Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 15 mercredi 20 août 2025, 17:44:56

Deirdre halète, sa poitrine se soulève au rythme de leurs frappes partagées. Chaque mouvement d’Anakha la guide, chaque ouverture qu’il crée est une invitation qu’elle saisit avec une précision glaciale. Pourtant, sous cette froideur de guerrière, elle sent sa peau frissonner à chaque frôlement de son corps contre le sien, ses sens enfiévrés par cette proximité qui se mue en force commune.
Leur danse est totale. Elle n’a jamais combattu ainsi avec personne.

Mais quand le chef s’avance, tout s’interrompt.

Son regard, acéré comme une lame, se pose sur eux. L’air change, se charge d’électricité. Deirdre sent ses cicatrices brûler, la colère qui gronde en elle et menace de tout emporter. Son souffle devient plus lourd, presque tremblant, ses doigts se crispent autour de ses armes. La tentation est là, insidieuse, de libérer sa tempête — cette puissance qu’elle sait dévastatrice, mais qui pourrait aussi bien engloutir Anakha.

Un pas. Son talon glisse légèrement dans l’eau. Ses veines se mettent à luire davantage, comme si la lumière de l’air lui-même cherchait à jaillir de sa chair. Sa mâchoire se serre.
Elle force son souffle à ralentir, s’impose la discipline apprise auprès des maîtres samouraïs.

Ses yeux ne quittent pas le chef. Elle l’analyse : ses appuis solides, sa queue qui bat comme un métronome, le katana qui brille d’une confiance absolue. Cet adversaire n’a rien du reste de la meute. Il est la tempête dans la tempête, l’égal qu’elle doit affronter.

Mais elle n’est pas seule.

Un bref regard vers Anakha, ses pupilles claires accrochées aux siennes. Elle sent son cœur battre à l’unisson du sien, comme deux tambours de guerre. La colère se mue en flamme, non plus incontrôlée, mais dirigée.

Un sourire fugace étire ses lèvres, presque espiègle malgré la tension. Elle incline légèrement la tête vers lui, comme pour dire sans un mot : "Tiens-toi prêt. À deux, nous vaincrons."

Puis elle relève ses lames, posture basse, corps souple, prête à bondir. Le chef dit « assez », mais la combattante, elle, n’en a pas fini.

L'ange-fée bondit en avant, lame haute, l’éclat de ses yeux bleus foudroyant le chef. Dans sa tête, le mantra résonne : Dai Kyō Soku Kei. La grande force naît de la rapidité. Elle se jette sur lui comme la tempête qu’elle porte en elle.

La première frappe fend l’air vers sa tempe droite. Le chef, pris de vitesse, lève son katana trop tard : la lame de l’ange-fée heurte sa garde de biais, lui arrachant une grimace. Déjà la seconde tombe de l’autre côté, si vive qu’il doit pivoter d’un pas sec, ses crocs découverts dans un grognement.

La troisième vient en diagonale, bas, si rapide qu’elle entame son vêtement et mord sa chair avant qu’il ne redresse l’acier pour dévier la trajectoire. La quatrième surgit aussitôt, verticale et lourde, lui forçant le bras à ployer sous l’impact. La meute derrière lui grogna, hésitante : leur chef recule, pour la première fois.

Mais il apprend. Ses yeux fendus s’étrécissent, et au lieu de céder, il ralentit. Son corps se fait pierre, chaque mouvement mesuré. Quand la cinquième frappe jaillit, verticale et furieuse, il ne recule pas : il avance.

Un pas, une rotation sèche du poignet. Sa lame croise celle de l'hybride non plus pour la bloquer, mais pour la détourner. L’impact claque, et Deirdre sent son poignet vriller. Ses doigts se crispent pour ne pas lâcher — mais déjà le chef lit son rythme.

Le deuxième assaut du kiri-kaeshi se lance, mais cette fois il parait avec une précision glaciale. Chaque coup que la jeune femme porte, il le dévie d’un angle minime, usant de son poids contre elle. Sa lame vient frapper la sienne en travers, absorbant sa vitesse et la retournant contre ses muscles. Elle accélère, plus vive encore — il devient un mur.

Enfin, à la dernière frappe, il frappe en retour. Non pas sur elle, mais sur ses armes. Le choc est tel que ses lames quittent ses mains dans un cri métallique, projetées au sol.

Avant qu’elle ne reprenne son souffle, il est sur elle. Sa main puissante la saisit par l’épaule et la tire contre lui, l’autre ramenant le fil froid de son katana sous sa gorge. Il la maintient fermement, pas un geste brutal de bête, mais la poigne implacable d’un stratège sûr de lui.

Autour d’eux, les quatre derniers loups survivants grognent, en cercle, haletants mais galvanisés par la fermeté retrouvée de leur chef.

Il baisse son museau vers elle, la fixant dans les yeux.
Tu frappes comme un guerrier formé... pas comme une humaine.

Un bref silence, lourd. Son regard a vu.
Tes ailes. Je les ai vues disparaître. Tu n’es pas de ce monde.

Puis ses yeux glissent vers Anakha, encore couvert de sang et de sueur, lame vibrante dans sa main. La voix du chef tombe, basse et froide comme un couperet :
Alors dis-moi, guerrier... est-elle ton alliée ? Ou bien amènes-tu ici une étrangère... un monstre ?

Il serre davantage, forçant Deirdre à lever le visage vers Anakha. Dans ses yeux bleus, malgré la rage, il lit cette confession muette, douloureuse :

Je ne peux pas le vaincre seule.

Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 16 jeudi 21 août 2025, 11:06:59

Anakha avait perdu le fil.
Les coups du chef et de Deirdre s’échangeaient si vite qu’ils semblaient appartenir à une autre réalité. Lames croisées, froissements de pas dans l’eau, éclats métalliques fendant la nuit, et lui, spectateur impuissant, ne percevait que les réverbérations, comme si ses yeux eux-mêmes n’arrivaient plus à suivre. Sa respiration était lourde, heurtée, chaque battement de son cœur cognait comme un tambour dans sa cage thoracique.

Puis le basculement.
Le chef brisa son rythme, détourna la dernière frappe, et dans un seul mouvement, fit voler les armes de Deirdre. Elle se retrouva désarmée, tirée contre lui, la lame sous la gorge. La meute gronda, le cercle se resserra.

Anakha fixait la scène, haletant, les doigts crispés sur sa lame. Le souffle du chef roulait contre la gorge de Deirdre, lame posée juste sous sa peau. Elle se débattait à peine, son regard rivé au sien, lourd d’un appel muet.

Le chef parlait, d’une voix basse et grave, chaque syllabe claquant comme un verdict :
Est-elle ton alliée ? Ou bien amènes-tu ici une étrangère… un monstre ?

L’air vibrait de tension. Les survivants de la meute grognaient, en cercle, attendant le jugement de leur meneur.

Anakha voulut réfléchir. Il n'avait jamais connu que des rages froides et rarement. Les mots se formaient dans son crâne : *Ils croient qu’elle est une esclave. Je pourrais jouer là-dessus. Une terranide oiseau, oui. Ça suffirait peut-être.*
Mais déjà le feu de sa rage noyait cette logique. Ses veines pulsaient, sa peau vibrait, ses os craquaient à l’intérieur de lui. Son sang battait contre ses tempes, cognait dans sa poitrine, faisait trembler ses os. Chaque seconde où le fil de ce katana frôlait la gorge de Deirdre, la bête en lui rugissait plus fort. Ses mâchoires serrées grinçaient, et quand ses yeux croisèrent ceux de la jeune femme, ce fut la déflagration.

Un sourire étira ses lèvres, dément, inhumain. Sa voix, grondement rauque :
"Un Monstre. Elle est mon esclave."

Le chef releva la tête, oreilles frémissantes, surpris par cette audace. Mais il n’eut pas le temps de répondre.

Anakha projejeta le Wakizashi, que le lupin détourna sans peine en éloignant un brin sa lame de la gorge de l'ange, et bondit.

Ses muscles explosèrent sous sa peau, ses os craquèrent, ses veines gonflées brûlèrent comme du fer rouge. Ses membres s’allongèrent, déchirant l’épiderme. Son bras intact se couvrit de lames osseuses et effilées, vibrant d’une soif meurtrière. Ses yeux changèrent de couleur, et soudain, le monde s’éclaira : les gestes du chef, autrefois trop rapides, devenaient lisibles.

Il fondit sur lui, monstrueux, une tempête de chair et d’os.

Le chef lâcha Deirdre aussitôt.
Son instinct de guerrier avait parlé : entre conserver une prise et survivre, il n’y avait pas de choix. D’un bond souple, il esquiva la griffe qui visait sa tête. Trop tard pour s’en sortir indemne : la lame entama sa joue, remontant jusqu'à son arcade, ouvrant une cicatrice sanglante qui barra son visage. Un filet rouge éclata sur son visage.

Un grondement rauque monta de sa gorge, crocs découverts. Ses yeux de fauves flamboyaient, non plus de mépris, mais de colère pure.

Alors commença la chasse.

Anakha frappait, bras-lame en avant, chaque geste prolongé par la morsure de ses griffes acérées. Sa vitesse n’était plus celle d’un homme : il couvrait l’espace en bonds brutaux, ses muscles projetant son corps comme une arme vivante.

Le chef para d’abord, chaque coup détourné d’un claquement sec. Mais Anakha avançait toujours, sa vitesse désormais égale à la sienne, son allonge supérieure. Chaque esquive se resserrait. Une griffe passa à un souffle de son museau. Une autre lui ouvrit la tunique à l’épaule. Ses oreilles vibraient de l’effort, ses appuis devenaient plus lourds.

Il esquivait encore, mais l’écart se resserrait.
Avant, il dominait par sa rapidité, sa fluidité de prédateur. Désormais, chaque geste coûtait davantage. Anakha s’adaptait, voyait à travers ses feintes, répondait coup pour coup avec une brutalité qui faisait trembler le sol sous leurs pas.

Le chef grogna, reculant d’un pas, puis d’un autre. Sa queue fouetta l’air, nerveusement. Son souffle se fit court. Il n’avait plus l’allonge. Il n’avait plus la vitesse.

Alors il joua sa dernière carte.

Son pied frappa sèchement le sol. Le tronc, entaillé plus tôt, céda. Dans un craquement monstrueux, l’arbre s’abattit, ses branches engloutissant la clairière, projetant des ombres et une pluie de feuilles. Le bois s’écrasa entre eux dans une tempête de bruit et de poussière.

Une frontière. Un mur improvisé. Une diversion.

Mais Anakha n’était plus un homme.

Un rugissement bestial fendit l’air. Son bras-lame s’abattit sur le tronc. Le bois éclata sous l’impact, fendu en deux moignons rugueux. Les éclats volèrent, les branches s’effondrèrent à ses pieds. En un instant, la barrière du chef devint cendres et sciure.

Il se redressa, couvert de sang, de sueur et de poussière, ses yeux luisant d’un éclat fauve, son torse gonflé de rage. Le souffle rauque, les veines gonflées, il paraissait plus bête que jamais — et pourtant, il se tenait droit, prêt à frapper encore.

Un silence tomba.

La meute, figée, observait. Quatre survivants haletants, oreilles basses, hésitants. Leurs regards passaient du chef, marqué, cicatrice sanglante sur le visage, à ce monstre qui venait de pulvériser un arbre à mains nues.

Le chef gronda, ses doigts serrés sur son katana.
Une cicatrice barrait désormais sa joue, brûlante, humiliante.
Ses yeux fendus restaient plantés dans ceux d’Anakha.

L'Okami avait repris sa contenance, mais semblait indécis. Plonger à nouveau dans la mêlée ou ...

Et dans ce silence, une évidence s’imposait :
ce n’était plus un combat ordinaire.

C’était une lutte de monstres.
« Modifié: jeudi 21 août 2025, 11:19:12 par Anakha Baley »

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 17 jeudi 21 août 2025, 18:32:27

Le chef de meute fait mal. Habituellement, Deirdre se débrouille pour se libérer de ce genre de prise, allant jusqu’à user du vent pour s’aider. Mais là, c’est impossible. La colère monte en elle, brûlante, douloureuse, alimentée par le souffle du chef sur sa peau.

Est-elle ton alliée ? Ou bien amènes-tu ici une étrangère… un monstre ?

Bien que Deirdre sache que ce n’est qu’une tentative pour déstabiliser Anakha, elle se demande un instant pourquoi cela a autant d’importance pour ce chef de meute. Mais déjà, deux voix se disputent dans sa tête : "Non Anakha, n’agis pas sur un coup de tête, je suis vivante" et "Anakha, ne meurs pas. S’il te plaît."

"Un Monstre. Elle est mon esclave."

Si elle ne croise pas son regard, Deirdre pourrait se sentir blessée. Mais ce sourire, bien que dément, la fait frissonner, et pas forcément à mal. Et ce « mon »… est-ce qu’un vrai esclavagiste emploierait un possessif pour un asservi dont il n'a cure ?

Bonté céleste ! Anakha doit souffrir de ces changements. Elle qui ne connaît que trop la douleur de ses ailes, absorbées ou projetées. Ce n’est pas inné chez elle, mais depuis sa rencontre avec le roi des fées de son monde, elle peut le faire comme bon lui semble, à condition que ce ne soit pas une situation extrême incontrôlable.  Ses muscles se tendent, ses grands dorsaux, ses rhomboïdes, se rétractent, ses plumes frémissent sous sa peau. Prêtes à sortir contre son gré pour la première fois de sa vie.

Une larme bleue, pure glisse sur sa joue, non pour elle mais pour lui :
"Reviens-moi." *murmure-t-elle, ne s'attendant pas à ce que son cœur parle pour elle.*

Au sol, elle ne perd pas Anakha des yeux. Elle sait qu’il peut tenir tête au chef, et de loin, mais qu’en est-il des quatre terranides-loups restant ? Elle veut aider, mais le moindre geste doit être calculé. Tentant de se lever, elle s’appuie sur ses mains, mais ses épaules, endolories, fléchissent. Deux adversaires l’attrapent par les épaules, prêts à l’éloigner. Elle saisit sa dague angélique et la plaque contre son avant-bras gauche, jouant la docile, la vaincue, le temps de quelques pas.

La sang mêlé choisit de se révolter, non loin des deux titans, non pour envenimer, mais pour soutenir Anakha en lui faisant ressentir qu'elle est de retour dans le combat. Sa dague virevolte dans sa main, frappant le pancréas du premier, puis, en trois pas en diagonale, touche le cœur du second.

Les débris au sol commencent à tourbillonner : feuilles, brindilles, éclats de bois soulevés par une brise invisible, lourde de colère. Chaque pas de l'ange-fée laisse un sillage de vent qui hurle : "Attention, je ne suis plus seule."

Ses ailes finissent par sortir, déployées au maximum.

Chaque respiration est un effort, chaque battement de cœur un rappel que sa puissance pourrait tout balayer si elle perd le contrôle.

Le vent se resserre autour de ses poings, léger au départ, puis plus hargneux, infiltrant chaque fissure du sol, chaque branche brisée, chaque parcelle d’air. Les brindilles et feuilles tourbillonnent autour de ses pieds, puis remontent vers le ciel, comme si elles craignaient sa colère contenue. La terre vibre sous elle, le bruissement de ses plumes accentuant la tension.

Ses yeux clairs se posent un instant vers les duellistes.

Un souffle de rage parcourt la clairière. Les adversaires restant, qu'ils soient debout ou au sol, frémissent face à ce vent qui devient peu à peu un murmure menaçant. Deirdre sent chaque fragment de bois et chaque feuille suspendus par sa volonté, prêts à exploser.

Un frisson parcourt ce qui reste de la meute : l’air même frémit autour de la jeune femme, les branches, les feuilles, la poussière, comme si la nature elle-même se préparait à se retourner contre eux. Sa colère n’est plus silencieuse ; elle gronde dans chaque souffle, chaque mouvement, annonçant que quiconque oserait attaquer ferait face à une tempête vivante.

Anakha, au milieu de ce chaos naissant, peut comprendre enfin qu’il ne se bat pas seul. Deux monstres, chacun à leur manière, mais liés par une rage contrôlée, terminent de faire face à une meute qui n’a jamais affronté pareille puissance.

Les deux terranides-loups restants, malgré le frisson qui les parcourt, rassemblent leurs dernières forces. Le souffle de la meute les enchaîne à leur devoir : ils n’y voient pas une combattante redoutable, mais une esclave qu’il faut dompter, plaquer au sol, offrir en trophée à leur chef. Leur hésitation est palpable, mais leur avidité plus forte encore. Ils bondissent ensemble, l’un visant ses bras, l’autre ses jambes, sûrs de la réduire.

D’un battement de cils, Deirdre laisse son esprit se tendre. Un éclat argenté quitte le sol : son wakizashi, oublié au milieu des débris, se soulève dans un sifflement invisible et traverse l’air comme poussé par une main divine. La lame se loge dans la gorge du premier avant qu’il n’ait le temps de comprendre. Son corps s’effondre lourdement, inerte, sous le regard figé de son compagnon.

Sans attendre, l’ange-fée se redresse, ses ailes battant violemment pour la propulser à l’écart du duel d’Anakha. Chaque pas l’éloigne du titan et de son adversaire, mais aussi de sa propre peur de le blesser. Elle concentre sa colère, son souffle, son essence, vers le point brûlant de sa poitrine. À la naissance de ses seins, la tâche de naissance en forme de cœur s’illumine, irradiant une énergie bleutée.

Un cercle de vent se contracte, se resserre, jusqu’à former une sphère tourbillonnante. Le bruissement est assourdissant, comme un orage enfermé dans une prison trop étroite. D’un cri muet, elle relâche. La boule de vent concentré file droit sur le dernier terranide-loup, le percutant de plein fouet. Son hurlement est balayé par la rafale qui l’écrase, son corps projeté violemment contre un arbre, disloqué par la puissance brute.

Haleter, trembler, retenir encore la tempête… voilà tout ce qui reste à Deirdre. Mais désormais, elle le sait : il ne reste plus que le chef et Anakha, seuls au centre de la clairière.
« Modifié: jeudi 21 août 2025, 22:05:28 par Deirdre »

Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 18 vendredi 22 août 2025, 12:21:58

Le murmure traversa le vacarme.
Une simple syllabe, à peine un souffle noyé dans le tumulte du duel et le fracas du vent :
 Reviens-moi.

Anakha la perçut. Pas avec ses oreilles déchirées par les rugissements, mais avec tout son être. Cette voix-là se fraya un chemin jusque dans la tempête qui ravageait ses veines. Ses yeux fauves roulèrent un instant vers Deirdre. Elle n’était plus prisonnière. Ses ailes, grandes, étendues, faisaient claquer l’air. Ses cheveux fouettaient dans le vent qu’elle commandait. Elle se tenait là, haletante, le visage marqué, mais vivante. Et ses prunelles claires étaient tournées vers lui, pleines de cette lueur qu’il ne comprenait pas mais qui l’ancrait plus sûrement que tout le reste.

Un hochement de tête infime.
Un signe.
Puis il replongea.

Son bond fracassa le sol, projetant terre et sang autour de lui. Le chef pivota, son katana sifflant comme une pluie d’éclairs. Les coups s’entrechoquèrent, griffes contre acier, dans un vacarme sec qui résonna dans toute la clairière. Anakha avançait toujours, corps monstrueux, muscles gonflés à craquer, ses griffes creusant l’air en gerbes sifflantes.

Le chef ripostait avec une furie égale. Chaque coup de sa lame fendait la poussière, chaque parade vibrait jusque dans le bras déformé d’Anakha. Ils échangeaient sans répit, leurs silhouettes se heurtant comme deux bêtes sauvages enfermées dans la même cage. Un pas. Un choc. Une entaille sur la peau d’Anakha. Une gerbe de sang sur l’épaule du chef. Des respirations haletantes, gutturales, le sol tremblant sous leurs appuis.

Puis, Anakha trouva l’ouverture.
D’un revers brutal, il crocheta la garde du katana, et son bras monstrueux jaillit. Ses doigts osseux, terminés en griffes, se refermèrent sur la gorge de l’Okami, l’écrasant contre un tronc dans un fracas de bois. Le chef cracha du sang, ses yeux s’écarquillant d’un mélange de rage et de surprise.

Anakha ouvrit sa bouche.
Elle s’élargit, déformée, déchirant ses propres joues, révélant des crocs trop grands, trop nombreux. Il approcha sa mâchoire de la tête du chef, prêt à la broyer d’un seul coup, à arracher son crâne comme un loup abat sa proie.

Alors, dans sa tête, ce fut un ouragan.

Tue-le. Mords. Arrache. Bois son sang. Fais-toi craindre. Fais-toi adorer.
La voix du monstre grondait, basse, implacable, charriant avec elle l’évidence d’un plaisir sanglant. Les crocs tremblaient d’envie. Sa gorge brûlait d’impatience. Chaque fibre de son corps hurlait pour qu’il morde, pour qu’il tue, pour qu’il goûte enfin au triomphe absolu.

Mais une autre voix se glissa dans le tumulte.
Douce, ténue, presque fragile — et pourtant plus lourde que tout le reste.

Reviens-moi.

Le souffle de Deirdre, son regard, cette larme bleue.
Elle ne l’appelait pas monstre. Elle ne le voyait pas bête. Elle le regardait comme un homme, même couvert de sang, même transformé.

Le doute se planta en lui comme une épine. Sa mâchoire claqua à quelques centimètres de la gorge offerte. Ses crocs effleurèrent la peau, mais il ne mordit pas. Le bras tremblait. Les veines saillaient. Il aurait suffi de céder. De lâcher prise.

Un instant, il pensa s’abandonner.
Ne serait-ce pas plus simple ? Finir l’Okami d’un coup, arracher, mordre, et ne plus lutter ?

Tue. Tue. Tue.
Reviens.

Un duel, aussi violent que celui qui agitait ses poings, se déroulait à l’intérieur de lui-même. Entre la bête et l’homme. Entre le sang et le souffle. Entre la rage et cette présence lumineuse qui refusait de le lâcher.

Il choisit.

Alors il hurla.
Un cri monstrueux, qui fendit le bois et glaça la meute.

Ses griffes s’enfoncèrent dans les côtes de l’Okami. Il le hissa comme une poupée de chair, le coinçant de tout son poids contre le tronc. Puis, dans un craquement atroce, il tira. La chair céda, les os craquèrent, et le corps se déchira en deux gerbes sanglantes. Dans le même temps, sa écrasait main saisissait la tête du chef et l’écrasait, ses doigts pénétrant le crâne jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une masse déformée.

Le silence retomba d’un coup, brisé seulement par le souffle rauque d’Anakha.

Il lâcha le corps.
Ou plutôt les morceaux.

Le sang ruisselait sur son torse, dégoulinait de ses griffes, gouttait de ses crocs. Son corps tremblait, ses mutations encore vives palpitaient sous sa peau. La meute, réduite à quelques survivants, se tenait figée, oreilles plaquées, incapables d’avancer ni de fuir. Le monstre venait de tuer leur chef comme on écrase un insecte.

Anakha respira encore, longuement. Ses griffes se rétractèrent lentement, ses os se remirent à craquer. Son bras reprit sa taille originelle, déchiré, sanglant, mais humain. Ses crocs disparurent, ses mâchoires redevenant celles d’un homme. La douleur l’envahit, déchirant chaque nerf, chaque fibre, mais il ne cria pas. Pas cette fois.

Il se tourna.

Deirdre.
Elle était debout, ailes encore déployées, ses yeux fixés sur lui. Elle n’avait pas fui. Elle ne s’était pas détournée. Elle était là.

Alors il marcha vers elle. Ses jambes flageolaient, ses poumons brûlaient, mais il marcha. Et lorsqu’il fut assez proche, il la prit dans ses bras.

Ce n’était pas une étreinte douce. C’était brut, maladroit, couvert de sang et de poussière. Mais il serra, fort, de toutes ses forces. Comme si elle seule pouvait empêcher ses os de s’écrouler. Comme si elle seule pouvait étouffer la bête qui grondait encore dans sa poitrine.

Son souffle tremblait contre son cou. Son torse secoué n’était pas seulement celui d’un guerrier épuisé : c’était celui d’un homme terrifié par ce qu’il venait de devenir.

Il ne parla pas. Il n’avait pas de mots. Seulement cette étreinte, désespérée, pour lui dire qu’il avait retenu ses crocs. Qu’il avait choisi autre chose que le monstre.

Qu’il l'avait choisi elle.

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 19 vendredi 22 août 2025, 19:20:15

La clairière, éventrée par le sang et la rage, ne résonne plus que du souffle du vent. Le combat s’achève, mais la guerre intérieure demeure.

Deirdre se tient encore au cœur de sa tornade, les ailes déployées, son regard noyé d’un éclat trop vaste pour son frêle corps. Elle brûle de colère,  non plus contre ses ennemis, mais contre elle-même. Car si l’homme s’est brisé, s’il a laissé ce qu’il est réellement se déchaîner, n’est-ce pas pour elle ?

Alors, l’ange-fée le voit.

Anakha.

Ses os se remodèlent dans un vacarme de chair, ses griffes se résorbent, ses crocs se retirent dans l’ombre de sa mâchoire. La monstruosité cède place à l’homme, mais chaque seconde de cette métamorphose lui arrache une part de vie. Un désir presque instinctif de courir vers lui s’éveille en elle, mais la mercenaire sait qu’elle ne peut pas. La colère contenue qui a jailli n’est pas encore dissipée. Si la jeune femme cède, même un fragment, il pourrait être blessé par inadvertance. Une douleur serre son cœur, plus douce que la peur, mais tout aussi brûlante.

Le jeune homme avance vers elle, chaque pas un effort, chaque respiration un rappel de l’énergie qu’il déploie pour rester maître de lui-même. Les plumes irisées de ses ailes vibrent, éclats de lumière liquide qui reflètent son sang mêlé, angélique et féérique. Deirdre plie légèrement les ailes dans son dos, geste instinctif pour canaliser la tornade résiduelle. Ses doigts effleurent l’air, comme pour contenir ce qu’elle ne peut pas encore libérer.

Anakha… non. S’il te plaît.*souffle-t-elle presque pour elle-même, prière perdue au milieu des bourrasques.*

Il s’approche, lentement. Pourtant, la demi-ange sent déjà son souffle, chaud et irrégulier, mais elle ne recule pas. La semi-fée ne veut pas qu’il croie qu’elle craint sa force, ni qu’il doute de ce lien fragile mais tenace qui s’est tissé entre eux. Il marche vers elle comme on marche vers une étoile dans la nuit, chancelant, meurtri, et pourtant irrésistiblement attiré.

L'hybride veut le repousser pour ne pas l’abîmer, mais lorsqu’il la prend dans ses bras, tout s’effondre. La tornade s’évanouit, comme si son contact avait balayé la dernière barrière. L’étreinte est maladroite, brutale, saturée de sang et de poussière, mais pour elle, c’est un refuge. Ses muscles tendus se relâchent, ses défenses fondent comme neige au printemps. La jeune femme laisse sa tête tomber contre lui, et dans cette proximité, le chaos se tait.

Toutefois, la sang mêlé le sent trembler. Pas seulement de fatigue : ses spasmes portent l’écho d’une lutte intérieure, celle de l’homme contre le monstre. Et ce frisson, la commandante le connaît trop bien pour l’ignorer.

La guerrière relève enfin le visage, ses prunelles claires cherchant les siennes. Deirdre voit tout : la rage qui se retire, l’épuisement qui s’accroche, et la part d’humanité qui refuse de se perdre. Sa main gauche vient se poser sur sa joue, geste tendre qui tranche avec la brutalité du champ de bataille. Alors elle passe ses bras autour d’Anakha, ses ailes se refermant légèrement pour les englober tous les deux, bouclier doux contre la tempête de leurs vies.

Merci… Je te vois tel que tu es. Je…*Sa voix se brise un instant, mais reprend, plus claire, plus sincère.*Je serai ta lumière. Quoiqu’il arrive. Même si je ne connais pas encore tout de toi.

Dans cet écrin d’ailes et de sang, pour la première fois, elle ose se hisser sur la pointe des pieds. Ses lèvres rencontrent les siennes, un souffle, un serment silencieux. La tempête qui grondait autour d’eux s'est dissipée, remplacée par une chaleur qui n’appartient qu’à eux, un espace où la colère et la peur laissent place à la confiance et à la fragilité assumée.

Un instant suspendu dans l’éternité, où la nuit et l’aurore s’embrassent enfin.

Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 20 samedi 23 août 2025, 12:02:54

Le baiser le cueillit comme un coup, violent, inattendu.
Ses lèvres contre les siennes. Il n’avait pas prévu, pas imaginé. Ce n’était pas une morsure, pas une étreinte guerrière, mais quelque chose de plus doux, de plus fragile. Et pour lui, c’était plus terrifiant que le rugissement de la meute.

Un instant, son corps se figea, raide, incapable de comprendre. Le temps sembla s’arrêter : le fracas des branches, le goût du sang dans sa bouche, le martèlement du vent, tout disparut. Il n’y eut plus qu’elle. La chaleur de ses lèvres. La lumière de ses ailes, qui vibrait encore autour d’eux. La pression de son souffle.

Et alors, ça jaillit.
Pas la douleur, pas la colère, mais une autre brûlure. Plus ancienne. Plus instinctive. Ses veines s’embrasèrent, chaque fibre hurlant une réponse qu’il ne voulait pas donner. Sa main se crispa contre sa taille, trop fort, ses doigts marquant sa peau comme s’il allait la broyer. Sa poitrine écrasa la sienne dans un réflexe brutal, et sous le chaos du sang et de la poussière, son corps réagit, irrépressible. Une dureté implacable pulsa contre son ventre, comme un écho charnel à l’appel de ses lèvres. Le monstre en lui ne cherchait plus à tuer. Il voulait autre chose.

Un grondement monta de sa gorge. Pas un mot, pas une protestation. Un son guttural, mêlé de désir, de confusion, d’une peur qu’il n’aurait jamais cru pouvoir éprouver.
Il tremblait. Non plus de fatigue. De ça.

Ses lèvres répondirent malgré lui, une fraction de seconde, maladroites, rugueuses. Trop pressées. Trop brutes. Puis il se figea de nouveau, comme si son propre corps l’avait trahi. Son front vint heurter le sien, brutal, presque maladroit, un geste de recul et d’ancrage à la fois. Ses yeux se fermèrent. Son souffle haletant coulait sur son visage, chaud, désordonné, presque désespéré.

Il voulait plus.
Tout en lui criait pour plus. Ses mains tremblaient d’envie de parcourir sa peau. Ses doigts avaient effleuré la naissance de ses ailes, et la texture cristalline de ses plumes l’avait électrisé, comme si ses nerfs venaient de toucher un fil de lumière. L’odeur de son corps, entre sueur, sang et ce parfum trop pur, presque floral, l’emplissait et brouillait ses pensées. Sa mâchoire se serrait pour retenir ses crocs. Son bassin, déjà, cherchait à appuyer davantage ce contact. La bête, en lui, hurlait. Pas pour le combat. Pour elle.

Et son esprit, lui, reculait. Paniqué.
Il ne comprenait pas. Cette chaleur n’était pas rage. Pas haine. Pas violence. C’était autre chose. Quelque chose qu’il ne maîtrisait pas. Qu’il ne pouvait pas frapper, ni écraser, ni étouffer.
Et ça, c’était pire que tout.

Oh, il avait déjà fait l'expérience des corps. Oui, il en avait pris. Des femmes offertes ou conquises, dans des étreintes brèves, brutales, parfois arrachées à la hâte dans l’ombre d’un combat. Et chaque union avait laissé une trace. Un produit qu'il ne pouvait ignorer. Et qu'elles avaient toutes fuis. Jamais rien n’était sorti indemne de ce qu’il donnait. Et c’était cela qui lui glaçait les veines, plus que la peur de la bête : s’il cédait à Deirdre, si cette proximité devenait plus qu’un instant, alors il la marquerait, elle aussi. Il graverait dans sa chair et dans sa vie une conséquence dont il ignorait encore la forme, mais qu’il savait inévitable.
Et c’était insupportable.


Alors il resta immobile. Muet.
Ses bras la serraient trop fort, ses doigts tremblaient contre sa hanche, ses veines pulsaient de rage et de désir entremêlés. Le bruit du vent soulevait ses cheveux, ses plumes caressaient sa joue quand elles frémissaient, et chaque frisson était une torture. Son souffle saccadé disait sa panique, le tremblement de ses muscles disait son combat. Chaque fibre de lui voulait céder, chaque fibre de lui voulait fuir. Il n’avait plus de mots. Plus rien à donner que cette étreinte brutale et ce silence.

Ses yeux s’ouvrirent enfin, juste assez pour croiser les siens.
Il y vit ce qu’il redoutait.
Elle ne reculait pas. Elle ne le voyait pas bête. Elle ne le voyait pas monstre. Elle le regardait comme un homme.
Et ça l’effrayait plus encore que le reste.

Un souffle rauque glissa de ses lèvres, lourd, tremblant, mais sans mot. Sa mâchoire se serra, ses crocs se repliaient encore à demi dans ses gencives, douloureux rappel de ce qu’il était. Son front resta collé au sien, lourd, comme si ce contact était la seule chose qui le maintenait debout.

Il sentit sa propre pulsation cogner contre elle, brutale, désordonnée. Ses instincts hurlaient de l’arracher à lui, de s’enfuir dans les bois, de mordre pour ne pas céder à cette fragilité. Mais ses bras refusaient de la lâcher. Et quand ses ailes se refermèrent un instant autour d’eux, comme un voile, ce fut pire. La douceur, la chaleur, l’impression d’être enveloppé par quelque chose qu’il ne comprenait pas : il en trembla encore davantage.

Plus qu’au milieu de la meute.
Plus qu’au bord de la mort.
Anakha avait peur.

Pas d’elle.
Pas de ce qu’elle était.
De ce qu’il devenait à son contact.

Il ne dit rien.
Mais son corps parlait pour lui : tremblements incontrôlés, étreinte trop forte, souffle trop proche. L’animal réclamait, l’homme résistait, et entre les deux, un silence brut, tendu, saturé de tout ce qu’il ne pouvait pas dire.

Il se prépara à l’enlever de terre. Ses bras, lourds de sang et de tremblements, se contractèrent autour d’elle. Pas pour la posséder. Pas pour l’écraser. Pour l’emmener. Loin de la terre encore souillée, loin du bois saturé d’odeur de chair et de rage. Vers l’eau.

Oui. La fraîcheur de la rivière calmerait leurs fièvres, apaiserait les spasmes de ses veines et le tumulte de ses pensées. L’eau laverait la sueur et le sang, mais surtout la brûlure qui grondait encore dans leurs chairs. Elle les arracherait tous deux à la guerre, à la bête, au désir. Ne fût-ce qu’un instant.

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 21 samedi 23 août 2025, 20:17:41

Le baiser auquel répond Anakha,  cueille Deirdre telle une vague électrisante, déferlant en elle, frissonnante, vibrante. Ses plumes irisées tressaillent timidement contre la peau du jeune homme comme des filaments de lumière. Le monde se dissout autour d’eux : le fracas des branches, le goût métallique du sang, le tumulte du vent, tout s’efface dans l’instant suspendu. Il n’y a plus que lui, elle, et ce lien fragile qui palpite entre leurs cœurs.

Un regret la serre. Pourquoi a-t-elle osé ce geste ? Ses lèvres ont cherché les siennes, déclenchant une chaleur qu’elle ne comprend pas entièrement. Elle lit dans ses yeux fauves l’étonnement, peut-être l’embarras, et son cœur se contracte. Elle a peut-être franchi une frontière qu’il n’était pas prêt à franchir, et cette pensée la fait reculer intérieurement. Mais alors, ses bras se resserrent maladroitement, avec la brutalité d’un guerrier qui protège, et la vague de doute se dissipe peu à peu.

Un souvenir surgit, fugace et moqueur, au milieu de ce chaos : "Oh bah alors, la grande commandante, la terreur des plaines a des sentiments et devient toute mignonne mais ne comprend pas ? Tu veux que ce bagarreur de Cyril t’explique hein chef ?" avait dit l’un des mercenaires assignés à sa protection, le sourire aux lèvres en ébouriffant ses cheveux. Ce souvenir léger et insolent fait sourire la guerrière  intérieurement, rappel cruel de sa propre maladresse et de ses émotions qu’elle n’ose pas toujours maîtriser.

Il la serre plus fort, maladroitement, et l‘ange-fée sent enfin la vérité dans sa force : il ne cherche pas à la submerger, il cherche à la tenir, à la protéger. Chaque tremblement, chaque soupir, chaque fibre de son corps parle à son cœur. Ses ailes frémissent, captant la lumière comme des éclats de cristal, et elle murmure à voix basse, presque pour elle-même : "Je suis là…"

Anakha hésite, tremble. La bête en lui gronde, rugit, mais il ne cède pas. Ses bras se resserrent encore, et d’un mouvement instinctif et pourtant attentif, il la soulève à bout de bras. La gravité s’efface sous eux, le sol disparaît. Le souffle de l’eau s’annonce, clair et vibrant, la rivière les attend. Chaque muscle d’Anakha, chaque tension retenue, chaque tremblement de ses mains, lui parle du combat intérieur qu’il mène encore. Deirdre sent le poids de sa fatigue, de sa rage contenue, et une étrange chaleur la traverse : il l’emporte pour la protéger du chaos, du sang versé, de la terre frappée de leurs colères.

L’eau les accueille avec un éclat pur, la cascade proche éclaboussant leurs visages et leurs bras. La fraîcheur mord sa peau et pourtant elle se sent enveloppée, protégée, portée dans une étreinte brutale, maladroite mais infiniment sûre. La rivière emporte la poussière, le sang, la peur et la violence, laissant derrière elle une clarté douce et fragile, où seule la chaleur partagée persiste.

Peu à peu, elle réabsorbe ses ailes.  Ce geste est à la fois un abandon de sa puissance et une offrande silencieuse : si elle est sa lumière, il est sa protection. Elle ne cherche plus à imposer sa force, mais à lui laisser la sienne intacte. Elle se tient là, suspendue, haletante, le cœur battant en rythme avec le sien, chaque souffle un pont fragile entre eux. 

Le courant caresse leurs pieds, les éclaboussures effleurent leurs visages, et chaque geste devient une danse lente entre deux cœurs hésitants ; la chaleur, le désir et la peur s'entremêlent. Le murmure de la cascade emplit leurs oreilles, et l’espace autour semble retenir son souffle : l’instant n’est ni défini ni clos.

Et dans cette suspension, dans ce silence vibrant, ils sont deux cœurs maladroits mais entiers, liés par la tempête qu’ils ont traversée, et par celle qu’ils apprennent à partager sans violence, seulement en confiance.

Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 22 dimanche 24 août 2025, 20:23:59

Le murmure de Deirdre s’imprima dans sa poitrine comme une brûlure douce.
Anakha, serrant son corps tremblant contre le sien, sentit ce souffle glisser dans ses veines avec autant de force que le sang qu’il peinait encore à contenir. Son bras, maladroit, se raffermit, non pas pour posséder, mais pour s’assurer qu’elle ne lui échappait pas.

Lorsqu’elle se lova contre lui dans l’eau, quand ses ailes se résorbèrent lentement dans son dos comme une offrande, il se surprit à retenir son souffle. Sa main s’anima d’elle-même, caressant sans violence mais avec une intensité sourde : la courbe ferme de sa hanche, la cambrure de ses reins, la douceur tendue de son dos. Sa paume remonta, hésitante, frôlant la chute de ses cheveux mouillés, puis redescendit comme pour s’ancrer à elle, pour s’assurer que tout ceci était bien réel.

Et plus il la sentait se détendre, plus son propre corps s’embrasait. Sa poitrine écrasait la sienne, et sous l’eau qui les enveloppait, il n’y avait plus de masque possible : sa virilité gonflée pressait contre elle, pulsait avec un désir qu’il ne contrôlait pas. Il serra les dents, rageur, comme si retenir son propre corps exigeait plus d’effort que de fendre une armée.

Les entailles de ses flancs, pourtant profondes quelques instants plus tôt, se refermaient déjà, comme si sa chair se souvenait mieux que lui de ce qu’était la survie. Mais aucune guérison n’apaisait la brûlure qui grondait en lui. Ses plaies disparaissaient, mais sa fièvre ne faisait que croître.

Ses lèvres trouvèrent son cou, non par calcul mais par instinct. Elles s’y posèrent d’abord comme une fuite, comme pour éviter ses yeux, puis se crispèrent en un baiser lourd, presque désespéré. Il inspira contre sa peau l’odeur mêlée de sueur, de fer et de ce parfum trop pur qui l’avait marqué dès leur première rencontre. Son souffle chaud caressa son épiderme, se mêlant aux éclaboussures fraîches de la cascade. Il resta là, une seconde, deux, trois… à goûter cette proximité interdite, à céder un peu trop, avant de relever la tête.

Et ses yeux rencontrèrent les siens.
Bleus. Clairs. Irréductibles.

Il y lut ce qu’il redoutait : la confiance. Non pas de la peur, non pas un recul, mais l’acceptation nue, offerte comme une lumière. Et c’est cela qui fit vaciller son monde.

Sa main suivit ses courbes à nouveau, avec une lenteur inconsciente, presque dévorante : la rondeur de sa fesse qu’il avait tenue pour la porter, la ligne ferme de son flanc, la cambrure de son dos où ses doigts tremblaient comme s’ils redoutaient d’aller plus loin. Chaque caresse en appelait une autre, chaque frisson de sa peau le déchirait plus sûrement qu’une griffe. Son corps la réclamait, dur et sans équivoque, pulsant contre elle avec une franchise animale.

Il aurait pu rester là, s’y perdre, céder enfin. Mais ce fut justement cela qui l’effraya.

Ses bras se desserrèrent, ses doigts glissèrent le long de sa peau comme s’ils s’arrachaient à une vérité trop brûlante. Son souffle haletant, rauque, effleura encore son visage quand il lâcha, d’une voix basse, presque étranglée :

Je ... Je devrais partir.

Il le pensait.
Il le voulait.
Il devait le faire avant ... Avant de lui infliger sa condition.
Et pourtant, chaque fibre de son être criait le contraire.

Alors il s’écarta. Un pas seulement, mais chaque centimètre qui se créait entre eux lui parut une déchirure. Comme si sa peau se déchirait à l’endroit précis où elle avait touché la sienne. L’eau glacée contre son torse remplaça la chaleur de son corps, et il en frissonna comme si on lui avait arraché la chair à vif. Ses veines pulsaient encore, ses plaies se fermaient toujours, mais cette distance, elle, saignait plus que n’importe quelle blessure.

Son regard, pourtant, se planta dans le sien, fauve, brûlant, déchiré.

Et dans ce regard, la vérité nue :
Si elle le retenait, ne serait-ce qu’un geste, une main sur son bras, un souffle contre sa bouche… il ne pourrait plus s’en aller. Il s’abîmerait en elle, tout entier, sans retour possible.

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 23 dimanche 24 août 2025, 21:30:57

Deirdre frissonne à chaque frôlement des mains d’Anakha, à la lenteur presque instinctive de ses caresses. Ses lèvres effleurent son cou, respirent sa peau, et l’eau qui les enveloppe semble fondre sous la chaleur qui monte de son corps contre le sien. Chaque souffle qu’il laisse glisser sur elle, chaque mouvement imprévu, fait vibrer ses sens et tressaillir ses muscles comme des cordes tendues. Elle sent son désir, elle le devine, mais le doute persiste : est-ce vraiment lui, ou seulement l’élan irrésistible de ses instincts ?

Puis il se détache. Juste un peu, et l’espace entre eux devient une plaie vive. Son cœur se serre ; la sang mêlé voudrait bondir dans ses bras, combler le vide en un instant. Mais elle ne bouge pas. Une larme bleue cristalline solitaire roule sur sa joue, salée et chaude contre le froid de l’eau. Non pas pour elle mais pour lui quand sa voix étranglée se perd dans l’air humide.

Je ... Je devrais partir.

Alors, doucement, presque instinctivement, la demi-ange fredonne en énochien, ses mots flottant à la surface de la cascade, une mélodie fragile et intime : "…j’ai fait mon choix…". La résonance tremble, mais elle est claire, sincère, irrévocable.

Sans détacher son regard des yeux fauves d’Anakha, elle avance encore, tend la main et enserre la sienne avec fermeté. Son souffle se mêle au clapotis de l’eau, sa poitrine effleure son torse, mais elle reste droite, volontaire. La semi-fée ressent chaque tension dans ses muscles, chaque hésitation, et pourtant elle lui répond par sa présence entière.

Et dans un murmure qui emplit tout l’espace autour d’eux, porté par le courant et la cascade, elle dit, avec toute la force de son être :

"Ne pars pas !" pour finir avec plus de douceur : "S'il te plaît."

L'hybride presse doucement sa main contre la sienne, comme pour ancrer la promesse dans le monde réel. Un frisson parcourt ses doigts et remonte le long de son bras. Son regard ne le quitte pas, vibrant d’une chaleur contenue et d’une acceptation silencieuse.

L’eau clapote autour d’eux, mais ce petit contact devient un univers à part. La jeune femme sent l’odeur d’Anakha se mêler à l’air humide : un parfum de bois de cèdre, d’herbe fraîche, et quelque chose de sauvage, presque animal, rappelant la puissance et la présence de sa forme véritable. Ce mélange la fait frissonner, l'enracine et la souffle en même temps, éveillant en elle un désir à la fois doux et brut.

Dans ce silence suspendu, leurs souffles se croisent, leurs corps frôlent l’eau et l’air, et chaque micro-contact, chaque parfum, chaque vibration devient un langage à lui seul. L’instant est fragile, mais il est entier. Et dans ce lien silencieux, tout est dit : elle est là, elle le retient, elle ne le laissera pas partir.

Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 24 dimanche 24 août 2025, 22:54:17

Le "Ne pars pas" traversa Anakha comme une flèche.
Il voulut s’écarter encore, mais ses doigts, pris dans les siens, refusèrent d’obéir. Son souffle se bloqua, rauque, étranglé. Et il sut, dans ce battement de cœur-là, qu’il avait perdu. Elle chantait avoir fait son choix. Elle l’avait retenu. Et il n’y aurait plus d’échappatoire.

Alors il céda.

Il se pencha vers elle, brusquement, presque brutalement, mais ses lèvres trouvèrent les siennes dans un baiser qui n’avait plus rien d’hésitant. Fiévreux, dévorant, trop pressé. Il y mit tout ce qu’il retenait jusque-là : la peur, la rage, le désir, la douleur. Sa bouche s’écrasa sur la sienne avec une intensité brute, presque désespérée. Ses dents effleurèrent sa lèvre, son souffle chaud et saccadé se mêla au sien, et il haletait comme un animal qui a enfin rompu sa chaîne.

Sa main droite, son seul bras encore valide, s’anima d’elle-même, fiévreuse, avide. Elle glissa de leurs doigts liés à sa taille, s’ancrant sur sa hanche, puis l’attira tout contre lui avec une vigueur presque trop forte. Ses doigts, rugueux, marquèrent sa peau, et il la pressa contre lui, leur nudité écrasée l’une à l’autre, son torse ruisselant collé au sien. Son bras gauche, pendu, inutile, accentuait la rage de son autre geste : tout ce qu’il était, il le mettait dans cette étreinte unique.

Son bassin la chercha d’instinct. Sa virilité, gonflée à rompre, pulsa contre son ventre, brutale, impatiente. Il grogna, rauque, entre ses lèvres, comme s’il se débattait encore avec lui-même. Mais son corps le trahissait à chaque instant : il la voulait, d’une évidence implacable.

Son baiser glissa, haletant, le long de sa mâchoire, puis sur son cou. Sa bouche marqua sa gorge d’un baiser fiévreux, lourd, presque violent tant il tremblait de retenir ses crocs. Il resta là, une seconde, à respirer sa peau, à s’en emplir comme pour s’ancrer dans cette réalité. Sa main droite, tremblante, glissa de sa hanche à ses reins, à la cambrure de son dos, jusqu’à serrer sa fesse avec une fièvre incontrôlable. Chaque caresse était une confession : il ne partait plus.

Et pourtant, au milieu de ce chaos, les mots jaillirent.
Brisés. Haletants. Déchirés.

Tu es sûre…?

Sa bouche remonta à son oreille, y laissa un souffle brûlant.

Avec moi… ça pourrait être… bizarre.

Un rire amer, étranglé, faillit lui échapper. Bizarre… comme si ce mot suffisait à contenir la monstruosité qu’il portait en lui, ses os brisés qui se refermaient seuls, ses griffes qui avaient éventré un chef de meute quelques instants plus tôt, ses crocs qui avaient manqué de se planter dans une gorge.

Et pourtant, c’était tout ce qu’il avait trouvé à dire. Non pas pour la repousser. Non pas pour se plaindre. Mais pour l’avertir : il ne la voyait pas bizarre, elle. C’était lui, lui seul, qu’il redoutait.

Ses yeux fauves cherchèrent les siens, fiévreux, brûlants, comme s’il attendait qu’elle confirme, qu’elle tranche, qu’elle lui dise s’il avait le droit de continuer. Ses doigts, crispés sur sa chair, disaient déjà le contraire : s’il restait une seconde de plus, il s’abîmerait en elle. Tout entier.

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 25 lundi 25 août 2025, 00:52:40

Oui, Deirdre a retenu Anakha. Peut-être égoïstement, car elle ne sait pas vraiment s’il aurait cédé à sa demande. Mais quand ses lèvres s’abattent sur les siennes dans un baiser ardent, fiévreux, sans retenue, elle n’a plus de doute : c’est une réponse. Sa réponse.

La demi-fée l’accueille aussitôt. Sa main libre glisse avec délicatesse sur sa nuque, ses doigts se perdant dans ses mèches sombres pour ancrer ce contact. Ses paupières se ferment, et elle se laisse consumer par l’embrasement de ce baiser. Le souffle d’Anakha se mêle au sien, saccadé, rauque, animal, et pourtant empli d’une douleur brûlante. Lui, comme une chaîne rompue ; elle, comme un cœur qui vient de comprendre ce qu’il cherchait.

Quand la poigne du guerrier quitte sa main pour se poser sur sa hanche, un frisson violent lui traverse l’échine, plus intense que tous les précédents. Ses doigts rugueux marquent sa peau, et cette rugosité, loin de la rebuter, la rassure : c’est bien lui. Sa force brute, son corps vibrant, sa présence entière. Pressée contre lui avec une vigueur presque désespérée, elle ne ressent plus que le soulagement de combler un manque qui s’était déjà creusé en elle.

Sans rouvrir les yeux, sa main quitte la nuque d’Anakha pour descendre lentement jusqu’à son bras pendu, inerte. Pour elle, ce n’est pas parce qu’un membre est brisé qu’il ne vit pas encore, qu’il n’existe pas. Elle le touche, comme pour lui rappeler qu’il est tout entier à ses yeux, et non mutilé.

Leurs bassins se cherchent, se frôlent, et une onde fulgurante la traverse, brutale et douce à la fois. Un courant électrique qui se propage jusque dans son ventre, la faisant se cambrer légèrement contre lui.

Les lèvres d’Anakha quittent les siennes pour glisser sur sa mâchoire. Alors, ses yeux se rouvrent à demi, troublés, tandis que ses doigts s’agrippent plus fort à sa nuque. Sa bouche brûlante marque sa gorge de baisers fiévreux, et elle croit presque sentir la pointe de crocs qui menacent de percer sa peau. Chaque caresse de ses lèvres, chaque souffle haletant, développe en elle une myriade de sensations : un peu de crainte, celle de l’inexpérience ; une envie croissante, ardente, qui dépasse la fraîcheur de l’eau où ils se tiennent.

Quand sa main, fébrile, quitte sa hanche pour suivre la courbe de ses reins et s’ancrer à sa fesse, un gémissement lui échappe presque malgré elle. Elle se mordille la lèvre pour l’étouffer, surprise par la puissance de ce désir qu’elle découvre.

Et soudain, la voix d’Anakha se brise dans l’air lourd de leur proximité :

Tu es sûre…?

Les mots la frappent de plein fouet. Ses yeux plongent dans les siens, fauves, brûlants, emplis d’une détresse qu’il n’ose avouer. Elle ne détourne pas le regard. Sa voix, douce et ferme à la fois, s’élève pour briser ses doutes :

"Oui."

Un frisson secoue son dos quand le souffle brûlant d’Anakha vient mourir contre son oreille. Elle resserre instinctivement ses bras autour de sa nuque, craignant qu’il s’échappe malgré tout.

Avec moi… ça pourrait être… bizarre.

Bizarre. Le mot résonne, presque ironique, dans ce contexte. Croire qu’elle pourrait redouter cela ? Elle, qui a vu des anges aimer des lycans, des démons s’unir à des elfes, une liche se lier à un humain… Le monde n’est jamais simple, ni blanc, ni noir. Pourquoi devrait-il l’être pour eux ?

Alors ses yeux bleus brillent d’une intensité paisible, indomptable. Sa réponse tombe, limpide, comme une promesse :

"Lumière et ombre. Épée et bouclier. Je t’ai vu."

Et pour qu’il comprenne au-delà des mots, elle se hisse sur la pointe des pieds, ses mains serrées à sa nuque, et elle vient cueillir à nouveau sa bouche. Son baiser se fait certitude : elle n’a pas peur. Pas de lui.

Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 26 lundi 25 août 2025, 08:49:36

Anakha céda.

Le dernier rempart de sa volonté se brisa, et dans ce fracas intérieur, il n’y eut plus ni peur, ni mots, seulement elle. Sa bouche retrouva la sienne avec une ardeur dévorante, ses lèvres pressées, fiévreuses, maladroites et passionnées à la fois. Leurs souffles se mêlèrent, lourds, rauques, comme deux flammes qui se nourrissaient l’une de l’autre. Ses doigts, crispés à sa hanche, l’attiraient à lui comme si la moindre distance était une blessure insupportable.

Puis il rompit ce baiser pour descendre, comme happé par un instinct trop puissant pour être contenu. Ses lèvres glissèrent sur sa mâchoire, la mordillant à peine, puis suivirent le tracé gracile de son cou. Là, il s’attarda, embrassant, goûtant, marquant sa peau de son souffle brûlant. Chaque baiser vibrait d’une urgence retenue, chaque effleurement de ses dents effrayé et avide à la fois.

Il continua, plus bas, ses lèvres dessinant une route ardente jusqu’à ses clavicules, embrassant la pointe de ses épaules, puis s’écrasant contre la rondeur palpitante de sa poitrine. Sa bouche s’y perdit, d’abord hésitante, puis avide. Sa langue suivit les courbes, ses dents effleurèrent avec une brutalité maladroite qu’il apaisa aussitôt de sa chaleur humide. Ses grognements rauques résonnaient contre sa peau, chaque vibration se répercutant jusque dans ses entrailles.

Sa main valide s’anima à son tour, caressant son flanc, remontant le long de son dos, avant de descendre à nouveau, lentement, comme pour épouser chacune de ses lignes. Ses doigts glissèrent vers la cambrure de ses reins, puis plus bas, épousant la rondeur ferme de sa fesse. Il la pressa contre lui, marquant sa peau de sa paume rugueuse, comme pour graver en elle la certitude qu’elle était sienne. Sa virilité, déjà dure et brûlante, effleurait les cuisses de sa belle, pulsant d’un désir qu’il ne cherchait plus à dissimuler.

Mais il ne s’arrêta pas là.

Toujours courbé sur elle, il la guida doucement jusqu’à ce que son dos effleure une pierre plate à fleur d’eau. Ses cheveux sombres, trempés, s’étalèrent autour d’elle comme une couronne sauvage. Lui, penché au-dessus, haletant, ses mèches dégoulinantes collaient à son front, ses yeux fauves brûlant d’une fièvre qui ne faisait plus de place au doute.

Il reprit son chemin. Sa bouche embrassa à nouveau sa poitrine, puis descendit lentement, jalousement, marquant chaque parcelle de peau de son passage. Son torse se pressait contre le ventre de l'ange, lourd, chaque respiration les mêlant davantage, jusqu’à ce qu’il poursuive, franchissant son ventre, y déposant des baisers tremblés, fiévreux. Sa langue suivait parfois, goûtant les éclaboussures mêlées à la chaleur de sa chair.

Sa main, elle, descendit aussi, quittant sa fesse pour caresser sa cuisse. Il la parcourut avec lenteur, ses doigts rugueux effleurant la peau lisse, puis pressant plus fort, comme s’il voulait s’assurer de sa force, de sa réalité. Ses doigts se refermèrent sur l’intérieur de sa cuisse, serrant, relâchant, la caressant du bout des phalanges avec une sensualité brutale, presque animale.

Chaque caresse appelait un baiser plus bas. Ses lèvres quittèrent son ventre pour glisser vers le creux de ses hanches, ses dents effleurant sa peau tendue, la mordillant doucement avant de l’apaiser d’un souffle chaud. Il descendait encore, ses épaules écartant doucement ses cuisses, son souffle lourd caressant l’intérieur de ses jambes qu’il couvrait de baisers ardents.

Il s’arrêta un instant, la tête posée contre son bas-ventre, tremblant, le souffle court. Ses doigts, toujours crispés sur sa chair, vibraient d’envie et de peur mêlées. Son corps entier brûlait d’elle, et pourtant il hésitait encore. Pas sur son désir, pas sur son besoin, mais sur ce qu’il était, lui. Ses lèvres, à quelques centimètres de l’endroit qu’elles réclamaient, frémissaient, retenues par une pudeur qu’il ne connaissait pas, par la terreur de la blesser en se donnant tout entier.

Alors il resserra sa prise, caressant encore ses cuisses et ses fesses, son souffle brûlant se répandant sur sa peau tendre, ses lèvres effleurant son bas-ventre d’un baiser fiévreux, pas encore aussi intime qu'il le désirait, ultime point d'interrogation avant de la goûter tout entière. Il ne dit rien, pas un mot. Mais son corps parlait pour lui, criant son abandon, sa soif, et cette prière muette qu’elle l’accepte comme il était : brutal, fiévreux, maladroit, mais tout entier à elle.

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 27 lundi 25 août 2025, 11:04:47

Deirdre sent sa volonté chavirer sous la force d’Anakha. Son baiser, si brusque, si ardent, consume toute hésitation. Elle répond avec la même ardeur, sa main fine se resserrant contre sa nuque, ses lèvres s’ouvrant aux siennes comme si elle avait attendu ce moment toute sa vie. Son cœur bat à tout rompre, ses poumons se gonflent d’un souffle mêlé au sien, lourd, rauque, incandescent. Chaque vibration, chaque frémissement, chaque morsure effleure ses nerfs à vif. Elle se sent prise, enveloppée, happée par lui — et elle l’accueille.

Quand ses lèvres quittent les siennes pour descendre le long de sa mâchoire, la sang mêlé frissonne, surprise de la brutalité maladroite de ses dents, aussitôt apaisée par la chaleur brûlante de son souffle. Sa peau s’embrase sous ses baisers, une traînée de feu qu’il laisse sur sa gorge, ses clavicules, sa poitrine qu’il dévore presque, haletant, fiévreux. Elle se cambre, ses mains s’ancrant plus fort à sa nuque et à ses épaules comme pour s’assurer qu’il ne la quitte pas.

Un gémissement léger lui échappe lorsque sa main rugueuse glisse sur son dos, ses reins, puis s’empare de sa fesse avec une fièvre brute. L'hybride se serre à lui, sentant contre son ventre la preuve brûlante de son désir, si pressant qu’elle en tremble. Une part d’elle en est troublée, encore inexpérimentée, mais une autre se laisse emporter, accueillant ce courant électrique qui la traverse de part en part.

Alors qu’il la guide jusqu’à la pierre plate, qu’il la couche contre cette surface ruisselante où ses cheveux s’étalent comme une auréole sombre, Deirdre sent la brûlure de ses yeux fauves sur elle. Sa poitrine se soulève violemment, son souffle court et saccadé ne suffit plus à apaiser la tempête qui la consume.

C’est à ce moment-là qu’un battement d’ailes fend le ciel des Contrées du Chaos. Un oiseau blanc, irréel, traverse la brume sombre au-dessus d’eux. Dans son vol, il perd une longue plume immaculée qui tourbillonne dans l’air, emportée par les courants capricieux. Elle glisse, valse, avant d’être happée au loin par les eaux et les rochers. L'ange-fée la voit sans détourner vraiment les yeux d’Anakha : ce signe fugace, si pur au milieu du chaos, s’imprime dans son âme comme une promesse silencieuse.

Lorsqu’il descend à nouveau, sa bouche couvrant son ventre de baisers tremblés, Deirdre ne songe plus qu’à l’instant. Ses doigts s’accrochent à ses épaules, ses cuisses frémissent sous ses caresses rugueuses, ses reins se cambent quand son souffle ardent embrase l’intérieur de ses jambes. Elle mord sa lèvre, sa gorge laisse échapper un soupir plus fort. Tout son corps lui crie de l’accueillir, de se donner, de ne pas reculer.

Quand Anakha s’arrête, tremblant, ses lèvres frôlant son bas-ventre dans une hésitation poignante, Deirdre sait. Elle le sent. Alors, dans ce moment suspendu, elle glisse une main contre sa joue, douce et ferme à la fois, pour l’obliger à relever les yeux vers elle. Sa voix, brisée par l’émotion, s’élève, claire, sans peur :

"Prends-moi."

Et dans son regard, il n’y a ni doute, ni naïveté. Il n’y a que certitude. Elle a vu sa fureur, ses crocs, sa brutalité. Elle a vu sa peur, son tremblement. Elle choisit tout, absolument tout de lui.

Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 28 mardi 26 août 2025, 12:30:00


Aux mots de Deirdre, Anakha s’abandonna.

Sa bouche embrasa son bas-ventre de baisers ardents, fiévreux, désordonnés. Sa langue s’y perdit, brutale parfois, maladroite souvent, mais toujours dévorante, chaque mouvement criant son besoin d’elle. Ses grognements rauques vibraient contre sa chair, résonnaient dans ses reins, transformant chaque effleurement en un appel viscéral.

Sa main valide, seule encore pour la retenir, caressait sa cuisse avec une ferveur douloureuse. Ses doigts s’y agrippaient, pressaient, relâchaient, reprenaient, comme s’il cherchait à la posséder par ce seul contact. Sa paume rugueuse suivait la courbe tendre de sa jambe, remontait jusqu’à la rondeur de sa fesse, puis s'enroulant autour de la cuisse venait caressait à plat le mont de tous les plaisir, les doigts se perdant dans la forêt bleutée de Deirdre, avant de venir effleurer la perle de sa féminité, la rouler délicatement entre deux doigts, tandis que sa langue explorait ses profondeurs avec avidité. Mais il manquait de force, il manquait d’équilibre. Son autre bras pendait, inutile, presque mort, et cette impuissance lui arrachait des grondements plus sombres encore.

Alors il redoubla d’ardeur. Sa langue se fit plus pressante, ses lèvres plus avides. Il la couvrait de baisers humides, chaque succion lourde d’un désir qui dévorait tout. Il ne cherchait plus à se contenir, il l’adorait, il se perdait en elle, il se consumait. Chaque frémissement de son corps sous ses lèvres nourrissait sa rage et sa tendresse, chaque soupir arraché l’enfonçait plus loin encore dans son abandon.

Et soudain, ce fut comme une déflagration.

Sa poitrine se contracta, son souffle se bloqua, et un craquement sourd secoua son épaule. Son bras mutilé, inerte depuis trop longtemps, vibra sous sa peau. Les veines se gonflèrent, les tendons se tendirent, ses muscles se reformèrent dans une douleur fulgurante qui lui arracha un rugissement. Les os craquèrent, se soudèrent, sa chair se referma dans un vacarme intérieur. Ses doigts tremblants s’ouvrirent, hésitants, puis saisirent enfin la cuisse de Deirdre. Entièrement. Fermement. Comme si son corps s’était lui-même rebellé contre la mutilation pour répondre à son désir.

Sa main enfin reformée glissa de sa cuisse à son flanc, de son flanc à son sein, l'englobant de force et de douceur.

Il se redressa. Sa bouche quitta son bas-ventre dans un baiser humide, haletant, pour remonter fiévreusement le long de son ventre, de sa poitrine, de son cou. Chaque parcelle fut marquée de ses lèvres, mordue, goûtée, adorée. Ses mains, désormais deux, encadraient son corps avec une force nouvelle. La gauche, encore tremblante mais déjà ferme, soutenait son dos, ses reins, sa taille, comme pour lui rappeler qu’il était redevenu entier. La droite glissait sur sa hanche, son flanc, sa poitrine qu’il caressait avec une brutalité passionnée.

Ses lèvres retrouvèrent les siennes dans un baiser féroce, brûlant, où tout son corps s’exprima : son désir, sa peur, sa gratitude, sa rage, son abandon. Il la serra contre lui comme s’il voulait la briser et la protéger à la fois, ses doigts s’égarant dans ses cheveux, sur sa nuque, sur la courbe de son dos.

Puis il se redressa. Doucement mais avec une fièvre irrépressible, il s'aligna entre ses cuisses, ses hanches cherchant les siennes avec une urgence brutale, sa virilité effleurant l'antre de leurs plaisirs. Son souffle haletant s’écrasa contre sa bouche, ses yeux fauves brûlant d’une fièvre animale, et son corps entier vibrait de cette tension trop longtemps contenue.

Il la caressa partout, sans retenue : ses mains puissantes enserrèrent ses cuisses, les soulevèrent pour les écarter, ses doigts pressant sa peau comme pour graver chaque courbe dans sa mémoire. Ses paumes parcouraient ses flancs, ses seins, ses épaules, chaque mouvement maladroit et tendre à la fois. Sa bouche, haletante, couvrit la sienne encore, puis se perdit à sa gorge, à ses clavicules, mordant et apaisant tour à tour.

Et enfin, il céda tout à fait.

Il s’enfonça en elle d’un seul mouvement, puissant, brutal et passionné. Un rugissement rauque s’arracha de sa gorge au même instant, ses doigts se crispant contre ses cuisses pour la retenir contre lui. Ses hanches cognèrent les siennes avec une force qui disait tout ce qu’il avait contenu : sa rage, son désir, son besoin.

Mais aussitôt, il se figea. Ses yeux brûlants cherchèrent les siens, incertains. Ses mains continuaient de parcourir son corps, apaisantes, fiévreuses, comme pour l’ancrer dans le plaisir ou calmer la douleur. Il attendait, suspendu à son souffle, à sa réaction.

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 29 mardi 26 août 2025, 21:03:10

La chaleur d’Anakha la submerge comme une marée. Ses baisers, épars puis insistants, allument des braises sur sa peau ; ses mordillements à la courbe du cou, au bord de l’épaule, la font frissonner d’un plaisir qu’elle ne savait pas possible. Ses mains rudes glissent, hésitent, reviennent — fièvre animale sous une tendresse maladroite — et chaque caresse dépose un vertige. Deirdre ferme les yeux, s’abandonne à cette ardeur qui la gagne par vagues, le souffle court, la nuque offerte. Sans aucune peur lorsque les grondements de plus en plus sombres du jeune homme se font entendre. La sang mêlé les accueille avec toute la bienveillance due à sa nature.

C’est alors que la jeune femme  sent la différence : la main d’Anakha, celle qu’elle croyait perdue, se referme sur elle. Plus tremblante, plus fébrile, mais réelle. Deux bras l’enlacent enfin, l’encerclent tout entière. Elle se sent enveloppée, capturée, mais aussi protégée d’une façon qu’elle n’avait jamais connue.  La différence est vertigineuse. Son cœur bat à tout rompre, ses frissons se mêlent à la chaleur ardente de son amant, et une vague d’émotion la traverse à cette prise nouvelle. Un soupir lui échappe, traversé de fièvre.

Lorsqu’il s’enfonce puissamment, fougueusement en elle, la douleur éclate. Brutale. Implacable. Un gémissement lui échappe, mêlé de surprise et de plaisir heurté. Son dos se cambre, ses mains se crispent contre les reins du guerrier, ses doigts s'ancrent dans sa chair avec une force désespérée. L’ange-fée ne le repousse pas. Non… elle le retient, le presse contre elle comme si elle craignait qu’il s’arrête, qu’il la laisse vide de cette brûlure qu’elle découvre à peine.

La douleur se mêle à la chaleur, se fond en un brasier étrange qui l’apaise et la consume tout à la fois. Elle le sent, partout en elle, et son corps, malgré elle, commence à lui répondre.

Alors, malgré la brûlure de ce premier instant, son corps cède à un réflexe incontrôlé. Son bassin ondule une seule fois contre lui. Timide. Maladroit. Mais son âme, son corps, son cœur, tout en elle, clame déjà cette union qu’elle n’avait jamais osé imaginer.. Un nouveau souffle tremblant de plaisir s’arrache de ses lèvres.

Et Deirdre comprend, dans la chaleur de cet instant, qu’il ne demande pas seulement son corps : il l’appelle toute entière.

Une sensation la traverse soudain, inattendue : comme si un souffle brûlant effleurait son visage. Deirdre rouvre les yeux. Ses prunelles céruléennes, fendues d’un éclat vertical, se plongent dans celles d’Anakha et s’y perdent aussitôt. Tout ce qui la consume s’y déverse sans un mot : la fièvre, la crainte, l’émerveillement. Elle répond au feu par le feu, au sauvage par l’élan du cœur — muette, mais toute entière.

Ce qu’elle s’était toujours refusée à nommer trouve un écho dans ce regard, et c’est à lui seul qu’elle ose l’avouer. Ses doigts se crispent plus fort au creux de ses reins, serment silencieux qu’elle ne le laissera pas s’éloigner. La lueur ardente de ses yeux et l’appel instinctif de son corps ne disent qu’une chose : qu’il la garde, encore, toujours.


Répondre
Tags :