(HJ : Mea Culpa, je ne voulais pas faire aussi long, et crois moi ou pas, j'ai fait de la coupe xp ! )
Dante s'était rassis et avait croisé les bras, observant le petit manège de sa nièce. Et il n'aime pas ce qu'il entend. Depuis sept ans qu'il l'a prise sous son aile, a lui apprendre tout ce qu'elle sait aujourd'hui, il y a un défaut qu'il n'a jamais réussi à corriger chez elle : elle parle trop. Tout juste si l'italien attend qu'elle révèle à l'avocat où et comment ils s'approvisionnent. Ah, l'honneteté ! Le trait de caractère que Dante aimait tant chez Yuka, et dont sa fille a hélas hérité ! L'italien attend que Dolan ait fini de parler pour se lever, et pose une main énorme sur l'épaule qui semble soudain si minuscule de la jeune fille.
- Rachele, je te laisse régler ça. J'ai autre chose à faire.Elle a une grimace et murmure en italien :
- Pas des bagages, j'espère...Dante ne répond rien et salue l'avocat avant de sortir. Un instant gênée, ne sachant que faire, Hana finit pourtant par s'asseoir là où son oncle était quelques secondes avant. Elle parait si petite et vulnérable dans ce siège prévu pour un géant.
Ce n'était pas la première fois que les Bertinelli devaient faire face aux flics qui tentaient de démenteler leur réseau ; ils avaient souvent des dealers, ils savaient que les Bertinelli étaient impliqués jusqu'au cou dans le traffic japonais, mais jamais ils n'arrivaient à faire de liens... Et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Pourtant, cette fois là, Hana avait paniqué, peut-être trop vite, et avait transmis ses doutes à son oncle. Dante savait que les Ochinose feraient tout pour le faire tomber. En tout cas, la jeune fille se calma grâce aux paroles de l'avocat, et lui offrit un sourire innocent - autant que pouvait l'être un sourire venant de la future impératrice de la drogue au Japon et en Italie.
- Vous avez raison, Maître Dolan. Je crois que nous avons réagi trop précipitemment. Veuillez excuser Dante pour son départ, les affaires, vous savez (elle roule des yeux.)
Je ne sais comment vous remercier d'avoir chamboulé votre emploi du temps qui doit déjà être surchargé, et d'être venu ici aussi vite. Si je peux faire quoique ce soit pour vous, Maître...Hana finit par se lever pour laisser l'avocat repartir vaquer à ses occupations, lui serre la main. La journée se passe, et la jeune fille suit son train-train quotidien : cours, attaques surprises, entraînement, sieste, repas... Jusqu'au soir.
* * *
Elle revêt son costume d'Huntress, bien décidée, cette fois, à mettre la main sur le petit batard qui s'est mit en tête de faire tomber les Bertinelli. Rien de bien grave, elle va juste suivre le conseil de l'avocat, et simplement tuer cette pourriture. Parfaitement armée, et après avoir vérifié qu'elle avait tout ce qui lui fallait, Huntress part à la chasse.
Et sa proie se retrouve là où elle n'aurait jamais pensé le pister. D'abord au parc, à acheter de la dope d'un autre dealer des Bertinelli. Ce détail la fait d'abord tiquer : pourquoi en acheter ? Il devrait savoir, même si c'est le dernier des crétins, que s'il en veut plus, il n'a qu'à demander... Mais Hana n'agit pas encore, parce qu'elle veut savoir ce qu'il va faire de toute cette came. Elle évite de faire des conclusions trop hâtives, comme ce matin. Alors elle continue à le pister, jusque dans les bois et là...
Il disparait. Purement et simplement. En y regardant de plus près, Hana reconnait un portail qui mène a Terra. Qu'à cela ne tienne ! Huntress part à sa suite, et assiste à quelque chose qu'elle n'aurait jamais pensé voir. Ce Kuwabara est intelligent, bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Il vent sa marchandise sur Terra contre des pièces souvent d'or, et va sans doute ensuite échanger son or en yens, et triple ainsi son bénéfice. Très malin.
Mais Hana n'aime pas qu'on vole ainsi sa famille. Elle attendra qu'il finisse sa tourner pour lui tirer une balle entre les deux yeux, récupérer tout son or et en faire son argent de poche. Elle le suit longtemps, sourde aux autres crimes qui peuvent se passer tout près - la justice est quelque chose d'assez inexistant sur Terra, et Huntress ne veut pas prendre le risque de perdre sa petite proie. Il va pourtant se passer quelque chose d'assez exceptionnel pour qu'elle décide de laisser la vie sauve à Kuwabara, jusqu'au lendemain au moins.
Si l'esclavage est monnaie courante sur ce monde, les ventes nocturnes sont plutôt rares. Et donc suspectes aux yeux de la jeune fille masquée. Elle ne veut pas s'en mêler, mais un visage connu la fait s'arrêter. William Dolan, en personne, et qui achète des terranides. Que fait-il donc là... Comment a-t-il eu connaissance de ce plan-ci ? Il est escorté par des gorilles qu'Hana pourrait abattre de loin, mais quel intérêt ? Elle regarde son dealer filer dans les rues sombres et malfamées de Nexus.
"Toi, demain, je te règle ton compte."Et elle décide de suivre Dolan et ses acolytes, chargés de leurs achats, jusqu'à un nouveau portail - décidément, il y en a bien plus que ce qu'elle aurait pu imaginer... Elle laisse trois minutes s'écouler avant de les suivre, et se faufiler dans les ombres. Elle voit les Terranides être enfermées, puis Dolan et ses gardes du corps prendre un ascenseur. Premier arrêt au rez-de-chaussé, puis un second, bien plus haut. Étrange... Huntress ne sait même pas où il est, mais au vu du nombre impressionnant d'étages, et les sécurités qu'elle va devoir passer, elle doit être dans un très grand building. Elle finit pourtant, au bout de quinze bonne minutes, à sortir les terranides de leurs cages, pour les ramener sur leur plan d'origine - ce qu'il adviendra ensuite d'elle, Huntress s'en fiche pas mal : chaque chose et chaque personne doit être à sa place. A présent, il y a une autre énigme à résoudre : comment un humain aussi respectable que l'avocat William Dolan connait-il si bien Nexus ? Une fois qu'elle réussit à sortir des sous-sols, nouvelle question : est-ce une simple coïncidence que le Cabinet de l'avocat se soit retrouvé construit juste au-dessus d'un portail ? Hana lève les yeux au ciel : l'honnête Maître Dolan, avocat de la toute aussi gentille famille Bertinelli, qui tremperait dans le trafic d'esclaves ? Ça ne ressemble tellement pas au personnage... Huntress déroule son grappin et commence son ascension le long de la paroi plongée dans les ténèbres du building, jusqu'aux fenêtre éclairées... Il ne reste plus qu'à espérer que Dolan se trouve à l'une d'elle...
Et c'est finalement entre le 40e et le 50e étage qu'elle finit par le trouver - vague estimation, est-ce que vous vous casseriez la tête à compter les étages que vous montez à la force de vos bras ?! William est à son bureau, éclairé par une faible lueur. Bien sûr, il est placé pour avoir une vue d'ensemble sur toutes les entrées potentielles, fenêtres comprises. Hana va encore devoir faire dans la dentelle...
D'un coup de crosse puissant, elle fait voler la vitre en éclats, pointe son arbalète et tire dans l'épaule de l'avocat une fléchette qui le laissera inconscient quelques minutes. Juste le temps pour Huntress de se poser dans la pièce, détendre enfin ses bras et attacher Maître Dolan sur sa chaise, mains dans le dos. Lorsqu'il se réveille, elle est dos à lui, venant juste de fermer la porte à clef. Quand elle se retourne, Huntress sourit et se dirige vers lui, roulant légèrement des hanches, son arbalète voguant en rythme avec ses pas au bout de son bras. Elle pose son arme sur le bureau et vient s'asseoir à califourchon sur les genoux de l'avocat, ses bras posés sur ses épaules et les mains croisées sur le dossier de la chaise.
- Bonsoir, William. Je n'avais jamais vu "trafiquant d'esclaves de Terra" sur votre carte de visite...