La danse allait pouvoir commencer. Sensuelle, intense, et sauvage. Un Lycan bondit vers Nariko, qui roula sur le côté, l’évitant. Elle bondit alors, et s’élança dans les airs, cinglant le monstre de sa lame, à hauteur de son dos. Le sang gicla sur la neige, et le Lycan rugit, furieux. Un autre, qui venait de tuer un milicien, se rua vers Nariko, cherchant à l’attaquer dans son dos. Cette dernière pivota sur elle-même, sortant de ses armes un grappin argenté, et le fit tourner, en tournoyant sur elle-même. Elle l’atteignit à la tête, près de la gueule, laissant des traînées de sang. Le Lycan gémit, ralenti dans sa chute, et Nariko en profita pour bondir sur lui, et l’attaquer avec son épée. Heavenly Sword se gorgea de son sang, renforçant sa puissance, renforçant la sauvagerie et la bestialité de Nariko. Des gouttes de sang éclatèrent sur ses joues, et elle se retourna vers le Lycan blessé au dos... Pour voir qu’il avait été attaqué par d’autres mercenaires. Les Lycans grognaient et hurlaient, et Nariko courut à nouveau. Sa lame glissait derrière elle, formant une traînée dans le sol, découpant la neige. Elle chargeait son attaque, en poussant un hurlement de rage, long et contenu.
« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhh !! »
Un Lycan bondit sur elle, et elle releva alors son épée, découpant son abdomen en deux. Ses tripes et son sang jaillirent sur la neige, et elle bondit sur le côté, évitant de se recevoir la carcasse du monstre. Nariko n’avait aucune armure pour la protéger des attaques des monstres, mais, en contrepartie, elle était d’une terrifiante agilité. Là encore, elle esquiva un Lycan en bondissant en arrière. Ses griffes la loupèrent de peu, et elle envoya son pied heurter son museau. La bête couina de frustration, ce qui ne l’empêcha nullement de bondir en arrière, et de foncer sur elle. Ne pouvant à nouveau bondir dans les airs, Nariko se laissa tomber au sol, plongeant vers l’arrière. Les dents du monstre claquèrent près de son menton, sa salive venant heurter sa peau, et elle se retourna rapidement, faisant une roulade vers l’avant, soulevant ses vêtements, permettant brièvement de voir sa culotte. Le Lycan se retourna pour bondir sur la femme, mais Nariko fut plus rapide, et le décapita.
Kaï, quant à elle, se tenait sur le toit de l’auberge, et avait sorti sa grosse arbalète. Twing twang... Elle en jubilait sur place ! La jeune femme visa un Lycan, et décocha son carreau. Le trait mortel traversa l’air, et atteignit le Lycan en pleine tête, le renversant sur le sol. Kaï se permit un bref sourire de joie, et arma un autre carreau, avant de viser à nouveau. Elle vit un Lycan qui avait bondi sur un mercenaire, brisant sa garde, et venait de l’égorger. Le sang de l’homme jaillit, et la bête fondit ensuite sur un autre milicien. Kaï vit alors un mercenaire en train de se battre avec un Lycan. Sa dentition claquait furieusement près de sa tête, et elle fit mouche, tuant la bête en transperçant sa gorge. D’autres miliciens disposaient d’arcs, mais leurs flèches étaient moins puissantes que ses carreaux. Il s’agissait des chasseurs du village, plus habitués à traquer des cerfs qu’à combattre des loups-garous gargantuesques. Leurs flèches peinaient ainsi à s’enfoncer dans leurs fourrures.
La neige était couverte ici et là de traces de sang et de morceaux de cadavres. Nariko entendit alors un rugissement ténu, et les Lycans, en hurlant, entreprirent de s’enfuir. Ils laissaient derrière eux de nombreux cadavres, et plusieurs Lycans tués. En sueur, Nariko les regarda partir, résistant difficilement à l’envie de les poursuivre. Elle tenait son épée devant elle, et, si on l’observait, on pouvait voir que le sang qui imprégnait cette dernière était en train d’être avalée par l’épée, les lignes rouges qui se dessinaient sur la lame l’avalant progressivement, luisant faiblement.
Plusieurs mercenaires s’organisèrent pour les poursuivre immédiatement. Nariko rejeta cette idée. Il faisait froid, et c’était la nuit : les traquer serait suicidaire. Les Lycans étaient nyctalopes, et cherchaient juste à poursuivre le combat dans un terrain qui leur serait plus favorable : la forêt. Au lieu de ça, elle tourna sa tête vers Kaï, qui se laissa descendre du toit de l’auberge pour sauter sur une butte de neige, puis faire ensuite un saut périlleux, tournoyant en hauteur, pour atterrir à côté d’arbustes.
L’homme que Kaï avait sauvé refusa de suivre les autres mercenaires, qui choisirent de filer rapidement vers le corps de garde en bois.
« À mort les Lycans ! hurlèrent-ils.
- Traquons le Lycan blanc ! »
Nariko, elle, essuyait son visage, enlevant les traces de sang, et rangea son épée dans son dos.
« Vous penserez à transmettre mes remerciements à votre amie... J'ai cru voir dans la taverne qu'elle était la seule à avoir une arbalète, un carreau m'a sauvé la vie, je doute que ça soit une coïncidence. Si je peux lui, ou à vous, rendre la pareille n'hésitez pas à me le dire, même si je suis saoul... On sait jamais. »
Nariko hocha lentement la tête. Kaï venait justement d’arriver, un sourire ravi sur les lèvres, ses yeux grands ouverts.
« Kaï a fait twing twang, Nariko !
- Et tu t’en es très bien sortie, Kaï… Mes felicitations ! »
Kaï semblait ravie. Nariko, quant à elle, reporta ensuite son attention sur l’homme.
« Vous ne comptez pas les rejoindre ? » demanda-t-elle finalement.
Peut-être bien qu’elle était tombée sur un type moins bourrin que les autres. Il avait accessoirement du noter comment les deux femmes s’appelaient : Kaï et Nariko. Un duo inséparable, ou presque.