Toute cette réunion de
Spiders avait de quoi donner le vertige ! Madame Web était en train de former une fantastique équipe, mais, face à la menace qui se présentait à eux, il valait mieux regrouper des troupes. Cindy s’interrogea alors sur le Peter de cette dimension, et Miguel hocha la tête.
«
On… -
Madame Web tient impérativement à ce qu’on aille le chercher, même si je n’en vois pas l’utilité. »
Une voix forte et grave venait de résonner. Cindy devrait sûrement reconnaître ce timbre de voix, car il ressemblait beaucoup à
son Peter, mais… En plus sombre, en plus fort. Les autres
Spiders, de fait, froncèrent lentement les sourcils, comme si l’atmosphère très apaisée venait de s’assombrir d’un seul coup. Un
Spider très particulier venait d’arriver :
Superior Spider-Man ! Il croisa les bras en dévisageant Cindy derrière son masque. Sans déclencher le sens de l’araignée, sa présence n’apaisait pas les tensions naissantes.
«
C’est moi qui devrais être votre leader, pas cet incompétent ! -
Jamais je ne te reconnaîtrais comme leader, Otto ! -
Vous n’avez pas le cran de faire ce qu’il faut faire, rétorqua Octopus.
On ne peut pas traiter les Inheritors comme des vilains classiques, c’est aussi simple que ça. Fort heureusement, je vous sauverai bientôt tous grâce à mon intellect et aux armes que je suis en train de préparer. »
Seul Peter-Noir resta silencieux.
Superior, ainsi qu’il s’appelait, était un
Spider très particulier. Il y a quelques mois, Peter avait été victime d’un piège tendu par un Octopus cadavérique, au corps ravagé et moribond. Octopus avait interchangé leurs corps, prenant possession de celui de Peter, pendant que Peter, coincé dans le corps mourant d’Octopus, était mort. Otto s’était alors doté d’un nouveau costume, flambant neuf, avec quatre pattes arachnéennes supplémentaires, et s’état fait appeler «
Superior Spider-Man », pour marquer sa supériorité par rapport à celle de Peter.
Les évènements ne s’étaient pas très bien passés pour lui à terme. Il avait développé une armée de drones et de robots pour sécuriser New York, mais toute sa technologie s’était retournée contre lui quand le Bouffon Vert était revenu à la vie. Norman Osborn avait mis New York à feu et à sang, contraignant les
Avengers à devoir intervenir, pendant que la ville sombrait dans le chaos, et qu’Octopus, totalement largué, avait fini par redonner le contrôle de son corps à Peter. Mais, pendant la période où Otto avait endossé le costume, il s’était retrouvé à un moment impliqué dans l’explosion d’une usine manipulant une technologie temporelle, et avait été envoyé dans le futur. Dans ce futur, il avait rencontré les
Inheritors, et avait échappé de peu à l’absorption. Il avait refusé de les rejoindre.
Miguel se retourna vers Cindy, et lui expliqua les choses :
«
Nous planifions de retrouver Peter, mais les Inheritors le surveillent. Contrairement à ce que notre ami affirme, il est impératif que nous le retrouvions. Peter est le seul à avoir réussi à vaincre, à deux reprises, un Inheritor. Nous avons définitivement besoin de lui, et le plus tôt sera le mieux. -
Madame Web regroupe des Spiders, mais les Inheritors aussi. Plus nous traînons, et plus leurs rangs grossissent… »
CHRONIQUES DU SPIDER-VERSE
Spider-Punisher
Vendetta
La toile frappa l’homme, et l’envoya valdinguer par la fenêtre du grand bureau, le faisant tomber en contrebas du Chrysler Building. Deux autres hommes armés pointèrent leurs armes sur l’individu, qui bondit en hauteur, et jeta de nouveaux filaments de toile, avant de courir rapidement. D’autres agents de sécurité approchaient depuis une porte latérale, et la toile fusa, saisissant le pied d’une table. L’homme s’en servit comme d’un redoutable projectile. Autour de la pièce cylindrique, il y avait un long couloir avec de grandes baies vitrées. La table métallique défonça l’une de ses vitres, et se brisa sur eux.
« Fils de pute ! » vociféra un garde.
Dans son dos, l’homme sentit son sens d’araignée l’affoler. Un agent pointa sur lui un pistolet, tira. Au même moment, Peter bondit en arrière, s’envolant dans les airs, et un filament de toile saisit le pistolet de l’homme, l’arracha de ses doigts. Peter récupéra le pistolet, qui fila dans sa main, et tira à bout portant, explosant la cervelle du mercenaire, le clouant au sol. Un autre dévala des marches, pointant sur lui un fusil d’assaut, mais Peter bondit à nouveau dans les airs, évitant les balles, et envoya son genou se fracasser sur sa tête, lui brisant le nez ainsi qu’une partie de son crâne, des bouts d’os venant se planter dans la cervelle du tueur.
« OOOSBOOOOOOORN !! hurla Peter. TU VAS PAYER, MISÉRABLE !! »
Au loin, on entendait les sirènes de la police. Le Chrysler Building, siège d’Oscorp, depuis que ce dernier en avait évincé Wilson Fisk, était en état de siège. Plusieurs explosions avaient ravagé sa surface, et l’endroit était un véritable mausolée. Peter était entré de manière tonitruante, en chargeant le rez-de-chaussée, rempli d’ennemis, avec un van rempli d’explosifs volés à un entrepôt d’Oscorp. Norman avait déployé toute une armée. C’était prévisible. À cause de lui, Peter avait perdu sa femme, Gwen Stacy, qu’Osborn avait balancé depuis les hauteurs du pont de Brooklyn en début de soirée.
Dehors, le soleil se levait. Cette nuit avait été ensanglantée. Gwen était morte un 24 Décembre, et la neige avait beau tomber drue, elle peinait à effacer le rouge que Peter avait laissé derrière lui. En une nuit, il avait démantelé l’immense empire criminel d’Osborn, et venait maintenant arracher la tête du serpent.
« OSBOOORN !! MONTRE-MOI, SALE LÂCHE !
- Arrêtez-le, il faut le stopper !
- OSBORN !! »
La grande vitre du bureau, donnant sur l’extérieur, explosa brusquement, et un ricanement se fit entendre, qui déclencha chez Peter une haine incroyable.
« Peter, Peter… J’aurais dû te tuer quand j’en ai eu l’occasion… Pathétique héros.
- Tu vas mourir, Osborn !
- Mais je comprends ta colère. Tu n’en retrouveras jamais une autre comme ta copine, elle était trop bonne pour toi. Si tu savais comme je bandais en la voyant dans sa robe de soirée avec mon bon à rien de fils… Hahahahahahaha !! »
Peter hurla. Il tenait entre les mains un fusil d’assaut équipé d’un lance-grenades, et envoya un projectile. Le Bouffon Vert l’esquiva aisément, tout en tenant entre ses doigts une citrouille explosive, et la jeta droit vers Peter.
Une ultime explosion embrasa le ciel.
Dehors, au loin, par-delà les rives de l’Hudson, on voyait le soleil qui se levait…