L’incorruptible policier pénétrait la délinquante contre la vitre. Entre alcooliques, on se comprenait, et Nathan ne regrettait rien. Ici, elle ne tuerait personne, si ce n’est son sexe après toute une nuit de plaisir. Son membre remuait en elle, suivant la même litanie, le même mouvement en deux temps : avancer, se reculer, s’enfoncer, puis se retirer, pour mieux s’enfoncer. Le sexe n’avait rien de bien compliqué quand on le voyait ainsi. Peu importe la manière dont on commençait les béats, on se retrouvait toujours là, emboîtés l’un contre l’autre. Deux corps ne faisant alors plus qu’un, reliés par d’intimes organes, pour perpétuer, à nouveau, une danse universelle. Il la pénétrait contre la vitre, et il aimait ça. Non, il l’adorait. Il soupirait, grognait, se pressait contre elle, faisant ployer la vitre. Une chance que cette dernière soit solide, car, plus le temps passait, et plus notre homme la pénétrait avec vigueur, s’enfonçant rudement en elle, ressortant, puis revenant. Ils n’avaient même pas pris la peine d’enlever leurs vêtements, non. Tout avait été rapide, vite, précipité, comme s’ils étaient deux amants en manque... Ce que, dans le fond, ils étaient. Si elle n’avait pas eu l’occasion de s’épandre avec un homme depuis longtemps, Nathan, lui, avait dans son corps la libido monstrueuse et disproportionnée d’une créature antique venant des profondeurs de l’espace, un monstre qui avait envie de violer n’importe quelle fille dans la rue, pour peu qu’elle porte une minijupe. Ce faisant, Nathan était assez souvent en manque, une situation pénible qu’il comblait à l’aide de la boisson... Alors, quand il avait enfin l’occasion de se soulager de sa souffrance auprès d’une véritable femme, magnifique de surcroît, il ne comptait pas la laisser filer.
Catalina n’avait pas froid aux yeux, et il aimait ça. Ensemble, les deux amants se laissaient aller, les coups de reins de Nathan étant bercés par les soupirs et par les gémissements de la belle femme devant lui. Nathan ne lâchait rien, et sentit la femme se serrer contre lui avec l’aide de ses jambes. Elle portait toujours sa belle robe de soirée, les paillettes luisant contre son corps. Sa main se tenait sur la nuque de Catalina, afin d’éviter que sa tête ne se fasse mal en heurtant la vitre. Elle ne pouvait pas le voir, mais, le long de sa main, une fine membrane noire était sortie, se collant à la vitre. C’était son symbiote, c’était une petite manifestation inconsciente de la Bête, qui, ce faisant, maintenait le bras contre la vitre, évitant des mouvements qui auraient été susceptibles de la blesser. À a manière, la Bête pouvait faire preuve d’une certaine forme de galanterie.
Nathan jouit un peu en même temps que Catalina. Par principe, il se refusait à se vider avant qu’une femme n’atteigne l’osmose, car, une fois qu’un homme tirait son coup, recharger les batteries demandait un certain temps. La Bête la sentit jouir, avide de sa mouille, cette délicieuse cyprine qui roulait contre le membre de Nathan, glissant ensuite entre leurs jambes, la gravité l’appelant pour la faire tomber sur le sol. Elle jouit contre lui, continuant à faire tremper son membre dans ce bassin de nectar intime. C’était très agréable d’être comme ça, comme se retrouver à flotter dans le liquide amniotique. Son chibre était au chaud, et il continua encore à donner des coups, les fesses de Catalina rebondissant contre la vitre.
« Hunnn... !! »
Il finit par jouir, et ce fut délicieux. Nathan eut un bel orgasme, et s’abandonna généreusement en elle, balançant des chapelets de sperme. Il ne pensa alors plus à rien pendant quelques infimes secondes, son visage se crispant par une indéchiffrable expression de plaisir. Ils venaient de faire l’amour debout, en étant encore partiellement habillés, et, à travers le haut de son uniforme, il sentait les longs et magnifiques ongles de Catalina se transformer en griffes acérées, se crispant sous l’effet névralgique du plaisir, qui explosait en eux.
Nathan se calma progressivement. Il avait joui en elle, exactement comme il l’aimait, et il se décolla un peu... Pas au point de la laisser reposer ses pieds sur le sol, mais suffisamment pour pouvoir la voir. La main tenant la nuque de Catalian se retira d’elle, le symbiote rentra dans sa peau, et il retourna dans l’appartement, avant de l’embrasser, et de la relâcher, la laissant poser pied à terre.
« Je dois admettre que c’est un superbe prélude », glissa-t-il après leur baiser.
Son sexe restait à l’air libre, et il regardait cette femme, les yeux brûlant de désir. Il avait encore sur ses lèvres le goût de sa bouche, et sur son corps le sien. Tout d’un coup, il ne voulait plus de cette robe devant lui, il la voulait, elle, et ses mains glissaient sur la robe de paillettes, cherchant un moyen de la retirer. Ses mains vinrent ainsi à glisser sur ses seins, qu’il se mit à pétrir, avant de l’embrasser à nouveau, voracement, l’envoyant heurter son bar américain. Nathan agissait uniquement par instinct, guidé par les élans de son sexe, par le désir qui brûlait en lui, et qui était en train de croître et de vouloir exploser comme un volcan.
Impossible de réfréner cet élan.