Nathan ne reprit réellement ses esprits que dans la limousine de la femme… Et même là, il était encore enivré par cette femme, par son odeur, par son corps, par sa présence. On ne pouvait pas parler d’amour, car ce n’était pas vraiment ce sentiment-là qui prédominait. C’était plus… Et bien, comme une sorte d’adulation, de vénération profonde. La Bête, si autoritaire, était ici totalement écrasée par cette femme, encore plus depuis qu’elle savait que, dans le ventre de la femme, un symbiote était en train de pousser. Ils avaient fait l’amour toute la journée, le soir, puis la nuit, dans chaque partie de l’appartement de la femme, au sommet de sa tour. Le policier se rappelait de chaque moment, des longs baisers, des orgasmes à répétition, des flaques de foutre et de mouille s’étalant contre le sol et les murs. Il l’avait prise contre les solides baies vitrées de son bureau, sur le sol, dans toutes les positions possibles… La Bête s’était surpassée, et, dans la limousine, Nathan comatait à moitié. L’homme accusait le contrecoup de cette activité physique intense et infernale dont il avait fait preuve dans cet appartement, avec cette femme. Une Matriarche… Pour le sommeil qui végétait en lui, c’était comme rencontrer une divinité. Il l’avait pris avec toute la force dont il était capable, uniquement dans le but de l’honorer, et son objectif suprême avait été atteint quand il l’avait fécondé. Maintenant, un bébé symbiotique allait jaillir de son ventre… Nathan aurait dû en être horrifié, mais sa conscience humaine était comme anesthésiée quand il était face à cette femme. Il ne s’était pas attendu à ça… Dès le début de leur confrontation, il avait été perdant. Comme une paire de deux face à un flush royal, il n’avait rien pu faire d’autre que laisser ses pulsions profondes s’exprimer, et ce de la plus intense des manières. Ils avaient couché comme des bêtes, et Nathan peinait à revenir à lui.
La limousine roulait tranquillement, tandis que le soleil, paresseusement, était en train de se lever. La femme lui remit une enveloppe comprenant de l’argent, mais, à ce stade, Nathan n’en avait que cure. Son corps était épuisé, mais la Bête avait encore envie de cette femme. Une envie lancinante et prenante, qui remuait dans ses entrailles, et qui l’incitait à se rapprocher d’elle. Ce qu’il fit d’ailleurs. Elle lui annonça que Sultry le recontacterait pour les revoir, et sa main alla ensuite caresser le ventre de la femme, tandis qu’il s’installait à côté d’elle, l’embrassant dans le creux du cou, reniflant son odeur, humant cette dernière.
« Hum… Dépose-moi où tu veux, ça n’a aucune espèce d’importance… La seule chose qui compte, mon amour, c’est notre bébé… »
Pour vivre et pour s’épanouir, un symbiote avait besoin d’un hôte. Et Nathan savait que cette femme, avec sa richesse et son influence, aurait des candidates possibles. Et lui ne voulait pas rater ça, car il estimait que ce symbiote était aussi le sien. Dans les tréfonds de son esprit, Nathan se révoltait contre cette situation. Cette femme symbiotique ne pouvait être que mauvaise, il en avait conscience… Mais il était incapable de lutter.
« Je veux le voir pousser, ma belle… » affirma-t-il.
Une longue langue reptilienne sortit de sa bouche. Nathan avait repris forme humaine, mais c’était encore la Bête qui le contrôlait. Il l’embrassa sur les lèvres, se montrant assez… Collant. Nathan était comme un pervers sexuel en manque, chose encore plus surprenante qu’ils avaient couché et baisé comme des hyènes pendant des heures. Il en avait encore des frissons dans tout le corps, mais Nathan savait que la Bête était insatiable, et que, plus on la satisfaisait, plus elle en demandait encore.
« Tu es magnifique… »