Runi la souleva. La petite croyait que c'était pour lui faire un câlin alors elle sourit et écarta les bras, mais en captant la fureur de Runesansuki, elle sent subitement sa bonne humeur chambouler. Elle se voit forcée de s'asseoir sur un tabouret puis elle se fait amèrement engueuler, même si sa maman ne lui criait pas après, elle comprenait qu'elle était très fâchée contre elle, et elle-même ne comprenait pas pourquoi. Elle voulut demander, mais elle avait si peur d'être frappée qu'elle resta muette, muette et immobile, à subir le mécontentement de sa mère. Elle écoutait, bien sur, mais elle ne comprenait rien à tout ce que la belle demoiselle lui disait, probablement parce qu'elle ne voulait pas entendre les réprimandes. Elle la regarda partir. Elle voulut pleurer, mais la demoiselle lui avait dit de rester sage sinon elle devrait sortir. Elle pinça des lèvres, serrant ses petites mains sur le siège du tabouret, enfonçant ses griffes dans les bois, essayant de ne pas la supplier de revenir, mais de petites larmes dites "de crocodile" échappèrent à son contrôle, tombant de son visage.
Elle serra des dents et chercha à se calmer, ce qui était encore une fois contre la nature du Chien en elle. Une importante envie de mordre quelque chose et de griffer lui chatouillait la mâchoire et les doigts. Faute de pouvoir le faire sur quelqu'un d'autre, sous peine d'être chassée par sa mère, elle enfonça ses dents dans son propre bras et elle se griffa la cuisse de celui qui était libre. Personne ne la voyait, puisqu'elle était dans l'angle-mort du bar, et personne ne se souciait d'elle. Runi était occupée, le barman et les autres hommes étaient occupés à la reluquer indécemment. Elle ne cessa de se mordre et de se griffer qu'une fois que le sang se mit à couler de ses plaies.