Encore une dure journée, j’en avais trop marre… En ce moment, je vais au lycée plutôt pour ne pas me faire emmerder le long de la route, car mes petits camarades ont décidé qu’ils étaient bons de venir m’humilier même en dehors des heures de cours… Ils se sont amusés à taguer la porte de mon appartement, mettre des rats morts dans ma boite aux lettres… Mes voisins en ont parlé à mon propriétaire et en ce moment, je dois jouer des coudes pour pouvoir garder mon appartement. Déjà que je suis fatiguée d’aller en cours, je dois gérer ce problème… Heureusement, que sur le chemin du lycée, je suis tranquille en ce moment, je ne prends pas les transports et je marche pour m’aérer l’esprit, profiter de l’air frais, écouter ma musique. Car quand j’arrive en cours… L’enfer commence.
Mon casier est à l’image de ma boite aux lettres, je n’ose même pas l’ouvrir pour ne pas voir ce qu’il y a dedans, je sais juste qu’il y a un tampax usagé qui en sort. Dans la salle de classe, mon bureau est couvert de graffitis pour m’insulter et je me prends des boulettes en papier pendant que le professeur fait son cours. Il ne dit rien, préférant faire semblant de ne rien voir, comme tous les adultes présents ici, ils veulent tous éviter les conflits…
À la pause, je me fais toujours prendre mon argent et je dois payer des boissons aux filles de ma classe ainsi que des friandises, j’ai déjà essayé de ne rien prendre avec moi… Sauf que je me suis faite tabasser dans un coin, autant payé que perdre des dents. Alors aujourd’hui comme d’habitude, j’ai dépensé toute ma monnaie dans le distributeur du lycée, les filles me remercie avec des insultes.
“Merci salope.”
“Merci sous-merde.”
Une déferlante qui s'agrémente de petites claques à l’arrière de ma tête. Je serre les dents et les poings pour éviter de me laisser aller et faire une erreur… Les cours reprennent et la pause de midi arrive… Et aujourd’hui, je ne savais pas que j’allais vivre un calvaire pire que d’habitude… En allant au réfectoire, j’ai le malheur de percuter une des filles les plus populaires du lycée.
“Quelle horreur, ce détritus vient de me toucher !!!”
“Excuse-moi, je voulais pas te…”
Je ne peux même pas parler tellement elle me hurle dessus en agitant les bras dans tous les sens, je préfère prendre la fuite pour ne pas me faire repérer allant rapidement dans les toilettes pour m’enfermer dans une cabine. J’espère aussi fort que je peux que personne ne m’a vu y aller et que la situation allait se tasser naturellement, sauf que la porte des toilettes s’ouvre…
“Sors de là le déchet, je sais que t’es là !”
Assise sur la cuvette, je lève les pieds pour me cacher et mets mes mains devant ma bouche pour faire le moins de bruit possible. J’entends les filles murmurer sans comprendre réellement ce qu’il va se passer jusqu’au moment où je reçois une pluie de déchets par-dessus la cabine. Levant la tête, je vois deux poubelles se vider sur moi, des serviettes, des tampons, du papier toilette et plein de trucs horrible tombe sur moi…
“Arrêtez…”
Je sors des toilettes en poussant la porte, je n’ai pas le temps de faire un pas que je me prends un seau d’eau dans le visage surprise, je viens à glisser tombant sur le sol à quatre pattes toussant ce que je venais de recevoir dans la bouche. Une des filles vient poser ses pieds sur mes fesses pour me pousser en avant, je me rattrape de justesse sur les toilettes me tenant à la cuvette.
"Regardez, elle sait où doit aller un déchet… Enfin une grosse merde ! Dans les toilettes !”
Les filles forcent la porte pour rentrer avec moi, elles se mettent à plusieurs pour me plonger la tête dans les toilettes tout en tirant la chasse. Les autres à l’extérieur relèvent ma jupe pour tirer sur ma culotte afin de l’arracher.
“J’étais sûr que c’était une grosse pute, elle a pas de poil sur la chatte !”
Au Japon, c’étaient les prostituées qui avaient pour habitude de s’épiler intégralement l’intimité, sauf que je ne suis pas d’ici et je fais ça pour me sentir plus à l’aise. Je me débats, pour essayer de respirer la tête toujours dans les toilettes, je bois la tasse plusieurs fois, pendant que les filles rigolent autour de moi.
“Passe-moi ça, je vais lui mettre dans le cul à cette pute !”
J’arrive à lever la tête, voyant la brosse pour nettoyer les toilettes passées devant moi, je n’ai pas le temps de parler que je me retrouve encore une fois dans la cuvette, je vais y passer cette fois. Je sens les piques de la brosse s’abattre sur mes fesses avant que le bout en métal appuie contre mon anus, je remue de plus en plus quand une voix masculine résonne derrière la porte des toilettes stoppant net tout le monde.
“Il se passe quoi ici ?”
Le professeur de sport, les filles me lâchent pour s’enfuir en courant me laissant dans les toilettes à cracher l’eau que j’ai dans la bouche. Le professeur ne vient même pas voir ce qu’il se passait, mais il vient de me sauver. Je laisse la sonnerie sonner avant de me lever pour sortir de l’établissement sans que personne ne me voie, je prends un vélo qui n’a pas de cadenas pour me mettre à pédaler à toute vitesse. Mon uniforme est trempé comme tout le reste, je pleure comme une madeleine ne voyant rien, je ne sais même pas où je vais… Un endroit calme sans personne…
Je vais pédaler toute l’après-midi, jusqu’au coucher du soleil, chaque endroit où je vais les gens me regarde bizarrement… La nuit tombe totalement et devant moi, se profile la plage, à cette heure, il ne va y avoir personne. Je serais enfin tranquille. Je saute du vélo, le jetant sur le sol courant pour me mettre à genoux dans le sable comme une libération, mais le calme n’allait pas être pour maintenant. Une ombre vient cacher la lune, pour se poser à côté de moi.
“Un… Un… Dragon…”
Je crois rêver à genoux sur le sol, je me laisse tomber en arrière sous le choc, ce n’est pas possible de voir un monstre comme ça et en plus, il parle… Je comprends ce qu’il me dit… Et lui aussi se montre abominable avec moi alors qu’il ne me connaît pas. Sauf que je n’ose pas lui répondre comme les autres, il me fait encore plus peur.
“Comment… Comment… C’est possible…”
Il me pose des questions, mais je ne peux pas lui répondre, je suis sous le choc, je suis morte de peur. Je tremble de partout, impossible de me relever, mes jambes n’arrivent même pas à bouger sur le sable, je suis à deux doigts de tomber dans les pommes et je préférais. Et d’un coup, je me sens humide… Sous mes cuisses… Je suis en train de me pisser dessus de peur…
Sale journée.