Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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[Fini] It's too late to run [Lucie Backerlord]

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Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 15 jeudi 21 décembre 2017, 22:44:53

La rattrapant avant qu'elle ne puisse sortir, je l'attrapais par le bras avant de garder un air on ne peut plus neutre, mais elle m'exaspérait au plus haut point à vouloir jouer les victimes, alors qu'elle était on ne peut plus en tort.

- Alors écoute, je vais t'expliquer pourquoi je viens de te parler comme ça. Il y a 1000 autres manières de s'en sortir dans la vie que comme dealeuse d'armes. Tu veux jouer les violons? J'ai passé plus de 100 ans de ma vie à faire un boulot de merde, mal payé, parce que j'avais besoin de manger le soir-même. J'ai mis plus de 200 ans à arriver là où je suis aujourd'hui. Et tu vas m'apprendre ce qu'est la vie? Tu veux savoir ce que ça fait que de voir des gens qui nous sont chers mourir à côté de soi, parce qu'une espèce de débile profond nous a demandé de nous rendre à cet endroit alors que nous n'avons rien à y faire. Alors oui, excuse moi de t'avoir parlé comme à une merde. Mais je vais t'expliquer une chose. Je soupirais. - Tu peux pas savoir à quel point ça me rend malade de voir une gamine comme toi devoir faire ça pour survivre. Je te propose de gagner bien plus qu'actuellement, en travaillant quasi légalement, en obéissant juste. Si c'est trop dur pour toi d'obéir à des ordres simples, tu me le dis simplement, et j'oublie tout ce que je t'ai proposé. Alors oui t'as une vie de merde. J'ai eu une vie de merde pendant 100 ans au minimum, alors oui je sais ce que t'as dans ta petite tête à l'heure actuelle. Mais tout ce que j'ai aujourd'hui, je l'ai eu en me bougeant le cul. Je la laissais partir ensuite.

Elle me gavait, très clairement. Mais je détestais agir comme ça. Au fond de moi, je savais que tout n'allait pas se passer comme je le souhaitais. Mais le fait qu'elle joue les violons pour justifier ce qu'elle faisait m'avait mise intérieurement hors de moi. J'avais entendu ça plus d'une fois. Toujours le même discours. Au bout d'un moment, plus rien ne me surprenait.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 16 vendredi 22 décembre 2017, 02:29:20

Lorsqu’elle rattrapa ma main, je perçus toute la lassitude pesant sur mes épaules, et je baissai finalement les armes. J’en avais plus que marre de cette femme, de ses leçons, de cette journée. Je n’avais qu’une seule envie, rentrer chez moi pour ne plus entendre ses sempiternelles reproches que l’on m’avait jeté à la figure tout au long de mon existence. Pire encore, la voilà qui se payait ma tête avec son histoire de vécu d’une centaine d’années. Ben voyons. Cette  femme, je ne pouvais plus l’encadrer, je la méprisai, je la détestai même.

Quand bien même cette rancœur, je n’avais plus envie de me battre. J’étais lassée d’argumenter contre ce genre de morale à deux sous, et je savais bien qu’elle n’allait jamais changer d’attitude envers moi, n’ayant pas la moindre idée de mon passé. Oui, j’aurais aimé faire un autre boulot, mais qu’est-ce qu’on pouvait bien faire de sa vie lorsqu’on n’avait rien appris, aucune compétence, pas même lire ou écrire ?

Bref, je voulais juste qu’elle me fiche la paix désormais. Qu’elle reste avec ses centaines d’années de conneries, son petit univers suffisant, persuadée d’agir pour le bien en écoutant docilement les ordres de ses supérieurs. J’en avais plus rien à cirer, j’allais prendre ce travail comme tous les autres et en tirer profit pour moi sans m’occuper du reste. Quant à cette femme, elle pouvait bien penser ce qu’elle voulait de moi, c’était bien le cadet de ses soucis.

Ouvrant la porte, je lâchai un bref soupir en secouant la tête. Si elle estimait que ses arguments avaient porté, qu’elle avait gagné l’échange, grand bien lui fasse. Je lui jetai simplement un regard méprisant.

"A dans trois jours. J’me casse."



Durant ses trois jours, de manière surprenante, je ne songeai que très peu à ce nouveau travail qui m’attendait. Je m’en fichais. Ce n’était pas une première pour moi de bosser pour quelqu’un d'autre. Alors que ce soit un mafieux ou un général, ça ne changeait rien de mon point de vue. Dans les deux cas, l’argent était au centre des affaires, et des gens allaient crever pour ça. Au final, je serai payé et si ça améliorait ma vie, c’était bien tout ce qui me préoccupait.

Seule la perspective de pouvoir changer de baraque était réellement une nouveauté. Sinon, tout ça ne changeait rien de mes habitudes. C’était toujours le même commerce, sauf que cette fois, j'avais des commanditaires avec de plus gros moyens derrière moi. Qui sait, peut-être que cette femme si pleine de principes bossait sans qu’elle le sache, pour des patrons encore plus véreux que les criminels qu’elle traquait ?

Rien que d’y penser, ça me faisait bien marrer. Quant à elle, j’avais simplement décidé de l’ignorer complètement. Je savais que je ne pourrais toujours pas, ni la blairer, ni lui faire confiance, mais je comptais bien faire avec et tirer mon épingle du jeu. Je bossais pour elle, voilà tout, aucune sympathie à avoir et de toute manière, elle me considérait déjà comme une merde.

Du coup, le jour J, je me rendis aux locaux comme prévu. Il était 4h50, j’étais un poil en avance, même si c’était plutôt raide. A cause de ça, j’avais vraiment les yeux au milieu de la figure. Mais l’essentiel était que je n’aurais pas à l’entendre gémir sur mon absence de ponctualité. Je toquai à la porte des locaux sans y rentrer, préférant attendre que l’on m’ouvre plutôt que risquer de me faire flinguer par ces agités du bocal.

J’étais désabusée de devoir bosser pour des pseudo justiciers, mais tant que ça me profitait, je comptais fermer ma gueule et filer droit. Il faisait froid ce matin, j’espérais qu’ils se magnent de m’ouvrir plutôt que continuer à me peler les miches dehors. Vêtue d’une veste en cuir élimée, pantalon kaki délavé et d’une grosse écharpe en laine, je n’avais même pas pris la peine de m’habiller ou même de me coiffer correctement. Probablement dans le but de l’emmerder, il faut bien l’avouer. Je sautillai d’un pied sur l’autre en me frictionnant les bras.

"Allez, magne ton cul bien moulé de prêchi-prêcha. ‘Fait froid et j’ai pas que ça à foutre d’attendre ta branlette du matin, Lucie-chérie. Y’a des ordures à coffrer pour que d’autres les remplacent."

C’était vulgaire, mais j’en avais besoin pour me mettre en train. De toute façon, j’étais toute seule alors je pouvais bien me défouler ainsi.
« Modifié: vendredi 22 décembre 2017, 02:38:07 par Alix Sable »

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 17 vendredi 22 décembre 2017, 16:15:30

Les trois jours s'écoulèrent à mes yeux comme une simple journée. Je n'avais pas vraiment la notion du temps. Je pouvais très bien passer une semaine sans réellement m'en rendre compte. Je ne savais pas pourquoi cela m'arrivait, mais je devais faire avec. Comme j'allais devoir bosser avec elle. Je devais faire avec. J'aurais très bien pu l'envoyer croupir dans une geôle à la con, mais je percevais en elle quelque chose qui faisait que j'avais une certaine compassion. Ma bonté me perdrait un jour. Je le savais, mais je ne pouvais clairement pas m'empêcher d'agir autrement.

Il était quatre heures du matin. Sautant du lit et me ruant à la cuisine pour boire un café, j'espérais que tout se passerait bien aujourd'hui. J'étais en compagnie d'une forte tête, et il fallait que je l'accepte. Je ne pouvais pas changer sa façon de voir les choses. Si elle me détestait, je n'en avais rien à cirer. Elle ne comprenait tout simplement pas l'opportunité que je lui offrais. Il était hors de question que je change ma manière de voir les choses pour elle. Un bon café avalé, un rapide petit-déjeuner, et j'allais m'habiller. Comme il faisait extrêmement froid ce matin, j'allais mettre en plus un manteau.

Je n'habitais pas très loin. Du moins, c'est ce que je me répétais tous les jours. En moins d'un quart d'heure j'étais au boulot. Il était donc 4h45. Un rapide tour dans mes locaux plus tard, j'étais dehors. Elle était ponctuelle. Bon point. Toujours avec une tête d'enterrement, certes, mais au moins, elle était ponctuelle. Emmitouflée dans mon manteau blanc, je souriais tout de même, et la saluait. Au moins, elle respectait ces engagements. Pour quelqu'un qui n'en faisait qu'à sa tête, elle avait au moins une certaine idée des engagements.

- Suis moi, je vais te montrer le théâtre de notre future opération. C'est à peine à 5 minutes d'ici, on y sera rapidement à pied.

Il faisait certes froid, mais j'avais plus ou moins l'habitude de bosser dans ces conditions. Dans la rue, quelques passants se pressaient pour aller au travail. Il fallait toujours des gens commençant à travailler tôt. M'allumant une cigarette, je ne pensais à rien. Je savais que cette opération serait une réussite si j'y mettais un semblant de bonne volonté. J'attendais la même chose d'elle, même si je ne l'indiquais pas à voix haute. Hors de question de répandre de l'huile sur le feu, cela ne servirait absolument à rien. 

Alors que je marchais à ses côtés, je ne fis pas attention à la personne qui marchait derrière nous. Grossière erreur. Certains éléments m'échappaient lorsque mon attention était focalisée ailleurs. Ce n'est qu'en entendant le bruit typique du chien d'une arme à feu que tout se déclencha très vite. Je fermais les yeux en un instant, serrant les poings, avant de prendre une voix forte, quasi d'outre tombe.

- ZAL ALMADAR

Instantanément, le fil du temps se brisa, plongeant les lieux alentours dans une grande léthargie. Le temps se déroulait dans un ralenti infâme. Tout se déroulait au ralenti, sauf mes mouvements. Je fis rapidement s'abaisser Alix, et la fit passer devant moi, au moment même où j'entendis claquer le coup de feu. En un instant, je me retournais, dégainant mon 500 avant de le braquer sur la personne située derrière nous. Ce foutu docker... Il y a trois jours, cette saloperie de docker se faisait passer pour un travailleur lambda. Et maintenant, il se déplaçait avec une arme à feu. Sans réfléchir, je pressais la gâchette, lui logeant une balle en plein front. La distance fut si courte que son corps trembla et fut propulsé en arrière, à l'impact.

- Kaval...

Le temps reprit son cours original à la suite de cette incantation. Je me tournais vers Alix, anxieuse, avant de constater qu'elle n'avait rien. Fort heureusement, j'étais responsable d'elle après tout. La tirant par la main, je l'emmenais rapidement dans mon bureau. Toujours aussi anxieuse, à l'arrivée, je me posais tout un tas de questions.

- Bon... Je crois que ce qui vient de se passer change l'ordre de mes priorités. Je ne serais pas toujours avec toi, donc je vais te donner quelque chose pour te défendre. Cependant, j'ai besoin de savoir une chose Alix. Je veux savoir si tu as une organisation à dos. Je veux que tu me dises tout ce que tu sais sur la foutue organisation des mecs que j'ai buté il y a trois jours. Je vais te donner une arme, mais je veux que tu me promettes une chose. Pas de règlement de compte, s'il te plaît. Je vais voir extrêmement rapidement si je peux te loger autre part. Il est hors de question que tu retournes à un endroit qui peut être connu par ces enfoirés. Est-ce que tu as la moindre volonté?

Elle devait sûrement être étonnée du brusque changement dans mes propos contrairement à ceux d'il y a trois jours. Mais elle était sous ma responsabilité, et j'avais comme objectif de la protéger. Il était hors de question qu'il lui arrive la moindre chose. J'avais une réputation à tenir, et même si elle m'exaspérait au plus au point, je devais la sortir de cette merde.


[HRP] Quand Lucie ralentit le temps, Alix est capable de le voir. Comme tout le monde, mais elle ne peut absolument rien y faire, et sera impactée, comme absolument tout le monde. Et tout ce qui est écrit en violet est de l'Enochien. Seules les sorcières et ceux qui connaissent cette langue peuvent la comprendre.[/HRP]

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 18 vendredi 22 décembre 2017, 21:00:00

Absolument tout dans ce nouveau travail me gonflait d’avance. Ce n’était déjà pas ma tasse de thé de bosser pour un tiers, mais alors être en partenariat avec madame-je-fais-des-leçons, c’était la cerise sur le gâteau. La voilà qui se pointait dans son manteau blanc bien propre et son sourire poli. Qu’est-ce qu’elle peut bien s’imaginer cette truffe ? Que me passer de la pommade avec des bonnes manières, ça allait arranger notre relation ? Sa tenue lui donnait un charme particulier en tout cas. Ce qui me fit ronchonner de plus belle.

Moi qui aspirait à rentrer au chaud, afin de bosser peinard sur je ne sais quelle stratégie opératoire, me revoilà obligé de me geler les miches à l’extérieur. Cela dit, mieux valait la marche que la voiture. A la seule pensée de sa conduite, je sentis mon estomac faire des nœuds. Je resserrai ma veste et mon écharpe, afin de suivre ma nouvelle patronne dans les rues matinales encore peu peuplées. Avançant en silence, je fourrai mes mains dans mes poches en regardant les voitures défiler.

Clairement, j’avais la tête ailleurs. Mais surtout, je n’avais ni envie de papoter ni même de la regarder, de crainte que j’en vienne à ne plus supporter sa seule présence. Ce qui aurait été carrément pénible pour travailler ensemble. J’allais sérieusement devoir maitriser mes sauts d’humeur si je ne voulais pas qu’elle brise le contrat, ou pire, qu’elle me balance en taule.

Néanmoins, je fus complètement coupé dans mes pensées en sentant une poigne m’agripper par l’épaule, et me faire basculer vers l’avant. M’attendant à mordre le sol, je fus surprise de chuter à une vitesse incroyablement lente, comme si je nageai dans de la guimauve. C’était quoi ce merdier, sans rire. Et pendant ce temps, je voyais Lucie enchainer les mouvements à une allure hallucinante alors que tout mes membres semblaient littéralement collés à l’air. Il me semblait bien l’avoir entendu dire quelque chose, mais je n’avais absolument rien pigé, pas plus que je ne comprenais ce qu’il se passait.

J’eus l’impression que tout s’enchaina en une fraction de seconde à partir de cet instant. C’était délirant. Elle me pousse, un coup de feu part d’on ne sait où, elle sort son flingue, tire à son tour, le bruit d’un corps qui s’effondre et me rattrape avant que je me vautre. J’étais sidérée en voyant le docker de la dernière fois, étendu sur le sol, mort. Et avec un revolver à la main en prime. A ce stade, je commençai à perdre le fil de l’histoire, et je bouffai la moitié de mes mots.

"Mais… Qu’est-ce qui ? Quoi ? Qu’est-ce t’as foutu ? Comment t’as-…"

Toutefois, Lucie ne me laissa pas réellement le temps de développer puisqu’elle m’entraina à nouveau dans l'autre sens, demi-tour, direction les locaux. J’avais l’impression d’être un bagage qu’elle baladait, et voilà, retour au point de départ dans son bureau. Je me laissai tomber dans le même siège, littéralement sur le cul après ce qu’il s’était passé. Cette folle de la gâchette me noyait carrément sous un flot de questions précipitées. Je rêve où elle s’inquiète réellement pour moi ?

Alors là, c’est plus fort que tout. Elle m’en avait foutu plein la gueule il y a plusieurs jours, et voilà qu’elle se faisait du mauvais sang pour ma pomme maintenant. Néanmoins, je commençai à rassembler mes pensées, et à entrevoir les implications de cet incident. Me massant le cuir chevelu pour m’aider à réfléchir, je levai les mains pour lui faire signer de lever le pied sur les questions.

"Ok, ok, du calme sur l’interrogatoire ! Écoute, j’te remercie de m’avoir sauvé le cul, enfin si j’ai bien compris ce qu’il s’est passé, mais on va y aller mollo sur l’affection maternelle. Déjà, j’aimerai que tu m’expliques comment t'as fait ton truc là… T’as des sortes de super pouvoirs ou quoi ?"

Rien que le fait d’articuler cette question à voix haute, ça sonnait d’autant plus ridicule. Mais tout de même, je ne voyais pas d’autres explications à ce que je pensais avoir vu.

"Dis donc, t’as pas été très honnête là. Moi je t’ai rien caché sur ma vie, et là tu me sors… J’sais même pas quoi ! T’étais quand même pas sérieuse avec tes histoires de 200 ans d’âge ? T’es humaine ou une sorte de whisky ? Je dois m’attendre à d’autres surprises ?"

Certes, la vanne était peut-être de trop dans la situation actuelle. Je soupirai pour tâcher de mettre en ordre mes pensées, après tout, il valait mieux redevenir sérieuse vu la gravité de cet incident.

"Bon, j’vais te dire ce que j’en pense. Même si mon avis t’es égal parce que j’suis qu’une petite racaille, j’suppose. Bref. Non, j’ai pas d’organisation à dos, du moins jusqu’à présent. Sauf que t’as buté ces types devant un de leurs complices qui m’a vu avec toi, et donc ça implique pas mal de choses. Ils doivent croire que je t’ai aidé à les buter, en tendant un piège ou même en t’embauchant… Peu importe de toute façon, ils se sont fait un film en s’imaginant que leurs potes sont morts par ma faute, c’est pas difficile à comprendre. T’avais raison, t’as vachement amélioré ma vie."

Croisant les bras, je la regardai calmement. Lui balancer dans la figure que c’était sa faute n'était pas forcément la réaction la plus appropriée.

"J’dis pas que c’est la faute à quelqu’un. Ce qui est fait, est fait, pas la peine de revenir là-dessus. Maintenant, j’vais te dire un truc qui va peut-être te surprendre. J’ai beau être une criminelle comme tu me l’as bien rappelé, j’ai jamais buté personne de ma vie. J’sais même pas tirer avec une arme. Alors crois-moi, j’irai pas jouer la vendetta. J’ai déjà des tueurs au cul, ça m’suffit."

Et c’était vrai. Tuer quelqu’un est une étape que je m’étais toujours refusée de franchir et je n’avais aucune raison de lui mentir. D’ailleurs, ça me faisait sacrément chier qu’elle m’ait caché cette histoire de pouvoir.

"En attendant, va falloir que je récupère un minimum d’affaires chez moi. J’ai au moins besoin de mes fringues pour loger ailleurs. Ah et aussi, tu vas noter bien dans ta tête que j’suis réglo avec toi alors tu pourrais éviter de me cacher des trucs sauf si t’estimes que j’en vaux pas la peine. Ce qui m’étonnerai pas d’ailleurs."

Cette journée avait tellement mal commencé. C’est vrai que déménager me gonflait sacrément, mais avec des tarés aux fesses, c’était un mal pour bien.

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 19 vendredi 22 décembre 2017, 21:50:35

Elle avait des questions, ce que je trouvais absolument normal. Je n'avais pas besoin de me cacher. Ici, beaucoup de personnes étaient au courant que j'étais une sorcière, et mes pouvoirs me servaient relativement souvent dans l'exercice de mes fonctions. Lui cacher cela serait relativement stupide. Prenant un air neutre, je tapotais légèrement mon bureau avant de reprendre la parole.

- Il y a des choses que je ne t'ai pas dites, certes. Je suis une sorcière. Et je ne me foutais pas de ta gueule avec mes histoires d'âge. J'ai bien 300 ans. Je lui montrais mes papiers, stipulant bien ma date de naissance, et donc mon âge avancé. - Comme je suis une sorcière, j'ai plusieurs capacités. Celle de ralentir le temps comme je l'ai fait. Et celle de lire dans l'esprit des gens. En clair, je suis capable, si je le veux, de rentrer dans l'esprit de n'importe qui. Me levant, je demandais toutefois à l'un de mes hommes de trouver quelqu'un pour aller récupérer le corps. - Qu'on soit bien claires toutes les deux. Je n'ai aucunement l'intention qu'on soit amies ou quoi que ce soit. Mon boulot, c'est de te garder en vie pour que tu puisses m'aider à coffrer des gens comme eux. Je faisais les 100 pas dans la pièce, trouvant quelque chose à dire, mais n'y arrivant pas. Je restais donc un instant à faire les 100 pas, avant de m'asseoir devant elle. - Bon, je ne te demande pas d'avoir le moindre sentiment positif à mon égard. Ce qui est arrivé aujourd'hui aurait pu t'arriver par la suite. Et tu te serais fait buter. J'ai la capacité de te maintenir en vie. Tout ce que je te demande, c'est de la patience. Tu peux ne pas me faire confiance. Tu peux me considérer comme une connasse, et vu ta manière d'agir envers moi, c'est ce que tu penses, je suis loin d'être conne.

Je faisais toujours les 100 pas dans la pièce. - Je t'apprendrais à tirer. C'est pas compliqué. Tu prendras ce dont tu as besoin chez toi. Oh, et pour répondre à l'une de tes phrases. Non je n'ai pas d'instinct maternel ou quoi que ce soit envers toi. Excuses-moi d'agir de la sorte. Je t'ai traitée de moins que rien la dernière fois? Eh bien tu m'en vois navrée. Mais c'est aussi ça de jouer avec mes nerfs. Je vais être sincère avec toi, ta manière d'agir depuis le début me gonfle. La mienne te gonfle aussi, je sais. Si on doit bosser ensemble, autant faire des sacrifices. Rien ne t'engage, tu peux passer cette porte et ne plus revenir. Tu peux t'en aller maintenant, me dire d'aller me faire foutre, et te débrouiller par toi-même. Tout ce que je te demande, c'est de la patience. Tu me laisses faire mon taff, et il ne t'arrivera plus rien par la suite. On va parler argent. Je te propose entre deux à trois fois ce que tu gagnais au minimum. Mais comme je te l'ai dit, rien ne t'engage, et tu peux passer cette porte et refuser mon offre.

Je la laissais réfléchir. Il était évident qu'elle n'allait pas me sacquer très longtemps. Mais comme je venais de lui dire, rien ne la forçait à me suivre. Je sortais rapidement de mon bureau pour faire les 100 pas dehors. Je commençais à parler en Enochien pour me vider l'esprit. Je devais aussi faire preuve de patience avec elle. Même si cela m'arrachait les poumons de le faire. J'allais chercher un revolver, pas aussi puissant que le mien. Si elle n'avait effectivement jamais tiré de sa vie, un 500 magnum lui arracherait l'épaule dès la première utilisation. Une fois dans mon bureau, je le chargeais et lui tendis.

- Tu veux aller chercher tes affaires maintenant ou plus tard? Je tirais la tronche. Utiliser ma capacité à ralentir le temps me fatiguait, physiquement et mentalement. Même si je commençais à être habituée, cela me faisait toujours le même effet. Je n'avais qu'à attendre que cela passe. Je ne pouvais faire que ça pour le moment.

[HRP] Désolé d'avoir fait plus court.... [/HRP]

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 20 samedi 23 décembre 2017, 14:37:21

Quantités de pensées se bousculaient dans mon crâne pendant que Lucie tournait en rond en s’expliquant longuement sur son compte. Je restai silencieuse tout du long pour la simple et bonne raison que je ne savais plus quoi penser d’elle. C’était sûr, après ce que je venais de voir, je n’avais aucun mal à croire à son histoire de sorcellerie et de toute manière, ce n’était pas ma première expérience surnaturel.

Non, en réalité, c’était davantage sa personnalité qui me perturbait. Comme si, plus je lui en balançais dans la figure, plus elle essayait de m’aider. J’étais en rogne contre elle, et je ne savais même pas pourquoi. Après tout, elle aurait très bien pu me laisser dans cette merde, car même si je pouvais évidemment lui fournir des renseignements, j’étais parfaitement remplaçable.

En somme, je n’avais pas été habituée à ce qu’une autre personne se soucie de moi. D’un côté, je détestai qu’elle me fasse la leçon, mais d’un autre côté… Je n’arrivai pas à définir si j’appréciai réellement tout ce qu’elle faisait pour moi. Peut-être que j’étais bien trop cynique pour envisager que l’on puisse me tendre la main.

Tandis que Lucie était dehors, et me retrouvant seule dans ce bureau, je réfléchissais longuement sur la marche à suivre. Cette situation était une première pour moi. Je n’avais jamais confiance à personne, ni même attendu quoi que ce soit de quiconque, et je pouvais très bien partir pour reprendre cette vie. Est-ce que j’avais réellement envie que cela change ?

Fidèle à moi-même, j'avais peut-être été trop vite en besogne. C’est vrai qu’elle était une pénible donneuse de leçons, froide et hautaine, mais je n’avais pas un caractère facile non plus. Au fond, peut-être l’avais-je condamnée un peu trop vite et qu’elle tentait réellement de me tendre la main. Encore plongée dans mes pensées, je sursautai lorsqu’elle rentra à nouveau dans le bureau.

Posant machinalement la main sur le pistolet qu’elle me tendait, sans toutefois le prendre, je l’observai sous un nouveau jour. Pour une fois, je remarquai qu’elle semblait tendu, probablement réellement inquiète. J’avais certainement été ingrate, mais mon sale caractère et ma fierté m’empêchait de l’avouer. Me levant d’un bond du fauteuil, je pris l’arme de ses mains puis, sans oser la regarder dans les yeux, je la serrai spontanément dans mes bras, posant ma tête sur son épaule et mes mains dans son dos.

"Excuse-moi."

Presque aussitôt, je la lâchai. Ce n’était qu’un simple câlin maladroit. Ne sachant pas réellement m’excuser correctement avec des mots, ça me paru une bonne idée sur le moment. En réalité, c’était peut-être très con à faire après avoir été aussi agressive envers elle. Merde, je regrettai déjà. Prise de remords, je reculai immédiatement pour fixer le mur opposé et me grattai la tignasse en lui tournant le dos.

Ce geste marquait une cassure pour moi, vu que je m’étais résignée à lui faire confiance dans une certaine mesure. Certes, Lucie m’agaçait toujours avec ses idées moralisatrices mais je devais bien reconnaitre qu’elle m’offrait une bonne opportunité. Je tripotai pensivement le pistolet, poussant un soupir.

"Si tu veux me faire une avance de fric, j’irai acheter assez de fringues et ça ira. C’est loin chez moi, t’as l’air fatigué alors que c’est pas urgent. J’suis pas une princesse, j’ai pas besoin de grand-chose."

A vrai dire, j’appréhendai sa réaction à propos de mon revirement. Pour une fois que je m’ouvrais un peu à quelqu’un… J’étais déjà prête à me barrer si ça tournait au vinaigre.

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 21 samedi 23 décembre 2017, 19:38:06

A vrai dire, sa réaction me surpris plus qu'autre chose. Je ne m'attendais clairement pas à ça. Je m'attendais encore à une mauvaise réaction de sa part. Quelque chose de négatif. Et pour le coup, je ne savais vraiment pas comment réagir. Elle me mettait tout simplement sur le cul, et j'étais déstabilisée. Qu'est-ce que je pouvais bien lui répondre? J'en avais aucune foutue idée, et je me retrouvais donc comme une conne, là, la bouche ouverte, mais rien ne sortait. Je faisais encore une fois les 100 pas, une de mes techniques de défense quand je ne savais pas quoi dire. Je devais vraiment avoir l'air d'une conne en faisant ça, mais clairement, je ne savais pas comment réagir. Je lui demandais deux petites minutes et sortait une nouvelle fois de mon bureau. Je revenais quelques minutes plus tard, avec une certaine somme en argent, que je posais sur le bureau.

- J'en ai l'air? Bah... J'ai vu pire. Le fait de ralentir le temps me fatigue mais ça va passer. Je prenais un air taquin pour une fois. - Je rêve ou tu t'inquiètes pour moi? Bon, en ce qui concerne là où tu vas crécher par la suite, je vais m'en occuper rapidement. J'aurais pu éventuellement te proposer de venir temporairement chez moi, mais je connais d'avance ta réponse.

Je prenais tout de même des pincettes avec elle. Je pouvais être extrêmement patiente, mais il ne fallait clairement pas jouer avec mes nerfs. Heureusement qu'elle s'apaisait un peu, car toute cette méfiance et ces haussements de ton me tapait sur le système. Je savais très bien dissimuler ma colère, mais je ne savais pas dissimuler le fait que j'étais tendue. Parfois, on pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert, mais je pouvais tout à fait être aussi fermée qu'un bunker de la seconde guerre mondiale.

Je m'allumais une clope pour évacuer un peu ma tension. Faisant des petits ronds de fumée, je lui tendis un papier. J'écrivais toujours le déroulement futur de mes missions. Il me fallait toujours une base sur laquelle travailler. Je n'avais pas pu lui montrer les lieux, mais au moins, je pouvais déjà lui montrer les bases. Tout était écrit. Parfois, je faisais preuve d'une précision administrative qui pouvait faire peur. Mais j'assumais totalement. Il était préférable à mes yeux de tout écrire, pour avoir une preuve, plutôt que de tout improviser. L'improvisation était dangereuse dans mon métier. Je ne devais en aucun cas improviser. La vie de mes hommes dépendait de mes décisions.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 22 dimanche 24 décembre 2017, 14:08:08

Ce long moment de silence me fit craindre le pire. Evitant de la regarder après mon geste maladroit, je m’attendais vraiment à me manger un droite en pleine figure ou quelque chose dans ce goût là. Quand Lucie s’absenta quelques instants, je m’étais carrément fait un film en l’imaginant revenir avec un lance-flamme ou des menottes. Mais finalement non, rien de tout ça, et elle revint simplement avec une liasse d’argent comme je lui avais suggéré.

Il devenait vraiment nécessaire de dissiper ce foutu malaise qui s’installait parce que je devais réellement passer pour une taré, à réagir comme ça, passant de l’agressivité à… Quoi en fait ? J’en savais strictement rien. Plus elle m’avait gonflé, plus ses réactions me touchaient, et la rendait finalement sympathique à mes yeux. Et cette sympathie ressentit, ça m'énervait encore davantage.

Bref, c’était une chaine sans fin et je ne savais pas du tout à quoi m’en tenir. En tout cas, je tirai la tronche en croisant les bras, cherchant les bons mots pour m’expliquer du mieux que je pus. Autant dire que ça n’allait pas être très glorieux.

"Ecoute, te fous pas de moi, mais j’ai du mal à m’exprimer alors c’était peut-être un geste con et maladroit mais j’voulais juste faire la paix. J’reconnais que j’suis pas simple et que t’essayes de m’aider. Donc voilà. Mais en profite pas pour me refaire la leçon !"

Marmonnant à moi-même, je devais afficher une tête de bulldog contrarié. Ça m’arrachait presque la langue de prononcer ces mots parce que je n’avais pas pour habitude de reconnaitre mes torts et encore moins essayer de sympathiser avec quelqu’un d’autre. Mais bon, il fallait bien que l’une de nous fasse un effort.

"Ça m’dérange pas de venir chez toi, mais c’est toi qui vois si tu supporteras. Parce que je ronfle. Mais c’est peut-être aussi le plus simple à faire s’il y a des tueurs dans l’coin. Surtout qu’ils peuvent te viser toi aussi en fin de compte, tout comme moi."

Revenir à des éléments plus pratiques me soulageait. Ça m’évitait de remettre cet instant gênant sur la table. En plus, c’était parfaitement sensé, ces types pouvaient très bien chercher à l’éliminer. Après tout, elle était quand même coupable d’avoir buté leur pote. Cela dit, c’est vrai, je dois avouer que me retrouver toute seule dans un endroit inconnu avec des tueurs à mes trousses,  ce n’était pas vraiment très engageant non plus.

Si cette femme pouvait me protéger aussi la nuit, je n'en dormirai que mieux. C’est vrai quoi, un peu de question pratique. En parlant de ça, elle me tendit un papier écrit de sa main ressemblant à des plans de mission. Du moins, c’est ce qu’il me semblait approximativement. Un brin honteuse, je lui tendis à nouveau le papier.

"Tu vas te foutre de moi, mais j’arrive pas à lire l’écriture manuscrite… Et j’sais pas écrire non plus."

Encore un élément sur ma vie que je n’aimais pas mettre en avant et qu’en fin de compte, je n’avouai quasiment jamais. C’était quand même humiliant de savoir à peine lire, et pas du tout écrire, à mon âge.

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 23 dimanche 24 décembre 2017, 15:19:10

Sa réponse m'étonnait. Néanmoins, je ricanais. Elle devait vraiment me prendre pour une princesse ou quelque chose comme ça. Mais je restais une personne humaine avant tout. J'avais beau avoir certaines manières, une façon de voir les choses relativement différente, je n'en restais pas moins quelqu'un de normal, avec des pouvoirs, certes. Je devais donc mettre fin à une sorte de mythe qu'elle s'était sûrement mise en tête. Je pouvais la comprendre, elle n'était pas la seule. Je me demandais cependant pourquoi les gens pensaient ainsi. Certes, j'étais différente, mais pas à ce point là. Ricanant une nouvelle fois, j'embrayais.

- Ecoute, je ne suis pas non plus une princesse. Alors c'est pas parce que tu ronfles la nuit que je vais aller tuer des bébés chats pour calmer mes nerfs. Mais par contre, je n'ai qu'un lit. A toi de voir.

Lorsqu'elle me rendit le papier, je me sentais légèrement conne. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle pensait vraiment que j'allais me foutre de sa gueule? Je pouvais parfois être une connasse, mais pas non plus à ce point. Elle avait dû se faire tailler plus d'une fois à ce sujet, mais je n'allais pas agir comme eux. Me grattant la tête, je ne savais pas vraiment quoi répondre. Je rangeais donc ce foutu bout de papier dans mon bureau, avant de tapoter mon bureau du bout des doigts. Il fallait donc que j'adopte une autre manière de prévoir les choses, avec elle.

- C'est pas grave, on verra ça plus tard. Je vois pas pourquoi je te jugerais sur ce point. J'avais une idée en tête, mais je me demandais si elle accepterait une chose pareille. - Bon, vu que je dois déjà t'apprendre à tirer, autant t'aider dans ce domaine. Ça te servira pour plus tard. Et je viens de m'en rendre compte, mais il est vraiment préférable que tu restes avec moi pendant un certain temps. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais ça durera au moins suffisamment longtemps pour que la situation se tasse. Allez, file t'acheter des fringues. J'ai du travail.

Je ne la mettais pas dehors, mais j'avais quelques petites bricoles administratives à régler. Même si elle me donnait du fil à retordre, il fallait que je l'aide. Ne pas le faire serait contraire à ma mission, et je ne pouvais clairement pas me le permettre.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 24 lundi 25 décembre 2017, 16:07:06

La voyant ricaner, je sentis mes tripes retomber dans mes chaussettes car je pensais réellement qu’elle se foutait de moi. Mais il s’avérai que non. Franchement, je me trouvais ridicule à être aussi à l’affut de la moindre moquerie. Au point que je guettai la moindre plissure de ses lèvres pour savoir si Lucie allait se payer ma figure ou non. Avouer des trucs personnels, même insignifiant, ça me foutait les nerfs à vif.

"Au pire, je prendrai le canapé."

Haussant les épaules, je ramassai l’argent qu’elle m’avait avancé afin de me fringuer. Au fond, ça ne me gênait pas de pioncer chez elle. Même si on avait des opinions radicalement différentes sur pas mal de points, j’aurais été malhonnête de la considérer comme une connasse. C’est vrai quoi, malgré son air donneuse de leçons, toutes ces paroles partaient d’un sentiment.

Bref, à force de l’écouter, j’avais réellement envie de faire un effort pour bosser correctement. Sa réflexion tournait dans mon crâne. M’apprendre à tirer d’accord, mais m’aider sur la lecture et l’écriture ? Ouais, ça a toujours été un point sensible pour moi, alors j’étais plutôt dubitative sur ma capacité à apprendre ce genre de trucs. Pourtant ça partait d’un bon geste, si bien que je ne voulais pas la contrarier.

"C’est sympa, mais c’est peut-être un peu tard pour moi d’apprendre tout ça."

Sensible, et même douloureux. J’avais carrément honte,et mon visage fermé en était un témoignage flagrant. Histoire de dissimuler cette gêne, je resserrai mon manteau et, obéissant à sa demande, je sortis du bureau pour filer m’acheter de quoi m'habiller durant ce séjour imprévu. La perspective de rester un long moment avec Lucie ne m’affolait pas plus que ça en fin de compte, il me semblait avoir suffisamment fait la paix pour que cela se passe bien.

Puis j’avais envie de la connaitre un peu plus, peut-être ? J’en savais rien. Je lâchai un grognement à cette pensée, sortant à l’extérieur en rabattant ma capuche sur ma tronche, l’écharpe remontée jusqu’au pif. Je ne tenais pas être reconnu, mais il n’était pas non plus recommandé de paraitre suspecte donc je m’orientai vers les chemins fréquentés, me mélangeant dans la populace.

Après tout, je prenais moins de risques à marcher au milieu d’un lieu fréquenté et filait donc dans la zone commerciale. Histoire d’être prévoyante, je pris largement assez de fringues de rechange pour palier à un long séjour. Principalement des habits peu coûteux. Jean, pull épais, chemises simple et sous-vêtements confortables s’entassèrent durant ce shopping improvisé.

Néanmoins, je me grouillais à terminer ces achats afin de ne pas rester trop longtemps sans protection. Par la même occasion, je fis un crochet par une boulangerie pour acheter quatre croissants. Bah quoi ? Je m’étais levée à 5h du matin, et j’avais la dalle. Et puis, ça me semblait poli d’en prendre également pour Lucie.

Peu importe, filant avant que les croissants ne refroidissent, je poussai la porte des locaux désormais familiers pour me mettre au chaud avec un soupir d’aise. Poussant la porte, j’entrai dans le bureau de Lucie avec mes poches, les viennoiseries répandant leur délicieux fumet un peu partout au point que mon estomac échappa un gargouillis.

"Hé, j’ai pris des croissants. Y’en a pour toi aussi, j’ai pensé que t’aurais la dalle comme moi."

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 25 lundi 25 décembre 2017, 19:41:08

Mes intentions partaient d'un bon sentiment. Mais je ne pouvais pas la forcer à faire quelque chose si elle n'en avait pas envie. Je gardais cette idée en tête et la mettrait sans doute en application plus tard. La voyant sortir du bureau, je pouvais enfin me plonger dans mes papiers. Je ne pouvais clairement pas passer tout mon temps sur un champ de bataille ou dans une mission à tirer sur tout ce qui bougeait. Je devais aussi passer par la case administration. Je devais consigner chaque chose, chaque fait, chaque geste, pour rendre des comptes. J'entamais donc l'inventaire de tous mes faits d'il y a trois jours, que je gardais dans un coin de ma tête, bien au chaud. Pour certaines choses, ma mémoire me faisait défaut, mais pour d'autres, je n'oubliais rien. Lorsque j'ôtais la vie à quelqu'un, je devais me souvenir longtemps après des raisons pour lesquelles j'avais appuyé sur la gâchette.

Cendrier à portée, cigarette à la main, je compilais tout. Dans les moindres détails. Faisant des ronds de fumée, je n'épargnais aucun détail. Il fallait que j'explique pourquoi je n'avais pas eu d'autres choix, et quelles conséquences pouvaient être appliquées. Souvent, les gens voyaient les tireurs d'élite comme des gens passant leur vie en extérieur, au même endroit, à attendre que la cible se place au centre du viseur. Il y avait toute une logistique, une préparation, des conséquences. J'étais payée pour faire ce que je faisais, mais je ne devais pas oublier l'autre facette moins reluisante de mon boulot. Je ne pouvais pas passer ma vie à aligner des malfrats et leur envoyer une balle dans la tête. Tirant une grande latte sur ma cigarette, j'attaquais la partie la moins marrante. Celle de faire de multiples exemplaires. Je pouvais très bien faire ça sur PC, mais je préférais écrire à la main. De nombreux retours à la photocopieuse plus tard, j'avais enfin terminé.

Pile au moment où Alix rentra dans mon bureau. Je ne savais vraiment pas si elle savait lire dans mes pensées, mais je commençais réellement à avoir la dalle. J'acceptais donc volontiers avec un grand sourire, et comme à mon habitude, je mangeais très vite. J'avais vraiment la sale manie de manger beaucoup trop vite. Je savais que je devais réellement changer de manière d'agir, mais je n'y arrivais pas. Je fumais beaucoup trop, je mangeais trop vite, bref, une bonne femme à marier. Je tapotais un siège que j'avais mis rapidement à côté de mon bureau, l'invitant à s'asseoir.

- Bon, je vais t'expliquer comment on va procéder, tu vas voir, c'est tout con. Tu gardes ton arme sur toi, bien cachée, tu procèdes comme tu as l'habitude de faire. Tu portes ça. Je montre une petite oreillette, comme j'en portais moi-même. - Très important. Tu peux m'entendre, et je peux entendre ce qui se passe autour de toi. Moi, je te couvre d'en haut. Au moindre mouvement brusque de leur part, je tire. On va aussi instaurer un langage codé. Si jamais tu sens que les choses vont mal tourner, grattes toi l'arrière des cheveux. Je comprendrais, et j'agirais en conséquence. Est-ce que tu as la moindre question?



Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 26 lundi 25 décembre 2017, 22:11:03

Dire qu’on m’avait parfois qualifié de gloutonne. Franchement là, je passais pour un gentil euphémisme à côté de Lucie s’enfilant les croissants à une telle vitesse, qu’elle avait terminé bien avant que je puisse entamer mon second croissant.  J’étais sidérée, les yeux écarquillés, un bouchée de viennoiserie à mi-chemin de ma bouche.

"J’retire ce que j’ai pu dire, t’es pas une princesse. T’as pas mal au bide à manger comme ça ? Ça fait pas très classe pour une femme se-… Une femme."

De justesse. Un peu plus, et je lâchai un compliment sur son physique. Ok, d’accord, je l’avais déjà trouvé sexy à sa première apparition, mais ce n’était pas une raison pour en rajouter. Ça aurait été… bizarre ? Après ce qu’on s’était envoyé dans la figure. Bref, je m’enfilai aussitôt un bout de croissant pour faire comme si de rien n’était avant de venir prendre place sur le siège qu’elle me désigna.

L’oreillette, c’était donc à ça que ce truc servait. J’en ai avais jamais vu mais effectivement, ça a l'air sacrément pratique. Hochant la tête en m’enfilant de temps à autre le reste des croissants, je réfléchissais. Parce que finalement, je n’avais aucune idée du genre de type qu’elle voulait arrêter pour la bonne raison que pour moi, toute les ordures se ressemblaient.

"Bah, et si j’ai vraiment l’arrière de la tête qui me gratte ?"

Oui, c’est un tic. Ne pas pouvoir résister à poser une question agaçante. Je laissai planer un moment de silence, terminant le dernier bout de croissant. Non, il fallait réellement que je reste sérieuse dans ce boulot, même si cela nécessitait de combattre mes mauvaises habitudes.

"Oublie, ça me va comme ça. Mais concrètement, on va partir sur quelle genre de mission ? Parce que j’sais pas quel genre de type tu veux coffrer en premier. J’en ai plein qui font du commerce louche mais le plus grave… Ou tu te concentres que sur le trafic d’arme ?"

Froissant la poche de croissant, je m’essuyai vite la bouche avec la petite serviette fournie dedans. J’avais déjà du mal à tenir en place, mais rester avec cette femme calculatrice à l’extrême ne me rendait pas l’attente plus facile. J’en avais des gesticulations nerveuses dans les jambes.

"Si tu veux, j’peux te dicter quelques noms pour commencer. Au fait, tu devais pas m’apprendre à tirer ? On commence quand ? J'préfère te prévenir, j'suis plutôt nerveuse comme nana, j'ai besoin de m'occuper donc si t'as quelque chose à me faire faire, j'suis parée."
« Modifié: lundi 25 décembre 2017, 22:19:26 par Alix Sable »

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 27 lundi 25 décembre 2017, 23:21:11

- Si t'as la tête qui gratte, j'leur tire une balle dans la tête. C'est pas grave de toute manière.

La manière avec laquelle je la regardais lui indiquait clairement que je plaisantais en parlant de la sorte. Bien évidemment, je n'étais pas sérieuse ainsi, mais parfois, il était de bon ton de l'indiquer, pour ne pas passer pour une psychopathe. Ce que je n'étais absolument pas. Bien évidemment, pour certains, le simple fait qu'une femme puisse accéder à un fusil de précision et ait le droit de tuer des gens faisait d'elle une psychopathe. Mais s'ils savaient à quel point je pouvais être précise, ils adopteraient un autre discours bien rapidement. Toutefois, je ne pouvais pas vraiment leur en vouloir. Certaines personnes naissent avec un esprit relativement limité, ce n'était pas leur faute après tout.

- Commence déjà par me donner des noms. Après, on verra. La première chose qu'on doit apprendre avant de pouvoir tirer avec une arme à feu, c'est la patience. Certes, dans le feu de l'action, t'auras pas le temps pour la patience. Mais si un jour tu comptes devenir tireuse d'élite, faudra que tu sois patiente. Je doutais qu'elle veuille vraiment devenir comme moi dans le futur, mais au moins, je lui expliquais que parfois la patience, ça pouvait être utile.

Toutefois, j'avais besoin de bouger. Je l'embarquais avec moi, en lui disant de prendre son arme, prenant tout de même de quoi noter pendant qu'elle me donnait ses noms. J'allais tout de même l'amener au stand de tir. Car même si je n'allais pas lui apprendre en deux heures comment se servir d'une arme à feu, au moins j'allais pouvoir lui apprendre les rudiments. Faisant craquer mes doigts, je zigzaguais dans les couloirs avant d'arriver à destination. Je la fis entrer, et la première chose que je fis fut de mettre ses noms dans une de mes poches. Il fallait que j'y pense plus tard, et ne mette pas ma tenue à laver directement. Faisant s'approcher deux cibles, je sortais mon 500, enclenchait le chien, tirait à une main en pleine tête de la cible.

- Alors ça déjà, tu oublies de le faire. Surtout avec ce que j'ai dans la main. C'est du 500 magnum, donc clairement, ça va t'arracher le bras. Même à deux mains, tu vas le sentir passer comme il faut. Donc, tu vas commencer bien plus bas. Je lui montrais techniquement une des positions les plus naturelles que l'on pouvait avoir. Les deux bras tendus, alignés, bien droite. Et comme elle était débutante, je devais bien évidemment corriger sa position, bras, dos, tête. Je lui donnais surtout tout un tas d'indications, et lui montrait surtout comment s'apprêter à tirer. Et la regardais faire. J'allais avoir du boulot avec elle, c'était évident, mais elle n'avait pas un cursus militaire, donc je pouvais lui pardonner.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 28 mardi 26 décembre 2017, 14:55:00

Attention, Lucie s’était mise elle aussi, aux vannes. J’en étais réellement impressionnée pour le coup. Maintenant qu’elle avait goûté à l’humour, qui sait dans quoi elle allait m’entrainer ? Bon, c’est vrai que j’étais vraiment à la limite de me moquer, mais il faut savoir encourager les initiatives alors je préférais la boucler. Les blagues de sniper, c’était un brin bizarre, mais ça demeurait une blague. Si cela pouvait aider à détendre l’atmosphère, je n’y voyais rien à redire.

"Mollo la tireuse d’élite, déjà si je peux toucher une cible ce sera pas mal parce que j’suis pas spécialement patiente."

Récupérant mon arme, je suivis Lucie dans les méandres des locaux. Heureusement pour moi, elle semblait connaitre parfaitement les lieux car je me serai probablement paumée depuis un bail en essayant de me repérer toute seule. Ce flingue, j’étais sensée le porter comment ? A la ceinture ? Accrochée à ma taille, ça faisait cool. Une sorte de style bad girl. Je le coinçais sous la ceinture en suivant mon instructrice, assez fière de l’apparence que ça me donnait.

Minute, si un coup partait ? J’avais enclenché la sécurité au moins ? La vache, une balle dans les précieuses, ce n’était pas spécialement enviable. Du coup, je le retirai dans la précipitation, décidant de le garder à la main. Ouf, Lucie ne semblait pas avoir remarqué, trop occupée à noter les noms que je citai.
Trafiquants d’armes, drogues, même quelques esclavagistes, je balançai toute la racaille qui me passait par la tête. Et surtout ceux m’ayant chié dans les bottes. Autant faire d’une pierre, deux coups. Nous entrâmes dans ce qui ressemblait à un stand de tir, où je ne manquai pas de sursauter lorsqu’elle fit feu avec son arme énorme. Je crois que je ne m’habituerai jamais à ce boucan.

"J’vais prendre un casque parce que j’vais devenir sourde avant la fin de la journée sinon."

Saisissant un casque pour les oreilles, je l’écoutai m’expliquer la bonne position à adopter pour le rythme. J’observai un peu plus attentivement son corps. Pour le besoin de l’exercice bien entendu, non pas parce que ça lui donne une allure sympa. Enfin bref, j’essayai d’imiter maladroitement la même posture même si c’était loin d’être glorieux par rapport à elle.
Pourtant, je fis réellement de mon mieux. Honnêtement, c’était bien la première fois que l’on essayait de m’apprendre quelque chose alors même si, au départ, je fus légèrement septique, je pris l’exercice au sérieux. Je vidais mon esprit pour mieux me concentrer, oubliant tout le reste pour réellement m’appliquer. Bon, même en étant à fond, ce n’était pas spectaculaire.

Lucie fut obligé de me corriger souvent sur ma manière de me positionner et je loupai quand même un sacré paquet de fois la cible. Mais au bout d’un moment, je parvins tout de même à réussir plusieurs séries de tirs corrects. Enfin je suppose que placer la moitié des balles dans les centres des cibles, ce n’était pas si mal, non ? J’en sais rien en fin de compte, mais le temps avait filé sans que je ne m'en aperçoive.

"Ok, je commence à avoir mal au poignet. C’était comment ? Tu peux dire que c’est naze, j’vais pas me vexer. De toute façon, je m’en doutais."

Au final, il me semblait avoir au moins placé près des trois quart des balles à côté. Franchement, ça m’était un peu égal. J’avais pris du plaisir à apprendre quelque chose pour la première fois, et je crois bien avoir été une élève plutôt attentive pour le coup. En tout cas, sans râler, c’est déjà bien.

"C’était sympa de m’apprendre ça en tout cas, j’sais même pas combien de temps on est resté à faire ça, j’ai zappé l’heure."

Reposant le casque à sa place, je me grattai la tignasse machinalement. J’étais bien évidemment sincère, l’exercice m’avait bien plu.

"Prochaine fois, je t’apprendrai à faire des vannes, pas des trucs un peu bizarres à base de meurtres."

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 29 mardi 26 décembre 2017, 18:51:42

- En gros, ça va faire une petite heure qu'on est là. T'as de la chance, aujourd'hui je ne bosses pas cette après-midi. On va pouvoir rentrer plus tôt. Mais clairement, j'ai vraiment du boulot avec toi. Je vais pas te juger sur ton manque de compétence, tu n'as pas un cursus militaire. Mais pour une première fois, c'est pas si mauvais... Reste qu'on a beaucoup, mais alors beaucoup de travail pour te faire toucher quelqu'un du premier coup.

Cependant, je lui tapotais la tête. Je la regardais avec un air absolument neutre lorsqu'elle m'annonça qu'elle allait m'apprendre à faire des blagues. Je faisais très bien l'air neutre, quasi blasé. Je m'étais entraînée durant des années pour parfaire cet air. Parfois, une simple expression faciale valait mieux qu'un long discours. Je communiquais beaucoup avec mon visage. Il fallait juste me comprendre. Mais pour ceux qui me connaissaient, la lecture de mon visage n'était pas quelque chose de difficile, bien au contraire. Ils pouvaient presque lire en moi comme dans un livre ouvert.

- Tiens, on va rigoler un bon coup. Je me mettais derrière elle, lui prenait son arme et lui mit la mienne entre les mains. Avec la sécurité bien entendu. Je rangeais la sienne à ma ceinture et entourait ses mains avec les miennes. - Tu vas comprendre pourquoi je t'interdis de toucher un truc pareil. Je lui remis son casque sur la tête pour lui éviter de devenir sourde avec un tel machin aussi près de ses oreilles. Sortant la sécurité, je la laissais faire en gardant bien ses mains dans les miennes, pour éviter qu'elle se prenne l'arme en pleine tronche. La laissant tirer, je faisais ce que je pouvais pour compenser le recul qu'elle allait subir. Lui prenant ensuite des mains, je lui tapotais une nouvelle fois la tête. - Un jour tu pourras tirer avec ça. Mais là, c'est pas pour tout de suite.

Nous retournions dans mon bureau car j'avais encore quelques petites choses à régler. Notamment encore une ou deux tâches administratives à son sujet. Mais cela allait être rapide. Pour ce genre de choses, du moins, j'allais relativement vite. J'écrivais très vite, mais assez bien. Du moins, pour quelqu'un qui pouvait déchiffrer mon écriture. Elle était relativement complexe graphiquement parlant, mais c'était encore pire lorsque j'écrivais en Enochien. Enfin terminé. Maintenant il me restait moins d'une heure et je pouvais rentrer chez moi avec elle.


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