Le vent roulait sur ses ailes, se frottait à elle, la soulevait et la portait avec tout l'amour du monde.
Plus vite ! Mais plus vite, BORDEL !
Ainsi s’évertuait-elle joyeusement, avec sa force d'oiseau, à aller vers l'avant et à toucher le ciel. Mais il s'enfuyait à la dérobée et la distance paraissait ne jamais se réduire. C'était si bon que son cœur bondit et que si elle avait pu sourire, le monde entier aurait vu la blancheur de ses dents.
Elle était née dans la ville de Vladivostok, Russie, Asie, tendre Terre. Son enfance fut baignée dans le bleu d'une mer glacée, le délicieux parfum de la rose séchée et des draps bouillants. L'air du port et les mouettes lui fonçaient dessus, et la maison close accueillait avec toujours plus d'entrain. Oui, telle avait été son enfance, heureuse et libre.
Sa mère lui avait toujours dit : «
Ton père était un loup. Oui, chérie, un LOUP, un vrai de vrai. Et à chaque fois que je le rencontrais, il rugissait comme un lion. ». Jo secouait alors la tête et lui répondait, perdue : «
Mais dans ce cas, c'était un loup, ou bien un lion ?» Voyant que sa mère ne répondait pas, elle insistait, disant des vérités qu'il n'était plus à démontrer. «
Dans tous les cas, on ne peut pas être les deux à la fois. Mamaaaan ! » Et Maman, absente un moment, revenait à la réalité et demandait de sa voix douce «
Qu'y a-t-il, ma chérie ? ».
La patronne de la maison close, Willy, lui avait de nombreuses fois proposé une place dans sa maison de plaisir. Après tout, Maman y travaillait bien et ne se plaignait jamais ; de plus, elle vivait assez bien et gagnait largement pour deux. Maman, la grande et svelte blonde aux yeux bleus, avec son sourire éclatant, ses mains chaudes et ses bras tendres. Elle sentait la rose séchée et par le fait, Jo portait sur elle la même odeur. Alors, qui ne voudrait pas lui ressembler ? Qui donc ?
Elle était ici chez elle et, à l'âge de 16 ans débuta son apprentissage en temps que fille de joie. Elle se rendit bien vite compte que ce n'était pas aussi facile qu'elle ne l'avait espéré.
La ville se dessinait, sortant du ciel brumeux. Une longue tour se profilait à l’horizon. L'oiseau se posa doucement sur le toit d'un immeuble. Dans ses petits poumons passa l'air impur de la cité, et l'animal poussa un cri de ravissement. Jo avait toujours aimé les villes.
Elle n'était jamais sortie de la ville de Vladivostok. De tout temps, elle en connaissait la moindre ruelle, les quais du port marchant et le cri vigoureux de l'air de la mer.
Sa première année en temps que prostituée ne se déroula pas comme prévu.
Maman été tombée malade, et les hommes ne la traitaient pas toujours correctement. Certains la volaient, certains la battaient parfois. Elle détestait cela. Comment Maman pouvait-elle le supporter si facilement ?
C'était le chaos, c'était le carnage ; c'était le cœur en miette. C'était les pleurs la nuit, et c'était le début de ses dons.
L'oiseau s'ébroua. Le long voyage l'avait à la fois tonifié et engourdi.
Il s'approcha doucement du bord de l'immeuble, observant l'altitude à laquelle il se trouvait. Le plongeon était si tentant qu'il ne put s'en empêcher, il s'élança dans un cri de joie muette.
Enfin, il se posa sur le rebord d'une fenêtre à demi-ouverte. En espérant que le logement serait vide, l'oiseau prit une grande inspiration et se transforma en mouche.
La première fois que ses dons apparurent, Jo n'était pas exactement seule. Le client, un homme d'une cinquantaine d'années mais qui était toujours vigoureux, se douchait dans la pièce d'à côté. Cela avait été dur. Il l'avait malmené, n'ayant aucun égard, comme une vulgaire marionnette. Elle était furieuse. Plus jamais elle ne se ferait prendre d'une telle manière.
Avec un cri de rage, elle s'enveloppa dans un drap blanc et sortit sur le balcon. L'air était glacial, on était début mars mais le temps clair gardait toujours la fraîcheur de l'hiver.
De rage, elle donna un coup de poing à la rambarde qui émit une lourde protestation. Non, plus jamais cela ne se re-produirait.
Elle crut d'abord que c'était son énervement qui la faisait trembler. Plus elle poussa un cri que couvrit le bruit des voitures sous la fenêtre et de la douche qui claquait.
La suite, on la devine facilement. Le premier animal qui vint à elle fut un écureuil au pelage roux. Écureuil qui se mit à courir partout, paniqué, et à émettre des petits cris qui auraient pu être tout à fait mignons dans d'autres circonstances. Mais elle se disait souvent que, si ce jour là avait pu apparaître un lion ou un loup, elle aurait pu tuer ce satané client.
A travers les yeux d'une mouche, on pouvait voir toute une panoplies de choses insolites. Mais ce qui l'intéressait était de savoir si l’appartement était habité.
Après avoir fait rapidement le tour, elle découvrit que non. Il était vide. Autant dire que c'était jour de chance.
Avec un cri de joie, la mouche redevint une humaine de 20 ans aux longs cheveux rouges et aux yeux clairs.
Elle avait trouvé son nouveau chez soi. Elle rayonnait, et elle avait faim.
Et les anciens habitants avaient laissé un double des clefs à l’extérieur, sous le paillasson. Loin de s'étonner de la stupidité des gens, elle s'empara de la clef avec un grand sourire.
Ce nouveau don, loin de le traiter comme un malédiction, elle l'envisagea comme son échappatoire.
Elle l'utilisait le plus souvent possible.
Sa mère étant malade, elle ne pouvait plus continuer à travailler. Elle avait grossi, aux mauvais endroits, à cause des médicaments et même si la patronne, Willy, la payait toujours un peu, ce n'était plus pareil. Elle n'était plus elle-même.
Jo s'évertua à rembourser les frais de soins mais la maladie était à un stade trop avancé. Les cigarettes n'en avait fait qu'une bouchée et un cancer des poumons la rongeait. Elle mourut quelques temps plus tard, laissant Jo plus seule qu'elle ne l'avait jamais été.
La jeune femme décida de laisser tomber la ville de Vladivostok et ses beaux ports, de laisser ses mauvais souvenirs comme les bons dans cet endroit chéri et de voyager de part le monde. Elle n'avait rien en mains à part son expérience de la vie mais il semblait que ce n'était pas assez. Mais cela ne l'inquiétait pas, rares étaient les choses qui l'inquiétaient maintenant. Elle savait se débrouiller seule, comme elle l'avait toujours appris. Elle savait que jamais elle ne ferait le deuil de sa mère, et elle ne voyait donc pas pourquoi elle devait s'acharner à pleurer sur sa vie perdue. Un jour, elles se retrouveraient, là était une certitude.
Alors il était grand temps de partir.
L'opération était la suivante : lorsque les ex-habitants de la maison rentreraient, l'esprit tranquille, dans leur appartement, Jo aurait un plan. A priori, l'espace était habité par un couple assez jeune. C'était plus compliqué lorsqu'ils étaient deux, mais elle avait l'habitude.
Elle se posterait derrière la porte, quelque chose à abattre sur le crâne d'assez lourd pour assomer. Elle avait trouvé un vase lourd et massif. Lorsqu'elle en aurait fini avec l'un, elle se transformerait en un animal puissant et pouvant se mouvoir assez facilement, un chimpanzé certainement. Elle se fichait bien de la grâce ou du type d'animal tant que cela se passait comme elle le souhaitait.
Comme l'autre personne serait seule à avoir aperçut, ne serait-ce que vaguement, l'animal, il ne se trouverait personne pour le croire.
Alors, Jo pourrait fouiller dans leurs affaires, trouver le double des clefs et s'installer en toute tranquillité d'esprit. Il faudrait aussi qu'elle dépose les corps dans un coin de rue sombre, ou devant un hôpital si elle trouvait une voiture.
-
MAIS TU PIGES PAS QU'ON S'EN BRANLE ??Il la regarda, médusé. C'était quoi son problème à celle-là ?
-
T'as perdu, sale con. Rend moi mon fric et casse toi.C'était pure pantalonnade, un jeu entre des milliers d'autres qu'elle savait pratiquer. Lassée et fatiguée, elle soupira soudain de son air décalé :
-Il va bien falloir que tu me le donnes, tout de même. L'autre éclata de rire et posa un regard brillant sur elle.
-Peut-être bien... On a qu'à aller dans les vestiaires pour régler cette affaire, non ?Elle lui jeta un regard blasé, l'esprit ailleurs.
-Pourquoi pas...C'était une solution parmi d'autres. Plus simple pour le reste. Elle ne s'était pas ennuyée à fausser le jeu pour ne récolter que du dédain et un regard insistant sur sa poitrine. Il serait toujours temps de se transformer en serpent et de gouter à sa main... Ou a autre chose.
Un sourire rêveur se forma sur ses lèvres.
Elle lui prit la main.
Le sang tâchait ses mains mais elle avait un endroit pour dormir et le frigo plein. Elle rangerait parfaitement la maison, re-remplirait le frigo et leur offrirait même un canard rose pimpant en guise d'excuse.
L'homme regarda la morsure de sa main puis lui jeta un regard ébahi.
-Que... ?Jo lui rendit son regard et s'écarta en hurlant. Qui pourrait bien le croire à présent ? Elle prit d'un geste vif son soutient-gorge et son haut volant puis cria à l'aide. Des gens entrèrent à tout allure, en si grand nombre que personne ne la remarqua s’éclipser, son argent en mains. L'homme tomba bientôt sous le venin, mais le poison ne le tuerait pas, elle y avait veillé. Quand bien même cela aurait laissé beaucoup moins d'indices, elle ne comptait pas laisser des cadavres comme un petit poucet.
Elle se rhabilla en hâte et sortit, invisible, alors que l'action se concentrait au cœur du casino.
Elle s'enfonça dans la pénombre des ruelles, un sourire léger aux lèvres.
Qui n'aimerait pas une telle vie ?
----------WESH C'QUI ELLE ??
→ Nom : Zinaïda
→ Prénom : Joana
→ Surnom : Jo
→ âge : 21
→ Sexe : Femme, pas de bite, j'ai dis.
→ Race : e.s.p.ER
→ Orientation sexuelle: Bisexuelle, au grès de ses envies
→ Ceci n'est pas un DC, je REPETE ceci n'est pas un DC !
Bon les amours, j'espère que je suis au bon endroit !
*prend une inspiration et son courage à deux mains, ouvre un œil puis l'autre et lance : C'EST A VOUUUS MAINTENAAANT !!*
J'espère tout de même que la fiche vous plaira … ~
