Lorsqu'elle rouvrit les yeux, 10 minutes exactement avaient passé.
Ses yeux s'habituèrent rapidement à l'environnement. Elle se trouvait dans une pièce spacieuse où on aurait pu tenir à plusieurs allongés et debout. Jetant un coup d’œil à la ronde, elle ne remarqua aucune décoration spécifique, simplement une porte de fer et des murs lisses et polis. Il n'y avait aucune fenêtre et la porte ne laissait passer aucun espace où un mouche aurait pu se glisser. Sa tentative d'ouvrir la porte manuellement fut évidemment un véritable échec.
Elle était enfermée.
Aucun moyen potentiel de sortir. Fenêtre, porte, mur épais, lumière artificielle qui l'empêchait de savoir si il faisait jour ou nuit. La température était agréable, le lieu était donc prévu pour recevoir des humains captifs, et rien d'autre. Pas d'instrument de torture – qu'il aurait cependant été amusant à observer, peut-être moins à tester – pas de lit où s'allonger non plus.
Cependant, il y avait trois caméras. Elles ne laissaient aucun espace mort et étaient munies d'une petite diode verte clignotante qui prouvait qu'elle tournaient à l'instant.
Satané lumière verte.
Si elle savait faire une chose, cependant, c'était désactiver des caméras comme celles-ci.
Même si c'était à priori absolument inutile puisque la personne résidant ici était déjà au courant de son intrusion, elle n'avait rien d'autre à faire pour l'instant.
Elle tira sa robe noire volante du sac qu'elle avait emmené, et la lança sur un des globe voyeur. Espérant que cela suffirait, elle se plaça dans un coin mort et emprunta ses jambes à la girafe pour atteindre la deuxième caméra située un peu en hauteur. Ses doigts experts s'insinuèrent dans l'appareil et trifouillèrent dans les fils qui s'y trouvaient. Attrapant enfin celui qu'elle cherchait, elle tira dessus de toutes ses forces et l'appareil eut un sursaut sonore avant de s'éteindre doucement.
Elle ré-itéra l'opération pour les deux autres caméras, récupéra sa robe et l'enfila doucement ; ne portant sur elle rien d'autre qu'une culotte en dentelles.
Enfin, elle chercha des yeux le coin le plus attirant. Elle eut un sourire et s'assit dans le coin de gauche, tellement plus favorable à son avis que celui de droit.
Étrangement, c'est au moment où elle s'assit calmement que le filet revint.
Elle qui avait cru que la pièce était totalement hermétique, elle s'était apparemment bien trompée.
Comment cela était-il possible ? Elle venait de désactiver les caméras de la manière la plus naturelle qui soit, et c'était seulement maintenant que le filet se ré-activait ?
Elle n'eut pas le temps de s'écarter, ce qui n'aurait d'ailleurs pas servit à grand chose. Alors, prisonnière d'un filet à la consistance plus qu'étrange, elle attendit, ne pouvant rien faire d'autre. Elle tenta bien de se transformer mais le filet l'en empêchait. Entourant de ses longs bras ses jambes avant, perdue dans ses pensées, sa main se perdit dans un boucle rougeoyante, l'entortillant autour de son index, l'air absent.
Cela faisait peut-être une vingtaine de minutes qu'elle attendait dans cette position, avant que la porte ne s'ouvre dans un déclic artificiel. Même l'ouverture de la porte semblait gérée par un ordinateur à distance. Il faudrait sûrement que la jeune femme se renseigne un peu plus sur ce genre de technologie qui ne cessait de l'étonner.
Continuant l'observation du filet qu'elle avait commencé d'entreprendre quelques temps avant, les paroles de la personne qui venait de rentrer lui passèrent comme une bruine sur le cerveau, la dérangeant dans son activité. Alors elle seulement elle leva la tête, légèrement agacée.
Changement de centre d’attention.
Il s'agissait d'une femme ayant une bonne trentaine, perchée sur de magnifique talons noirs. Ses cheveux noisette étaient attachés dans un simple chignon dont sa mère aurait rêvé, et son visage parfaitement dessiné portait des lunettes sobres à la monture sombre.
Dans l'esprit de Jo, elle n'avait pas l'air très humaine. Mais on ne pouvait nier qu'elle était belle.
Que vient-elle faire ici ? Se questionna la jeune femme, comme si la réponse n'était pas évidente.
-Do you undertsand what i say ? Elle cligna un instant des yeux. Joana parlait plusieurs langue : tout d'abord le russe, sa langue maternelle, puis le japonnais qu'elle avait apprit du fait de son emplacement géographique et des clients qui fréquentaient la maison close. Elle parlait aussi l'anglais que sa mère lui avait apprit. Cependant, ses mots étaient toujours saupoudrés d'un léger accent russe, comme si elle ne pouvait pas l'oublier.
Elle n'avait pas tiqué au japonnais, trop occupée à détailler la femme. Elle dit donc dans la langue nipponne :
-Êtes-vous vraiment une sorcière ?Pour l'instant, le reste l'importait peu.
Il se trouve que l'action ne se passe pas dans une pièce à part mais bien dans le salon. Du coup ça ne concorde plus avec le reste du rp... o/