Hana sourit en réceptionnant le téléphone entre ses mains.
- Il est vrai que personne n'est au courant de mon jeu nocturne... Et non, je n'ai pas d'Alfred en qui j'ai suffisamment confiance pour lui permettre de toucher à mon matériel ; comme on dit, on n'est jamais mieux servi que par soi-même, n'est-ce pas ? Mais si je n'ai prévenu personne, Dante remarquera que je ne suis pas rentrée de la nuit. Et vous n'avez pas envie que les Bertinelli ou les Ochinose se mettent à ma recherche, mh ?
Elle haussa les sourcils sans se départir de son sourire, ni quitter le regard vert de William, et elle composa le numéro d'un de ses cousins, le seul qui décrocherait en voyant un numéro inconnu...
- Hey, bambola ! Content que tu me rappelles, j'avais perdu ton...
- Sergio, arrête ton numéro, c'est Rachele.
Il y eut un silence suivit d'un "ah" déçu qui agrandit le sourire de la jeune fille.
- Dis à Dante que je rentrerai plus tard, et que tout va bien.
Elle ne quittait pas William des yeux, et parlait japonais pour qu'il ne croit pas qu'elle dirait où elle est. Pourtant, de l'autre côté, le dénommé Sergio continua à parler, en italien, lui, sur le fait qu'elle n'avait qu'à appeler elle-même sur la ligne de Dante, qu'il n'était pas son domestique, et à force, Hana s'emporta à son tour en italien, baragouinant en faisant de grands gestes avant de raccrocher alors qu'on entendait encore le jeune homme râler à l'autre bout du fil. Elle lança à nouveau le téléphone à William.
- Vous savez, William, vous n'êtes pas le premier à me menacer de mort. Et vous voulez savoir ? Si je n'en ai pas peur, je ne vais pas non plus me laisser faire. Et tout comme je n'aimerai pas devoir changer d'avocat (battement de cils discret) je ne voudrai pas que vous ayez à engager de nouveaux gorilles.
Hana entendit dans sa tête Dante lui reprocher de trop parler, ce qui la fit rire tout doucement.
- Dante me dit souvent que j'ai hérité du pire défaut de ma mère : l'honnêteté. Et j'aimerai que vous en fassiez autant à votre tour. Puisque vous voulez vous débarrasser de moi, j'espère que vous n'utiliserez pas la magie.
Sans que quoi que ce soit dans son attitude l'ait trahie, Huntress fit une roulade avant, et donne un coup avec ses deux pieds dans la mâchoire du premier garde du corps, dont la puissance était accrue par les semelles compensées de ses bottes. Au lieu de se relever comme n'importe qui aurait pu le prévoir, elle se rétracta, au sol, au contraire, et bondit pour mettre un coup de coude dans la gorge du second garde du corps qui avait sorti son arme. Une torsion du poignet, elle le fit passer par-dessus son épaule, pour l'envoyer là où elle était quelques secondes auparavant. Elle recula d'un pas et fit face à William avec un petit sourire triomphant.
- Alors, Maître Dolan ? Allez-vous me conseiller l'un de vos confrères pour prendre votre suite ou bien... Trouver l'argument miracle qui m'obligera à vous tolérer en ce monde qui n'est pas le votre ?