Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Sturm und Drang

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Sturm und Drang

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Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 195 mercredi 03 décembre 2014, 15:15:48

"-Nous ne devrions plus faire ça, Léo."

La belle était étendue au milieu des soieries. Son parfum se mêlait allègrement à celui de leur sueur. Lui, il était encore au-dessus d'elle, en elle, entre ses cuisses ouvertes. Il la recouvrait de sa beauté singulière et d'un sourire amusé. Par pure provocation, il envoya un nouveau coup de rein, suivi immédiatement d'une série d'autres.

"-Pourquoi? Ne m'aimez-vous pas...?"

Elle se mordait la lèvre au fur et à mesure qu'il intensifiait la profondeur de ses pénétrations viriles. Contrairement au prussien, il était toujours doux dans ses ébats. Pas un mot vulgaire, pas un geste déplacé. Il lui faisait l'amour.

"-Ce...c'est ahm...juste que....je suis... haletait-elle péniblement. mariée...à Siegfried...c'est...
-Sssht, lui intima-t-il avant de lui ravir un baiser passionné. »

Se dérober, échapper à l'attrait dangereux de l'Obersturmführer lui paraissaient insurmontables. Elle n'avait plus le contrôle de son corps, si bien que d'actrice, elle passa à spectatrice et voyait Léopold profiter des charmes physiques d'une amante qui était elle, mais qu'elle ne reconnaissait plus. D'ailleurs, elle souhaitait lui hurler de le repousser, d'arrêter cette scène grotesque. Ca lui prenait aux tripes cette trahison, elle s'en serait tirée une balle dans le crâne.


« Je fais des rêves étranges. »

Le bureau du psychologue faisait assez vieillot ; lui-même était à l'aube de sa retraite mérité. Moustache grisonnante, petites lunettes arrondies perchées sur son nez et cet air démesurément sérieux qu'avaient les docteurs de ce genre. Elle était installée confortablement sur un siège, face à lui et tentait de trouver les mots justes.

« -Je n'arrive pas à m'en départir, ça me dévore de l'intérieur. Je vais devenir folle. Je dors plus correctement, j'ai dû mal à me nourrir...
-Mh, mh, prenait-il note, attentif, et de quoi rêvez-vous ?
-De la seconde guerre mondiale,,
-Pardon ?
-De la....
»

Elle s'interrompit aussitôt en découvrant la plaque émaillée qui indiquait le nom du professionnel. Si au départ les lettres lui avaient paru floues, elles devenaient maintenant parfaitement claires. Dr. E. Jaensch.

Putain, elle rêvait encore.

« -Maria ?
-Non je ne m'appelle....non, ne m'appelez pas comme ça.
-Maria, votre père était un bon ami à moi et j'aimerais vous aidez. Je vous connais depuis toute petite, vous le savez bien. Confiez-vous donc.
»

La ferme.
Je ne suis pas Maria, compris ?

« -Qu'est-ce que tu viens de dire ? »

Brusque retour à la réalité, bien qu'elle n'en était pas certaine. Le décors sonnait vaguement familier : appartement de Siegfried, salon. Ils étaient attablés et l'horloge indiquait une heure tardive, 19:02 ou 04, elle ne saurait plus dire. Épars sur la table gisaient des restes d'un repas cantonnais selon les emballages marqués d'idéogrammes visiblement chinois. Ils venaient de terminer et elle avait une sale nausée. De celle qui vous donnait envie de vomir vos poumons.

« -Rien, excusez-moi, je ne me sens pas très bien. Je devrais aller me coucher.. (Ou pas, justement. Aller quérir sommeil n'était pas une idée des plus brillantes ces temps-ci et fuyant le royaume de Morphée, elle accumulait la fatigue, rêvait parfois éveillée. Un cercle vicieux qui lui laissait peu de répit)
-Non, tu as prononcé son nom, tu sais bien que...
-J'ai dit excusez-moi ! S'énerva-t-elle en repoussant sèchement sa chaise. »

La réaction du prussien fut immédiate. Avant qu'elle ne puisse quitter la table, il l'avait plaqué dessus, ventre et poitrine écrasés sur les restes de nourriture et les débris d'emballage. Elle en grimaça de douleur, et supplia du bout des lèvres tandis qu'il tordait un bras fragile dans son dos.

« -Devenir ma femme ne doit pas te faire oublier ta place, au contraire : elle la raffermit. Ecarte tes jambes. »

Elle ferma les yeux. L'obéissance lui parut être un comportement tout à fait naturel. Ses cuisses s'ouvrirent  et elle entendit le son machinal d'une ceinture que l'on défaisait.


« -Pourquoi ?! Pourquoi l'avoir fait exécuté ? »

Le sujet revenait sur la table. En fait, il était même d'actualité, tout récent. Elle suivait son époux à travers le grand hall du château de Königsberg, portant leur enfant, de trois ans, dans les bras tout contre elle. Les portraits inquisiteurs des barons de la lignée les accusèrent une fois qu'ils pénétrèrent la galerie principale. Toutefois, ce n'était qu'une ombre qu'elle suivait, car il ne se retourna jamais, ni même ne prononça un mot. Finalement, Akina délaissa l'héritier entre les mains d'une nourrice, jamais bien loin et renforça ses enjambées pour rattraper Anton.

« -Anton, s'il vous plaît... »

Et ils arrivèrent dans le bureau de l'officier, le familial celui dont le siège se transmettait de père en fils depuis des générations. Ses bottines frôlèrent le tapis persan qui recouvrait une partie du parquet boisé. Et les étagères alourdies d'ouvrages montaient jusqu'au plafond. Elle en oublia même l'affaire Panntreffe pour mieux observer l'environnement. Siegfried avait disparu soudainement ; il ne restait plus que son parfum familier qui imprégnait l'air de l'office. Sur le bureau, elle découvrit divers documents en lien avec la SS ou la gestion du domaine. Ce n'est qu'en apercevant une clef, pendue à un tiroir qu'elle se remémora.

Le trousseau de clefs trouvé à la Commerzbank. Les dizaines de passes dessus, si différents. Non, ce n'était pas ça. Le petit baron, leur enfant qui sortait d'un cadavre frais la silhouette d'une clef imposante. Avant l'arrivée de Kenneth et de Hiranuma. Même en rêve, son coeur se brisait à revivre la scène.

C'était la même.  La même clef. Pour le même coffre ?

Elle se dépêcha de tendre la main. Ses doigts allaient effleurer l'objet salvateur quand une explosion souffla les carreaux des grandes fenêtres et l'envoya se briser la nuque contre une étagère, broyée de l'intérieur par l'onde de choc. Des cris, des mots russes sauvagement expédiés, des bruits de tirs.

Königsberg venait de tomber.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 196 vendredi 05 décembre 2014, 00:43:25

Un chaos sans nom s'empara de la noble ville. Le feu de Sodome s'y déchaînait, les soldats du démon l'envahissait, et rien ni personne, pas même le chevalier Siegfried sur son destrier armuré, ne pouvait l'en empêcher. On y périssait à foison, les bâtiments s'écroulaient comme si la terre elle-même mourrait, et dans une centaine d'année, des kilomètres de verdure repousseront à l'endroit même où se tenait la terre ancestrale des Königsberg.

Mais elle n'est plus là pour le voir. Elle est de nouveau dans la banque. Une porte est brisée. Elle la passe. Sas. Détruit. Elle avance. Une petite pièce avec, cependant, une porte blindée de trois mètres de diamètre, qui prend quasiment tout le mur. Sur le côté, elle capte un petit boîtier encastré, genre coffre mural riquiqui. Celui-ci porte des traces et des impacts, comme si l'on s'était acharné dessus sans pouvoir le démolir. Elle s'y penche. La petite encoche rectangulaire est particulière. Regard sur la clé qui est maintenant dans sa main, pleine de sang. Eurk. Elle comprend, du moins, espère avoir compris. Elle lève la main, enfonce la serrure. Il faut pousser un peu, encore un peu, voilà, clac. Un genre de « Prouf » sourd. Elle se retourne.

La porte blindée est ouverte. Il suffit de s'approcher, d'y poser les doigts. Elle pourrait l'ouvrir. Trop lourd. Elle doit s'y saisir à deux mains, tirer à mort dessus en s'appuyant pied au mur. La porte glisse enfin. De l'intérieur, un puissant rayon l'éblouit.

Merci, ma fille, croit-elle entendre dans ses songes.


-Il faut acheter les billets d'avion pour aller dans ton pays.

Ton pays. Il s'est efforcé de le dire sans mépris, ce qui est tout de même un exercice. L'Amérique triomphante, sa bête noire. Toujours plus glorieux que la rouge, de bête.

-Noël approche. Tu voudra quoi sous le sapin ?

On ne fêtait pas ça au Japon comme en Occident, ce qui fait qu'il n'était pas sûr de pouvoir lui offrir quelque chose. Ni quoi, d'ailleurs. Peut-être lui demandera-t-il une liste de cadeau où il piochera. Il verra. Ca lui correspond assez.


Le froid avait saisi les rues. On a ressorti les vêtements chauds. Une épaisse couche de neige avait recouvert les localités d'Akita et de Matsue, mais dans le coin de Seikusu, les quelques flocons n'avaient pas réussis à tenir. Comme toujours, la neige rappelait à Siegfried son enfance. Dans son appartement bien chauffé, il était de moins en moins rare de voir les volets et rideaux ouverts, et l'allemand, appuyé contre la fenêtre avec son café, à écouter ses mélodies séculaires, paraissait dans une inébranlable quiétude. Celle-ci durait peu : Il fallait systématiquement retourner à ses obligations, parfois pesantes, et qui le satisfaisaient assez peu ces temps-ci. Il avait besoin de vacances.

Akina dormait bien, enfin. Pendant un moment, il s'était montré inquiet de son état. Il pensait que c'était le retour dans un environnement neutre, son appartement à lui, qui l'avait remise sur pied. Un endroit sain, avec un canapé neuf, un plancher réparé, des armes réinstallées, et sa garde-robe de SS remise dans la grande armoire, soigneusement nettoyée auparavant. Un pur bonheur.


C'était au premier flocon qui était tombé sur son visage. Il devait être 18h lorsqu'il leva les yeux au ciel, et que le cristal échoua sur sa joue.

Il ferma aussitôt les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, après une longue période de stupeur, son visage était à moitié enterrée dans la neige.

Il se lève, crache l'eau à peine fondue dans sa bouche ouverte. Passe sa manche sèche sur son visage. Difficulté à se dresser sur ses deux pattes. Les bottes de SS ne glissent pas. Il trouve sa casquette, recouverte par la poudre blanche. Il l'en extrait, peste, la tapote, la frotte, puis l'enfile sur sa tête.

-Ca faisait longtemps.
-N'est-ce pas agréable de me voir ?
-Pas vraiment, père.


Il touche sa croix de fer. Bien en place, le ruban passant sous le col. Les galons sont bien ceux d'Hauptsturmführer, qu'il arrive à déceler au toucher malgré les gants de cuir.

-Sincère.
-Ecoutez... Présentez-moi une seule personne sur terre qui fait des rêves moins agréables que ceux-ci, et j'admettrais que c'est un bonheur de vous voir.


Le barbu haussa les épaules. Siegfried n'était pas sûr d'avoir vu une telle pilosité faciale sur lui auparavant.

-Tu dois faire confiance, mon fils.
-J'ai fait confiance par le passé. Attendez... C'est Königsberg !?


Il reconnaissait, au loin, la ville et ses murailles, complètement détruites. Jamais il n'avait vu un tel carnage. Le castel était à trois quarts en cendres ; le reste n'était que pierre désordonnée, réagencée par les bombes. Il s'avance alors de trois pas, dressé sur la colline, et contemple ainsi la gloire de son père, le château de sa mère, et toutes ses possessions anéanties.

-Pourquoi !?
-C'est ainsi qu'il fut laissé.
-Non, non. Les russes...
-Il n'est pas question des russes. Tu dois m'écouter.


En bas de la colline sont apparues des soviétiques. Une horde éparse de soldat qui grimpe difficilement dans l'épaisse couche de neige. Siegfried se voit aussitôt doté d'un flingue, et tire à vue, visant tantôt la tête, tantôt le cœur ; parfois les jambes, pour se faire un petit plaisir. Bien que le fusil en main, aucun d'eux ne ripostent. Ils avancent benoîtement, se font tuer, leur cadavre roule, et c'est au tour du suivant. Il les abat calmement, sans jamais recharger.

-Tu dois faire confiance.
-Je ne sais plus faire confiance. J'ai des gardes-fous, des secrets, des moyens de pression.
-Laisse tomber.
-Père...


Il avait saisi son poignet, tirait dessus pour lui retirer son arme. Les russes avançaient, Siegfried ne pouvait plus tirer dessus. Il ne lâchait pas la crosse, et le vieux continuait d'essayer de le désarmer. Bordel... Les soviet, tels des zombies, s'agglutinaient autour de lui, ayant lâché leurs fusils, posaient leurs mains froides et sales sur le corps de l'allemand, le submergeaient complètement. Inutile de se battre. Finalement, il admet sa reddition, lâche l'arme. Seule sa tête dépasse de la masse grouillante des insectes rouges qui le recouvrent presque complètement de leurs membres. L'ancêtre retourne l'arme, lui colle sur la joue.

-Fais confiance.

Bam.


Siegfried rouvre les yeux. Le flocon est froid sur sa joue. Il ne se souvient pas de ces secondes qui viennent de passer. Il touche le cristal, sourit sans savoir pourquoi, et reprend le chemin de son habitation.


Il attendra quelques minutes dans une petite salle, sur un banc, contre un mur. On lui a pris ses bagages et fait vider ses poches, une petite fouille au corps au passage, toujours agréable.

Là, un fonctionnaire rentre. Il lui demande de venir s'asseoir sur une table annexe, face à lui.

-Monsieur. Les Etats-Unis d'Amérique n'acceptent pas les terroristes et les criminels de guerre sur son sol.
-J'ai été ravi de tuer ces ennemis de ma nation, un à un. Je recommencerais volontiers. Surtout sur le sol américain, avec des civils américains.
-Vous êtes la honte de votre pays.
-Vous êtes la honte du vôtre.
-Je vais devoir vous torturer.


On appliquait un sac en toile sur sa tête, il était menotté, sa chaise était basculée en arrière. Le supplice de l'eau commençait.

Plop ! Le grincement d'une porte le sort de ses rêveries. Un jeune homme, 25 ans, beau costard et plaque de police visible à la ceinture, lui adresse un franc sourire, avec une poignée de main agréable.

-Lieutenant Daniels. Pardon de vous avoir fait attendre. Passez dans mon bureau.

Ils entrent dans la pièce à côté. L'allemand s'installe, et n'a pas le temps de faire l'état des lieux que le flic, main sur la cravate en s'asseyant, a déjà commencé la lecture du dossier.

-Siegfried von... Königsberg ?

Il prononce « Konigsbeuwg », à l'américaine, et le SS a envie de lui apprendre la prononciation de l'allemand à grand renfort de coup de bureau dans les dents.

-C'est moi.
-Hm hm.


Il feuillette les différentes pièces, puis consulte l'écran de son PC apparemment déjà allumé. Clic, clic. « hm hm » de nouveau.

-Vous avez fait l'objet d'une interdiction d'entrée et de séjour... Je vois ici... suite à... ah, oui. La guerre. Hm hm. Vous avez l'air trop jeune pour avoir combattu contre mon arrière-grand-père !

Sourire forcé de l'allemand.

-Vous m'expliquez ?
-Erreur administrative.
-Hmmm hm. Je vois ici que le numéro de votre dossier fourni par l'administration allemande est le même pourtant.
-Le numéro de passeport est différent. Ma date de naissance est claire à ce sujet. Je ne suis pas né en 1914.
-Oui, oui... Ah, oui, tout de même. Vous lui ressemblez en plus.
-Je ressemble encore plus à mon père.
-Et bien ! Qu'est ce que ça doit être. On vous confond dans la rue ?
-Il est mort.
-Oh. Condoléances. Pardonnez-moi.


Il tend le bras pour taper au carreau. De l'autre côté, la secrétaire lève la tête. Il lui fait signe de venir. Elle arrive alors dans le bureau, trois documents en main. Le lieutenant s'en saisit. Siegfried mate la demoiselle au passage, le plus discrètement du monde.

-Vous connaissez du monde au Pentagone ?
-Ce ne sont pas vos affaires.
-Certes... Certes. Bon. Et bien... Ecoutez, je suppose que mon rôle s'arrête là. Je vous suggère de régler cette histoire auprès de l'administration de votre pays, ça risque d'être handicapant un jour.
-J'y penserais quand j'y retournerais.


Il met quelques mots, appose sa signature à trois reprises, deux coups de tampon, et rend le passeport ainsi que l'un des papiers avec.

-Voilà ! Vos affaires sont à récupérer auprès de l'agent Vincente, juste à droite. Présentez-lui ça. Si vous avez un problème avec la police, gardez ce papier-là, c'est très important. Ca sert de dérogation, comme autorisation de séjour.
-... C'est tout ?
-Et bien, oui. Vous préférez qu'on vous remette dans un avion pour chez vous ?
-Euh. Non. Je... Merci.


Ils se lèvent tout deux, se serrent la main chaleureusement. Le lieutenant ne cesse de sourire, le raccompagnant vers la porte.

-Vous venez du Japon, ai-je cru voir ?
-Seikusu. Une très jolie ville. N'hésitez pas à y passer. Si vous n'avez pas d'endroit où elle...
-Je retiens, je retiens. Mais bon... Dormir chez un criminel de guerre, ça me ferait peur. Ahah ! Pardon, pardon. Je suis désolé du désagrément causé par tout cela.
-Je vous en prie.
-Au revoir, monsieur. Et, ah, j'allais oublier ! Je vous souhaite la bienvenue sur le sol américain, et un très bon séjour.


Nouveau serrage de main. Il le laisse sortir. Siegfried pense être encore en train de rêver. Il récupère son téléphone, ses effets, ses bagages, et se dirige, seul, vers la sortie. On le fait passer sous un cordon. Il regarde derrière lui. Il est du bon côté de l'aéroport. Dans son dos, les entrants. Devant lui, le terminal.

Le dallage au sol a une aura particulière.

Siegfried est légalement sur le territoire des Etats-Unis.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 197 vendredi 05 décembre 2014, 15:12:05

« Pour Noël....je voudrais simplement que nous puissions aller dans mon pays, comme vous dîtes. Qui sera aussi le vôtre puisque nous nous unissons, Mein Herr. » répondit-elle très doucement, en terminant de réviser son cours de protéomique. Elle dormait mieux  ces temps-ci et avec les examens qui arrivaient au galop, il valait mieux. Retrouver ses esprits, la réalité avait été un véritable soulagement pour la métisse dont l'âme commençait sérieusement à souffrir. Contrairement à lui, elle détestait la neige – synonyme d'un froid dont elle ne supportait pas la rudesse. Tout était blanc ou gris durant les courtes journées d'Hiver, puis noir quand venait la longue nuit. Elle sortait pour aller travailler, il faisait nuit, elle rentrait du travail et encore les étoiles accusaient la noirceur.

Puis, elle avait commencé à décompter les jours avant leur départ. Les cours s'étaient enchaînés et son travail auprès de Chris Reuters également. Contrairement à Takagi, en bon occidental qu'il était, le hollandais encourageait son poulain à persévérer sur l'anti-vieillissement des cellules. Des dizaines de laboratoires de pointe à travers le monde financent ce concept d'immortalité et à l'issue de ses études, nul doute qu'elle serait courtisée par l'un d'entre eux. Entre deux travaux pratiques et un cours administré aux premières années de médecine, elle avait revu Kenneth. D'abord parce qu'ils devaient présenter leur exposé devant la vieille Okamura, et ensuite parce qu'étant dans la même promotion l'éviter devenait un exercice fastidieux. Il parlait vaguement de retourner en Irlande, peut-être de se greffer à l''IRA de nouveau. Ses connaissances en chimie et en biologie pourraient aider à un type de confection artisanale tout à fait létale. Toutefois, ne dérogeant pas à la règle de l'amoureux transit, il lui avait fait part une énième fois de ses sentiments dont il fit l'étalage, sans pudeur, en pleine séance de manipulation au laboratoire. Lui opposant un silence réprobateur, Akina n'eut pas le courage de terminer sa journée et préféra se réfugier chez son fiancé.

Enfin, il y avait eu la séance de recrutement des cheerleaders du Lycée Mishima. Les candidates avaient été nombreuses grâce à un flot inconsidéré de propagandes mises sur pied par les quatre noyaux durs de l'équipe. Seulement une dizaine furent sélectionnées, au terme d'auditions fastidieuses. Avant qu'elles ne se séparent pour les congés de décembre, Akina leur promit qu'elle rapporterait des uniformes depuis les USA.  


A l'aéroport, elle se formalisa lorsqu'on la sépara de Siegfried. Elle voulait protester : peine perdue. Le douanier finit par la rappeler à l'ordre.

« Rebienvenue au pays, Miss Walker. » lâcha-t-il en lui tendant son passeport américain.
-Où l'emmènent-ils ?
-Au bureau de l'immigration, enfin une officine, c'est un ami ?
-Mon fiancé, nous sommes venus ensemble....
-Ah. Je vous conseille d'attendre après les plate-formes des bagages. Suivant ! »

Elle s'entendit le remercier du bout des lèvres et pressa le pas pour récupérer sa valise. Celle d'Anton avait déjà visiblement été embarquée avec lui. Au terminal des arrivées, elle était morte d'inquiétude. Un café pris au comptoir du coin, puis deux et elle tournait en rond près de ses affaires, incapable d'imaginer le meilleur. John lui avait assuré qu'il trouverait un moyen pour le faire accepter sur le territoire américain, elle devait avoir confiance, mais elle était terriblement affectée par l'idée que la police des frontières décident de lui faire passer un sale quart d'heure. Aussi, quand il émergea enfin parmi la file, en apparente bonne santé elle se précipita sur lui comme elle avait l'habitude de le faire et l'étreignit de toutes ses forces. Sous leurs pieds, la devise du pays était incrustée dans une mosaïque récente  et de leur passion, ils foulaient la confiance de Dieu.

Il fallut ensuite faire le change de leur Yens, une formalité et puis louer une voiture. Akina privilégia un Pick-up, car – lui expliqua-t-elle très sérieusement, l'immensité des routes américaines ne pardonnait pas aux citadines. Elle signa les documents, laissa une caution et ils purent charger leurs bagages à l'arrière du véhicule.

« Nous avons atterri à l'Intercontinental Georges Bush Aéroport. Ca vous donne la couleur. Blanche. Nous sommes près de Houston, il va encore falloir rouler. » déclara-t-elle en pianotant l'adresse du ranch sur le GPS intégré.

Direction le sud du Texas, à quelques kilomètres de la frontière mexicaine.


«-Merde », pesta-t-elle en remarquant la teinte des gyrophares dans son rétroviseur. Elle engagea son clignotant et rangea le véhicule sur le côté, baissant ensuite la vitre. C'était un motard, un officier du comté – tyran des routes. Il se pencha à la fenêtre et les salua formellement. Comme l'exigeait la procédure, elle retira les clefs du contact et les rejeta sur le tableau de bord.

« -Papiers du véhicule, vous rouliez au-delà de la vitesse autorisée. »

Elle lui transmit son passeport ainsi que les visas de location.

« -Pressée ?, dit-il avant de sourire. Ah Walker ! Ca fait longtemps qu'on ne t'avait pas vu rôdé dans le coin. Je t'ai pas reconnu, t'as bien grand

Par grandi, il parlait surtout de la poitrine, qu'il lorgnait. Il avisa ensuite le passager. « Et sans Jack de surcroît.

« -Désolée, Sheriff Blackhood. Je ne faisais plus attention. Comment va Bryant ? »


Vous vous rappelez, le capitaine de l'équipe de football qu'elle se disputait avec Marisol ? Il était le fils du shérif, tout à fait. Le monde était petit dans la campagne texane.

« -Bien, il joue en nationale maintenant ! Bon allez, ça va pour cette fois. C'est qui ? » demanda-t-il enfin vers Siegfried. Une question à laquelle, elle devrait s'habituer dans les jours à venir.
« -Mon fiancé, Siegfried. Siegfried, je vous (Heureusement que le you ne faisait pas état d'un tutoiement ou d'un vouvoiement. On ne le dira jamais assez.) présente le Sheriff Jonathan Blackhood, une sommité dans la région.
-Putain, le nom. C'est quoi ça ? Finlandais ?
»

Ici, nous avions là toute l'étendue de la culture middle-class du Texas.

« -Euh, allemand...soupira-t-elle.
-Ahaha ! Rit-il alors. Non. Sans déconner ?
-Je peux repartir Sheriff ?
-Ah ouais, ouais, je vais t'escorter jusqu'au Ranch.
»

Génial.

Arrivés au croisement qui séparait la nationale du chemin vers la ferme Walker, le policier klaxonna et fit signe du bras pour les saluer. Avait-on précisé que ce jour-là, malgré le mois de décembre entamé, un soleil franc régnait sur le désert texan ? Que les températures, plus que clémentes suffiraient à se faire bronzer ?

Comment décrire le Ranch Walker ? C'était une grosse exploitation, tenue depuis la fin du XIXème siècle par l'un des aïeulx. L'une des rares, également, qui avait survécu à la Grande Dépression. Il fallait dire qu'entre l'esclavage des noirs et la main-d'oeuvre mexicaine, la rentabilité avait toujours été au rendez-vous pour ce grenier abondant. On y élevait des bêtes : chevaux et bovidés, mais on y cultivait également du coton, des fruits et des céréales. Aujourd'hui, on comptait une cinquantaine d'ouvriers agricoles, saisonniers compris. Il y avait le corps principal : la ferme et la grange. Des bâtiments principalement résidentiels où vivaient Abraham et sa famille. Puis les grandes installations modernes éparpillées à des kilomètres autour. Concernant le matériel, bien que les cow-boys se déplaçaient parfois encore à dos de canasson, Abraham et ses fils avaient investi dans des monstres motorisés.

Bien sûr, la réussite attirait les tensions. Et les Walkers avaient dû affronter plusieurs organisations écologistes et « autre Hippies de merde », au sujet de la surexploitation des nappes phréatiques du coin et dénonçant les contrats de travail des mexicains clandestins. Ce dont Abraham se fichait complètement. Un fils au Pentagone obligeait, la Justice lui avait toujours été clémente.

Lorsqu'elle gara le Pick-up devant le patio de la grande maison à architecture coloniale, un chien aboya vivement. C'était un vieux Staff borgne et agressif, attaché par une chaîne à la barrière de la terrasse avant. Les portières de la voiture claquèrent.

« Eh bien ! Eh bien ! » hurla une voix de vieillard sur fond sonore de grincement de bois.

Abe était confortablement installé dans sa rocking chair, une vieille radio allumée sur le bord d'une fenêtre crachait un son country totalement abominable. Dans l'ombre du patio, il portait tout de même son chapeau de cow-boy légué par son père.

« Ma petit-fille qui revient, le retour de l'enfant prodigue ! LORENZ ! LORENZ sale fumier, va me décharger ce Pick-up ! »

Une silhouette se précipita hors de la maison. Un jeune homme d'une vingtaine d'années, très grand et la démarche un peu balourde s'empressa d'obéir aux ordres de son patron, allant retirer les valises du véhicule stationnée sous le regard compatissant d'Akina – trop heureuse de retrouver ici, un paysage de son enfance, et une part de son identité.

En se redressant, ils purent noter qu'Abraham boitait sévèrement ce qui le rendait d'autant plus vieux : le dos courbé vers l'avant, le visage alourdit de rides mais son regard, lui, paraissait jeune dénotant sa vivacité d'esprit. A l'intérieur, dans le salon, la décoration n'avait pas changé depuis les années 60. Partout trônaient des portraits de famille : Les trois terreur durant leur enfance, puis chacun d'eux en uniforme. Même une photographie de Seika et Jack, représentant leur mariage, était fièrement suspendue aux côtés de celles du mariage de Scarlett et Abraham, de John et Anna. Visiblement, Abe aussi avait un goût prononcé pour l'esprit de famille. Gageons simplement qu'il serait différent de celui d'Akira.

« Installez-vous je vais vous apporter du café. »

Seigneur que son accent texan était dégueulasse.

« -Je peux le faire Pa, ca me dérange pas.
-Putain, je suis pas un assisté okay ? Assieds-toi je te dis. D'habitude, Loretta est là pour ça, mais elle est en congé. Les bouffeurs de tacos, ça travaillent pas comme des négros.
» Et il vociférait sa diatribe raciste en filant vers la cuisine traditionnelle donc séparées de la grande pièce de vie. Elle prit la main de son amant et l'invita à prendre place, avec elle, sur le canapé, devant la cheminée. Là encore, des photos par dizaines, de la Guerre, des médailles accrochées, des distinctions. »

On entendit du bruit dans la cuisine, un petit fracas et quelques minutes après surgissait le vieillard une jatte de café en main et deux tasses dans l'autre. Il abandonna le tout sur la table basse face à eux et prit place sur un fauteuil imposant, tout près de la cheminée et non loin du sapin de Noël bien décoré.

« -Lorenz, va faire monter vos bagages dans votre chambre. Je suis pas chien, je vous ai pas mis de lits séparés, haha. J'ai été jeune aussi hein. »

Petit clin d'oeil su-per gênant et sourire édenté. Akina leva les yeux au ciel, complètement embarrassée.

«Alors, tu me présentes pas ton gars ?
-Si, si Pa...c'est ahm, Siegfried Von Königsberg, il est professeur et avocat.
-Ah ouais ? Jack m'a dit que t'as fait l'armée, mon con. Et franchement, y'a que ça qui compte! Je préfère un sale boche, qu'un nègre, ça ouais. Putain ma fille, au moins c'est un blanc.
-'Pa....s'il te plaît...
-Ta gueule avec tes discours hippies de merde. Sa tête me revient, tu préfères le contraire ?
-Non...
-T'as déjà travaillé dans une ferme ? .
Lança-t-il enfin à l'attention du noble »

Voyage reposant ? Vacances ? Qui avait dit ça ?

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 198 lundi 15 décembre 2014, 17:33:06

-Je ne suis pas stressé.

C'était à titre de remarque. Non, pas de stress. Rien à voir avec ses doigts qui pianotent, quatre par quatre, de l'auriculaire jusqu'à l'index, lentement. Pareillement, ce n'est pas parce que ses sens en éveil cherchent désespérément à s'accrocher à quelque chose là où ils voguent de bruit en bruit et de vue en vue qu'il ne va pas bien. Au contraire, il sait se sentir à l'aise même les deux pieds dans la merde avec les boyaux sur le sol. Sa grande force, c'est son sang-froid à toute épreuve. Il se maîtrise, se musèle. Il n'a pas à ressentir la peur.

Catacaclop. Catacaclop. Catacaclop.

Après tout, le grand-père a l'air sympa. Fondu dans le même moule que les gamins, ou plutôt était-ce le contraire, ce qui était du genre à rassurer l'allemand. Il avait déjà pu maîtriser les trois garçons, alors le boss final n'allait pas être différent à affronter. Quant à l'habitation, aurait-il pu s'attendre à autre chose ? Parce qu'ils ont prouvé être texan jusqu'à l'os, abreuvé au pétrole brut et élevé à la winchester, il ne fait nul doute que l'environnement familial devait y correspondre. Il se mordait ainsi la lèvre inférieure, puis se disait que c'était trop signe extérieur de nervosité, et revint à un parallélisme labiale moins traître.

Vient ensuite l'épreuve du feu. Il comptait se présenter lui-même, elle le fera. Il convient de préciser quelque chose cependant :

-Forces spéciales.

Parce qu'en dépit du fait que la classification n'existait pas encore, son bataillon surentraîné et spécialisé dans le soutien lourd et le « seul contre tous » lui donnait ce caractère. Un autre genre que les chasseurs de Skorzeny, personnage exécrable et méprisé par Siegfried (comme tout soldat avec du bon sens), mais n'allons pas faire de chichis sur la définition. Si le gendre veut se la péter devant le papy, il en a encore le droit.

Rapide évaluation. Il est plus vieux qu'Abraham, se dit-il en le regardant.

-J'ai déjà fait du travail de labour et de cueillette, si c'est la question.

Calmement, il retire sa veste et sa cravate, puis retrousse les manches de la chemise. Il en aura pour un costume, mais tant pis. De toute façon, le repos est immoral. Seul compte la valeur travail. Si c'est ce qu'il faut pour se faire accepter, pas de problème.

-Allez-y. Montrez-moi ce qu'il y a à faire, et je vous parie que j'épuise tous les singes que vous employez.

Il rigole. C'est probablement bon signe.

-Calme, calme, gamin. On verra ça demain. J'vais pas non plus te tuer dès le premier jour. Mes fils vont bien ?

La question était posée à Akina, aussi, Siegfried s'en désintéressait totalement. Il se levait de son siège, tasse en main, et s'avançait vers un mur pour en observer les décorations. Fascinant, le fait que le mariage de Jack et Seika reste une fierté. L'égale des autres. Ce vieux con était comme les autres : Dès que les sentiments entraient en compte, les préjugés tombaient, abattus net par la force de l'amour et autres conneries toute en miel.

Il croit entendre son nom dans son dos mais n'en prend pas compte. Elle ne semble pas l'appeler, juste le mentionner dans sa discussion. Pas de quoi fouetter un SS. Il s'avance jusqu'à un étalage de décorations, dont il connaît la plupart. « J'en ai tué un avec les mêmes », voudrait-il dire avec le sourire.

Il boit sa tasse. Tousse. On se retourne vers lui.

-Vous mettez du pétrole dedans ?

Le vieux rigole, puis lève son index vers lui.

-Si mon hospitalité te plaît pas, j'peux te foutre dans la grange.
-Tant que vous m'obligez pas à boire ça, vous pouvez me faire dormir dans la fosse à purin.


Il en boira de nouveau une gorgée en s'approchant, puis lui tend la main.

-Merci de m'accueillir ici. C'est un honneur de vous connaître, monsieur. Akina ne m'a dit presque que du bien de vous.
-Ca va, ça va. On va éviter les mamours. On verra si on peut encore se sentir dans une semaine.


Il se lève difficilement de son siège, puis se traîne jusqu'à la porte, expliquant qu'il doit faire le tour de l'exploitation, que l'argent ça rentre pas tout seul, etc, etc. Accompagné de son quasi-esclave, il disparaît de leur vue. Professeur et étudiante se regardent, perplexe.

-Vous voulez visiter ?
-D'abord, je veux inaugurer.


Tous les deux rapprochés, la main de l'allemand s'insinue dans la chevelure de son esclave, l'agrippent très lentement.

-Montre-moi la chambre du vieux.


Elle sera bâillonnée, par sécurité, et prise toute habillée à même le sol. Autorisation donnée de jouir – non, ordre – et après un vif tringlage en règle, il s'épand en elle sans honte. Ils récupèrent leurs esprits, et sortent avec discrétion.


Il rit soudain, par ce soupir nasal qui témoigne d'un léger amusement. Elle lui demande ce qu'il y a, alors qu'ils sont près des chevaux, que l'allemand caresse. Ca, il connaît, a-t-il dit. Une telle monture, il maîtrise sans problème.

-Je pensais au mariage.
-Ca vous fait rire ?
-Akira et Abraham dans la même pièce, oui, ça me fait rire. D'autant plus qu'ils seront contraints à bien se tenir. Je pense d'ailleurs qu'on devrait autoriser les armes, ça risque d'être drôle.


L'un des chevaux évite sa main. Siegfried insiste, lui sourit, pose son crâne sur son cou. Brave bête.

-Et il y aura ta mère.

C'était plus une interrogation personnelle qu'une affirmation, malgré le ton utilisé.

-Demain, je me met double-dose, et j'impressionne ton grand-père. Il va tellement m'adorer qu'il a vouloir qu'on s'épouse demain, tu verras.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 199 mardi 16 décembre 2014, 17:40:08

« -Papa est sorti de l'Hôpital...., répondit-elle avec un sourire malaisé.
-Si j'avais pas quatre-vingt ans hein, j'y serai allé. J'ai fait le Vietnam, c'pas ça qui m'aurait arrêté ! Et le niak comment il va ? Hein ? Toujours aussi bourré de fric ? »

L'étudiante leva les yeux au ciel, complètement agacée par l'attitude de son grand-père. Oui, les trois frères – hormis John, peut-être, avaient de qui tenir. Ce racisme ambiant, elle s'y faisait par défaut. Du coin de l'oeil, elle aurait surveillé les déplacements de son fiancé dont elle plaignait secrètement le rôle.

« -Grand-Papa va bien.
-Je suis sûr qu'il a râlé pour ton mec. Ha-ha. Il voulait sans doute....un jaune. Bien joué, ma fille.
-Il s'entend bien avec Siegfried, qu'elle répliqua sèchement, les lèvres pincées. »

Une gorgée de café fit passer l'amertume. La métisse était visiblement habituée à la boisson corsée et opéra un large rictus moqueur lorsque l'allemand ferait la remarque. Le café, c'était pas encore aussi sacré que le Whiskey, mais mettons qu'il était en passe de le devenir. Parfois, on y mélangeait les deux, surtout l'Hiver. Plutôt, la nuit quand les températures chutaient en dessous de zéro et que les cow-boys devaient se relayer à la surveillance de la ferme. Non parce qu'on avait beau avoir quitté le temps du Far-West, les vols de bétails, les règlements de compte et les associations qui attentaient aux biens du ranch, il y en auraient toujours.

Puis, Abraham fut rattrapé par les affaires et à ce sujet, il se montrait assez pragmatique pour un américain. Malgré son âge avancé, il refusait de prendre sa retraite. Il mourrait Winchester en main, sur son exploitation à en tirer la dernière graine. Lorenz n'était, au final, que ses bras et ses jambes qui lui faisaient défaut. Il aurait préféré qu'un de ses fils le seconde. Jack, en particulier. Lui qui était à l'aulne de sa retraite à l'armée.  Parcourir les hectares familiaux en compagnie de son môme, c'était ainsi qu'on avait transmis la ferme Walker au fil des générations. De père en fils, car le bon Dieu avait été clément : peu de filles, ou toutes des cadettes. C'était ça d'aller à la Messe tous les dimanches depuis 1873. Enfin, avec les trois derniers, la bénédiction n'avait pas duré. C'était peut-être dû au départ précoce de la mère, se disait souvent Abe. Quoiqu'il en était, il fallait désormais se faire une raison. James ne serait pas assez intelligent pour dépasser les cinquante années d'âge de vie. John, il finirait par mourir dans son bureau, désintéressé des affaires familiales. Puis Jack, il irait  léguer le ranch à sa fille. Putain qu'il avait intérêt, s'énervait le vieux, hors de question de revendre à la ferme. Et ce Siegfried, qu'il quittait pour rejoindre les champs labourés, il serait de facto là.

Sitôt parti, qu'Akina reprit l'habitude d'obéir à son amant. Elle l'avait mené par la cuisine, à l'étage de la grande maison. Ils avaient longé un couloir, passé plusieurs portes avant d'ouvrir celle de la chambre du patron. Une pièce cosy au vieux mobilier. Il y avait même encore une bassine d'eau et un pichet sur la commode, avec un savon non loin et un nécessaire à rasage. La garde-robe renfermait encore les vêtements de Scarlett Walker. En dépit de son décès prématuré, le vieillard avait tenu à tout conserver. C'était au pied du lit que le prussien fit son affaire. Sa belle n'avait bien évidemment pas résisté, lui cédant ses charmes comme la meilleure des prostitués. Les genoux au sol, elle s'était tenue au barreau du lit, le jeans baissé, les jambes bien ouverte et elle n'avait eu qu'à serrer les dents pendant qu'il la prenait vulgairement, purgeant en elle ses bas-instincts. Et bordel qu'elle avait adoré ça, jouir peu avant lui, la figure frappée d'extase.

Le temps de reboutonner leur pantalons respectifs, de se recoiffer pour elle et ils décidèrent de rendre visite aux chevaux. Surtout que l'enclos du troupeau n'était qu'à cinq minutes à pied, adjacent à la maison. On y avait même vue depuis la fenêtre d'Abraham.

Il ne faisait pas encore nuit, mais près. La tombée du soir s'annonçait, l'air était déjà plus frais et le ciel se teintait. La cinquantaine de montures était en liberté, dans une énorme enclave.

« - Vous aviez dit la même chose pour Akira, vous savez, lâcha-t-elle, montée sur la clôture de bois pour s'y asseoir et l'admirer murmurer à l'oreille des bêtes. Je crois que..... »

Elle abaissa son minois angélique vers le sol, cherchant ses mots ou plutôt le courage de les prononcer.

« - Que je devrais vous parler de ces dernières semaines. De mes rêves étranges....j'aurais dû vous en parler plus tôt mais j'étais dans l'incapacité. Vous allez me dire que....votre histoire m'a rendu complètement folle. Mais je n'ai pas arrêté de rêver de votre vie, comme si j'y étais. J'ai même vu votre père, votre second... »

Inutile de rentrer dans le détails intimes concernant ce dernier. Un « Qui faisait admirablement bien l'amour » aurait pu être vite réinterprété.

« Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. Ca me rendait dingue, même le jour. »

C'était ridicule, mais maintenant qu'elle avait les deux pieds sur le sol américain, elle se sentait en sécurité, loin de ce fracas onirique sur la seconde guerre mondiale. Tout irait pour le mieux. Même qu'ils seraient inspirés pour parler préparatifs du mariage. L'idée de l'organiser au Texas lui plaisait énormément. Ca lui remettrait un peu du plomb dans la tête, et elle n'irait pas monter sur ses grands chevaux en se tourmentant à l'idée que marier Siegfried, c'était devenir Baronne. « Oui, enfin... » se ramena la conscience « Faut pas non plus hein...il est où le château ? » Ben il y avait le ranch, le manoir au Japon, n'importe quel endroit où ils étaient pourrait potentiellement devenir un bastion Von Königsberg. « Ah ben niveau romantisme, tu repasseras. » Ca va, la ferme.

« -J'avais même été arrêtée par...des types complètement pas rigolos du tout, » articula-t-elle « Et je vous ai cité, mais vous ne m'aviez pas reconnu du tout. C'est Panni qui m'avait tiré de là. »

Et de prononcer le surnom du lieutenant avec autant d'aisance, comme si elle l'avait connu toute sa vie.

« -Vous souhaitez faire un tour à cheval ? Une course ? On peut parier... » acheva-t-elle, espérant se dédouaner de ses confessions précédentes.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 200 mercredi 21 janvier 2015, 21:19:12

Sa mémoire prodigieuse avait beau travailler à plein, il n'arrivait pas à se souvenir d'avoir ainsi appelé son bras droit de cette façon devant elle. Peut-être était-ce dans un moment de flou, post-injection ? Ou alors le fait de fouiller dans ses vieux souvenirs pour le nommer auparavant brouille sa perception de ceux-ci maintenant. Il fronce les sourcils, caressant le col musculeux de la bête.

Panni, Panni, Panni... Un type bien. Bon sang, qu'il haïssait le sobriquet. L'utilisation du « i » final en allemand était généralement infantilisant, et bien que l'homme pouvait être souvent un peu irritant par son manque de sérieux, il ne méritait pas d'être rabaissé ainsi. Leopold, le faux prussien, le soldat manqué, l'homme avec qui il avait dû affronter plus que beaucoup d'autres simples plantons de targettes. L'épisode le plus marquant, le traumatisme fondamental pour l'adjoint, fut l'assassinat sauvage de ces ukrainiens. En y repensant, Siegfried estime avoir fait son devoir. Leo, lui, ne s'en relèvera jamais. Sa conscience en fut dévastée. Ce n'est pas la guerre qui l'a tué, mais les exactions commises. Tant pis pour lui. Il fallait cuirasser son esprit, le baron n'a cessé de lui répéter, plutôt que de prendre la vie comme un jeu. La vie a tôt fait de lui rappeler qu'elle n'avait pas de pitié, même envers ceux qui en dénient l'austérité.

-Panntreffe... Je ne t'ai peut-être pas parlé assez de lui. Il n'avait pas sa place dans l'armée... ou plutôt devrais-je dire qu'il n'avait pas sa place dans une armée en guerre. Il aurait été excellent à l'arrière. Je n'aurais pas dû le faire venir dans ma division.

Pourquoi parle-t-il de ça ? Il n'est pas bon d'exprimer à haute voix ses doutes, même si ceux-ci taraudent depuis des décennies.

-Et tu rêves de Père ?... Je n'ai jamais su... qui il était. Il se faisait un devoir d'agir comme son rôle l'exigeait. J'ai fait ainsi. De son vivant je ne me suis jamais demandé si il était un être véritablement sensible. Après sa mort, en revanche, j'ai commencé à m'interroger sur lui, parce que je ne savais plus qui j'étais. Ma mère l'aimait. Elle posait souvent sa main sur sa joue pour lui dire des choses douces. Je crois qu'il était plus humain qu'il ne le montrait, tout au fond. … Mon oncle l'appelait « Alte Dieter ». Vieux Dieter. Ca n'amusait que lui. Ma mère – Helena, sa sœur – le regardait mal dans ses cas-là. Mais Père... Il faisait comme si ce surnom glissait sur lui.

Stop. L'attention est détournée du cheval. Il cesse de le caresser, se tourne vers Akina. Loin de sa précédente indifférence, ses nerfs semblent le démanger.

-Je n'ai jamais dit « Panni » devant toi. J'en suis sûr. Je déteste ce surnom. Je ne l'aurais jamais mentionné. Et à vrai dire, je ne t'ai jamais réellement parlé de lui.

L'arrivée d'une voiture interrompt ses interrogations. Elle remonte l'allée du ranch, au loin, pour se garer devant l'entrée. On distingue le vieux Abraham sortir de chez lui, loaded & ready. La taille du canon est parfaitement réglementaire, pas trop courte selon les lois texane, l'arme est sur l'épaule. Les deux types débarquant de la caisse sont en costume, et ne semblent pas effrayés. Ils doivent avoir l'habitude des gus du coin. Ils s'approchent, parlent sur le perron. Le ton monte. Le vieux commence à cracher quelques paroles un peu hautes. Les types font quelques gestes en sa direction. L'arme est saisie à deux mains par le patriarche. Les costards répugnent à porter leurs mains à leurs 9mm.

Siegfried bredouille quelques mots, s'excuse de monter à cru, et grimpe sur le cheval qui fait preuve d'indocilité dans les premières secondes, puis accepte de presser le pas et de mener l'allemand jusqu'à la rixe verbale, celui-ci tenant d'une main le bourrin par la crinière. Les mètres sont raccourcis bien vite, et ça lui permet d'apparaître en cow-boy, dressé sur sa monture, passant derrière les intrus.

-Te mêle pas d'ça, gamin.
-On laisse pas la famille dans la merde. Y a un problème ?
-FBI.


… Ca n'existe pas que dans les films ?

-C'est quelque chose avec moi ?
-Ca dépend. Auriez-vous vu Seika Walker ces derniers jours ?
-Seika qui ?


Merde.

-Seika Walker. Nous tentons de savoir si quelqu'un l'aurait vu ces derniers jours.
-C'est vot' boulot de la retrouver ! Foutez le camp d'ici !

-Vous avez des raisons de penser qu'elle est encore en vie ?
-Et vous ?


Le cheval tourne, Siegfried essaie de le discipliner.

-Vous n'êtes pas l'un des frères Walker.
-Qu'est ce que ça peut vous foutre ?
-On peut aussi t'emmener ailleurs, voir si t'es plus loquace.
-Essaie seulement.


Il sort de la poche de son pantalon son passeport, avec, plié en 4, le papier fourni par les douanes. Il brandit les deux indifféremment, de sorte qu'ils ne puissent pas lire. Tout juste distinguent-ils l'aigle sur la couverture marron.

-Baron von Königsberg. Protégé par le statut de la noblesse allemande.
-OK... Ecoutez, on se fout de tout ça. On veut juste savoir si l'un de vous a eu des informations à propos de Seika Walker. Nous avons des chances de croire qu'elle est peut-être réapparue. Et si c'est le cas, elle peut avoir contacté ses anciennes connaissances.
-Bordel, mais vous allez foutre le camp !?
-Abraham a raison. On ne sait rien. Et en quoi ça vous intéresse, vous ?
-Les affaires d'enlèvement relèvent de notre compétence, et nous prenons en compte cette éventualité. Particulièrement lorsque l'éventuelle victime est une ressortissante d'un pays dont les Etats-Unis tiennent en haute estime les relations.
-C'est pas notre problème.


Après quelques questions supplémentaires de pure convenance, ils s'en allaient. Sieg' consent enfin à descendre de son cheval.

-Statut de noblesse allemande ?
-Votre 11ème amendement n'est pas passé. Puis il fallait bien que j'invente un truc pour faire comme si j'étais sérieux.
-Meh. On va bientôt bouffer, les jeunes.
-Montrez-moi la cuisine.



Elle était assise sur le lit, regardant ses yeux dans un miroir de poche, avisant son allure après cette rude journée, lorsqu'il arrivait dans la chambre. Il retire la chemise, pliée en un tournemain et délaissée sur un meuble, puis se retourne vers elle. L'air conquérant, dominateur, froid comme à son habitude. Son intention semblait peu chrétienne, se dit-elle sans doute, et pourtant, c'est autre chose qu'il avait en tête.

-Soit tu as fouillé dans mes affaires, auquel cas je me sens en droit de te tuer, soit quelque chose ne tourne pas rond avec tes prétendus rêves. Tu as cinq minutes pour t'expliquer avant que je ne décides de te baiser à mort.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 201 vendredi 23 janvier 2015, 21:39:42

Le petit garçon était loin d'être famélique. Sa bouille ronde aux joues rosies auguraient une santé solide. Sa main impatiente frappait la table de la cuisine à un rythme régulier, tandis qu'il entonnait de bon coeur, mais de mauvaise foi : « J'ai faim ! J'ai faim ! J'ai faim ! »

« - Oui, Johnny, attends...je dois finir de changer James. » soupira pour la énième fois une voix douce, aux intonations crispées par le raffut que ses enfants commettaient en cuisine. Le petit James était allongée sur le plan de travail, à même une serviette chaude et sa mère procédait à changer son lange. Par mesure de précaution, elle jette une œillade vers la tablée :

« -Où est Jack ? Johnny, réponds-moi. Où est ton frère ?
-J'ai faim ! »

Elle n'aurait pas plus d'information. James menaça soudainement de s'enfuir, déjà à quatre pattes, prêt à aller patauger dans l'évier. Il suffit à la maman d'attraper la nouvelle culotte du gamin pour le ramener dans ses bras. Quelques pas sur le côté, et elle récupéra la tambouille du midi, encore chaude. La casserole fumait et d'une main – car tenant le bambin de l'autre, elle versa une purée aux légumes dans la gamelle de Johnny. Ce dernier ne perdit guère de temps à y faire touiller sa cuillère.

« -La viande arrive mon chéri. »

Soudain, le troisième – disparu quelques instants plus tôt, déboula dans la pièce en hurlant de pleurs. Sitôt suivi par la silhouette imposante d'Abraham Walker, dans la fleur de l'âge. Les cheveux aussi noirs que le charbon et les yeux plus perçants que ceux d'un faucon.

« -Ce petit con était en train de frapper les bêtes. Je lui ai filé une fessée.
-Abe, il n'a que six ans. Il va apprendre, sourit Scarlett Walker en réconfortant Jack qui s'était réfugié dans ses jupes.
-J'préfère qu'il apprenne à obéir, ma puce. »

Comme à son habitude, le père Walker était en uniforme. Qu'il soit de repos ou en service n'y change strictement rien. Sa femme détestait ça. Elle préférait l'admirer en costume ou en tenue de ville. Le soldat s'installa à table en ébouriffant la crinière blonde de Johnny au passage. Du trio, c'était son favori.

« -Il bouffe comme un porc, ce petit-là. Me l'engraisse pas. »

A cette époque, la vie d'Abraham se résumait très simplement à son épouse, ses trois fils, l'armée et le ranch.  Rien de moins. Rien de plus. Quand il partait en mission, Scarlett s'occupait seule des trois frères terreurs, appuyée par la mère d'Abraham : la vieille Suzann, qui veillait principalement – de son âge avancé, à la bonne tenue de la maison. Nous étions  au début des années soixante.

* * *


Akina n'aurait jamais pensé qu'il puisse être si prompt à réagir aux aveux concernant ses étranges rêves. Un moment, elle se sent coupable. De quoi ? Elle ne saurait dire. Panni, Dieter. Leurs images se confondent à nouveau et elle n'arrive pas à mettre des mots pour expliquer à son fiancé. Au final, l'intervention des deux cow-boys fédéraux lui sauvent une mise relative. Elle aurait dû broder, sinon : inventer de quoi contenter l'incohérence, l'illogisme et trouver un prétexte.

Le départ cavalier du prussien lui aura arraché une moue de surprise. Si elle est bonne cavalière, elle n'a jamais été capable de monter sans sceller, ni de maîtriser un étalon de cette pureté avec la seule force d'une poigne sur la crinière.  Elle emboîtera le pas, pressée, mais ne rattrapera Siegfried qu'après le départ des deux hommes. Américain comme allemand restent évasifs lorsqu'elle interroge sur le pourquoi de la visite des deux costards. Et durant tout le repas, la belle rumine ses pensées à ce propos entre deux oeillades transites déposées sur la silhouette de son propriétaire et deux réponses, prononcées du bout des lèvres, à des questions inconséquentes de son grand-père.


La pièce qui leur a été dévolue était l'ancienne chambre de Jack, puis de Jack et Seika et enfin d'Akina quand elle revenait vivre ici. La décoration a depuis longtemps disparu depuis son retour au Japon. Ne restent plus que des murs peints en blanc, vides. Le lit est grand, il trône au milieu, et quelques meubles l'entourent. Elle ramasse un miroir de poche dans sa trousse à maquillage et admire son allure.

Sa lèvre inférieure tremble légèrement. Elle la mordille pour tenter de maîtriser le tremblement au moment où son Maître entre. Déjà vêtue d'une nuisette couleur crème, Scarlett le suit des yeux refermant le miroir sèchement pour le rejeter avec indifférence sur le couvre-lit. Ses jambes galbées vont ensuite se croiser sensuellement, mêlant leurs courbes.

« Me baiser à mort, Mein Herr ? » articule-t-elle d'un ton provocant. « Me baiser, oui. Me tuer oui. Mais les deux en même temps, vous en seriez bien incapable.»


Elle décroise ses belles jambes et se redresse lentement afin de venir tourner autour d'Anton, une main délicate glissant à mesure sur ses épaules nues. Il y a dans a démarché féminine quelque chose d'envoûtant ou presque : peut-être ses hanches qui roulent gracieusement à chaque pas, son regard de pute finie dès qu'elle croise le sien, ou bien ses lèvres charnues qui s'écartent trop à chaque mot prononcé.

« Je n'ai pas fouillé dans vos affaires. »

D'une faible poussée sur l'épaule, elle l'invite à s'asseoir  et s'installe sur lui, un petit sourire en coin.

« C'est à vous de m'expliquer. Pourquoi ne pas m'avoir reconnue, m'avoir laissée dans un bordel à SS, pourquoi votre père portait un uniforme gris, pourquoi la Kommerzbank ? Après. Vous pourrez disposer de moi.... »

Elle agite doucement son bassin dans un mouvement de va et bien lascif, simulant au ralenti un coït.

«Mais pas avant. »

Oh les doigts de Scarlett deviennent indociles. Ils s'emparent de la nuque du noble allemand pour la presser avec insistance tandis qu'elle appose sa bouche contre l'oreille droite de l'ancien SS pour déclarer aussi froidement qu'un couperet qui décapite : « Parle. »

La métisse pousse sa chance.  Les émotions sont trop fortes, elles reviennent comme un flot endigué trop longtemps avec rage. Ca la prend aux tripes. Elle se souvient de la moindre seconde rêvée. De la balle qu'il lui a fiché en pleine tête, sans broncher. Elle n'en peut plus. Il y a cette volonté d'être remise à sa place, bien évidemment, mais également autre chose. Sur le coup, excitée et trempée de mouille, elle n'aurait su le dire.

Dehors, eh bien, Abraham vaque à ses occupations.Ayant investi sa rocking chair sous la voûte étoilée, à l'abri de sa véranda, il admire l'horizon texan. Scarlett lui manque terriblement. Depuis des décennies, il ne va plus fleurir sa tombe. Plus le courage. Plus l'envie. C'est John qui s'en occupe, par décence et nécessité. Un brave garçon, son préféré. Celui qui n'aura pas mal tourné contrairement aux deux autres. John, le général. Grade que même lui, vétéran de plusieurs guerres, n'a pas su atteindre, car trop insubordonné. Toutefois Johnny a hérité du caractère et de l'intelligence de sa mère.

Lorenz vient lui demander si tout va bien et le vieux réplique qu'il a envie de faire un tour, comme ça, de nuit à travers champs. Ce n'est pas rare que le propriétaire des lieux fasse des rondes à la ferme. Après tout, c'est un peu le dernier souvenir de son couple qui lui reste.

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 202 vendredi 06 février 2015, 14:59:32

L'allemand avait beau être un Übermensch, avoir bravé les affres du temps, l'abattement des défaites, l'administration et la justice qui le traquent, les sentiments & les émotions, il ne peut être complètement imperméable à la vérité. Et chaque mot qu'elle prononçait en plus lui en énonçait une nouvelle : Elle savait trop de chose qu'elle ne devrait pas savoir, et même, qu'elle ne pourrait pas savoir. La mention de Panni a déjà bien ouvert la brèche lorsqu'il s'en est rendu compte, mais... Tout à coup, la Kommerzbank, et les questions qu'elle lui en a posé. Il semble abasourdi. Quelque chose ne tourne pas rond. Le fait qu'elle ait envie de lui, qu'elle brûle pour son corps, en rajoute à son trouble, et il ne parvient pas à recoller les morceaux des zones d'ombre qu'elle laisse.

-Tu n'étais pas là en 40... Je m'en souviendrais...

Il se surprend à avoir mal à la tête. Côté gauche, avant. Ce n'est pas normal chez lui. Peut-être est-ce le manque. Et il a envie de la sauter, salement, mais il veut sa vérité, il veut comprendre les zones d'ombre qu'elle laisse.

Prise par les cheveux et par une hanche, elle est soulevée comme une poupée et jetée sur le lit. Il file vers sa valise et en sort l'une des petites boîtes de métal. Garrot rapide tenu avec les dents. Serrage de poing. La veine basilique, particulièrement apparente aujourd'hui, aura la faveur de l'aiguille. Garrot lâché. Le produit froid coule jusqu'à la dernière goutte. Il retire la seringue à usage unique, la range tout en agitant le bras. Ses pensées commencent à jouer aux montagnes russes. C'est moralement douloureux, et contrairement à toute attente, son mal de tête s'aggrave.

Il n'a pas envie d'attendre plus longtemps. D'une commode, il extrait une arme, un M1911 assez classique. Il murmure qu'il le remettra là où il l'a trouvé, en bas, demain, avant que le grand-père ne s'en aperçoive. Et lui colle rageusement sur la tempe.

-Tu me caches quelque chose. Je déteste... que l'on me cache... quelque chose. Pourquoi la banque ? Pourquoi l'uniforme !? Toi, parle ! Quel bordel ? Où as-tu fais le tapin, sale petite pute !? Tu as vendu ton cul en mon absence et...

Sa tête tape affreusement, et il ne se contrôle plus. La glissière de l'arme fait un aller-retour, et le canon atterrit dans la bouche d'Akina. Il lui hurle de sucer, sans se rendre compte que toute la maison pourrait l'entendre. Heureusement que le vieux s'est éloigné.

Et elle obéit, même si elle doit en pleurer. Il éloigne l'arme, appuyant à l'intérieur de sa joue de sorte qu'elle le suive docilement. Elle est contrainte d'accompagner le mouvement de l'arme jusqu'à aller au sol, à genoux, où elle doit continuer de s'occuper du canon pendant qu'il frotte ses yeux, tente de remettre en place ses émotions. Ca ne veut pas. L'injection lui paraît plus violente qu'à l'accoutumée. Pourtant il n'a pas changé sa dose. Et sa tête refuse de redescendre de son bad trip habituel. Il répète un mot en allemand, un juron vieillot qu'elle n'a jamais entendu auparavant. Il fini par la libérer de la menace, et s'agenouille.

-La vérité. Dis-moi où tu as appris tout ça.
-Mein Herr...


Elle se prend une claque. Il ne lésine pas sur la force du coup, tant et si bien qu'elle tombe à terre. Il la fait se relever par les cheveux, sans considération aucune.

-LA VERITE !!
-Je dis la vérité !


Une nouvelle claque. Elle n'a pas le temps d'atterrir au sol qu'il la rattrape de nouveau par les cheveux, et la remet en place. L'arme est de nouveau collée sur son front. De l'autre main, il défait sa ceinture, et sort sa queue massive, dont l'érection est boostée par ses hormones dont l'effet secondaire peine toujours à disparaître. Voilà qui remplacera dans sa bouche l'arme. Il fourre l'engin entre ses lèvres, et usera de sa tête rageusement comme si il cherchait à la blesser.

-Fais-moi jouir, salope, ou je te bute... tu verras si je ne peux pas faire les deux à la fois... Je continuerais d'user ton cadavre pour me satisfaire, je pourrais t'étranger jusqu'à la mort et ne pas m'arrêter de te baiser pour autant... Suce, putain !

Il veut qu'elle s'étouffe, qu'elle s'étrangle avec, et ne lésine pas sur la haine pour lui faire comprendre. Maintes fois, il s'enfonce jusqu'à ce que son nez touche son aine, d'un coup sec, lui fait tenir quelques secondes, la recule un bon coup, lui fait croire qu'elle peut respirer, et recommence. Le manège dure une bonne vingtaine de fois, pire qu'une torture par l'eau, jusqu'à ce qu'il fasse glisser d'un trait sa ceinture hors des attaches de son pantalon. Il vient s'asseoir au bord du lit, elle doit le suivre, queue en bouche, et il peut ainsi contempler son cul de sa hauteur, qu'il lui ordonne de lever pendant qu'il joue avec sa gorge. Il passe ainsi aux coups de fouet. D'abord, la ceinture est simplement pliée en deux, pour frapper son dos notamment. Puis il la laisse s'étendre. Elle voit la boucle qui pend. Elle peut avoir peur. Le prochain coup claque sur son cul, lui lacère au passage la peau. Le métal est impardonnable. Et il recommence. Ses reins prennent. C'est pire. Le seul avantage, c'est qu'occupé à la frapper, il a arrêter de lui bourrer sauvagement la gorge, et c'est visiblement à elle de s'en occuper. En bonne chose avilie, elle continue de donner des coups de tête, de langue, cajole sa queue vénérée pendant qu'il décharge tout ce qu'il a par les coups. Et un troisième. Le centre de son cul a pris violemment, mais sa chatte a été frappée par incidence. Le plaisir sourd, couvert par une atroce douleur. Et il recommence, sur son dos cette fois-ci.

-Je vais tellement te marquer que plus personne ne paiera pour t'avoir... de peur d'atteindre à ma propriété... MA PROPRIETE !!

Le dernier coup vaudra tous les autres tant l'impact est brutal. Ses fesses n'ont jamais fait aussi mal, se dira-t-elle sans doute – mais elle aura du mal à comparer efficacement. Il murmure quelques mots en allemand dont elle ne comprends que la moitié « Ich », « Dir », « Schlecht »... Et elle sent désormais la ceinture entourer son cou, il serre un bon coup de sorte qu'elle n'est plus le moindre souffle, fais passer le cuir sous sa propre fesse pour tirer dessus et la faire s'enfoncer sur lui. À la faveur d'une ultime caresse de sa langue sur la base de son vit, il jouit avec abondance, déchargeant son foutre à même sa gorge un long moment. Elle tente d'avaler, mais tous les éléments contraires l'empêchent de maîtriser ses muscles. Elle a envie de vomir, mais la queue semble vouloir descendre et les mécanismes de sa gorge cherchent à faire de même. C'est par un effort surhumain qu'elle ne mord pas, et qu'elle ne s'évanouit pas. Mais l'air lui manque, et ses pensées se troublent sévèrement. C'est à ce moment-là qu'il lui donne du lest, recule sa tête, et la jette en arrière.

Elle s'écroule au sol, tousse comme une damnée, crachant au passage sur le sol de grandes traînées de sperme qui remontent sans peine. Siegfried serait sans doute déçu, contrit de voir ça, mais il a d'autres choses à penser. Sa tête, qui avait commencé à le lâcher un peu, revient à la charge avec les battements sourds. La main posée sur son crâne, il serre les dents.

Akina est sans force, mais il compte la solliciter encore. En se relevant, il reprend sa ceinture par l'extrémité et tire dessus en déambulant dans la pièce. La pauvrette est traînée par le cou, doit tenter d'accompagner l'allemand avec ses bras et ses jambes pour ne pas étouffer de nouveau, mais il ne lui laisse pas le temps de se dresser correctement sur ses quatre pattes. Elle parvient à ramper néanmoins, voudrait le supplier malgré sa mâchoire douloureuse.

Il reste concentré sur son mal de crâne. La balade échouera au même endroit qu'elle a commencé. Il tombe sur les petites flaques de foutre et de salive qu'elle a laissé. Il la regarde.

-Comment as-tu pu gâcher ça...

D'abord, il lui arrache sa culotte, en deux coups, le tissu ayant montré résistance. C'est avec le vêtement qu'il éponge quelque peu les fluides, et lui fourre la boule souillée dans la bouche. Ensuite, il lui plaque la gueule dans ce qui reste de tâches, la joue baignant dedans. Enfin, il se déshabille définitivement, et soulève sa croupe pour prendre immédiatement sa chatte, comme un animal pressé. Elle perdra au passage ses derniers vêtements.

Dans ses gestes, il ne lésine pas. La ceinture est détachée de son cou, mais c'est pour mieux lui mettre dans la bouche, entre les dents, comme un mors, qu'il utilise pour la faire se redresser. Il lui faut tendre la main pour récupérer le flingue, abandonné sur le lit, et il lui met dans la nuque.

-Tu ne me diras pas toujours pas la vérité, pas vrai, sale petite chienne ? Tu préfères être baisée... Tu as intérêt à jouir, à jouir tout ce que tu as, parce que c'est la dernière fois que je te laisse prendre ton plaisir. La dernière putain de fois, parce que les putes n'ont pas le droit au plaisir, les putes servent de trou, c'est ce que tu es, mon sale petit sac à foutre ! Regarde-toi !

Il la baise comme jamais il ne l'a fait, bourrant son con jusqu'à la terrasser une fois, deux fois, trois fois, relâche tantôt la ceinture pour la fesser brutalement, tantôt l'arme pour prendre ses cheveux à la place. Il la gifle, et essuie les saletés de sa main sur son corps, ses seins, comme une vulgaire serpillière, il frappera d'ailleurs sa poitrine entre deux pressions dessus. Il usera même du flingue pour simuler une pénétration anale, collant le canon entre son cul pour le presser à maintes reprises, comme si il cherchait à la sodomiser avec. Ce sera d'ailleurs le sujet de ses attentions prochaines : Sortant sa queue après un bon moment dans la chaleur de sa chatte, il cherchera à pénétrer son fondement. Devant une légère résistance, il devra y coller ses doigts préalablement fourrés à l'avant pour faciliter l'entrée. Après, seulement, tel le Hun aux portes de Rome, il enfoncera l'entrée de ce qu'il estime être une place à envahir et détruire. Réceptacle de ses mauvais sentiments, son cul sera soumis aux mêmes traitements.

Pour jouir une seconde fois, il s'enfoncera au dernière moment dans sa matrice de femme. Lui injectant au plus profond sa semence germanique.

Il la relâche. Le mal de tête s'est atténué, mais ses pulsions immorales peinent à se taire.

Il lui ordonne de tout manger, jusqu'à la dernière goutte : D'abord, ce qu'elle a craché de sa fellation et qui reste au sol. De l'autre, ce qu'elle a expulsé de son con, qu'elle n'a pu retenir. Double festin pendant que lui la contemple, et retrouve son érection.

Un craquement du plancher le fait sursauter. Akina ne l'a peut-être pas perçu, mais lui voit ses sens décuplés dans cet état instable qui ne dure habituellement pas plus de deux minutes. C'est justement parce que ça dure que ça devient difficilement supportable, tant il se sent agressé de toute part par ses sensations. Il se précipite à la porte, l'ouvre. Il voit Lorenz, qui écoutait à la porte. Il tente de bafouiller des excuses, mais il est saisi de force, fait asseoir sur un siège dans un coin de la pièce. Il avait déjà la queue en main.

-Branle-toi, ou je te tue.

Et quand l'allemand ordonne, on ne refuse pas.

Il a envie de la prendre encore, alors il la saisit par les cheveux et l'allonge sur le lit, face à lui. Un oreiller sur sa tronche, pour l'étouffer, ou une autre raison, peu importe. Les jambes sont écartées. Il la prend, la baise. Tout aussi sauvagement qu'auparavant. Il n'hésite pas à frapper ses seins, alterner entre les caresses de son clitoris et les frappes dessus. En lui faisant bien plier les jambes sur le buste, il reprend son cul, les deux mains sur ses genoux. Il n'a aucune pitié pour elle.

Sa tête bat encore. L'oreiller dégage. À la faveur de l'arme volée collée sous sa mâchoire, il la fait monter sur lui. À son tour d'être mise à contribution, malgré tout ce qu'il a pu déjà lui mettre. Elle commence naturellement à enfoncer son con dessus, et il ne lui refuse pas. Il a toujours cette ceinture en main, pour la tenir en respect, ainsi qu'une corde de pendu avec lequel il la menacerait. Elle mettra tout son cœur à l'ouvrage pour le satisfaire, malgré la présence d'un employé du grand-père qui mate son cul en train de danser sur le bassin de Siegfried – et même, l'idée la fait redoubler d'ardeur. Il lui fait remarquer qu'elle se complaît à se montrer, la traite de traînée qu'on ne peut pas racheter, la frappe quelque peu, et lui ordonne de se retourner. Il veut qu'elle le chevauche par le cul, et il veut pouvoir le voir. Elle devra s'exécuter malgré la fatigue et le plaisir qui la sonne. Elle s'appuiera d'abord sur le sol pour se faire, heureuse de se montrer ainsi à son Maître, pour qu'il la contemple. Elle jette quelques oeillades au sexe de Lorenz qui se branle énergiquement, sans pudeur. L'idée qu'il s'excite sur elle parce que son propriétaire l'a ordonné la fait décoller. Elle n'est qu'un objet dont il offre la vue aux autres à sa guise, y compris quand il l'avilie.

Elle est ensuite prise par la bouche, quatre doigts fourrés dedans, pour la faire revenir contre lui. Elle doit s'allonger sur le corps de son Maître, dos à lui, et continuer à maltraiter son propre fondement avec la queue infatigable de ce dernier. Elle ondule tant mieux que mal, et pour l'aider, elle n'a que ses doigts à sucer, ainsi que le flingue dont le canon insinue ses premiers centimètres avec douleur dans sa chatte, les doigts frottant au passage sur sa perle.

Il se sent venir, encore. Il ordonne à Lorenz de jouir au sol, et il ordonne à Akina de bien le regarder. Le serviteur se retenait, attendait sans doute le moment propice, et s'exécute sans réfléchir. Elle voit, de sa queue, jaillir les jets de foutre qui viennent bassement s'écraser sur le plancher. L'allemand lui murmure de l'imaginer à sa place, en train de se branler en pensant à elle, comme il le fait souvent, prétend-il. Cela fait quelques minutes déjà que son sérum a laissé passé ses effets, et sa migraine a disparu, mais il continue de se montrer violent, parce qu'il sait qu'elle adore ça. En guise de final, il la fait mettre à terre, ceinture tenue par la même main qui la menace de son arme, tandis qu'il se branle de l'autre.

-Touche-toi et jouis pendant que je te recouvre.

Debout, il arrose finalement son corps, son magnifique corps nu de déesse, et sa face, maculés de son désir une dernière fois. Il menace une dernière fois l'employé, soulignant bien que si il en reparle, que ce soit à elle, à lui, ou à Abraham, il l'abat, et le congédie. Il interdit à son esclave de se laver d'une quelconque manière. Elle dormira ainsi, sale, courbaturée, abattue. Il reste assis un long moment sur le lit pendant qu'elle est assignée au sol. Il a envie d'elle, encore. Le produit SS fonctionne à plein régime. Il ne sait pas pourquoi, mais il se sent invincible. Un bon quart d'heure plus tard, après qu'elle ait eu le droit de s'allonger près de lui, et qu'ils se soient embrassés et caressés comme de jeunes amants, sa queue aura repris de sa vigueur. Il désirera reprendre son con, face à elle, en l'embrassant tendrement, et ne tardera pas à jouir une nouvelle fois, offrant à son orgasme la faveur de ses lèvres, lui permettant ainsi de profiter pleinement d'une nouvelle fournée de foutre toute chaude, extraite à la source, comme la bonne chienne dévouée et affamée qu'elle était le méritait.



Il est réveillé à cinq heures du matin. Des lumières, dehors. Il se lève difficilement et regarde au-dehors. Des mouvements. Deux jeeps garées au loin. Des mouvements particuliers se font apercevoir. Il distingue clairement des armes dans les mains des arrivants. Il croit reconnaître des uniformes qu'il n'a pas vu depuis longtemps : Ceux des soldats américains, en 1945. Ceux qu'on ne fait plus depuis longtemps. Leurs fusils sont d'ailleurs des Thomson, des Garand, autant d'armes qui ne se trouvent plus dans les arsenaux.

Une lumière est soudain braquée sur la maison.

-Von Königsberg ! On sait que tu es là !

Il s'est vite planqué sur le côté de la fenêtre. Akina commence à se lever, apeurée : Il lui fait signer d'aller chercher l'arme, et de rester baissée.

-Rend-toi ! Tu dois répondre de tes crimes !
-C'est quoi ce bordel !?


Ca c'est le vieux Abraham qui se lève, et, évidemment, il a son fusil en main. Ils échangent quelques mots. Enfin... Les soldats tentent, tandis que l'ancêtre leur dit de déguerpir de sa propriété.

Siegfried enfile juste son pantalon, demande à ce qu'elle lui lance sa ceinture, qu'il met en vitesse. Les mots fusent, puis les balles. Par réflexe, il se couche, mais les tirs ne sont pas dirigés vers lui, mais vers l'entrée de la maison.

-Donnerwetter... T'as intérêt à te trouver une arme. Tu restes derrière moi. Tu vas où je te dis, tu tires où je te dis.

Il faut s'échapper de la maison en vitesse. Sortis de la chambre, ils vont vers les escaliers, et constatent que les américains commencent à entrer. En descendant quelques marches, il les tient à vue. Il continue de progresser vers le rez-de-chaussée, sur le côté, et balance quelques cacahuètes dans le tas. Juste de quoi en abattre deux trois, et leur faire changer d'avis. Il attrape Akina par le poignet pour la tirer vers l'intérieur de la maison, tandis que les fusils crachent sur la façade de la demeure. Une fois dans la cuisine, la métisse lui montre des munitions qui traînent dans un tiroir. Il en charge ses poches.

-Bon. Tu vas devoir trouver les autres sorties, voir s'ils n'ont pas complètement entouré la maison. Je vais les distraire un peu pendant ce temps-là. Attend-moi.

Il sort de la pièce, ira jusqu'à une fenêtre, dont il ouvre brutalement le store. L'effet est immédiat : Les américains tirent à foison dessus. Lui rampe déjà vers la porte, à quelques mètres, et profite qu'elle soit grande ouverte pour leur vider un chargeur sur la tronche. Au passage, il verra le corps d'Abraham, juste à ses pieds. Paix à son âme.

Alors qu'il cherche à retourner vers la cuisine, un américain débarque et lui colle une rafale dans le dos. Siegfried s'écroule au sol, et a encore le temps de se retourner pour cribler son corps du chargeur frais qu'il vient d'insérer dans son flingue. Il entend les autres arriver. Il n'a pas la force de se relever.

-Fuis, Akina, putain !

Fuir ? Oui, pourquoi pas... Ou se battre. C'est l'histoire de la vie de Siegfried, de fuir. Depuis 1945, il n'a cessé. Devrait-elle seulement emprunter ce chemin ? Laisser le corps de son fiancée à l'armée ? Oui, c'est probablement ce qu'elle a de plus sûr à faire. Ca a réussi à l'allemand : Toujours tout laisser derrière soi, sans se retourner.s
« Modifié: vendredi 06 février 2015, 16:06:00 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 203 samedi 07 février 2015, 23:41:23

Il aura fallu la  sensation  désagréable du métal qui viole l'entrée de ses lèvres pour que sa conscience crève de peur. Il y a un goût de déjà vu. Cette fois-ci, l'acte n'est pas dicté par une punition, Siegfried devient éclatant de vérité. Dans l'éclat de ses yeux sombres, elle  croit apercevoir une part de vérité. Voilà  ce qu'il est réellement. Contre-nature. Vivant alors qu'il aurait dû être mort. La scientifique en elle se révolte. Elle aurait voulu reprendre l'arme et la retourner contre lui pour le cribler de balles jusqu'à ce qu'il en crève. Toutefois l'éternelle soumise, amoureuse ou fascinée, l'en dissuade.  

Il sait pertinemment qu'elle va pleurer, il peut distinguer l'humidité dans son regard implorant, tout comme il devine celle qui règne entre les cuisses de la belle. De temps à autre, ne nous le cachons point, ses prunelles colorées de détresse s'abaissent vers la détente : a-t-il le doigt dessus ? Risque-t-il de tirer ? Elle n'arrive pas à discerner l'importance du danger et à défaut, redouble d'ardeur lorsqu'il s'agit d'enfourner le canon dans sa gueule. Akina n'ouvre pas la bouche assez grand, le métal ripe contre ses dents écartées, et du plus profond de sa gorge parviennent des gémissements – supplications étouffées. Parfois, elle accompagne ses timides efforts de lents mouvements de tête pour entièrement gober les premiers centimètres de l'arme. Ses cheveux relâchés lui retombent indécemment au creux des reins, car depuis qu'elle connaît Siegfried, elle ne les a jamais fait couper. Chevelure de princesse, pour traitement de pute.

Et pute, elle l'est. Sa bouche a sucé l'objet comme une queue, elle en aurait reçu une balle qu'elle aurait cru à du sperme. Et il y a désormais collé à son palais, un arrière-goût de poudre. L'arme n'a pas été nettoyée depuis sa dernière utilisation.

La vérité, lui demande-t-il. Et agenouillée, à sa merci, la pupille tremblante d'une crainte relative, elle s'apprête à supplier. Mein Herr...et elle fait connaissance avec le sol avant de ressentir la douleur de la gifle conséquente. Et la soumise ne sait plus si elle doit l'implorer d'arrêter tant la souffrance martèle encore sa mâchoire ou de recommencer.

Sous le rideaux de ses longs cils, elle admire le M1911 bénir son front. Elle aura au moins eu le réflexe, d'entrouvrir les lèvres : prête à subir le sort réservé aux poupées de son genre. Sa culotte est foutue. La mouille de son excitation finit par suinter hors du coton clair. Et entre ses mains, le prussien peut aisément sentir sa chose trembler. Finalement, la queue s'avère plus redoutable que le calibre précédent. Plus massive, aussi dur, elle se fraie brutalement un passage à travers les chairs brûlantes de sa gorge et contraint son souffle. Scarlett tente de chercher l'air ailleurs, péniblement, par le nez pour ne pas claquer étouffée.

Mein Herr, aurait-elle imploré si elle l'avait pu, Mein Herr, ne me tuez pas, je vous en prie.

Elle se trouve pathétique, mais en bonne esclave de son bien-aimé Maître, elle s'affaire à garder la gueule ouverte pour encaisser les furieuses intromissions de la hampe germanique. Et elle y prend tellement goût, malgré la brutalité, qu'elle suivra sans hésiter pour ne pas se retrouver la bouche vide. Désespérante. Elle veut son foutre, elle veut sa raclée. A plusieurs reprises, elle se retient de jouir tant sa dévotion lui fait apprécier cette violente fellation.

La ceinture passe devant ses yeux au moment où il l'extrait de sa taille. Elle constate la qualité du cuir, puis redresse son attention sur la figure de Siegfried. Serait-il utile de préciser qu'elle a les mains croisées dans son propre dos, comme il l'a conditionnée à le faire. Aucun sursaut de résistance, son corps est à l'image d'un petit soldat : docile, et si son esprit fait l'erreur de s'égarer sur le chemin du doute, la moindre parcelle de son anatomie est là pour lui remémorer son goût à sucer l'allemand.

Ca. C'est avant le second coup de ceinture dont la boucle s'est, au préalable, reflétée dans les prunelles horrifiées de la fausse blonde.  D'ailleurs, tout autour de sa queue, il aurait senti vibrer le non, qu'elle a tenté de crier.

Trop tard. Si au premier coup de fouet, elle avait délié ses mains afin d'en profiter, le deuxième lui arrache un tressaillement de souffrance. De petites perles de sang ont giclé sitôt la lacération dessinée par le métal.

Mouille davantage, suce plus fort, ça te fera oublier la douleur, se convainc-elle. Sa tête se fait plus audacieuse et elle mange le chibre allemand comme si c'était une vulgaire glace à l'eau. Elle salive, extrait sa langue pour mieux faire glisser la longueur durcie dessus et enrobe tout le reste entre ses lèvres pulpeuses.  Et en récompense, le fouet impitoyable s'abat et brûle ses chairs fragiles. Bientôt, de son tatouage complet, on ne perçoit guère plus qu'une constellation ou deux. Le reste est tâché de sang.

Le dommage collatéral inhumain contre sa chatte, la fera recracher la queue pour hurler et sa peine et son plaisir. Hurlement rapidement interrompu par la main impérieuse du SS qui attrape sa chevelure blonde d'une main et empale son visage angélique sur sa trique. Et si le cuir a arrêté de claquer, c'est son souffle qu'elle sent lui échappe, seconde après seconde, alors qu'il sert l'accessoire autour de sa gorge gracile. Toute langue dehors, Akina fournit l'effort d'une dernière caresse orale et c'est l'explosion de foutre au fond de son gosier. Quelque chose déraille, ses muscles ne répondent plus comme elle le voudrait, à cause de l'air qui leur arrive en trop petite quantité. Le sperme ne veut pas descendre, ses organes font preuve d'un rejet catégorie. Les limites ont été franchies. Une minute de plus, et elle aurait craqué. Toutefois, elle aura réussi à se discipliner, et retrouve le sol aussi brutalement que la réalité.

Il faut reprendre son souffle, mais le foutre obstrue une partie de sa trachée. Il a joui trop profondément, tout a coulé indifféremment, là où il y avait une voie à infiltrer. Hop, elle crache le tout et prend de l'air à la place. Ses poumons manquent d'exploser.

En vérité, l'américaine compte s'étendre à même le sol pour, au moins, les trois jours à venir. Alors qu'elle cherche lamentablement à se débarrasser de la ceinture qui torture son cou, ses ongles ripant sur la peau de sa nuque, en vain, Siegfried vient en chercher l'extrémité pour la tirer sèchement.

« Non...Mein Herr... » supplie-t-elle en rampant à moitié pour éviter de s'étrangler. « S'il vous plaît, je suis...Dé....désolée....tellement...S'il vous plaît ! »

Elle tente de se redresser à plusieurs reprises, sans succès. Sa tête lui tourne et elle a l'impression d'avoir une sale gueule de bois.

Quand il a plongé le tissu dans sa bouche, elle avait eu du mal à tout prendre correctement tellement sa mâchoire l'élance. En réalité, la métisse n'a plus la force de réagir, ni même de penser  à l'avenir. Un plomb a fini par sauter sous la torture éprouvé, et elle se fait prendre avec le sourire. Ses larmes coulent et ses lèvres font l'effort d'esquisser un rictus de plaisir. A chaque pénétration empressée, profonde, impitoyable, elle vole haut. Oui, oui Mein Herr. OUI je préfère être baisée. Je veux être baisée. Plus fort. Pense-t-elle en fermant les yeux tandis que la ceinture chasse le vulgaire bâillon. La jouissance ne tarde pas à l'emporter. Une première explosion, puis une seconde. Elle enchaîne les orgasmes sans pouvoir les maîtriser, gémissant au travers du cuir qui la brime. La belle voudrait pouvoir hurler. Parfois, elle sent le canon de l'arme trembler contre sa nuque. Ascenseur émotionnel. Son sang glace et tout son être brûle.

La sodomie éclate autant sa raison que son cul fragile. L'une de ses mains frappe furieusement le sol pour faire passer la souffrance. Nouvelle jouissance. Elle veut crever tellement elle se sent souillée. La honte et la peur lui collent à la peau si ce n'est qu'elles sont toutes deux transcendées par une émotion plus pernicieuse : la soumission.

Il ne lui reste qu'à dévorer le foutre qui reluit au plancher. Elle y passe sa langue, puis ses lèvres, aspire, suçotte, avale et enfin lèche. C'est un véritable festin et pendant qu'elle s'occupe à se repaître, Lorenz est invité à prendre part aux festivités. Ce n'est que du coin de l'oeil qu'elle avisera sa présence, secouée par un sentiment proche de la culpabilité. Au travers de toutes ses mèches cendrées, qui lui retombent sur le regard, Lorenz la fixe. Elle ne saurait déceler la couleur de ses yeux, mais elle se sent transpercée par la lubricité de cette attention soudaine.

Quelle chienne, songe-t-il en passant une langue nerveuse sur ses propres lèvres, blêmes et pincées. Le vieux Crocket lui a bien parlé de ces putes avilies qu'il se tape au fin fond de l'Arizona. Ouais, à peu de choses près, ça y ressemble. Les seins, le cul, la cambrure, le visage barbouillé de sperme, de maquillage, de larmes. La gamine du patron, est ultra-bandante et il se culpabilisera plus tard de triquer dessus, car pour le moment, il se branle en la mirant se faire enfiler. Il imagine facilement les étaux ardents que doivent être sa chatte et son cul, il y verrait tellement bien sa propre queue.

Et Scarlett l'observe en retour. N'est-elle qu'un trophée ? Le canon qui cherche faussement à s'immiscer dans ses entrailles lui répond que oui. Elle en chiale, parce qu'elle n'a jamais été autant dégradée.
De nouveau, le Colt presse contre sa mâchoire. C'est prudemment qu'elle amorce le changement de position, raidie par la pression de l'arme. L'humiliation première a été de s'empaler elle-même sur la virilité d'Anton, et voilà maintenant qu'il faille contraindre sa croupe aux mêmes efforts. Ses qualités de danseuse lui offrent néanmoins une souplesse qu'elle mettra volontiers à contribution.

De temps à autre, un cri franchit ses lèvres, comme une délivrance. Et dès qu'il engage l'arme au creux de ses chairs féminines, elle croit mourir sous un puissant orgasme tant l'acte lui semble sale. Il y a tant de choses qui sèchent sur son corps métissé après l'ultime décharge de son Maître : le sang, le sperme, la salive et ses propres pleurs qu'ils fussent de joie ou de douleur. Et elle a encore les doigts contre sa chatte détruire quand il la délaisse pour chasser l'inopportun Lorenz. A terre, Walker se sent terriblement bien. Un beau sourire fend son minois strié de foutre. Elle respire à peine, mobiliser son souffle reste douloureux, mais elle est en vie. Ou alors, elle renaît. C'est comme s'il l'a baptisé une seconde fois.

Au dernier assaut, enfin, elle retrouve son amant de Prusse. Attentionné, empressé, mais serein. La folie semble s'être écoulée hors de lui, lors de ses éjaculations précédentes. Il lui maintient les poignets de chaque côté de sa tête pendant qu'il la pénètre profondément et elle soupire d'extase.

« Anton..Anton, je suis à vous...je vous appartiens, Mein Herr... » lâche-t-elle dès qu'il approche une oreille dans le mouvement charnel.

Encore du foutre.
Et cette fois-ci, gageons qu'il aura bel et bien alourdi son estomac.




« Anton....Anton, que se passe-t-il ?! » s'exclame-t-elle en quittant le lit avec hâte, encore dénudée.

Il lui intime le silence et indique l'emplacement du 1911. Elle le lui lance avec adresse, et se dépêche d'enfiler une courte robe noire, celle qu'elle escomptait mettre pour le repas de Noël à vrai dire, sans manche, et très courte, dont le tissu moule chaque courbure de son anatomie. C'est la première chose qu'elle a trouvé dans sa valise éventrée. Au passage, elle récupère la ceinture de son fiancé afin de lui remettre.

La tension lui broie le coeur. Ses cuisses sont encore souillées de ses ébats précédents, tout comme ses cheveux. Elle pensait prendre une douche à son réveil et visiblement, elle va devoir réviser ses plans, car des coups de feux retentissent. Elle se précipite sur la garde-robe qui cache un compartiment où un fusil à pompe et des munitions adéquates reposent. Comme conseillé par Siegfried, elle arme son bras et le suit.

C'est le SS qui la couvre, elle n'a commencé à tirer qu'une fois bloqués dans la cuisine. Les soldats arrivent par tous côtés et elle ne pige rien. Absolument rien. Leur uniforme sont carrément obsolètes.

« -Si c'est.... »

Clac. Elle fait sauter la sécurité du fusil, près de la gâchette.

« -Encore.... »

Le canon vise le torse d'un militaire.

« -Un rêve... »

BAM. Le coup est presque envoyé à bout portant. La cage thoracique explose. La belle reçoit une belle giclée de sang à la figure.

« -Allez vous faire foutre ! »

Elle éjecte la douille, et rempile pour une seconde victime. Elle perçoit les instructions d'Anton à travers tout le fracas, mais n'ose pas obéir. Il y a trop en jeu. Elle craint pour lui, pour Abraham. Concernant ce dernier, il est visiblement trop tard. La belle colle une cartouche entre ses dents, pendant qu'elle est occupée à recharger son arme de l'autre. A défaut de poche, ou de sac, elle a provisionné son décolleté en munitions. Des coups de feux jaillissent dans le salon, là où ils prenaient le café texan quelques heures plus tôt. Elle accourt, découvre son grand-père gisant dans une marre de sang, à l'entrée plus loin. Et beaucoup plus proche, Anton est touché.

Scarlett n'aura jamais hurlé aussi fort de son existence. La rage lui donne une vilaine envie de vomir. Les ombres s'approchent d'elle, Von Königsberg lui ordonne de fuir. Elle épaule le fusil, tire dans le tas, éjecte, recharge, vise à nouveau. Un corps tombe, deux. Ejecter – Recharger – En joue – Tirer. Ses réflexes sont impressionnants, peut-être boostés par les conditions oniriques, mais il ne faut pas sous-estimer l'entraînement reçu depuis son plus jeune âge par Jack. Pourtant, les américains deviennent de plus en plus nombreux, progressent toujours plus, alors qu'elle en abat à la chaîne. Les balles ennemis la frôlent et les siennes viennent à manquer. Elle se jette à genou pour porter secours et assistance à son amant.

« -Non...non, je ne vais pas vous abandonner. »

La scène est amère. Elle revoit Panntreffe dans les mêmes conditions.  

« -Anton....mon amour... » souffle-t-elle, complètement impuissante, tentant d'évaluer les blessures.
« -Attrapez-moi CETTE PUTE ! VIVANTE ! Le Königsberg aussi VIVANT ! Putain ! »

Elle se sent saisie par les bras, puis résiste avec fureur.

« -Arrêtez ! Laissez-le ! »

Le capitaine de la troupe semble faire un signe. On la dégage. La dernière chose qu'elle aperçoit est un militaire qui met en joue Siegfried. Dans la cour du Ranch, elle est embarquée de force dans un camion de transport de troupe. Quelque chose cloche dans le paysage. Les installations modernes ont disparu, le troupeau de chevaux paraît plus petit.

A l'intérieur, les américains s'apprêtent à menotter leur prise quand une rafale les couche à terre. A la lueur de l'aube naissante qui s'infiltre jalousement par les carreaux brisés, Anton peut distinguer, à contre-jour, les contours d'une silhouette féminine. Elle tient en main une Browning qu'elle relâche brutalement. Peut-être même qu'il y a un air de musique qui joue sur le vieux poste radio d'Abraham. C'est très étrange.

La femme s'est rapprochée. Floue au début, elle est désormais auréolée et clairement visiblement au-dessus de lui. Peau de pêche, chevelure sombre tressée négligemment. Elle possède de belles lèvres, rouge vif, et un regard charbonneux. Ses traits se confondraient presque avec ceux d'Akina, sauf qu'il n'y a pas cet exotisme. L'inconnue dépose une main sur la joue du héros allemand et il semble miraculeusement guéri de ses blessures.

« -Debout Anton, » lui demande-t-elle. « Nous devons partir, il n'y a plus rien ici. »

Sa robe a un style qu'il connaît bien. Fin des années 40. Robe de travail, trop courte. Il peut apercevoir la limite de ses jarretelles. Elle semble jeune, dix-huit années, peut-être moins. Malgré sa tenue, elle est d'une beauté bien trop élégante pour être née fermière.

Tandis qu'elle le guide à l'extérieur, sur les traces d'un convoi militaire, elle reprend :

« -Je m'appelle Scarlett. Bachmann. Enfin, plus pour longtemps. »

A comprendre qu'elle perdrait bientôt son nom de jeune fille. A son annulaire trône une bague de fiançailles. Direction l'enclos à chevaux, après avoir enjambé indifféremment le cadavre chaud d'Abraham comme si elle ne le voyait pas. Elle l'invite à choisir un destrier et fait de même. La plupart ont déjà une scelle et des rennes.

« -Ce ne sera pas facile. » prévient-elle.

Etrangement, la jeune femme monte en amazone. Et alors qu'ils chevauchent, le décors se métamorphose subtilement. Il n'est plus question du désert texan, mais de routes tristes dans une campagne pluvieuse. Des réfugiés semblent y être jetés et avancent péniblement. Au loin, un horizon de cendres. Derrière eux, s'évaporent  les vagues contours d'une ferme qui part en fumée.


« -Nous ne sommes plus très loin de Paris, Capitaine. » annonce un militaire.

Le capitaine en question ne répond pas. Il est assis face à Akina et cette dernière pâlit. Elle vient de reconnaître cet homme. Ce n'est pas Paris qui la fait tilter alors qu'ils se trouvaient encore au Texas il n'y a même pas deux minutes, mais ce putain de visage familier. Elle agite nerveusement ses mains entravées par des menottes.

« Kenneth...
-La ferme.
-Ken...je t'en prie, pas toi,
déclare-t-elle.
-J'ai dit la ferme, salope. Tu as mal choisi ton camp.»

Elle se mord la lèvre et mire vers la sortie. Le camion avance lentement. Le silence pèse. Soudainement, elle s'élance vers l'arrière. L'effet de surprise fonctionnera quelques secondes, ce sont les derniers soldats qui la rattrapent avant qu'elle ne saute hors du convoi. Ils la plaquent au plancher, ignorant ses cris. Kenneth intervient pour les calmer et les séparer d'elle. Sa poigne virile capture la chevelure de la prisonnière et il la redresse.

« -Ne recommence plus !
-Sinon quoi ?! Tu vas me tuer ?!
»

C'est éprouvant. Elle déchiffre « Cpt. O'Connell ». sur la veste de l'irlandais. Sont-ils encore en 1945 ? Paris ? La Libération, bientôt ? Et elle, où l'emmènent-ils ?

« -Tu as de la chance. On te ramène à ton époux. »

Et d'une pression autoritaire sur son épaule, il la fait rasseoir sur le banc, entre ses hommes. Le camion est secoué lâchement : des nids de poules.

« -Mon....quoi ?
-C'est lui qui nous a demandé de te tirer des griffes de Königsberg.
-Je....
commence-t-elle.
-Dis-le ! Hurle-t-il. Que tu étais obligée ! Que tu n'as pas choisi ! DIS-LE ! Il t'a forcée, n'est-ce pas ? »

Sa conscience déraille complètement. Elle ne veut pas le dire, c'est faux.. Faux. Faux.

« -C'est faux ! »

Grosse gifle. Kenneth perd patience.

« -Une vraie citoyenne américaine n'offre pas son corps à un nazi, COMPRIS ?! Il t'a. Obligée. Un point. C'est. TOUT. »

A moitié sonnée, elle secoue la tête pour nier.


SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 204 vendredi 13 février 2015, 17:28:37

Non, il... déteste ces transitions plus que tout. Ce moment où son esprit doit se réadapter aux nouvelles réalités. C'est à ce moment qu'il comprend que rien n'est réel, bien que son subconscient fut au courant, l'empêchant de trop paniquer face à l'horreur qu'il vivait. Et pourtant... quelques minutes plus tard, déjà, le flou envahit de nouveau sa tête, si bien qu'il se voit noyé par la crédulité sans rien recracher, et accepte docilement ce qu'il lui arrive, emporté par les flots.

-Où sommes-nous ?
-Où veux-tu que nous soyons ?


Ce n'est pas une réponse, ça. C'est comme si son esprit refusait de lui répondre avant qu'il ne prenne la décision de là où ils se trouvent.

Un avion les survole. Il le reconnaît parfaitement. Vert, des étoiles rouges dessus. Trois autres, en escadrille, passent à sa suite.

-Les soviétiques ? Ils sont loin de leur front...
-L'Allemagne s'est rendue depuis longtemps. Les russes ont débarqué en Alaska.


Ah oui, il faut que Scarlett, expression de son imagination, lui explique le décor qu'il est lui-même en train de planter.

-Puis ils se sont alliés aux nouveaux gouvernements rebelles d'Amérique du Sud. Ils arrivent, Anton.
-Les Etats-Unis devraient pouvoir résister...
-Ils ont jetés tous leurs efforts dans la guerre contre l'Allemagne. Ils ne sont pas invincibles, tu sais. Si seulement celle-ci avait prévu que les russes attaqueraient quand tous les soldats étaient tournés vers l'Atlantique...


Il se souvient, maintenant. À l'époque, beaucoup d'officiers, conscients de la réalité de l'armée et de la position géographique bancale du Reich, avaient critiqué le choix de l'ouverture du front russe. Est-il en train de matérialiser ce qui serait arrivé si ça n'avait pas été le cas ? Il réprouve cette réalité. L'Allemagne serait-elle condamnée à capituler ?

On hurle, plus loin. Un sous-off américain en arme s'approche d'eux, leur ordonne de donner leurs chevaux. Elle lui glisse qu'ils sont à sa famille. Il veut la faire descendre de force. Dès qu'il a saisi son poignet, l'instinct de Siegfried se réveille, et il se dresse sur l'animal pour bondir sur le militaire, une saut de quatre mètres, tête en avant, qui fauche littéralement le soldat pour le plaquer violemment à terre. Le teuton encaisse la chute, roule quelque peu pour se relever, et reprendre son opposant à la gorge, l'étranglant. L'amerloque tente de saisir son flingue, ce que fera Siegfried à sa place, pour le braquer en l'étouffant. Scarlett est descendue de sa monture, et enserre l'amant de sa descendante pour le faire reculer.

Le soldat crache ses poumons avec rage, puis fuira au pas de course vers la colonne de réfugiés. La dame lui dit de remonter à cheval. Il leur faut partir.

Pourquoi ? Son mal de tête revient. Ce n'est pas normal. Quelques galops plus loin, des tirs s'abattent sur un groupe de civils traînant leurs affaires. Ils sont une vingtaine, en rang, tout au plus, subissant le vent et la pluie, et un bon tiers d'entre eux sont touchés, plus ou moins gravement. Tous se dispersent.

-Il faut les aider.
-Non ! Tu dois rester avec moi.
-C'est mon devoir !
-Aime-moi avant !


Ses instincts le reprennent. Probablement que sa migraine n'y est pas totalement étrangère. Il lui faut se reconcentrer : Il aperçoit au loin un véhicule blindé soviétique, avec à son bord trois soudards, crachant leurs munitions en hurlant. Il n'a qu'un pistolet, certes, mais il peut le faire. Il sait qu'il peut le faire.

Derrière, Scarlett écarte un pan de sa robe. Le ciel bleu revient, les vertes prairies avec. Elle est sensuelle. Ils sont seuls. Lorsque son cheval, se cabrant quelque peu, le fait regarder devant lui, il retrouve le paysage boueux, les civils courent, et les rouges approchent de lui, fusillant les américains autour. Il lui faut...
Non. Finalement, il descend de cheval, pour monter sur celui de la belle ascendante, derrière elle. Il soulève sa robe : Elle n'a rien dessous. Il porte une main entre ses jambes. Elle est ensuite penchée en avant, tandis qu'il défait sa ceinture.



Il s'apprête à la frapper de nouveau, mais le convoi est brutalement stoppé.

-Cap'tain !

Il veut descendre, mais une explosion secoue le camion, manque de le faire basculer. Un cri haut et rauque, et mille explosions de fusils éclatent ensemble, semblant venir de toute part. Kenneth prend la nuque d'Akina pour la faire mettre à terre, tandis que tous se déploient autour. Un nouveau hurlement et tous les tirs provenant d'ailleurs s'arrêtent : Seuls restent les ripostes américaines, qui ne savent vers où se diriger.

Il y a ce moment de flottement, où plus personne ne bouge, sans savoir que faire. Elle ose à peine soulever la bâche à l'arrière pour regarder l'action, et s'y décide néanmoins, toujours allongée dans le camion.

-SCHIESST !

Les américains se jettent à terre, sachant pertinemment qu'un nouveau cri signifie probablement une nouvelle salve. Il n'y aura rien, pourtant, les secondes qui suivent, avant que quatre tirs isolés et précis ne viennent faire éclater le crâne de plusieurs membres du convoi. Ceux qui restent tirent à la volée. Trois grenades sautent, dont l'une crache son souffle de feu si près d'Akina qu'elle sentira sur sa joue une vague de chaleur. Aucune blessure, bien heureusement.

Les Marines tentent de riposter, sans succès. Des balles de sniper les mettent à terre un à un, avant que ne se dresse un commando lourdement armé, cinq grands types en noirs surgissant d'un monticule du bas-côté de la route, mitrailleuse au poing, qui déglinguent tout sur leur passage, et se ruent sur le camion. Celui au centre, un peu en retrait, dépasse les autres pour se jeter sur le camion. À la peur se succède le soulagement. Panntreffe.

-Tu devrais arrêter de rêver de moi.

Il la prend par le buste, la traîne pour la sortir de là. Aussitôt mise sur ses pieds, il veut s'extraire de là, mais des tirs nourris les en empêche. Les six se terrent contre les épaisses roues du camion. L'épaisse radio que porte l'un des allemands en bandoulière signale l'arrivée de trois camions, tandis que six américains sont retranchés autour et inaccessibles aux tirs directs. L'ordre est transmis de tenter de les éliminer au plus vite, tous les moyens étant bons. Quelques secondes plus terre, des fusillades éclatent encore.

Ils peuvent fuir, sortir de la route, courir à travers une claire forêt, pas même un petit bois, si peu dense qu'aucune racine ne semble pouvoir s'extraire aux rayons du bienveillant soleil. Ils se précipite vers un ensemble d'habitation, Coubron si l'on en croit un lointain panneau, trois-cent cinquante-sept habitants au dernier recensement.

Mais les camions coupent à travers champ, les rattrapent. Ils n'osent vider leurs chargeurs sur eux, parce qu'ils ont une personnalité de marque, mais finissent par leur couper la route. Une horde d'américains les entourent bientôt. Les allemands se mettent en cerclé serré, la blondinette au milieu. Un jeep arrive bientôt. Kenneth, blessé, en descend.

-Rendez-la.
-Va chier.


Vu la configuration, Panntreffe doit le regarder de côté.

-Elle n'est pas à Tsoukanov. Comment faudra-t-il le dire !?
-C'est un enjeu de cette guerre.
-Oui... Parce que vous donnez vos culs aux russes, putains de Yankees !


Les esprits s'échauffent. Ils ont tous envie de faire un gros carton. Des doigts se crispent sur les gâchettes.

-Vous ne pouvez pas tirer. Vous la tueriez. Et bye-bye votre accord avec le russe.
-De même pour vous. Si on la bute, vous êtes dans la merde.
-Alors ?


Les statu quo, c'est sale, parfois. Ceux qui franchirent le Rhin et ceux qui traversèrent l'océan ne peuvent que s'accorder là-dessus. Aussi, il faut bouger.  C'est le plus massif de tous les allemands, une baraque immense avec un regard de tueur et un fusil plus gros qu'une cuisse d'Akina, qui agira en se retournant et la prenant contre lui. Ayant abandonné la mitrailleuse dans son dos grâce à sa sangle, il sort le pistolet, et lui colle sous la gorge.

-Si il faut que je crève, autant que j'ai un bouclier. Au moindre tir, j'lui éclate la gueule avant de viser dans le tas.

Et il fait signe aux autres de le suivre, pour traverser les lignes américaines, et s'éloigner. Ils devront faire dix mètres avant de pouvoir se remettre à courir vers le village, tandis que les américains remontent dans leurs camions pour les suivre.

Ils pourront entrer dans une maison, ce qui n'est pas forcément la meilleure des idées. Ils obligent les occupants à se terrer dans la cuisine, bloquent la porte d'entrée, se réfugient dans un coin. Aussitôt, Leopold se débarrasse de ses armes, pour se jeter sur Akina, la plaquer contre un mur, devant ses hommes, l'embrasser, se faisant visiblement pressant. Il n'hésite même pas à remonter ce qui la couvre pour chercher à atteindre ses fesses. Il a très, très envie de baiser.

-Tu m'as tellement manqué...
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 205 vendredi 13 février 2015, 22:02:44

Contre le mur, elle tolère vaguement les caresses empressées de l'officier Panntreffe. Elle-même lui rend avec ferveur baisers et étreintes, cherchant les lèvres allemandes dans une folie passionnée. Après avoir observé la scène, les autres soldats s'en détournent ; non pas par gêne, mais par préoccupation. Les américains arriveraient bientôt, il est nécessaire de se préparer au siège et à l'assaut qui suivra.  Ils partent barricader les portes, les fenêtres, faire l'inventaire des armes et des munitions. Pendant ce temps, Léopold a soulevé les cuisses de sa belle, pour se presser entre.

« -Léopold... » soupire Akina, tremblante. « Attendez... »

Et il la porte contre lui, montant les escaliers adjacent pour se rendre à l'étage. Il ouvre la porte d'une chambre du pied, rejette sa prise sur le lit qui grince. Elle en a terriblement envie, ça brûle partout dans sa chatte, dans son cul, au fond de sa gorge. Allongée sur le dos, elle se redresse sur un coude et l'invite à la rejoindre d'un mouvement de l'index envoûtant. Il voit les cuisses de son amante irréelle s'écarter et se précipite à son tour dans le lit.

« Akina...Akina... » souffle-t-il tandis qu'il passe une main possessive le long d'une jambe.  De l'autre, il défait sèchement la boucle de son ceinturon.

C'est là, que tout explose dans la tête de Scarlett junior ; lorsqu'il la pénètre d'une poussée profonde et lente. Leur regard ne se quittent pas, et elle l'admire serrer les dents pour s'empêcher de gémir à chaque intromission. Elle aura dans l'idée d'arrimer ses mains délicates aux épaules du soldat, mais il refuse et plaque les bras de l'américaine contre le matelas, renforçant la puissance de ses coups de reins.

« - Regarde qui est là.... » murmure-t-il dans un petit sourire qu'elle ne lui connaît pas.

L'armature du lit cogne violemment contre le mur au rythme de leur ébat. Et Walker fait l'erreur de détourner son minois blême pour apercevoir la silhouette d'un enfant la fixer avec stupeur. Elle le reconnaît immédiatement et se met à crier :

« -Non ! Léopold, arrête ! ARRETE !
-Pas maintenant, je vais venir....

-Maman, que fais-tu ?! S'exclame le gamin. La Croix de Fer reluit autour de son cou. L'étudiante se débat, tente d'arracher ses bras à la poigne impitoyable de Panni.
-Non ! »

Le petit héritier de la baronnie reste tétanisé. Soudainement, il menace de fuir, apeuré.

« -Je veux Père !» hurle-t-il en se hâtant vers la porte.
-Reviens ! REVIENS ! Réplique-t-elle entre deux gémissements plaintifs. Les pénétrations deviennent douloureuses. Léopold est en train de se finir à la va-vite-. Il bâcle et besogne le corps de la belle avec fougue.
-Ca arrive ma belle... »

Au fond de son ventre gicle un foutre brûlant. Il prendra son temps, bien enfoncé, jusqu'à la dernière goutte. Il ne se retirera guère avant. Akina a du mal à reprendre ses esprits. Elle est toute secouée. Plus aucune trace de l'enfant. Panntreffe assis au bord du lit se remet également de ses émois. Il observe ses propres mains trembler tandis que dans son dos, son amante referme lentement ses cuisses.
Ses réflexions lui broient le coeur. Où est Siegfried ? Où est Anton ? Pourquoi encore être séparés ? Même en rêve, l'épreuve lui semble insurmontable. Son fiancé lui manque terriblement.

« -Ramène-moi à Tsoukanov.  articule-t-elle avec difficulté.
-Qu...quoi ?
-Je veux me rendre,
déglutit-elle, complètement confuse.
-Tu es folle, grogne-t-il en se frottant les joues pour se sortir de sa torpeur.
-Je...c'est mieux ainsi. »

Il veut répliquer, elle s'y oppose vivement en levant une main autoritaire.  

En bas, c'est l'escalade. D'aucun accepte la reddition de Scarlett. Que ce soit la montagne allemande ou les Waffen-SS entourant Léopold. Plusieurs insultes fusent. On ne comprend pas. Avoir risqué  sa peau pour elle et maintenant la livrer aux Yankees. Alors,  la toute blonde négocie. Si elle sort seule, ils l'embarqueront et eux tous pourraient repartir, espérer trouver une vie tranquille en abandonnant l'uniforme gris, en changeant d'identité. Ouais. Ils en auraient besoin. Parce qu'à Nuremberg, aucun d'eux n'en mènerait large. Alors, un à un, ils se résignent sans doute lassés par les combats. L'armée du Reich n'est plus qu'un étendard dont les lambeaux se dispersent au vent. Ils vont fuir par la porte arrière après s'être salués une ultime fois et se souhaitant des vents meilleurs pour l'avenir.

Seul Léopold Panntreffe demeure. C'est qu'il a de l'honneur, beaucoup. Et de l'amour, un peu.
Quand les américains investissent la maison, ils songent à l'exécuter sur-le-champ. Le canon d'un colt sur la tempe, il ne quitte pas sa dignité germanique, les yeux braqués sur Akina.

« -Ne le tuez pas ! Implore-t-elle vers Kenneth, miraculeusement rescapé. Je me rends, d'accord ?! Inutile de le tuer, je vous en prie ! »

Hors de question d'assister une nouvelle fois à la perte de Léo. Elle s'y refuse. Or, on lui bande vivement les yeux. Aveuglée, elle panique. Une détonation. Le bruit sourd d'un corps qui heurte le plancher et elle hurle, hystérique en devinant le crime. Tout à coup, le choix de la reddition lui paraît insupportable, et il entache sa conscience du sang de son amant rêvé. Elle aurait dû lutter et refuser. Les sanglots succèdent au cri, et les pleurs aux insultes. Traînée dans un nouveau camion, elle ne pipera mot. En face d'elle, toujours, Kenneth mire vers l'entrejambe de sa captive. La robe est trop courte et découvre l'intimité de la métisse. Il aperçoit clairement le foutre qui sèche sur la courbe intérieur de ses cuisses. Elle capte son regard et il s'empresse de déclarer :

« -Sale pute. »



* * *

« Réveille-toi ma douce... »

Depuis son sommeil, Walker sourit. Enfin, elle quitte le rêve, retrouve Anton et le Texas. Abraham fait sans doute chauffer du café, il doit être tôt. Elle s'imagine déjà le bacon, les oeufs et le pancake fumer sur la table du salon. Elle mettra le mauvais rêve sur le compte de cette séance de baise trop violente avec Siegfried.

« -Il faut se réveiller. » insiste la voix masculine.

Toutefois, quelque chose ne va pas. Elle ne reconnaît pas le timbre de voix. Son faciès grimace d'inconfort. Puis, pourquoi Anton lui parle-t-il allemand alors qu'il a tant l'habitude d'utiliser l'anglais ? Ses yeux s'ouvrent brusquement pour rencontrer un visage complètement inconnu. L'homme est penché au-dessus d'elle, cigarette et sourire mutin aux lèvres.

« -Enfin on émerge, princesse.
-Qui êtes-vous ?
S'empresse-t-elle de demander.
-Tu plaisantes ? De si bon matin ? »

Au milieu du lit, un rayon de soleil frappe timidement sa figure. La fumée du tabac flotte dans la pièce, avec la désagréable odeur qui va avec. Elle porte une nuisette passée de mode et tandis qu'elle s'extrait lentement des draps, l'étranger l'admire.

« -Dîtes-moi qui vous êtes et où sommes-nous et quand sommes-nous., insiste-t-elle.
-Tu...veux que je fasse quérir le docteur ? Si tu ne te sens pas bien, je dirai simplement que tu dois garder le lit. Tu m'inquiètes, tu sais avec toutes tes questions. Habituellement c'est davantage « Où as-tu dormi cette nuit ? C'est à cette heure-ci que tu rentres ? »

Hein ? Mais de quoi parle-t-il ?

« -Okay. Ca suffit, je m'en vais. »

Il soupire et contourne le lit pour la reprendre par le bras et l'obliger à lui faire face.

« -Je suis désolé, Akina. D'accord ? Je vais te donner un peu d'argent pour faire les magasins, sors t'amuser avec quelques-unes de tes amies à notre retour à Berlin. »

Elle est relâchée, puis il se dirige vers une commode d'où il extrait une liasse de deutschemark.  Ce n'est qu'à cet instant, qu'elle reconnaît l'uniforme allemand. Werhmacht. Galonné tout de même, de ce qu'elle réussit à mobiliser de connaissances à ce sujet. Bien que le type lui soit complètement inconnu, il y a un petit quelque chose de familier dans son sourire ravageur.

« -Écoute. reprend-il en lui tendant une coquette somme. J'aimerais qu'on puisse en reparler, que tu retires cette demande de divorce.  Je t'aime. »

Un baiser est volé aux lèvres de la douce texane qui se recule vivement :

« -Non, mais ca ne va pas ?!
-Fais au moins l'effort de mettre une robe
, perd-il patience, On nous attend en bas, pour le petit-déjeuner. Sois à l'heure. Tu sais que Dieter déteste les retards et je ne suis pas d'humeur à ses remontrances. »

La porte claque.

Face à la garde-robe,elle devine au style des vêtements, qu'elle est encore dans les années 40, voire 30. Elle attrape une tenue au hasard puis fera le tour de l'énorme chambre, qui s'apparente davantage à une suite. Depuis, les grandes fenêtres, elle comprend qu'elle est à l'étage avec une vue imprenable sur un vaste parc entretenu au millimètre près. Elle est loin de se douter qu'elle vient de se réveiller au château de Königsberg et que c'est le domaine qui s'étend en contrebas. Pas plus qu'elle ne s'imagine que l'homme qui vient de quitter la pièce est Christian Von Schenck, l'oncle d'Anton. Dans cette partie du rêve, le capitaine de l'armée allemande aurait découché, comme souvent, du lit conjugal pour écumer les cabarets en compagnie de son neveu – histoire de fêter une permission. Toute excuse était bonne à prendre de toute manière pour aller s'envoyer en l'air et se bourrer la tronche.

On aurait dit que les souvenirs du baron se mêlent indécemment aux songes de la belle américaine. Et c'est complètement impuissante qu'elle déambule dans les couloirs de l'étage, à la recherche de l'escalier qui la mènerait en bas. Des nausées l'assaillent de manière insipide, c'est comme un état de fond. La traîne de sa robe couleur crème glisse sur le carrelage précieux de l'ancestrale demeure tandis que la coupe du vêtement coûteux dévoile un dos nu, encore marqué de la carte constellée.
« Modifié: vendredi 13 février 2015, 22:12:55 par Akina Walker »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 206 mercredi 25 février 2015, 16:51:00

Il ouvre difficilement les yeux.

Elle est à ses côtés, semblant tranquille, paisible. Pourtant, elle vient de se réveiller en même temps que lui, précisément. Leurs rêves se sont stoppés au même moment. Il se souvenait d'une course-poursuite après avoir baisé une Scarlett-like en plus ancienne. Mal de tête, nausée. Il voit Akina bouger, se pencher sur elle pour l'embrasser. Il se traîne ensuite difficilement jusqu'à son étui de métal pour la piqûre du matin. La dose est quelque peu augmentée, ne serait-ce que pour affronter la journée.

Le regard de Lorenz est évité. Ce n'est pas de la gêne, mais il ne tient pas à le fusiller des yeux. Il préfère chercher ce qu'il y a à manger. On a disposé quelques petites choses sur la table, on lui indique où prendre ce qu'il désire. Il n'osera se servir dans le frigo qu'après avoir diligemment demandé la permission. On lui dit ensuite qu'il va falloir prouver qu'il a les épaules pour être un Walker.

-Ready for duty, sir.

Des bottes, une tenue adaptée, et Siegfried comme elle ne l'a jamais vu part travailler, avec les autres. Un type à cheval, probablement avec une fonction de contremaître, lui dit, après qu'Abraham l'ait introduit, qu'il y avait de quoi faire aux vergers. Dans les longues allées de pommiers, l'allemand pouvaient constater que les fruits qui y pendaient n'étaient pas au top. C'était les dernières récoltes, les plus tardives, typiques de la région ; Siegfried dirait volontiers à Abraham qu'il ne fait pas assez froid en hiver pour que les pommes se régénèrent assez bien au printemps ici, et qu'il ferait mieux de virer un tiers de son exploitation de ce fruit pour se tourner vers quelque chose de plus local. Mais il n'est pas là pour faire l'expert, et se contentera de brasser les troncs avec les autres et de poser les nouvelles barrières, car apparemment le périmètre devait être réorganisée – sombre histoire d'irrigation souterraine.

Dès midi, on l'appelle pour manger. Il lui faudra sept bonnes minutes pour marcher de là où il se trouve jusqu'à la demeure. Il ne s'était pas rendu compte, à l'aller, qu'il était si loin. Elle lui fait remarquer qu'il travaille comme s'il avait fait ça toute sa vie.

-En 57, j'ai travaillé dans une ferme, à Weitersfelden, près de Linz, en Autriche. Je me souviens que l'avoine et le blé ont été massacrés par... la septoriose, je crois. À cette époque les petits exploitants faisaient la moitié du travail à la main encore.

Abraham venait s'asseoir près d'eux. Changement de sujet, ou presque.

-Vous devriez replanter du blé.
-Du blé ?
-Le cours est en train de chuter, mais si je ne me trompe pas, il risque de subir une petite embellie dans l'année suivante.
-Pourquoi ?
-À cause des jaunes. Les chinois commencent seulement à abandonner le communisme, les propriétaires sont déjà en train de changer leurs modes de culture en douce, et ils en consomment de plus en plus en parallèle. Dans cinq ans je parie que la production en blé aura chuté d'au-moins 10 % chez eux. Et les Etats-Unis abandonnent de plus en plus l'agriculture aussi, je ne vous fait pas le dessin. Pareil pour l'Argentine et la Russie. Bientôt le blé se vendra à prix d'or.


Ils ont passé le reste du repas à parler business model. Siegfried avale le tout en moins d'un quart d'heure, prétend vouloir retourner au travail. Il va prêter ses bras au plus loin, près d'un élevage de bœufs. Vingt degrés celsius, petit vent, une fine pluie au milieu de l'après-midi obligera les quatre ouvriers à couvrir la grange qu'ils sont en train de construire. Puis il creusera avec eux autour, pour prévenir des pluies futures qui commencent à venir.

Un tour ensuite aux champs de coton, il y tenait, même s'il n'y a pas grand-chose à voir et faire en cette saison.

-Un homme qui a quelque chose à prouver est un homme qui a quelque chose à se reprocher.

Sagesse de papy Walker vaut tous les conseils du monde.



Première chose : Une douche.
Deuxième chose : Le lit.
Troisième chose : La bouche d'Akina.

Dans ces trois-là, il se détendra, reprendra de la vigueur. Un bon repas avant d'aller se coucher pour de bon. Il doit se piquer avant de dormir. Exténué ? Pas vraiment. Juste un peu usé. Mais il n'est pas totalement à bout.

-J'ai pensé à ce que tu m'as dit hier.

Le mauvais coup pris au biceps pendant la matinée n'est déjà plus qu'une sorte de cicatrice un peu vive, qui aura vite disparu. Il s'inspecte devant un miroir, puis retourne s'asseoir sur le lit.

-Il m'est arrivé pendant un temps d'avoir des... hallucinations. C'était assez étrange. Je ne m'en souvenais que longtemps après. Sur le coup ça me laissait juste une impression étrange, mais des heures, voir des jours après, des images revenaient de choses que j'avais faite... Hm. Mon cerveau n'est pas ce qu'il y a de plus en forme chez moi.

Nu, le SS se dirige vers la fenêtre pour regarder au-dehors. Il y a l'espèce de contremaître qui est encore là, toujours sur sa monture, un peu cow-boy dans la dégaine, avec une grosse lampe-phare, balayant les alentours de la propriété avant de saluer le boss et de rentrer chez lui.

-Peut-être que j'ai quelque chose qui se transmet. Tu devrais faire des analyses. Ou bien c'est tout simplement la proximité d'avec une personne surréelle qui te provoque ce genre de choses, mais on dirait juste que tu as eu un épisode, tout comme moi. J'ai peut-être prononcé des choses dans mon sommeil, ce qui rend tes propres rêves mouvementés.

Il se penche vers elle pour l'embrasser, sans sourire, pour changer.

-Tu as besoin de repos.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 207 mercredi 25 février 2015, 20:36:40

Elle est étendue sur le lit et écoute patiemment Siegfried. En réalité, elle ne fait que l'entendre. Les mots de l'allemand percute ses oreilles, le sang cogne à ses tempes. Et ses yeux sont désespérément rivés au plafond. Que dire de sa journée ? Moins productive que celle de son terrible amant. Les songes l'ont poursuivies. Elle revoit Léopold, et à défaut de le voir l'imagine parfaitement. Elle s'est crue en sécurité au ranch Walker, et là tout à coup: c'est sa raison qui explose, éreintée. Quelque chose se brise en elle. L'une de seules parties de son être qui était encore viable malgré le passage d'Anton dans son existence.

« -C'est impossible ! Scientifiquement impossible, Anton ! »

Le baiser lui laisse un goût brûlant et amer à la fois. Elle rejette le peu de draps qui la recouvre et s'éloigne, furieuse.

« -Tu ne peux pas savoir ! Tu ne peux PAS ! Tous ces gens...ces inconnus ! Dans ma tête ?! »

Il lui faut de l'air. C'est un besoin vital. Elle étouffe ici. Ses pas la conduisent vers la commode où elle saisit la boîte métallique, celle qui contient le sérum de longévité et les seringues.

« -Tu devrais arrêter, d'accord ? » lance-t-elle dans un souffle irrégulier, le petit coffret brandi dans une main. « Arrêter de prendre cette merde ! »

L'objet est rejeté sur le meuble. Bam. Aucun soin. Ses mains tremblent, ses jambes sont cotonneuses. Il y a cet élan de fureur en elle. Akina se met à avoir peur. Pour elle, pour Anton, pour l'avenir. Dans son crâne, c'est un perpétuel bruit de verre cassé. Le vouvoiement aussi a sauté. En même temps que tout le reste. Elle ne s'en rend probablement compte. Et ses éclats de voix traversent le plancher, parviennent de manière étouffées à Abraham qui se contente d'augmenter le son de sa radio.

« Je peux trouver un moyen de substitution. Améliorer la formule. TOUT ! Mais arrête ça ! Je ne veux plus de rêve ! Je ne veux plus de Reich ! Je ne veux plus de SS ! Ni d'allemands ! D'accord ?! »

Dans l'armoire, elle attrape un manteau et s'en recouvre vivement.

« Tu te débrouilles, Anton. » soupire-t-elle enfin, « Si je fais encore un de ces rêves cette nuit, tu ne me reverras plus jamais. »

Et la porte claque à en faire trembler les murs. La belle a du mal à retenir ses larmes. Impossible de savoir pourquoi ces dernières coulent. La tristesse ? L'impuissance ? En descendant dans le salon, elle croise son grand-père. Ils échangent un long regard tandis que grésille la voix de Johnny Cash accompagnée d'accords de guitare dans Personnal Jesus. Le vieux Walker indique la porte à sa gamine, d'un geste de la tête.

« -Reviens quand tu seras calmée. Et un conseil. Parle mieux que ça à ton homme. Si ç'avait été ta grand-mère.....
-Bonne nuit, 'Pa. » le coupe-t-elle sèchement.

Et une deuxième porte claque ce soir-là.

Scarlett trouve refuge dans la vieille grange, s'arrogeant pour seule compagnie une vache et son petit que l'on  répugne à laisser dehors. Elle fait plusieurs fois le tour de la bâtisse, les pieds nus baignant dans la paille et la boue. Ses ardeurs ont dû mal à se calmer. Dormir devient une torture. Elle préfère veiller cette nuit. Toutefois, au petit matin, quand la fatigue l'aura emportée ? Ne risque-t-elle de céder aux fantasmes honnis de ce monde onirique ? Un son la tire brusquement de ses pensées. Elle espère voir Siegfried apparaître, mais ce n'est que Lorenz.

Sourire gêné. Il a une cigarette au bec et lui tend le paquet, insistant. Au départ, elle souhaite refuser, mais se voit étrangement accepter. Le filtre passe ses lèvres charnues alors que le garçon allume l'autre extrémité à l'aide d'une allumette. Première bouffée de nicotine, elle tousse, manque de cracher ses poumons. Le tabac s'avère violent pour sa gorge et les yeux comblés de larmes, elle se force à une seconde bouffée, puis une troisième.

« -Tu dois me trouver conne ? »

Il secoue la tête après s'être accoudé à l'une des barrières d'enclos. Elle avise la dégaine du jeune homme. Il a les cheveux longs et gras, d'un blond cendré qui encadrent un visage émacié et bruni par le soleil. Lui non plus ne fait pas son époque. Dans sa main droite, il tient un léger bagage (un vieux sac en cuir) qu'il jette aux pieds de la demoiselle. Une fois qu'elle prend connaissance du contenu, elle découvre d'anciennes affaires ayant appartenues à  Scarlett senior. Des pantalons et des salopettes de travail, ainsi que des chemisiers. Une jupe ou deux. Akina interroge Lorenz d'un regard perplexe.

« -Va faire un tour. Noël, c'est dans deux jours. » dit-il d'une voix un peu rouillée.

Et suivent les clés du pick-up qu'il lui balance à la tête et qu'elle récupère in extremis dans sa main. Avant de se décider à partir, elle lui taxera le paquet de cigarettes espérant ne pas y prendre goût.


Toc-toc.

Abraham ouvre pour découvrir la silhouette de son bien-aimé fils. Nous sommes un jour et demi après l'altercation. John est tiré à quatre épingle dans son uniforme d'Etat-Major. Il retire sa casquette pour saluer son vieux avec respect. Derrière, dans la cour du ranch est garée une berline noire. Le chauffeur est déjà sorti pour fumer une clope.

« -Jarod peut dormir ici cette nuit ? Demande John avant toute chose.
-Ouais, ouais, expédie Abraham en invitant son enfant à entrer.
-Les gamins sont où ?
-Le boche est aux champs avec Jimmy. Figure-toi qu'il veut planter du blé, maugrée le vieillard en clopinant à travers le salon sur les talons du militaire.
-Et tu le laisses faire ?
-Pourquoi ? Tu comptes reprendre cette ferme un jour ? Crache-t-il, amer. »

Le gradé pousse un soupir confronté à un énième débat sur l'héritage Walker. Si Anna avait encore été en vie, il aurait envisagé de passer une retraite paisible au ranch. Désormais veuf, il compte mourir comme il est venu au monde : sans rien.

« -Je présume que Jack le fera.
-HA-HA. Il mourra avant ce con.
-Et Akina ?
-Pas vue depuis deux jours bientôt.
-Quoi ?
-Ils se sont un peu mis sur la tronche...
-T'as prévenu le shérif ? S'inquiète John en se dirigeant vers le téléphone.
-Pourquoi ? C'est une adulte, non ?
-Papa. Putain. »

Il ne prendra même pas le temps de se changer et ira quérir un cheval scellé dans l'enclos le plus proche afin de rejoindre les champs. Il a besoin d'une discussion urgente avec l'allemand à propos de sa nièce envers laquelle il éprouve une inquiétude grandissante. Le soleil s'abat cruellement sur les terres Walker. Dans la cuisine, la domestique mexicaine s'affaire à préparer le repas du lendemain. Docile, ne parlant pratiquement pas anglais, elle aura été discrète tout au long de la journée sous le regard indifférent de son employeur.



La nuit passera encore, sans qu'Akina n'apparaisse. Alors qu'Abraham devient légèrement nerveux, c'est John qui perdra patience dès l'aube. Il menace de prévenir le shérif, que la gamine pourrait être n'importe où, et espérons-le – insiste-t-il, pas dans un fossé à manger du purin avec une balle dans le crâne. Walker senior lui demande le silence une fois. Il insiste davantage. Deux fois. John souligne encore l'importance de prévenir les autorités. Abraham abat violemment son poing sur la table de la salle à manger où tous trois partagent le petit déjeuner.

« -Tu veux rapatrier LES FLICS dans MA propriété ?!
-Ouais, il fau..
-La ferme ! La ferme ! Putain, John. T'es un sale fédéral. Un vendu. Ta gueule. »

La matinée de Noël commence bien, on sent toute la magie d'un moment convivial refroidir la pièce.

« -Et toi, » John s'adresse à Siegfried cette fois. « -Tu t'en fous ? Pourquoi t'es là en fait ?
-Il y est pour rien si cette môme est aussi têtue que son père.
-Oh ça va, hein. Un moment, il faut se sortir du moyen-âge, Papa. Je pars à sa recherche. »

Il esquisse un geste et la sonnette résonne. Plusieurs fois. Avec insistance. Et puisqu'il est déjà sur le départ, John se déclare volontaire pour aller s'occuper de l'arrivant qu'il soupçonne d'être un énième baptiste souhaitant revendre des Bibles à prix de bâtard. Il traverse le salon où Loretta astique les poussières et émerge dans le hall d'entrée.

« -Désolé on est pas int.... » commence-t-il en ouvrant la porte. Il est immédiatement coupé par la vision de sa nièce. Plusieurs réactions se proposent à lui. La gifler ? L'étreindre ? Il se déporte d'un léger pas sur le côté et ausculte la jeune femme du regard. Elle semble en bonne santé et il remarque qu'elle porte les habits de sa propre mère. Une petite jupe courte de la fin des années soixante assortie à  des bottes hautes et des bas aux coutures apparentes et un haut qui moule parfaitement sa poitrine. Ses courbes sont mises en évidence. Elle est décoiffée, et son maquillage est estompé. Il a l'impression de faire face à une pute ramassée dans le caniveau.

« -D'où tu sors comme ça ?
-Bonjour oncle John. Ca va merci, et toi ? »

Et elle trace dans le salon, salue la vieille Loretta qui l'embrasse sur les deux joues en la complimentant en espagnol. Puis vient enfin le tour de la salle à manger. Elle fusille Anton des yeux. Un regard électrisant d'impertinence. Elle ne l'aura pas miré ainsi depuis des mois. L'innocente chatonne menace par ce simple contact visuel de faire ses griffes sur lui. Finalement, elle disparaît dans la cuisine et grimpe les escaliers pour rejoindre l'étage.

D'en bas, ils entendent une porte claquer.

« -Voilà longtemps qu'une femme n'avait pas fait sa loi sous ce toit, s'amuse Abraham avec une oeillade moqueuse à l'attention de l'allemand. »

SSiegfried

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 208 mercredi 25 février 2015, 21:21:11

-Hm hm.

C'est tout ce qu'il aura répondu à la dernière invective du soldat Walker. Depuis qu'elle est partie, il n'est pas particulièrement loquace : La joie (relative) de revoir John n'a pas été l'occasion de s'étendre en grandes effusions amicales. D'ailleurs, même si elle avait été là, ça n'aurait pas été le cas. Il a doublé la dose, a travaillé dur, plus dur encore, plus longtemps aussi, juste pour oublier, comme pour se purger, demander la rédemption au Dieu travail. Il aura mal dormi, oublié de prendre des nouvelles de Jack, s'est mal nourri, et a peut-être cassé quelques trucs qui traînaient – les barres de métal rongées par la rouille qui composaient l'ancienne barrière autour de l'ancien champ défriché, qu'ils ont entassé afin de tout jeter à la casse, en auront bien fait les frais. Toutes brisées avec rage. Du reste, il aura tenté de rester stoïque. Il aime le stoïcisme. Et il a assez confiance en elle pour ne pas s'inquiéter.

Lorsqu'enfin elle réapparaît, il lève à peine les yeux vers elle, les rebaisse immédiatement. Il a un petit dej' à finir, d'abord. Question de politesse. Quelques petites minutes avant qu'il ne se lève.

-Je vais régler ça. Je suis vraiment désolé pour la gêne, c'est de ma faute.

Une humilité qui étonnera bien John, pas trop Abraham qui se dit que les couilles molles, y en a dans la vie, disons que ce n'est pas trop comme ça que le plus jeune s'attendait à le voir un jour.

Siegfried monte les escaliers jusqu'à arriver à sa porte. Elle est ouverte, tant mieux : Il n'aura pas à la défoncer. Alors qu'il pousse la poignée, il a un moment d'hésitation. Et s'arrête, réfléchissant.

-Ma fille...

Scarlett est interrompue dans son rangement sauvage. Le vieil homme est là. Elle ne sait plus, elle croit l'avoir déjà vu. Oui, il disait être le père de Siegfried, mais à bien y regarder, il ne ressemble pas vraiment aux dernières représentations qu'elle se faisait de Dieter. Sa longue barbe et sa tenue d'ermite ajoutent à sa confusion.

-Mon fils est quelqu'un de bien. Tu ne devrais pas autant faire peser sur ses épaules son fardeau. Il souffre. Il souffre tellement.
-Mais q...
-Shhhht. Je n'ai pas le choix. Toi, tu dois l'aider. Ne dis rien.


Siegfried entre enfin. Le vieux n'est plus là. Il y a juste lui, qui vient poser ses fesses sur le bord du lit. Il voit qu'elle était en train de réunir toutes ses possessions, qu'elle s'apprêtait à partir.

On en est à un rare point de désobéissance. Il devrait la punir. L'humilier. La faire souffrir pour l'affront commis. Il devrait la traîner au sol, par les cheveux, et la baiser devant toute sa famille, la faire pleurer, hurler, la couvrir de foutre devant les aînés impuissants, peut-être voudront-ils taper dedans après tout, tous des dégénérés dans cette famille, et il les fera payer pour qu'ils puissent la fourrer, cette salope, et son humiliation sera complète, lorsqu'oncle et grand-père allongeront les biftons pour baiser leur parente, et c'est de cette dégradation totale qu'elle jouira, parce que c'est une bonne chienne au plus profond d'elle.

La pensée lui soulève à moitié la queue. Mais étrangement, la raison prend le pas.

-Je vais me sevrer, doucement. Ca fait longtemps que je ne l'ai pas fait. Mais pas ici, d'accord ? Ici, les autres doivent me voir... normal. Une fois rentré à la maison, je réduirai mes prises. C'est promis. La vie risque d'être dure. Tu me verras un peu souffrir, et parfois sans doute serais-je incapable d'agir comme le ferait un humain normal, plutôt comme un grabataire.

Il en semble désolé, alors que c'est lui qui va douiller. Il est déjà de nouveau debout et veut sortir de la pièce, mais avant, il referme la porte et la regarde enfin, sans capter la stupeur dans ses yeux.

-Je me suis déjà excusé et t'avais prévenu de ce que j'étais, et tu l'as accepté. Je comprendrais que tu fasses machine arrière mais... Ca me ferait mal. En-dehors de tout cela, tu es toujours mon esclave. Tu dois museler ton caractère. Je passe l'éponge cette fois-ci, mais à ta prochaine incartade, je te punirais comme jamais je t'ai puni. Et j'en suis désolé, crois-moi. Si tu n'acceptes pas cet état de fait, tu peux décider de ne jamais me revoir. C'est ton choix.

Elle n'a pas le temps de répondre qu'il est déjà sorti. Pour Noël, il va travailler, quand bien même les ouvriers sont absents dans le verger où il a décidé de travailler, quand bien même Abraham a voulu l'en dissuader. Une grande plaine ombragée à lui tout seul. Le bonheur.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Akina Walker

Humain(e)

Re : Sturm und Drang

Réponse 209 mercredi 25 février 2015, 22:26:57

L'idée du sevrage ne la satisfaisait pas, car elle sous-entendait la souffrance de l'être qu'elle aimait. Pourtant, aux yeux de la scientifique, cela semblait être la solution la plus efficace. Elle était persuadée qu'il finirait par récupérer et reprendrait un cycle de vieillissement biologique normal. Il engrangerait les secondes, comme chacun d'entre eux sur cette fichue planète. Takagi avait raison, l'immortalité n'offrait pas d'échappatoire, ni de soulagement. Ce n'était qu'une idiotie contre-nature.

Lorsqu'il quitta la pièce, elle balança contre la porte tout ce qui lui tomba sous la main. Coffret de seringues compris. Il s'éventra en heurtant le sol. Quelques doses de sérum se brisèrent. Le liquide interdit fuit de toute part, abreuve le vieux plancher sans lui redonner le lustre de sa jeunesse. Avant toute chose, il lui fallait une nouvelle cigarette. Elle en piqua une dans l'étui de son Maître, chercha un briquet et se mit à la fenêtre pour intoxiquer son joli corps de nicotine. Cette matinée-là, son regard porta loin – au-delà des champs, des routes et du paysage semi-désertique.

« Je n'ai pas choisi. » essayait-elle de se convaincre. Ses doigts tremblant avaient du mal à soutenir la clope. Et la cendre volait depuis la fenêtre jusqu'au patio plus bas, où John avisait l'étendue du ranch, sceptique. Les nuages se pressaient à l'horizon texan. Leurs teintes sombres et ardentes n'annonçait rien de bon. Pour les locaux, le vent tournait mal en ce Noël tempéré.

C'est pour toi que tu l'as fait ? Pour toi ou pour lui ? Le sevrage. Parce que tu as peur de vieillir avant lui. Qu'il te délaisse quand tu seras fanée. Qu'il en prenne une autre. Il se lassera sûrement avant ta première ride, ne t'en fais pas.

Elle déglutit sévèrement, la gorge nouée et ses yeux de biche admirèrent la boîte échouée au plancher. Ses muscles se tendent tandis qu'elle observait la solution s'évaporer hors des ampoules cassées. En sortant, elle donna un coup pied dedans, aggravant les dommages.

Vers 14 heures, John aperçut sa nièce traverser la cour d'un pas hâté. Elle tenait fermement un fusil à la main droite. 22 Long Rifle. Depuis la terrasse, il jeta un coup d’œil à sa destination. D'après la trajectoire elle se dirigeait vers les vergers. Son petit cul s'agitait à la mesure de sa marche. Une croupe à se damner remarqua-t-il. Quand bien même, elle était biologiquement désignée comme sa parente, le militaire n'éprouvait pas de remords à contempler ses courbes. C'était l'honneur. Oui l'honneur et non la morale qui le tenait éloigné de la tentation. Jack avait abandonné le sien d'honneur, mais pas lui.

Dix minutes de marche à travers champs. Pas un ouvrier agricole de disponible. Même le contre-maître avait eu droit à son Noël en famille. Le feuillage des pommiers traçait une mosaïque ombrée sur la silhouette de la toute blonde. Elle avançait désormais à pas feutrés jusqu'à trouver enfin Anton. Il lui tournait le dos. Elle épaula son fusil, mécaniquement puis le mit en joue.

« -Anton. » appela-t-elle.

Feu. Elle le vit s'écrouler, touché à la tête ou au cœur elle ne savait plus.
En réalité, son doigt hésitait sur la détente qu'elle n'avait pas pressée. Ses prunelles mordorées se promenaient sur l'allemand.

« -Je suis désolée. » poursuivit-elle immédiatement avant de retourner le fusil contre elle-même, canon sous la mâchoire.

« -C'est le seul moyen de me libérer de toi. Le seul. Vivante, je t'appartiendrai toujours. Tsoukanov l'a compris. C'est pour ça qu'il m'a posé ce foutu flingue sur la tête quand il a su que je ne me déshabillerais pas. Il aurait dû appuyer sur la détente ! »

D'une main, elle fouilla dans la poche arrière de sa jupe pour en sortir une seringue pleine de sérum. D'un geste lent, elle la fit rouler jusqu'aux pieds de l'ancien SS.

« Toi. Tu peux décider de ne jamais me revoir. » Et toujours ce sale tutoiement, envoyé avec tant de mépris.

Elle possédait un air farouche, celui qu'avaient beaucoup d'américaines. Un nouveau vent se levait sur le domaine texan. Moins frais, plus électrique. C'était l'orage qui arrivait à grand galop. Au moment où le premier éclair stria le ciel sombre, suivi immédiatement d'un grondement impressionnant, elle enclencha le tir mortel. Il aurait très bien pu voir son index frileux presser la gâchette.

Les minutes semblèrent éternelles avant de se rendre compte qu'elle était toujours debout. Elle-même ne comprit pas, ses yeux écarquillés de stupeur. Elle rabaissa l'arme, l'ouvrit pour constater qu'il n'y avait aucune balle d'engagée. Au deuxième coup de tonnerre, il put la voir jurer, mais ne sut l'entendre. Dans sa précipitation, elle avait commis l'oubli de charger le fusil.  Les cieux pouvaient bien rire de cette malédiction qui semblait touché l'un comme l'autre : incapables de mourir.




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