Place publique / Re : Quel type d'esclave met-on en cage ? [PV Klaus]
« le: vendredi 29 janvier 2021, 22:27:14 »Et immédiatement, la petite Esclave se sentit profondément coupable. Non seulement parce qu’elle l’avait poussée à songer à sa maison, celle qui lui manquait cruellement, celle qu’il avait au fond des tripes, puissantes et sauvages, sa terre, les siens… Et également parce qu’elle se sentait responsable de sa situation ; involontairement, peut-être, mais tout de même. Les Hommes l’avaient enchaîné, les Hommes avaient enchanté ses liens et il était ici, à Nexus, sans doute très loin de chez lui.
Comment lui exprimer qu’il ne reverrait jamais sa terre natale ?
Comment pouvait-elle espérer ne pas le meurtrir davantage en essayant de lui faire comprendre qu’il devait faire une croix dessus. L’oublier, un peu, et attendre que le temps fasse son office : il n’aurait plus mal, il ne serait plus aussi blessé. Cela passerait, et il résiderait juste une petite étincelle, une nostalgie lorsqu’il repenserait aux siens. A l’endroit où il avait grandi. Aux circonstances qui l’avaient poussé à être Esclave…
A cette pensée, Alecto ressentit, à son tour, la désagréable impression de manque, celle d’un lieu réconfortant, chaleureux, entourée de gens qu’elle aimait. L’époque où elle était libre, bien qu’enfermée dans un Temple. Ils étaient différents, mais leur expérience était similaire… La jeune femme pinça les lèvres, les larmes lui montant aux yeux. Elle se sentait bête, inconsciente, sans cœur, d’avoir poussé le Reptile à sombrer dans un tel état de mélancolie.
« Oh. »
Sa petite main sur son genou bougea, pour caresser ses écailles avec douceur. Alecto ignorait comment le réconforter, d’autant sans réussir à se faire comprendre de lui.
« Je suis désolée pour ta maison, Klaus. » Devait-elle lui dire ? Il faudrait qu’il s’y fasse… tôt ou tard. Et mieux valait tôt… Mais elle n’y arrivait pas.
Alors, prenant une grande inspiration, elle colla sa joue contre sa cuisse et esquissa un sourire en l’enlaçant. Elle espérait que sa chaleur apaise sa peine.
« Je suis là, maintenant. Et tu es là pour moi. Je peux être ta nouvelle maison. »
Alecto décrocha un de ses colliers, long, doré, scintillant malgré la pénombre, pour se hisser sur la pointe des pieds, levant les bras bien haut, pour atteindre son large poignet, et le lui attacher correctement.
« Voilà, on est pareil ! » Souffla-t-elle pour tenter de lui mettre du baume au cœur. « Moi aussi j’aime le soleil. » Son index désigna à son tour les rayons lumineux. « Soleil. » Ses paupières se fermèrent légèrement pour en profiter un instant, en inspirant profondément.
« Moi, ma maison, c’est le Sanctuaire qu’on a vu tout à l’heure. Le soleil passe dans les vitraux l’été, c’est le plus bel endroit de Nexus. De Terras, je crois. »