Un baiser, simple, un autre baiser, moins simple, un autre encore, un vrai baiser. Taya ne voulait pas qu'il s'éloigne d'elle et rompe le contact de ses lèvres et des siennes. Un vrai baiser, elle sentait qu'elle lui donnait envie, que cette envie qu'elle avait, se transférait sur lui. Elle mit ses mains sur son visage et recula jusqu'au lit pour y tomber, tout en l'embrassant. Il devait être surpris de son assurance, Taya, fragile, inconfiante, cette enfant qui avait la phobie du sexe masculin, était en train d'attirer son propre oncle-frère dans ses filets. Et elle n'avait aucune crainte, elle savait qu'il ne lui ferait aucun mal, elle l'amait, elle confiait en lui. Tout à coup elle quitta ses lèvres et le poussa un peu, pour prendre quelques secondes de réflexion. 16 ans, elle sentait ses hormones bouilloner en elle, la question qu'elle se posait était de savoir si Kamui avait une femme, elle ne voulait pas lui attirer des ennuis, elle l'amait trop pour ça.
Comme si de rien n'était, elle s'assit au fond du lit, les genoux repliés, avec une sourire forcé, puis elle chercha dans sa tête comment engager la conversation, comment lui demander s'il avait une femme, comment savoir si elle pouvait l'aimer, et même faire l'amour avec lui, sans lui créer de soucis. Elle le voulait, elle le désirait, sa première fois, sa réelle première fois, celle voulue et celle d'amour, elle la voulait avec lui, mais si cela était impossible, elle comprendrait. Elle se lança, toujours avec le même sourire forcé :
"Alors tonton, que deviens tu ? Une femme, des enfants ?"
Son sourire était hypocrite et elle sentait ses hormones la pousser vers lui, elle attendait sa réponse pour pouvoir à nouveau oser une autre action, vraiment, elle craignait qu'il la repousse, fixant les limites de la famille, de cet amour qu'elle éprouvait pour lui. C'est comme si c'était son père, son frère, son oncle, son premier amour, il était tout pour elle, s'il n'était pas là, elle serait seule, et l'aide de sa famille n'était pas à envisager. Quelle bande d'hypocrites, pourquoi faire des enfants pour les délaisser. Alors elle pensa dans sa tête qu'elle aimait Kamui, mais sa pensée lui échappa :
"Kamui, je t'aime."
Elle vint plaquer sa main sur sa bouche, comme si elle essayait de retenir les mots qui s'étaient déjà échappé pour cheminer vers les oreilles de son frère.