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De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

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Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 30 mercredi 27 août 2025, 09:46:11

Anakha s’enfonçait déjà en elle, puissamment, sans retenue. Son souffle rauque se mêlait au sien, chaque poussée lui arrachant un grognement guttural, comme si, à chaque coup de reins, il se perdait un peu plus. Ses hanches claquaient contre les siennes, régulières, brutales mais étrangement précises, guidées par un instinct plus sûr que toutes ses réflexions.

Toutes ses sensations étaient d'une intensité inédite : ses gémissements mêlés au clapotis de l’eau, l’odeur entêtante de son désir, le goût sucré de sa peau, les reflets lunaires qui enveloppaient leurs corps d’un voile irréel. Et surtout, cette étreinte brûlante, cette moiteur qui l’avalait, si serrée qu’il eut un instant la sensation de ne plus savoir où il finissait, où elle commençait.

Il se pencha, ses lèvres retrouvant sa gorge qu’il mordilla à peine avant de l’apaiser d’un souffle brûlant. Sa bouche descendit jusqu’à sa poitrine, embrassant, dévorant chaque parcelle offerte avec une ardeur fiévreuse. Ses grognements vibraient contre elle, chaque morsure maladroite effacée aussitôt par la chaleur humide de sa langue.

Ses mains accompagnaient ce tumulte. L’une soutenait sa cuisse, la hissant plus haut pour s’ancrer plus profondément encore en elle ; l’autre pétrissait sa hanche, son dos, sa fesse, la ramenant sans cesse contre lui. Sa force brute ne cherchait pas à la briser mais à la garder, à l’engloutir tout entière, comme si lâcher prise une seule seconde signifiait la perdre.

Et son corps parlait. Instinctif. Animal.
Chaque poussée de ses hanches n’était jamais identique : sa verge se pliait, vrillait, se décalait comme un muscle indépendant, cherchant sans qu’il en ait conscience. Parfois elle frappait profond, lourdement, jusqu’à heurter un seuil où ivresse et douleur se confondaient ; parfois elle tournoyait contre ses parois intimes, frottant exactement là où les sensations convergeaient. Anakha n’en savait rien. Il ne percevait que ses propres tremblements, la moiteur qui l’avalait, les contractions brûlantes qui resserraient encore son étreinte à chaque coup de reins. Mais son corps, lui, racontait autre chose : une précision instinctive, une manière de l’atteindre toujours plus juste, de tourner autour de son centre le plus sensible, comme si sa chair avait appris à la rendre folle avant même qu’il y pense.

Et lui, en elle, se consumait.
Chaque contraction, chaque frisson qui secouait son ventre, il les sentait sur son membre tendu comme des ondes qui l’aspiraient plus profondément encore. Chaque gémissement, chaque souffle brisé, venait frapper ses nerfs comme un ordre muet : continue. Prends. Donne-toi.

Ses mains glissèrent encore, retrouvant ses fesses pour les écarter, élevant ses cuisses pour plonger plus profondément, puis remontant jusqu’à ses côtes qu’il serra trop fort avant de les relâcher, oscillant entre brutalité et peur de la briser. Son visage se perdit à nouveau contre sa gorge, laissant des baisers fiévreux, des morsures retenues, son souffle rauque emplissant son oreille comme une confession animale.

Ses yeux, pourtant, quand il les releva un instant, brillaient d’une fièvre nouvelle. Ce n’était plus seulement du désir. C’était autre chose, qu’il n’avait jamais osé laisser passer jusque-là. Une force qui le terrifiait plus encore que la bête en lui. Il n’y mit pas de mots, incapable. Mais ses coups de reins, ses caresses, la fièvre de ses baisers hurlaient cette vérité à sa place :

Il ne cherchait plus seulement à la posséder.
Il s’abîmait en elle. Tout entier.

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 31 mercredi 27 août 2025, 14:19:04

Chaque poussée la brise et la consume à la fois. La brutalité contenue d’Anakha la submerge, chaque coup de reins l’arrache au sol qu’elle croyait tenir. La douleur s’entrelace au plaisir, un vertige âpre et brûlant qu’elle ne savait pas pouvoir supporter, et pourtant son corps réclame, encore et encore. Ses gémissements se mêlent aux siens, ses frissons se font ondes, et l’étreinte serrée de son amant la happe tout entière. Elle n’est plus qu’un cri muet, une vibration tendue entre ses bras.

Chaque mouvement d’Anakha la surprend — profondeur lourde, torsion imprévisible, fouille implacable — et Deirdre se découvre sans défense. Sa discipline, ses armures intérieures, ses années de retenue : tout se brise, fracassé par cette précision animale qui la trouve toujours, là où ses sensations convergent. Ses ongles s’enfoncent dans son dos, son souffle se brise contre son oreille, et un frisson irrépressible parcourt sa nuque.

Alors son corps répond. Non plus malgré elle, mais avec une ivresse nouvelle. Ses hanches esquissent un mouvement, timide d’abord, puis plus franc, cherchant l’unisson avec le rythme qui la consume.
L’hybride se cambre, se tend, se presse plus fort contre lui, comme si leur fusion imparfaite devait devenir totale. Son intimité se resserre sur lui, d’abord avec lenteur, puis plus fort, plus profond, comme si son corps avait trouvé un langage qu’elle n’avait jamais appris. Chaque contraction la fait trembler, l’arrache à sa retenue, la pousse plus loin encore sur une crête où la douleur se dissout en plaisir brûlant. La douleur s’efface dans la certitude qu’elle ne veut plus qu’il la lâche.

Et soudain, sans que la sang mêlé en ait conscience, l’air se soulève autour d’eux. Un souffle invisible, doux mais vibrant, vient caresser leurs corps fiévreux. Quelques feuilles mortes, endormies jusque-là, s’élancent dans une ronde silencieuse, comme guidées par une main invisible. L’élément répond, non à sa volonté, mais à son cœur mis à nu. Comme si le vent lui-même voulait les protéger, les cacher, les consacrer.

Dans ce tumulte de chair, de fièvre et de souffle, Deirdre, suspendue et haletante, sent un frisson supplémentaire : la sauvagerie d’Anakha. Son instinct animal perce à travers chaque coup de reins, chaque vibration de son corps, une fièvre silencieuse mais irrésistible qui la pousse à se fondre en lui. Le souffle brûlant, les grognements rauques, la morsure retenue sur sa peau : tout parle d’un désir primitif, intense, qui la happe et l’enserre.

Alors, presque malgré elle, une seconde ondulation timide de son bassin suit le mouvement du guerrier. Fragile, hésitante, mais instinctive. Ce geste discret ne rompt rien ; au contraire, il semble lui insuffler un souffle nouveau, un élan qui la pousse à se livrer davantage, à répondre à cette fièvre animale qui les embrase. Ce qu’elle fait. La jeune femme trouve et s’adapte peu à peu au rythme du bassin du jeune homme.

Ses doigts se crispent plus fort encore au creux de ses reins, comme pour l’ancrer à elle, silencieuse promesse qu’elle ne le laissera pas reculer. Ses prunelles fendues brillent d’un éclat sauvage et muet, et sans un mot, elle lui confie ce que son corps ne peut masquer : il est la clef, il est celui qui la fait basculer, celui à qui elle peut tout offrir, corps et âme.

Un frisson traverse son échine, ses lèvres s’entrouvrent dans un souffle tremblant, et malgré la tempête qui la consume, elle sent un feu primitif s’éveiller en elle, répondant à l’intensité animale de l’homme.

Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 32 mercredi 27 août 2025, 22:20:30

Chaque poussée la brisait et la consumait, mais Anakha ne ralentissait pas. Pas parce qu’il se perdait, mais parce que quelque chose en lui exigeait plus. Son plaisir restait suspendu, contenu derrière une barrière invisible qui l’empêchait d’exploser. Le monstre en lui grognait, réclamant davantage. Pas son propre déchaînement, non, mais celui de sa partenaire.

Ses coups de reins étaient implacables. Sa hampe, lourde, vibrante, fouillait, tournoyait, cognait comme pour forcer son corps à s’ouvrir, à céder, à couler. Chaque mouvement de son bassin était plus qu’un va-et-vient : une recherche fiévreuse, presque acharnée, pour trouver, frotter, appuyer là où ses sensations convergeaient. Et chaque torsion lui arrachait des contractions qu’il buvait comme une offrande, mais jamais assez. Il voulait qu’elle se brise, qu’elle ruisselle, qu’elle s’abandonne tout entière.

Ses mains, rugueuses, tenaient son corps fermement, comme pour l’empêcher de fuir. L’une pressait sa hanche, la ramenant contre lui à chaque coup, la marquant de ses doigts. L’autre suivit ses courbes, caressant son dos, sa taille, puis sa fesse, qu’il pétrit avec une fièvre brute. Ses doigts glissèrent plus bas, traçant la ligne intime de son sillon, jusqu’à frôler sa feuille de rose. Un effleurement d’abord, presque maladroit, mais chargé d’une sensualité sourde, comme si son corps cherchait, encore, un autre chemin pour la faire céder. La pulpe de son doigt la titilla doucement, hésitante, puis plus insistante, chaque frôlement ajoutant une brûlure neuve à celles qui la traversaient déjà.

Et il le sentit. L’air bougea autour d’eux. Des souffles invisibles vinrent caresser leur peau moite, soulevant ses cheveux, faisant frissonner les éclaboussures de la rivière sur leur chair. Les feuilles mortes, jusque-là figées au sol, se mirent à tournoyer en silence. Anakha grogna, le cœur battant : c’était sa magie. Pas appelée par la guerre, mais par ça. Par lui. Chaque gémissement de Deirdre, chaque spasme de son ventre appelait les vents eux-mêmes, comme une offrande de plus qu’il ne voulait pas lâcher.

Ses grognements rauques emplissaient son oreille, mais ses yeux fauves restaient fixés sur elle, guettant le moment exact où son corps basculerait. Ses dents frôlaient sa gorge, sa mâchoire vibrait de grondements retenus, et sa langue goûtait le sel de sa peau. Chaque contraction qu’il sentait en elle résonnait comme une étincelle qui l’attisait encore, mais il ne pouvait pas céder tant qu’elle n’avait pas fini.

Puis, dans un mouvement haletant, il l’attira doucement contre lui, l’allongeant sur le flanc. Son torse brûlant se colla à son dos, son souffle rauque envahit sa nuque, et son membre, déjà ancré en elle, s’y replongea dans un claquement humide qui fit vibrer l’air. En cuillère, il la maintenait contre lui, non pour l’emprisonner mais pour la garder, la couvrir, l’entourer de toute sa force. Chaque poussée se fit plus profonde encore, cognant contre ses parois les plus intimes, tournoyant contre son col, tandis que ses bras la serraient comme si elle risquait de disparaître.

Sa bouche se perdit à sa gorge, à son oreille, la mordillant, l'embrassant, la marquant de grognements rauques. Ses dents effleuraient sa peau sans la percer, comme si l’instinct du monstre ne cessait de lutter avec sa volonté de la protéger. Sa main sur sa poitrine se faisait plus insistante, ses doigts pinçant son téton durci, tirant légèrement avant de relâcher, dans un rythme qui répondait à ses coups de bassin. Et son autre main, libre à présent, glissa plus bas. Elle longea la ligne de son ventre, descendit avec une lenteur fiévreuse entre ses cuisses entrouvertes, jusqu’à trouver cette source de chaleur moite et palpitante.

Ses doigts de guerrier caressèrent son intimité sans finesse, mais avec une ferveur brûlante. Il la toucha d’abord timidement, puis plus franchement, son pouce cherchant, pressant, frottant sa perle d’Aphrodite avec la même brutalité contenue que ses coups de reins. Chaque va-et-vient de son bassin s’accompagnait d’une caresse circulaire, un rythme instinctif qui liait son sexe à ses doigts, pénétration et stimulation se répondant dans une cadence sauvage.

La sang mêlé pouvait sentir toute sa force concentrée là : dans son sexe tendu qui vrillait en elle, dans sa main qui pressait son bouton de plaisir, dans ses bras qui la maintenaient tout contre lui, dans ses grognements rauques qui vibraient contre son oreille. Tout son corps criait pour qu’elle cède, pour qu’elle se brise, pour qu’elle l’inonde enfin.

Et tout en elle vibrait sous lui. Ses tremblements, ses gémissements, ses contractions brûlantes lui disaient qu’il approchait, qu’elle n’était plus loin. Lui grognait, haletait, mais se retenait encore, enfermé dans cette attente féroce. Sa verge, gonflée, tordue, cognait sans cesse au même endroit, son bassin calant son rythme sur le sien, jusqu’à ce que la tempête éclate enfin.

Anakha n’avait pas besoin de mots. Son corps parlait pour lui.
Il ne jouirait pas avant elle. Il ne le pouvait pas.

Et dans cette position où il l’avait emprisonnée, pressée tout entière contre lui, mordue, caressée, pénétrée jusqu’au bout, son monstre et son homme vibraient à l’unisson dans une seule prière muette : qu’elle se brise enfin, qu’elle se livre, qu’elle l’inonde de tout ce qu’elle retenait encore.
« Modifié: mercredi 27 août 2025, 22:31:43 par Anakha Baley »

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 33 jeudi 28 août 2025, 00:28:07

Chaque poussée la brise et la consume, mais désormais Deirdre ne résiste plus. Son corps, suspendu entre douleur et extase, s’abandonne entièrement à la brutalité contenue d’Anakha. Lorsqu’il la tire contre lui pour la prendre sur le flanc, elle accueille ce changement avec un frisson qui la parcourt de la nuque jusqu’aux reins. Le contact de son torse brûlant contre son dos, la force de ses bras qui l’enserrent, la chaleur de son souffle rauque à sa nuque : tout cela l’ancre plus sûrement que n’importe quelle chaîne. Elle est sienne. Elle le sait, elle le veut, et sa main vient chercher son bras, le serrer, comme pour lui dire qu’il n’a plus à douter. Qu’il est son homme, son monstre, et qu’elle est bien à lui.

Puis sa main descend, explore, et trouve la source palpitante de son plaisir. Le premier effleurement la fait sursauter, haleter comme si une décharge électrique traversait son ventre. Mais lorsqu’il presse, frotte, tournoie contre son bouton de plaisir, chaque caresse liée au rythme implacable de ses reins, elle ne peut plus se contenir. Un gémissement rauque lui échappe, suivi d’un cri plus aigu, brisé, tandis que ses cuisses s’écartent d’elles-mêmes pour l’accueillir davantage. Son bassin se cambre, se tend, et ses contractions, brûlantes, s’enchaînent, incontrôlables, serrant sa virilité avec une force nouvelle. Elle tremble, elle gémit, elle se brise peu à peu dans ses bras.

L’air autour d’eux se soulève d’un seul coup. Le vent, déjà vibrant, se tord et s’amplifie, tournoyant en spirale furieuse. Les feuilles s’arrachent, les branches ploient, et bientôt c’est un cyclone qui naît, immense, déployant son envergure sur des centaines de mètres. Mais Deirdre n’en a pas conscience. Elle ne sent que le feu, la brûlure, la vague qui enfle en elle, alimentée par chaque coup de reins, chaque caresse de ce pouce qui la torture et la délivre tout à la fois.

Ses cris deviennent trop forts, trop sauvages. Dans un geste instinctif, presque animal, elle cherche à saisir la main d’Anakha, à l’attirer vers ses lèvres, à la mordre pour étouffer le cri qui monte. Mais elle n’est pas assez rapide. La vague la submerge avant qu’elle n’y parvienne. Sa bouche s’ouvre, et un cri doux, claire, déchirant, sauvage, éclate de sa gorge, porté par la tempête. Son corps se tend d’un seul arc, chaque muscle tremblant, ses spasmes s’enchaînant en une offrande brûlante qu’elle ne peut plus retenir.

Au même instant, le cyclone éclate. La brise devient tornade, la tornade devient cyclone. Trois cents mètres d’air en furie engloutissent la clairière dans un rugissement titanesque. Mais au cœur de son œil, Deirdre ne connaît que sa propre déflagration : son corps qui s’ouvre et se serre, ses jambes qui l’enserrent, son âme qui se livre, sans armure, sans discipline, offerte à lui seul.

Dans l’abandon, dans la brûlure, dans le cyclone, elle est sienne. Corps et cœur, vent et fièvre, tout en elle le crie sans un mot.

Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 34 jeudi 28 août 2025, 09:24:29

Le cri de Deirdre éclata, et le monde bascula.

Le cyclone rugit autour d’eux, furieux, colossal. Les arbres se pliaient, les branches s’arrachaient, les pierres elles-mêmes vibraient sous l’onde. Même au cœur de l’œil, là où ils s’étaient unis, l’air hurlait, chargé d’électricité et de puissance brute. Anakha, l’homme comme le monstre, en eut un instant la peur. Non pour lui, jamais, mais pour elle. La voir secouée, consumée, traversée par une force si démesurée lui glaça les veines autant qu’il l’embrasa.

Alors il la serra de toute sa force, son torse plaqué contre son dos, ses bras verrouillés autour d’elle. Pas pour la briser. Pour la couvrir, la protéger, pour faire barrage de son corps contre la fureur des éléments. Ses grognements rauques vibraient dans son oreille, et son bassin continuait d’entrer en elle, implacable, répondant à ses contractions par des coups de reins profonds, irrésistibles. Mais derrière la sauvagerie, il y avait cette peur nue : que le vent l’arrache, que le monde la dévore, qu’elle disparaisse dans la tempête qu’elle avait libérée.

Et puis, il céda. Son corps s’arc-bouta, son rugissement fendit l’air et se mêla au cyclone. Il jouit en elle avec une violence incontrôlable, vagues brûlantes qui jaillirent en pulsations sauvages, emplissant son ventre comme une lave en fusion. Chaque spasme l’arrachait à lui-même, chaque décharge le plongeait plus profond en elle, et malgré cela il la maintenait encore, bouclier de chair contre la tempête, comme si son propre plaisir devait céder la place à sa survie.

Il ne s’arrêta pas. Son sexe, gonflé, palpitant, resta bien ancré en elle. Même après l’orgasme, même après le rugissement, il ne défaillit pas. Son souffle rauque se calma peu à peu, mais sa virilité demeurait tendue, lourde, prisonnière de ses parois brûlantes. Et tandis que la tempête grondait encore, il la caressa. Sa main sur sa poitrine, douce malgré ses doigts rugueux. Son autre main, entre ses cuisses, qui s’était tue, mais qui revenait tracer des cercles lents et tendres sur son ventre, sur ses hanches, comme pour lui rappeler qu’il était encore là. Pas seulement pour la posséder. Pour la garder. Pour l’apaiser.

Ses lèvres cherchèrent sa tempe, puis sa joue, y déposant des baisers haletants, maladroits, mais étrangement tendres. Ses yeux fauves, mi-clos, fixaient son visage, guettant la moindre trace de douleur, le moindre signe qu’il allait trop loin.

Il resta ainsi, lové contre elle, la tenant toujours, l’abritant de son corps, sa hampe toujours enfouie en elle, vibrant encore malgré tout. Et dans ce cocon violent, il sut à peine penser. Les ravages du cyclone, les arbres déracinés, la terre éventrée : tout cela n’existait pas. Son monde s’était réduit à elle, à ce qu’elle venait de lui donner, à ce qui prenait racine dans le secret de ses chairs mêlées.

Puis, d’une voix basse, éraillée par l’effort et le souffle :

"Il pourrait… arriver des choses, sous peu… mais… c’est sans danger."

Il n’osa pas dire davantage. Comment l’avouer ? Comment lui confier que déjà, dans le secret de leurs corps, une étincelle s’était accrochée à elle ? Qu’une présence invisible, insatiable, avait commencé à croître, nourrie par ses flots et par son abandon ? Il n’en savait pas la forme, ni l’issue, seulement qu’elle boirait chacun de ses frissons, se repaîtrait de sa moiteur, l’attiserait sans répit. Plus elle coulerait, plus cela enflerait vite. Et s’il devait s’éloigner trop longtemps, hors de sa portée, cela ralentirait… mais jamais ne s’arrêterait.

Plus tard. Demain, il lui expliquerait. Mais à quoi bon briser cet instant...

Il la serra un peu plus fort, son front glissant contre son épaule. Son souffle tremblant vibrait encore, mais ses gestes s’étaient faits tendres, lents, comme si chaque caresse voulait la convaincre que, malgré le monstre, malgré la tempête, il resterait là.

Et dans cet instant suspendu, au milieu du chaos, il sut qu’il n’y aurait plus de retour en arrière.

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 35 jeudi 28 août 2025, 11:32:16

Le cyclone rugit autour d’eux, furieux, colossal. Les arbres ploient, les pierres vibrent, la terre elle-même gémit sous l’onde. Mais Deirdre ne voit rien, ne sent rien de ce chaos. Tout son monde se réduit à Anakha : son torse brûlant plaqué contre son dos, ses bras verrouillés autour d’elle. Elle s’y abandonne sans la moindre peur, convaincue, au plus profond d’elle-même, qu’il est l’unique abri capable de la contenir. Son souffle court se mêle au sien, et son cœur affolé bat à l’unisson de ses assauts.

Quand son rugissement fend l’air et que son plaisir jaillit en elle, la jeune femme s’arc-boute, saisie par la même vague. Son ventre se tord de chaleur, ses reins se cambrent pour l’accueillir plus profondément encore. Elle gémit, crispée et offerte, et ses doigts remontent chercher son bras, sa nuque, comme pour l’ancrer à elle, pour qu’il ne s’éloigne jamais. Elle se sent emplie, comblée, achevée dans cet instant de fusion brûlante.

Mais même après, il ne la quitte pas. Son corps demeure lové au sien, son souffle encore rauque à son oreille… et surtout, sa virilité, dure et palpitante, reste bien ancrée dans ses profondeurs tremblantes. Chaque battement de son cœur, chaque spasme résiduel lui rappelle cette union, la prolonge au-delà de l’extase. L'hybride ne peut s’empêcher de frissonner à chaque vibration qui la traverse. Ses jambes, déjà fragiles, en tremblent plus fort encore, incapables de supporter la charge de ce qu’ils partagent.

Alors qu’il la caresse, ses mains passant de sa poitrine à son ventre puis à ses hanches, quelque chose change. La brutalité du monde alentour commence à se dissoudre. Le rugissement du cyclone faiblit, ses spirales se désagrègent, et les arbres cessent de ployer. Comme si la douceur qu’il lui offre, la tendresse mêlée à sa force, avait le pouvoir de calmer non seulement son corps, mais l’ouragan né de son âme.

Quand son front se pose contre son épaule, le dernier souffle de vent s’éteint… et soudain, il n’y a plus rien. Plus de fureur, plus de rugissement, seulement un silence profond, presque sacré, où le moindre de leurs souffles prend l’ampleur d’une prière. Le monde, lavé par la tempête, semble figé, suspendu autour d’eux. Tout se réduit à leurs corps encore liés, à la chaleur de sa main sur son ventre, à son torse collé contre son dos, de lui encore en elle, vibrant comme un feu qu’aucune étreinte ne saurait éteindre. 

Sous sa peau, ses ailes frémissent, prêtes à jaillir pour l’envelopper comme elles le font d’ordinaire lorsqu’elle sombre. Mais elles restent prisonnières. Car cette fois, ce sont ses bras à lui qui l’entourent, et son instinct reconnaît qu’elle n’a besoin de rien d’autre.

Quand ses lèvres cherchent sa tempe, sa joue, ses caresses hésitantes et maladroites font naître un sourire doux sur ses traits fatigués. Elle ferme les yeux, s’imprégnant de ce contraste presque irréel : la bête qui vient de la dévorer et l’homme qui maintenant la berce. Ses doigts serrent doucement sa main, comme pour lui dire qu’elle a compris, sans qu’un mot soit nécessaire.

Alors, quand sa voix rauque s’élève :
"Il pourrait… arriver des choses, sous peu… mais… c’est sans danger."

Deirdre entrouvre les yeux. Son souffle chaud effleure sa peau, et dans un murmure fragile, elle demande :
"Que veux-tu dire ?"

Mais aussitôt, les paupières s’alourdissent de l'ange-fée, et sa tête s’incline contre lui, effleurant son torse brûlant. Son corps est lourd de fatigue, chaque muscle encore vibrant de leur union, chaque souffle tremblant contre le sien. Elle ne cherche pas à le presser, ni à arracher une réponse : la chaleur résiduelle et le frisson de ses caresses parlent pour elle. Dans ce silence chargé de fièvre et de confiance, elle sait. Elle lui fait entièrement confiance. Il est son homme, son monstre, et rien d’autre n’a d’importance.

Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 36 jeudi 28 août 2025, 15:04:13

Son front resta appuyé contre le sien, lourd, comme si l’idée même de lever les yeux l’écrasait. Son souffle rauque emplissait encore l’air, mais ce n’était plus seulement la fièvre de leur étreinte : c’était le poids de ce qu’il devait dire. Il aurait préféré se taire, se perdre dans ses caresses, prolonger cet instant où tout semblait encore suspendu. Mais Deirdre avait posé la question. Et il savait qu’elle ne méritait pas un silence.

Il se retira lentement, haletant, son sexe vibrant encore, gonflé et douloureux d’avoir quitté la chaleur de ses profondeurs. Le manque lui arracha presque un grognement, mais il s’imposa ce vide, parce qu’il devait parler. Pourtant, il ne la lâcha pas : ses bras l’enserraient toujours, la gardaient contre lui comme s’il craignait qu’elle s’évanouisse s’il desserrait l’étreinte.

"Quelque chose… a pris racine en toi."


La voix était basse, étranglée, étrangère presque. Il laissa planer le silence, incapable de trouver aussitôt les mots. Sa main descendit d’elle-même vers son ventre, le frôlant avec une maladresse tendre, comme si ce simple geste pouvait désigner ce qu’il n’arrivait pas à nommer.

"Je l’ai déjà vu. Pas une fois… plusieurs. Chaque fois que… je me suis donné ainsi."

Son souffle vibra contre son oreille, rauque, honteux.

"Ça n’a jamais été la même chose. Parfois, c’était… une forme faible, fugace, qui se dissipait presque aussitôt. Parfois, c’était… plus fort. Quelque chose qui respirait. Qui bougeait. Qui vivait."

Ses doigts pressèrent doucement son ventre, malgré lui.

"Et parfois… c’était moi qui l’ai pris. Qui l’ai absorbé, avant qu’il ne devienne… autre chose."

Il s’interrompit, sa mâchoire se crispant. Les souvenirs qu’il évoquait étaient lourds, poisseux, plus lourds que la tempête elle-même.

"Je ne sais pas ce qui naîtra de toi. Je n’ai jamais su. Chaque femme… chaque fois, c’était différent. Une chose fragile. Ou monstrueuse. Parfois douce, parfois affamée. Mais jamais… jamais semblable."

Il inspira, son torse vibrant contre son dos.

"Ce n’est pas dangereux, non. Pas pour toi. Pas pour ton âme. Je le crois. Mais… tu le sentiras. Tu le porteras. Et ça grandira, quoi que je fasse."

Ses lèvres cherchèrent sa tempe, sans force, juste un effleurement maladroit.

"Je ne peux pas l’empêcher. Pas plus que je ne peux prédire ce qui viendra."

Son souffle se fit plus tremblant, plus bas encore :

"Et c’est ça qui me ronge. Pas la peur que tu sois brisée. Je ne crois pas qu'on puisse te briser. Mais la honte… de t’imposer ça sans choix."

Il cacha un instant son visage dans son cou, comme s’il espérait disparaître. Sa verge, pourtant, restait dure, tendue, appuyée contre sa cuisse, preuve muette que même dans sa honte il restait prisonnier d’elle. Sa main sur son ventre tremblait toujours.

"Tu ne dois pas croire que tu es… comme les autres. Je n’ai jamais eu peur ainsi. Jamais eu honte de cette manière. Parce qu’aucune… je ne les ai regardées comme toi. Parce qu’aucune n’a eu ce pouvoir."

Ses mots étaient hachés, maladroits, mais chargés d’une sincérité nue.

"Je veux que tu saches… je serai là. Quoi qu’il en sorte. Je ne fuirai pas. Même si je dois encore l’absorber. Même si c’est un monstre. Même si c’est pire."


Il la serra plus fort, comme pour la protéger d’une menace invisible.

"Tu n’auras pas à le porter seule."

Un silence retomba. Puis, d’une voix basse, épuisée, presque suppliée :

"Pardonne-moi."

Il resta là, collé à elle, sa main sur son ventre comme sur un secret qu’il n’osait plus nommer. Ses gestes s’adoucirent, ses doigts glissant lentement de sa peau à sa hanche, de sa hanche à sa cuisse, caresses lentes, presque tendres. Il voulait la serrer, mais ne souhaitait pas l'emprisonner. Il n’osa plus parler. Mais son étreinte disait tout : sa peur, sa honte, et cette promesse brute qu’il n’avait jamais faite à personne avant elle.

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 37 jeudi 28 août 2025, 18:58:21

Lorsque Anakha se retire d’elle, Deirdre se crispe et lui saisit l’avant-bras. Non par peur de la douleur, mais parce que son corps palpite encore, sensible, offert aux derniers échos de leur union. Le retrait la traverse d’un spasme brûlant, arrache à sa gorge un ultime gémissement, tremblant comme une note suspendue. L’espace d’un souffle, son ventre se creuse, son dos se cambre, et elle croit qu’il va l’abandonner malgré la tendresse de ses bras. Mais il ne la lâche pas. Il la garde contre lui, ancre de chair et de chaleur. Comme quoi, songe-t-elle, les monstres savent aussi retenir, protéger.

Ne me lâche pas… garde moi près de toi.  *pense-t-elle pour elle-même.*

Sa voix tombe, rauque, étranglée : "Quelque chose… a pris racine en toi."
Le frisson qui court dans son ventre se fige. La jeune femme devine. Ses souvenirs lui montrent cette sœur d’armes transformée, ce soigneur penché sur l’étrange vie à naître. Mais comment Anakha peut-il en être certain ? Comment cela peut-il être déjà ? Est-ce un secret de son sang ?

Sa main effleure son ventre. L’hybride ne réfléchit pas : elle l’y retient, entrelace ses doigts aux siens, et serre. Comme pour dire : je comprends, je t’entends.

Les mots qui suivent s’abattent comme des coups sourds. La sang mêlé les reçoit, douloureux, chacun s’inscrivant dans sa chair. Ses yeux se brouillent, ses larmes coulent en silence, invisibles puisqu’elle lui tourne le dos. Le souffle d’Anakha vibre contre son oreille, son torse tremble sur son dos : sanglots retenus ? Douleur qui le brise ? Ses lèvres qui effleurent sa tempe font naître en elle un frisson qu’aucun froid ne saurait provoquer.

"... la honte… de t’imposer ça sans choix."


An… a… kha…” Sa voix se brise, comme égarée dans ses propres larmes. “Je t’ai dit avoir fait mon choix… Je…” Mais les mots meurent.

Ses poumons brûlent. Elle préfère écouter, l’écouter jusqu’au bout, même si chaque phrase lui transperce le cœur.

Quand il enfouit sa tête dans son cou, elle abandonne sa prise sur son ventre pour plonger ses doigts dans ses cheveux, lente caresse, presque maternelle, qui apaise et retient.

Et soudain, ses aveux. Nus. Hésitants. Déchirés. « Aucune… je ne les ai regardées comme toi. Parce qu’aucune n’a eu ce pouvoir. »

La commandante aurait ri, en d’autres temps. Déridé ses hommes ainsi, balayé l’émotion par un éclat nerveux. Mais pas cette fois. Sa voix porte une franchise nue, sans masque. Elle l’entend jusque dans la cassure de ses mots, et cela la fait trembler plus que le plus violent des vents.

Ses mâchoires se serrent, ses muscles se tendent. Elle refuse qu’il reste enfermé dans cette honte. S’il faut en finir avec ce qui naîtra, elle le fera, doucement, comme on éteint une flamme avant qu’elle ne brûle. Elle l’a dit : elle est sa lumière. Et elle le restera.

Mais il la serre, plus fort, plus vrai. Et ce geste suffit à délier sa crispation, à la ramener à lui.
Lorsqu’il demande pardon, elle tressaille. De quoi ? D’un choix qu’il n’a pas eu ? D’un fardeau qu’il ne maîtrise pas ? Si cela avait été un autre mercenaire, elle l’aurait giflé. Mais lui… lui, c’est son homme. Son monstre.

Deirdre ferme les yeux. Laisse ses mains se glisser contre les siennes. Son étreinte a changé. Elle n’est plus brutale, mais douce, lente, comme si tout son être parlait à travers ce silence.

C’est à toi de me pardonner.” souffle-t-elle.

Alors, lentement, elle se défait de ses bras. Pas pour fuir : pour lui faire face. Ses jambes ploient, ses muscles brûlent. Ses cuisses gardent encore la mémoire de sa vigueur, sa peau celle de ses caresses, et chaque pas lui arrache un effort.

L’ange-fée tend la main vers lui.

Je vais te demander quelque chose qui peut te paraître horrible.

Le temps qu’il se dresse à son tour, elle serre les dents. La fatigue l’écrase, ses membres sont lourds, mais son regard s’accroche au sien, inébranlable. La jeune femme fait sortir ses appendices plumés et les déploie au maximum. Ses ailes frémissent, nerveuses, comme prêtes à la soulever si elle venait à tomber. Mais elle se tient debout. Pour lui.

"Je te demande d’arracher une de mes plumes et de toujours la garder près de toi. Mes ailes sont une part de moi, comme mon souffle, comme mon sang. Si je t’offre une plume, c’est pour que tu gardes toujours un écho de moi près de toi. Et si un jour l’ombre ou le destin nous sépare, alors cette plume saura me guider vers ton appel."

Sa voix vibre, solennelle et claire malgré la douleur qui la traverse.
« Modifié: jeudi 28 août 2025, 19:04:08 par Deirdre »

Anakha Baley

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Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 38 vendredi 29 août 2025, 00:16:44

Un instant, Anakha resta figé. Ses yeux fauves, encore assombris par l’effort et la fièvre, fixaient les ailes déployées de Deirdre comme s’il voyait un sacrilège. L’idée même d’arracher une plume, une part vivante d’elle, le glaça. Sa gorge se serra, un grognement rauque lui échappa, plus proche d’une protestation que d’une réponse.

Sa main se leva pourtant, lente, hésitante, tremblante. Ses doigts effleurèrent les plumes irisées, caressant leur douceur irréelle comme s’il craignait qu’elles se brisent sous son toucher. Chaque frisson qui parcourait ses doigts lui donnait l’impression d’un blasphème.

Et pourtant, son regard croisa celui de l’ange-fée. Cette lumière inébranlable, cette certitude claire dans ses yeux. Elle voulait cela. Elle le lui confiait. Pas une punition. Pas une mutilation. Un don.

Alors il inspira profondément, posa son front contre le sien un court instant, puis serra la mâchoire. Ses doigts se refermèrent sur une plume, plus bas, là où l’arrachement serait moins cruel. Et, dans un geste à la fois brutal et précis, il tira.

La plume céda dans un frisson, légère mais lourde comme un serment. Deirdre tressaillit, ses ailes frémirent, et Anakha, aussitôt, resserra son étreinte pour l’empêcher de chanceler. Ses bras l’enveloppèrent, son torse brûlant la soutint, et il serra la plume contre lui comme s’il avait arraché un fragment d’étoile.

Il la contempla, un instant, hypnotisé par ses reflets, avant de la porter contre ses lèvres, maladroitement, dans un baiser court et fiévreux.

Ses yeux se fermèrent un instant, son front reposant de nouveau contre elle. Sa honte, sa peur, ses doutes, tout cela s’effaçait derrière ce geste simple. Il n’avait plus besoin de promettre. La plume suffisait.

Anakha contempla un instant la plume, entre ses doigts encore tremblants. Elle brillait doucement, nacrée malgré l’humidité, comme si elle avait capté et gardé en elle la lumière du cyclone. Il n’avait rien pour la ranger, rien pour la protéger, et l’idée de la voir s’envoler au prochain souffle de vent lui était insupportable.

Alors, sans réfléchir davantage, les yeux plongé dans ceux de Deirdre comme s'il lui faisait un serment, il la plaqua contre son torse, juste au-dessous de sa clavicule, juste au dessus du coeur. Ses dents se serrèrent, et il enfonça ses propres ongles dans sa peau, ouvrant une plaie nette. Le sang perla, chaud et sombre. Dans ce sillon rouge, il glissa la plume, lentement, jusqu’à la loger sous la peau.

La brûlure lui arracha un grognement rauque. La chair se referma presque aussitôt, comme si son corps refusait de rester ouvert, mais l’ombre nacrée demeura, prisonnière, tatouée de l’intérieur. Une cicatrice mince se dessina en croissant, marquant à jamais l’endroit où il l’avait enchâssée.

"Là, dit-il simplement, la voix grave. Elle ne me quittera jamais."

Il passa ses doigts rugueux sur la cicatrice naissante, comme pour s’assurer qu’elle ne disparaîtrait pas. Puis, plus doucement, il ajouta, presque dans un souffle :

"Comme moi pour toi"

Alors seulement il la reprit dans ses bras, la soulevant sans effort. Pas par nécessité, ils auraient pu marcher, mais par désir brut de la garder serrée contre lui, de prolonger encore cette proximité. L’eau glissa de leurs corps quand il quitta la rivière, chaque pas lourd mais sûr.

La rive accueillit leurs pas. Autour d’eux, les arbres déracinés et la terre éventrée témoignaient encore de la tempête, mais Anakha n’y prêta aucune attention. Tout son monde s’était réduit au poids de la femme dans ses bras et à la plume scellée dans sa chair.

"On retrouvera nos affaires", dit-il en avançant. "Et j’allumerai un feu."
*Pas pour nous réchauffer… juste pour te voir dormir dans sa lumière.*

Ses mots étaient simples, rugueux, mais portés d’une intensité nue. Ses bras la serraient avec une douceur dont il ne se croyait pas capable. Il brûlait de recommencer avec elle le ballet qu'ils avaient dansé quelques minutes plus tôt. Mais nécessité faisait loi, et s'il pouvait envisager perdre ses vêtements, il n'était pas question qu'il la laisse perdre ses armes. Et dans la cicatrice qui battait encore à sa poitrine, il sentait l’écho d’elle, déjà inscrit dans son sang.

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 39 vendredi 29 août 2025, 18:33:41

Deirdre comprend, au grognement d’Anakha, que ce qu’elle lui a demandé est une cruauté en soi. Elle le lit dans la vibration rauque de sa gorge, dans le frisson tendu de son corps contre le sien. Et bien qu’elle en soit désolée de l’imposer, elle ne fléchit pas. Sa décision reste inébranlable. La respiration ample du jeune homme lui prouve qu’il accepte. Quand son front vient brièvement se poser contre le sien, elle perçoit, sans même le voir, la crispation de sa mâchoire. Il va le faire.

Un silence lourd pèse entre eux, percé seulement par le clapotis de l’eau contre les rochers. Son cœur cogne si fort que l’ange-fée croit qu’il pourrait fendre sa poitrine. Elle inspire profondément et, dans un souffle presque muet, récite pour elle-même un vieux mantra de samouraï.

Le geste est vif, précis. La douleur, pourtant, la traverse de part en part. Elle se mue en une ivresse étrange, mi-sacrifice, mi-lien, et ses yeux se voilent d’une humidité qu’elle refuse de laisser couler.

Ses ailes frémissent convulsivement, son corps chancelle, et seule l’étreinte brûlante d’Anakha l’empêche de ployer. Ses paupières se ferment un instant, tandis qu’un frisson électrique, invisible, parcourt le long de ses plumes pour atteindre la naissance de ses ailes, chaud, presque incandescent. Rien à voir avec la froide morsure que la commandante avait connue lorsqu’elle s’était arrachée une plume pour le bébé de sa sœur d’armes : cette fois, la brûlure est ardente, vivante, intime.

Elle sent qu’il garde la plume dans sa paume, comme une braise sacrée. Le mouvement de son bras, au-dessus d’elle, lui arrache un doute : chaleur, humidité, un souffle fugace… un baiser, sans doute, sur ce fragment d’elle-même.

Mais c’est lorsque son homme relève la tête et croise son regard que l’éprise comprend. Ce qu’elle y lit la frappe au ventre. Sans réfléchir, elle recule de trois pas, le souffle coupé. Elle voudrait le retenir, lui crier d’arrêter, lui arracher la plume des doigts pour l’empêcher de mutiler sa chair. Son instinct hurle. Mais sa volonté se tait. Il en a besoin. Alors elle reste immobile, crispée, les yeux brillants, respectant sa décision comme on respecte une offrande sacrée.

Quand il enfonce la plume dans sa propre peau, ses ongles ouvrant la chair pour y sceller leur lien, Deirdre porte une main à sa bouche, les ailes tremblantes. Elle vacille, mais ne détourne pas les yeux. C’est leur serment. Leur douleur. Leur vérité.

Et quand le guerrier passe ses doigts sur la cicatrice, la combattante s’approche enfin, revient vers lui. Sa main fine se pose sur la sienne, à même sa peau marquée, comme pour l’y sceller davantage, y imprimer sa propre chaleur. Ses lèvres tremblent, mais elle ne dit rien. Elle l’entend prononcer, grave et rauque :
« Comme moi pour toi. »

Alors seulement elle se hisse contre lui, ses bras glissant autour de sa nuque, de ses épaules. Et quand il la soulève dans ses bras, elle ne lutte pas. Deirdre se blottit, s’y laisse reprendre comme on s’abandonne à un port d’attache. Ses joues s’empourprent violemment quand ses mots tombent, rugueux mais vibrants :
« Pas pour nous réchauffer… juste pour te voir dormir dans sa lumière. »

Elle baisse les yeux, incapable de soutenir le feu de sa voix, mais son sourire tremble, fragile, ému.
Contre sa poitrine, elle sent battre son cœur, lourd, régulier, à l’endroit même où la plume vit désormais. Et, en écho, à la naissance de ses propres ailes, elle perçoit ce battement résonner en elle, comme si leurs souffles s’étaient rejoints.

Alors qu’il avance, l’eau déperle encore de leurs corps. La maîtresse élémentale découvre le monde autour d’eux. Le silence est saisissant, à peine troublé par le craquement d’une branche encore suspendue dans les hauteurs. Les arbres déracinés jonchent la terre humide, l’air porte encore l’odeur crue de sève arrachée, de sol mis à nu, de pluie éparse. La rive est dévastée tant par le combat titanesque que par leur union.

Un vertige l’emporte. La peur la saisit à la gorge — ce chaos est le sien, fruit de son paroxysme, de son abandon total. Ses jambes tremblent, le souffle se brise dans sa poitrine. Mais au creux de cette peur vibre aussi une libération : comme si ce cyclone avait déchiré les chaînes invisibles qui l’étouffaient. La nature éventrée reflète son propre corps, mis à nu, délivré.

Elle ferme les yeux. L’air chargé d’humus et de cendres fraîches emplit ses poumons. Et dans ce silence après la tempête, elle enfouit son visage dans le cou d’Anakha, aspirant sa chaleur, sa force, son odeur animale. Là seulement, elle respire à nouveau.

Là seulement, elle sait qu’il saura la retenir. Une fois rassurée, la lumière quitte les bras de son bouclier pour commencer à chercher ses affaires.

Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 40 lundi 01 septembre 2025, 00:11:03

Anakha déposa Deirdre sur une pierre plate hors de l’eau, puis s’avança, le regard fauve scrutant les environs. La tempête avait tout éventré : branches, troncs, pierres retournées. Mais leurs affaires étaient quelque part, semées par le cyclone.

Deirdre n’attendit pas ; elle fouillait déjà du côté opposé, ses ailes repliées dans son dos. Anakha ne protesta pas. Il savait qu’elle n’était pas femme à rester immobile. Alors ils cherchèrent ensemble.

Le sol était lourd, détrempé. Chaque pas s’enfonçait avec un bruit de succion, chaque mouvement soulevait l’odeur forte de terre retournée et de sève répandue. À plusieurs reprises, Anakha dut pousser un tronc arraché ou soulever une grosse pierre, libérant sous son poids un morceau de tissu, une sacoche entrouverte, un éclat métallique.

Peu à peu, tout reparut : les vêtements de Deirdre, détrempés mais entiers, ses armes gisant sous un amas de feuilles, son sac accroché à une racine arrachée. Elle poussa un souffle de soulagement en récupérant son équipement, ses doigts glissant presque avec tendresse sur le métal de ses lames. De son côté, Anakha retrouva son manteau, un peu poussiéreux mais resté sec sous un pan de roche, et ses bottes jetées plus loin par le vent. Ils rassemblèrent tout au pied d’un rocher, un souffle rauque d’Anakha ponctuant enfin la fin des recherches.

"Nous sommes chanceux, on dirait."

Ils se rhabillèrent, presque à regret, les tissus collant encore à leur peau humide. Le silence, entre eux, était celui de l’apaisement après la tempête. Puis Anakha disparut quelques instants, suivant les traces à l’orée de la clairière. Lorsqu’il revint, ses épaules ployaient sous le poids d’un cerf brisé par la tempête. Il le jeta près du foyer improvisé, avec un bruit sourd.

"On mangera."

Il se mit aussitôt au travail. Ses gestes étaient secs, précis : il fendit du bois, empila les branches sèches arrachées par la tempête, frappa pierre contre acier. Les étincelles jaillirent, vite avalées par l’amadou, et bientôt une flamme crépitait, réchauffant la nuit humide. L’odeur âcre du bois brûlé recouvrit peu à peu celle des feuilles mouillées, et ils mirent une partie de leurs vêtements à sécher.

Il dépeça l’animal avec une habitude brute, ses mains agissant sans hésitation, comme s’il avait répété ce geste toute sa vie. La chair fut tranchée, séparée des os, et il suspendit une patte au-dessus du feu tandis qu’il disposait racines et baies sur une pierre chauffée. Les senteurs de viande grillée, de sève fumante et de graisse qui crépite emplirent l’air, couvrant peu à peu la lourde odeur du sol détrempé.

Lorsqu’il vit Deirdre frissonner, privée de sa cape trempée, Anakha enleva son propre manteau sec et le lui posa sur les épaules.

"Prends ça."

Elle ouvrit la bouche pour protester, mais il secoua la tête, presque agacé.

"Je n’ai pas besoin de chaleur. Pas comme toi."

Il ne dit rien de plus, reprit place près du feu. Le silence dura, rythmé seulement par le crépitement des flammes et le sifflement discret du vent qui s’apaisait dans les arbres. Puis, lorsqu’il jugea la viande cuite, il coupa un morceau et le lui tendit.

"C’est coriace. Mais ça tiendra au ventre."

Il attendit qu’elle croque avant de prendre le sien. Leurs gestes étaient simples, presque ordinaires. Un morceau de racine, une baie chaude, un bout de viande cuite. C’était de la cuisine de fortune, mais à deux, cela devenait presque un repas. Anakha mâchait lentement, comme s’il découvrait ce que signifiait manger avec quelqu’un d’autre que lui-même.

Le silence, pourtant, n’était pas lourd. Il se remplissait de petites choses : un soupir de satisfaction de Deirdre, un léger sourire échangé lorsqu’elle se tâcha de jus rougeâtre, une remarque étouffée sur la saveur des baies. C’était banal, et pourtant précieux.

Après un moment, il lâcha un souffle qui ressemblait presque à un rire rauque.

"Je n’aurais jamais cru… partager ça avec toi."

Ses yeux la fixaient, brillants d’une intensité qu’aucune banalité ne pouvait masquer. Puis il reprit, plus bas, comme pour lui-même :

"La chaleur… ce n’est pas pareil, pour moi. Le froid ne me mord pas. Le feu ne m’apaise pas. Je ne sais pas si je suis né comme ça ou… Je sais peu de choses sur moi, en vérité."

Il marqua un silence, le regard noyé dans les flammes.

"Même mon nom… ce n’est que celui inscrit sur mes papiers. Il n’éveille rien en moi. Il paraît que j’ai failli mourir sur le champ de bataille de Tekhos. Je me suis réveillé à l’infirmerie. Mais tout ça n’a aucun sens."

Il secoua la tête.

"Non… ça n’a aucun sens."

D’un geste soudain, il plongea la main dans le feu, saisit un tison rougeoyant. La branche grésilla dans sa paume fermée, une odeur âcre de chair brûlée s’éleva. Mais Anakha ne détourna pas les yeux d’elle. Quand il ouvrit la main, la chair était noircie, à vif ; déjà, pourtant, la blessure commençait à se refermer.

"Je suis plus difficile à tuer qu’il n’y paraît. Beaucoup ont essayé."

Son regard s’assombrit, et ses mâchoires se crispèrent. *J’ai essayé*, ajouta-t-il en lui-même.

"J’ai tâché de mener mon enquête. Mais quand j’en ai eu assez de me faire rire au nez par l’administration tékhane et ma supposée famille, j’ai décidé de partir. Depuis, je parcours le monde. En ne rendant de comptes qu’à moi-même. Et j’ai découvert… beaucoup de choses étranges."

Il reposa le tison, son profil découpé par la lumière rouge du feu.

"Alors… quand je t’ai vue frissonner, ça m’a rappelé que c’est toi qui es vivante. Moi… je ne fais que brûler."

Ses yeux fauves se détournèrent vers la flamme, mais sa voix se fit plus basse, comme un serment intime :

"C’est pour ça que je veux que tu gardes la chaleur. Et que je garde la plume."

Il resta silencieux un moment, ses doigts jouant machinalement avec une brindille.

Il ne dit rien de plus. Ses yeux, pourtant, en disaient davantage que tous les mots qu’il aurait pu trouver.
« Modifié: lundi 01 septembre 2025, 10:37:27 par Anakha Baley »

Deirdre

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Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 41 lundi 01 septembre 2025, 10:12:39

"Nous sommes chanceux, on dirait."

Cette phrase simple qui arrache un sourire à l'ange-fée lorsqu'ils retrouvent toutes leurs affaires.

Quand il s’éloigne pour chasser, la mercenaire ne reste pas immobile. Elle dispose des brindilles en un cercle parfait, veille sur le feu avec une précision presque militaire. Ses yeux se lèvent plusieurs fois vers la forêt, traquant la silhouette d’Anakha. Chaque absence réveille la peur ancienne de perdre encore un être cher. Chaque craquement dans les bois lui arrache un sursaut.

Son retour est un soulagement que la jeune femme tait. Elle se contente de l’accueillir d’un regard clair, comme si c’était une évidence qu’il revienne, comme si son cœur n’avait pas battu trop fort en l’attendant. Quand la viande est prête, elle mange en silence, mais ce n’est plus seulement une nécessité : c’est un acte de foi.

Deirdre allait protester quand la veste d’Anakha se pose sur ses épaules. Sa bouche s’entrouvre, prête à refuser ce geste — par orgueil, par habitude de se débrouiller seule, peut-être aussi parce qu’elle déteste dépendre. Mais la chaleur laissée par le corps du guerrier réduit sa voix au silence. Elle se love malgré elle dans cette présence invisible, et pour la première fois depuis longtemps, son corps cesse de trembler.

Puis Anakha parle. Ses mots tombent comme des braises dans la nuit, et Deirdre les reçoit sans détourner le regard. Quand il dévoile ses chaînes, ses peurs et ses cicatrices invisibles, elle croit voir le reflet de sa propre âme. Alors seulement, elle ose briser son silence.

"Tu as parlé de tes chaînes… des coups et des fers qui t’ont façonné. Moi aussi, j’ai connu le rejet et la morsure des miens. Dans mon monde, les anges de sang pur ont tenté plus d’une fois de m’effacer, simplement parce que je n’étais pas entière. À leurs yeux, je suis une souillure, un rappel de l’union interdite entre deux races qui n’auraient jamais dû s’aimer."

Sa voix se brise un instant, et ses yeux se voilent d’ombre. Alors par réflexe, ses doigts effleurent la couture rugueuse de la veste de son homme, comme pour en garder le souvenir. 
"Parfois j’ai fui leurs lames, parfois je les ai combattus. Autant que les démons. Et parfois, je ne savais plus qui était le plus cruel : les ténèbres ou la lumière."

Sa main glisse sur son flanc gauche, là où la cicatrice brûle encore.
"Mais chaque fois que la peur me rattrapait, je choisissais de me relever. De protéger malgré tout, d’aimer malgré eux."

Elle inspire, sa voix tremble mais reste ferme.
"Ma mère, ma lumière, soldat d'élite, est tombée pour sauver des innocents. Mon père, garde personnel de son roi, est mort en voulant me protéger d’une bête qui n’aurait jamais dû exister. Alors j’ai porté seule cet héritage. J’ai bâti une guilde, j’ai porté des vies sur mes épaules, et je suis restée debout. Mais chaque nuit, j’ai senti le vide s’agrandir. Comme un gouffre que rien n’apaise. Jusqu’à toi."

Ses plumes irisées frémissent sous sa peau, comme si un vent intérieur cherche à s’échapper.
"Je ne sais pas ce que l’avenir nous vole déjà. Je ne sais pas si tes fantômes ou les miens se dresseront encore. Mais si tu es là… alors peut-être, je ne suis plus seulement une guerrière. Peut-être que je peux être une femme. Une femme qui croit en toi."

Ses yeux s’ancrent dans ceux d’Anakha, sans détour, emplis de cette gravité fragile qu’elle n’offre à personne d’autre.

Enfin, elle tend la main, hésite une seconde, puis la pose doucement sur la sienne. Le geste est simple, mais il porte plus que ses mots : une promesse silencieuse, une confession muette. Et quand ses doigts se referment, ses lèvres murmurent presque dans un souffle :

"Quoi qu’il arrive, je marcherai à tes côtés. Parce que tu m’as rappelé que j’ai encore un cœur."

Anakha Baley

Créature

Re : Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 42 mercredi 03 septembre 2025, 09:32:00

Anakha ne parla pas. Pas tout de suite. Ses yeux, fauves et sombres, restaient fixés sur elle comme si chacun de ses mots avait ébranlé quelque chose en lui. Il écoutait sans ciller, comme frappé par une vérité qu’il ne s’attendait pas à entendre. Les flammes du feu jouaient sur le visage de Deirdre, révélant tour à tour sa force nue et les ombres de ses blessures, et Anakha se surprit à se tendre vers elle, comme si son corps voulait réduire cette distance dérisoire qu’il y avait entre eux.

Chaque mot qu’elle avait prononcé l’avait marqué au fer rouge. Elle avait parlé de ses cicatrices invisibles, de son sang mêlé, de ce rejet qu’elle avait subi toute sa vie. Elle avait évoqué la cruauté des siens, l’épée levée contre elle simplement parce qu’elle était née différente, parce qu’elle représentait une union qu’on jugeait impure. Anakha, le mercenaire, l’homme marqué par les fers, sentit cette confession se graver en lui comme une blessure de plus, sauf que celle-là, il ne voulait pas la refermer.

Il aurait voulu répondre. Lui dire que ceux qui avaient tenté de l’effacer n’étaient rien face à ce qu’elle était, que sa lumière brillait bien plus fort que leurs jugements. Mais aucun son ne franchit sa gorge serrée. Les mots se coinçaient, étouffés par quelque chose de trop grand pour lui : l’admiration brute, le respect, cette envie violente de la protéger encore et encore.

Alors il fit ce qu’il savait. Ses mains, larges et rugueuses, agirent à sa place. Il recouvrit la sienne, ses doigts calleux enfermant les siens avec une force contenue, presque trop grande, comme s’il craignait qu’elle s’efface au moindre souffle de vent. Ce n’était pas une caresse délicate, pas un geste appris : c’était instinctif, brutal de sincérité. Une manière de dire je t’ai entendue, je ne te lâche pas.

Puis, maladroitement, il se pencha. Sa nuque ploya, son torse massif se rapprocha, et il abaissa son front contre le sien. Son souffle rauque se mêla au sien, chaud, irrégulier, encore marqué par l’émotion qu’il ne savait pas contrôler. Là, dans ce contact brut, il lui donna tout ce qu’il n’arrivait pas à dire : son admiration muette, son envie de la retenir, la promesse silencieuse qu’elle n’était plus seule.

Ses yeux se fermèrent une seconde. Dans cette obscurité, il écouta le rythme de sa respiration, sentit la chaleur de sa peau contre la sienne. C’était comme un ancrage, comme si ce simple geste suffisait à l’empêcher de dériver dans un monde qu’il comprenait si mal. Elle, en revanche, il comprenait : pas ses origines, pas ses combats passés, mais cette force farouche qui transperçait ses mots et qui l’attirait irrésistiblement.

Son autre main, jusque-là posée sur ses genoux, remonta avec lenteur. Il hésita, comme si chaque centimètre parcouru demandait un effort. Ses doigts glissèrent le long de son flanc, effleurèrent la courbe de sa taille, puis s’arrêtèrent sur le point exact qu’elle avait désigné quelques instants plus tôt. Là où la cicatrice brûlait encore.

Il la trouva sans mal. Après tout, il l'avait déjà vue. Sa paume large recouvrit la marque, sa chaleur brute contrastant avec le frisson qui traversa Deirdre au contact. Sa main se crispa d’abord, comme s’il voulait la protéger de cette blessure invisible, puis ses doigts se détendirent et suivirent doucement le tracé, maladroits mais pleins d’une tendresse farouche. Il ne cherchait pas à effacer la cicatrice. Il ne la voyait pas comme une faiblesse. Il voulait seulement la toucher, pour la connaître, pour comprendre ce qu’elle représentait.

Il resta ainsi longtemps, immobile, ses deux mains l’enserrant : l’une sur sa cicatrice, l’autre serrée à la sienne. Pas un mot. Pas une explication. Seulement sa force offerte comme un rempart silencieux, son front appuyé contre le sien, son souffle mêlé au sien. Pour une fois, Anakha n’était pas le guerrier brutal, ni la bête rugissante. Il n’était qu’un homme, figé dans une admiration muette, incapable de lâcher celle qui avait osé se mettre à nu devant lui.

Et quand enfin il rouvrit les yeux, ce fut pour la regarder droit, sans détour. Ses iris fauves brillaient d’une intensité presque douloureuse. Sa gorge vibra, ses lèvres s’entrouvrirent. Une seule phrase s’éleva, basse, rauque, vibrante comme un grondement retenu :

"Cette cicatrice… d’où vient-elle ?"

Le murmure ne se perdit pas dans le craquement du feu. Au contraire, il semblait emplir tout l’espace. Ce n’était pas seulement une question. C’était un aveu. Qu’il voulait savoir. Qu’il voulait porter un peu de ce poids, comprendre ce qu’elle avait enduré. Dans ses yeux, il n’y avait ni curiosité malsaine ni pitié, mais une inquiétude brute, presque douloureuse, et l’admiration silencieuse d’un homme qui voyait en elle non une blessure, mais une preuve de courage.

Ses doigts restèrent posés sur la cicatrice, chauds, immobiles, comme pour signifier qu’il ne la lâcherait pas tant qu’elle n’aurait pas décidé elle-même de lui confier son histoire. Et dans le silence qui suivit, il demeura là, tendu vers elle, brûlant d’envie de la réconforter sans savoir comment, se contentant de lui offrir ce qu’il avait de plus vrai : sa présence, sa chaleur, sa force, et ce regard qui la plaçait au-dessus de tout.

Deirdre

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 43 mercredi 03 septembre 2025, 11:36:56

Le regard d’Anakha posé sur elle, lourd d’intensité, lui arrache un frisson qu’elle n’ose pas montrer. Les flammes dansent sur ses joues, traçant des lueurs tantôt chaudes, tantôt sombres. Deirdre sent son souffle se bloquer. Elle voudrait détourner les yeux, se cacher sous son masque habituel de guerrière, mais ses prunelles demeurent accrochées à celles du mercenaire, comme clouées par cette force muette qu’il dégage.

Lorsque sa main se referme sur la sienne, la frêle ange-fée ne résiste pas. Elle se laisse envelopper dans cette étreinte rugueuse, maladroite, trop sincère pour être feinte. Son cœur, pourtant habitué aux batailles, cogne contre sa poitrine avec une férocité qui lui fait presque mal. Elle baisse les yeux un instant, comme prise en faute, comme si ce simple contact la dépouillait d’une armure qu’elle avait mis des années à bâtir.

Puis son front heurte le sien, et tout son être se tend. Le souffle chaud d’Anakha se mêle au sien, et dans cette proximité crue, Deirdre se découvre vulnérable. Elle ferme les yeux, happée par cette sensation nouvelle : n’être ni ange, ni fée, ni mercenaire, mais simplement une femme, tremblante et fragile. La honte affleure — honte d’être ainsi dévoilée, d’oser ressentir cette tendresse qu’elle s’était toujours refusée.

Quand la main d’Anakha remonte lentement jusqu’à son flanc, elle se fige. Son corps tout entier se crispe sous le frisson, mais elle ne recule pas. Ses doigts trouvent la cicatrice, cette marque brûlante qu’elle a toujours dissimulée, ce stigmate qu’elle n’a jamais expliqué. Elle ouvre la bouche pour parler, mais aucun son ne sort d’abord. Ce n’est que lorsque sa voix rauque résonne — "Cette cicatrice… d’où vient-elle ?" — que son cœur cède, incapable de garder plus longtemps ce poids.

Ses yeux se détournent une seconde, fuyant l’intensité de son regard. Les flammes du feu accrochent le profil d’Anakha, et soudain elle revoit, comme une vision superposée, la forme qu’il avait prise lors du combat contre les terranides-loups : son corps tendu, ses yeux brûlants, sa rage animale maîtrisée par une volonté brute. Un souffle d’admiration douloureuse traverse son âme. Elle inspire profondément, lutte contre le voile de honte qui lui embrume la vue, puis revient à ses yeux fauves.

Sa voix tremble, mais reste claire.
"Cette cicatrice… je l’ai reçue à cinq ans."

La jeune femme marque une pause, sa gorge se serre. Sa main se pose sur celle d’Anakha, prisonnière de sa cicatrice, comme pour l’ancrer à elle.
"Ce jour-là, ma mère est tombée. Elle s’est dressée devant un démon d’une puissance insensée, pour protéger des innocents. J’ai vu son corps s’effondrer, j’ai vu son sang se répandre, et mon père… mon père a pris une de ses plumes."

Les mots se brisent, mais la mercenaire continue, les larmes brûlant sans tomber.
"Il l’a trempée dans le sang du démon, et il me l’a enfoncée dans la chair, ici, à vif. Il m’a dit que je ne devais jamais oublier. Que le sacrifice de ma mère devait brûler en moi jusqu’à mon dernier souffle."

L'hybride inspire, ses épaules tremblent.
"Depuis ce jour, chaque fois que la colère ou la peur m’envahit, cette marque réveille un pouvoir qui n’est pas le mien. Une tempête incontrôlable, née de la lumière et des ténèbres mêlées. Devant un ennemi elle est redoutable mais sans plus. Quant à un démon, plus le démon en face est puissant, plus cette force me consume… jusqu’à m’effondrer. Parfois quelques heures. Parfois des jours. Par contre la boule d'énergie pure de vent est bien mienne."

Sa voix s’éteint presque dans un souffle. La sang mêlé garde le silence, le temps que les flammes du feu emplissent l’espace entre eux. Ses yeux se voilent de honte. Elle n’a jamais confié ce secret. Et pourtant, sous le regard d’Anakha, elle ne se sent ni maudite, ni souillée.

Quand l'ange-fée ose enfin relever la tête, ses prunelles brillent d’une fragilité qu’elle n’a jamais montrée. Elle laisse son front peser à nouveau contre le sien, comme pour se cacher dans cette proximité. Ses lèvres murmurent, à peine audibles :
"Voilà ce que je porte, Anakha. Voilà le fardeau que tu tiens entre tes mains. Et je n’ai jamais voulu autant que tu sois celui qui le connaisse."
« Modifié: samedi 06 septembre 2025, 16:28:36 par Deirdre »

Anakha Baley

Créature

Re : De Charybde en Scylla : Débuts Fracassants [pv Deirdre]

Réponse 44 dimanche 07 septembre 2025, 23:00:56

Anakha resta immobile. Ses yeux fauves ne quittaient pas Deirdre, mais son corps entier semblait figé par ce qu’elle venait de dire. Le feu crépitait, jetant sur son visage des ombres rouges et noires, et dans cette lumière vacillante on aurait pu croire qu’il n’était qu’une statue de pierre brute, un roc sculpté par la douleur. Mais ses yeux seuls bougeaient, brûlants, dévorant chacun de ses mots, chacun de ses tremblements.

Quand elle parla de ses cinq ans, de sa mère tombée et de son père lui enfonçant cette plume sanglante dans la chair, Anakha sentit un frisson courir le long de son dos, violent, incontrôlé. Son souffle rauque se bloqua dans sa gorge, comme si l’histoire qu’elle déroulait n’était pas seulement un souvenir lointain mais une lame qui s’enfonçait, ici et maintenant, dans sa propre poitrine. Il aurait voulu rugir, protester, hurler sa colère contre ce père qui avait fait d’elle un outil de vengeance plutôt qu’une enfant. Mais aucun son ne sortit. Seule sa mâchoire se crispa, ses crocs se serrèrent, et son torse massif vibra d’un grognement retenu.

Il se pencha un peu plus, son front pressant contre le sien, comme s’il avait peur qu’elle s’effondre sous le poids de ses propres aveux. Son souffle chaud, irrégulier, caressait ses lèvres sans les toucher. Sa main, toujours posée sur sa cicatrice, se crispa plus fort, ses doigts rugueux s’ancrant à sa peau comme pour y puiser une part de ce fardeau. Et lorsqu’elle termina, lorsqu’elle lui avoua qu’elle n’avait jamais voulu autant qu’il soit celui qui connaisse ce secret, alors Anakha céda. Pas aux mots. Aux gestes.

Sa main libre quitta enfin celle qu’il tenait, mais ce ne fut que pour venir encadrer son visage. Son pouce, maladroit, passa sur sa joue humide, effaçant une larme qui avait échappé malgré elle. Il ne dit rien. Mais son regard, ses yeux fauves vibrants d’une intensité brute, parlaient à sa place : elle pouvait s’effondrer, elle pouvait hurler, elle pouvait brûler jusqu’à se consumer. Lui resterait.

Ses lèvres se posèrent sur son front, brutales, presque maladroites, mais tenues là, longtemps, comme un serment muet. Le feu crépitait, le vent portait encore l’odeur âcre de sève et de pluie, mais tout cela n’existait plus. Il n’y avait que ce contact, sa chaleur à elle et sa brûlure à lui, soudés dans une proximité sans masque.

Quand enfin il se redressa, ses doigts glissèrent le long de son flanc pour revenir à la cicatrice. Il la suivit du bout des doigts, lentement, comme pour en graver le tracé dans sa mémoire. Et sa gorge vibra, une parole rauque, brisée, finit par s’échapper :

Tu n’étais qu’une enfant.

Ses yeux, pourtant, restaient ancrés dans les siens. Pas de pitié. Pas de faiblesse. Mais une fureur contenue, dirigée contre le monde, contre ce destin qui l’avait marquée.

Il inspira profondément, son torse puissant se soulevant dans un souffle tremblant. Puis il parla à nouveau, d’une voix basse, chaque mot semblant lui arracher un peu de chair :

"Tu crois porter un fardeau. Moi je vois une preuve. La preuve que tu as survécu à ce que personne n’aurait dû supporter. La preuve que tu es plus forte que tous ceux qui ont voulu t’effacer."

Sa main se posa à nouveau sur la sienne, la serrant avec force.

Et je ne laisserai plus personne t’imposer ça seul.

Le silence revint, lourd, vibrant. Anakha ne le rompit pas. Il ne savait pas enrober ses promesses de belles paroles. Mais il agissait. Toujours. Sa main descendit, se logea à sa taille, puis il l’attira doucement contre lui, jusqu’à ce que son front retrouve le creux de son cou. Il la garda là, serrée, respirant son odeur, sentant ses frissons.

Ses doigts continuaient à caresser la cicatrice, non plus comme une blessure, mais comme une marque sacrée. Et dans ce geste, il y avait une forme de vénération muette, brute, maladroite, mais d’une sincérité brûlante.

Enfin, dans un souffle qui vibra contre son oreille :

Ce pouvoir qui te consume… alors je brûlerai avec toi.

Il ne dit rien de plus. Ses bras firent le reste : ils se refermèrent sur elle, non pour l’emprisonner, mais pour l’engloutir dans sa chaleur. Comme si, par sa simple étreinte, il voulait lui arracher un peu de ce fardeau, en porter sa part, et lui rappeler que désormais, elle n’était plus seule à affronter les tempêtes.

Ses bras restèrent longtemps autour d’elle, sa chaleur l’entourant comme un manteau plus sûr que n’importe quelle armure. Il ne parlait plus, son souffle lourd se perdait dans ses cheveux, mais ses gestes suffisaient : ses doigts caressant toujours sa cicatrice, sa main serrée à la sienne, tout son corps tendu vers elle.

Puis il se redressa légèrement. Ses yeux fauves cherchèrent les siens, brillants d’une intensité farouche. Et sans un mot, Anakha abaissa son visage vers elle.

Le baiser fut d’abord hésitant. Ses lèvres, sèches, maladroites, effleurèrent les siennes comme si c’était un territoire inconnu, plus redoutable encore que les champs de bataille. Puis, lentement, il s’y ancra, sa bouche pressant la sienne avec une gravité brûlante, contenue, sans violence. Un baiser sans promesse autre que celle qu’il avait déjà dite : rester.

Ses doigts glissèrent jusqu’à sa nuque, la tenant avec une douceur rare, tandis que l’autre main, encore posée sur sa cicatrice, la protégeait comme un sceau. Son souffle vibrait entre leurs lèvres, presque tremblant, comme si c’était lui cette fois qui craignait de se briser.

Quand il rompit enfin le contact, ce ne fut que pour murmurer, bas, contre sa bouche :

Tu n’es pas seule.

Et dans ce simple geste, dans ce baiser, Anakha avait dit tout ce qu’il ne savait pas mettre en mots.


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