Je me mis alors à rire, comme si elle venait de me raconter une blague… Elle croyait vraiment me faire peur en disant qu’elle allait me dénoncer à la police? Elle pouvait bien rêver celle là! La ville, disons de manière officieuse, m’appartenait déjà, je contrôlais tout ce qui pouvais sortir ou non dans les journaux, que ce soit par menace ou pot-de-vin. Par ailleurs la police, son moyen de protection, n’était pas beaucoup plus sûre.
J’ignore de quels antécédents tu veux parler; j’ai été faussement accusé une fois de vol de documents, meurtre et corruption. Ils se sont vite rendus compte de l’affaire et mon relâché sur le champ, détruisant même mon dossier… Donne-moi tout de suite les photos que tu as prises, ainsi que l’article, original et copies… De toute façon, peu importe le journal dans lequel tu l’envoie, il ne paraîtra pas.
Une nouvelle bouffée de cigarette alors que je croisai les jambes, posant sur mes cuisses un briefcase noir que je transportais, juste au cas où.
Tu sais, tu ferais mieux de faire ce qu’on te demande, comme une gentille lycéenne bien obéissante. L’histoire te dépasse complètement, tu ne sais pas qui sont les hommes qui étaient avec moi ce soir là; ce sont le genre d’homme important dans la société, qui paieraient très cher pour ne pas voir leur nom apparaître dans ce genre de posture.
J’ouvris alors le briefcase, contenant environ quinze mille euros, avant de prendre une liasse et de passer mon doigt sur l’un des bouts, créant un petit bruit de papier de coton se frappant l’un contre l’autre. Refermant le conteneur de cuir noir, je le posai entre moi et la jeune journaliste.
Écoute, j’ai été bien gentil jusqu’à présent, mais ma patience a des limites. Tu prends l’argent, tu me donnes toutes les copies de l’article, sans parler de la carte mémoire des photos, et tu te barres, tu essaie de te trouver un nouvel article à pondre. Ce qu’il y a là dedans vaut plus que ce que tu pourrais en tirer de l’article. Et en plus, tu ne mets pas ta vie en danger! Je te laisse une minute pour y réfléchir
Insouciant, je pris mon portable dans ma poche, puis j’envoyai quelques textos, histoire de planifier le reste de ma journée.