Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - Alecto Nemed

Pages: [1] 2 3 ... 28
1
Tu le tiens entre tes cuisses et il est à toi.
La voix était triomphante dans sa tête, alors que le silence s’abattait autour d’eux, leurs deux corps presqu’immobiles, seulement soulevés des respirations haletantes, et bientôt, tous deux retinrent leur souffle. Alecto regretta de ne pouvoir plonger ses yeux dans les siens, à cet instant précis, pour lui exprimer toute l’étendue de cette dévotion pure qu’elle lui vouait. Plus Damascus s’enfonçait en elle, plus la Servante se sentait fusionner avec son Maître, et à chaque nouveau coup de bassin, le plaisir la faisait hoqueter.

Souvent, elle s’était sentie dépassée par les tourbillons des assauts du Démon, tout comme des autres qui l’avaient possédée. Mais cette fois, c’était un déchaînement de plaisir pur, et chaque fois qu’il lui semblait arriver le plafond de ce volcan de sensations, Damascus le repoussait.  Elle jouit encore, se pliant en deux, retenue par la poigne de son amant, contractant ses muscles en extirpant des borborygmes indistincts, submergée par l’orgasme qui lui coupa le souffle.

Le Petit Corbeau dégagea ses poignets de quelques petits coups secs, inconsciente ni de sa force, ni de son manque d’énergie, vidée et secouée de spasmes qui résonnaient le long de ses jambes, lui provoquant des crampes qu’elle ignorait. Ses mains encadrèrent le visage délicat de son Maître, son pouce tâtonna jusqu’à sa bouche, caressa la pulpe de ses lèvres, les yeux luisants, avant qu’elle ne l’embrasse indistinctement.

« Je veux conquérir des Royaumes et faire s’agenouiller les Monarques devant toi. Je veux faire plier la volonté des Puissants et voir dans leurs yeux l’adoration. »

En cet instant, la pacifiste Domestique se sentait capable de lever des armées en son nom, de démener pour faire plier les Seigneur ; mordre, baiser, trahir ou tuer quiconque se mettrait sur le chemin de Damascus. Donner sa vie ne lui semblait pas un sacrifice suffisant pour exprimer l’étendue de son amour.

Son petit corps se tortilla sous le sien, l’incitant à l’aider dans son mouvement, le tournant bientôt maladroitement sur le dos, pour le chevaucher ; Ne pas le voir ainsi lui était un crève-cœur. Elle imaginait les traits fins de son visage tiré par la jouissance, la sueur à ses tempes, ses lèvres rouges de l’avoir embrassée si fort. Ses épaules, Oh Seigneur, ses épaules aux muscles tendus par l’effort, et l’auréole sombre de ses cheveux de ténèbres… Lentement, la Colombe damnée ondula le bassin, dans un rythme si lent qu’ils semblaient presque immobiles. Les sensations accrues la faisaient frissonner silencieusement, et malgré son envie de paraître forte, l’énergie lui manquait largement.

Cependant, poussée par son affection sans borne, Alecto refusait de rompre ce moment si particulier. En quelques mouvements, elle sentit la virilité de son Maître tressauter en elle, la faisant ciller, dans une torpeur, au ralenti, dans une douceur étrange après le chaos de leur ballet. L’air autour d’eux portaient des parfums moites et lourds, et lorsque la jeune femme se courba pour venir de nouveau poser sa bouche sur celle de son Maître, trouvant la direction par instinct, son entre-jambe légèrement surélevé dégoulina des fluides qu’ils venaient d’échanger.

A mesure qu’elle l’embrassait avec une tendresse étrange et peu habituelle entre eux, une sensation étrange la dérangea. Et peu à peu, Alecto se rendit compte que le brouillard immaculé perdait de son opacité, jusqu’à la laisser découvrir les contours de Damascus. Son baiser s’intensifia pour s’éterniser.

Un piaillement autour d’elle, attira son attention, et comme une bulle éclate, l’Esclave tourna les yeux pour constater l’étendue des spectateurs. Tout se brisa. L’assurance, la force. La Petite Poupée chercha du regard les yeux de son Maître, comme si, lui aussi, découvrait qu’ils avaient été honteusement épiés. La gêne piqua ses joues, et au lieu de se réfugier craintivement dans les bras du Démon, la jeune femme se leva d’un bond, faisant s’écarter le cercle de curieux, et avant qu’elle n’ait pu se saisir de sa rapière, les petites créatures indiscrètes avaient déguerpi, certains en ricanant, d’autres en manifestant leur peur.

« Quel culot… » Souffla-t-elle, ahurie par ce qui venait de se passer, et rattrapée bientôt par a faiblesse de son corps, les jambes devenues molles.

2
Archives / Re : Si votre perso était...
« le: mardi 25 janvier 2022, 11:57:41 »
J'ai évidemment fait pour Alecto ^^


Si Alecto était...

Portrait nature
1. Si tu étais un animal, tu serais... une petite musaraigne
2. Si tu étais une plante (fleur, arbre...) une pensée
3. Si tu étais un élément l'eau
4. Si tu étais une pierre précieuse ou non un diamant brut
5. Si tu étais une saison le Printemps
6. Si tu étais un moment de la journée le levé du soleil
7. Si tu étais un des cinq sens l'odorat

Portrait lieux
8. Si tu étais un pays l'Irlande 
9. Si tu étais une ville N'importe quel hameau de campagne
10. Si tu étais une planète Venus
11. Si tu étais un paysage Un champ de lin en fleur
12. Si tu étais une pièce de la maison le grenier

Portrait objet
13. Si tu étais un objet du quotidien une clé rouillée
14. Si tu étais un véhicule Un mulet
15. Si tu étais un vêtement Une écharpe bien chaude et douce

Portrait culture
16. Si tu étais un livre La Bible
17. Si tu étais un personnage de fiction Sansa Stark
18. Si tu étais un mot Âme
19. Si tu étais un film Jeanne d'Arc de Luc Besson
20. Si tu étais une célébrité Mère Teresa
21. Si tu étais un dessin animé Princesse Sarah
22. Si tu étais un super pouvoir l'invisibilité ...... C'est déjà un peu le cas, non ?
23. Si tu étais une créature légendaire / imaginaire une Gorgone
24. Si tu étais un jeu vidéo Kisima Inŋitchuŋa
25. Si tu étais une chanson Antony and the Johnsons - Knockin' On Heaven's Door
26. Si tu étais un style de musique des chants Grégoriens
27. Si tu étais un instrument de musique un Orgue
28. Si tu étais une photo une vieille photo en sépia, abimée, mais précieuse
29. Si tu étais un art l'art de l'enluminure 
30. Si tu étais un événement historique Le baptême de Clovis

Portrait gourmand
31. Si tu étais un plat Du pain bien chaud à la croûte croustillante
32. Si tu étais un dessert Une tarte aux myrtilles 
33. Si tu étais une friandise Du miel :3
34. Si tu étais un fruit une pomme
35. Si tu étais une boisson Un lait chaud aux épices
36. Si tu étais une odeur La cannelle

Portrait Loisir
37. Si tu étais un loisir créatif Repriser les chaussettes, ça compte ?
38. Si tu étais un sport Le commérage ? C'est un sport ?
39. Si tu étais une fête Une fête religieuse évidemment
40. Si tu étais la lettre idéale A
41. Si tu étais de la papeterie ou un accessoire de papeterie Une plume

Portrait un peu plus perso
42. Si tu étais un chiffre ou un nombre 7
43. Si tu étais un bruit Le son d'une cloche d'église
44. Si tu étais une devise "Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés"
45. Si tu étais un hashtag #UnLikeUnePrière
46. Si tu étais une mauvaise habitude Ecouter aux portes...  :kappa:
47. Si tu étais une qualité Bienveillance
48. Si tu étais un gros mot  :o au... aucun enfin ! "Zut"  :'(
49. Si tu étais une émotion La Soumission totale et inconditionnelle
50. Si tu étais un plaisir Faire le bien autour de soi.


3
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: lundi 24 janvier 2022, 22:00:11 »
Je suis "presque" à jour moi :3
22h00

4
Donner du plaisir à ses Propriétaires avait toujours été une récompense en soi, pour l’Eslave. Elle avait vécu pour eux, dans le seul but de les satisfaire, bien qu’ils ne lui renvoient souvent qu’une piètre compensation et que peu d’estime. Mais elle n’agissait jamais pour la récompense ou les mots qu’elle pourrait en tirer, mais pour le simple fait de leur être agréable. Cela confortait son âme, fussent-ils les pires ordures que Terra ait portées.

Et pourtant, lorsqu’elle faisait courir sa langue le long de la hampe dure de son Maître, Alecto se nourrissait du bien qu’elle pût offrir à Damascus, en tirant certes satisfaction, mais surtout, un désir piqué de fierté. Cette nouvelle sensation faisait gonfler sa poitrine, lui donnant davantage d’assurance. Elle savait le plaisir qu’elle prodiguait, elle entendait les quelques grognements caractéristiques du Démon, s’en enorgueillit presque. Les spasmes de son sexe l’encouragèrent là où ils auraient dû la freiner jadis, et au lieu de trembler et sursauter lorsque l’orgasme lui gicla dans le gosier, la Petite Poupée se recula et s’en retrouva maculée à nouveau.

Il lui était délicat de décrire le bonheur flou qu’elle sentait parcourir tout son être, alors que face à son regard, l’étendue blanche vibrait sans qu’elle ne distingue quoi que ce soit. Alecto regrettait de ne pouvoir admirer le beau visage de Damascus lorsqu’il avait joui, se contentant d’imaginer ses traits. Ce souvenir lui tira un sourire d’adoration presqu’effrayant, et sursauta en entendant un grognement sauvage annoncer l’assaut de l’Infernal.

Encore essoufflée et gluante, le sol de mousse accueilli son dos mais sa posture où le plancher n’avaient que peu d’importance. Seuls comptaient ces baisers endiablés auxquels elle répondait entrecoupés de gémissements impatients. Il lui était impossible de se contenir, le brasier ouvrait ses entrailles, à tel point qu’un cri plus semblable à un râle s’éleva lorsqu’il la pénétra sans ménagement. Le Petit Corbeau si frêle et si discret trembla en sentant le front empoissé de sueur cogner contre le sien, et une décharge se produisit au moment même où ils ne formèrent plus qu’un seul être inarrêtable.

L’absence de vision formait une bulle autour d’eux, un cocon de magma, et ses autres sens décuplés par la cécité rendaient leurs étreintes plus déchainées que jamais. Pour la première fois de leur histoire, Alecto se sentait son égale alors qu’ils fusionnaient à coups de reins, de feulements et de bruits obscènes. Dès lorsque cette pensée s’éveilla à elle, la Servante se contracta, surprise par un violent orgasme, serrant de plus belle le bassin de son amant contre elle. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre que le Démon l’avait accompagné dans cette apogée, en supportant tout le poids de l’Infernal. La respiration coupée, parcourue de secousses, dégoulinante, à bout de souffle. Il était rare qu’elle ait à se démener ainsi, de si bon cœur, sans aucune menace, en en tirant autant de plaisir… Elle n’avait été ni contrainte, ni forcée pas même par chantage ou par charité. Elle avait décidé de tout ceci.

Ses yeux brillaient, malgré le voile immaculé, et la peau tirait par endroit où le foutre c’était répandu, mais son expression était celle d’une adoratrice. La voix de son Maître la fit clore les paupières, ses doigts vinrent se glisser dans ses longs cheveux noirs, décoiffés.

« Je ne fais que t’aimer. » Murmura à voix à peine audible la Servante. « Le Monde t’aimera. » Continua-t-elle avec un timbre bien plus assuré.

Le Monde devait être à ses pieds, c’était une évidence pour Alecto, et ce depuis sa rencontre avec le Démon. Cependant, cette fois, elle ne s’imaginait plus au sol, aussi basse que tous les sujets légitimes de son Prince. Non, désormais, la petite voix grandissante lui dictait d’être à ses côtés. Assise près de lui, non en dessous.

Dans un lourd instant de silence, le Petit Corbeau fit descendre sa main de la chevelure noire jusqu’à son dos, et effleura une fesse creusée par l’effort. Ce corps était parfait.

« Encore. » Osa-t-elle soudain réclamer, les mots sortis de sa bouche sans qu’elle ne rougisse cette fois, sans qu’elle ne cache sa bouche effrontée, sans qu’elle ne renie ses envies.

5
Être dans les bras de Damascus.
Sentir sa peau lisse, douce. Sans aucun défaut. Elle la savait pâle, sans avoir besoin de la voir présentement. Parfaite.
Son Paradis n’était pas celui qu’elle croyait mais… Une bouffée étrange colora ses joues, et dans sa poitrine, son cœur vrombit lorsque le Démon lui ordonna de ne plus jamais agir ainsi. Ne plus lui faire peur ? Il était inquiété pour elle ?

Mensonge ou pas, pour le Petit Corbeau, les mots de l’Infernal étaient des vérités intouchables. Elle rêvait de les entendre, et, privée de la vision idéale de son visage si raffiné, sa voix mélodieuse n’en demeurait pas moins la chose la plus plaisante au Monde. Son Monde.

« Oui mon Maître… »

Collée à lui, à son corps nu, une chaleur irradia son buste, le glyphe les liant paraissait plus fort que jamais. Le murmure à son oreille réveilla immédiatement en elle un tourbillon de désir. La Servante avait oublié où elle était, ou s’ils étaient entourés. Le tambour dans sa poitrine résonnait dans ses tympans comme sous un orage puissant… Elle avait envie de lui, son corps le réclamait, et aussitôt cette main glissée entre ses cuisses la fit défaillir.

La chute fut brutale, comme on sort trop vite d’un rêve, et l’air autour d’elle changea. La tension érotique entre eux se dissipa, aussi vite que passe l’averse, laissant la petite Esclave bouche bée. La jeune femme baissa les yeux, honteuse, en sentant son Maître se lever, la laissant choir ainsi, pour suivre l’Ancien.

Vainement, Alecto tourna la tête de part et d’autre de la pièce où elle se trouvait… Seule ? Un sursaut la fit couiner en se rendant compte qu’on la touchait, avec respect, et peut-être même une pointe de timidité. De petites mains -elle en perçu quatre- la redressèrent, et dans un silence étrange, on l’habilla. Ses vêtements sentaient bon. Le cuir ne crissait plus de crasse, de terre, de sang. Ses bottes étaient sèches et les trous dans ses semelles avaient disparus. Sans pouvoir se retenir, un sourire, même un rire, accompagna ces révélations…

- Je la garderais bien avec moi.
- Si le Guerrier échoue, tu n’as qu’à la demander à l’Ancien, mais elle ne sert pas à grand-chose, si elle ne voit pas.
Un ricanement guilleret résonna.
- ça m’arrange un peu qu’elle ne puisse pas me voir…
Et les deux petites voix rirent ensemble.

Alecto n’osa pas souligner tout haut qu’elle avait compris leurs mots. Mais cette conversation anodine avait serré son estomac : Damascus était parti combattre les hordes de petites créatures grises et hargneuses, et sa vie était en danger. La peur étreignit son cœur. Et la petite voix rebelle dans sa tête murmura… «
Et s’il était tué dans la bataille ? » Elle cilla. « Tu serai libre. »

Non.
Elle ne voulait pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. A l’idée qu’un immonde petit gris puisse blesser le Démon, le Petit Corbeau se sentait envahie d’angoisse, et d’une colère sourde. Le tonnerre grondait dans son crâne. Et soudainement, elle réalisa que, s’il mourrait, s’il échouait dans cette épreuve imposée par ces créatures si douces et frêles, sa première pensée serait de se venger…

La Docile Alecto serrait le poing, à cette pensée. L’Ancien lui paierait cela, aveugle ou non, ce n’était pas une priorité. Elle était convaincue qu’elle pourrait vivre sans yeux, mais pas sans Damascus. Elle… perdrait… toute envie de … vivre.

Une fois habillée, on la réinstalla dans ce hamac étrange qui lui donnait l’impression de flotter lentement. Les deux petites choses qui l’avaient apprêtée lui apportèrent à manger, la texture ressemblait à des champignons, sucrés et salés à la fois. Une boisson fermentée piqua ses narines, et par politesse, la jeune femme accepta un verre, puis deux. Une langueur s’empara de son corps, l’anxiété, qui perturbait toutes ses pensées, accaparait tout son esprit, fut légèrement calmée. Elle se demandait si le liquide n’était pas alcoolisé, mais n’en percevait pas le goût.

Le temps ne passait pas rapidement, mais son état paraissait supportable. Ses pensées vagabondèrent… Que faisait son Maître ? Quoi qu’elle regarde, où que se porte ses yeux, un voile blanc opaque lui refusait toute distraction. Alors ne lui resta que son imagination. Rêveuse, à demi-allongée, se balançant légèrement, la Servante goûtait à l’oisiveté. Comme c’était … reposant.

Mais du bruit brisa sa quiétude. Se redressant comme après un doux songe, tournant la tête de toute part dans l’espoir de percevoir quelque chose, un indice, quoi que ce soit… Les clameurs étaient indistinctes, et Alecto crut d’abord à une très mauvaise nouvelle. Fallait-il fuir ? Où était son Maître ? La peur écarquilla ses yeux aveugles, la panique la submergea… Où était son Maître ? Tout s’agitait autour d’elle, elle entendait des pas, des murmures puis des petits cris. Ca courrait. Sa main se posa sur la garde de son aiguille, tremblante.

Pourtant, bientôt, la liesse se fit plus nette. Certains mots étaient faciles à comprendre, instinctivement. «
Victoire ».
L’Espace lâcha sa rapière, sauta sur ses pieds, chercha en vain quelque chose dans l’immaculé de sa vision. Les sons venaient vers elle, on hurlait, on chantait, on scandait des Hourras. Il y avait comme une odeur de feu et de viande qu’on fait rôtir au loin. Et bientôt, un autre parfum prit toute la place dans son esprit. Envahissant ses sinus, l’aura du Démon perfora ses pensées égarées. Son visage se tourna immédiatement en direction de lui, sans le voir, et les pas rapides, maîtrisés, puissants de son Maître s’approchèrent d’elle. Elle ressentait l’allégresse autour de lui, mais ne la percevait pas chez ce Guerrier Victorieux. Il y avait quelque chose de … déterminé.

Le contact de sa main sur son visage lui briller un sourire éclatant.

« Chaque seconde loin de vous est un déchirement. » Lança-t-elle sans réfléchir, avec une franchise déconcertante d’adoration. Instinctivement, ses lèvres cherchaient déjà les siennes.

Les mots qu’il prononça l’électrisèrent immédiatement. Cependant, nul besoin de donner d’instruction au Sage qui devait se trouver non loin, car elle l’entendit parfaitement ricaner, et articuler un calme «
Récompense », avant de se retirer.
Un calme étrange suivit le départ des Créatures, une seconde floue, hors du temps. Le visage d’albâtre de la Petite Poupée n’avait pas suivi les pas qui l’éloignaient, elle semblait chercher du regard les yeux du Démon, chercher sa bouche, sans y parvenir.

Il avait combattu, il en avait l’odeur, mais ne paraissait en rien éreinté de bataille. Elle supposa que viendrait le temps de lui conter ses aventures, comment il avait vaincu toute une armée de pygmées gris et hostiles, mais en cet instant, cela lui importait peu. Ils étaient en vie, et ses doigts graciles montaient déjà, à l’aveugle, jusqu’au ventre protégé de cuir de son Maître. Sa vue absente rendait ses mouvements délicats, elle devait se concentrer pour chercher, mais tâtonna jusqu’à sa ceinture. Elle avait mille fois dû dévêtir ses anciens Propriétaires, c’était un geste éculé, mais cette fois, Alecto était tremblante, certes, mais d’impatience.

Son pouls s’était accéléré, elle ressentait au creux de son ventre un puissant brasier. Le désir brûlait sa poitrine, alors qu’elle se hissait à ses lèvres pour l’embrasser. Une seconde, la petite voix lui souffla qu’il allait l’arrêter, encore, comme au beau milieu de la forêt, qu’il allait la torturer et faire d’elle ce qu’il voulait. Ses sourcils se froncèrent, et avec conviction, son baiser s’empara de cette bouche démoniaque avec appétit, pendant que ses doigts faisaient abdiquer la boucle de ceinture, qui tomba lourdement sous le poids des armes.

« Le Vainqueur des ennemis ancestraux mérite sa Récompense en effet. » Murmura la jeune femme, l’œil vide mais brillant d’une malice nouvelle.

Ses mains s’agitèrent pour faire céder tout tissu qui se trouverait sur sa route, jusqu’à empoigner avec une assurance étrange et fougueuse la trique déjà dressée du Démon. Son simple contact la fit soupirer d’aise, redoublant l’ardeur de ses baisers.

Sans attendre, elle se mit à genoux. Alors qu’elle semblait toujours si déférente dans cette posture, comme si Alecto était née pour courber l’échine, cette posture la rendit plus élégante. La soif de ce corps qu’elle chérissait tant, dont elle avait été trop privée, ce besoin qu’elle osait exprimer réellement, illuminait tout son être. En ouvrant la bouche sur son sexe comme une avaleuse de sabre, le Petit Corbeau souffla un gémissement de soulagement contre la peau brûlante et tendue.

6
La clarté perçait la fine peau de ses paupières.
La température de son corps était idéale et elle se sentait confortablement installée, sans pouvoir deviner sur quoi elle était allongée. Était-elle réellement allongée ? Sa perception de sa propre personne lui paraissait étrangement floue, mais la seule pensée qui l’étreignait était un bien-être serein. Aucun son ne distrayait ses oreilles, aucune odeur ne chatouillait ses narines.

Alecto percevait un silence véritable, lui rappelant le petit Sanctuaire où elle avait grandi. Et cette sensation s’imposait à elle comme un bienfait reposant.

Était-elle au Paradis ?

Un long moment, incalculable, le Petit Corbeau le cru. Elle se sentait libérée des chaînes invisibles qui la contraignait, et pour la première fois de sa vie, se sentait réellement bien. La jeune femme se rendit compte qu’elle ne ressentait aucune culpabilité, qu’elle ne se questionnait pas, qu’elle était vide de ces émotions qui la parasitaient depuis toujours.

Bien qu’il soit souvent interdit d’y songer, l’Esclave avait toujours imaginé le Paradis ainsi. Apaisée de ses fardeaux.

Après un long, long moment, la curiosité s’imposait pourtant à elle, et Alecto ressentit l’envie folle de découvrir, visuellement, à quoi ressemblait la vie céleste. Elle avait espéré et œuvré toute son existence pour être digne de ce lieu, et une joie folle l’envahissait à l’idée d’avoir été à la hauteur des épreuves du Très Haut. Tout ceci en valait la peine, pensa la Petite Poupée, tous ces sacrifices, toutes ses peines endurées sans sourciller, de bon cœur, en tendant l’autre joue… Elle avait toujours su qu’il s’agissait du bon chemin, le plus dur, mais le Bon.

Sa Peine s’était achevée.

Avec une lenteur extrême, ses paupières se soulevèrent doucement, et elle dut les refermer derechef, éblouie par la lumière sur son visage. A nouveau, Alecto prit de longues minutes encore pour s’habituer, ouvrant étape par étape les yeux, avant de discerner ce qui ressemblait à un ciel blanc. Immaculé. Sans pouvoir se contrôler, des larmes s’écoulèrent du coin de son œil, roulant sur ses joues jusqu’à son cou. Mais ses membres lui paraissaient bien trop mou pour essuyer le sillon laissé, qui sécha doucement.

En fixant l’immaculé, Alecto bénissait les Cieux de l’avoir accueillie. Elle était débarrassée de la Haine des Hommes, de leurs guerres, de leurs vengeances. Libérée des Maîtres Mortels.

Alors que le silence apaisant avait jusqu’alors tranquillisé son esprit, des sons commencèrent à lui parvenir. Flous, lointains. Irréguliers ou plutôt, confus. Une petite mélopée se dessinait au creux de ses tympans, c’était agréable, le Petit Corbeau sourit tendrement. Les yeux toujours grands ouverts à admirer la perfection laiteuse comme un voile lumineux devant son regard, les sonorités changèrent, et à quelques notes de musique se mêlèrent comme des voix.

D’abord indistinctes, il lui fallut encore longtemps avant de réaliser qu’il s’agissait d’un langage étranger au sien. Parlait-on plusieurs langues au Paradis ? Sans que cela ne la choque de prime abord, la Servante tourna la tête, à droite, puis à gauche, pour tenter de suivre les voix, mais où que se posent son regard, le ciel d’ivoire s’étendait à perte de vue. Ce fut en prenant une profonde inspiration par réflexe qu’Alecto se rendit compte qu’elle commençait à percevoir des effluves étranges. Jusqu’alors privée d’odorat, il lui semblait reconnaître un parfum boisé, terreux. Le Jardin Originel ?

L’étrange sérénité qu’elle ressentait commençait bizarrement à se dissiper, sans qu’elle ne puisse expliquer comment, ni pourquoi. Les conversations, les litanies et les odeurs qu’elle redécouvrait semblèrent soudainement bien trop réelles. Le Paradis devait être constitué de choses familières aux Elus, pensa-t-elle, et toute contrariété abandonna son esprit…

Elle s’éveilla plus facilement cette fois, ouvrant délicatement les yeux. Les voix n’avaient pas cessé, mais étaient moins nombreuses. Elle en dénombrait trois inconnues. Non. Deux. La troisième lui était étrangement familière. Le ciel blanc prenait encore toute la place dans son champ de vision, impossible de voir qui parlait… Mais elle comprenait quelques bribes de paroles, désormais qu’elle y prenait attention. Un timbre rugueux, une tonalité posée, lente. Cela disait « Cécité » pourtant, Alecto était persuadée qu’il ne s’agissait pas de la Langue Commune.

Une voix la fit sursauter.
Un grognement plutôt, plus qu’un mot. Ses cils battirent l’air fébrilement en réalisant connaître parfaitement ce son.

Damascus.
Non. Impossible, les Démons n’allaient pas au Paradis.

Soudainement, le Petit Corbeau trouva étrange de n’avoir aucune conscience de son corps et voulut bouger les bras, en vain. Et un contact la fit suffoquer. Quelque chose venait d’entrer en contact avec son épaule, sans violence, cependant. Peut-être une main qu’on pose pour apaiser ?
Et pourquoi ne voyait-elle que ce blanc immaculé partout ?! Un sentiment bien connu monta insidieusement en elle. La Peur. Le Doute. Où était-elle ?

Son cœur battait vite, trop vite pour quelqu’un de mort. La voix étrange répétait « Cécité » et « Aide » et « Gris », sans cesse, en vocalisant davantage, comme s’il espérait se faire comprendre du Démon. Le parfum d’humus lui explosa aux narines d’un coup, la faisant hoqueter, et la jeune femme  perçu sa propre voix de manière extrêmement forte. Ce qui l’effraya. Damascus pesta, le contact sur son épaule se fit plus fort.

Prisonnière de son corps qui refusait désormais ses ordres, l’Esclave entendait la voix rugueuse articula posément, sans une once d’agacement une phrase qu’elle comprit parfaitement. « Cécités partir quand Guerrier donner son Aide contre Frères Gris. »

Ses paupières papillonnèrent à l’entente de cette phrase. Cécité ? Son attention tout entière se concentra sur le voile blanc devant ses yeux, dans l’espoir d’y déceler le moindre détail, le contour d’une silhouette, alors qu’elle tournait la tête vers la direction où devait se trouver celui qui venait de parler. Il parlait d’elle. Il parlait de ses yeux. Était-elle paralysée, aveugle ? Son cœur s’emballa et elle manqua d’air, et autour d’elle, l’air bougeait, on se déplaçait, du cuir frottait rapidement, mais tout mouvement se stoppa soudainement, alors que de nouveau se faisait entendre la mélodie entendue jadis.

En s’éveillant, elle ouvrit immédiatement les yeux, tendit l’oreille. C’était silencieux, mais cette fois, loin d’être apaisant. Son corps basculait lentement… Et Alecto se dit qu’elle devait être sur une toile tendue, un hamac ? L’odeur était bourrée de terre et de feuille, l’air sur ses joues lourd. Était-elle sous terre ? Du blanc à perte de vue… Pourtant, cette fois, ses orteils bougeaient, et ses doigts également ! Un large rire lui explosa les tympans. Le sien. Soulagée d’avoir repris le contrôle sur ses membres, même sommairement, l’Esclave tourna la tête et décela une respiration proche de la sienne. Elle pouvait la reconnaître entre mille… Son Maître dormait près d’elle. Sa main tâtonna, mais ne trouva rien d’une sensation rugueuse de tissu tendu sous sa paume.

Elle sursauta en entendant la voix familière s’élever d’un peu plus loin, et fut toujours aussi étonnée de comprendre vaguement le sens de ses paroles. Le Démon avait été endormi parce qu’il avait été violent. Alecto ne put s’empêcher de pouffer de rire. Ce n’était pas étonnant de lui, et si elle avait bien perçu, Damascus ne comprenait pas cette langue. La voix continua de lui parler lentement, longtemps, lui expliquant posément les détails de son plan…

Ils étaient en sécurité depuis des heures, dans leurs galeries sous-terraines.
Ils étaient propres, nourris et protégés.

Elle était sauvée de la Mort.
Mais il faudrait payer le prix.

« Laissez-moi parler à mon Maître. » Souffla-t-elle, du moins était-elle persuadée d’avoir murmuré, mais cela résonna dans sa tête. Aussitôt, des mains la frôlèrent, la redressant dans ce qui tenait désormais davantage lieu de balançoire. Sous ses pieds nus, à intervalle régulier et doux, un sol moelleux de mousse sans doute… Les douleurs du voyage étaient effacées, sa mâchoire ne faisait plus mal… Son pied heurta une masse plus dure, et Alecto sursauta en comprenant qu’il devait s’agir du Démon, endormi au sol. Le tableau immaculé lui refusait toujours de percevoir quoi que ce fut.

« Maî… Messire ? »

Elle n’était pas au Paradis.
La douleur lui serrait la gorge, mais l’absence de souffrances physiques alanguissait étrangement sa peine. La respiration de l’Infernal s’accélérait, signe qu’il se réveillait… La Servante ressentit un étrange pincement à ne pas pouvoir se rassurer en voyant son visage.

« Ecoutez-moi Messire. Il va falloir aider ces gens. Ils vous ont vu vous battre contre les hordes de créatures grises. Combattez pour eux, soyez leur Champion, et ils me rendront la vue. »

Pour Alecto, fidèle et dévouée, cela ne faisait aucun doute ; Son Maître accepterait ce marché pour qu’elle soit de nouveau en pleine possession de ses sens.

7
La frustration avait creusé les entrailles d’Alecto toute la journée. Elle ruminait, certes discrètement, pour elle-même alors que ses pas suivaient machinalement ceux de son Maître. Il était dérangeant de songer ainsi pour elle ; La joie immense, indescriptible, de savoir Damascus éveillé et en vie aurait dû surpasser la colère que les moqueries anodines et habituelles avaient provoquée en elle. Allié à l’arrêt de ses attentions dont elle raffolait, dont elle avait besoin désormais même, le Petit Corbeau sentait maintenant en elle une boule qui grossissait, tout autant dans son esprit que dans son ventre.

Damascus décidait pour elle, à peine quelques minutes après son réveil, décidait quand, comment et où elle devait prendre plaisir, et s’octroyait le droit de le lui refuser si bon lui chantait. Un frisson gelé la pétrifia dans sa marche, en osant à nouveau réfléchir à cela. Pourtant, n’était-il pas légitime de ressentir cette frustration ? Pire, elle avait de plus en plus cette petite voix de rébellion qui lui chuchotait à l’oreille ; Si elle s’était tut ces jours derniers, au vu des péripéties qu’ils avaient traversées, remplacée par l’instinct de survie sans possibilité de songer à rien d’autre, désormais elle revenait en force.

Démon ou pas, Alecto avait été libérée de sa Maîtresse. Valait-elle moins que lui ?
Oui. Bien sûr que oui ! Ses paupières se fermèrent, elle manqua de tomber en se prenant les pieds, mais l’élan de sa jument qui suivait l’Etalon la remit sur les rails tranquilles d’un parcours automatisé. Suivre Damascus. Poser ses pas dans les siens. Accueillir ce qu’il voulait bien donner. Et s’en féliciter. Elle avait la chance de le servir, et alors qu’elle observait son dos, ses cheveux sombres, les muscles qui roulaient au rythme de ses pas, ses lèvres s’étirèrent en un sourire radieux mais timide, secret, à la dévotion plus puissante encore que l’amour.

Cependant, à mesure que changeait le décor dans lequel ils évoluaient, ces préoccupations s’envolaient pour laisser pleine conscience à sa perception, et évidemment, à la crainte.

« Oui Messire. » Souffla-t-elle tout bas à son ordre, son conseil ? Le Petit Corbeau regrettait déjà la forêt millénaire, en sortant sa petite aiguille de son fourreau. Un sursaut la fit hoqueter en entendant siffler les traits se fichant dans le cuir de son Maître, et poussa un cri aigu en voyant se ruer vers eux les petites créatures grises et agressives. Ces masques étaient un présage terrifiant qui la faisait frissonner, d’abord amorphe.

En serrant la garde dans sa paume à la peau abimée, le sentiment de devoir protéger son Démon la submergea soudainement, raffermissant sa prise sur le pommeau de son arme, et elle fit un bond de côté pour éviter une petite fléchette dans un réflexe essentiel. La petite voix lui demanda alors sournoisement ce qui arriverait si elle gardait l’une d’elle, et l’administrait au Démon… Aussitôt, un haut-le-cœur la fit réagir, Alecto fronça les sourcils et tailla sans réelle distinction dans quelques petits hommes. Les petits cris stridents indiquaient qu’elle tranchait la chair de leur dos, mais sa lame n’était pas faite pour les découper. Ils ne tombaient pas.

Courant avec plus de vigueur, mus par l’instinct de survie sans doute, ceux qu’elle avait frappés tournèrent dans sa direction pour fondre sur elle, dans des sons étranges, comme des claquements de dents sous leurs masques funestes. La panique faisait gonfler sa poitrine, l’Esclave ne recula cependant pas, consciente qu’elle ne pouvait ni fuir, ni se cacher, clouée sur place par deux d’entre eux. Et se coller à sa monture était une idée dangereuse, vu la fureur des bêtes quant à leurs assaillants.

Lançant son coude en arrière puis dans un élan rendu net par l’injonction de Damascus, la rapière perfora net un ventre, en ressortit, puis passa de nouveau au travers d’une cage thoracique. Un coup de pied écarta une créature qui maintenait son genou pour la faire basculer, glapissante, et la lame perça son épaule au hasard. Des filets carmin tâchaient sans distinction le gris des peaux et la terre. Un cri s’échappa de sa gorge en sentant une vive douleur au mollet, provoquée par la pointe d’une lance, et elle bascula en arrière, lâchant son arme dans sa chute.

Son dos cogna mollement, en écrasant un petit homme blafard qu’elle avait tué, écartant le brouillard comme un nuage morbide, alors que celui qui restait accroché à elle en profitait pour l’escalader davantage en espérant la maintenir au sol.

« Lâche moi ! Lâche-moi ! »

Hurla le Petit Corbeau, les yeux ronds d’une rage explosive, en repoussant avec vigueur le visage masqué de l’agresseur, et agrippant de l’autre la touffe filasse de cheveux ternes qui dépassait, tirant de toutes ses forces, en grognant. L’être fut projeté sur le côté en poussant des feulements, et elle eut à peine le temps de rouler sur elle-même, la face dans la poussière, pour se saisir de sa rapière et l’embrocher alors qu’il lui sautait à nouveau dessus.

Sans y réfléchir, elle saisit une fléchette tombée près d’elle, la fourra dans une poche. En se relevant, Alecto était plus sale encore qu’avant, mais son visage exprimait une détermination folle. Les pupilles dilatées, la Servante se fraya un chemin jusqu’à son Maître, sans le lâcher des yeux, à coup de lame et de pieds, trébuchant sans s’arrêter pour autant.
"Alecto bordel! Tue!" Une horrible pensée la faisait trembler, acheminant ses pas sans discontinuer comme un automate. "Alecto bordel! Tue!" Plus la silhouette du Démon s’approchait et découpait la brume, s’échinant à trancher les pygmées enragés, plus le cœur de la Petite Poupée Docile tambourinait. "Alecto bordel! Tue!"


Oui.
Elle marchait comme un fauve en repoussant les moustiques sur ses jambes et en oubliant les piqûres de leurs lances.

Elle était à deux mètres de Damascus, il venait d’en découper littéralement un en deux parties en éclaboussant d’un sang visqueux son gant sombre. L’odeur déjà lourde devenait macabre. Alecto avala sa salive sans difficulté. Sa poitrine lui faisait mal, le glyphe brûlait sans qu’elle ne puisse en avoir conscience.

Et pourtant, alors que ses doigts serraient la garde de sa rapière, si fort que les jointures blanchissaient et la faisaient souffrir, le sifflement d’une aiguille de sarbacane lui perça les tympans. La trajectoire était nette, et le Démon trop occupé à lacérer de petits corps gris qui lui sautait jusqu’au torse en claquant des dents de manière lugubre…

« Damascus ! »

Sans réfléchir, Alecto se jeta sur son Maître en hurlant, couinant sous la piqûre de la pointe empoisonnée qui venait de percer la peau de son cou, sous l’oreille si bien dégagée par la punition capillaire infligée jadis par le Démon. Le Petit Corbeau tomba à genoux et machinalement, se saisit de la fléchette, le visage tordu par la douleur.  La piqûre n’était pas si brutale, songea-t-elle étrangement, dans un état bizarre où les sons de l’assaut autour d’elle semblait s’apaiser, mais son cou s’engourdissait, puis elle dû lâcher la rapière tant les fourmis parcourait ses mains. Ses jambes lui semblèrent lourdes et elle perçut cependant comme des morsures à ses chevilles. Comme si son corps ne répondait plus exactement à ses ordres, les yeux d’Alecto cherchèrent le Démon, paniquée à l’idée qu’il soit éloigné soudainement.

Il n’avait pas été blessé.
C’était un soulagement.
Ses paupières bâtèrent rapidement, comme lorsqu’on lutte pour ne pas s’endormir.

8
Un sursaut figea le petit Corbeau au moment où les serres du Démon s’arrimèrent sur sa poitrine. Elle était si préoccupée par la nécessité d’être efficace et préparer leur départ, comme demandé par son Maître, qu’elle n’avait aucunement entendu Damascus se jeter sur elle. La voix suave et grave siffla à son oreille comme un roulement de tambour guttural et l’euphorie guillerette, infantile, qui l’avait envahie avant se mua sans attendre en un désir qui lui tordit les entrailles.

Ce fut si spontané et brusque, qu’Alecto elle-même s’en étonnait. Les sensations qui chauffaient désormais son ventre et son entre-cuisse semblaient s’éveiller après l’hiver, lui faisant monter le rouge aux joues. La voracité, mesurée mais intense, du Démon semblait la flatter, comme s’ils se retrouvaient enfin. Quelque chose lui brûla la poitrine, raffermissant le lien surnaturel entre eux, alors que les doigts démoniaques faisaient durcir la pointe de ses seins sensibles. Son esprit tenta bien de lui signifier qu’il avait dit qu’il fallait partir, et que perdre ainsi du temps était surement contre-productif, mais elle n’avait pas la capacité de réfléchir davantage lorsque son Maître se montrait si ardent.

Soulevée dans les airs si facilement, le Petit Corbeau lâcha un « oh » de surprise autant qu’il s’agissait d’un gémissement alors qu’elle comprenait dans quelle posture il venait de l’installer. La position était inconfortable, ainsi pliée, et elle sentit la noire monture émettre tout son mécontentement… La crainte d’être désarçonnée la fit trembler une seconde, mais le frisson se transforma en choc électrique, remontant de son sexe jusqu’à sa nuque, lorsqu’elle comprit que la sensation entre ses cuisses était la caresse de cette langue infernale qui s’insinuait dans son intimité.

Elle gigota un instant, puis s’immobilisa à la mise en garde… L’angoisse de tomber si elle faisait un geste de trop suffisait à la rendre prudente, mais plus encore, la menace soufflée par son Maître était convainquant. Pourquoi ces quelques mots avaient-ils réussi à l’exciter, alors qu’il la défiait et se montrait sans doute même cruel ? La pousser à se tordre de cette manière était la meilleure façon de la voir glisser maladroitement, ce qu’elle failli faire en sursautant dans un hoquet, sous les coups de langue sournois.

La tension de l’animal sous son ventre et les caresses du Démon créaient une situation incontrôlable où elle n’était que prisonnière, sans lien. La nécessité de ne pas bouger trop devint une telle contrainte qu’elle décupla immédiatement le feu qui ravageait ses reins. L’ardeur de son Maître la fit fermer vivement les paupières en lâchant un gémissement aigu, se rendant compte à quel point, déjà, son corps exprimait le désir fou qu’il pouvait insuffler en elle, sans peine. Ses cuisses ainsi écartées, à la merci de Damascus, Alecto tremblait à peine de peur de tomber, mais ses vocalises s’accéléraient à mesure que son Amant se montrait plus vorace.

Il semblait affamé, et elle subissait avec un plaisir qui la dépassait son festin. Plus rien autour d’eux n’existait pour le Petit Corbeau, qui ne vivait qu’au rythme des coups de langue, comme étonnée à chaque nouvelle sensation, plus forte, plus vive, plus intense. Le brasier trempait ses cuisses de salive et de fluides… Ses gémissements, pourtant, devinrent plus rauques alors que le Démon s’affairait, goulu, en la forçant à se saisir d’une main des crins du cheval. Ce dernier gronda et eut un mouvement d’encolure brutal, rongeant visiblement son frein pour obéir à son Maître malgré la colère qu’il ressentait. Plus Damascus faisait monter en elle une vague trop puissante à contenir, plus l’Esclave devait redoubler d’efforts pour se maintenir en place, se sentant dangereusement pencher en avant, les yeux toujours fermement clos.

Mais en elle, grondait un désir plus violent qui se réveillait à mesure qu’il envahissait son intimité trempée d’excitation, et que les sons de ses succions remontaient à ses oreilles. La jolie petite Poupée, perdue dans la forêt, veillant son Maître mourant, réalisa avec effroi qu’elle ressentait comme une envie de vengeance. Il l’avait abandonnée, entre vie et trépas, et elle lui en voulait d’avoir failli mourir… Un sentiment absurde, qui chauffait ses joues autant que ses cuisses, et qui petit à petit, prenait le pas sur la docile prisonnière de la langue infernale.

Alecto se contracta, gémissant plus fort en faisant s’envolée une nuée de volatiles dérangés, alors que Damascus s’attardait sur un point sensible, la faisant suffoquer. Submergée, elle se rendit compte qu’elle connaissait cette sensation et savait désormais ce que cela signifiait… L’orgasme approchait, et soudainement, la nécessité d’agir lui fit l’effet d’une gifle. Il la ferait jouir, puis il lui dirait de terminer de sceller les chevaux, peut-être prendrait-il son plaisir avant cela, mais il se contenterait de lui dire de se rhabiller. Etait-ce ce qu’elle voulait ?

La petite voix de la Rébellion en elle souffla qu’elle savait de quoi elle avait envie. Qu’elle avait droit de réclamer, ou mieux, de le prendre. Sa voix fut d’abord éraillée tant elle avait couiné, mais audible après une toux sèche.

« Pl… plus fort, Messire. Encore. Aller, encore. » Ses paupières se relevèrent et le petit Corbeau chercha à prendre appui sur la bête pour se redresser, dans l’espoir de voir son Maître. L’imaginer la tête enfouie entre ses cuisses la fit soudainement gémir pour elle-seule, son visage si raffiné malgré les affres du voyage, ses traits si fins et élégants, sa peau luisante de son désir… Mais elle n’était pas dans une posture adéquate pour l’observer, et un grognement frustré accompagna ce constat.

La frêle et douce Alecto se sentit soudainement trop impuissante dans cette position, et se dandina, oubliant une seconde de trop, le précaire équilibre de sa situation. La scelle y répondit rapidement, glissant sans surprise pour lui garantir d’embrasser le sol.

9
Le coin du chalant / Re : Rencontre avec une belle tapisserie
« le: dimanche 09 mai 2021, 14:49:18 »
J'ai revu un peu cette rubrique, ça fait du bien de mettre de l'ordre  :D

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Les contrées du Chaos / Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]
« le: dimanche 18 avril 2021, 18:24:24 »
Alecto était loin de savoir bouger et agir comme les femmes qui assument leurs désirs. Au quotidien, elle n’était qu’une tapisserie agréable aux yeux, discrète, s’excusant par son attitude même d’exister, tout simplement. En matière d’amour, elle s’était vouée adolescente au Seigneur, mais la vie en avait décidé autrement, et elle n’avait pas été éduquée pour chercher l’épanouissement personnel, quel qu’en soit le domaine. Les plaisirs du ventre n’étaient pas non plus développés chez ce petit appétit d’oiseau, mais il fallait avouer qu’elle n’avait jamais été inexpérimentée. A l’Auberge, Ysor était un cuisinier hors-pair et le plaisir engendré par la nourriture n’était pas si répréhensible… Rien en comparaison du pêcher suprême.

Il fallait avouer que jamais personne n’avait pris la peine de se préoccuper de son ressenti, cherchant simplement à user de son corps, détruire son esprit pourtant naturellement si docile. Sentir le désir brûler ses entrailles avait longtemps été un horrible sentiment pour l’ancienne Esclave. Désormais, au contact de Serenos, elle apprenait à le découvrir et s’y ouvrir. On ne peut indéfiniment refouler ses pulsions sans que cela ne devienne problématique ; la petite Poupée obéissante découvrait que l’on pouvait penser par soi-même, et appréciait désormais la brûlure de ces sentiments incompréhensibles mordant ses reins, chatouillant l’intérieur de ses cuisses, la poussant à respirer avec insistance comme après une longue période d’apnée.

La confiance sans faille qu’elle vouait à son Roi, la tendresse extrême dont il faisait preuve, au prix d’efforts qu’elle paraissait percevoir un peu, avaient eu raison de ses barrières, bien qu’il en résidât encore de nombreuses à écarter.

Le feu léchait sa peau dès que le Monarque la touchait, réceptive au moindre de ses gestes, et en tirant un désir dévastateur. La sueur perlait à son front et roulait le long de sa colonne vertébrale, elle percevait plus clairement désormais comme sa supplique avait été écoutée par le Suzerain des Trois Royaumes. La vigueur de ses coups de rein lui arracha des couinements, fermant les paupières pour se concentrer sur les sensations bénéfiques ; il y avait toujours ce risque, dans un coin de son esprit, que cette étreinte passionnée ne soit percutée par son pendant cauchemardesque, tant de fois vécue. Combien de Maîtres avaient abusé d’elle ? Ses petits doigts serrèrent avec force, toute celle dont elle était capable, ceux de son Epoux, pour s’accrocher à tout ce bien qu’il lui procurait.

Désormais face à l’homme qu’elle adorait, le regard rétrécit par l’excitation et la transe, bien incapable de se contrôler tant elle était submergée, la petite Esclave soupira en admirant son Roi. Chaque regard qu’elle lui portait témoignait de sa dévotion presque surnaturelle. Elle n’y songeait pas, mais pour Alecto, la Divine Présence de Dieu dans son cœur était petit à petit diminuée par la place énorme que prenait désormais le Monarque. Sujet de toutes ses pensées, de toutes ses attentions, elle le lui avait déjà dit, dès leur première rencontre : vivre dans son ombre serait un délice, siéger proche de lui, et pouvoir l’observer de loin, une bénédiction. Alors, être détentrice de son affection était un privilège dont elle avait du mal à se sentir digne.

Mais elle ne jugerait jamais les sentiments de son Epoux, cela ne lui appartenait pas de le faire. La jeune femme se cambra pour accentuer l’angle de leur fusion et ancrer leurs corps suintants, se sentant ainsi totalement surplombée par la musculature du Roi. Sa puissance était encore mesurée, mais elle lisait dans son regard un désir sauvage qui, cette fois, était loin de l’effrayer. La petite Colombe fragile avait été mordue par le besoin viscéral de communier avec lui, elle le voulait si fort qu’elle en ressentait une étrange pointe dans la poitrine.

Suffoquante, l’Ancienne Esclave discrète gémissait désormais que les coups de bassin pleuvaient de nouveau, écartant les cuisses pour dégager son passage et laisser libre cours à la passion dévorante du Monarque. Plus vifs, plus profonds, ses mouvements arrachaient des vocalises plus perçantes à sa Femme, au point qu’elle se mordit la lèvre en se rendant compte qu’elle ne maîtrisait plus du tout sa voix. Pourtant, une œillade brûlante de Serenos, qui la fit sursauter tant elle était percutante, l’encouragea à cesser de se retenir, et Alecto laissa sa tête tomber en arrière pour succomber pleinement aux sensations qui envahissaient l’ensemble de son corps.

 Saisissant sa bouche avec un empressement qui la surprit elle-même, dès qu’il approcha ses lèvres des siennes, la jeune femme soupira bruyamment contre sa peau, l’emprisonnant dans un baiser qu’elle ne contrôlait pas. Un temps, ses piaulements acharnés cessèrent, soufflant par le nez comme un bœuf en ondulant davantage, se sentant libérée d’un carcan si longtemps contraignant.

Sa langue se joignit à la danse, glissant sur sa bouche et piquant la commissure de ses lèvres en couinant, mais alors qu’elle repartait à l’assaut par un nouveau baiser, tirant le cou comme une assoiffée, les yeux implorants, Alecto se tendit soudainement. La décharge de plaisir la surprit et elle se crispa un instant serrant les dents jusqu’à en avoir mal à la mâchoire, avant de se secouer en de nombreux spasmes de démente, se dégageant de sa contrainte sur ses poignets, pour s’accrocher aux épaules du Roi comme à une bouée de sauvetage.

Se convulsant un bon moment, plaquant ses lèvres sur celles de son Epoux comme s’il lui était interdit de s’exprimer, l’Ancienne Esclave enserra le bassin du Monarque de ses jambes pour lui interdire toute retraite, bien qu’il n’ait aucun mal à s’en défaire. Mais pour Alecto, il lui appartenait. Il était à elle, et elle le voulait pour toujours dans ses bras. Ne jamais plus le lâcher. Son bassin reprit peu à peu un rythme moins chaotique, sa respiration encore sporadique l’empêchant de s’exprimer correctement… Mais un baiser plus doux sur la joue barbue de sa Majesté témoignait qu’elle regagnait petit à petit le monde des mortels après s’être envolée.

Les joues carmin par le plaisir, le regard amoureux et un sourire équivoque aux lèvres, la petite Servante donna un petit coup de rein plus vif, puis pinça les lèvres. Elle ne pouvait pas rougir davantage, mais son regard pétilla de ce qui devait être de la malice, toute relative pour cette chose timide. Ses mains désormais libérées après l’extase glissèrent sur le dos luisant de sueur de Serenos, l’une se fichant sur sa nuque en dégageant sa chevelure sombre, et l’autre descendant jusqu’à ses hanches, pour caresser la naissance de ses fesses. Ce simple geste, anodin, lui tira un soupir délicat. D’autres n’y prêteraient aucune importance. Alecto s’en repaissait comme le plus cavalier des comportements. Pour l’accompagner, son nez glissa sur la jugulaire du Monarque, embrassant puis léchant sa peau salée, jusqu’à oser y planter la pointe de ses canines en frissonnant.

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Place publique / Re : Volonté de Dieu... [PV]
« le: samedi 03 avril 2021, 16:12:00 »
Alecto était fascinée par cette étrange femme, et plus le temps passait, plus elle avait un comportement d’autant plus étonnant. Cependant, l’Esclave pensait naïvement qu’il s’agissait d’une exilée, une étrangère, simplement peu adaptée à la vie de Nexus la Grande, qui devait être à mille lieux de sa façon de vivre habituelle. Aussi se montrait-elle simplement bienveillante envers son prochain, et d’autant plus si elle montrait une envie aussi vive de rencontre le Tout-Puissant.

Il n’y avait rien qui la mettait dans plus grande joie que de partager sa Foi. La petite Servante était assurément un peu mal à l’aise, mais n’était-ce pas son attitude naturelle ? La jeune femme des bois proposait de l’aider à se défendre, mais cette simple idée lui donnait des frissons… Il fallait chasser cette mauvaise pensée de son esprit : Thiana Gian lui apprenait ce qu’il fallait, ce qui était bon pour elle, et elle la protégeait au mieux, assurant sa sécurité comme il fallait. Ce n’était pas à elle, son Esclave, de remettre en cause sa manière de s’occuper d’elle, oh, non. Ce que sa Maîtresse faisait était juste.

Préférant se concentrer sur des préoccupations qui lui tenaient bien plus à cœur, et allégeait son esprit, Alecto hocha la tête avec un entrain qui trahissait le léger enthousiasme que produisait sur elle ce lieu spécial.

« Oui, en effet. Bien que Dieu soit partout, cet édifice sacré est Sa demeure principale. Vous pourrez y rencontrer Ses Prêtres et … » Elle eut un léger arrêt avant de continuer. « Prêtresses. »

Un sentiment lui serrait le cœur à l’évocation de cette vie qu’elle avait souhaité de toutes ses forces embrasser. Mais le Tout-Puissant avait d’autres projets pour elle, se disait la jeune fille, réaliste, en s’éloignait sans cesse de cet idéal dont elle avait fait le deuil. Pourtant, voir comme cette Hvida est impatiente de prier rendit Alecto immédiatement plus apte à effacer de mauvaises pensées de sa mémoire… Elle avait rarement croisé quelqu’un d’aussi enthousiaste à cette idée, et s’en réjouissait.

En voyant d’ailleurs cette main sur la sacoche qui semble cacher encore d’autres trésors, l’Esclave déglutit, se sentant légèrement mal à l’aise : la curiosité lui empoigne les tripes, l’envie aussi… Non, c’est mal. Elle serra les dents. D’autant qu’il s’agissait visiblement d’une volonté de se montrer hautement généreuse pour son Eglise. Cette femme était un Don du Seigneur ! Avec un sourire doux, emplit d’admiration, elle dépassa la Déesse pour la guider à l’intérieur de l’édifice qu’elle trouvait si impressionnant, et pourtant si familier.

Elle avait vécu ici ses pires comme ses meilleurs instants… Il était étrange, à chaque fois, d’y entrer par la grande porte principale, là où elle avait jadis l’habitude d’emprunter les accès réservés aux Sœurs. Cependant, elle frissonna en tournant un œil vers son accompagnatrice.

« De mes… rêves ? » C’était en effet bien étrange, comme promesse. Pourquoi vouloir la remercier autant, alors qu’elle ne faisait que son devoir : étendre la Foi de l’Ordre était un précepte important de son dogme, après tout… Sauver le plus d’âme en peine. Ignorant totalement ce qui se tramait dans l’esprit divin qui la suivait, Alecto cilla, troublée. L’idée même de posséder des richesses lui faisait envie, énormément, mais…

« J’ai tout ce dont je peux rêver, ma Dame, vous savez. Ma Maîtresse y pourvoit. » La petite baissa les yeux en poussant la lourde porte qui grinçait. Instinctivement, sa voix se faisait un murmure, alors qu’elle parlait déjà naturellement très bas. « Voulez-vous voir mon alcôve préférée ? »

C’était un endroit particulier, mais en marchant à pas silencieux sur le marbre étincelant, au-dessous des grandeurs de dentelles de pierre, des arches et des représentations d’idoles, l’Esclave avait en tête uniquement les mots d’Hvida… Penser à ce qu’elle pourrait demander en retour. Parlait-elle d’un service ? D’une récompense pécuniaire ? Quel serait son plus grand, son plus beau souhait ? Jamais elle n’y songeait, trop consciente que c’était à la limite du pêché mais… Désormais, la Déesse avait soufflé un petit vent étrange en elle.

La Servante ouvrit une grille qui menait à un petit renfoncement de pierre ouvragé, peu de prie-Dieu, à peine dix, face à une modeste sculpture de bois abîmé. Une Sainte y était représentée, voile rigide masquant son visage dont les contours semblaient dépeindre la désolation d’une pleureuse. Le silence était omniprésent dans l’immense cathédrale. Alecto, perturbée, désigna les sièges d’un bras tremblante.

« J’aime prier ici, pour Lui parler. Voulez-vous… » Elle se racla la gorge discrètement, gênée. « Que je vous laisse ? »

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Les contrées du Chaos / Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]
« le: vendredi 12 mars 2021, 22:14:33 »
A chaque mot d’amour de son Mari, il paraissait à l’ancienne Esclave que son cœur était trop petit pour pouvoir supporter une telle déferlante d’affection. Une impression de submersion qu’il lui était impossible de contrôler, puisque l’envisager était déjà un concept étrange. Evidemment, jamais elle ne doutait de ses sentiments envers elle, puisqu’Alecto était persuadée que tout être était incapable d’être faux, et elle vouait à son Epoux une telle adoration, qu’elle le plaçait naturellement au rang de parangon de vertu, dont l’honnêteté. Et, en toute franchise, comment décemment ne pas lire la tendresse profonde qu’elle lisait dans son regard, l’attachement si palpable, qui répondait étrangement à ce qu’elle ressentait : un lien plus fort que l’échange d’anneaux, pour cette enfant pieuse, puisqu’ils avaient été unis devant le Très-Haut.

Dès lors, lorsque Serenos avait glissé ses mains puissantes et larges pour encadrer son visage, si petit, si pâle comparé à sa peau, à l’amour véritable se mêlaient clairement le désir tangible, physique, qu’il ressentait pour elle. Si beaucoup de ses Maîtres s’étaient trouvés excités par sa plastique, bien que fade, maladroite, discrète, Alecto prenait seulement dans les bras du Roi la mesure de ce pouvoir étrange qu’elle avait peut-être toujours possédé. Celui de plaire, de faire naître en lui une envie primale, et plus troublant encore, elle la ressentait tout autant. Cet instinct qui lacérait les entrailles actuellement, à elle aussi, chauffait ses reins et remontait le long de sa colonne vertébrale, par le simple fait d’échanger un regard devenu brûlant avec son Epoux, et sentir ses doigts au cuir rêche sur sa peau délicate tant de fois meurtrie.

Qu’il était facile pour le Monarque de la soulever, poids plume dans ses bras si forts, bras qui savaient être un danger pour quiconque, et qui, une fois près d’elle, devenaient des forteresses imprenables et rassurantes. La jeune femme estimait qu’il était l’homme le plus courageux et le plus puissant qu’elle ait jamais rencontré, et les regards qu’elle lui lançaient, brûlant de désir désormais en perdant petit à petit l’implacable contrôle de sa Raison, étaient également emplis d’une admiration sans borne. Empathique, alors qu’elle frémissait sous les ongles de son amant, Alecto ressentait une sorte de frein dans les mouvements de Serenos, qu’elle n’arrivait pas à comprendre, du moins, à conceptualiser. Les hommes qu’elle avait connus n’avait aucune retenue, pas vis-à-vis de son corps. Mais le Suzerain, lui, paraissait lutter entre ses instincts bestiaux et le profond respect qu’il voulait offrir à sa femme. Incapable de se concentrer suffisamment pour analyser la situation, lorsqu’elle lâcha un gémissement au contact du bout de ses doigts sur les recoins les plus sensibles de son corps, l’ancienne Esclave se mordit la lèvre dans un son guttural.

Ainsi contrainte par la pression produite par le Roi sur elle, qui vint peser au point qu’elle n’ignore plus une seule seconde le désir puissant qu’elle faisait naître en lui, Alecto ne put retenir un mouvement de bassin, instinctif et sauvage, mais loin d’être une ruade farouche… Dans un coin de sa tête, quelque chose désapprouvait cette pulsion, mais était tant acculée face à la déferlante de passion qui chamboulaient ses pensées, qu’elle devrait prochainement s’avouer totalement vaincue. L’Epouse Royale voulait plaire à son Mari, voulait son plaisir et à mesure que leur relation s’épanouissait, se projetait même de plus en plus vers l’acceptation de son propre plaisir, à elle. A croire que Serenos était, en effet, un talentueux magicien…

Sans pouvoir agir contre ce mouvement primaire, devenue fiévreuse, ses reins se mirent à onduler pour accompagner les caresses de son Epoux, tant il savait parfaitement la manipuler et effleurer, presser, contourner et insister là où le plaisir s’en trouvait décuplé. Aux oreilles du Souverain, les très discrets gémissements de sa compagne montaient crescendo, un témoignage supplémentaire du bien qu’il prodiguait, loin des épanchements des femmes assurées, mais ô combien sincère. Et elle se laissait consumer par le volcan qui avait toujours été en elle, bien enfoui, et qu’elle avait trop longtemps réfréné, celui qui s’éveillait davantage, et qui appelait de ses vœux des traitements plus conséquents.

Comme s’il lisait ses signaux facilement, attentifs à ses réactions et les sons devenus plus rauques par le manque de salive, le Roi mit fin à ses caresses, la pénétrant avec une infinie douceur… Une délicatesse nécessaire, dont elle lui était reconnaissante, et qu’Alecto eut soudainement envie de communiquer, mais trop submergée par les sensations de ce membre qui s’insérait en elle, lentement, centimètre par centimètre, ne sut l’exprimer clairement. Elle tenta de balbutier quelques mots, mais les sons se transformèrent en couinements et en râles, et devinrent de langoureux « Oh, Serenos… ohh… » alors qu’il s’enfonçait complètement en elle. Un soupir plus long accueillit cette délivrance pour tous deux, cette communion puissante, et elle serra les doigts de son Mari dans les siens avec la ferveur d’une dévote.

Ce simple geste, anodin, commun, multipliait le feu qui brûlait ses joues et faisait battre le sang à ses tempes, elle s’y cramponna en ondulant son bassin au rythme des coups de reins, de plus en plus soutenus, quittant l’allure sensuelle des débuts, en sentant les frémissements dans les muscles de son Mari. Alecto tourna la tête suffisamment pour tenter de lancer une œillade à l’homme qu’elle aimait, pour lequel elle se damnait, et lui sourire avec une complicité touchante. Pourtant, l’ancienne Esclave percevait la retenue de son Epoux, la crispation de certain élan, avortés avant d’atteindre ses fesses rebondies. Les sons feutrés de leurs ébats qu’il s’efforçait de maintenir, et la force qu’il devait conserver pour la protéger… Ainsi dans la fièvre de cet échange charnel de moins en moins sage, l’Epouse Royale décelait ses tensions muselées, et laissa alors libre court à son instinct.

Se cambrant davantage, accentuant la résistance de ses réponses aux pénétrations du Monarque, sa gorge sèche de trop gémir lâcha de manière audible, dans un soupir :

« Encore, Mon Roi. Encore. » Son petit visage hocha pour lui assurer de son consentement, alors qu’elle s’entendait parler sans vraiment y croire, à un niveau de transe trop grand pour encore réussir à se contrôler. « Plus fort. » 




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Blabla / Re : Re : Horloge parlante
« le: vendredi 05 février 2021, 10:54:08 »
Tu veux que je sorte le fouet ?  :kappa:

Hm.
OUI.
 :-* :D ;)

10h53 - Journée de repooooooooooooooos

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Place publique / Re : Quel type d'esclave met-on en cage ? [PV Klaus]
« le: vendredi 05 février 2021, 10:52:03 »
Une chose avait toujours comblé Alecto, et ce depuis toujours : faire le bien autour d’elle. Avoir le sentiment profond d’avoir donné le sourire, d’avoir satisfait un besoin, d’avoir apporté son aide à quelqu’un, d’avoir par sa présence, un mot, un geste ou une action répétée, apporter même un infime bonheur à autrui.

Et lorsqu’elle vit la réaction de Klaus à son offrande, le cœur de la petite Esclave bondit dans sa poitrine. Ses claquements de mâchoire répétés n’étaient plus du tout effrayants, désormais que la jeune fille savait les analyser… Elle se sentit heureuse, malgré le lieu où ils se trouvaient, et malgré la terrible situation où il pataugeait. Lorsque l’immense Reptile se mit à genoux, puis s’inclina pour se plier et se mettre à ses pieds, pourtant, la Domestique se sentit instantanément gênée.

Était-ce une coutume dans sa patrie pour la remercier ? Elle comprit facilement qu’il lui disait merci, et l’enthousiasme grave, empli d’honneur, était touchant, l’émouvant profondément. Dans cet élan, impossible de ne pas apprécier la brève étreinte qu’elle lui offrit, à nouveau, comme si la barrière de la langue la forçait à trouver d’autres moyens de s’exprimer. En réalité, la jeune fille ne communiquait pas beaucoup, en temps normal, et encore moins ses sentiments ou pensées profondes. Tout ceci était nouveau, et elle découvrait comme c’était agréable.

« Heco… calet »

C’était soleil ! Soleil ! Il avait compris. Visiblement, Klaus adorait cela aussi et en y songeant, l’Esclave estima qu’en effet, les crocodiles vivaient plutôt dans les endroits chauds. Mais avec de l’eau. Elle eu une petite moue désolée en estimant qu’il aurait à se faire à un climat bien moins adapté à ses préférences mais… aurait-il le choix ? Chassant de vilaines pensées, elle préféra rester joviale, l’expression étrange de la face reptilienne lui donnant énormément de satisfaction, comme une bulle autour d’eux, malgré tout.

Elle allait tenter de lui faire comprendre d’autres mots, pour qu’il puisse les lui dicter dans sa langue, lorsque les miliciens sursautèrent, se remettant droit comme des piquets, au garde-à-vous. La Cheffe du Guet venait d’entrer par une autre porte, au fond, et Alecto pencha la tête pour les observer. Son cœur se mit à battre à tout rompre. Petrona n’était pas seule. La silhouette derrière elle était grande, charismatique, ses cheveux turquoise ondulant sous un chapeau typique.

Thiana Gian était magnifique.
Alecto fut pétrifiée, et son premier sentiment fut l’admiration, l’amour démesuré qu’elle lui portait, la dévotion absurde la rendit heureuse, soulagée. Sa Maîtresse était là, elle venait les sauver, elle avait pensé à elle, elle ne l’avait pas oubliée ! Comme n’importe quel chien fidèle, l’Esclave ne songeait qu’au bonheur d’avoir son maître à ses côtés, enfin, après tant d’absence.

Mais soudainement, elle se souvint parfaitement de l’endroit où la Sorcière venait les chercher. Et pourquoi. Son corps se tendit à l’extrême, elle ferma les yeux. Ils avaient sans doute énormément déçu la Magicienne, elle devait être meurtrie par leur comportement inapproprié, indigne, qui jetait le déshonneur sur son nom et son Auberge… Alecto en aurait pleuré de honte. Mais Thiana Gian marchait, du haut de ses bottes aux talons hauts qui claquait, le regard vibrant d’une intense malice.

Elle s’arrêta devant les barreaux, et immédiatement, Alecto se jeta au sol, soumise, le front dans la poussière ou les immondices sans sourciller, les paumes bien à plat et le dos rond.

« Pardon Ma Dame, pardon ! »

La Sorcière esquissa un sourire qui put paraître tendre, s’accroupit en penchant la tête doucement vers sa petite Domestique, puis releva le menton pour poser ses yeux turquoise sur le Saurien.

- Tu as trouvé le remplaçant idéal pour Angus. Son sourire s’étira étrangement, presque carnassier. Mais je ne saurais me soustraire à la Loi, n’est-ce pas, Alecto ?

« N… Non, Ma Dame. » Elle pleurait. La voix de sa Maîtresse la rassurait autant qu’elle la terrifiait. Elle y sentait la déception causée, et en tirait un trouble dévastateur. Terriblement coupable, Alecto renifla.

- J’ai payé ta libération. Son regard passa de nouveau sur Klaus. Ton jugement, à toi, viendra rapidement, j’ai fait accélérer la procédure.

Elle lui parlait, étrangement, comme elle l’aurait fait à n’importe quel humain. Alors que beaucoup le voyait soit comme un animal, soit comme un monstre, Thiana Gian semblait plutôt le considérer juste comme son nouvel esclave. A ce titre, elle lui parlait comme tel.

« Merci Ma Dame, merci ! »

La Cheffe du Guet s’avança alors, les yeux noirs assez neutres, d’un pas irrégulier, pour ouvrir magiquement la serrure, et Alecto sembla seulement comprendre ce qu’il se passait. Elle serait séparée de Klaus, il allait devoir rester ici, et elle, elle sortirait. En panique, bravant son devoir de rester calme et au sol face à sa Maîtresse, la jeune fille se redressa et sauta à nouveau sur le genou du Saurien. Elle parlait vite.

« Klaus. Klaus. Je vais m’en aller, mais toi, il faut rester ici. Reste ici. Reste ici. Je vais revenir te chercher. »

La peur lui lacéra le ventre, elle craignit qu’il ne réagisse avec violence et visiblement, la Magicienne aux yeux noirs aussi, les gardes postés autour de la cellule l’attestaient. La Domestique tenta de se calmer et souffla, reprenant avec douceur.

« Klaus. Reste ici. Sois gentil. Gentil. Je vais venir te voir tous les jours. » Sa voix se fit plus basse. « Thiana Gian ne laissera pas un de ses Esclaves, nouvellement acheté et à bon prix, se faire exécuter. Elle va te sauver. Tu vas t’en sortir. Crois-moi. »

Alors que Gian l’appelait, dans son dos, Alecto posa ses lèvres sur les écailles plus dures de son genou, et dut se résoudre à rompre le contact, pour ne pas faire attendre sa Maîtresse. Elle lui sourit, avant de faire demi-tour, et de sortir avec les deux Sorcières. Lentement, Petrona referma la porte, et sembla redoubler d’efforts surnaturels pour garantir la solidité comme la dangerosité des barreaux, en le regardant droit dans les yeux.

Thiana prit la main d’Alecto, entrelaçant ses doigts aux siens, comme si elle voulait être douce, et en s’éloignant, la petite Esclave tourna une dernière fois les yeux vers le Reptile, lui adressant un dernier sourire, avant de disparaître par la porte du fond.

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Blabla / Re : Horloge parlante
« le: samedi 30 janvier 2021, 11:36:15 »
11h36 - L'heure de faire du gâteau au chocolat !
<3

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