Ja balise comme un porc, même un somnifère arrive pas à me faire dormir.
Dans cinq ou six heures commencera un rendez-vous avec une neuropsychiatre. C'est là que mon balisage commence :
J'y vais pour savoir si oui ou non, je suis atteint d'Asperger parce que tout le monde autour de moi commence à le penser. Moi-même je trouve que c'est assez probable...
Donc, si c'est pas dans quelques heures et que c'est juste un rendez-vous préliminaire, j'ai balisé pour rien. Oké.
Ensuite, c'est là que je balise. Si c'est vraiment le diagnostic, aujourd'hui, alors il pourrait s'agir du jour qui va peut-être éventuellement changer ma vie.
Dans les deux cas, je vais en ressortir pas génial. Y'a juste une condition qui me rendrait plus heureuse qu'une autre, mais dans tous les cas je vais tirer la gueule en sortant.
Si c'est bien Asperger, ça explique tout de ma vie. Pourquoi j'étais considéré comme enfant précoce, comment je suis parvenu à apprendre à lire en autodidacte, la chute brutale de mes notes passé un certain moment, pourquoi je n'ai jamais été voir les autres, pourquoi on me traite depuis deux ans pour une dépression et (à mon insu, ces petits fils de pute) pour de la schizophrénie sans succès, pourquoi j'ai toujours pensé que j'étais différent des autres. Pourquoi je ne comprends pas les autres, pourquoi ils ne me comprennent pas. Pourquoi, tout simplement, je ne peux pas regarder quelqu'un dans les yeux alors que je ne suis pas vraiment timide.
Okay, c'est cool tout ça. Asperger, la réponse à ma vie. Mais ça veut dire que même si c'est léger, même si ce n'est pas la même forme que son grand frère qui a détruit tant de familles, je suis autiste. Et avaler le fait que je sois atteint d'autisme, même léger, c'est un peu comme avaler la verge de Connor sans pouvoir la vomir.
De l'autre, Si c'est pas ça, ouf, je suis pas un autiste, tout va bien, mais alors c'est quoi ? Je marche sur une corde raide depuis deux ans parce que je ne sais justement pas ce que j'ai. Si je le savais, je pourrais me concentrer dessus. La cause de la dépression, je l'ai, et c'est réglé. J'ai fait mon deuil. Je continue à me dire "et si ça n'était pas arrivé" mais au fond, j'ai accepté la cause de la dépression. Mais les rechutes ne font aucun sens. Le retour au point zéro de la recherche de mes problèmes, ça m'effraie un peu. Ca voudrait dire que oui, la schizophrénie est une piste envisageable. Après tout... c'est un anti-psychotique qui a stabilisé mon état pendant de longs mois. Et on me l'a fait passer comme un antidépresseur. J'ai découvert la supercherie récemment, je l'ai encore un peu au fond de la gorge.
Ou au pire, j'arrête de baliser parce que ce serait beaucoup trop beau d'avoir mes réponses d'ici quelques heures.
4:29
C'était l'instant "Lyan et ses petits problèmes épisode 8906, saison 96533 : Lyan balise à donf."
Désolé de vous infliger ça, faut que ça sorte.
- Comme ton sperme, il serait temps que ça sor*BLAM !*