Mélinda fronça les sourcils, en signe évident de désapprobation. Il était facile de comprendre qu’elle n’était pas le genre de personnes qui aimaient qu’on lui refuse quoi que ce soit, surtout un mets aussi délicieux que l’hymen d’une jeune fille. Têtue, Akemi insistait, mais elle était comme une paire de deux face à un flush royal sur la table. Que pouvait-elle sincèrement espérer faire ? Jusqu’à quel point pensait-elle pouvoir sérieusement lui résister ? Si Mélinda s’y mettait sérieusement, elle savait qu’Akemi lui mangerait dans la main, et que son caractère buté s’effondrerait comme neige au soleil. Tout ça ne faisait pas vraiment doute à ses yeux, mais… Curieusement, la vampire n’avait pas envie de trop forcer Akemi. Elle n’aurait pas su dire pourquoi, et ce manque d’audace la surprit même un peu, l’amenant à redresser le visage, une lueur interrogative dans les prunelles de ses yeux.
« Hmmm… Certes, tu n’es pas mon esclave, mais… Cassandra l’est. »
Cassandra rougit un peu, en se mordillant les lèvres, et baissa respectueusement la tête. Mélinda, elle, se redressa donc, se mettant à califourchon, et caressa avec la main le visage de Cassandra, sentant sa délicieuse rougeur. La bunny girl rougissait de honte et d’excitation, se mordillant les lèvres. Elle avait sans doute envie, elle aussi, d’être la première fois d’Akemi, mais, d’un autre côté, elle ne pouvait pas aller contre les ordres de sa Maîtresse. Alors, oui, Akemi n’était pas encore son esclave, mais… Était-ce si problématique que ça ?
Mélinda reprit rapidement en précisant le fond de sa pensée :
« Ceci signifie qu’elle a fait le choix de m’obéir, que ce soit en matière sexuelle, ou en n’importe quelle autre matière. Alors, tu es aussi libre de te refuser à moi que je suis libre de lui ordonner de ne pas te faire l’amour. Tu es une exception à ma règle, Akemi, car je n’accepte normalement jamais personne dans mon manoir en-dehors que des personnes dont je sais qu’elles ne viendront pas briser l’harmonie de notre communauté par leur ego mal placé, et leurs caprices futiles. »
Honnêtement, quelle différence y avait-il, à ce que ce soit Cassandra qui la prenne, plutôt que Mélinda ? Aucune, du point de vue d’Akemi ! Ce serait même mieux venant de Mélinda, qui était plus habituée, et, comme Cassandra était là, le symbolisme de la première fois n’était pas, à ses yeux, particulièrement entaché par quoi que ce soit d’infamant ou d’irrespectueux. Et puis, au-delà de ça, il y avait tout simplement le fait qu’Akemi avait l’esprit de contestation en soi, et ne cessait de remettre en cause l’autorité de Mélinda, ce dont elle avait particulièrement horreur, encore plus venant d’une simple humaine, créature qui, aux yeux de Mélinda, n’avait que pour seule et unique fonction d’obéir aux vampires.
Dans ce genre de situations, Mélinda avait tendance à monter en épingle toute seule, et c’était précisément ce qui se passait, le désir qu’elle ressentait laissant place à une sorte de profonde irritation. La repousser, d’un point de vue sexuel, c’était pour elle une forme d’humiliation, inacceptable en tant que telle, et encore plus venant d’une simple humaine.
« En réalité, je suis à deux doigts de t’envoyer fissa hors de mon manoir, et de m’assurer que tu n’y remettes plus jamais les pieds.
- Maîtresse… »
Mélinda tourna brusquement la tête vers Cassandra, toujours autant agacée.
« Quoi ?! Depuis qu’elle est ici, cette petite dinde ne fait que critiquer, et remettre ma personne en doute ! Nobori pensait bien faire en t’invitant ici, Akemi, mais, dès que je t’ai vu, j’ai senti que le courant ne passerait pas. Cette fille ne sait que critiquer tout ce qu’elle voit, et son joli cul ne lui permet pas non plus tout ! »
Après tout, dès qu’elle avait vu Akemi, la première réaction de cette dernière n’avait même pas été de dire que la bibliothèque de Mélinda était impressionnante, grande, riche, mais qu’elle comprenait surtout des « arnaques ». Mélinda avait temporisé sur le coup, mais, voir qu’Akemi continuait encore à rechigner, alors qu’elles étaient sur le point de faire l’amour, pour des motifs qui lui semblaient totalement absurdes (le pouvoir de l’amitié n’avait jamais vraiment marché chez Mélinda), avait achevé d’épuiser ses réserves de patience.
Elle se redressa alors, et bondit sur le sol, sa décision finalement faite.
« Enfourne cette truie si tu le veux, Cassandra, puisque c’est ton amie, et que je ne veux pas briser ce lien. »
C’était une conclusion surprise, mais Mélinda n’avait pas encore fini, car, tout en se dirigeant vers la porte, elle tourna sa tête, et lâcha quelques ultimes mots :
« Quand je reviendrais, je veux qu’elle ait foutu le camp d’ici. »