In my brain... [PV Batgirl]

Batgirl provoquait Yuki, elle en avait bien conscience, mais elle ne savait vraiment pas comment l’aborder. Cette femme était folle, mais pas suffisamment pour se laisser capturer sans avoir une arrière-pensée. Elle avait placé des bombes un peu partout, ce qui signifiait qu’elle avait des complices... Ou des individus sur qui elle faisait pression. Barbara, de fait, voyait plutôt mal une tueuse en série comme Chainsaw avoir autre chose que des victimes... Un fonctionnement similaire au Joker ou aux grands psychopathes de Gotham, qui capturaient des membres de la famille des gens à qui ils voulaient faire pression. C’était notamment la grande spécialité du Pingouin. Oswald Cobblepot se renseignait activement sur les gens qui l’énervaient, et brisaient leur vie, afin de les amener à se suicider. Ainsi, tandis que plusieurs Batgirls traquaient les bombes, une autre essayait de se renseigner, de chercher quels étaient les atouts de Chainsaw au sein de la police... Elle se servait pour cela du Bat-ordinateur, ainsi que des registres et des bases de données informatiques du SHIELD, afin de trouver des policiers qui soient susceptibles de les doubler.

Chainsaw s’énerva alors, et déclencha toutes les bombes. Barbara sentit alors une bombe exploser à proximité, défonçant un mur sur la gauche, et la déflagration la souffla sur le sol. Yuki venait de retirer les menottes, et, alors que de la fumée montait, que l’alarme sonnait, et que la femme filait par l’un des trous pour rejoindre un escalier de secours, d’autres bombes explosèrent. Une bombe explosa sur une voiture stationnée le long d’une rue, et une autre explosa sous un bus de transport en commun. Une bombe légère, placée à hauteur du châssis, qui amena le bus à se retourner, s’arrêtant au milieu d’un carrefour... La remorque d’un camion transportant du poisson depuis le port de Seikusu explosa brusquement quand la bombe, située entre plusieurs caisses remplies de poisson, souffla la porte arrière. Un champignon de feu qui transforma le van en boule enflammée... Une autre bombe explosa à hauteur des pompes à essence d’une station-essence, provoquant une impressionnante explosion quand les réservoirs de gaz s’allumèrent, s’embrasant à leur tour... Ici et là, de multiples bombes éclatèrent ainsi.

Et, alors que Barbara gisait sur le sol, elle entendit plusieurs coups de feu, et vit un homme s’approcher d’elle. Il avait du sang sur la chemise, ainsi que sur la joue, et il frappa la femme, la neutralisant.

*
*  *

Jirō Takeda vouait un amour sans bornes à sa femme, Kinoko, ainsi qu’à leur fille, Akeko. Kinoko attendait d’ailleurs un autre enfant, et, pour Jirō, second enfant d’un couple de fermiers, ayant toujours grandi dans l’ombre de son grand-frère, son mariage avec Kinoko, auquel sa famille n’avait jamais assisté, ayant toujours estimé que Jirō méritait mieux que la police, était la plus belle chose de sa vie. Par conséquent, il avait craqué quand, il y a quelques semaines, à l’occasion d’un congé parental d’une semaine, où il comptait emmener sa famille à Okinawa, il était tombé sur Chainsaw. Jirō rentrait alors chez lui, dans une petite maison de Seikusu, et, en entrant, sa femme ne lui avait pas répondu. Il avait rejoint le salon où il avait vu cette dernière, attachée, en larmes, avec sa fille. Il avait à peine eu le temps de réagir que Chainsaw l’avait neutralisé.

Il s’était réveillé dans une cave froide, nu, en compagnie de plusieurs autres captifs, et Chainsaw leur avait fait une démonstration. Elle avait usé de sa tronçonneuse, et avait découpé en morceaux une femme qu’elle avait capturé au hasard. Le sang avait fusé dans toute la pièce, et elle avait ensuite expliqué à Jirō qu’il devrait maintenant travailler pour elle, sous peine de voir sa famille finir en petits morceaux. Elle lui avait dit qu’elle voulait venger la mort de sa mère, la Duchesse, en capturant Batgirl, et qu’elle avait une stratégie, et qu’il ne serait libéré de ses obligations vis-à-vis d’elle que s’il aidait Chainsaw à accomplir son plan. Jirō ne devait évidemment pas prévenir ses collègues, ni qui que ce soit, sous peine de voir sa famille disparaître à son tour.

Le policier était revenu chez lui, et avait craqué. Il avait aidé Chainsaw à piéger le commissariat de police. C’était un inspecteur intègre, travaillant depuis une dizaine d’années, et, avec Chainsaw multipliant les agressions, ses collègues étaient très occupés. Ils n’avaient pas vu le changement de comportement chez Jirō. Il avait essayé d’enquêter en douce, de trouver les planques de Chainsaw, mais cette dernière était trop bien cachée. Il recevait de temps en temps des bombes par courriers, et avait entrepris de les poser ici et là, sombrant de plus en plus.

Ce soir était celui où il pourrait enfin revoir Kinoko et Akeko, et il avait donc préparé son numéro. Il avait fait partie de ceux qui avaient arrêté Chainsaw, et avait attendu le bon moment. Quand les bombes avaient explosé, il avait tiré sur ses collègues, en blessant mortellement, et s’était dépêché de filer dans la salle d’interrogatoire. Jirō avait depuis longtemps dépassé le point de non-retour. Tout ce qu’il voulait, c’était revoir sa famille, et si, pour ça, il devait sacrifier Batgirl et quelques collègues véreux, il ne voyait pas du tout où était le problème.

« Dépêche-toi, dépêche-toi... »

Il avait assommé Batgirl avec une matraque télescopique, puis s’empressa de la menotter, et de la soulever. Il avait placé des bombes à des endroits stratégiques, et ses collègues s’activaient dans tous les sens. Il eut donc le temps de rejoindre l’escalier de secours, et, alors qu’il s’y dirigeait, la porte s’ouvrit sur un autre collègue.

« Jirō ?! Mais qu’est-ce que tu... ? »

Sans répondre, Jirō ouvrit le feu à plusieurs reprises, et le policier tomba à la renverse, se vidant de son sang sur le sol. L’homme dévala ensuite l’escalier, et rejoignit le parking souterrain. Il savait où Chainsaw l’attendait, et se dépêcha de rejoindre sa voiture, et de glisser Batgirl dans le coffre, puis fila dessus. Aucune bombe n’avait été placée dans le parking, et il n’y avait donc plus personne. Jirō démarra rapidement, et sortit du parking, usant de son badge, puis sortit.

Il s’empara alors de son téléphone portable, et composa le numéro que Chainsaw lui avait donné... Un numéro qu’il n’avait pas réussi à tracer, et il n’aurait pas pu le faire sans contacter la police scientifique, et ainsi mettre ses collègues au courant.

« J’ai Batgirl... Dites-moi où je dois la déposer, et je vous la ramène... Et ramenez-moi ma famille, pitié... »

Il sentit une crise nerveuse de larmes le traverser.

Dès qu’il serait assuré que sa famille était en bonne santé, il tuerait Chainsaw... Puis il se suiciderait probablement. Ça lui semblait être le mieux à faire.

Quelle poisse ! Elle ne pensait pas devoir utiliser le plan B, elle pensait réussir à se défaire de ses liens, pousser cette justicière à la libérer sous la pression de la vérité, une faute qu'elle aurait commise dans le passé et que Chainsaw transformerait en une faute impardonnable ! Mais non, cette Batgirl n'avait rien de tout cela apparemment. Enfin, il faut bien aussi qu'elle se serve de ses autres moyens de pression. Elle aurait pu, elle aurait eu Batgirl toute seule mais sans son arme, enchaînée à la table, c'était une tâche difficile. Mais dans la ruelle derrière le commissariat, bien cachée dans une benne, une tronçonneuse flambant neuve, un cadeau de l'un de ses otages. De même que ce petit flacon d'acide. Idéal pour couper ses maillons. Même si ce sera juste séparé et non détacher, elle s'occupera du reste plus tard. Maintenant libre de ses mouvements, elle alluma le portable dans le même sac, un portable tout bête, prépayé. Inutile de le rechercher, il était éteint, bien au chaud ici et donc impossible à tracer. Elle était sûre d'avoir tout sous la main, chacun de ses imbéciles avait une ou deux missions à faire pour elle, sinon, adieux la femme ! Adieux les enfants ! Adieux les parents ! Adieux... autre personne importante pour sa vie.

Elle n'était pas stupide, elle avait fait prisonnier chacun de ses otages à des endroits différents et si quelque chose lui arriverait... eh bien il va falloir être un bon chercheur pour les trouver avant qu'ils ne meurt de faim ou de soif ou même pire ? Il suffirait qu'un détraqué tombe par hasard sur une cible de choix... Mais passons, Batgirl était dans un coffre de voiture, prête à être livrée. Chainsaw tapait le message, elle n'aimait pas les téléphones, sa voix était trop modifié, l'endroit était là où elle habitait avec sa mère. Cet ancien sanatorium qui servait aussi à Lucrezia, leur petit chez elles. Elle n'avait pas revu sa mère depuis longtemps... Elle espérait que le pire ne lui était pas arrivée ? Dans le pire des cas, elle était mal en point quelque part ? Mais l'odeur d'une Batgirl en détresse allait attirer la duchesse chez elle, comme une tarte aux pommes qui refroidit sur le bord d'une fenêtre. Un peu de patience, voilà tout.

Elle avait bien précisé dans le message que Batgril devait être déposé dans telle salle dans le sanatorium et qu'il devait l’appeler pour lui dire quand c'était fait. Une simple ruse. Elle sera invisible mais présente dans la salle quand elle sera déposée. Elle voulait juste éviter que ce dernier ne vende la mèche. Elle détruira son portable et elle assommera ce type. S'il est sage, il se réveillera avec un mal de tête. Sinon, il n'aura plus de tête, à voir. Chainsaw observa calmement ce qui se passait dehors, en usant de son pouvoir. Pas de policier qui semble se cacher ? Et quand la voiture s'arrêta pour sortir la justicière masquée, elle ne voyait toujours personne d'autre ? Bien... normalement. Elle évitait de trop bouger pour éviter que ses chaînes au poignet ne se fasse entendre mais elle suivait calmement sa proie. Batgirl devrait être déposé dans une des nombreuses salles d'opération vide et abandonné de cet endroit. Elle avait laissé de quoi faire d'elle sa prisonnière, histoire d'inverser les rôles. Elle sera enchaînée. À peine avait-il sorti son portable qu'elle l’assomma avec sa tronçonneuse. Pas avec le tranchant, simplement assommé. Elle en fit de même avec lui, une simple corde bien épaisse autour des poignets et de la bouche, ça irait pour lui. Elle le laissa dans une salle voisine, non loin d'un des otages. En réalité, ils se trouvaient tous ici, à des sales et étages différents. Parfois dans des accès quasi-imposible mais passons. 

C'était plaisant de voir cette héroïne incapable de dire ou faire quoi que ce ce soit ici. Et quoi de mieux pour se réveiller en douceur que le bruit si mélodieux des lames qui tournaient à pleine vitesse, si près de sa peau, et l'odeur d'essence qui caressait ses narines ? Oh oui, elle va adorer la réveiller. Tout comme elle va adorer l'entendre poser dix mille questions à la seconde. Elle qui n'était pas très bavarde, elle va voir sa petite langue s'agiter dans sa bouche. Mais Chainsaw ne va pas la tuer de suite, comme elle ne va pas l'amputer d'un membre ou deux de suite. Elle aurait une façon de faire... comme maman le lui avait dit de faire.

Jirō n’était plus capable de réfléchir aux conséquences de ses actes. Il savait que des caméras l’avaient filmé, que sa carrière professionnelle était brisée, et qu’il se suiciderait probablement d’ici quelques mois... Mais il voulait sauver sa famille. S’il devait être damné pour ça, et bien, qu’il le soit. En réalité, l’amour qu’il éprouvait pour sa famille surclassait son amour-propre. Jirō avait depuis longtemps décidé de faire le jeu de Chainsaw. Il roulait rapidement, manquant à plusieurs reprises un accident de la circulation, grillant les feux rouges, évitant un bus, un autre automobiliste, ou quelques piétons, jusqu’à se rendre dans les rues et les ruelles de la Toussaint. Ce grand quartier, abritant un ancien quartier historique, ainsi que d’anciennes zones commerciales désaffectées, était le repaire de cette femme, et il s’arrêta devant un bâtiment délabré, aux allures de films d’horreur. Des panneaux rouillés sur des clôtures, brinquebalantes, indiquaient la volonté lointaine de la municipalité de rénover ces vieilles bâtisses. Il arrêta la voiture dans une cour avec des détritus, des herbes sauvages, face à un ancien sanatorium.

L’homme s’arrêta devant l’entrée principale du bâtiment, et sortit de sa voiture, puis ouvrit le coffre. Batgirl était toujours là, assommée, et il la souleva. La jeune femme, avec son armure, pesait son poids, et il se dépêcha de rentrer dans le bâtiment. Son téléphone portable passait mal ici, car il y avait peu d’antennes relais.

« Hey ! hurla-t-il dans le hall de réception. J’ai amené celle que vous vouliez ! Rendez-moi ma famille, maintenant ! »

Dans sa tête, Jirō se disait qu’il tuerait cette Chainsaw, dès qu’il serait assuré que sa famille était en vie. Quoi qu’il arrive, il s’était juré qu’il la tuerait. Tronçonneuse ou pas, une balle en pleine tête réglait souvent bien des choses, et c’était bien de cette manière qu’il comptait en finir avec elle. Le hall d’accueil était vide, et l’homme déposa Batgirl sur le sol, puis regarda autour de lui. L’éclairage ne fonctionnait pas, et il jura, puis retourna dans sa voiture, cherchant une lampe-torche. Ses mains continuaient à trembler nerveusement, à tel point que, en tentant de sortir la clef de sa poche pour ouvrir sa voiture, ses doigts remuaient tellement qu’il se coupa, la clef s’échappant de ses mains pour tomber sur le sol.

« Putain ! »

Jirō la récupéra, et soupira lentement, se forçant au calme. Il fallait qu’il se calme. Il relut le message de Chainsaw, qui lui indiquait de déposer le colis dans une salle d’opération. Jirō fila à la place passager, ouvrit la boîte à gants, sortit la lampe, puis retourna dans le hall de l’immeuble. La justicière gisait toujours sur le sol, mais il la vit gémir et remuer Ne prenant aucun risque, il sortit son tazer de sa poche, et l’appliqua sur la nuque de la femme, qui gémit à nouveau.

*Je ne veux pas savoir ce qui se passera ici...*

L’homme la souleva à nouveau, et inspecta un plan d’évacuation des locaux, pour trouver la section des salles d’opération. Il marcha donc, avec cette intime conviction d’être dans le repaire d’un tueur en série. Le passé de cet établissement ne plaidait guère en sa faveur. Il avait failli être fermé à l’époque de l’Empereur Hirohito, et pendant la Seconde Guerre Mondiale, où il avait servi de centres d’expérimentations pour des soldats. Il fila dans un couloir, face à des portes closes. Est-ce que sa famille était là ? Il rêvait de trouver cette Chainsaw, de mettre un pistolet sous sa tempe, et de lui ordonner de lui divulguer tout ce qu’elle savait sur cet endroit, et, surtout, sur la position de sa famille.

Jirō finit par atteindre la salle demandée, et l’ouvrit d’un coup de pied. Il y avait une table d’opération, et il ne voulait pas savoir ce qui arriverait à cette fille ici. L’homme la déposa à nouveau sur le sol, puis sortit son téléphone... Avant d’entendre un bruit dans son dos.

« Qu... ?! »

Choc sourd sur l’arrière de la tempe. Il n’avait rien vu venir.

*
*  *

Chaînes autour des poignets et des chevilles, Barbara gisait entre le rêve et autre chose, un rêve où elle voyait le visage hideux du Joker, le rire de son frère, la robe en latex sanguinolente de la Duchesse... Les cauchemars de son existence, tournant autour d’elle comme des démons hirsutes et grimaçants. Elle planait dans ce monde, quand le son terrible d’une tronçonneuse la réveilla.

Barbara écarquilla les yeux en revenant à elle, et pencha sa tête en avant, frôlant de quelques centimètres le tranchant d’une tronçonneuse, ses yeux écarquillés sous l’effet d’une peur instinctive. Ses membres tirèrent sur eux, et elle comprit rapidement qu’elle était enchaînée, et bien ficelée.

« Qu’est-ce que... ? Li... Libérez-moi ! »

Son plan se déroulait bien. Pas parfaitement évidemment mais au moins, il suivait les grosses lignes de son plan. Le gêneur étant éloigné de cet endroit, Chainsaw était seule avec sa cible. À moins d'avoir un pouvoir sur son costume qui fait fondre ses liens, elle ne va pas quitter cette table facilement. Pas de son propre chef en tout cas car sinon elle pouvait facilement partir d'ici. Un coup de tronçonneuse sur ses membres pour les séparer de son corps et elle pouvait filer, se vidant se son sang en devenant la première justicière combattant le crime en étant un tronc humain. Mais comme cela ne risquait pas d'arrivée de sitôt, elle avait encore un peu de temps devant elle. Si ça ne tenait qu'à elle, Batgirl viserait comme un trophée en n'ayant que sa tête dans un coin de la pièce avec un petit mot pour sa mère mais elle se disait une chose... pour vite la revoir dans le coin, il faut faire cela à sa façon. Cela pourrait agir comme une sorte d'appât ?

Son arme mis en route, elle était proche du visage de la justicière qui risquait d'être sévèrement blessé si elle gigote un peu trop ! Comme elle s'y attendait, elle hurlait comme n'importe qui dans cette situation. Elle reculait son arme, la laissant vrombir de plaisir en l'élevant au-dessus de sa tête avant de l'abaisser de toute sa force sur elle. Enfin, pas vraiment sur elle. Les chaînes se prenaient contre la table, faisant de jolies étincelles avant qu'elle ne décide de calmer son joujou, gardant ce sourire remplit de sadisme. Cela sera plus simple pour parler un peu. Posant son arme non loin d'elle, elle s'approcha de la grande justicière en caressant son visage, tournant autour comme un fauve et sa proie. Elle amena son micro à sa gorge pour parler un peu, sans ça, ce serait difficile.

« Tu vois... Je ne suis pas en prison... mais toi... »

Son large sourire laissait bien sous-entendre quelque chose et ça n'avait rien de bien gentil, c'était évident. Son doigt se posa sur le front de Batgirl, repoussant doucement cette soi-disante héroïne qui avait juré de la mettre en taule. Comme c'est drôle ! Elle croyait vraiment que la tueuse en série numéro un qui défrayait la chronique, qui disparaissait une seconde après le meurtre, une seconde après que le bruit de son arme s'était tu, allait se laisser bien gentiment se laisser enfermer pour bavarder. Les forces de l'ordre et les pompiers seront occupés un peu partout en ville, même non loin d'ici. Ce serait louche que ce coin reste après tout sous silence dans cette nuit bruyante.

« Tu dois bien le savoir... on a tous notre façon... de faire. Moi, je te couperais la tête... pour l'offrir à maman. »

Rien de bien tortueux mais personne ne s'était fait couper la tête avec une tronçonneuse en disant que c'était du gâteau et que ça ne fait pas mal. Cependant, elle n'allait pas tout de suite passer à la fin. On ne passe pas de l'entrée en dessert après tout. Cette fois, elle devait faire ça selon certaines règles. Celles de sa mère. Son index caressait sa gorge puis continua de filer le long de son corps jusqu'à s'arrêter au niveau de son ventre. Elle se demandait si cette tenue serait efficace contre son arme ? Pour Chainsaw, pas vraiment, ça semblait être plus un truc pour faire jolie que d'une armure.

« Mais en son honneur... je vais un peu... l’imiter. Ou plutôt.... lui faire une dédicace. »

Près d'elle, il y avait aussi plein de petits couteaux, des scalpels comme ils disent dans le jargon médical. Il y avait aussi plusieurs outils de gynécologue mais sincèrement, aller jusque-là, ce n'est pas ce que chercher Chainsaw. Faire mal, la traumatisée, oui, la tuer, évidemment. Mais jouer avec ça ? Bof, ce n'est pas son délire. Chainsaw grima sur la table, chevauchant la Batgirl en approchant son scalpel de son visage. Sa main sur sa gorge afin de glisser quelques mots.

« Allez... essaie de me convaincre... de ne pas... »

Une fois encore, son large sourire voulait tout dire mais quoi. La tuer ? La torturer ? Retirer ce masque, causant un vrai risque pour elle. Bien que sincèrement, son visage... elle s'en fiche déjà et de deux, trouvé une rouquine parmi tant d'autres... Ce n'est pas comme si Barbara Gordon était célèbre.

Le vrombissement de la tronçonneuse avait déclenché, chez Barbara, un réflexe. Son hurlement n’était pas le fruit d’une peur, mais d’une surprise totale. Elle vit l’arme se calmer, puis cligna des yeux à plusieurs reprises, avant de comprendre sa situation. Attachée sur une table, piégée par Chainsaw… Les rôles venaient de s’inverser, rappelant à Batgirl un sinistre passé, celui où elle avait été capturée par la « mère » de Chainsaw, et où cette dernière l’avait torturé, avant d’être abattue par la police, et de disparaître. Par une sinistre ironie du sort, elle se retrouvait à nouveau attachée, et se sermonnait pour sa bêtise. Tout cela n’avait été qu’un piège tendu par Yuki. Depuis le début, elle avait prévu de se laisser capturer, et de s’enfuir avec une justicière, avec celle qui avait fait tomber sa « mère ». Ce n’était qu’un acte de vengeance, celui d’une psychopathe pensant venger l’honneur de sa mère en agissant de cette manière. Barbara la voyait tourner autour d’elle, et ne disait rien, consciente que la moindre parole pourrait être interprétée par Yuki comme de la provocation. Elle commença par lui dire qu’elle comptait la décapiter afin d’offrir sa tête à la Duchesse… Barbara serra les dents. Elle avait déjà été tourmentée par Le Joker, par son propre frère, puis par Lucrezia… C’était presque routinier pour elle, et elle ne s’en formalisait guère. Que cette folle veuille jouer avec elle si elle en avait envie, Barbara n’allait pas lui montrer sa peur.

Les doigts de Yuki, sensuellement, caressaient son corps… Ça, Barbara ne l’oubliait pas. Il y avait, dans ces actes de torture horrible, quelque chose de sexuel… La Duchesse utilisait des aphrodisiaques, et, sur les corps qu’elle laissait derrière elle, on relevait toujours des traces de pénétration, ou de drogues ayant pour but de désinhiber ceux qui les prenaient… Ou celles, en l’occurrence. C’était une pulsion sexuelle qui revenait, de temps en temps, et Yuki expliqua qu’elle ne comptait pas la tuer trop vite, mais envisageait aussi, avant, de la torturer, à l’aide d’instruments chirurgicaux. Barbara serra les lèvres, horrifiée par ce spectacle. Yuki n’avait même pas vingt ans, et ses mains étaient pleines de sang. Ce qu’elle pensait être circonscrit uniquement à Gotham City était en fait une constante ailleurs.

Chainsaw finit par se mettre à califourchon sur elle, caressant avec son scalpel l’une de ses joues, tout en demandant qu’on la supplie.

*L’ultime fantasme de la domination… Entendre la victime geindre et quémander qu’on l’épargne…*

Barbara savait, bien entendu, que ça n’apporterait rien à son affaire, car Yuki avait convenu de la tuer. La seule chose qui importerait, c’était qu’elle perdre son temps. Elle allait commettre la même erreur que sa « mère ». Ce qui avait perdu Lucrezia, c’était d’oublier que sa Bat-ceinture avait un traceur GPS. Malgré la situation actuelle, les autres Batgirls ne tarderaient pas à arriver. Tout ce que Barbara avait à faire, c’était de trouver un moyen d’occuper Yuki, et, si cela impliquait de devoir supplier et gémir, elle le ferait.

La justicière déglutit donc, retrouvant peu à peu ses esprits. Le scalpel caressait l’une de ses joues, et elle savait que cette femme, en ce moment, avait droit de vie et de mort sur elle, et que la raisonner ne servirait à rien. Barbara cligna donc des yeux, et parla d’une voix qu’elle voulait rapide, précipitée, marquée par l’angoisse :

« Je t’en prie, Yuki, ne me tue pas… Je… Je ferais tout ce que t-tu… Tout ce que tu veux… » bégayait-elle.

Est-ce que ce jeu prendrait ? Elle ne doutait pas une seule seconde de l’intelligence acérée de Yuki, une intelligence suffisamment forte pour avoir réussi à organiser une telle opération, mais, dans l’état où Chainsaw se trouvait, soit un état de domination et de jouissance, elle était probablement assurée de sa victoire, et devrait donc être moins alerte…

Du moins, c’est ce que Batgirl espérait.

C'est bien, Chainsaw aime quand tout se déroule comme elle le pense. Batgirl – ou une autre – l'avait « capturé », elle pensait la maintenir prisonnière et pouf, les rôles s’inversent ! Là, elle était face à elle, elle était cette mouche prise dans la toile de l'araignée et rien que pour ça... c'était si bon ! Oh oui, bien mieux que le sexe ce genre de choses. Sa vie était entre ses mains. La vie de la justicière était un cheveu et Chainsaw était une paire de ciseaux qui refermait doucement ses lames sur ce fin petit fil qui représente la vie de la jeune femme. La chevauchant, le scalpel caressant sa joue, si elle voulait, elle la tuait aussi simplement que ça mais même si cela faisait clicher... elle voulait l'entendre la supplier de ne pas prendre sa misérable vie.

Elle avait les yeux grands ouverts, plongeant dans son regard. Chainsaw était folle, ses yeux étaiet fatigués, les cernes marquaient ses paupières, elle n'avait plus la moindre petite once d'humanité en elle. Peut-être que oui, dans certains cas mais lesquelles ? Jusqu'ici son tableau de chasse faisait montrer des femmes comme des hommes, des vieux comme des moins vieux. Pas de jeunes de son âge mais ça, il faut dire que les enfants se font rares à passer en ville le soir, ce n'est pas sa faute quand même. La voix de Batgirl était un délice, si délicieuse, si belle, elle adorait ça, l'entendre gémir de ne pas prendre sa vie, c'était... une drogue. Une drogue que Chainsaw adorait prendre ! Parfois elle s'en fichait et venait directement ôter la vie de sa victime, prenant sa drogue dans le flux vital qui coulait autour d'elle. Mais là... il faut y aller en douceur, sa mère ne tue pas directement comme ça. Le corps de Chainsaw n'est pas si bien entretenu, ayant de multiples cicatrices ici et là, tout ça n'était que le fruit du dur labeur de la Duchesse. Un peu comme une marque de naissance pour elle.

Elle se pencha sur elle, son scalpel toujours aussi près et menaçant. Chainsaw souriait à pleine dent, venant écarter les paupières d'un de ces yeux en s'approchant de plus en plus. C'est à croire qu'elle voulait que leurs yeux entre en contact. Que cherchait-elle ? Sa véritable identité ? La peur ? Le piège ? Son large sourire était aussi menaçant que le fou qui terrorise Gotham à chacune de ses apparitions. Elle n'a aucun lien avec ce clown, elle ne le connaît même pas et s'en fiche de lui mais pour le coup... qui était le plus fou des deux ? La jeune femme se redressa en levant son poing avec le scalpel pour l'abattre sur le front de Batgril de toutes ses forces mais NON ! Elle stoppa son poing à quelques centimètres de son œil, elle repoussa sa main avec sa main de libre en étant comme pris d'un léger fou rire muet. Amenant sa main à sa gorge avec son micro, elle gardait ce rictus maléfique sur ses lèvres en se penchant à nouveau sur son visage.

« Un peu plus... et je te tuais... Maman n'aurait pas aimé... que je te tue si facilement... »

Chainsaw venait ensuite descendre en ramassant certaines choses sur le sol ou posé sur quelques meubles poussiéreux dans la salle. Elle posa le tout sur le petit plateau, il y avait la marque de Lulu, des objets de chirurgie mais aussi une fourchette, un morceau de verre brisé, une pierre et même... un gode ? Cette salle servait à bien plus que des opérations loin d'être légal. Dans le dos de Batgirl, elle se pencha et retira sa culotte en la laissant sur le sol avant de se placer à côté de sa proie. Posant ses mains sur le rebord de la table d'opération, elle observait son trophée avec un large sourire.

« Maman... ne tue pas tout de... suite. Même si les filles... crèvent plus vite... que les hommes... Moi, je fais pas... de différence. Tu vis, tu crèves... Mais on n'attire pas... les mouches avec du vinaigre... alors je dois le faire... un peu comme elle... pour la faire venir ici... »

Si on n'attire une souris, c'est avec un truc qu'elles aiment, formage, biscuit, pas avec une couche sale. Alors Chainsaw comptait attirer Lucrezia avec sa façon de faire, du moins, en partie. Elle a déjà manqué de tuer son trophée avant même de vraiment commencer à jouer alors attention à la tentation. Vu que sa mère était absente depuis un moment, sans nouvelles, Chainsaw espérait bien la refaire venir bien rapidement ici, chez elle. Grimpant à nouveau sur la table d'opération, elle chevaucha la justicière une nouvelle fois en écartant les jambes sur son visage. Elle avait juste sa petite jupe, pas la moindre culotte pour cacher son intimité. Cependant, elle masquait surtout sa vue avec ses fesses, en gigotant, Batgirl pourrait profiter une dernière fois du sexe avant de mourir. Un cadeau, comme le ferait Lucrezia. Après tout, pour sa « naissance », Yuki avait été dépuceler de bien des façons avant de mourir pour renaître en Chainsaw. Elle en fera de même ici... mais il n'y aura pas de résurrection. Elle se pencha pour reprendre le scalpel. Elle s’appuyait sur Batgirl pour prendre autre chose et le mettre autour de son cou avant d'appuyer sur le bouton ON, voilà, maintenant elle peut parler sans utiliser ses mains.

« Maman est un peu sadique... elle aime offrir du plaisir... avant de tuer... Alors je pense... en faire autant... Je vais essayer du moins. »

Elle se pencha plus sur elle, venant prendre une paire de ciseaux en frottant son intimité sur le visage de sa proie avant d'amener la paire de ciseaux sur sa ceinture. Elle eut un peu de mal à la couper en deux mais elle avait réussi ! Ça risquait de gêner pour la suite.

« Si tu veux goûter... savoure tes derniers coups de langue... »

Pinçant sa combinaison, elle cherchait à y faire un petit trou avant de commencer à l'écarter pour dévoiler son corps au grand jour. Pas de combinaison pour la cacher, ça non ! Elle va jouer un peu avec... peut-être... mais pour le moment, elle préparait le cadeau en retirant d'abord l'emballage, elle fera son papier cadeau après.

« Dis-moi ta dernière... volonté. Peut-être que je... je te l'accorderais ? »

On verra bien si elle est du genre à se montrer gentille ou non ? Seule Chainsaw le décide !

La situation de Batgirl n’était pas des plus avantageuses. Elle avait encore été capturée. À croire que c’était, chez elle, une habitude ! Mais, au moins, avait-elle trouvé le repaire de Chainsaw... Et, avec un peu de chance, celui de sa mère. L’Oracle était connue pour ne négliger aucune piste, et pour être la principale source d’informations de Batman. Difficile de lui cacher quelque chose, et elle avait suivi avec attention les enquêtes sur la recherche du corps de la Duchesse. Après qu’elle se soit fait tirée dessus, la femme était tombée dans les égouts, et avait été emportée par le courant. Les recherches n’avaient rien donné, et si, officiellement, le dossier sur la Duchesse était fermé, Barbara, elle, ne l’avait pas fermé. Contrairement aux services de police seikusiens, elle appliquait la règle d’or de Gotham : tant qu’il n’y a pas de corps, la personne est présumée être toujours en vie. Or, Barbara savait qu’il y avait encore des vagues de crime, et, en ayant accès aux rapports des inspecteurs et des agents de patrouille, plusieurs de ces meurtres respectaient le mode opératoire de la Duchesse. De simples imitateurs ? Ou bien elle ? La démence de Lucrezia était profonde, l’ayant amené à s’en prendre à un hôpital public avant que la police n’arrive enfin à mettre un terme à sa sanglante et destructrice croisade. Mais Batgirl ne pouvait pas se permettre d’être optimiste. Son optimisme sur la disparition des psychopathes s’était envolé quand Le Joker lui avait ôté ses jambes en lui tirant dessus.

Chainsaw était la Harley Quinn de la Duchesse. Une idiote ne comprenant pas que sa « mère » se moquait d’elle, et qu’elle n’était, à la base, qu’une victime... Une autre folle tordue qu’il fallait mettre derrière les barreaux. Yukie avait abattu toutes ses cartes pour réussir à capturer Batgirl, mais ce n’était que partie remise. Tous commettaient la même erreur, en pensant qu’il suffisait de l’attacher pour qu’elle soit vaincue. La seule chose qu’elle avait à faire était de gagner du temps. Avec des déséquilibrés, c’était toute la difficulté... Elle aimait à se dire qu’ils adoraient s’entendre parler, et faire la femme effrayée ne la dérangeait pas, si cela lui permettait de sauver sa vie. La Duchesse avait joué avec Batgirl, jusqu’à ce que les renforts n’arrivent. Et, puisque Chainsaw considérait être sa fille, il était normal qu’elle fasse les mêmes erreurs qu’elle, non ?

La psychopathe se rapprocha avec un scalpel, le levant bien haut... Mais se retint en approchant de son œil. Barbara serra les dents en sentant un mouvement bien naturel de panique. Le scalpel était extrêmement proche de sa pupille... Beaucoup trop près, en fait ! Fort heureusement, Chainsaw releva son bras, et lui expliqua qu’elle comptait s’amuser avec elle.

*Vas-y, prends ton pied...* songeait Barbara.

Elle serra les poings, en retrouvant son souffle, et la vit amener différents instruments chirurgicaux. Ça, c’était la partie la moins plaisante. La Duchesse ne l’avait pas laissé totalement indemne, et Batgirl se rappelait encore de ses tétons opprimés, et des aiguilles... La Duchesse avait une passion pour les aiguilles. Il fallait juste espérer que cette passion n’ait pas déteint sur sa fille... Fille qui finit par se mettre à califourchon sur Batgirl, dans une singerie grotesque d’un rapport sexuel. Encore une fois, Barbara ne put rien faire d’autre que serrer les poings en sentant cette masse sur la sienne.

La femme se retourna, et posa ses cuisses sur sa tête, la faisant soupirer. Elle n’avait pas de culotte, ce que Barbara réalisa bien vite... Et elle espéra ne pas vomir sur place. Se penchant en avant, Chainsaw entreprit alors de charcuter son costume, utilisant de gros ciseaux pour couper sa ceinture. La Bat-ceinture de Batgirl était protégée, mais il fallait croire que l’explosion avait grillé quelques circuits. Le moindre contact non autorisé suffisait normalement à déclencher des charges électriques tranquillisantes, et des ciseaux étaient conducteurs d’électricité. La Bat-ceinture glissa toutefois le long de son corps, et Barbara soupira en sentant les ciseaux découper son costume, heurtant également sa culotte, pour avoir un accès à son intimité.

*Je sens que je vais détester ce moment... Les filles, c’est le moment de vous réveiller !*

La fleur intime de Barbara était débroussaillée. La jeune femme s’épilait, et elle entendit ensuite Chainsaw demander sa « dernière volonté ». Barbara ferma les yeux, et dut se concentrer un peu :

« Je... J’aimerais... Voir le visage de mon père une dernière fois... Pi-Pitié... »

Allez savoir pourquoi, Barbara Gordon avait toujours eu du mal à jouer le rôle de la blondasse du film d’horreur, celle qui hurle comme une folle en remuant les bras dans tous les sens quand elle avait peur... Sans doute parce qu’elle était une Gordon, et qu’elle avait toujours refusé de vivre sous la peur... Même si, ici, elle devait bien admettre que la peur commençait à se faire sentir.

Tout était en place, le repaire, la victime bien prise entre les mailles du filet, il ne manquait plus qu'à préparer le cadeau qui viendrait faire revenir Lucrezia, ici, chez elle. Il n'était cependant pas question de dire qu'ici, c'était chez la Duchesse. Si Batgirl avait des amis avec qui communiqué, elle ne voulait pas que les autres sachent où elles pourraient trouver Chainsaw ou la Duchesse lors de son retour à la maison. Elle avait tenté d'offrir quelques services en guise de dernière volonté mais la justicière semblait chaste. Refusant de lécher, renifler ou autres encore ? Chainsaw s'en fichait, elle tentait de faire un peu comme sa mère mais la fille préfère les cris et le sang à la cyprine et l'orgasme. Entre les doigts de sa mère, elle n'aura pas le choix après tout.

Une fois le terrain préparé, elle demandait sa dernière volonté qui se trouva être revoir son père une dernière fois. Tiens, ça change du classique « laissez-moi la vie sauve » mais hélas pour elle, ce n'était pas une chose qu'elle pouvait lui accorder. Retrouvant une position plus normale, face à face en étant toujours à califourchon sur elle, elle observa la pièce mais rien, personne n'était ici. Même si elle ignorait qui était son père, il ne semblait pas être ici. Ni même être un des otages, ils étaient tous typés Japonais et elle, elle semblait être américaine vue son accent et le regard qu'elle perçoit.

« Il n'est pas ici... Désolé mais tu dois faire... sans... »

Bon, à présent, par quoi commencer ? Elle pourrait grandir sa chatte avec ses ciseaux ? Non, sa mère voudrait sûrement jouer avec un peu alors autant éviter d’abîmer cet endroit. Lui couper un téton ? Elle en avait deux en théorie puis ça pourrait toujours faire plaisir. À moins qu'elle ne coupe un doigt ? En tout cas, elle ne vas pas couper son masque. Non pas par respect mais il fallait bien laissé cela pour prouver qu'elle était bien Batgirl et pas une simple fille à qui Chainsaw a collé un masque sur le visage. C'était difficile comme travail, comme choix. D'ordinaire avec sa fidèle arme, elle tranche et elle fait gicler le sang, point final, là, elle doit regarder ce qu'elle va couper, choisir ? Bon sang, son boulot était de faire du haché menu, pas de couper précisément telle partie du corps ! Là, elle devait un certain respect à sa mère qui avait la patience pour tout ça alors qu'elle...

Elle n'arrêtait pas d'observer chaque partie du corps de Batgirl, toujours assise sur elle, hésitant à chaque fois, passant son regard sur l'une de ses mains... puis son cou... puis sa poitrine... puis son épaule... puis son nez... rhaaaa y a  trop de choix ! La paire de ciseaux en main, elle hurla avant abattre ses mains à côté de la tête de Batgirl, la lame planté dans la table d'opération usée, elle avait son visage tout proche du sien, fixant son regard. Que cherchait-elle dans ses yeux ? La peur ? Le pardon ? Une réponse mais une réponse à quoi ?

« Copier un style est plus... compliqué... Maman, c'est son domaine mais moi... je suis perdue... »

Mais elle n'allait pas abandonner pour si peu, elle devait faire plaisir à sa mère, comme si c'était un vrai cadeau venant du fond du cœur. À chacun sa façon de faire, pour certains, c'était des cartes ou des choses achetées, bibelot en tous genres, pour elle, c'était un corps à torturer et à mutiler pour faire apparaître un long sourire sur le visage de sa mère lors de son retour en fanfare. Chainsaw n'avait pas bougé, toujours à observer Batgirl dans les yeux avant d'étirer un peu plus son sourire.

« Je dois agir... comme elle ! »

Sans crier garde, elle vint embrasser Batgirl, fourrant sa langue dans sa bouche, forçant ce baiser en plaçant la pointe des ciseaux sur son cou. À choisir, consentante ou saignante. Elle lui dévorait la bouffe, offrant un baiser des plus torrides et passionnés alors que deux univers s'affrontait, le bien contre le mal, la raison contre la folie, elles étaient différentes en tout point et pourtant, Chainsaw offrait un délicieux baiser. Elle comptait trouver l'inspiration en imitant sa mère dans sa façon de faire. Elle n'agissait pas toujours ainsi mais la Duchesse aimait jouer avec le corps de ses victimes de bien des façons. Avant de devenir Chainsaw, son corps aussi a été minutieusement torturer sous les mains de la Duchesse, sa virginité avait été volé par cette femme si belle et si profonde. Prise dans le courant de ce baiser, elle vint lui morde la lèvre inférieure, tirant dessus mais venant la lâcher enfin que lorsque le sang coula sur ses lèvres et sur sa langue. La tueuse s'en lécha les babines en reculant son visage...

« Oui... oui... Là, je sais comment agir ! »

Retour sur l'idée de départ, elle se retourna pour être dans une position inversée, un soixante-neuf dans le domaine du sexe. Les lames froides des ciseaux caressaient les lèvres intimes de la justicière alors qu'elle offrait son intimité à sa victime.

« Tu vas devoir me convaincre... me convaincre de ne pas... agrandir tes lèvres avec mes ciseaux... J'ai une patience des plus... hum, limités... Alors tu as intérêt à bien bosser ou alors... je prendrais mon pied en t'écoutant... Hurler ! »

Prêt ? Partez !

Barbara savait que ses chances de survie étaient minces. Encore une fois, il avait fallu qu’une folle furieuse vienne la capturer… C’était à croire qu’elle aimait ça ! Le Joker en des temps reculés, La Duchesse il y a quelques mois, et maintenant Chainsaw… À chaque fois, Barbara avait surmonté tout ce qu’on lui avait infligé, et, ici, ce ne serait pas différent. Chainsaw la contrôlait, mais ce n’était que temporaire. Assise à califourchon sur elle, Yukie hésitait. Qu’allait-elle faire ? Elle voulait s’inspirer de sa mère, mais Barbara la sentait hésiter… Ce qui ne la rendait pas moins dangereuse, car, sous l’effet de la frustration, elle pouvait aussi décider de la tuer rapidement. C’est d’ailleurs ce que Batgirl se mit à craindre en voyant cette dernière lever une paire de ciseaux, et les planter dans la table, juste à côté de sa tête. Serrant les dents, elle cligna des yeux à plusieurs reprises. Yukie s’enfonçait contre elle, son corps glissant contre sa combinaison, ses yeux détaillant chaque portion de son visage, cherchant quelle partie lui arracher en premier. Difficile, pour Barbara, de voir autre chose que son cou, et les cicatrices et balafres s’y trouvant.

*C’est une victime… Mais je dois admettre que j’ai du mal à ressentir la moindre empathie pour elle.*

Batgirl soupira lentement, et Yukie, après avoir eu une idée, se retourna. Tout cela aurait pu être terriblement sexuel si Barbara aurait pu sentir la langue de la femme. Au lieu de ça, elle sentit le contact froid des ciseaux s’enfonçant en elle, et ferma les yeux, en sentant un frisson d’horreur la traverser à l’idée du traitement chirurgical que Chainsaw comptait faire sur elle. D’une voix sardonique et mauvaise, elle lui demanda de la convaincre de ne pas la torturer, ce qui lui laissait peu de temps pour réagir, et, surtout, l’empêchait de paniquer. Autrement dit, Barbara devait s’empêcher de visualiser la scène, d’imaginer ces ciseaux remuer en elle.

La jeune héroïne réagit donc rapidement :

« Lèche-moi ! »

Elle avait bien compris que Chainsaw voulait copier sa mère… Et, fort heureusement, Barbara avait une bonne idée du mode opératoire de cette dernière. Elle reprit lentement son souffle, et, avant de laisser le temps à Chainsaw d’agir, poursuivit rapidement :

« Je… Ta mère… Elle met toujours un point d’honneur à faire jouir ses victimes avant… Avant de les torturer. Alors… Si tu veux être digne d’elle, Chainsaw, il… Il faut que tu me fasses plaisir. »

Barbara se demanda si elle n’était pas folle, car elle était en train d’encourager Chainsaw à la violer… Mais c’était une manière de gagner du temps, et, surtout, d’éviter de se faire charcuter trop vite… En espérant qu’elle puisse arriver à la convaincre.

Elle la tenait, elle tenait une de ces fameuses justicières et elle allait l'offrir à sa mère à son retour. Elle avait beau l'attendre, elle ne revenait pas. Chainsaw espérait que cette proie saurait attirer sa mère à sa maison, à la faire revenir ici et enlacer sa fille pour ce beau cadeau ou peut-être même lui faire l'amour. Chainsaw adorait être le petit jouet de sa mère, elle lui faisait faire ses quatre volontés qu'elle était heureuse. Qui sait, elle aura peut-être droit à son petit plaisir que seule sa mère savait lui faire. Pour bien des gens, le plaisir sexuel ou non se trouvait dans des choses plus ou moins classique, Chainsaw avait un petit plaisir bien à elle. Elle adorait laisser sa mère lécher sa gorge, sa langue passant sur sa cicatrice valait toutes les positions du kamasutra en une nuit, c'était terriblement délicieux. Mais sa mère savait que c'était le plaisir de sa fille et elle ne lui faisait donc pas souvent cet honneur mais là, elle voulait y croire, à son retour, elle pourra trembler de plaisir rien qu'avec sa langue sur sa gorge.

Avec Batgirl, elle comptait bien s'amuser un peu avec elle tout en la laissa,t en vie quand même car il faudrait bien que Lucrezia puisse s'amuser avec elle comme il faut. Mais bon, elle a quand même le droit d'un peu joué avec elle ? C'est que c'était elle qui avait quand même réussi à capturer cette héroïne. Jouant avec la paire de ciseaux pour lui donner des sueurs froides, elle se demandait comment elle se trouvait dans sa petite tête ? Paniqué sûrement ? Morte de peur aussi ? Bref, que des choses amusantes quoi ! À sa grande surprise, ce ne fut pas des paroles qui venait l'implorer de ne pas faire ça mais plutôt des avances ? Elle commença même à évoquer ce que sa mère faisait, si fidèle que ça en était troublant ? Mais bon, les médecins de la morgue devaient savoir ce qu'elle faisait avant de les tuer ? Pensif un moment, son sourire finit par s'élargir encore un peu.

« Putain... Maman aime... tuer les putains... comme toi... »

Elle retira les lames froides en elle avant de caresser cet antre du bout de son index. Chainsaw n'aimait pas beaucoup copier sa mère, elle voulait avoir son propre genre, que sa mère soit fière d'elle mais elle pouvait bien faire ce petit clin d’œil pour mettre la pointe de Lucrezia dans ces crimes. Certes, elle était chez elle mais elle devait quand même trouver autre genre, avoir son propre repaire ! Elle n'était pas encore prête à quitter les jupons de sa mère mais il est vrai que tôt ou tard, elle aura sa propre chambre rouge, là où elle tuera ces victimes même si pour le moment, elle se fait la réputation de tuer dehors et non ailleurs comme dans des endroits comme ça. Elle écartait ses lèvres intimes du bout de son index et majeur avant de se rapprocher et y enfoncer sa langue en elle. Elle n'allait peut-être pas aussi loin que ces ciseaux mais elle arrivait à sentir à quel point cette petite putain était à la fois apeurée et qu'elle adorait ce genre de truc. Oui, elle sera parfaite pour sa mère !

Chainsaw ne faisait pas dans la tendresse, même comme ça, elle se faisait plaisir en enfonçant sa langue en elle, même sans être encore méchante. Mais elle aimait aussi faire passer ses dents sur son petit clitoris qu'elle aimait aussi et surtout mordre. Pas trop fort mais ça se rapprochait plus de mordre que de mordiller pour le moment. Elle insistait dessus, comme un chien ayant trouvé un petit morceau de viande à s'accrocher. Elle voulait que les murs de cet endroit retendre ses cris de peur et de plaisir, cela ne fera qu'attirer Lucrezia chez elle après tout !

« Dommage... j'aurais bien aimé... que ces ciseaux soient... ta première fois... »

Chainsaw, folle ? Oui et elle l'assumait même si en réalité, elle se voyait plus comme une artiste incomprise plutôt que comme une folle mais l'un peu très bien aller avec l'autre. Chainsaw venait à grimper sur la table, passant sa jambe sous la sienne – bien que Batgirl était attaché – pour venir y coller son imiter contre la sienne, plaçant la paire de ciseaux entre elles. Les ciseaux étaient fermés mais ça restait quand même glauque.

« Tu vas jouir... avec moi sur... Monsieur Ciseaux. Sinon, il va pas être content... »

Et inutile de dire ce qu'il était capable de faire dans ce cas. Déjà Chainsaw commençait à remuer son entrejambe contre la sienne pour jouer plus rapidement au sexe, comme ça, elles vont plus rapidement jouer à la douleur.

Depuis qu’elle était toute petite, Barbara avait toujours vécu avec la criminalité, et, surtout, avec la folie criminelle. En soi, quand on vivait et qu’on grandissait à Gotham, on s’habituait à l’insécurité, à la corruption, aux agressions en pleine rue, aux psychopathes venant se faire sauter... Gotham était l’une des villes des États-Unis connaissant le plus grand taux d’émigration. L’insécurité était si forte dans cette ville qu’elle en était devenue un véritable poison, qu’on ressentait au niveau de son économie. Les compagnies d’assurance avaient même commencé à prendre l’habitude d’exclure toute garantie pour les biens et les personnes s’ils résidaient à Gotham City, en raison de la mauvaise réputation et du taux d’insécurité chronique de la ville. Inversement, ce taux d’insécurité faisait aussi que la ville arrivait toujours à trouver de nouvelles personnes. Le taux d’émigration se jugulait ainsi avec un taux d’immigration assez fort, notamment d’ouvriers venant pour réparer les bâtiments régulièrement endommagés. Mais, indépendamment de tous ces chiffres, Gotham était une ville pourrie. Barbara l’avait toujours su, et, maintenant qu’elle était ailleurs, elle se rendait compte que, certes, Gotham était pourrie, mais que la ville n’avait pas l’exclusivité de la pourriture.

Chainsaw n’était que le dernier nom des longues rencontres entre Barbara et les psychopathes. Même avant que le Joker ne la brise en la rendant paraplégique, elle avait rencontré, au sein de sa famille, un psychopathe, son propre frère, James Gordon Jr. Un individu froid et cruel, un manipulateur, incapable de ressentir la moindre émotion, sauf quand il s’agissait de torturer sa propre famille. Chainsaw se donnait du mal à vouloir paniquer les gens, mais Barbara avait déjà eu une bonne formation : le Joker l’avait rendu paraplégique, son propre frère avait essayé de la tuer, elle et sa mère, et elle l’avait abattue, amenant son propre père à la traquer en tant que Batgirl... Et, quand sa mère était revenue dans sa vie, le Joker s’était occupé d’elle, en la menaçant de mort, et en la torturant en lui arrachant un doigt. Il faudrait plus pour effrayer Barbara qu’une jeune psychopathe, et son côté victime n’émouvait pas Barbara plus que ça.

*J’en ai déjà rencontré, des comme toi... Je vous plains, sincèrement, mais ce n’est pas pour autant que je vous sous-estimerai ou vous prendrais en pitié, cette pitié qui consiste à tout pardonner au nom de la compassion.*

Elle avait rencontré Mirror, un ancien policier qui avait perdu sa femme et sa fille lors d’un accident de la circulation, et qui, s’en étant sorti indemne, avait alors décidé de traquer tous les « samaritains », estimant que ces derniers contrevenaient à l’œuvre de Dieu en les sauvant. Il s’agissait juste de simples personnes ayant, à un cours ou à l’autre de leur vie, fait une bonne action, comme empêcher une personne dépressive de se suicider. Barbara avait aussi rencontré Knightfall, une folle furieuse, la fille d’un riche homme d’affaires. Son petit ami était un malade mental qui avait torturé pendant trois longues heures toute sa famille, sous ses yeux. Psychologiquement détruite, Knightfall avait endossé la responsabilité de ces meurtres pour se rendre à Arkham, et voir qui étaient les détenus, s’imprégner de cette mentalité criminelle, afin de les tuer par la suite. Elle l’avait arrêté quand elle avait croisé son chemin, et qu’elle l’avait vu piéger un délinquant de seize ans, qui avait tenté de voler une voiture, en lui arrachant la jambe, et en la balançant depuis un toit. C’était d’ailleurs suite à cette occasion qu’elle avait rencontré pour la première fois la fameuse Batwoman... Qui lui avait cassé le nez dans la foulée.

Toutes ces expériences avaient formé autour de Barbarara une carapace. Gotham l’avait endurci, et peut-être était-ce pour ça que, malgré tout ce qu’elle avait subi, la ville restait debout. Détruite à de maintes reprises, Gotham s’était toujours redressée. Sa population avait beau la fuir, Gotham s’en moquait, et continuait à se relever, encore et encore. Et Barbara était pareille. Elle n’avait jamais succombé face à ses envies de vengeance, elle avait toujours su rester Batgirl... Bon, ça ne l’empêchait pas d’avoir envie d’éviscérer le Joker à chaque fois qu’elle le voyait, et ça ne l’empêchait pas de se crisper à chaque fois qu’elle voyait un clown, et de frémir quand elle entendait un clown rire un peu trop fort (et elle était sûre qu’elle n’inviterait jamais de clown chez elle, si elle avait un jour la responsabilité de s’occuper d’enfants, ou pas sans se livrer sur le clown à venir à une enquête digne de la NSA), mais elle était toujours là, forte, avec cette joie de vivre qui la caractérisait. Ce n’était pas Lucrezia ou sa « fille » dégénérée qui allaient lui enlever ça.

Cette dernière avait trouvé l’idée de Barbara intéressante, et cette dernière crut bien vomir quand elle sentit les doigts de cette femme se glisser dans son intimité. Une furieuse impression de déjà-vu s’empara d’elle, et elle soupira lentement, conservant son calme, réussissant à ne pas défaillir sur place. Chainsaw continua à jouer avec elle, se redressant ensuite, plaquant son intimité contre elle, et lui ordonna de jouir.

*Là, tu m’en demandes beaucoup trop, ma chérie...*

Il fallait trouver une idée, et vite. Barbara regarda autour d’elle, et balança une phrase rapide :

« Tu sais... Tout ce plan tordu, ces bombes, cette pression... C’est quelque chose que ta mère n’aurait jamais su faire. Elle est trop impulsive pour ça, et trop inapte à réfléchir. Toi, tu as su retenir tes pulsions, et... Pourtant... Je suis sûre que cet endroit doit être sa planque. Je suis Batgirl, pas... Pas une vulgaire pute complètement défoncée que tu découpes en deux. »

Barbara avait toujours été intelligente, très intelligente, mais dialoguer avec des fous, c’était souvent très dangereux. Néanmoins, elle devait tenter le coup.

« Conduis-moi chez toi... Pense-y... Comme ta mère sera heureuse de me voir, chez toi... Ce sera infiniment mieux qu’ici. Montre-lui que tu as de la personnalité, que tu es aussi forte qu’elle... »

Un déplacement lui ferait gagner bien du temps, et laisserait donc à ses amies l’occasion de la retrouver, et de botter les fesses de Chainsaw.

Tout était en place, elle avait la justicière qui était prisonnière, des otages en guise de roue de secours, , il ne manquait plus qu'une seule pièce à son tableau, c'était sa mère. Elle voulait voir Lucrezia quelque part dans la pièce, souriante devant son œuvre, applaudissant ou même la conseillant pour la former mais elle n'était pas là. Les cris n'y changeaient rien, la torture – pour le moment plus psychologique – non plus. Elle avait cette impression de pédaler dans la semoule. Elle avait beau tenter de se motiver, de trouver quelque chose pour relancer sa motivation à aller plus loin, la faire crier, saigner ! Mais en vérité, elle en perdait l'envie... Pour le moment du moins, sinon la tuer et la torturer, ce n'était pas vraiment hors sujet, juste qu'il manquait sa mère pour lui redonner un petit coup de fouet !

Batgril venait de prononcer ses derniers mots, proposant de la tuer ailleurs. Elle sentait le piège à plein nez cette phrase et pourtant. Elle n'avait rien de plus à répondre. Elle la motivait un peu à la tuer mais elle crachait aussi un peu sur la Duchesse. Oui, non ? Elle ne savait pas vraiment quoi répondre à tout cela. Elle observa la justicière avec ses yeux sans vie avant de se dégager et quitter la pièce. Pour quoi faire ? Elle laissait le doute à Batgirl. Serait-elle abandonnée ici ? Va-t-elle chercher une meilleure arme pour la tuer ? Elle ne disait rien, elle ne saurait rien. Elle avait juste emporté son scalpel avec elle. En réalité, Chainsaw était partie couper les liens en menaçant ses victimes de revenir si elles ne partaient pas très vite et si elles disaient où elle se trouvait actuellement. Lentement, elle retourna à sa pièce où ce trouvait la justicière. Elle ramassa sa culotte qu’elle mit en boule dans la bouche de Batgirl, menaçant sa gorge avec son scalpel avant d'y rajouter du scotch pour éviter qu'elle ne la recrache. Elle détachait ses liens en laissant le scalpel sur sa gorge, appuyant assez dessus pour que le moindre mouvement suspect soit vite regrettable.

« Tu vas... me suivre... »

Elle l'amenait dehors pour l'enfermer à nouveau dans le coffre de la voiture. Eh bien quoi, elle devait l’emmener chez elle, non ? Elles roulaient quelque temps ensemble, on sentait à sa conduite qu'elle était assez débutante mais elle finit par s'arrêter dans une ruelle du quartier toussaint. Elle mit sa tronçonneuse en route avant de lui ouvrir et lui dire de sortir de là. La ruelle était un cul-de-sac et à moins d'avoir des ressorts sous ses bottes, elle était coincée. Ses mains étaient encore liées mais elle restait au milieu de sa ruelle. Le moteur de sa tronçonneuse vrombissait et Chainsaw tentait de parler mais même en restant assez silencieuse, son arme masquait un peu sa voix.

« Voilà chez moi... »

En vérité, ce n'était pas vraiment ici mais sans Lucrezia, elle était un peu SDF, c'est ce qu'elle voulait faire comprendre. Sans bouger le moindre cil, elle observait Batgirl, bougeant simplement ses lèvres pour discuter un peu.

« Tu dois mourir... tu étais censé être son cadeau ! … Tu devais... la faire revenir... mais... elle n'est pas là... »

Elle fit tomber son arme au sol, celle-ci commençait doucement à faire ralentir la rotation de ses chaînes avec que Chainsaw tombaient à genoux, ramenant doucement ses mains sur son visage, essuyant ses larmes qui coulaient doucement.

« Où est … Maman ? Pourquoi ?... »

Doucement, la tueuse était devenue une petite fille perdue, loin de ses parents, elle était perdue. Lucrezia n'était pas sa véritable mère mais depuis leur rencontre, elle la voyait comme ça. Même s'il lui était arrivée d'être « puni », séparer de sa mère quelques jours, elle finissait toujours par la retrouver, soit la Duchesse revenait à elle dans la rue, soit Chainsaw la retrouvait dans son repaire et elles vivaient à nouveau heureuses mais là, la séparation était trop longue. Elle n'avait pas revu la Duchesse chez elle, ni dans la rue, non plus dans les journaux. Elle ne savait pas où était passé Lucrezia, elle espérait que la tête de Batgirl allait la faire revenir mais... rien ne changeait. La tueuse en série était seule et c'était là son problème. Perdue et isolée, elle n'était plus dangereuse. Même si son arme était encore allumée, à côté d'elle, elle s'en fichait, elle essuyait ses larmes, espérant entendre des cris et des hurlements en revoyant Lucrezia revenir vers elle pour la câliner. Hélas, ce n'était pas cela qui arrivait.

Quand Yukie se retira, Barbara avait eu au moins dix occasions possibles de se libérer. Elle n’en fit rien, car son intuition lui disait d’attendre encore un peu.

Quand Yukie lui mit un couteau sous la gorge en se plaquant dans son dos, elle eut, là encore, plus d’une vingtaine d’occasions de se libérer de cet endroit, mais, là encore, elle choisit de ne pas agir, car une petite voix dans sa tête lui soufflait d’attendre. Barbara mémorisait cet endroit, afin d’avoir davantage d’informations par la suite. Elle vit ainsi de grands couloirs avec des portes uniformes, et devina qu’il s’agissait d’un ancien centre médical hospitalier, quelque chose qu’il était bon de noter, car Seikusu ne comprenait pas non plus un grand nombre d’établissements hospitaliers désaffectés. Cependant, Barbara attendait encore de voir où Chainsaw comptait l’emmener, afin de remonter la piste, et pouvoir la neutraliser. Cette femme avait visiblement des contacts avec des poseurs de bombes, car elle n’avait pas pu mettre sur pied seule toute cette installation, tous ces pièges et ces détonateurs. Barbara devait se renseigner sur elle, et c’est pour ça qu’elle se laissa faire.

Quand Yukie la glissa dans le moteur, Barbara eut, là encore, toutes les occasions du monde de sortir. Finalement, elle resta une prisonnière docile, jusqu’à se retrouver dans une petite ruelle isolée au cœur de la Toussaint. La tronçonneuse continuait à vibrer à côté de Chainsaw, mais cette dernière n’avait plus aucune volonté de l’affronter. Au lieu de ça, elle s’écroula sur le sol, la tronçonneuse à côté d’elle, Batgirl se tenant devant elle. Yukie pleurait, en constatant que son offrande n’avait pas eu l’effet escompté, et que Lucrezia n’était pas là. Elle se mit ainsi à pleurer, et, quand Barbara releva la tête, ce fut pour voir, en hauteur, le long des toits, les autres Batgirls. Leur silhouette se découpait dans l’obscurité, et Barbara observa ensuite à nouveau la femme.

*Jusqu’où la victime devient coupable ? Et jusqu’où le coupable cesse d’en être un pour redevenir la victime ?*

Yukie pleurait, parce que la Duchesse n’était pas là. Est-ce qu’elle s’était rendue chez elle ? Est-ce que cet hôpital désaffecté était celui de la Duchesse ? Son repaire ? Cette hypothèse traversa l’esprit de Batgirl, qui se mit à lentement froncer les sourcils. Le duo n’avait pas roulé très longtemps en voiture, ce qui voulait dire que cet hôpital se trouvait très certainement à Seikusu.

*Ce sera l’occasion de mener des recherches ultérieures...*

Pour l’heure, il fallait s’occuper de cette femme. Barbara se tenait face à elle, et croisa les bras.

« J’ignore si ta mère est encore morte ou en vie, Chainsaw... Mais j’entends bien la retrouver. Et, quand ce sera fait, qu’elle soit morte ou vivante, je te la présenterais. »

Elle rentrait dans son jeu, afin que Yukie se rende... Il faudrait qu’elle voit un psy’, mais, pour Chainsaw, des jours assez sombres s’annonçaient. Elle avait clairement des pouvoirs surnaturels, ce qui faisait que, désormais, le SHIELD allait s’occuper d’elle, et la conduirait dans leurs prisons spéciales, conçues pour enfermer des personnes dotées de capacités surnaturelles. La main de Barbara alla alors se poser sur l’épaule de la femme, tandis que, autour des deux femmes, les autres Batgirls se crispaient, prêtes à intervenir au moindre moment.

« Qu’est-ce que tu en dis, Chainsaw ? »

Chainsaw aurait simplement pu tuer Batgirl et offrir sa tête sur un plateau mais la Duchesse aimerait avoir sa proie en vie. De même qu'elle aurait pu continuer de la garder captive mais plus le temps s'écoulait et plus elle voyait les chances de revoir sa mère tomber de plus en plus bas, venant frôler le zéro absolu. C'est pour cela que dans cette ruelle quelconque, elle venait de lâche son arme et ses larmes. Elle pleurait comme une enfant perdue qui aurait perdu sa mère. Jamais la Duchesse ne lui avait laissé autant de temps sans donner le moindre signe de vie. Même quand elle la rejetait, elle entendait parler d'elle dans les journaux, elle entendait des cris chez la Duchesse, elle l’apercevait parfois en cachette mais là, c'était le silence radio, comme si elle n'avait jamais existé.

À genoux en essuyant ses larmes, elle était redevenue une simple enfant, loin d'être la tueuse qu'elle avait fini par être. Elle voulait juste revoir sa mère et hélas, pour une raison ou une autre, cela était impossible. Batgirl n'avait plus qu'à la cueillir comme une fleur, à moins que sa mère ne se montre dés maintenant pour la rassurer, elle n'allait pas bouger le petit doigt pour se défendre. Sa motivation coulait avec ses larmes. Oh, elle n'était pas désolée de tout ce qu'elle avait fait jusqu'ici, elle se trouvait juste idiote que son plan. Elle n'écoutait même pas Batgirl mais quand cette dernière venait à lui proposer de la lui ramener, elle acquiesça à peine. Cela pourrait vouloir dire que sa mère se soit fait attraper mais au moins elle aurait la preuve qu'elle était encore en vie. Chainsaw ne chercha même pas à fuir, quand elle était redressée par Batgirl et... ses autres Batgirl, elle ne chercha pas à user de ses  pouvoirs, elle avait le regard dans le vide, elle ne répondait à rien, à rien qui ne concerne sa mère. Les seules fois où elle réagissait, c'est quand on lui demandait si elle voulait la revoir. Un peu comme une enfant.

Elle était pratiquement devenue une poupée, elle ne réagissait pas, peu importe les menaces ou les tentatives d’adoucir ses crimes, elle était bétonnée dans le mutisme, c'est à se demander si elle aurait une quelconque utilité pour qui que ce soit par la suite ? Coopérer ? Ça ne semblait pas être ce qu'elle souhaitait. Rester dehors ? Ça lui faisait ni chaud, ni froid d'être enfermé ou non ? Elle se demandait à peine ou elle serait placer car au fond d'elle, elle se disait qu'elle finira bien par sortir tôt ou tard de cet endort, peu importe oiù c'est, si sa mère avait besoin d'elle, alors elle serait dehors !

« Ne vous inquiétez pas, nous avons des spécialistes pour traiter avec ce genre de cas...
 -  Les mêmes que ceux d’Arkham ? » ironisa Barbara, les bras croisés.

La pluie avait provisoirement cessé, mais le ciel était encore lourd de nuages. En tournant la tête, Batgirl pouvait voir les commandos du SHIELD, dans leurs combinaisons moulantes et résistantes, emmener Chainsaw, menottée, dans un Quinjet. Elle n’avait opposé aucune réaction, visiblement heurtée par quelque chose, ébranlée par le fait que la Duchesse n’était pas venue la voir. Le Quinjet s’était posé sur un parc à jeux, et s’envola très rapidement, avec la redoutable tueuse à bord. Barbara n’aimait pas ça.... Elle n’avait aucune confiance dans une organisation comme le SHIELD, et se retourna vers l’homme.

Son véhicule était garé à proximité : une impeccable Chevrolet Corvette rouge datant de 1962, que l’homme appelait Lola. Il se tenait face à Barbara, et n’ignorait pas la méfiance que la Bat-famille, et, plus généralement, les membres de la Justice League éprouvaient à l’encontre du SHIELD et de tous les organismes gouvernementaux ayant à faire avec les méta-humains.

« Je vous rappelle que le SHIELD est du bon côté...
 -  Dois-je vous rappeler le Programme Thunderbolts ? Je vous préviens, je n’ai pas intérêt à apprendre que Yukie a été endoctrinée par cette folle de Waller, et se retrouve dans son Suicide Squad, ou...
 -  Le SHIELD n’a rien à voir avec ARGUS et Amanda Waller. Je vous l’ai dit... Chainsaw sera envoyé dans notre hôpital psychiatrique de haute sécurité, au large du Japon. »

L’une des multiples bases secrètes du SHIELD... Et Batgirl elle-même ne savait pas où le complexe se trouvait. L’agent lui avait expliqué qu’il s’agissait d’un hôpital moderne, construit sur une petite île, parmi les centaines d’îles composant l’archipel du Japon. L’hôpital avait pour but d’héberger tous les criminels et les psychopathes méta-humains du Japon (nombreux, à cause de Seikusu), avant de voir ce qu’il convenait de faire avec eux, la pire option pour eux étant de les envoyer dans une prison. Pour Barbara, qui croyait en la justice, l’idée d’emprisonner quelqu’un sans procès était toujours assez désagréable, même si on lui avait assuré que ce n’était qu’une détention provisoire, le temps d’organiser un procès.

« Je suis sûre qu’elle peut être sauvée...
 -  On verra... En attendant, je vous remercie encore pour votre aide. »

Il tendit sa main vers Barbara, qui hésita un peu... Puis accepta de la serrer.

« Je comprends vos réticences à l’égard de notre organisation... Et, pour être totalement honnête, il est bien que vous en aillez. Le système a besoin d’éléments extérieurs. »

L’homme se retourna alors, et fila vers sa voiture.

Phil Coulson démarra alors Lola, et la voiture se mit à s’envoler, les pneus se retournant pour devenir des sortes de réacteurs, puis la voiture partit, sous le regard des Batgirls.

« Et maintenant ? demanda Kate au bout de quelques secondes.
 -  Elle m’avait emmené dans son repaire... Mais je n’ai pas pu l’identifier...
 -  On a stoppé la Duchesse, et son élève est maintenant derrière les barreaux. Je trouve que ça fait un bon bilan.
 -  Oui... »

À condition de supposer que la Duchesse soit effectivement morte... Mais, pour le moment, Kate avait raison, et Barbara leur sourit.

« On rentre ? Je suis crevée...
  -  La dernière arrivée paie la tournée ! »

Les Bat-grappins s’élancèrent alors, et les Bates se dispersèrent.

Pendant ce temps, dans le ciel, le Quinjet, en mode furtif, filait vers une destination inconnue, tandis que les agents observaient Chainsaw.

Elle ne bougeait toujours pas.

FIN (?)