Les créatures nécrophages traînaient toujours dans les endroits sombres et reclus où il y avait des cadavres. La crypte d’un monastère était donc un endroit rêvé pour eux. Contrairement à bien d’autres créatures, ils pouvaient survivre pendant longtemps sans ingérer de nourriture, et se nourrissaient fréquemment de cadavres. L’odeur de la chair en putréfaction les attirait rapidement, mais celle des vivants tout autant. Les graveirs étaient un peu plus dangereux que de simples goules, mais ils n’en restaient pas moins impuissants contre Heavenly Sword. Kaï bondit en arrière, et balança un carreau d’arbalète dans le torse d’un graveir. L’arme se planta dans son torse, mais le monstre, malgré un grognement, ne tomba pas pour autant. Nariko fit tournoyer sa lame, et le décapita, tandis qu’un autre graveir se ruait sur elle, cherchant à la griffer. Elle bondit en arrière, roula sur le sol, évitant le monstre. Deisui, quant à lui, s’était exposé en s’avançant, et un graveir se ruait dans son dos. Il allait le griffer en levant sa main, quand un autre carreau d’arbalète transperça sa paume, et plaqua sa main contre le mur. Le sang du monstre se mit à couler, et la bête poussa un grognement de rage en essayant vainement de se libérer.
«
Il y en a toute une chiée ! »
D’autres monstres sortaient du sol, mais ceux-ci étaient de simples zombies. Plus faciles à tuer, mais plus nombreux aussi. Ils avançaient lentement, leurs chairs déchiquetés, remontant le couloir. Nariko évita un nouveau graveir, et heurta le mur. Le monstre se rua sur elle, et elle brandit Heavenly Sword, se protégeant... Et sentit alors des mains sinistres attraper ses chevilles, des griffes s’enfonçant dans sa peau. Un zombie était en train d’apparaître, mais Nariko était écrasée contre le mur. Kaï, quant à elle, tuait les zombies qui avançaient vers eux, ses carreaux les fauchant dans leurs élans. Nariko soupirait, voyant la gueule du graveir se rapprocher. Sa bouche ouverte montrait des dents triangulaires, ainsi qu’une odeur terrible, qui, en d’autres circonstances, lui aurait donné envie de vomir. La force du monstre était redoutable, et le zombie était en train de remonter, cherchant à la mordre...
Une hache transperça alors la tête du graveir de part en part, et les yeux injectés de rage du monstre s’évanouirent, tout son poids s’affaiblissant. Sans comprendre ce qui venait de se passer, Nariko laissa le monstre tomber, et baissa la tête, puis libéra l’une de ses jambes à l’aide d’un coup sec, et écrasa la tête du zombie. Dans un bruit d’éclatement écœurant, elle lui écrabouilla la tête, et se libéra.
*
Qui a lancé cette hache ?*
Comme pour répondre à sa question, une lumière s’alluma dans le fond du couloir, et une voix forte, féminine, se mit à les invectiver :
«
Baissez-vous ! Vite !! »
Nariko bondit sur le sol, et une langue de feu jaillit alors du fond du couloir, incendiant les graveirs qui poussèrent des hurlements de douleur, ainsi que les zombies, contraignant les monstres à s’enfuir. La langue de feu brûlait au-dessus de Nariko, et disparut au bout de quelques secondes. Cette dernière soupira, et porta sa main vers son arme... Mais une flèche s’abattit alors juste devant elle, se brisant au contact de la lame.
«
Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?! »
Nariko soupira, et répondit rapidement.
«
Nous avons été envoyés par l’Ordre Immaculé pour s’occuper de la menace des Lycans. Je m’appelle Nariko. Celle avec l’arbalète, c’est Kaï, et notre homme s’appelle Deisui ! »
Il n’y eut aucune réponse, mais Nariko perçut des bruits de pas. Elle se retourna lentement. La femme avait utilisé un sort magique permettant de faire briller une boule de lumière blanche, et s’avançait vers le trio. Nariko put ainsi voir
une belle femme, portant une armure de combat, et une épée à sa ceinture.
«
Les Lycans ne se cachent pas dans le repaire de la strige », rétorqua la femme.
Comme elle avait rangé son arc dans son dos, Nariko attrapa son épée, et se releva lentement.
«
Nous cherchions des informations dans ce centre... Cette strige nous a attaqué, et nous pensions que la crypte pouvait contenir des éléments... -
Cette crypte ne comprend rien d’autre que des morts, répliqua la femme sur un ton sec.
-
Et une strige, nuança rapidement Nariko.
Votre nom, au fait ? »
La femme soupira lentement, hésita quelques secondes, avant de le divulguer :
«
Marie Tannhauser. »