La soirée avait été des plus calmes. Rentré en fin d'après-midi d'une journée balade avec quelques américains rencontrés dans certains clubs privés de la ville, Jonathan Storm était rentré se doucher dans sa villa d'un quartier aisé de la ville. Seul chez lui, il grignota autour d'un verre de rosé, regardant les dernières informations sur une des différentes chaînes américaines qu'il captait ici. Lassé, il fini par s'enfermer trois quarts d'heure dans une de ses deux salle de bains pour un bain bien mérité. Frais et à nouveau disponible après cette cure d'eau chaude, il décida de sortir prendre l'air. Il irait jusqu'au ventre ville pour manger dans un restaurant, puis il irait peut-être faire un tour ailleurs, à la guise de ses envies.
Il se vêtit rapidement, enfilant un jean et une veste en cuir, ne se préoccupant absolument pas de s'habiller de manière distinguée ce soir. Il sortait manger un bout, seul, dans un petit restaurant tranquille. Rien d'extraordinaire ni de mondain cette nuit. Il fut vite rendu jusqu'à la devanture du lieu de son repas. Il venait souvent déjeuner ici, y retournant plus rarement le soir. Et pour cause : Le Chicago Bulls était le seul restaurant américain de la ville. Un petit retour aux sources, une fois de temps à autres, permettait de ne pas oublier ses racines. Et cela ne l'empêchait en aucun cas de s'intégrer, tout au contraire.
Il opta pour des travers de porc et un hamburger typique de son pays d'origine, puis pour un délicieux cheesecake à la fraise en dessert. Il dégusta son repas pendant près d'une heure, s'offrant un petit verre de Pepsi qui accompagna parfaitement cette malbouffe occasionnelle. Après avoir bu un café, il régla l'addition et prit le chemin du retour. Cependant, il n'était encore pas trop tard, et le jeune homme ne s'était pas baladé, seul et de nuit, depuis des semaines. Il aimait se ressourcer au travers d'une balade nocturne et solitaire. Et l'avantage était qu'il n'avait rien à craindre, même dans les pires quartiers de la ville. Tout malchanceux qui l'attaquerait se rendrait vite compte que cela risquait de s'annoncer brûlant pour lui. Alors il rebroussa chemin, marchant de longues minutes pour parvenir au parc de la ville. Un lieu immense et vert, tranquille le jour mais à déconseiller aux familles de nuit. Le sous-bois jouxtant le parc restait d'ailleurs l'endroit le plus dangereux.
John aimait pouvoir marcher avec pour seule compagnie le silence de la nature. C'était une facette de sa personnalité qu'il cachait bien souvent, dévoilant le Johnny exubérant et dépensier dans sa vie de tous les jours. Après tout, et même si personne ne le savait ici, il était un des Quatre Fantastiques. Sa réputation d'homme à femmes et de fêtard invétéré le précédait. L'avantage d'un exil au Japon, à l'autre bout du monde, était l'anonymat. Aux Etats-Unis, il était l'une des personnalités principales du pays avant que la guerre entre le Gouvernement et les Super-Héros du pays. Avec sa sœur, le mari de celle-ci et Ben, un ami astronaute, ils formaient, à la suite d'un accident dans l'espace, le quatuor le plus célèbre du pays. La femme invisible, l'homme élastique, la chose et la torche. Voilà quels étaient leur surnoms, et voilà pourquoi tout un chacun les reconnaissaient aisément dans le pays de l'Oncle Ben. Pourtant, tout avait basculé lorsque le Gouvernement, aidé de certains Super-Héros, s'étaient donné pour but de recenser tous les hommes ou femmes possédant des super-pouvoirs, pour en faire une sorte de police d'état aux allures extraordinaires. Richard, l'homme élastique, avait rejoint le Président. John et sa grande sœur étaient, eux, entrés dans la rébellion, tandis que Ben avait préféré partir en France. Mais tout ceci était terminée, et John était parti.
Le jeune homme appréciait donc de pouvoir tout simplement recharger ses batteries lors d'une nuit calme et claire comme celle-ci. Seulement, tout ne devait pas se passer tel un long fleuve tranquille à chaque minute de sa vie au pays du Soleil Levant. Et tandis qu'il marchait discrètement sur les petits sentiers du parc, un cri se fit entendre au loin, d'un l'écho lointain de souvenirs oubliés. Alors qu'il pensait avoir rêvé, John ne pu que reconnaître que quelqu'un hurlait. Une femme peut-être. Surement une femme. Alors qu'un troisième hurlement résonnait, le silence reprit ses droits, sèchement. John avait alors deux solutions. Aller voir dans la direction des bruits, et tomber, peut-être, sur une bande de jeunes en train de s'amuser autour d'un feu, auquel cas il passait surement pour un fou. Ou bien partir, et avoir un horriblement goût de pisse dans la bouche lorsque les informations locales annonceraient le meurtre d'une jeune femme en plein cœur du parc de la ville. La décision fut vite prise, et La Torche bifurqua sur sa gauche, s'enfonçant dans une partie du parc reculée et de moins en moins éclairées par les lampadaires.
Il accéléra le pas, et le stop tout aussi nettement. A une vingtaine de mettre à peine, il les apercevait entre les premiers arbres du sous-bois. Cinq hommes, peut-être six, en train de s'esclaffer autour.. d'un corps qui se débattait dans les airs, en position allongée. A première vue, une jeune femme. Qui luttait, même si trois des individus tentaient de la maintenir tranquille. Depuis qu'il était ici et alors qu'il avait dit vouloir ne plus se servir de ses pouvoirs, il en était toujours forcé en tombant sur des situations graves comme celle-ci. Mais cette fois-cil, il ne devrait pas se retrouver à poil en cramant ses fringues. En quelques secondes, il s'était déshabillé, entièrement. Nu au milieu du parc. Quoi de plus logique. John fixa, au loin, les cinq hommes. L'un d'eux s'était retourné en croyant entendre du bruit, et, sans le savoir, regardait pile dans sa direction. Il comprit lorsqu'une véritable torche humaine s'enflamma à quelques encablures de lui.
John, d'un léger mouvement des jambes, s'éleva dans les airs et se projeta à vive allure sur les cinq voyous qui s'éparpillèrent directement. Tout enflammé qu'il était, l'ex-pilote de chassa se posta en plein milieu de la clairière dans laquelle ils avaient traîné leur proie. C'était bien une jeune femme qui gisait maintenant au sol -puisque les hommes s'étaient éparpillés- le soutien-gorge enlevé et la culotte baissée. La folie de la colère s'empara du jeune homme. L'un d'eux seulement avait-il eu le temps de lui faire quoi que ce soit ? En moins de temps qu'il ne fallu pour le dire, La Torche avait bondit et attrapé par le col un des cinq hommes, le plus grand. Il le lâcha bien vite quand la chemise commença à brûler entre ses doigts, et l'envoya bouler, tel un fétu de paille, contre le tronc d'un jeune arbrisseau. Les quatre autres ne demandèrent pas leur reste, ne venant même pas récupérer leur ami. Ce dernier se releva difficilement et piocha dans ses réserves pour prendre ses jambes à son cou. John observa les alentours. Tout était calme, à nouveau. Il se retourna doucement vers la jeune femme au sol. En tailleur, des lunettes sur le nez, elle semblait décoiffait mais était parvenue à remonter sa culotte alors que John s'occupait des agresseurs. Il posa ses yeux de feu sur l'innocente, ne reprenant pas son apparence normale puisqu'il était nu.
- Ils vous ont touché ?