Ville-Etat de Nexus / Re : Prémices d'un voyage pas si tranquille [ PV Damascus / Alecto ]
« le: jeudi 27 janvier 2022, 23:51:53 »La voix était triomphante dans sa tête, alors que le silence s’abattait autour d’eux, leurs deux corps presqu’immobiles, seulement soulevés des respirations haletantes, et bientôt, tous deux retinrent leur souffle. Alecto regretta de ne pouvoir plonger ses yeux dans les siens, à cet instant précis, pour lui exprimer toute l’étendue de cette dévotion pure qu’elle lui vouait. Plus Damascus s’enfonçait en elle, plus la Servante se sentait fusionner avec son Maître, et à chaque nouveau coup de bassin, le plaisir la faisait hoqueter.
Souvent, elle s’était sentie dépassée par les tourbillons des assauts du Démon, tout comme des autres qui l’avaient possédée. Mais cette fois, c’était un déchaînement de plaisir pur, et chaque fois qu’il lui semblait arriver le plafond de ce volcan de sensations, Damascus le repoussait. Elle jouit encore, se pliant en deux, retenue par la poigne de son amant, contractant ses muscles en extirpant des borborygmes indistincts, submergée par l’orgasme qui lui coupa le souffle.
Le Petit Corbeau dégagea ses poignets de quelques petits coups secs, inconsciente ni de sa force, ni de son manque d’énergie, vidée et secouée de spasmes qui résonnaient le long de ses jambes, lui provoquant des crampes qu’elle ignorait. Ses mains encadrèrent le visage délicat de son Maître, son pouce tâtonna jusqu’à sa bouche, caressa la pulpe de ses lèvres, les yeux luisants, avant qu’elle ne l’embrasse indistinctement.
« Je veux conquérir des Royaumes et faire s’agenouiller les Monarques devant toi. Je veux faire plier la volonté des Puissants et voir dans leurs yeux l’adoration. »
En cet instant, la pacifiste Domestique se sentait capable de lever des armées en son nom, de démener pour faire plier les Seigneur ; mordre, baiser, trahir ou tuer quiconque se mettrait sur le chemin de Damascus. Donner sa vie ne lui semblait pas un sacrifice suffisant pour exprimer l’étendue de son amour.
Son petit corps se tortilla sous le sien, l’incitant à l’aider dans son mouvement, le tournant bientôt maladroitement sur le dos, pour le chevaucher ; Ne pas le voir ainsi lui était un crève-cœur. Elle imaginait les traits fins de son visage tiré par la jouissance, la sueur à ses tempes, ses lèvres rouges de l’avoir embrassée si fort. Ses épaules, Oh Seigneur, ses épaules aux muscles tendus par l’effort, et l’auréole sombre de ses cheveux de ténèbres… Lentement, la Colombe damnée ondula le bassin, dans un rythme si lent qu’ils semblaient presque immobiles. Les sensations accrues la faisaient frissonner silencieusement, et malgré son envie de paraître forte, l’énergie lui manquait largement.
Cependant, poussée par son affection sans borne, Alecto refusait de rompre ce moment si particulier. En quelques mouvements, elle sentit la virilité de son Maître tressauter en elle, la faisant ciller, dans une torpeur, au ralenti, dans une douceur étrange après le chaos de leur ballet. L’air autour d’eux portaient des parfums moites et lourds, et lorsque la jeune femme se courba pour venir de nouveau poser sa bouche sur celle de son Maître, trouvant la direction par instinct, son entre-jambe légèrement surélevé dégoulina des fluides qu’ils venaient d’échanger.
A mesure qu’elle l’embrassait avec une tendresse étrange et peu habituelle entre eux, une sensation étrange la dérangea. Et peu à peu, Alecto se rendit compte que le brouillard immaculé perdait de son opacité, jusqu’à la laisser découvrir les contours de Damascus. Son baiser s’intensifia pour s’éterniser.
Un piaillement autour d’elle, attira son attention, et comme une bulle éclate, l’Esclave tourna les yeux pour constater l’étendue des spectateurs. Tout se brisa. L’assurance, la force. La Petite Poupée chercha du regard les yeux de son Maître, comme si, lui aussi, découvrait qu’ils avaient été honteusement épiés. La gêne piqua ses joues, et au lieu de se réfugier craintivement dans les bras du Démon, la jeune femme se leva d’un bond, faisant s’écarter le cercle de curieux, et avant qu’elle n’ait pu se saisir de sa rapière, les petites créatures indiscrètes avaient déguerpi, certains en ricanant, d’autres en manifestant leur peur.
« Quel culot… » Souffla-t-elle, ahurie par ce qui venait de se passer, et rattrapée bientôt par a faiblesse de son corps, les jambes devenues molles.