Nathan avait besoin de dormir. Même avec la Bête qui sommeillait en lui, il avait ce besoin physiologique de devoir dormir. De fait, la Bête ne faisait que renforcer la fatigue, car contrôler continuellement cette créature était un effort éreintant, une lutte de tous les instants. Ce que Nathan ignorait davantage, en revanche, c’était que, la nuit, la Bête prenait le contrôle. Contrairement à lui, la créature qu’il portait n’avait nullement besoin de dormir. Le symbiote extraterrestre ignorait le concept de sommeil. Il n’en avait pas besoin, et, la nuit, il profitait des faiblesses de son hôte pour prendre le contrôle. La relation entre Nathan et la Bête était loin d’être paisible. Elle était conflictuelle, contradictoire, ambivalente. La Bête avait besoin de Nathan et savait qu’elle ne pouvait pas se développer si Nathan s’opposait trop à elle. La nuit, elle en profitait, et, cette nuit, la Bête était pleine d’énergie, revigorée. Nathan avait copieusement fait l’amour avec Catalina, et le sexe avait nourri la Bête. Tout le sperme qui avait jailli dans le corps de Catalina avait permis à la Bête d’avoir une sorte de relation fusionnelle avec elle. Oh, rien qui ne permette au monstre de la contrôler, ni de la contaminer, mais suffisamment pour pouvoir se connecter à elle, et pouvoir, à sa manière, influer sur les autres.
C’est ainsi que, pendant que les voyous entrèrent, le symbiote maintint Nathan dans le sommeil. Là encore, si quelqu’un venait attaquer Nathan, venait le frapper, ou lui hurler dans les oreilles, le policier se réveillerait. Mais, là, dans le lit, il baignait d’un sommeil réparateur, et, après avoir fait longuement l’amour avec son hôte, se sentait inhabituellement heureux, apaisé... De quoi aider la Bête à mieux le contrôler. De fait, quand Catalina se réveilla, la Bête sentit également la menace, et se mit en position défensive. Le corps de Nathan se recouvrit de tâches noires gluantes, brillant légèrement, et les petites portions de lui dans le corps de Catalina sentirent la panique de cette dernière.
Smith, de son côté, examinait les lieux avec ses hommes, quand ils entendirent des bruits de pas. Il savait la réputation de cette femme au sein du cartel qu’il avait quitté, et sourit donc. Finalement, ses hommes la maîtrisèrent sans difficulté, et l’un d’eux, un Noir chauve plutôt bien baraqué, sortit un couteau, le mettant contre la gorge de la femme, tout en utilisant son autre main pour palper son corps. Smith sourit malicieusement devant Catalina, et s’approcha d’elle, juste assez pour qu’elle puisse voir son visage.
« Évidemment qu’elle est bonne, c’était l’agente la plus roulée du service ! Tu te souviens de moi, Catalina ? Parce que moi, je ne t’ai jamais oublié... »
Smith n’était évidemment pas le vrai nom de cet individu. Il était encore suffisamment malin pour pouvoir le masquer aux autres. Difficile de dire si Catalina pouvait le reconnaître.
« C’est toujours moi qui ai recouvert ton joli cul, ma chérie, et j’ai jamais pu en profiter pleinement. Merde, tu n’imagines pas à quel point c’est compliqué de maquiller douze meurtres. Douze, putain ! Les mecs, cette salope, c’est une véritable beauté infernale ! »
Il s’approcha d’elle. Catalina étant nue, il admirait volontiers ses formes, un sourire sur les lèvres. En fait, Catalina et elle avaient déjà eu l’occasion de se rencontrer. Maquiller des cènes de crime était tout un art pour l’agent Smith, qui avait dirigé une petite équipe de nettoyage. Il rencontrait à chaque fois Catalina pour qu’elle organise son discours auprès de la police locale. Mais, à chaque fois, Smith avait été suffisamment professionnel pour ne pas s’impliquer outre mesure. L’organisation dans laquelle ils avaient tous les deux travaillé fonctionnait beaucoup sur le principe de la compartimentation. Smith et Catalina appartenaient à deux cellules différentes, qui ne pouvaient que se croiser. Quand Catalina avait quitté l’agence, c’était également lui qui s’était chargé de nettoyer toutes les traces de sa présence. Mais le fait est qu’il n’avait jamais pu oublier cet insolent fessier, ce corps de rêve...
Ken se rapprocha donc, et caressa le visage de la femme, descendant ensuite, massant ses côtes, et serra ensuite ses fesses, sa queue en érection déformant son pantalon pour caresser les cuisses de la femme. La langue du grand Noir glissa alors sur la joue de la femme, et il ricana grassement.
« Merde, elle est si bonne, putain !
- Tu n’as pas idée... Elle a toujours fait jouir ses maris avant de les tuer. »
L’homme défit alors son pantalon. Pendant ce temps, la Bête s’étirait. Elle entendait ce qui se passait, et percevait l’aura sexuelle ambiante... Mais s’agaçait aussi fortement de la situation. Non pas qu’elle veuille en soi protéger Catalina, mais la Bête considérait Catalina comme sa femelle. C’était donc au symbiote de décider quoi en faire, et il n’était pas dans ses intentions de la partager gratuitement. Lentement, les tentacules s’étiraient, difficiles à voir dans la pénombre, surtout que Ken et les siens étaient très occupés par le corps délicieux de Catalina. Celle-ci avait été jetée à terre sans ménagement, et Smith se glissa dans son dos, posant ses mains sur ses hanches, avant de gifler son cul à plusieurs reprises.
« Merde, merde... Depuis le temps que j’avais envie de te baiser, ma salope... »
Il la pénétra alors, sans guère plus de cérémonial, mais, au bout de quelques secondes, l’un des tentacules de la Bête le frappa dans le dos. L’homme en poussa un grognement, inaudible en raison de sa position, mais son corps se mit rapidement à évoluer, tandis que d’autres tentacules frappaient également ses acolytes.
« Haaaa... Mais... Mais que, bordel... »
L’homme grogna encore, et poussa un hurlement inaudible, bestial, tout en accélérant brusquement ses coups de reins. Sa queue se mit à gonfler et à s’épaissir, s’allongeant, tandis que tout son corps évoluait, se recouvrant d’une couche noire gluante.
« À moi... Haaaa... À moi, MA FEMELLE !! »