-N... n... non... je... je.... Balbutia Fäelanor.
-Je kkuuaa ? Brailla le bandit, le coupant brusquement.
Le bandit avec un air de troll, avec sa bouche édenté, l'air méchant et bête, dominait le pauvre elfe et ça facilement. Le pauvre elfe devait faire dans les 1m60 et ne devait pas peser pas plus d'une cinquantaine de kilos. Il était frêle et menu, mais la silhouette harmonieuse, son corps mince, prompt à faire tourner les têtes, gracieux et agréable. Il était doux d'aspect, lisse, équilibré. Son corps possédé des courbes assez généreuses, notamment ses hanches et ses cuisses, plus généreuses. Il n'avait pas un physique de combattant, ni athlétique à première vue. Il n'avait tout bonnement pas un physique taillé pour l'aventure seule et encore moins pour faire face au danger.
Pour ne pas arranger les choses, le pauvre elfe était facilement intimidable, incertain et n'était pas quelqu'un de violent. Il était timide et réservé, manquant de confiance et ayant du mal à s'imposer. Alors face à un bandit des grands chemins, il faisait pâle figure. Il n'avait jamais été « viril », toujours doux et docile, attentionné et jamais colérique. Il avait du mal à refuser les choses et surtout qu'il tient toujours à faire plaisir, aussi, on abuse gentiment de lui, dans son village. C'était un citadin, un fils de bonne famille, bien éduqué, souriant, même si toujours intimité et timide. Ajoutez à cela que sans être un couard, ce n'est pas non plus la personne la plus courageuse, peut porter sur les actions d'éclat.
Tout ça pour dire qu'il n'avait pas le profil de l'aventurier, du globe-trotteur. Il n'était pas à sa place. Et pour comprendre ça, il faut revenir en arrière. Fäelanor, dernier fils d'une fratrie de 7 sœurs, dans un village d'elfe sylvain, caché quelque part dans une forêt enchanté dans les contrées du chaos. Il avait été la coqueluche de sa famille, et la victime des lubies de ses sœurs. Presque élevé comme une fille, habillée et maquillée, portant robe et tenue courte. Les voisins n'aidaient pas, car les amies de ses sœurs en faisaient autant et les enfants de son âge le considéraient comme une fille. En grandissant, ça ne s'arrangea pas, son physique n'évoluant pas vers la virilité. Et quand la puberté vint, il ne changea pas plus et il attira bien des regards, et plus d'une fois, on le convinquit d'écarter les jambes. Il était si craquant.
Mais un jour, à ses 120 printemps, alors qu'il était en train de suivre un cours de magie, il entendit deux garçons dirent qu'il aurait dû être une fille, et qu'être un garçon était une erreur. Il n'avait rien de viril et de masculin, en plus d'être incapable de faire quoi que ce soit de masculin comme travaux ou activité. Cette fois, Fäelanor fut touché dans son amour-propre et jura de prouver sa virilité et sa masculinité en devenant un héros comme dans les contes de fées, et qu'il reviendrait chargé de trésor ! Personne ne le prit au sérieux, ses sœurs s'occupant de ses habits, trop moulant, peu couvrant et plein de bijoux. Il fit son sac, rigoureusement, prit ses réserves d'argent et s'en alla. Tout le monde pensait le revoir ce soir, tout pleurant, ou demain matin, planqué dans un arbre. Mais demain matin, on ne trouva aucune trace de lui, dans les alentours. Il était parti.
Revenons au présent. Fäelanor était bloqué contre un arbre, le bandit penché sur lui, un bras contre le tronc de l'arbre. Le guet-apens classique, les bandits de grand chemin, qui vous prenne par surprise. Fäelanor était sur la route depuis quelque temps, tout fière et content, quand les bandits lui tombèrent dessus, après le pont enjambant une rivière, à l'entrée d'une forêt qui semblait pourtant accueillante et sans danger. Ils étaient 5 et l'avaient encerclé, avant de l'acculer contre un arbre, le délestant de son sac, son arc et ses flèches. Ils auraient pu simplement le voler, le passer à tabac alors qu'il s'était laissé faire docilement et le laisser là, mais... .
Fäelanor, non-content d'avoir un physique agréable et plus digne d'un mannequin, avait un visage au trait doux et délicat, lisse, agréable, les joues douces, le menton et son nez fin en pointe, une bouche aux lèvres fine, les pommettes rosies par un léger afflux sanguin. De grands yeux en amande, des iris d'un vert émeraude, juste au-dessus des sourcils fin, délicats, accentuant son regard apeuré, de légère larme perlant à ses yeux. Ses oreilles longues et pointues, était basse et tremblante légèrement. Le tout encadré par deux mèches dorées, tandis que le reste de ses cheveux tombaient en cascade dans son dos, lisse et doux, reflétant le soleil.
Compilé cela, et vous obtenez à un corps délicieux, androgyne, un bel éphèbe, qu'une voix douce, au timbre féminin venez compléter. Son corps féminin avait trompé les bandits.
-Ma mignonne, s'rait bête d'te laisser partir. Lui dit le bandit. C'pas tous les jours qu'on a d'la chair fraîche par ici. Surtout aussi jolie !
-Mais... je...
-Ouais ! Brailla un autre. Putain j'ai une gaule d'enfer !
-J'te jure tu ne pourras pas remarcher avant le prochain lever de soleil ! Lança un autre, plus massif que ses compères.
-Je.... je suis un garçon... . Parvint finalement à dire Fäelanor.
Un silence s'installa. Un silence gênant et long. Les 5 se regardèrent, et se firent un signe de tête.
-On est d'accord.
-Ouaip.
-Un trou reste un trou.
Fäelanor émit un couinement, des larmes aux yeux. Son aventure commençait bien.