«
En réalité, j'espère que d'ici quelques décennies nous n’appellerons plus les médecins, des médecins mais plutôt des...hm....mécaniciens biologique ? Regardez ces photographies...prises à titre expérimental. »
La métisse s'est retournée vers l'écran du rétroprojecteur afin de vérifier que les clichés de l'opération s'affichent correctement. Quatre images. Un bras amputé, une nuque entaillée avec une puce visible, une seringue emplie d'un liquide transparent.
«
L'équipe du professeur Reuters, dont je fais partie. Travaille aujourd'hui à éviter toute chirurgie lourde par l'injection de nanoparticules créées par l'homme et rien que l'homme. Nous n'aurons plus besoin de médicaments. L'ère de la manipulation au niveau de la molécule et du chimique sera révolue et digne d'un autre âge. Nous sommes à l'image d'une machine. Sauf que nous sommes organiques, certes. »
Sa diction est parfois hésitante, mais son regard absolument rempli d'assurance. Elle mire l'assemblée des étudiants dont la plupart boivent ses paroles. Les autres se contentent de rumeurs indignées et discutent entre eux de la possibilité d'un tel futur. Quelques-uns observent les incessantes allées et venues sur l'estrade de l'amphithéâtre qu'opère l'assistante. Sa nervosité est évidente et elle enchaîne les cent pas, ajustant de temps à autre le micro accroché à sa blouse. Quand elle cherche ses mots, elle agite ses doigts près de sa tempe et reprend subitement.
«
La science doit augmenter l'homme, non le diminuer. » poursuit-elle en s'arrêtant, les mains plongées dans ses poches. «
Je vous invite à réfléchir sur le rapport entre l'Homme et la machine. Où commence l'un, où se termine l'autre et inversement. Quand un chirurgien remplace un cœur ou un rein. Ne fait-il pas de la mécanique ? Le fait de pouvoir créer la vie in vitro, de cloner ? Ne peut-on guère l'assimiler à des produits que l'on fabrique en usine ? Connaissez-vous le nombre d'embryons non-désirés lors des fécondations in vitro que les hôpitaux conservent ? Congelés. Vous en seriez tout autant glacé. Des statistiques. Pensez qu'il n'y a jamais rien de bien naturel dans les statistiques. »
Sur ces considérations, le cous magistral se termine. Les étudiants sont remerciés. Ils s'ébrouent et regagnent la sortie : le téléphone portable encore en main pour ceux qui ne l'ont pas quitté tout au long de la séance. Très peu prennent la peine de regarder vers la scène où Akina vient de prester deux longues heures d'un spectacle instructif. Chris l'avait prévenu qu'il ne serait pas présent pour cette rentrée et qu'elle devrait gérer son cours seule.
Un rapide tour au laboratoire afin de finaliser un chapitre de son mémoire et de traiter les résultats de ses manipulations, dont la solution fabriquée par les nazis faisait partie. Seule à son poste de travail,, elle retourne le petit flacon dans tous les sens avec une moue intriguée. Cette espèce de fontaine de jouvence maintient en vie son bien-aimé Maître. Elle s'est toujours questionnée sur l’identité des personnes qui le produisaient encore.
Qui est le fournisseur de Siegfried ? Comment reproduire une telle substance dans le plus grand secret sans matériel approprié ? A côté, son écran de PC reluit et expose ces dernières conclusions. Elle finit par rejeter le sérum miracle.
Une molécule, rien de plus qu'une molécule. Or l'avenir, pense-t-elle,
ce sont les nanoparticules. Il n'est pas loin de quatorze heures lorsqu'elle quitte le laboratoire facultaire. Elle se débarrasse de sa blouse blanche, récupère son manteau d'hiver aux vestiaires et salue l'agent de sécurité en quittant. Elle a un cours avec Madame Okamura en début de soirée, ce qui lui laisse le temps de retourner chez Jack, où elle doit récupérer quelques affaires. Akina, en jeune femme prévenante, a déjà averti son oncle la veille de son passage éclair. « Sois présent », lui a-t-elle dit « Je n'ai plus les clés. » Et il lui a juré sur toutes les putes qu'il s'était envoyées qu'il serait là. « Promis, juré, craché gamine. »
Le bus la dépose au coin de son ancienne rue. Dès les premiers mètres vers l'ancien foyer parcourus, elle est prise d'un mauvais pressentiment. Au loin, elle aperçoit des gyrophares : bleu, rouge, orange. La lumière du jour a beau frappé Seikusu avec une rare intensité ce jour-là, les sirènes silencieuses se font plus éclatantes qu'en pleine nuit. Elle presse soudainement le pas. L'agitation semble venir de chez elle. Plus elle se rapproche, plus ses doutes se confirment. Le voisinage immédiat assiste au spectacle tandis que la métisse se heurte à un cordon de sécurité policier.
«
-Désolée, Mademoiselle...-Non...vous ne comprenez pas...c'est ma maison... »
La belle panique, elle a repéré la fourgonnette de la morgue, mais aucune ambulance. Son coeur s'emballe vivement, elle craint le pire.
«
-Reculez, Mademoiselle.-Merde ! C'est chez moi !-Ca va, agent Agawa ! Je connais cette petite ! Faîtes-la passer ! » intervient la voix familière du Lieutenant Wadara. On lui ouvre un accès et Walker rejoint l'officier sur le perron, remontant la petite allée au pas de course.
«
-Lieutenant, que se passe-t-il ?! -
Ecoutez... »
Elle le repousse et s'introduit dans la villa familiale. La police scientifique est présente également. Quand elle atteint enfin le salon, elle découvre avec horreur le corps de James étendu au sol, marqué d'un seul impact de balle : à la tête, entre les deux yeux. Chancelante, l'étudiante se précipite.
«
-Non ! Non ! Oncle James ! NON » hurle-t-elle, échevelée et en proie au désarroi.
«
-Merde... ! » jure le légiste qui effectue les premiers constats. « Eloignez-moi cette femme ! »
Et c'est un policier qui s'en occupe, l'agrippant fermement par les épaules pour la faire reculer. Elle ne se débat pas, sous le choc : incapable d'y croire. Ses yeux admirent les personnes sur place, dans l'espoir de trouver l'ombre d'un sourire qui augurerait une blague. Rien. Que des professionnels.
Quelque chose vient de se briser en elle.
«
- Voici l'officier Uda, c'est mon assistant. Il sera nommé lieutenant quand je partirai à la retraite.-
Mademoiselle, salue le concerné. Celui qui venait de la tirer du spectacle morbide. Il remarque qu'elle est toute pâle et n'ose en dire plus.
-Que...qu'est-il arrivé à mon oncle ? Demande-t-elle péniblement, réprimant ses sanglots.
-Un homicide, volontaire. -Qui ? »
Le vieux flic hésite et consulte son disciple du regard avant de répondre.
«
-Plusieurs voisins ont cru reconnaître une berline noire. Avec une plaque russe. Quitter les lieux. -Quoi ? Une plaque...-Russe. Il va falloir nous accompagner au commissariat, Walker-san, nous avons plusieurs questions à vous poser... »
Mais elle ne les entend déjà plus, les liens se font dans son esprit torturé. Les mécanismes s'enclenchent dans sa douleur profonde. Ils patientent après sa réponse. Elle les regarde à tour de rôle avant de se mettre à courir vers la sortie. Uda est le premier à réagir.
«
HEY ! »
Dans le vestibule, elle attrape les clefs de la vieille Chevrolet, bouscule au passage les officiels pour atteindre sa voiture. Elle déverrouille, s'y engouffre, Uda sur les talons.
«
-MADEMOISELLE WALKER ! »
Le moteur vrombit déjà. L'inspecteur compte prendre son propre véhicule pour la poursuivre, mais Wadara lui crie de renoncer. Ils la retrouveront plus tard.
La Chevrolet ralentit devant un bar familier. Scarlett coupe le contact, descend furieusement. L'auto tremble quand elle claque la portière. Elle pénètre le Red Velvet avec une rage incommensurable. Honda est là, au comptoir, il fume une clope. Elle avise d'un oeil un long couteau abandonné sur le bar et qui sert à couper les fruits pour les cocktails. L'américaine s'en saisit en même temps qu'il remarque son arrivée. Ni d'une, ni de deux, il se retrouve avec la lame sous la gorge. La salope appuie le tranchant, il la sent trembler.
«
Wo, wo, wo !-Appelle Tsoukanov, enfoiré ! Appelle-le avec ton téléphone ! Et passe le moi ! DEPECHE-TOI ! Ou je te saigne ! »
Le japonais véreux fait un geste prudent pour récupérer un téléphone dans sa poche. Il compose le numéro lentement et dépose le tout contre son oreille.
«
Tsoukanov-sama. Je suis navré de vous déranger. La môme est là. Elle veut vous parler. »
Blanc. Lentement, Honda finit par tendre le portable à son agresseur. Cette dernière le prend de sa main libre, menaçant toujours son ancien patron de l'autre.
«
-Je vais te tuer, Tsoukanov. Te tuer de mes mains. -
Toi être sûre ? (Il s'exprime toujours en anglais, avec un accent hideux.)
Demande à cet abruti de Honda de te montrer les photos.-Quelles photos ? »
Puis elle lève les yeux sur le gérant
«
-Montre-moi ces putains de photos ! »
Il se recule doucement, passe derrière le comptoir. Elle, ses mains sont prises avec le téléphone et le couteau. Il extirpe d'un tiroir une enveloppe brune, format A4 qu'il rejette sur le bar, devant elle. La belle abandonne son arme pour se précipiter sur le colis. Le premier cliché lui arrache un hurlement dont le russe se délecte de l'autre côté du téléphone. Il est assis confortablement dans son luxueux bureau de la Mairie de Kaliningrad.
Elle crie une nouvelle fois. C'est Marisol sur les clichés. Ou plutôt son cadavre. Elle sort les autres photographies à la hâte, peinant à respirer.
«
-Je n'y crois pas enfoiré ! Ce n'est pas elle ! CE N'EST PAS ELLE » s'écrie-t-elle dans le combiné, en pleurs.
Sur les autres images, elle est clairement identifiable. Son ventre de femme enceinte. Elle en était au huitième ou septième mois de grossesse. Ses beaux cheveux bruns, sa bouche pulpeuse. Aucune trace de sang, hormis un fin filet pourpre qui suinte sous son nez et aux coins de ces lèvres.
« -
QUAND ? Quand est-ce arrivé ?!-
Hier ma belle. Et tu devrais te dépêcher. Parce que le prochain. C'est dans peu de temps. »
Il consulte sa montre, un horrible sourire aux lèvres.
« -
Quoi.... » sanglotte-t-elle, complètement anéantie. «
Quoi... »
«
That's an Irishman's cure, Whenever he's on for drinking. To see the lasses smile, laughing all the while, » commence-t-il à chantonner avec son mauvais anglais. «
J'aime beaucoup cette chanson. »
Nouveau bris. Kenneth. Elle raccroche rapidement, fourre le téléphone dans la poche dans son manteau et court dehors. Ses mains tremblent sur le volant, elle a dû mal à se calmer. Marisol, merde, Marisol. C'est un vrai cauchemar. Sa meilleure amie...impossible.
Dans la résidence universitaire, aucune agitation de prime abord. Un bruit de dérapement la surprend soudain. Elle aperçoit une voiture noire qui file à toute allure. Plaque russe. Son coeur se glace, elle est arrivée trop tard ! Ses jambes la portent rapidement à l'étage où vit l'irlandais. Elle a entendu des cris. La porte de son studio est ouverte, plusieurs étudiants sont agglutinés devant. Elle les pousse en hurlant pour pénétrer l'espace. Il y a du sang partout sur le plancher. Kenneth repose au milieu du désastre. Yamata est à ses côtés.
«
Kenneth... » murmure-t-elle en se rapprochant. Personne ne semble la remarquer. Yamata est occupé à tenter d'endiguer l’hémorragie. Elle tombe à genou. On lui arrache le coeur, c'est la même douleur. Les larmes ne s'arrêtent plus. Elle se penche et prend l'étudiant agonisant dans ses bras pour le presser.
«
Kenneth, je suis tellement désolée, pas toi....pas toi...-Putain ! Akina ! Lâche-le ! J'essaie de le soigner, on a averti les secours ! LACHE-LE !-Non ! Il est mort !-Il respire encore ! LACHE ! »
Yamata doit faire signe à deux gaillards pour qu'ils contraignent Walker à lâcher prise. Là, elle se débat. Ils forcent davantage, elle a mal, crie, résiste jusqu'à être plaquée contre un mur et bloquée. Elle finit par se calmer, désorientée. Puis ressent une faible vibration dans sa poche : le téléphone. Les deux étudiants la relâchent et vont veiller avec Yamata. Dans le lointain le son des sirènes d'ambulances et de polices résonnent conjointement. Les rumeurs des témoins s'intensifient aussi. On jase à la porte. Tu as vu quelque chose ? Oui, deux hommes en costume. Moi j'ai entendu un coup de feu. Non, ils étaient trois. Pauvre Kenneth.
Elle ressort dans le couloir, fond de nouveau en larmes et décroche avec peine.
«
-Il paraît que Sendaï est une ville magnifique. Je vais la recommander à mes compatriotes. -
Non....non....je t'en prie...pas mes grands-parents...pleure-t-elle.
-
Si dans une heure, tu n'es pas à mes pieds, pute. Je te promets que la liste sera longue. Et je finirai par l'allemand. Où qu'il soit, je le trouverai, je le ramènerai devant ta petite gueule de merde et je le tuerai très, très lentement.-Que...veux-tu...
-Dans une heure, au port de Seikusu. Quai industriel. Il y a un bateau russe. Un pétrolier. Tu montes dedans. Si dans une heure, tu n'es pas à bord, prépare-toi à fleurir d'autres tombes. »
Sitôt la conversation téléphonique terminée, elle se débarrasse du portable étranger pour éviter d'être géolocalisée. Dans les escaliers, elle se fait toute petite en croisant les policiers, étudiante comme une autre. Siegfried travaille aujourd'hui. Elle ne sait plus où. Si bien que quand elle arrive à l'appartement, dix minutes plus tard, il est vide de toute présence. D'instinct, elle se dirige dans la chambre attrape un sac de sport, l'éventre et va ouvrir l'armoire avant d'accéder à une planque qui consiste en un râtelier ingénieusement fixé et caché dans un faux-fond. Elle sélectionne un Colt qu'elle fourgue dans la ceinture de son jeans, à l'arrière. Il lui avait montré une fois cette cachette. Un au cas où. Ce n'était pas une armurerie aussi fournie que celle de Jack Walker, mais elle trouve tout de même son bonheur dans un HK G-36 de la Bundeswehr. Allemand jusqu'au bout des ongles.
Elle met le fusil dans le sac de sport, prend un chargeur de plus, bourre des vêtements au hasard par-dessus, referme soigneusement l'armoire puis le sac. En quittant l'immeuble, elle enverra un premier SMS à son Maître.
« Urgent. Port. Quai Industriel. Dans 30min. »
Elle décide de prendre le bus, par crainte que la Chevrolet n'ait été signalée par Wadara et Uda. Dans la navette direct jusqu'au port. Elle enchaîne un second message, en anglais.
« Hold a gun. That would be better. »
Que dire du port de Seikusu ? Morose en hiver, peu d'activités autres que la pêche. Le quai industriel est généralement réservé au transport de frêt par voie maritime, mais à cette époque de l'année peu de navire y ont jeté l'ancre. La victime est belle. Malgré sa longue chevelure défaite, ses grands yeux marqués de chagrin et ses lèvres pincées de colère. Elle porte un jean sombre, moulant, des bottes hautes et un chemisier pourpre. Son manteau par-dessus, elle a l'air d'une héroïne de tragédie. Son maquillage est vaporeux sur sa figure angélique, à cause de ses pleurs.
Le pétrolier se dresse avec un pavillon russe. Imposant et son sombre, il semble daté de l'ère soviétique. La soute est ouverte, deux hommes veillent. Le sac de sport qu'elle porte à bout de bras est abandonné près d'une bitte d'amarrage. La belle ne se contrôle plus, elle approche d'un pas vif. Les hommes la repèrent, crient quelque chose en russe. Elle a déjà sorti son Colt et tire dans le tas. La surprise joue en sa faveur, les deux, qui venaient à sa rencontre au pas de course s'écroulent. L'un bouge encore. Furieuse, elle s'en approche pour lui imposer son poids en se mettant à califourchon dessus. Il supplie, mais elle lui plante le canon dans la gueule.
« MON PROPRE SANG ! »BAM. La balle explose le cerveau.
« MA MEILLEURE AMIE ! » Elle tire, deux fois.
« KENNETH PUTAIN KENNETH ! » Et elle vide le chargeur dans le cadavre. Elle voit rouge, n'a plus la notion de rien. D'autres marins sortent du navire, alertés par les rumeurs de la fusillade. Ils sont armés et elle se sent visée. Un premier tir la frôle. Vivement, elle se recule, court vers le sac de sport en se couvrant derrière la bitte, l'ouvre et arme le HK.
«
-Bande d'enfoirés. » jure-t-elle entre ses dents. Cette fois-ci, ce n'est plus un rêve. «
Je vais tous vous tuer. »
Elle se redresse courageusement, l'arme en main et lance une première salve en mode automatique. Plus elle avance, plus elle tire. Elle exprime sa fureur à tir nourri. Les trois s'effondrent. Une quatrième silhouette sort du bateau. Elle épaule, met un oeil dans le viseur car il est loin. Son étonnement la fait hésiter quand elle reconnaît le bel Alekseï.
«
Comme on se retrouve ! » s'exclame-t-il en avançant. D'autres hommes sortent à sa suite, plus nombreux, mieux armés. Il y en a sur le pont désormais, qui la mettent en joue. «
Akina.... »
Elle appuie sur la détente, mais le chargeur est vide. Celui de secours resté dans le sac à des mètres derrière elle.
«
Putain, Akina. Cinq hommes. Cinq putain d'hommes, pour trois pauvres victimes. Tu as le sens des représailles. -Et ce n'est pas fini. Ne t'approche PAS !hurle-t-elle. »
Toutefois, il est déjà face à elle. Le canon sur le torse et il la défie d'un sourire bravache. Elle redevient soudainement impuissante, les larmes menacent de poindre. D'une main autoritaire, il éloigne le fusil inutile.
«
-Prête pour un aller simple à Kaliningrad ? Mh. Plusieurs semaines de route, en bateau. Plusieurs semaines pour... »
Il dépose un index sur la gorge de la belle et le fait descendre au niveau de la poitrine dont il écarte les pans de chemisier.
«
-T'apprendre à être plus docile. »
Le crachat qu'elle lui envoie en pleine face est percutant. Il va pour réagir, la frapper sans aucun doute, mais depuis le pont un homme hurle. Tout se passe très rapidement. Aleksei la regarde encore dans les yeux et puis le noir. Ah si, elle a senti cette petite piqûre dans la nuque, comme l'aiguille d'une seringue. Puis elle s'est effondrée dans les ténèbres.