Une sodomie n’était jamais brute, sauf si on voulait punir quelqu’un. Contrairement à un vagin, un anus ne s’humidifiait pas naturellement sous l’effet du plaisir. Or, il était nécessaire que les parois intimes d’une femme soient préalablement lubrifiées pour que le membre de l’homme y glisse plus facilement. C’était en suivant cette logique que l’Ordre Immaculé prohibait la sodomie, en retenant que c’était une pratique barbare, contraire à la volonté de Dieu, pour qui le sexe ne devait être qu’un moyen visant à donner la vie, et non une fin en soi. Il allait de soi que Mélinda n’avait guère été convaincue par la justesse de cette philosophie, et continuait à voir dans le sexe une fin suprême, non seulement l’expression d’un plaisir vif et sans cesse renouvelé, mais aussi, tout simplement, un moyen d’obtenir de grandes rentrées d’argent, et ce sans grande contrepartie. Quand un harem marchait bien, c’était une véritable mine d’or. Tout ce qu’on demandait était la semence des hommes et des femmes qui y venaient, un maigre prix en échange de pièces d’or trébuchantes. Pour ça, il fallait toutefois former les esclaves, et c’était ce que Mélinda faisait. Cette formation, ce n’était rien de plus que l’échelle du plaisir, la captation et l’apprentissage de ce dernier.
La langue de Shiroi remuait contre ses fesses, et Mélinda en gémissait, frissonnant à chaque caresse buccale de l’homme. Il visait sa rondelle, et s’y insinua doucement, mais avec une certaine assurance, une maîtrise de soi-même trahissant son expertise en la matière. Mélinda le sentait remuer en elle, elle le sentait se presser contre ses fesses, et elle en sentait ses tétons se durcir, son corps bouillonner, et son sang filer plus rapidement dans ses veines. La sodomie... C’était son péché mignon. Elle avait grandi en étant sodomisée par son père, et elle en avait été profondément marquée. Quand elle s’était vengée de ce dernier, elle avait du faire un immense effort sur elle-même pour accepter à nouveau le sexe. Son désir initial avait été de dissoudre cet harem, et de gracier tous les esclaves de son père. On avait su la convaincre que ce choix serait dangereux, car les esclaves ne seraient pas libres, mais finiraient entre les mains d’individus cruels, qui n’hésiteraient pas à les violer ou à les battre pour leur propre plaisir pervers. Assez curieusement, et de manière discrète, presque inconnue, sauf pour certaines personnes, Mélinda était devenue une esclavagiste par défaut, et, si elle se définissait elle-même comme une esclavagiste, il était plus juste de dire qu’elle était une protectrice, une gardienne... Elle se voyait ainsi, et, si on pouvait objecter qu’elle prenait la liberté des gens dont elle avait la charge, il n’en était pas moins vrai qu’elle préférait les soumettre par la douceur, l’amour, que par la violence et la peur. C’était une autre forme de soumission, une autre forme de prison, redoutable et terrible, que n’aurait pas manqué de souligner Huxley : la fin de la liberté par le bonheur, par la passion, par le sexe, et par le plaisir. Si le but suprême des individus était bien le bonheur, alors n’était-ce pas un marché honnête que de sacrifier sa liberté en échange de ce dernier ? Mélinda répondait à cette troublante question par l’affirmative, et elle avait du faire un effort sur elle-même pour accepter son rôle. Elle s’en sortait plutôt bien, mais devenir esclavagiste n’avait jamais été, initialement, ce qu’elle avait voulu... Évidemment, avec le temps, il était difficile de le remarquer, car Mélinda s’était plutôt bien accommodée à son rôle, et elle avait commencé à le faire en luttant contre sa peur de la sodomie... La lutte avait été tellement efficace que la sodomie était maintenant l’un des plus grands plaisirs de la vampire.
Shiroi l’humidifia donc, puis elle le sentit se redresser. Le lit remua légèrement, crissant doucement, et Mélinda serra ses poings, sachant que le moment approchait. Il la pénétra alors, et, comme il l’avait senti, il y alla sans hésitation.
« Huuuuunnnn !!! » soupira Mélinda, se pinçant les lèvres.
La douleur, bien évidemment, explosa en elle quand elle sentit ce gros membre viril s’enfoncer dans son corps, écartant ses chairs, se frayant douloureusement un passage. Ses griffes sortirent brièvement, s’enfonçant dans les couvertures, avant qu’elle ne commence elle-même à remuer ses hanches. Ce n’est pas parce que Mélinda avait de l’expérience que la sodomie n’était pas douloureuse, et elle allait même jusqu’à considérer que c’était cette douleur qui donnait à la sodomie toute sa saveur, tout son charme. Elle remuait son corps d’avant en arrière, lentement, accompagnant les mouvements de son esclave, qui la prenait rudement. Lui-même grognait et soupirait, car son sexe devait être compressé dans toute cette chair. Mélinda, elle, avait le sentiment qu’on l’ouvrait en deux, qu’on enfonçait un crochet dans son corps pour l’ouvrir... C’était atroce, et en même monstrueusement jouissif. Elle en redemandait volontiers, remuant son corps d’avant en arrière, s’accommodant peu à peu à la présence de ce membre.
Décidé à lui prouver son talent, Shiroi s’aventura alors sur son corps, s’écrasant cvontre elle. Mélinda soupira, utilisant ses bras pour se maintenir. Ce n’est pas que Shiroi était lourd, mais la vampire était tout de même en train de se faire culbuter. Conservant son vit en elle, il s’était penché pour l’embrasser, pressant son corps contre son dos. Mélinda soupirait et gémissait, de la cyprine s’échappant de son intimité pour mouiller le lit, de même que sa salive sur ses lèvres, qu’elle n’arrivait pas à retenir. Les deux mains de l’esclave partirent à l’assaut de son corps, caressant son sexe, la pénétrant, faisant à nouveau gémir l’intéressée, son autre main allant presser l’un de ses seins, pinçant son téton.
« Haaaaaaa... Haaaaannn !! »
La perverse vampire était comblée, et appréciait énormément cette sensation. Quelques mèches de cheveux rebelles venaient à glisser sur son visage, et elle soufflait dessus, les écartant, ou remuait la tête de gauche à droite. Ses bras soutenaient tout cet édifice, et elle continuait à remuer son bassin d’avant en arrière, accompagnant les mouvements de bassin de l’homme. Shiroi avait du être formé là-dessus, car, vu sa position, il avait du mal à la pénétrer, et quelqu’un de moins entraîné se serait vautré.
Il se rapprocha de son oreille, et murmura sensuellement son nom. Mélinda soupira, et hocha la tête.
« Haaaann... Ouuiii... En-Encore, Shiroi... Haaaannn.... Haaaaannn !! F-Fais... Fais plai-Plaisir à... À ta... Haaaaaaaaaannnn... Maîtressssseeee... »
Elle souffla le dernier mot dans un soupir, tout en continuant à inonder les doigts de l’homme, ainsi que les couvertures de son lit.