ALICE KORVANDER
Samara avait toutes les raisons d’être inquiète, en réalité. Le Chaos... Alice en avait entendu parler, et l’avait lu dans de nombreux ouvrages. C’était une force fondamentale maléfique. Ce n’était pas le genre d’Alice de juger les amis de Mélinda, mais, si ces amis fricotaient avec le Chaos, peut-être faudrait-il qu’elle s’en mêle. On ne disait pas juste de se méfier du Chaos. Il fallait le fuir impérativement, car beaucoup de mages affirmaient que le simple contact avec les forces du Chaos vous corrompait de l’intérieur, noircissant votre âme, amplifiant vos défauts, et développant votre folie. Alice avait donc toutes les raisons du monde d’être inquiète, surtout en voyant cet individu de plus près.
*
Il n’est pas juste laid, il est aussi... Ignoble.*
Qu’Alice ne vomisse pas devant cette vision de cauchemar relevait du prodige. Elle sentait son estomac se retourner devant ce corps immense, massif, noir, mais ce visage... Était-il possible d’avoir un visage aussi laid ? Moitié « homme », moitié robot, si tant est que cette face puisse être qualifiée d’humaine. Un visage marron, bouffi, délavé, entouré d’implants et de tuyaux... Non, en réalité, Alice n’avait guère envie de savoir comment ce type avait pu faire pour finir dans son armure, ni même connaître son passé. Le Chaos ne faisait pas que corrompre votre esprit, il avait aussi des répercussions physiques... Et elles étaient notables chez cet individu.
Alice s’était approchée pour voir si cet individu était bien corrompu par le Chaos... Et, indéniablement, il l’était. L’homme indiqua que ses amies n’avaient pas l’air de trop l’aimer, et Alice rougit légèrement, se mordillant les lèvres.
*
Honnêtement, je ne peux pas trop leur en vouloir...*
Si Tywill, son père, avait été ici, il aurait probablement hurlé au scandale en voyant un agent du Chaos ici, lui qui avait combattu, avec les dragons dorés, des nécropoles versées aux Dieux Noirs. Le Dragon d’Or de Sylvandell était un représentant de Batrok, le Dieu des Dragons, une divinité de l’Ordre qui était très appréciée des elfes, le premier Dragon d’Or, qui repoussa les cohortes du Chaos en des temps immémoriaux. Batrok combattit pendant des siècles les forces du Chaos, à une époque où le monde se remettait à peine des ravages du Grand Conflit. Sa force inégalable, son intransigeance pour la moindre forme de corruption, redonna aux elfes et aux nains la foi. Guerrier suprême, il livra son ultime combat contre un Grand Immonde de Nurgle, adversaire surpuissant, capable de dominer des armées entières tant il était puissant. Ce combat fut si violent que Batrok en impressionna les Dieux. En mourant, il dépassa son statut de mortel, devenant un Dieu, qui, depuis lors, inspire la foi et l’âme des dragons d’or, comme ceux de Sylvandell.
Alice ne savait tout simplement pas quoi dire, quand une serveuse approcha... Du moins, c’est ce qu’Alice pensa de prime abord. Une personne avec des cheveux verts, une silhouette androgyne, et qui semblait rougir en regardant la Princesse, demandant s’ils souhaitaient des collations.
«
Euh... Eh bien, oui, merci... »
Elle lui fit un sourire légèrement contrit, puis attrapa le verre, et regarda ensuite Ariman, essayant de surmonter cette impression de dégoût qui la traversait devant ce corps horrible et défiguré.
«
Vous savez... Samara a raison de se méfier de vous, vous n’inspirez pas vraiment confiance. Quant à moi... Sylvandell sert Batrok, vous savez. Alors... Le simple fait de parler à un agent du Chaos, de ma part, pourrait être considéré comme un crime de haute trahison. »
Servir Batrok se faisait de manière absolue, et, dans ce culte ancestral, toute forme de compromission était proscrite. Alice se pinça donc les lèvres, mal à l’aise, et constata que la serveuse avait du mal à partir, restant à proximité. La tête blonde n’avait toujours pas réalisé qu’il s’agissait d’un homme, mais, estimant qu’elle n’avait plus grand-chose à dire à Ariman, dont elle se méfiait, elle préféra se retourner vers elle.
«
Eh bien, vous allez bien ? -
Euh... O-Oui-oui... »
Alice fronça lentement les sourcils. S’éloigner ainsi de l’homme était un peu malpoli, mais elle s’en était justifiée. Sa foi n’était pas quelque chose qu’elle prenait à la légère.
MÉLINDA WARREN
Les deux filles étaient doucement en train de jouer avec elle. La pauvre serveuse était prisonnière, et, ne pouvant plus fuir, admit alors vouloir coucher avec elles. C’était tout ce que Mélinda voulait entendre, et son nez se frotta contre celui de la maid, ses lèvres se rapprochent doucement des siennes. Un fin baiser alla ensuite se poser sur ses lèvres, et sa main se crispa contre les cheveux de la femme, l’autre remontant pour se retirer de son bassin, se posant sur ses hanches. Leurs lèvres se collèrent ensemble, dans un tendre et fin baiser. Les mains de Vanillia, elles, descendirent également sur les hanches de la femme, et massèrent tendrement ses fesses, tandis qu’elle léchait son cou, mordillant tendrement sa peau. Les deux femmes étaient terribles toutes les deux, car elles se comprenaient mutuellement, se partageant les mêmes envies... Et, pendant que la queue de Vanillia heurtait le dos de la femme, la queue de Mélinda apparut également, et caressa, elle, le devant du corps de Karuta.
Au bout d’un moment, Mélinda rompit le baiser. Sa langue s’était enfoncée dans la bouche de la femme, jouant avec la sienne. Elle finit donc par la retirer, et s’écarta alors de la jeune femme.
«
Très bien... Alors, on va te prendre bien fort, toutes les deux. N’est-ce pas, ma chérie ? »
Vanillia se rapprocha de sa femme, et alla l’embrasser tendrement, sentant, comme sa femme, leurs sexes en érection. Deux belles femmes, terriblement perverses, faites pour s’entendre, surtout quand elles chassaient en duo, comme en ce moment.
«
Oui... Elle n’a plus qu’à nous conduire à une chambre, et je m’occuperai de son petit cul... »
Un choix qui ne surprenait guère Mélinda ; sa femme avait toujours préféré les rapports anaux.
MIRANDA FORGE
Tourner le dos à ce géant de muscle et de stupre était sans aucun doute assez imprudent, mais c’était la stratégie de Miranda. Elle voulait amener Sharlie à se rapprocher, et, si elle n’avait pas été plus loin, c’était surtout parce qu’elle savait que la femme lui reprochait ce qu’elle lui avait fait. Miranda laissait donc à Sharlie le soin d’agir, en espérant que cette dernière la suivrait... Et, fort heureusement, c’est ce que Sharlie finit par faire. Dans son dos, la PDG put sentir sa verge, et en ferma les yeux, se mordillant les lèvres en savourant la présence de cette grosse queue.
Sharlie était là, dans son dos, et la provoquait à son tour, lui disant qu’elle avait peur, peur de se faire méchamment déboîter, et que c’était pour ça qu’elle filait. Lui tournant le dos, Miranda souriait doucement, laissant sa « fille » continuer à lui parler, avant de se retourner à nouveau.
«
Tu te crois irrésistible, hein ? Ma ‘‘fierté mal placée’’... Tu m’amuses, Sharlie. Tu es bien mal placée, en réalité, pour critiquer la fierté des autres. Et... Pourquoi ne serais-je pas fière, d’ailleurs ? Quand je vois une telle création, devrais-je en ressentir de la honte ? Je suis fière de ce que je suis, car j’ai créé plein de merveilles, dont tu fais partie. »
Les hormones de Sharlie étaient particulièrement intenses, du fait de son abstinence sexuelle. Trois jours sans le moindre rapport... Pour elle, ça devait être une vraie torture, en effet.
«
Les phéromones que ton corps émet ne m’atteignent pas, pour ta gouverne, précisa Miranda.
J’y suis immunisée. »
Ce n’était pas une immunité naturelle, évidemment, mais tout ce qui était Sharlie émanait de GeoWeapon Corp. Ce n’était pas sa propre création qui allait la perturber, et Miranda recevait régulièrement des injections et des traitements destinés à la protéger de toute forme de manipulation indésirable, notamment chimique. Et l’attirance sexuelle n’avait rien d’incompréhensible, ce n’était qu’une question d’attirance et de réactions chimiques dans le corps.
Miranda se tenait donc face à elle, et tendit sa main, venant caresser sa verge.
«
Mais je suis disposée à fêter nos retrouvailles comme il se doit... Et je dirais même avoir très envie de goûter à ta magnifique queue... »
SAMARA
Le Chaos... Ce n’était pas clairement pas quelque chose que Samara aimait croiser. Elle avait toutes les raisons de se méfier de ces gens, et, tout en s’éloignant d’Ariman, elle restait encore méfiante. Ainsi, même quand Evangeline lui parla de son art magique, le regard de l’Archimage oscillait fréquemment vers Ariman. La Princesse héritière de Sylvandell, Alice Korvander, s’était rapprochée de lui. Elle reporta ensuite son attention sur Evangeline, qui lui expliqua notamment avoir une Mélinda en poupée.
*
Oh, sérieusement ?*
Visiblement, Evangeline avait l’air de beaucoup l’apprécier, sa petite Mélinda. Elle tirait sa magie du Néant, et était capable, à partir de cette zone, si Samara avait bien compris, d’animer des poupées. Elle devait sûrement récupérer des âmes depuis le Néant, une sorte de zone-tampon au sein de la magie, un peu similaire au Chaos. Evangeline avait aussi le pouvoir de transformer un corps en poupée, ce qui était également surprenant.
«
Je vois... Vous avez des pouvoirs fascinants. »
Curieusement, l’exposé de ces pouvoirs rappelait à Samara ces expériences alchimistes sur les Homoncules, des êtres purement artificiels. Evangeline ne créait pas vraiment des Homoncules, mais ses talents, indéniablement, s’en rapprochaient. Samara aurait bien aimé en savoir plus, mais sentit que cette femme ne lui en dirait guère plus. Elle contrôlait le secret de ses pouvoirs, et Samara s’inquiétait pour Alice.
L’Archimage la remercia donc, et s’excusa rapidement, se rapprochant d’Alice, et vit que cette dernière était avec un serveur. Elle sentit rapidement l’érection de l’homme, contrebalançant l’aura sombre émanant du serviteur du Chaos.
*
Je n’aime vraiment pas ça...*