L'homme n'était surement pas le plus alarmé de tous parmi les personnes qui s'intéressaient de près la possibilité qu'il soit devenu l’écueil d'une partie de l'âme du nécromancien, mais par contre il savait qu'il avait sa part de responsabilités à respecter dans l'affaire, et c'était bien pour cela qu'il s'était autant pressés à prévenir la démone de son état quand il avait eut l'occasion de la contacter ce matin. Dans le fond, avoir son avis était pour le vampiroïde une très bonne chose, non pas parce qu'il s'agissait ici d'une des personnes les plus compétentes en magie qu'il connaissait, mais bien parce qu'il avait commencer à placer en Samara une certaine forme de confiance, qui se caractérisait surtout par la vision de l'homme à propos de cette archimage : une personne réfléchie, mais active, capable d'analyser comment les choses se déroulaient et d'y réagir avec la mesure adéquate. Ainsi, désormais seul dans la bibliothèque avec elle, engager la conversation ce faisait sans le moindre doute sur ce qu'il pouvait se permettre de lui conter, et il fut tout à son plaisir de constater que la femme ne sauta pas sur l'occasion des voix audibles par l'homme pour concevoir qu'il était fou à lier et que désormais il méritait plus une place en prison, ou sur le plancher d'une potence, plutôt qu'un coin chaud et agréable comme le palais diplomatique du pays de Sylvandell. D'ailleurs, Samara se mit à lui répondre, et c'est donc avec une attention toute particulière que le vampire se mit à écouter ses paroles, appréciant comme déjà dit les avis de la femme :
« Très bien... Mais tout ça ne dépend pas de moi, vous savez. Je pourrais éventuellement assister à l’intervention de Dame Zariël, mais je n’y serais qu’en tant que simple spectatrice. C’est elle la spécialiste, pas moi.
- Oh cela je n'en doutes pas un instant, sinon les choses seraient déjà réglées, à mon plus grand soulagement. »
En effet, si Samara avait eut dés le départ un don un poil plus accentué en télékinésie, il aurait été bien plus facile et efficace de comprendre ce qui se logeait actuellement dans le corps du vampiroïde, et ainsi ils auraient put, ou non, témoigner du danger que représentait Darthestar et réagir avec toute l'expertise nécessaire pour l'éviter à tout prix. Or, et de manière parfaitement honnête, la démone n'était pas versée dans ce genre de chose, à la plus grande déception du vampire, qui toutefois ne lui en tenait clairement pas rigueur étant donné qu'il était lui même bien incapable de faire quoi que ce soit pour identifier un possible intrus dans son propre être. Et puis il fallait là aussi faire preuve d'un peu de franchise, mais Samara, toute débutante qu'elle puisse être dans l'art de la lecture de l'esprit, était largement supérieur en termes magiques à nombre d'autres praticiens des arts mystiques, sa position d'archimage en étant la preuve formelle, et cette simple position de supériorité parmi ses confrères lui avaient permit de contacter quasiment immédiatement une experte de ce genre de cas, arrangeant par là leurs affaires à tous. Bon, la suppléante qu'elle avait apportée ainsi n'était pas vraiment de celle que le vampire se permettait d'apprécier, mais il se doutait aussi être un peu injuste envers cette bonne femme, ce qui l'amenait quand même à réfléchir à son comportement de la soirée dernière. Et comme une réponse à ses pensées, voilà que Samara répondait sur le sujet, sans même que celui-ci n'ai été présenté :
« Morana est retournée voir l’Archimage Zariël, mais, au vu de tout ce qu’elle a vu, il me semble que Minerve reste votre meilleur guide pour vous assister dans votre inconscient. Zariël refusera cette opération avec Alice Korvander, et je la refuserais, si elle présente le moindre risque pour la sûreté mentale et psychologique de la tête blonde. »
Même si il l'avait un peu vu venir, il fut toutefois étonné d'entendre Samara rejoindre les avis de sa consoeur compte tenu des situations que lui et la membre adoptive de sa famille avaient connus durant ces derniers mois, encore plus dorénavant que leurs retrouvailles s'étaient faites devant une mare de sang et quelques suspicions plus que regrettable à son encontre. Enfin il avait surement du l'aider un peu en lui annonçant que les retrouvailles avec Minerve s'étaient malgré tout relativement bien passée, et il se doutait aussi que dés le départ, la découverte d'une personne aussi proche de lui durant des années avait créé chez les mages une suite d'idée plutôt grandiose pour éviter qu'une personnalité aussi importante qu'Alice Korvander soit impliquée dans l'affaire. Pourtant, il ne savait pas pourquoi, il aurait bien été le premier à croire que Samara eut put comprendre les raisons pour laquelle le vampiroïde s'était avant tout dirigé vers la descendante de la lignée des Korvanders, mais malheureusement, comme elle venait elle même de le dire, elle était quelqu'un de bien trop important pour que l'on puisse la laisser se risquer à pareille approche de l'esprit du criminel. Ce joyau était d'une importance cruciale, pas seulement pour Sylvandell, pas seulement pour le vampire, elle était naturellement quelqu'un sur qui nombres de personnes comptaient, que ce soit en terme de relation fructueuses, ou de pactes plus ou moins intéressants. Et ce avec quoi continua Samara ne fut pas pour minimiser cela :
« C’est un simple calcul politique. Vous êtes important au regard des mages d’Ashnard pour vos capacités magiques innées, mais Korvander... Elle est la Princesse héritière d’un royaume qui a toujours prouvé son utilité aux yeux de l’Empire, et encore plus maintenant que nous affrontons les flottes de Nexus. Avoir avec nous un clan de dragonniers est une aide non négligeable. Or, Alice est l’unique héritière de la lignée royale, et les dragons dorés ne perpétuent le pacte qu’avec un Korvander. Si la lignée s’éteint, ou si notre chère tête blonde devient folle à lier suite à cette opération, nous perdons tout un royaume... Et moi, je perdrais probablement ma tête.
- Oh croyez moi, je crois qu'avant de perdre la votre, Tywill sera venu me rendre visite pour prendre la mienne. Je connais l'importance d'Alice, je la connais même très bien, et je me doutais un peu que Minerve attirerait l'attention une fois arrivée ici. Mais quittes à faire, j'aurais aimer n'attirer ni l'une ni l'autre dans le guêpier dans lequel je suis fourré. Le ravissant Joyau de Sylvandell, ou la gemme brute que représente Minerve, ne vont pas avec la charge de poudre que je suis. »
Si il utilisa sur le coup pas mal de métaphore, son ton et sa manière de le dire expliquèrent bien plus de choses qu'il ne le laissait croire, surtout pour une oreille attentive, et aux aguets. Le plus facile toutefois à repérer étant le clair changement de ton entre l'instant où il parle de sa soeur adorée, et de celle qui a sut atteindre son coeur de voyageur sombre et aigri, la délicate tendresse avec laquelle il prononçait ses mots pour Minerve n'ayant rien de comparable avec le ton doux, presque joyeux avec lequel il pouvait discourir sur la princesse héritière de Sylvandell, conséquence direct de ce que lui avait dit l'elfe lunaire hier soir, et du résultats de sa petites séances de cogitage avant que le sommeil ne vienne l'emporter. Non, il comprenait parfaitement pourquoi les mages d'Ashnard avaient fait le choix d'insister pour qu'il se tourne vers Minerve plutôt qu'Alice, car de toutes manières cette demoiselle aux cheveux blonds avaient prise une place bien plus importante que prévue dans la politique continentale, du point de vue Ashnardien, et que cette prise de pouvoir symbolique la rendait particulièrement précieuse pour tous. Et rien que pour cela, pour avoir enfin prit le temps de se focaliser sur cet aspect des choses, il savait qu'il avait désormais l'obligation de présenter quelques à Morana pour le rejet sec avec lequel il avait accueilli les choix de la démone. Après tout, il n'était qu'un néophyte face à nombre de grandes connaisseuses... qui était-il pour oser juger leurs avertissements et conseils.
« Il va falloir que vous en parliez à Minerve. Je vais, de mon côté, aller voir auprès de Morana si Zariël peut se déplacer pour notre séance de cet après-midi... Cependant, Morana assistera sûrement l’Archimage... À vous de convaincre Minerve de la nécessité qu’il y a à ce qu’elle vous aide. Je pourrais le faire, mais je pense que c’est plutôt à vous de le lui dire.
- Je peux vous promettre de le faire, une fois qu'elle ce sera réveillée. En tout cas je vous remercie de votre écoutes, et j'espères que Dame Zariël pourra venir nous aider dés cette après-midi... Toutefois entendons nous, je penses qu'il serait utile que nous n'en disions pas un mot à Dame Alice, ou nous risquons d'avoir à faire avec une véritable tornade, et j'ai appris à craindre les tempêtes Sylvandines. Sur ce je ne comptes pas vous retenir plus longtemps Dame Samara, je supposes que vous avez énormément à faire et je ne souhaites pas vous retarder. Nous nous revoyons en début d'après-midi, d'ici là je ferais tout pour convaincre Minerve. Au revoir. »
Sur ce, il attendit de voir Samara s'en aller pour laisser échapper de ses lèvres un long soupir, significatif de ceux que pousse le vampire quand les situations ont plus tendances à réduire ses choix et sa liberté de mouvement plutôt que de lui en procurer, tout cela résultant en ce sentiment d'inutilité parfaite qui ne sied guère peu à l'homme. Entre sa promesse de s'avouer auprès d'Alice, ou encore le besoin qu'il avait de demander l'aide de Minerve pour l'expériences qui allait se dérouler sous peu, dés cet après-midi même si tout se passait au mieux que possible, l'homme avait du mal à gérer les deux seules véritables personnes féminines de sa vie actuel, et rien que cela le mettait dans un sentiment d'inconfort quasiment palpable, l'obligeant du coup à reconsidérer sa capacité à garder la main-mise sur ses sentiments. En tout cas, il reprit son livre de plus tôt et concentra du coup ses sens uniquement sur sa chambre, où se trouvaient toujours Minerve, endormie, attendant que la jeune femme présente des signes d'activités, un souffle plus rapide, un sang qui bat rapidement dans les veines, ou encore les bruits des pas sur le sol. Il attendit bien une petit heure tout seul, en bas, mais dés lors qu'il perçoit les mouvements de la jeune fille il range ses bouquins, puis sort de la salle pour se diriger lentement vers l'étage, puis droit vers sa chambre dans laquelle il entre sans fermer la porte derrière lui pour le coup
« Baaaaalth' ! Je te cherchais, je ne t'ai pas vu ce matin dans le lit, j'ai cru que je m'étais trompé de chambre et ...
- Chut c'est bon je suis là non ? Parles moins vite; tu viens juste de te lever, alors prends ton temps.
- C'est vrai. Tu te lève vraiment tôt non ? Qu'as-tu fais, à une heure aussi matinale ? »
L'innocence de cette demoiselle l'étonneras donc toujours, même après des années à avoir vécu à ses cotés. L'homme observait la jeune fille, sur le bord du lit, alors qu'elle était encore en train de se battre avec sa chevelure rebelle du matin, et pour le moment il était presque amusant de remarquer que la jeune fille devait surement plus tenir de la sauvageonne que de la ravissante elfe lunaire, chose que l'homme se serait surement permit de noter à voix haute si il ne connaissait pas l'épreuve qu'avait connue la jeune fille avant qu'ils ne se rencontrent. Enfin, ne lui répondant pas de suite, il se déplaça avec une certaine lenteur pour s'installer lui aussi sur le grand lit sur lequel il avait dormi un peu plus tôt, et ce jusqu'à ce que les rayons du soleil lui révèle la frimousse sage et enfantine de Minerve, puis se tourne un peu vers elle, mains croisées l'une dans l'autre, tandis qu'il chercha sur l'instant comment lui expliquer qu'il avait besoin de son aide, et ce sans pour autant l'alarmer par quelques maladresses. Ce qu'il n'aimait pas avec le fait de devoir parler à Alice ou Minerve, c'était qu'il était tellement attaché à ces deux demoiselles que finalement il n'arrivait plus à agir de manière naturelle pour interagir avec elle, il fallait toujours qu'il réfléchisse deux heures pour prononcer un simple mot... Par chance, ce coup-ci, ce fut un peu moins long :
« J'ai ... discuter avec Samara à propos d'un projet important qui nous tiens à coeur tout les deux. Pour t'expliquer, nous comptons observer mon esprit pour y déceler un pouvoir que j'ai "vampirisé" il y a peu, et Samara m'a rappelé que je ne pouvais pas vraiment demander à Dame Alice de le faire pour moi.
- Que veux-tu me dire, toi encore ?
- Eh bien, selon Samara et Morana, tu serais la personne la plus apte pour nous aider dans cette tentative d'entrer dans mon inconscient et ...
- D'accord j'acceptes. »
Et voilà il s'en était douter dés le début, cette petite peste n'allait jamais comprendre que non ce n'est pas ainsi qu'elle aurait du répondre, il n'avait même pas eut le temps de parler des potentiels dangers de la mission, c'était pour dire. C'est l'une des choses qu'il craignait le plus avec la jeune fille, tout autant qu'elle ait put vivre des années avec lui, tout autant qu'elle soit proche de lui, tout autant qu'il puisse l'apprécier comme sa propre soeur, elle en restait une éternelle gamine, incapable de comprendre la gravité avec laquelle certaines choses doivent être envisagées. Se reprenant, il hausse un peu la voix pour couvrir cette décision hâtive de Minerve, et reprend avec fermeté, ne voulant pas qu'elle le coupe à nouveau :
« Ce n'est pas aussi simple, rentrer dans l'esprit de quelqu'un n'est pas chose si simple, et il y a nombres de dangers envisageables pour toi. Du coup...
- Excuse moi Balth', mais n'as tu jamais eut l'envie de me blesser ?
- Non, bien sur que non.
- Alors le problème est régler. Je ne vois aps comment ta tête pourrait me faire du mal si tu n'as jamais penser à me blesser. Point.
- Minerve ...
- J'ai fais mon choix, et puis j'en dois une à Samara et Monara, ce sera l'occasion de le faire, en répondant présente lorsqu'elles comptent sur moi ! »
... Une gosse qui n'as rien compris ... Tant pis il abandonne, marre de lutter à contre-courant.