Un transport à tout prix [Lamnard & Erika]

Un transport à tout prix

L'équipage de Lamnard venait de mener un nouveau raid réussi en territoire nexusien. La République se retrouvait à nouveau en alerte, jusqu'à quelques lieues de la capitale, où Lamnard ne pousserait jamais en armes. Il était temps de remettre les voiles et de s'engager vers une nouvelle destination. Quelle destination ? Difficile à dire. Ils n'avaient pas vraiment de plan en tête dans l'immédiat, et c'était pour ça que Lamnard lui-même s'était rendu incognito à Nexus elle-même. Comme son identité était méconnue, ne laissant que peu de survivants adverses pour le décrire aux autorités, il pouvait passer relativement inaperçu en se grimant comme un esclave des docks, une position qu'il avait rempli pendant des années, et qu'il savait simuler à la perfection. Un examen attentif passerait outre son déguisement simple, car il était bien trop nourri et trop bien soigné, mais personne ne s'approchait d'un esclave titubant de fatigue de peur que son odeur de sueur ne contamine un pauvre citoyen.

Il avait pris divers rendez-vous pour affaires, car le poste de chef de guerre restait un poste à responsabilités, et qui disait responsabilités disait devoirs administratifs. Il avait ainsi déterminé les patrouilles fluviales prévues pour les trois prochaines semaines, une cible nouvelle au sortir du territoire républicain, et négocié le dépôt de quantité de vivres et fournitures essentielles à son bateau. Il avait tout payé rubis sur l'ongle avec une portion du butin de cette expédition.

Il lui restait une demande un peu spéciale, qu'il avait promis de considérer à un de ses généreux indicateurs de la ville. Il avait parlé d'une femme cherchant un transport anonyme et rapide hors de Nexus. Elle fuyait probablement Nexus ; mais elle n'était pas une esclave, il lui avait arraché la vérité avec un peu d'insistance. Etait-elle une criminelle ? Une fille de bonne famille prévoyant une fugue ? Il n'en savait trop rien. C'est pour cela qu'il souhaitait la rencontrer, et vite, avant de partir. Il avait passé le mot qu'elle devait venir le voir au Bouge de Balto, un établissement de marins et d'apprentis dangereux et miteux, mais discret et à l'écart de toute patrouille impromptue. S'installant dans un coin de la cave éclairée au suif, repérant ainsi tous les lieux ainsi que l'entrée, il attendit patiemment qu'elle se présente, passant en revue de multiples scénarios dans son esprit pour se préparer à toute éventualité. Il n'avait pas vraiment idée de qui allait se présenter, et il serait sans doute surpris malgré tout.

On ne voyait pas souvent de technologie tekhane ici, et encore une Tekhane cherchant de l'aide ...

Des vikings, non sérieusement, des vikings ! On aurait pu croire à une mauvaise blague d'un mauvais cartoon pour enfant. Mais il n'en était rien, ces enflures pillaient, violaient, enlevaient et torturaient pour le seul plaisir de le faire ! Pour Erika, ces gens étaient comme parfaits ! Exactement son type de gars, musclés, fort, rapide, pervers... Ils étaient trop mignons en plus avec leur grimage sur la peau et leurs grosses armes de corps à corps. C'était une merveille d'un autre temps, surtout pour elle qui avait visité la métropole matriarcale de Tekhos. Elle observait le bateau à quai, dans la région de Nexus, les terres désolées où subsistait tout un tas d'espèces étranges et rares. Mais surtout une région où l'ont trouvé des choses des plus anachroniques.

Ayant vu le bateau, elle retourna vers la capitale, voilà son moyen de quitter ce bout du continent. Car ici les avions c'est quelque peu compliqué à trouver, sans dire que ça demande souvent des preuves d'identité. Chose qu'une terroriste de son envergure ne prend pas la peine d'avoir sur soi. Elle se grilla une cigarette à l'arrivée, puis alla s'installer pour quelques jours dans un établissement de gros bras. Ça puait l'alcool et le tabac chiqué, et elle faisait clairement tache dans cet endroit. Elle et son gilet pare-balle, son veston militaire et ses gants en cuir avec renfort en acier. Ça et bien sûr son M16 équipés d'un lance-grenade 40mm M203, tout cela faisait tache ici.

Mais personne n'osait la chercher ni lui faire une remarque sexiste, il faut dire le dernier à lui avoir touché les fesses, avait perdu trois doigts dans un coup de couteau bien placé. L'heure du rendez-vous approchant, elle se releva, dans un cliquetis métallique, elle s'enfonça vers la cave ou devant l'attendre un capitaine de bateau. Elle s'éclaira avec la torche de son arme, et ne le rata pas. Son corps luisant, brillant de sueur sous la lumière, ce côté érotique avec ces muscles bandés... Elle se pourlécha les lèvres :

- Yo, c'est toi le transporteur ? Ouais, ça doit être toi, moi c'est Erika, la passagère...

Elle ne lui mentait pas, elle baissa son arme dont la lumière éclairait encore la pièce. Une arme moderne pour un viking, mais trop vieille pour être texane en fait. Elle né'tait pas une Texane, c'est la conclusion qui pouvait maintenant sembler évidente. Mais alors qu'était-elle ? Pourquoi devait-elle voyager avec eux ? Alalit-il seulement s'en soucier ? Il devait encore lui annoncer le prix du voyage... Et les négociations avec cette jeune femme aux cheveux verts risquaient d'être difficiles... Les deux venaient de mondes très différents, et la valeur de l'or pour l'un n'est pas celle de l'autre. Il y avait fort à parier que les poches de son gilet n'étaient pas remplies d'or, vu la forme ovoïde de leurs contenus, plutôt des oeufs... de gros oeufs explosifs en fait...

La femme qui se présenta à lui était plus improbable et exotique qu'il l'aurait imaginé. Elle semblait porter une armure lourde sur elle, en produisait apparemment des cliquetis, mais l'ensemble semblait fait de tissu. Si ce n'étai pas suffisant, son apparence entière était à la fois on ne peut plus différente de tout ce qu'il connaissait et radicalement éloignée de ce qu'une femme comme il les connaissait portait habituellement. Il devinait en elle une puissance physique rare et un esprit de guerrière affirmé. Elle l'intriguait vraiment, il devait se l'avouer. Il était concentré sur sa personne, ses gestes et ses mots. D'où pouvait-elle venir ? Il n'était pas familier de Tekhos, mais son équipement semblait plus terre-à-terre que ce qu'on lui avait décrit sur la lointaine Matriarchie. Etait-ce le fait de la déformation du bouche-à-oreille ? Il se trouvait bien ignorant comme les choses se déroulaient maintenant, mais il ne laissa pas transparaître son hésitation. Il lui fit d'ailleurs glisser une chope contenant non pas de la bière, mais une très grande quantité de l'eau de vie de l'établissement. On ignorait exactement ce que c'était, et ça avait un goût d'eau au gingembre et au citron, mais ça faisait son office. On pouvait en témoigner à la quantité d'hommes hébétés alentour.

" Je suis Lamnard. " Il ne révéla pas son surnom immédiatement à dessein. C'était pas Kystrejfter que le connaissait majoritairement les agents nexusiens. " J'ai vérifié la propreté du gobelet et la couleur de l'alcool. Tu peux y aller sans crainte. "

Ceci étant, il tendit sa chope vers elle, l'invitant à trinquer comme il le fallait. Ils entrechoquèrent leurs petits tonnelets miniatures en éclaboussant les liquides dans le verre de l'autre, et purent commencer à boire. Lamnard se racla la gorge en fixant le contenu de son verre après une première longue gorgée. Il complimentait silencieusement cette étrange traîtresse liquide.

" Mon navire est au sec à quelques lieues de Nexus, prêt à partir à tout instant dès demain matin. Je ne compte pas tarder. On m'a dit que tu voulais être discrète. Je dois m'inquiéter d'avoir des problèmes si je te fais embarquer ? "

Il tourna son regard bleu acier vers elle, ses yeux perçants semblant chercher à lire en elle. Il n'avait pas vraiment d'objection à aider un ennemi de Nexus, mais il devait toujours penser à sa propre sécurité, et à celle de son équipage. Erika avait beau être puissante, il n'était pas dit qu'elle saurait forcément prendre le dessus sur le colosse qui se tenait face à elle ; encore moins face à son équipage, s'ils étaient une douzaine à moitié aussi forts que lui.

Le regard de l'homme en disait long, il n'avait jamais vu une femme de son calibre, en tout cas, jamais avec cet équipement plutôt ne pensait-elle. Faisait-il partie d'une de ses sociétés où l'on traite les femmes comme des esclaves sexuelles ? Oh, il y avait des chances, de ce qu'elle en sait les vikings prônent la virilité, la puissance et violent les femmes ennemies. Mais pour le reste elle ignore comment ils gèrent l'adultère ou l'inceste, mais cela est-il important ? Elle sourit un peu, le vit regarder son équipement entier, pour sûr elle n'était pas typique de Tekhos, il y avait autre chose chez elle. Elle l'écoute donc se présenter, sans perdre de vue sa semi-nudité, ses muscles saillants, ses cheveux blonds et les yeux bleus. Il était exceptionnel en bien des points !

Regardant la choppe, elle s'en saisit, frappe le petit tonnelet avec celui de l'homme, puis bois une première gorgée sans broncher, puis le regarde un peu, c'est quoi cette bière ? Elle ne trouvait par cela bien terrible à boire, ni bon, ni mauvais, un peu fade même.

- Possible, je ne suis le genre de personne que beaucoup de monde cherche à coincer...

Puis elle sourit à son regard, il n'y a rien à lire ici, sauf peut-être un brin de folie, un côté sauvage et indomptable qui ressort de son regard. Elle n'a pas peur de croiser le sien, le fixant en retour et ne s'en détache que pour prendre son sac à dos, elle avance un peu, va ramasser un sac plus lourd. Assez grand pour y ranger un cadavre, c'était comme un sac de sport, mais militaire avec un tissu solide. Dans le fond du sac, une humidité semblait perlée, du sang ? Non sur le sol c'était bien trop foncé pour être du sang, et l'odeur du sang aurait alerté les instincts du guerrier bien plus tôt. C'était plus huileux, plus glissant et épais que le sang.

- Je me demandais, comment suis-je sensée te payer ? Tu sais ce qu'est un chèque ? Une carte de crédit ? Des biftons, ça te parle ?

Oh, elle ne le prenait pas de haut pour autant, plutôt comme une femme qui sait bien à qui elle a à faire. Elle donne volontairement des moyens de paiement qui ne conviendront surement pas en premier, à fin de le forcer à proposer ce que lui il désire, de l'or sans doute pensait-elle. Elle porte son sac lourd d'une main, sa musculature se dévoilant clairement, sans avoir la carrure du Viking, il était clair qu'elle n'aurait aucun mal à rivaliser au bras de fer avec cet homme.

Il continuait de la fixer avec intensité. Elle lui rendait la pareille sans broncher, mais quelque chose lui disait qu'elle ne pesait absolument pas les risques. Il y avait quelque chose de violent en elle ; de très violent. Une recherche de la confrontation et de l'adrénaline procurée par le combat. Il n'y avait pas grand chose d'assez fort pour la frapper en ce monde. Difficile de dire d'où elle venait, qui elle était et ce qu'elle avait vécu. Ce qui intéressait plutôt le capitaine, d'ailleurs, c'était ce qu'elle était aujourd'hui. Il craignait que la prendre à bord ne lui attire des complications indésirables.

Il se préparait d'ailleurs à s'excuser en comprenant qu'elle ne savait pas trop comment le payer, quand il remarque le sac énorme et dégoulinant qu'elle se trimbalait. L'odeur avait quelque chose de ... particulier, et de bizarre. On aurait dit qu'une lampe à huile s'était cassée, mais elle ne semblait pas s'en formaliser. C'était bizarre, décidément.

" A vrai dire, je préfère l'or, l'acier ou les services. Si tu sais te rendre utile sur un bateau, tu ... Mais qu'est-ce que tu trimballes là-dedans, au juste, Erika ? "

Il n'y tenait plus. La curiosité l'emportait sur la méfiance. Il avait arrêté de négocier, voulait d'abord savoir ce qui se trouvait là. Il ne saurait décrocher avant de savoir ou de se faire congédier sans appel.

Elle se laisse fixer, sans peur, même si elle sait qu'il est dangereux, elle se connait, et surtout, elle connait son avantage face à... presque tout en fait. Elle porta son lourd sac d'une seule main, formant un angle de 90° qui gonflait ses muscles comme jamais. Mais ce n'était pas seulement pour se la jouer, non, c'était pour éviter de cogner le sac sur le sol et qu'il fasse des tintements ou des bruits de métal sec. Quant à sa réponse, elle était exactement celle attendue, des services ? De l'or ou de l'acier ? Oh si ce n'est que ça elle avait les deux pratiquement de manière illimitée.

- Ça mon grand, tu ferais mieux de l'ignorer, ce qui est là dedans est ma raison de voyager incognito ces jours cis...

Puis elle marche encore un peu, mais note qu'il ne semble pas prêt à avancer sans savoir ce que c'est. Normal pour un capitaine de bateau, il doit penser à ses hommes et leur sécurité... fallait-il tenter le diable, lui proposer une offre qu'il ne refusera pas pour lui faire oublier le sac ? Rhoo, ça serait bien trop facile, et elle risquait de se faire avoir dès eux coté à la fois. Elle se ravisa donc, laissa tomber le sac qui tomba très lourdement, un bruit sec, mais en même temps des bruits d'objet en métaux se cognant dans un espace restreint. Elle se retourne pour lui faire face, et là elle s'accroupit doucement sur la pointe des pieds, les cuisses ouvertes sans aucune intention de le provoquer sexuellement. Elle défait la tirette du sac, un long "zip" assez lourd se fait entendre.

- Ça tu vois, c'est à mes yeux la plus grande menace à mes plans, approche, n'ai pas peur.

Il put alors voir une tête, presque humaine, mais... détacher ou presque du corps, il restait des tuyaux et des morceaux de métaux la connectant à son corps, un corps nu, à la peau déchirée et distordue. Les seins de la femme étaient artificiels, ses bras étaient faits de métal et de pistons et il y avait cette huile mécanique qui pétait à présent.

- C'est une machine de l'empire Sildurien, disons que je vais effacer la trace d'un combat et me faire oublier quelque temps, je compte larguer ce corps en pleine mer durant notre voyage...

Pour sur ce tas de métal, avait été vivant autrefois, mais aujourd'hui, qu'en était-il ? Elle en tout cas disait que cette chose était morte, et pourtant, la chose regarda le viking, elle le fixa avec un regard qui était... troublant, un des yeux n'avait plus d'iris, l'autre était encore très humain. Et ce qui pouvait le laisser a pensé que c'était en vie, était que les yeux l'avaient suivi du regard et le fixaient encore maintenant.

- Enfin bref, une fois cela fait, je reposerai le pied à terre, tu peux me conduire où tu veux, tant que c'est très loin de Nexus ou Ashrad en fait. Quant au paiement...

Elle tendit la main paume vers le bas, et une lumière se forma, puis de l'or tomba vers son autre main qui l'attrapa :

- J'en ai plus tellement, mais trois pièces vous suffisent ?

Bien sûr que non, comment nourrir l'équipage avec si peu ? Comment payer les réparations du navire ou encore comment nourrir tout ce petit monde durant le voyage ?

La réponse finit par venir, après une hésitation. Elle avait vraiment besoin de ce transport, c'en était le signe. Elle ne pouvait pas se permettre de rater l'occasion, c'était évident. Elle ne voulait pas traîner dans les parages. La chose étrange qui semblait vivre par-delà la mort était le signe d'ennuis pour elle et pour tous ceux qui se colleraient trop longtemps à elle. Il savait cela. Il n'était pas rassuré, loin de là, et ce même si elle avait manifestement les ressources nécessaires pour battre un truc pareil. Qu'est-ce que c'était, au juste, l'Empire sildurien ? Et cette chose ?

Il faisait passer son regard du sac à Erika, semblant peser ses options. Même après qu'elle ait fait apparaître trois pièces d'or, il continuait de soupeser les conditions. Trois pièces payeraient pour les frais, mais pas pour le risque. Et il se doutait qu'elle n'avait pas fait de magie, et qu'elle ne produisait pas d'or avec du plomb. Ca n'en valait pas la peine. Il le savait. Il continuait de considérer la situation par respect pour la guerrière qu'elle était, et par attraction aussi pour sa personne forte et déterminée. Malgré ce qu'elle pouvait s'imaginer, son peuple respectait ses femmes et il laissait combattre et embarquer des femmes de tous horizons. Il avait de l'admiration pour les combattantes, et un certain goût pour elles, comme certains de ses hommes.

Peut-être l'accepteraient-elle ?

" Tu n'iras pas loin avec trois pièces, Erika. Tu dois apporter quelque chose pour convaincre l'équipage que je ne me suis pas laissé rouler. "

Il soupira, se remit à l'observer. Il la détailla des pieds à la tête. C'était une combattante redoutable, une femme puissante et dangereuse, c'était sûr, et elle saurait les aider en cas d'agression ; mais elle risquait de leur apporter des ennuis qu'ils n'auraient pas eu sans elle. Elle avait l'air débrouillarde, mais elle n'avait sûrement aucune expérience en voile, et ne saurait pas ramer en rythme, malgré ses bras adaptés, cela demandait juste de l'entraînement qu'il n'avait pas le temps de lui faire suivre.

En arrivant à son visage à nouveau, il remarqua à nouveau son regard insistant, qui avait dérivé sur son propre corps à lui. Elle exprimait un mélange d'assurance et de curiosité maligne, il en était persuadé maintenant qu'il était près d'elle. Ses yeux racontaient l'histoire d'une femme sans peur ni inhibition, qui avait vu bien pire que tout ce qu'il saurait demander. Elle avait sûrement connu des choses qu'il ne saurait même pas imaginer.

Il finit par grogner, rivant bien son regard dans les siens pour guetter sa réaction.

" Compenser le danger potentiel de ta présence n'est pas donné. " Elle semblait acquiescer silencieusement. Il continua donc : " Si tu dois voyager avec nous, tu devras partager la chambre du capitaine pour faire bonne figure. Mes officiers devraient apprécier l'idée, en tout cas la majorité. Je ne veux pas te laisser ici en galère, mais je n'ai pas beaucoup d'options. Qu'est-ce que tu en dis ? "

Tout avait un prix, absolument tout dans ce monde, et même dans les enfers, même au paradis en fait. C'était une sorte de règle universelle, tout comme elle, il le savait, l'empire le savait, le monde tournait autour des besoins de chacun. Bref, elle l'écouta donc sans broncher, il avait beau grogner comme un animal, il n'était pas encore une menace pour elle. Tous deux se regardaient en bons prédateurs, sachant que ni l'un ni l'autre n'a quoi que ce soit à gagner à se battre pour le moment. Aussi elle hoche un peu la tête, comme prévu trois pièces n'étaient pas assez, mais son idée à lui par contre... Cela la fit sourire doucement, en gros il voulait qu'elle couche avec lui et ses hommes ?

Oh, Erika n'était pas contre cette idée, mais ça manquait de piment, clairement, trop classique pour elle. Elle devait donc trouver une autre idée, jouer les filles timides ne collerait pas à son image forte et masculine.

- Hors de question, cela ne me convient vraiment pas !

Elle ramasse son sac qu'elle venait de fermer, l'androïde dedans avait encore fixé l'homme et sa bouche semblait avoir murmuré "à l'aide". Une chose qui passa hors de l'attention de notre tueuse. Elle brandit le sac sur son dos en un mouvement fluide malgré le poids du sac. Elle sourit un peu, puis lui lance :

- J'ai un plan, qui devrait te satisfaire.

Elle lui lance le sac à ses pieds, puis se met rapidement nue, totalement nue. Laissant voir sa toison noire qui n'était visiblement pas teintée, puis elle fait disparaitre ses habits dans cette même lumière qui avait fait venir les pièces. Cela fini elle fait apparaitre des chaines avec menottes, une laisse, un fouet, et lui donne tout cela, désormais ça devait sembler assez clair.

- Fais-moi passer pour une esclave que tu as achetée, tu me libèreras une fois sur terre, d'ici là...

Elle s'avance avec assurance, puis lui murmure doucement :

- Je serais la vide-couille attitrée de tout ton équipage, vous, vos chiens de chasse, vos femmes, tu pourras me fouetter, me griffer, me baiser quand tu veux, même en public.

Puis elle se recule à peine et lui tend les menottes et le collier d'esclave.

A première vue, il avait mal interprété son regard et ses limites, car elle avait semblé vouloir se retirer aussitôt la proposition posée sur la table. Lamnard n'en nourrissait pas la moindre peine. Par contre, il se demandait bien ce qu'elle allait faire à présent. Pouvait-elle vraiment rester à Nexus ou tenter de partir par un moyen plus conventionnel ? Il ne s'inquiétait pas pour elle, c'était juste le flot des pensées d'un combattant rebelle songeant à l'avenir d'un autre ; et, par effet de miroir, sur le sien. Cette chose dans son sac continuait de bouger. Il aurait juré qu'elle avait bougé les lèvres. Etait-ce de la sorcellerie ? Il avait bien entendu parler de sorciers capables de maintenir les morts en vie, mais elle n'était certainement pas une sorcière. Quoi, alors ? Qu'est-ce que c'était ? A n'en pas douter, cette question allait le tarauder davantage que le reste ces prochains jours.

Ou pas ?

Car Erika venait de faire volte-face, finalement. Elle comptait lui exposer son propre plan. Et en quoi allait-il consister ? D'abord, il crut qu'elle comptait payer son tarif immédiatement et en avance, car elle se mit entièrement nue. Il allait lui expliquer, un peu étonné, que ça ne pouvait pas remplacer l'autre proposition, quand elle fit aparaître, comme les pièces étaient apparues, un ensemble pour le moins équivoque. Il regarda l'attirail, jeta un oeil à la femme musculeuse et au buisson noir comme la nuit, et ses yeux s'arrondirent légèrement quand il comprit, juste avant qu'elle l'énonce, ce qu'était en fait son plan.

" Je vois ... "

Il saisit les menottes et le collier, observa un instant le fouet et la laisse. Il sentit des images plus qu'équivoques voler à travers son esprit tandis qu'elle lui promettait de pouvoir faire de son corps tout ce qu'il désirait, avec lui-même ou avec ses hommes. Sa verge chauffa et se gonfla dans ses braies, tirant sur la peau et exhibant de façon très évidente le genre d'idées qui se bousculaient en lui, au plaisir de la guerrière délurée. Néanmoins ...

" Il y a un problème dans ton fantasme : je lutte contre les esclavagistes. Ca fera assurément l'affaire tant que nous seront à Nexus, mais une fois au navire, tu seras libre de t'habiller et d'avoir ton mot au chapitre. Maintenant ... "

Il n'était pas du genre à refuser les avances d'une femme, même une femme qui risquait de lui causer des ennuis. Il s'approcha d'elle jusqu'à ce que son torse nu frôle presque ses seins, que leurs souffles puissent presque se sentir de l'un à l'autre ; et lui passa les menottes, puis le collier, agissant des mains assurées de celui qui avait l'habitude d'en manipuler, même s'il s'agissait usuellement de les enlever.

" Si ce que tu souhaites, c'est prendre du bon temps pendant le trajet, libre à toi de t'offrir à tous sans retenue, du moment que tu as la force de me recevoir quand j'en ai envie. "

Ceci étant dit, il se colla définitivement à elle sans que leurs regards ne se lâchent. Il y avait du défi et de l'excitation dans les yeux du grand blond, qui attrapa la laisse et la passa dans l'encolure d'Erika en lui laissant le loisir de profiter du moment comme elle l'entendait.

Erika avait déjà son plan bien tracé, elle l'écouta donc et le laissa faire, ainsi il était contre l'esclavage ? C'était ridicule à entendre ! Elle sourit un peu, puis répond doucement :

- Hoo, tu ne prends pas d'esclaves... mais que ferais-tu si j'étais moi-même une vilaine esclavagiste ? Je pense que tu devrais m'apprendre la triste condition des esclaves... Même sur ton navire, et tes hommes, seront surement plus que ravis de maltraiter une vilaine esclavagiste...

Oh oui le plan était plutôt bien rodé, elle sent son bras sur son sein, puis point un peu à cause du froid, elle sent le collier venir et s'attacher, lui seul à présent avait la clé. Elle n'avait toujours pas peur, prête à jouer toute la comédie nécessaire pour que l'équipage y croie aussi ! Le collier était comme une promesse, l'assurance pour elle que le je débutais, et seul lui saura la vérité.

- Vas te faire voir sale con ! Tu ne m'empêchera pas de vendre d'autres esclaves, je prendrais tes femmes et les réduirait en petite soumise ! Je les ferais violer par des chiens en rut !

Dit-elle provocatrice, et dans son rôle pour le moment, allait-il comprendre, la punir ? Lui apprendre sa place ? Elle ne semblait pas être le genre de femme à faible d'une petite claque ou quelques coups de fouet.

Il ne savait comment, mais l'affranchi avait réveillé un appétit de luxure proprement hors norme chez la terroriste, qui poussait son petit ... jeu de rôle à l'extrême. Elle voulait passer pour une esclavagiste, alors ? Elle semblait savoir ce qu'elle risquait s'il la présentait comme telle à l'équipage, le genre de traitement qui lui serait infligé par les autres. Et ça l'excitait ? Elle avait bien l'air de s'exciter en en parlant. Il pouvait entendre sa voix, un ton plus haut et tombée dans les graves, exprimer toutes les sensations que l'anticipation lui donnait. Elle lui donnait la gaule, en se mettant ainsi en scène.

Autour d'eux, les marins ivres commençaient à s'intéresser à eux, derrière les brumes de leurs cervelles déconfites, et à les observer, d'autant qu'une femme nue éveillait plus d'un désir coupable parmi eux. C'est quand elle se mit à entrer dans son rôle et à se faire vraiment bien remarquer que Lamnard passa à l'action. Très vif, il lui flanqua un coup qui l'arracha de terre dans le plexus, avant de l'entraîner contre le mur derrière eux. Dans le choc, l'enduit craquela et le plafond grinça, et Erika lâcha un rire satisfait. Il lui retourna un sourire amusé. Très bien ! Elle voulait jouer à ça ? Ca l'arrangeait bien. Il n'aurait rien à justifier auprès de personne, ainsi.

" Tu vas fermer ta gueule et obéir ! Tu veux des chaînes et de la violence ? Tu vas en avoir. "

Sur ces mots, il la saisit par le collier et la souleva encore, la projetant sur la table. Elle s'y retrouva sur le ventre, fesses en l'air et face sur le bois, et se fit bientôt solidement ancrer ainsi par son geôlier-complice, qui s'occupa d'assurer les menottes dans son dos tandis qu'elle pouvait sentir le relief de son sexe en érection entre ses lèvres nues. Il ne la redressa pourtant que pour lui passer un sac sur la tête. Elle fut bientôt plongée dans le noir absolu, le lien du sac serrant sa gorge pendant que des bras forts et des mains fermes la dirigeaient. Elle entendit finalement un murmure dans son oreille tandis que Lamnard la maintenant, poignets bloqués et gorge saisie, tout près de lui. Elle pouvait sentir son corps derrière elle et sa respiration à travers le sac.

" Je vais te sortir de la ville et te conduire au bateau. Après ça, j'espère que tu auras encore le goût du risque, Erika, parce que si tu veux jouer à ce jeu, je peux jouer moi aussi. "

Erika ne savait pas ce qu'elle risquait, non, elle en avait totalement conscience et le faisait exprès bien sûr ! Elle s'en excitait davantage en fait, même si pour rester dans le rôle elle évitait de montrer sa tension sexuelle et son envie grandissante. Elle avait le feu allumé en elle, son utérus, ses seins, tout était en ébullition à l'idée d'être traitée comme une pauvre vendeuse d'esclaves en proie à des antiesclavagistes. Elle note son excitation, puis d'un ton dégoutée lui dit :

- Pauvre fous, penser que tu peux poser tes mains sur moi, regarde-toi avec cette triquée dégoutante d'être primitif !

Et BAM dans ta face ! Le retour de bâton allait être certainement dur ! Elle décolla du sol dans un coup brutal, toussa ensuite fortement et serre les dents. Elle avait un peu mal oui, mais il avait ainsi pu voir à quel point elle était musclée et endurante. Elle grogne un peu, puis le sent mettre le collier, jetée sur une table elle expose son cul au viking sauvage et puissant. Le visage sur le bois rêche elle sentit un peu les échardes la griffer très légèrement, elle grimaça de douleur, mais cela passera bien vite. Elle sentit son gros engin et apprécia le contact, mais sans rien laisser transpirer !

Un sac sur la tête, elle fut alors poussée, elle étouffait un peu là dedans, elle se fait guidée d'un bras puissant, elle entendit son murmure, et pour toute réponse lui fila un coup de talon dans le tibia ! Elle adorait visiblement ce jeu ! Et elle allait clairement être une peste avec lui durant tout le trajet !

Lamnard n'avat récolté qu'un coup dans le tibia pour seule réponse. Elle avait vraiment décidé de jouer la prisonnière farouche ! Il serra les dents après le coup mine de rien bien porté d'Erika, et la poussa brutalement. Elle trébucha à travers la cave, perdit pied à cause des nombreuses entraves à son corps et à ses sens, et s'écrasa en plein milieu. Elle continua à jurer, entre rire et rage simulée, rendue folle par l'élan du viking, qui rentrait complètement dans son jeu. Elle ne voyait pas ce qui pouvait bien se passer autour d'elle, ne pouvait que deviner les regards alertés ou mystifiés des habitués du bouge cherchant à comprendre ce qui arrivait là.

Elle entendit un bruit sourd et métallique à côté d'elle, qu'elle put reconnaître comme son sac s'écrasant tout près d'elle. Lamnard, silencieux, la dominait de toute sa taille, la fixant d'un air sévère sans dire un mot, sans répondre à ses provocations. Il ne voulait surtout pas qu'elle sache où il pouvait bien être, où elle pouvait l'atteindre encore une fois. Il pouvait profiter du sac sur sa tête pour rester loin des coups et la surprendre. Ainsi, il attendit qu'elle cherche à se relever, se hissant sur les genoux, les bras toujours croisés et menottés dans son dos. Dès qu'elle fut stable dans cette position, il leva la jambe, et alla renvoyer son visage aussi sec au sol en poussant sa tête à l'aide de son pied.

" Parfait, " se contenta-t-il de ricaner avant de se baisser. Elle put sentir son pied poussant derrière sa tête tandis qu'il faisait cela, enfonçant le sac et son visage ainsi sur le sol de terre battue. Il s'empara de la laisse, lui fit passer entre les cuisses et s'en servit pour tirer son bassin vers le haut, la gardant bien accessible, et accroissant encore la contrainte sur sa gorge, et la cambrure de son dos tandis qu'elle se faisait trainer. Elle sentit encore le contact de la peau, et c'est là qu'elle comprit qu'il avait défait ses braies et attendu tout ce temps en silence pour la sauter selon ses termes. Elle jura.

" Ferme ta gueule un peu, 'rika ! Ou je vais devoir être vraiment méchant. "

Et sur ces mots, elle sentit son gland sur son sexe humide. Elle avait senti sa bosse sans vraiment savoir ce qu'il avait entre les jambes, alors quand il poussa en elle, d'une seule traite et en grognant, pour enfoncer l'ensemble de sa queue en elle, elle put compter chaque pouce qui entrait en elle et sentir son trou se faire écarter sans vergogne pour se faire une idée du calibre. Il la prit ainsi sans la moindre douceur, s'enfonçant jusqu'à ce qu'elle sente ses couilles se coller à son clito. Il commença à la bourrer sans retenue, et dans cette position chacun de ses coups de bassin sec forçait sur tout son corps. Il râlait de plaisir pendant qu'elle continuait de subir, se débattait, peut-être ?

Haha, il avait dû le sentir passé celui-là, surtout avec les talons bien durs de notre femme farouche. Trébuchant elle tombe et s'éclate bien à plat, puis elle se redresse difficilement et grogne. Elle entend alors le sac, regarde dans la bonne direction d'instinct, puis perd son attention et commence à se relaver. Menottée dans le dos, elle a du mal, et soudain, elle vol sur le sol visage à terre ce qui lui fit saigner la lèvre. Le pied lui pressait le visage contre le sol bien dur en pierre. La laisse fut ensuite utilisée la fit gémit de douleur, le cuir rêche frotta son pubis, arracha quelques poils, s'enfonça sur son clitoris et entre ses lèvres relevant le bassin de la jeune soumise. Elle grogne de douleur, puis bave sur le sol, l'écoutant elle ne répond pas cette fois, surtout car elle était inquiète pour son sac avec l'androïde en morceaux.

C'est ainsi que sans surprise, elle sentir ça bite, rosit un peu et puis note combien il semble gros et large se membre ! Elle frissonne un peu, puis bave de plaisir quand il la prend comme une chienne sur le sol ! Elle le sent écarter tout sur son chemin, sans pitié, touchant même le fond tant il avait un gros calibre. Elle grimaça de douleur, puis sentit les couilles sur son clitoris et gémit, elle le vit donner des coups de plus en plus secs et efficaces, il la faisait crier de douleur, et de plaisir aussi. Les mains dans le dos elle n'était pas une grande menace ! Elle finit alors par user de sa position pour répondre :

- Haha... méchant ça ? Pauvre merde va, j'ai connu bien pire de la part de petites filles de huit ans !

Il la bourrait sans se retenir, ne pensant qu'à son seul plaisir tandis qu'elle était enfin plus calme, maintenue à terre en son pouvoir et sans espoir de soustraction. Il la sentait mouiller, sa bite se lubrifiait dans sa cyprine qui dégoulinait, produisant bientôt un bruit mouillé à chaque passage, quand ses bourses claquaient contre son clito dans un grognement. Elle commençait à prendre ses aises et à le provoquer. Elle avait raison. C'était devenu un peu trop facile pour elle, qui prenait manifestement son plaisir et perdait un peu les pédales, ne sachant plus quoi sortir pour le provoquer.

Sans crier gare, il changea de direction d'un coup, remontant sa queue dégoulinante de ses fluides vers son derrière serré. Sans ralentir, il s'élança dedans, la pénétrant de plusieurs centimètres dans la première poussée et lui arrachant un gémissement sonore, presque un cri. Il ne diminua pas la pression. Il la sentit décontracter son anus par à-coups, et il progressait morceau par morceau, soupirant à chaque fois de plaisir quand un peu plus de sa verge se retrouvait lové entre ses parois étroites. Il fit son chemin là aussi jusqu'à la garde, ses couilles trempant dans la mouille qui maculait son sexe. Il en ressortit d'un autre coup sec, repassa dans sa chatte pour quelques coups secs, un peu de lubrifiant, et revint encore à son cul.

" Tu veux peut-être que je ralentisse ? Tu peux supplier. " Il ne l'écouterait pas, de toute façon.

Il se mit à changer de trou sans crier gare et sans changer sa vitesse, lui faisant passer le goût de la rébellion pendant que certains autour observaient avec appétit ou étonnement, tandis que d'autres se détournaient. Il y eut des grognements d'encouragements du public, et Erika se faisait ainsi baiser par les deux trous au milieu d'une troupe de badauds excités dont la moitié était occupée à se branler.