Despina regardait à travers les feuillages, elle avait repéré un serpent, et essayait de l'attirer vers elle, par la force de son regard marine, il commençait à s'approcher quand elle sentit Arès collé à elle, son souffle sur sa peau, la peau de la déesse était brûlante, elle ne craignait pas le glacial de l'eau, petit héritage de son père. Sentant les mains glacées de Arès sur ses épaules, elle comprit que lui la craignait, cette température. Il apparut tout à coup face à elle, elle ne bougea pas, se contentant de l'observer, il l'observait, et pas que le visage, ses yeux étaient fixés bien plus bas, sur son corps nu. Il s'éloigna vers le centre de la marre, l'eau devait y être des plus froides, ce qui fit sourire Despina.
Elle le regardait tendre les bras comme elle l'avait fait, elle ne s'avança pas, malgré sa phrase plus qu'aguicheuse, elle le regarda, essayant de prendre un air hautain. Mais elle échoua et éclata de rire, tout en l'observant baisser les bras. Alors, elle plongea telle une sirène et vint tourner autour de lui, ne lui indiquant pas où est-ce qu'elle sortirait de l'eau, elle tournait, le frôlant doucement. Elle allait se faire désirer, cela était garanti, même si son oncle la faisait craquer, elle n'allait pas tomber dans ses filets si facilement. Elle pensa à Hades qui tomba dans ceux d'un simple humaine et voulut en faire sa femme, délaissant Perséphone, sa demi-sœur, elle n'était pas si naïve. Alors elle sortit la tête de l'eau, les cheveux en arrière, les yeux encore plus obscurs, couronnés de turquoise. Elle se posta face à Arès et lui sourit, se rapprochant doucement, puis s'éloignant, et recommençant, jusqu'à venir se coller à lui, lui insufflant un peu de chaleur. Elle se mit à quelques millimètres de ses lèvres et dit, dans un murmure :
"M'aurais-tu prise pour une fille facile peut-être ?"
Puis elle s'éloigna pour nager derrière lui, sur la rive, et caresser la tête d'un crocodile, avec le sourire, elle lui murmura quelque chose à l'oreille et le reptile grogna, quelque secondes plus tard ils avaient déserté les alentours de la marre. Arès et Despina étaient seuls pour de bon cette fois, libres à eux-mêmes, et Despina se rapprocha de lui, près de son visage, attendant de voir si il céderait si facilement, elle en souriait déjà rien que d'y penser.