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« le: vendredi 14 mai 2010, 15:15:32 »
Hana n'aimait pas l'Europe. Elle s'était faite à la vie japonaise, toujours à cent à l'heure, aux bains de foule à tout moment de la journée. Elle aimait cela, même. Mais Dante en avait décidé autrement pour cette semaine : il fallait fêter le 85ème anniversaire de la Tante Antonietta, une vieille harpie qui avait, hélas, encore toute sa tête. Hana la détestait, parce qu'elle pinçait les joues, disait comment se tenir, comment parler, et mettait des coups de cannes sur la table pour un rien.
Au bout de trois jours, Hana en avait tellement marre qu'elle avait pris l'avion et était rentrée, à l'insu même de son oncle. Elle n'avait pas ouvert les volets de la demeure, allait manger en ville... Bref, Hana Bertinelli menait la belle vie, selon ses critères, sans personne pour lui dire quoi faire, comment le faire, quand le faire. Ca ne durerait pas, bien sûr. Mais elle en profitait.
Ce soir là, elle avait débouché une bouteille d'un grand cru français, et le buvait tranquillement, allongée sur une chaise longue de sa "Huntress Cave". Rien à signaler : ses dealers dealaient sans soucis, le calme régnait en ville - ou peut-être ne voulait-elle pas aller sauver cette mamie qui se faisait voler son sac et... Ouch. Nuque brisée. Tant pis. Elle avait imaginé cette vieille folle d'Antonietta, et Huntress soupira, finit son verre : Ah ! Si seulement ça avait pu être sa vieille tante !! Le téléphone sonna, et la jeune fille, revêtue de son costume mauve, ne répondit pas. Le répondeur s'enclencha, faisant entendre un brouhaha insupportable, et par dessus ce vacarme, un Dante visiblement "tendu"... Le début d'ivresse de la métisse la fit doucement rire.
Se rendre compte qu'une caméra ne fonctionnait plus la refroidit considérablement. Huntress se redressa sur sa chaise, et ses yeux perçurent sur une autre caméra une ombre, fugitive - ou l'avait-elle seulement rêvée ? Huntress se leva, arma son arbalète, vérifia ses munitions et que son Magnum était bien accroché. Ses TOC l'assaillirent, et avant de partir, elle dut ranger sa chaise, parfaitement plier la couverture qu'elle avait utilisée, et mettre son verre dans l'évier, parfaitement vidé, et droit. Il fallait être sérieusement dérangée pour penser à faire tout ça alors que quelqu'un vous cambriolait sans doute, n'est-ce pas ?
Huntress sortit de sa pièce secrète - qui donnait sur la bibliothèque, c'est d'une banalité affligeante, n'est-ce pas ? - et monta au premier étage, là où elle pensait avoir vu l'ombre... Les portes des chambres n'étaient pas bien refermées : il suffisait juste de trouver la bonne pièce... Et comme le voleur sifflote, ce n'est pas difficile. Huntress ouvre brusquement la porte d'un coup de pied et pointe son arbalète d'abord au hasard, puis sur Gambit.
- Holà, Gentleman ! (Elle plisse les yeux : c'est bien un homme, hein ? Oui, c'est bon.) La fête n'a lieu que dans deux jours, vous êtes en avance... Et je ne pense pas que vous soyez sur la liste des invités.