On dit souvent que ce sont les rencontres qui forgent notre personnalité. On dit souvent qu'une simple rencontre peut nous transformer du tout au tout. Et pourtant il est difficile d'accepter cette idée, se dire que, quelque part, l'avis – et la vie – des autres puisse influer sur nous, que l'on est pas si libre que ça, que, surtout, on ne se connaît jamais vraiment soi-même, et qu'il n'y aura jamais de certitudes en ce qui concerne notre moi profond.
C'était ce que, durant ces dix ans passés, libre, sur Terra, Enora avait appris. Libre, oui, enfin. La mercenaire avait, petit à petit, réussi à se départir de son passé si douloureux. Il ne l'empêchait plus d'avancer, elle n'avait plus de cauchemar effroyable à son propos et, quoi qu'il reste très présent en son esprit la conduisant à des réactions parfois disproportionnées, elle n'était plus la même qu'au sortir de son enfer. Cet enfer avait duré toute une vie. Pour des raisons inconnues la jeune ESP.er était plus vieille que les humains, certes, mais aussi que ceux de sa race. Ignorant tout de ses parents, ses plus vieux souvenirs remontaient déjà à ses années de souffrance, où elle devait être âgée d'environ seize ans, quand, aujourd'hui, elle approchait des cent dix-huit ans. Etait-ce que son métabolisme se conduisait différemment, que sa maturation prenait plus de temps que pour toute autre des grandes races répertoriées sur Terra... ? Elle n'avait jamais eu de réponse et, à vrai dire, ne les cherchait pas vraiment non plus.
Ses plus vieux souvenirs, donc. Âgée environ de seize ans, elle se voyait déjà dans cette cage qui constituait, pour elle et sa jeune sœur, leur refuge, leur maison. A cette époque Enora ignorait tout de ses pouvoirs, de ses capacités, elle ignorait même qu'elle aurait pu sauver sa sœur, la préserver, empêcher sa mort. Les deux sœurs étaient retenues depuis des temps immémoriaux par leur oncle Baltrog, un démon de la pire espèce. Autrefois ange, comme la mère des deux petites (ce qu'elles ignoraient), il avait fini par basculer du côté obscur de la force en laissant libre court à ses pulsions meurtrières et animales. Il avait ainsi massacré sans vergogne sa sœur (la mère d'Enora et Gwenaëlle), et son époux, enlevant ces deux nouvelles orphelines. Il ne répondit jamais à leurs questions concernant leurs parents. Leur image dans leurs esprits finirent par s'estomper et elles finirent par ne plus se rappeler ni de leur visage, ni de leur douceur, ni de leur amour, il n'y avait que ce grand trou béant au fond de leur poitrine, il n'y avait plus qu'elles-mêmes, l'une pour l'autre.
Les premières années se passèrent plutôt bien au vue des circonstances : enfermées, elles étaient peu et mal nourries, souffraient de la mort de leurs parents, de l'absence de liberté ou même de visite, mais au moins étaient-elles ensemble, inséparables, pilier l'une pour l'autre. Cela, hélas, ne dura pas. Un an après que Gwenaëlle ait saigné, leur oncle décréta qu'elles étaient prêtes. Prêtes pour quoi, ça, il prit le plus grand soin de le garder pour lui. Il ne fallut pourtant pas longtemps aux sœurs pour comprendre de quoi il retournait.
Sur ordre de Baltrog, on déplaça leur cage. Elle atterrit dans ce qui était, en quelque sorte, le salon de réception de leur oncle. Ou qui, du moins, l'avait été. Enora avait quelques souvenirs d'être passée dans cette salle de temps à autre, elle devait en effet être traversée pour aller de sa cage à la salle à manger et il était arrivé quelques fois que son oncle réclame ses services pour recevoir des invités... La pièce était aujourd'hui méconnaissable. Il y avait toujours les mêmes mobiliers, mais tout avait été déplacé. Les quatre grands et imposants fauteuils capitonnés avaient été poussé près de la cheminée, devant laquelle une grande poutre verticale offrait à la vue un collier de diverses chaînes et menottes. Les tableaux de chasse, et autres portraits, s'étaient écartés pour laisser la place à des présentoirs de fouets, martinets, triques, et d'autres instruments dont la jeune femme ignorait tout à fait ce à quoi ils pouvaient servir. Ici, la table de boudoir avait subi quelques transformations : un petit matelas semblait la recouvrir tandis que ses pieds étaient encerclés d'un satin noir à nœuds rouges. La commode supportait encore d'autres étranges instruments et accessoires, sur un mur, à l'opposé de la cheminée, il y avait une grande croix de bois en forme de ''X'' et à chaque extrémité des deux planches qui la formait, des attaches. Une autre table avait été amené, et encore d'autres instruments, encore et encore... Sans comprendre ce dont il s'agissait, la jeune femme avait bien compris que tout cela ne présageait rien de bon. Et oh mon Dieu qu'elle avait raison.
Ce soir là, Enora et sa sœur connurent les pires sévices possibles et imaginables. Pas seulement de la part de leur oncle, mais aussi de plusieurs de ses amis qu'il avait fait venir. Tous leurs penchants sadiques se déversaient sur les deux jeunes femmes et du bondage au gangbang, ils allaient toujours plus loin : les mutilant affreusement, les brûlant, et expérimentant sur elles un certain nombre de procédés.
Les années s'écoulèrent, innombrables, au rythme aléatoire de ces visites. En plein sommeil ils pouvaient venir les réveiller pour jouer avec elles, à peine reposées de plus de cinq heures de ces horreur, ils revenaient les prendre... Le caractère aléatoire de ces sévices jouaient énormément sur le moral des deux sœurs qui ne savaient plus où mettre leur espoir de s'en sortir un jour. Elles se soutenaient mutuellement, les premières années, persuadées que, tant qu'elles seraient ensembles, tout cela serait supportable. Mais plus les années passaient et plus elles venaient à implorer la mort de les prendre. D'abord en secret, puis ensemble, elles priaient pour leurs morts... Elles ne pouvaient se figurer combien elles auraient du s'en abstenir.
Un jour qu'il avait bu encore plus que d'ordinaire, qu'il était plus fou que d'ordinaire, Baltrog fit tirer ses deux nièces de leur cage. Et alors qu'Enora subissait les affres habituels de viol et quelques brusqueries, sa sœur, elle, était promise à un destin bien plus funeste.
A l'âge de sa puberté Gwenaëlle avait vu naître dans son dos deux ailes gigantesques et magnifiques aux plumes abondantes et douces, d'une blancheur éclatante. Ces ailes n'avaient pas tardé à attiser la curiosité des démons qui visitaient les deux sœurs régulièrement. Et ce soir, leur curiosité fut poussée à son comble. Alors qu'on poussait Enora dans la cage après qu'elle se soit allongée de force sous quelques uns de ces porcs, tous se réunirent près de la table sur laquelle était allongée l'ange. Sa grande sœur entendait ses hurlements tandis que, non content de la violer, il s'amusait à jouer du couteau sur elle également. Jamais mortelles, ces coupures s'enfonçaient juste assez pour créer des motifs en relief sur le corps de la magnifique créature. L'aînée, dans sa cage, semblait devenir folle en entendant les cris de sa cadette, ses hurlements, l'odeur de sang, puis celle de brûlure lorsqu'ils s'amusèrent avec les bougies... Prostrée dans un coin de la cage, elle se balançait d'avant en arrière en implorant tout ce qui lui passait par la tête de faire en sorte que tout cela s'arrête, de les tuer tout de suite, ou de tuer seulement Gwenaëlle afin que son calvaire s'achève enfin, tout, tout, n'importe quoi, mais que l'enfer de sa petite sœur, sa si belle et merveilleuse petite sœur s'arrête enfin...
Plusieurs heures passèrent. Parfois l'ange s'évanouissait tant les tortures qu'on lui infligeait étaient extrêmes et on lui balançait alors un seau d'eau glacé pour la tirer de sa torpeur. Enfin, on la ramena dans la cage. Sa sœur eut un cri déchirant l'âme : évanouie, l'ange n'avait plus qu'une aile et un moignon, témoin de la présence de la seconde aile, sanguinolent lui faisait face. Le corps de Gwenaëlle était couvert d’hématomes, de coupures, de brûlures, d'entailles insensées... Et il empestait. Il empestait le sang, le brûlé, le vin, le sperme, et tout un tas d'autres choses qu'Enora préféra ne pas chercher à identifier. On jeta dans la cage l'aile mutilée qu'ils avaient fini par lui arracher. En pleurs, la jeune femme s'était précipitée vers sa sœur inconsciente, et avait tenté de soulager ses maux. Mais elle ne disposait de rien d'autre que ses mains et ses larmes. Doucement et avec toute la délicatesse dont elle était capable, elle avait allongé ce corps meurtri sur l'aile encore douce mais maculée de sang, séparée du reste de l'être. Prenant une des mains de Gwenaëlle dans les siennes, elle avait chanté. De son enfance avec ses parents, il n'était resté qu'une chanson. Une berceuse. Une jolie berceuse contant les exploits d'un preux chevalier parti libéré sa princesse. Longtemps, elle avait espéré la venue de ce chevalier, ou même de deux, pour les libérer, toutes les deux. Longtemps elle avait espéré qu'on les secoure. Mais ces histoires-là n'arrivent jamais.
Toute la nuit durant, Enora veilla son sang, espérant qu'elle revienne à elle, que toutes ces affreuses plaies disparaissent, que la maigreur de sa sœur s'en aille, que cette fleur flétrie retrouve son panache. Mais rien n'y fit. Aux premiers rayons de soleil perçant par l'unique et étroite lucarne de la pièce, le buste de Gwenaëlle se souleva une dernière fois avant de rester immobile pour toujours. Tout à sa peine et à sa détresse, sa grande sœur pleura à chaudes larmes en se frappant la poitrine et la tête pendant de longues heures. Puis vint en elle ce qu'elle n'aurait jamais pu imaginer.
Ivre de douleur et de rage, Enora hurla comme une possédée. Et ce hurlement, cette rage défonça en elle la seule barrière que Baltrog et ses comparses n'avaient jamais réussi à briser. En elle, elle sentit déferler comme une brûlure délicieuse, un picotement irradiant de chaleur tout le long de sa colonne, de ses bras, dans son échine et dans ses jambes. Cette sensation extraordinaire lui était méconnue, et pourtant elle fut capable d'un bien sanglant miracle.
Cette rage incontrôlable lui avait ouvert les portes de son pouvoir, depuis près de cent ans en puissance dans son giron, et sans qu'elle ne se l'explique, elle fut capable du pire ce soir-là.
Sa volonté seule fit ployer les barreaux de sa prison qui s'écartèrent pour la laisser passer. Hors de sa cage et hors de contrôle, l'arrivée en panique de ses tortionnaires, attirés par le vacarme, fut leur arrêt de mort. D'un simple mouvement, elle fit exploser le corps de l'un d'eux, un autre vola dans les airs avant de s'empaler sur le plafonnier, un troisième eut les tripes extirpées de leur logis et resta un moment, boyaux et organes, pendouillant de sa bouche, avant de suffoquer et d'enfin expirer. Elle se jeta sur le suivant avec une rage folle et lui explosa le crâne avec un chandelier. Elle fit imploser le cœur d'un cinquième tandis qu'un autre encore voyait et sentait se tordre ses membres dans tous les sens, provoquant mille fractures en divers endroits, les os brisés perçaient la chair et il finit par rendre l'âme d'une hémorragie. Mais le pire châtiment fut celui qu'elle réserva à Baltrog. Elle refusa toujours de dire exactement ce qu'elle lui avait fait subir, mais quelles que soient ces tortures, jamais elles ne pourraient égaler ce que, durant plus de cent ans, sa sœur et elle avaient enduré.
La légende raconte qu'elle sortit de l'antre de son oncle vêtue d'un pan de la tenture accrochée au mur de cette salle, qu'elle avait arrangé de façon à ce qu'il fasse une sorte de kimono très court. Rouge sang, les idées les plus folles affirment que c'est le sang de ses victimes. La légende dit aussi que le pantalon de cuir brun qu'on lui vit pendant longtemps, était en fait composé de différents lambeaux de peau arrachés aux corps de ses tortionnaires.
Pour ce miracle sanglant, et pour d'autres de ses faits, elle est connue sous le nom de Dame Cruelle et autres L'inconnue Rouge.
A sa sortie, ignorant tout de Terra, son monde, elle se rendit coupable de plusieurs crimes – qui jouèrent dans le choix de ses surnoms par les terrans – car elle réagissait vite et mal aux différentes rencontres qu'elle pouvait faire. D'humeur changeante et instable, elle avait même voulu assassiner la déesse Hera, déesse du foyer, qu'elle jugeait responsable de son malheur. Cette instabilité l'avait conduit à faire un séjour en prison, où, aidée par le dieu Kyô elle avait déclenché une émeute des plus mémorables.
Constamment recherchée pour plusieurs de ses crimes, Enora est aujourd'hui une mercenaire. Elle vend son don au plus offrant, et elle tue, souvent sans une once d'hésitation.
Souvent car, cette dizaine d'années écoulées en liberté lui ont permis d'évoluer. Toujours torturée par son passé, elle n'est plus aussi instable qu'avant. Bien sûr, il serait faux d'affirmer que cette ESP.er est devenue une personne douce dénuée de toute agressivité, mais elle ne dégainera plus son katana au moindre buisson qui bouge. Toujours nomade, elle continue de voyager de Terra à Terre, quoi qu'elle haïsse profondément les humains, qu'elle juge stupide et faible. Si elle déteste les injustices, ne faites pas l'erreur de la prendre pour une héroïne qui vous sauvera la mise, car elle est imprévisible. Elle pourrait vous sauver, oui, car son don impressionnant et sans limite la rend quasiment toute-puissante, mais il faudrait pour cela que vous lui rappeliez sa sœur, son petit fantôme, ou qu'elle soit clémente, ce qui n'est pas foncièrement dans sa nature. En revanche, si elle ne vous sauve pas, soyez sûrs qu'elle tuera votre agresseur. A moins qu'elle ne le combatte et finisse par coucher avec lui. Il est impossible de prévoir ses agissements, je vous l'ai dis.
Néanmoins, si vous parvenez à passer outre sa cruauté, son instabilité et sa férocité, vous découvrirez au fond une personne douce et attentionnée. Sachez que si elle vous prend en sympathie, il n'y a rien qu'elle ne fera pour vous venir en aide, quelque soit la situation.
Si elle est d'un tempérament vif et, sinon craintif, du moins soupçonneux et prudent, elle n'en est pas pour autant dénuée d'intelligence. Stratège, elle est éminemment dangereuse en combat car outre son impressionnant pouvoir, elle fait montre d'un intellect pointu en matière de dézingage d'ennemis dans les règles. Il est également à noter qu'elle préfère se battre au corps à corps avec son sabre plutôt que de tuer aisément un ennemi à l'aide de son pouvoir (même si toutefois cela lui est possible à tout moment, si l'ennemi n'est pas capable de s'en prémunir.)
Intelligente, nous l'avons dit, elle a rapidement pris conscience de ce changement en elle, et a décidé de le marquer de manière définitive. Ayant recours à son pouvoir, elle a directement agis sur son patrimoine génétique ce que, il y a encore quelques années, elle n'aurait jamais pu faire. Se faisant, elle est parvenue à changer sa longue crinière brune en une crinière d'un blond presque blanc éclatant. De la même façon, elle a troqué ses vêtements de guerrière rouge pour une combinaison rappelant à s'y méprendre à un body tout aussi blanc. Ce changement d'apparence n'a rien d'une coquetterie et ne se limite pas à sa prise de conscience des évolutions en elle, non, souvenez-vous : elle est intelligente. Cette intelligence lui a fait réaliser que son apparence de guerrière rouge lui était fatale pour évoluer sans encombre dans ce monde. La Dame Cruelle que recherchaient les autorités – si tant est qu'on puisse les appeler ainsi – était une jeune femme brune aux yeux certes verrons (disons bleuerts plutôt, puisque le droit est bleu et le gauche est vert), mais vêtue d'une façon bien identifiable. Cette blondeur de cheveux et cette tenue blanche lui confèrent un meilleur camouflage que n'importe quoi d'autre car elle dégage désormais une telle douceur qu'on ne saurait la soupçonner de quoi que ce soit.
En revanche, au-delà de sa couleur de cheveux et de son habillement, rien a changé : sa grande cicatrice, s'étendant de son épaule droite jusqu'à sa hanche gauche est toujours apparente, sa barrette dans les cheveux, arborant l'une des plumes de sa soeur, sa poitrine divine est toujours la même mais, plus que tout, c'est son superbe séant qui s'affirme comme étant le plus fidèle au poste. C'est d'ailleurs ces années passées sur Terra qui lui ont permis de s'affirmer de la sorte. Autrefois guère à l'aise avec son image et son corps, elle est aujourd'hui une femme beaucoup plus décomplexée, n'hésitant pas à faire du charme lorsque cela lui est nécessaire. Elle garde néanmoins une certaine innocence, oubliant parfois quelle image elle peut renvoyer, et ne se rend pas bien compte de l'influence que peut avoir sa silhouette sur les autres.
Enfin, son pouvoir n'a pas réellement évolué : il reste incroyablement puissant, comme il l'a toujours été. Mais si sa puissance n'a pas évolué, c'est l'utilisation qu'Enora peut en faire qui s'est élargie grâce à sa liberté et à sa pratique active d'un tel don. De l'ordre de la télékinésie, cette mercenaire est capable en fait d'agir sur toute cellule du monde, sur toutes les molécules et autres atomes, et en ceci il ne connaît pas de limite. En théorie elle serait donc capable de changer la composante du soleil et donc la face du monde. Pour autant, elle en est incapable, car il n'existe qu'une seule limite à son pouvoir : l'énergie. Afin d'agir sur ces cellules, molécules et autres, elle est contrainte d'user de sa propre énergie, la moindre action lui demande un effort, comparable à un effort musculaire. Il est évident que tout effort musculaire ne se vaut pas : marcher au sol ou voler dans les airs lui demande par exemple le même effort. Mais de fait, cette question de l'énergie limite pour le moment ses capacités. Pour autant, dans les moments où l'adrénaline se décharge dans son organisme, elle devient bien plus puissante, de la même façon que n'importe quel être humain, et est donc capable de davantage d'exploits.
Mais tout ceci n'est pas nouveau. Ce qui constitue la nouveauté de son pouvoir, c'est que grâce à sa pratique active, elle a réussi à changer d'apparence. Peu, certes, puisque cela ne concerne que sa couleur de cheveux, mais assez pour qu'on ne la reconnaisse plus en tant qu'Enora. Forte de cette expérience, elle pourrait se lancer dans une entreprise de transformation totale qui la hisserait au niveau des métamorphes et des change-visages.
Merci d'accueillir la nouvelle Enora, l'a(i)mante mercenaire.
PS : Du love sur vos têtes =D