Dans une
superbe tenue noire et moulante en cuir, Madelyne était là, assise dans le fauteuil du salon de sa suite. C’était la suite
Kōgon, autrement dit la suite impériale du
Grand Hotel de Seikusu, l’un des plus luxueux hôtels de la ville. Un hôtel où Madelyne s’était installée, le temps de mener ses investigations sur Nathaniel Essex, son « créateur »... Même si l’idée de voir en lui son père procurait à la
Goblin Queen une sainte horreur. Il était néanmoins l’homme responsable de son existence, celle d’une femme créée comme étant le clone d’une autre femme. Madelyne Pryor, simple fac-similé de Jean Grey, l’hôte du Phénix, la fameuse Marvel Girl... Une femme maintenant morte corps et âme, contrairement à Madelyne, qui, grâce à sa maîtrise de la magie noire, avait réussi à réanimer son corps, et à en reprendre le contrôle, après avoir passé plusieurs années en Enfer.
Pour autant, et même si elle bénéficiait d’une nouvelle vie, la puissante femme n’avait toujours pas oublié son passé. Scott, son ancien mari, qui avait choisi de l’abandonner pour rejoindre la version d’origine. Si elle avait envisagé de se venger de lui, le fait de savoir que Jean était définitivement morte avait procuré en elle une joie féroce. Elle estimait que Scott avait, pour le moment, assez souffert...
Pour le moment. En effet, pour l’heure, la priorité de Maddie, c’était de retrouver l’homme qui lui avait volé son enfant, qui l’avait manipulé depuis le début, implantant en elle les souvenirs de Jean Grey : Mister Sinistre. Ce scientifique fou, adepte des manipulations génétiques et du
stalking, pour reprendre une expression usitée, était ici, quelque part, à Seikusu. Connaissant sa passion pour les enfants, Madelyne s’était rapprochée des orphelinats, des crèches, et des écoles maternelles, mais elle savait combien Essex était doué pour dissimuler ses traces.
*
Mais je le retrouverais, ce n’est qu’une question de temps...*
Et ensuite ? Depuis les Enfers, elle savait que son fils, Nathan, se faisait maintenant appeler Cable, et était un voyageur temporel et dimensionnel, qui était plus vieux qu’elle. Et puis, elle ne tenait pas spécialement à le revoir. Elle avait voulu le tuer, après tout, dans un accès de démence qu’elle cherchait à minimiser. Et puis, avant d’être Madelyne Pryor, elle était, surtout, la Reine Noire, la Maîtresse des Gobelins, ces créatures de N’astirth que Madelyne lui avait pris sans lui demander son consentement.
Là, dans sa suite, elle buvait un verre de vin, tandis que, devant elle, deux femmes léchaient ses pieds. Deux
délicieuses adolescentes habillées en maid, et qui, avec une légère persuasion télépathique, avaient rapidement su voir en Madelyne leur souveraine légitime, et léchaient donc ses bottes.
Le sexe faisait partie de ces choses que Madelyne avait appris à aimer en Enfer, et sa suite en était un vibrant hommage. Outre les deux maids, une femme dansait devant elle,
dans une tenue des plus sensuelles, lui offrant une danse particulièrement exquise. Et, à côté d’elle, une
bunny girl faisait office de serveuse et de masseuse.
Enfin, tout autour de la suite, et même dans le couloir, les redoutables Gobelins de Madelyne montaient la garde.
«
Masse-moi les épaules, Andréa. »
Elle ignorait le nom réel de la
bunny girl, alors elle l’appelait comme elle voulait. Madelyne n’avait pas peur d’user de ses pouvoirs, ce qui faisait que ses esclaves étaient heureuses de la servir. Un sourire ravi se dessina donc sur les lèvres d’Andréa, qui se glissa dans le dos de sa Reine, et entreprit de lui masser les épaules. L’utilisation de tels pouvoirs faisait toutefois que d’autres télépathes pouvaient la sentir... Mais tout cela ne l’effrayait guère.
Madelyne était la
Goblin Queen, après tout.