Elle serait capable de tout casser dans la maison ne serait-ce que pour tout mettre aux poubelles plutôt que de nettoyer une seule assiette. On dit que les goules perdent leur personnalité en devenant obsédé par leurs maîtres, mais celle de Vanessa, au contraire, semblait d'autant plus intense que lorsque je l'ai rencontrée. Enfin… relativement parlant.

Je me lave donc les mains en laissant Cypress le temps de terminer son repas, puis je lui offre poliment une main pour l'aider à se relever, tout en observant le serpent fixé à sa tête qui, en retour, semble me fixer avec un œil trop intelligent pour ne pas être conscient, mais je n'ose pas poser de question. Je me contente de lui sourire, comme je sourirais à n'importe qui, mais en espérant qu'il ne lui viendrait pas à l'idée de me mordre; il suffit de bien peu de sang pour qu'une personne passe d'un humain normal à une goule servile, et si je n'ai pas de scrupule à exercer cette pratique sur mes lacquais pour m'assurer de leur loyauté, l'intention, pour moi, reste de relâcher Cypress, éventuellement, et de la laisser continuer sa vie en paix. Une paix relative, sans doute, considérant ce qu'elle est, mais une paix tout de même.

Je l'escorte donc dans le salon, et je souris à voir le Livre et le petit coin de table de salon que Cypress s'était réservé. La pauvre; je ne sais pas combien de sa biologie correspond aux humains, mais si j'étais vivant, je n'aurais jamais accepté de bosser assis par terre. C'est une façon de se ruiner le dos définitivement.

"Je vous donne ma permission d'utiliser le bureau pour travailler. Tant que vous ne cherchez pas à ouvrir le coffre-fort, c'est définitivement le meilleur endroit pour travailler. De plus, ma chaise est très confortable. Vanessa l'a commandée elle-même, je crois qu'elle serait flattée que quelqu'un capable d'en ressentir les bénéfices en fasse enfin usage."

Mais, quitte à la faire asseoir, le salon reste la meilleure option. Je m'approche donc de la table, et je lève les loquets qui me permettent d'en soulever la surface, et je glisse une main en dessous pour en une couverture. Je pose la couverture dans un coin du canapé, et offre à la jeune femme de s'y assoir, alors que je prends son ordinateur, que je pose sur mes cuisses, et je laisse mes yeux parcourir le document que j'ai devant moi. En bon professionnel, je ne me satisfaisais pas que de la traduction littéraire, mais également des notes laissées par Cypress dans les marges.

"Ma parole, il y a presque autant de notes dans les marges que de texte dans le corps…"

C'était un peu le problème avec les vieilles langues; pour ceux qui la pratiquaient à l'époque, ils avaient le bénéfice de l'intonation, du corps, de la théorie et du contexte de leur langue pour en expliquer le sens profond, d'autant plus que je ne serais pas étonné que Noah, en plus d'avoir écrit en Énochien, s'est en plus amusé à faire du code dans son texte.

Les pages traduites par Cypress résumaient, globalement, les quelques jours avant le 'déluge', et ses préparatifs pour se protéger du vice de Caine. De sa peur d'être pris dans la nuit, de la paranoïa qui le rongeait, des bêtes qui rôdaient dans les environs de son chantier, certaines créatures qui tentaient de s'infiltrer dans l'Arche mais qui ne figuraient pas sur la Liste…

La Liste?

Hmm…

"Je me demande ce que devait être cette liste… un manifeste?..."

Ou peut-être que Noah avait des consignes précises en ce qui concernait ce qu'il pouvait, ou non, sauver du monde antédiluvien…

Je me tourne alors vers Cypress, et je lui souris, en posant l'ordinateur sur la table, et je la regarde dans les yeux, au travers de ses lunettes.

"Dites-moi… est-ce que votre… communication avec vos ancêtres… était à sens unique? Je veux dire… comme ça fonctionne? Elles vous ont laissé un journal? Ou… peut-être est-ce que vous avez communiqué avec elle par un rituel quelconque?"

Les chances que ses ancêtres en sachent plus sur le monde antédiluvien étaient fines, presque inexistantes, mais… peut-être qu'elles avaient une idée de ce que craignait l'ancêtre commun de l'humanité de l'hémisphère ouest.

Cypress Thornwood

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 25 vendredi 07 novembre 2025, 00:40:09

Même si l'idée d'avoir une femme de ménage lui était complètement étrangère, Cypress acceptait que c'était ainsi que vivait le vampire. Avec reluctance, elle abandonna donc son assiette et ses couverts sales sur la table, acceptant la main tendue d'Hadrian pour se relever, ignorant ses joues qui avaient pris quelques couleurs après l'approbation du vampire quant à ses progrès sur la traduction. Et ignorant les émotions conflictuelles qui s'affrontaient en elle à l'idée de visiter Okinawa en compagnie de son ravisseur.

« Comprendre et déchiffrer des textes anciens est ma passion. Je pourrais passer la journée à ne faire que ça que ça ne me gênerais pas, se sent-elle tenu d'expliquer. Je trouve cela plus gratifiant que de passer la journée à lézarder… au soleil. Um… Ou à jouer à des jeux vidéos. Et puis, je comprends votre curiosité quant à ce texte. Je comprends que vous désiriez en savoir la teneur à tout prix. »

Espérant n'avoir pas fait de gaffe en parlant du soleil, ou de son kidnapping pour la traduction du Livre, la gorgone s'intime fermement d'arrêter de causer avant de remettre les pieds dans le plat. Ophione, qui a parfaitement saisi l'allusion d'Hadrian au regard baladeur de Cypress -au contraire de la principale intéressée- siffle son amusement sans se priver. Même la main de la jeune femme repoussant le serpent vers l’arrière ne parvient pas à arrêter la gentille moquerie.

Une fois au salon, les joues de l'étudiante s'enflammèrent de plus belle. Si elle était à l'aise n'importe où pourvu qu'elle ait une surface plane pour s'étaler afin de traduire, il est vrai que ça manquait de dignité. Et beaucoup auraient des maux de dos s'ils faisaient de même. Mais la brune avait une constitution plutôt souple, un peu à la manière des serpents, ce n’était visiblement pas le cas de tout le monde. Aussi, elle accepta d'un hochement de tête l'offre d'utiliser le bureau à l'avenir.

Elle prit ensuite place sur le canapé, non pas sans avoir déplié la couverture offerte pour s'enrouler dedans auparavant. D'un geste machinal, la jeune femme -toujours pieds nus- s’installa en ramenant ses jambes contre elle, un peu comme si elle prévoyait de se faire un marathon de films à la télévision. Il ne manquerait plus que la tasse de thé fumante entre ses mains pour parfaire le tableau.

Et comme on dit jamais deux sans trois, la brune rougit de plus belle quand Hadrian remarque les copieuses notes qu'elle a inscrit dans les marges en plus de la traduction. Il se pourrait, effectivement, que la gorgone soit perfectionniste et tienne à s'assurer que son travail soit le plus complet possible. Elle y avait inclus toutes les nuances qu'elle et ses ancêtres pouvaient déceler dans le texte pour que le lecteur -Hadrian- puisse avoir toutes les clés en main afin de comprendre la complexité de ce qu'il lisait.

« Probablement un manifeste oui, de ce que j'en ai compris pour le moment. J'en serais assurée quand j'aurais traduis un peu plus, confirme-t-elle devant la question que se posait Hadrian. »

La question que lui posa ensuite l'immortel conduisit la jeune femme à se figer tandis que ses serpents s'agitaient de plus belle autour de sa tête, sifflant chacune par-dessus les autres de manière conflictuelle. Finalement, un sifflement plus fort que les autres, porteur d'une autorité indéniable, domina le reste et força les cinq autres à se calmer.

« Tu peux le lui dire. Je doute qu'il te le demande pour chercher un moyen de te nuire, trancha Medusa.
- Tu es sûre ? Siffla la brune, les yeux écarquillés.
- Jusqu'ici, hormis ton kidnapping, il s'est montré attentionné et protecteur. Il désire ta sécurité tout autant que la connaissance que tu peux lui apporter avec notre aide en déchiffrant le manuscrit. »

Cillant quelques fois, l'étudiante hoche finalement la tête d'un air décisif en voyant que, malgré leur désaccord, ses ancêtres respectaient la décision de la gorgone originelle. De son âme, au moins. Se raclant délicatement la gorge, la jeune femme reporta son regard sur le vampire à ses côtés, resserrant la couverture autour d'elle comme si elle cherchait à trouver du courage.

« Mes ancêtres… Leurs âmes… Résident dans ces serpents que vous pouvez voir. Chaque serpent est habité par l'une de mes ancêtres. Des humains parfaitement normaux ne les remarquent pas, ou bien pensent à des cheveux rebelles qui rebiquent. Et je peux communiquer avec elles tout le temps, utilisant la langue serpentine. »

Elle se tait un instant, observant les réactions d'Hadrian, avant de reprendre :

« Et si je n'ai que six serpents, voyez-vous… Les gorgones sont uniquement de sexe féminin. Les hommes portent le gène et le transmettent à leurs enfants, mais ils ne deviennent pas des monstres. Mon ancêtre gorgone la plus récente, Melantho, remonte aux années 1700. Et ma première ancêtre, la première gorgone de ma lignée, n'est autre que Medusa elle-même. C'est grâce à leurs connaissances que je suis devenue aussi douée pour les langues, vivantes ou mortes. Je reconnais que c'est de la triche, mais… Um… Voilà. »

Elle baisse le regard en terminant ses aveux. Forcément, avec l'aide de personnes ayant vécu dans le passé, apprendre ces langues mortes est presque un jeu d'enfant. Cypress refuse de voir la déception dans le regard du vampire quand il se rendra compte qu'elle n'est pas forcément le génie des langues qu'il croit.
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

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Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 26 samedi 08 novembre 2025, 22:18:19

La précision et la considération que mon invitée avait mises dans les notes et dans le texte pour rendre la chose lisible et compréhensible, même pour un néophyte qui ne peut pas capter les subtilités du langage, n'ont pas été ignorée. Loin de là. Si elle est trop modeste pour apprécier la qualité de son travail, je ne compte pas la priver de louanges. Le talent méritait d'être souligné.

Elle m'explique alors son secret; non seulement elle est une gorgone, mais les serpents qui adornent sa tête sont également des gorgones du passé réincarnées. Je n'ai pas rencontré beaucoup d'être plus anciens dans ma vie; mon propre engendreur n'avait que trois siècles, et son engendreur avant lui, à peine un millénaire. Dans ces créatures reptiliennes résidaient la conscience, sinon l'âme, de gorgones ayant foulé cette terre il y a plusieurs millénaires de cela. Il est impossible pour moi de calculer le moment de la création de Médusa, mais si les poèmes des grecs antiques permettent une approximation, le savoir à la disposition de Cypress remonte à plus de huit milles ans. Quant à savoir si cela rejoignait l'ère antédiluvienne… je ne saurais dire.

Cet aveu, cette révélation, semble pourtant la mettre mal à l'aise; elle se déclare une tricheuse. Et je dois avouer, de la voir aussi piteuse, aussi prompte à se dévaloriser, ça me pince dans ce cœur mort depuis des décades. Un réflexe tout humain me pousse à me rapprocher de Cypress. Je lève une main et, faisant fi des réactions de ses ancêtres serpentines, je replace une mèche de cheveux derrière son oreille pour attirer son attention vers moi, jusqu'à ce qu'elle rencontre mon regard.

"Si tous ceux qui bénéficient des enseignements et de l'exemple de leurs prédécesseurs sont des tricheurs, ma chère, alors nous le sommes tous, donc, nul ne l'est."

Je lui souris alors que mes doigts glissaient sur sa joue, sur sa mâchoire et finalement son menton, le saisissant entre mon pouce et l'index, mes yeux écarlates fixant son regard au travers de ses lunettes protectrices.

"Ne soyez pas si pressée de rejeter vos succès comme si vos avantages vous dérobent de vos raisons d'en tirer de la fierté. Nous sommes tous le produit des conditions de notre naissance et de notre environnement. Vous avez peut-être eu de l'aide, mais c'est votre passion et votre fascination. Et n'en déplaise à vos ancêtres; ce n'est pas elles qui vous auraient appris à utiliser un ordinateur, ou à faire des recherches, ou à faire la traduction vers la langue moderne. La traduction vers une langue contemporaine, c'est vous qui l'avez fait, même si l'aide de vos ancêtres vous bénéficie."

Après un moment, je me rends compte du contact prolongé sur la jeune femme et je retire doucement la main de son visage, préférant éviter de donner une raison aux ancêtres de mon interlocutrice de s'interposer. Il est naturel que, si elles étaient effectivement au courant de ce que je suis, elles seraient absolument contre l'idée d'un contact physique ou visuel prolongé, deux gestes qui étaient normalement fort dangereux dans les créatures de mon genre, et leur agacement pourrait les pousser à la morsure. Quant à déterminer à quel moment l'intellect de l'être mythique rencontrait l'instinct du serpent, je saurais théoriser; je n'ai jamais croisé de gorgones, et les chances d'en recroiser une est encore plus infimes que celle de croiser un de mes semblables en Chine.

"D'autant plus que si vous devez être une tricheuse, je serais bien mal de vous en juger; mes pouvoirs n'ont pas *tous* été gagné de manière… légitime, et assurément pas tous à l'effort que d'autres ont consacrés à ces disciplines."

Inutile de lui expliquer ce qu'était la diablerie. Et autant ne pas trop lui en dire sur la société des Caïnites. Déjà qu'elle y était beaucoup plus exposée que ce que la prudence réclamait, et que cela voulait dire qu'elle passerait probablement le reste de ses jours à regarder par-dessus son épaule… autant dire que je suis content de n'avoir laissé aucun œil se poser sur elle.

"Tiens, d'ailleurs… quitte à avoir une relation personnelle avec des êtres de l'ère du mythe… Vous êtes-vous déjà aventurée à lire, en leur compagnie, les œuvres d'Homère, d'Hésiode, d'Euripides?"

Je m'installe plus près d'elle, m'adossant au canapé, ma chemise toujours légèrement entreouverte, laissant paraître le bandage qui couvrait mon éternelle blessure.

"En échange, je vous dirai un petit secret par rapport au Dracula de Bram Stoker."

Cypress Thornwood

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Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 27 dimanche 09 novembre 2025, 14:25:40

Malgré les sifflements mal à l’aise de ses ancêtres, Cypress redresse la tête pour regarder le vampire qui s’était rapproché. Elle ne se soustrait pas au contact, encore rongée par cette culpabilité qu’elle ressent dès lors qu’elle songe à comment elle est devenue aussi douée pour traduire d’anciens textes.

Etrangement, les paroles d’Hadrian parviennent à percer cette tourmente d’auto-flagellation. Peut-être est-ce la façon dont il présente les choses, ou bien le fait que ça vienne d’une source externe, mais une petite part d’elle s’y accroche et veut le croire.

« Ah, je vois, parce que ça vient d’un bel homme, vampire ou non, tout de suite tu le crois ? Ce n’est pas comme si nous t’avions répété ces mêmes mots des milliers de fois, raille Kyanessa, amusée.
« Ne l’asticote pas, Kya’. Tu sais bien à quel point la pauvre doute d’elle-même sans cesse ! Si nous n’étions pas là, elle ne se serait même pas inscrite à cette université, admoneste Ophione, sans toutefois résister à la tentation de se moquer gentiment de sa descendante. »

Cypress les ignore, même si elle sent ses joues se réchauffer alors qu’une rougeur s’y installe de plus belle. La combinaison des doigts frais d’Hadrian qui viennent se saisir de son menton et des paroles de ses ancêtres est sûrement à blâmer. Elle déglutit doucement, cillant à peine, en écoutant la suite.

« Je… N’avais effectivement pas vu les choses sous cet angle, admet-elle sans user du langage reptilien pour répondre à Hadrian. Mais je ne peux me défaire de ce sentiment de culpabilité. Nul doute que n’importe qui d’autre ayant l’aide de personnes ayant vécu dans l’antiquité pourraient tout aussi bien, ou mieux encore, faire usage de ces connaissances…
« Cypress, par les tétons de Gaïa, arrête de te dévaloriser sans cesse et accepte les compliments ! Siffle Kyanessa. Si un serpent avait pu lever les yeux au ciel, elle l’aurait fait. Pour un macchabé réanimé, il est plutôt correct. Et il a raison sur ce point. Tu n’as pas à t’en vouloir ! »

La brune baisse de nouveau les yeux quand il relâche son menton et s’installe plus confortablement près d’elle. Ses prunelles aperçoivent de nouveau la peau pâle sous la chemise ainsi que le bandage qui recouvre l’effroyable blessure qu’elle a entrevue plus tôt. Elle détourne les yeux, mais entreprend de s’installer plus confortablement sur le sofa, son épaule et son flanc gauche reposant contre le dossier alors qu’elle faisait face au vampire.

Un petit rire lui échappa alors qu’il posait une nouvelle question. Immédiatement, les sifflements des serpents sur sa tête se firent agités à la mention des noms d’Homère, Hésiode et Euripide. Si elles pouvaient, elles auraient craché leur venin.

« Oh, ne m’en parlez pas ! Si j’avais la possibilité de voyager dans le temps, elle me ferait retourner à l’époque de ces hommes pour leur arracher la tête. Elles les décrivent comme étant des porcs, des misogynes et des abrutis qui ne supportaient pas qu’une femme soit plus puissante qu’eux. Qui ne supportaient pas qu’on leur dise non. Toutes ces « légendes » décrivant Medusa et ses sœurs comme étant des monstres ? Inventées de toutes pièces pour mieux les décrier. Des auteurs antiques, Ovide était encore le plus proche de la vérité, même si c’était un romain et qu’il n’a jamais rencontré de gorgones de sa vie. »

Elle se défait de la couverture qui couvrait ses épaules le temps de lever les mains et de caresser gentiment la tête des serpents qui sifflaient toujours avec fureur. Elle tenta de les calmer, sifflant à son tour, sa langue fourchue dardant parfois hors de ses lippes rosées. Le succès fut mitigé, après quelques minutes, mais au moins les serpents ne s’agitaient pas en tout sens comme si elles cherchaient à s’échapper de son cuir chevelu.

« Um… Désolée. Il ne vaut mieux pas mentionner Ceux-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, elles les haïssent viscéralement. De ce que j’ai compris de leurs récriminations, au fil des ans, ces « auteurs » n’auraient pas digéré avoir été repoussé lors de leurs avances à l’une de mes congénères. Ils auraient alors fait tout ce qui était en leur pouvoirs pour dénigrer mes semblables. »

Elle hausse les épaules avant de remonter la couverture autour d’elle, l’air de dire « l’égo masculin, que voulez-vous ». Un sourire amusé était néanmoins à flotter sur ses lèvres. Même des siècles, des millénaires après, les écrits d’hommes blessés dans leurs amours-propres persistaient et parvenaient à entamer la réputations des gorgones. Ce n’était pas drôle, plutôt frustrant à vrai dire, mais Cypress n’y pouvait rien. Et elle n’allait pas se mettre à pleurer pour ça.
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

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Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 28 lundi 10 novembre 2025, 00:37:51

Manifestement, parler des auteurs de l'époque était une excellente façon de finir avec une morsure. Apprendre que ces anciens grecs étaient… problématiques, par rapport aux normes modernes, n'était pas franchement une surprise. De leur époque, beaucoup de chose aujourd'hui inacceptable étaient monnaie courante, et si ma perception d'eux n'était pas vraiment affecté, d'autant plus que les prétentions par rapport à leurs mœurs ne pourrait pas leur donner une pire image que celle que j'entretiens depuis que j'ai appris le sort des filles et garçons de l'époque, je fus quand même un peu surpris que les histoires sur leur laideur était basée sur quelque chose d'aussi puéril qu'un rejet romantique.

Je lève donc une main, de nouveau, pour caresser délicatement l'un des serpents qui adornent la tête de Cypress. Celle qui avait réagit le plus vivement à la mention des noms des anciens grecs ayant écrit les poèmes et histoire autour de leur personne.

"Si vous êtes une base de référence pour la beauté de vos ancêtres, je ne doute pas qu'elles devaient être ravissantes à damner sa nation."

Un compliment un peu vieux jeu, que j'avais lu dans un roman chinois il y a quelques années, mais pour des êtres hors du temps, je suppose que c'était probablement l'un des mieux choisis. Cependant, l'objet de ce compliment, autre que de flatter l'égo de ces êtres de l'ère du mythe, est clairement adressé à Cypress.

Si, pour des raisons d'expérience, je faisais attention de ne pas adresser de louanges malvenues à mon invitée, ce n'est pas pour autant que, comme toute créature capable d'apprécier de la beauté, je n'ignore pas sciemment son charme.

Veuillez comprendre que, par ma simple nature, j'ai un effet tantalisant sur tout le monde, les hommes comme les femmes. C'est l'effet même de ma Présence, un art vampirique qui, de façon très insidieuse, attirait l'attention. Certains pouvaient l'activer ou le désactiver à leur bon vouloir, ce qui, malheureusement, n'est pas parmi mes talents; je ne maîtrise pas ce don, je ne fais que l'utiliser inconsciemment, sans vraiment savoir comment interagir avec, et mes tentatives d'apprendre, que ce soit en torturant des Ventrue de Manhattan ou même un Toreador, une fois, se sont soldés par un échec.

Le fait que Cypress ne soit pas immédiatement empressée de me plaire, ou à se mettre à mon service, est une expérience que je ne peux qu'apprécier. Peut-être était-ce dû à ses lunettes, ou simplement que les gorgones n'étaient pas vulnérables aux charmes surnaturels, ou pour une autre raison, mais cela faisait que converser avec Cypress qui, sans le charme l'influençant, n'avait aucune raison de chercher à me contenter à tout prix était simplement agréable.

Je regarde un moment la jeune femme et ses serpents avant de regarder l'ordinateur. Délicatement, je referme le capot de l'ordinateur pour le mettre en veille, et je reprends la parole dans son anglais natal, bien qu'avec un accent très américain.

"Vous êtes travailleuse, assidue, intelligente et professionnelle, Cypress. Ce sont des qualités qui vous sont propre, qui n'ont rien à voir avec vos ancêtres. Cela dit, vous me frappez comme quelqu'un qui, en raison de ces mêmes qualités, ne jamais vraiment vous reposer, prendre du bon temps, ou vous détendre, ce qui fait de vous un bourreau de travail. Si je serais ravi d'avoir le document fini bientôt, je ne suis pas si désespéré ou vulnérable que cela doit être fait dans les semaines qui viennent. Quand bien même j'aurais le livre traduit entre les mains immédiatement, je ne serais pas en mesure d'en faire grand-chose. Pour le moment, du moins."

Cypress Thornwood

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 29 lundi 10 novembre 2025, 12:09:49

C’est Ophione qui s’était le plus indignée lorsque le vampire avait mentionné Homère, Hésiode et Euripide. C’est Ophione qui avait remballé le premier et qui avait subi la vengeance de l’égo masculin. C’est donc Ophione qu’Hadrian se retrouva à caresser. Et l’âme de la gorgone des temps anciens le laissa faire. Même si l’odeur de cadavre n’était pas la plus agréable, elle -et les autres gorgones- le trouvait plutôt sympa pour changer. Même Echione et Melantho, celles qui avaient rencontré un ou plusieurs vampires de leur vivant, admettaient à contrecœur qu’il n’était pas si mal. Pour un mort-vivant.

Le compliment que lui fit Hadrian la fit rougir autant qu’il fit siffler ses ancêtres avec des moqueries bon enfant. Si ses joues avaient pris une teinte rosée plus tôt, elles étaient désormais écarlates. Et le vampire marquait des points auprès de ses ancêtres. S’il continuait de la sorte, elles allaient insister pour qu’elle lui demande de l’embaucher à plein temps après avoir décroché son diplôme. Et cela n’avait rien à voir avec la magie qui semblait vouloir forcer les gens à se plier en quatre pour faire plaisir à Hadrian. Cette magie qui se heurtait à la résistance surnaturelle qui émanait de la jeune étudiante. L’un des avantages à être un monstre de légende, c’est que bien peu de sorts -ou d’autres activités magiques influençant l’esprit- pouvaient atteindre les gorgones. Peut-être était-ce les restes de la magie olympienne employée pour les maudire, ou peut-être était-ce parce qu’elles-mêmes possédaient une sorte de bouclier magique qui leur permettaient de se fondre dans la masse des humains sans être reconnues et chassées à grand renfort de fourches et de pieux.

Les yeux fixés sur l’ordinateur qu’il venait de reposer, la brune laissa échapper un petit rire sans joie à la suite de ses paroles. Si elle appréciait les compliments liés à sa personne, elle ne pouvait pas non plus contredire ses fautes. Et le pire, c’est qu’elle était toute seule sur ce point. Ses ancêtres le rejoignaient clairement dans cette analyse et étaient les premières à l’inciter à sortir et s’amuser comme les jeunes de son âge.

« Je sais, vous avez tout à fait raison, répondit-elle en anglais également. Mais je ne trouve aucune joie à « sortir » et me mêler à ceux de mon âge. La plupart du temps, je suis incapable de participer à leurs discussions parce que je ne regarde pas les séries qu’ils regardent, je ne suis pas les émissions de télé-réalité qu’ils semble apprécier malgré leur caractère abrutissant, je n’écoute pas la même musique… Et je n’ai aucun désir d’enchaîner les coups d’un soir ou d’entrer dans une relation amoureuse. Je suis bien, à lire des livres vieux de plusieurs millénaires, à déchiffrer des tablettes en terre-cuite ou à me casser la tête pour traduire des documents que beaucoup disent intraduisible faute d’indices sur la langue utilisée. »

Elle grimaça, d’ailleurs, en évoquant les coups d’un soir. Ce n’est pas parce qu’elle n’était pas attirée par le sexe opposé, il pouvait s’en rendre compte avec les regard qu’elle laissait parfois traîner sur son torse découvert par la chemise. Elle était peut-être vierge, physiquement, mais elle savait comment se faire plaisir si vraiment ça la démangeait trop. Elle ne voulait juste pas risquer de devenir, de près ou de loin, comme sa mère.

Cypress ne savait pas trop comment l’expliquer sans passer pour une folle. Même ses ancêtres n’arrivaient pas à comprendre la peur panique qui l’étreignait à l’idée de prendre goût au sexe et aux hommes et de se laisser engrosser ensuite comme sa mère avait pu le faire. Elle craignait la perte de sa raison dans les affres du plaisir, elle craignait de ne pas se reconnaître si elle se laissait aller à tester, ne serait-ce que par curiosité, les relations intimes avec un homme.

« Si je n’avais pas mes cours pour sortir de chez moi, je passerais la journée à chercher de vieux manuscrits non-traduits pour les acheter et les traduire. Je sais bien que ça ne me rend pas très intéressante, je ne suis pas un moteur de festivité et d’amusement, mais ça me convient comme ça. Je n’ai pas envie de devenir come ma mère, admet la gorgone en se laissant un peu emporter par ses confessions. Je sais bien qu’elle l’a choisi, le fait de ne pas avoir d’homme fixe à la maison, de vouloir porter les enfants de ses amants mais de ne pas vouloir leur présence dans sa vie en dehors de ça. Je sais qu’elle a voulu être une mère célibataire avec beaucoup d’enfants ! Mais je ne peux pas m’empêcher de craindre de devenir comme elle si je me laisse aller ne serait-ce qu’une fois. Je refuse de devenir comme elle. Je n’aime même pas les enfants ! »

A bout de souffle après sa tirade, la jeune femme se rend compte qu’elle s’est un peu emportée. Elle se recroqueville sur le canapé, serrant la couverture contre elle et baisse le regard.

« Um… Oubliez ça, ce n’est pas important. Le fait est que ma vie me convient de la sorte, tente-t-elle de reprendre comme si elle n’avait pas vidé son sac juste avant. »
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.


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