tentation rouge[PV]

« J'ai vu une ange entièrement nu une fois, mais son corps était noyé dans son propre sang, elle était démembrée et transpercer de toute pars. Ca ne m'a pas plus du tout, je tenais à elle. »

Une ange ? Mélinda, tout en restant impassible, se demandait de quoi Angegreen était en train de lui parler. Est-ce qu’il avait tué une ange ? Était-ce censé impressionner Mélinda ? Il aurait beau dire tout ce qu’il voulait, elle n’était nullement effrayée par lui. Rares, à vrai dire, étaient les personnes qui soient susceptibles d’impressionner la vampire, et Angegreen, aussi mignon soit-il, n’en faisait pas partie. Elle attendait juste qu’il vienne aux faits, et qu’il réponde précisément à sa question. Au lieu de ça, le démon se livra à un exercice consistant à flatter son propre orgueil. Impassible et silencieuse, Mélinda le regarda se déplacer, se retenant de soupirer.  Voilà bien pourquoi elle n’aimait pas les démons. Ils n’avaient pas la classe des vampires. Pour elle, les démons étaient arrogants, et les vampires orgueilleux. Il y avait entre ces deux mots de subtiles nuances qui faisaient qu’un vampire ne s’amuserait jamais à faire l’étalage de sa puissance devant les autres pour les impressionner, n’en restant naturellement pas le besoin, alors qu’un démon ne pourrait s’empêcher de vouloir rappeler aux autres qu’il était le plus fort. Plus généralement, c’était ce qui expliquait pourquoi un démon était plus facile à manipuler qu’un vampire. Mélinda, bien sûr, s’offrait cette petite réflexion sans aucun parti pris...

Angegreen lui avait expliqué que ses lames étaient enduites d’un poison mortel, le prouvant en l’enfonçant dans l’écorce de l’arbre. Mélinda ne dit rien. Il n’était pas impossible que ce poison puisse la tuer. Bien qu’elle ait un corps résistant, et des anticorps efficaces, elle n’était pas immortelle. Ce venin avait l’air efficace, et la vampire ne chercherait pas à en savoir plus sur l’efficacité de ce poison. Une légère moue sceptique éclaira ses lèvres. Elle était dans le même cas qu’Angegreen ; elle aurait pu le tuer très rapidement, dès qu’elle avait su qu’il le suivait. Elle avait tout simplement joué avec le feu.

« Toutes mes lames, sauf ce katana bien sûr. »

Angegreen la regarda alors. Mélinda était toujours assise, avec un léger sourire sur le visage. Elle enfonça son dos contre le dossier du banc, et lâcha tout simplement :

« J’en déduis que tu es donc indépendant. »

La vampire se racla la gorge, relevant la tête, avant de regarder à nouveau le démon, le détaillant des pieds à la tête. Elle finit par se relever, et réalisa que le démon ne lui avait pas dit son expérience sexuelle. Vantard comme il l’est, s’il avait couché avec des femmes, il l’aurait probablement déjà dit. Un démon vierge... C’était une grande première ! Surtout quand ledit démon était doué de paroles. Elle aurait pu le comprendre, de la part des démons mineurs, qui étaient tellement faibles qu’ils ne pouvaient pas se transformer, et apparaissaient sous une forme relativement hideuse.

« Ne vas pas me faire croire que tu étais amoureux d’une ange... lâcha-t-elle alors. Ce serait d’un ridicule... Tu me montres tes lames, ton katana, mais je n’ai que faire de ces épées. C’est une toute autre épée qui m’intéresse, mais je me demande si tu es capable de la faire sortir de ton fourreau, celle-là... »

« J'en déduis que tu es donc indépendant.»

Elle n'avait pas bougée, aucune réaction violente, il en était presque surpris. Ce n'était pas dans ses habitudes de faire face à autant de sang froid, ou d'ignorance. La majeure partie des démons réagissait au quart de tour, le plus souvent dans un combat à mort. La jeune vampire se releva, elle le détaillait du regard.

« Ne vas pas me faire croire que tu étais amoureux d'une ange... lâcha-t-elle alors. Ce serait d'un ridicule... Tu me montres tes lames, ton katana, mais je n'ai que faire de ces épées. C'est une toute autre épée qui m'intéresse, mais je me demande si tu es capable de la faire sortir de ton fourreau, celle-là... »

Angegreen recula un peu, piqué au vif par la remarque de Mélinda. En effet, il n'avait pas encore d'expérience sexuelle, rien d'étonnant après ce qu'il avait vécu, mais son orgueil en prenait un coup. Il baissa les yeux, voulu dire quelque chose, mais il n'y avait rien à dire.

 Angegreen se reprit, il n'allait pas se laisser déstabiliser aussi facilement, ce n'était pas dans ses habitudes.

"Alors, ce défi, petite vampire en quoi consiste-t-il ? A moins que tu préfères rester discuter toute la journée."

Il n'était pas de nature patient, mais Mélinda bien qu'elle fasse preuve de self contrôle, ne devais pas l'être bien plus. Angegreen laissa tomber ces lames et banda ces muscles, plus pour se préparer à un effort physique qu'impressionner la jeune vampire, qui avait dû en voir d'autre. Son esprit de compétition se réveillait, les véritables efforts dans cette ville consistait à comprendre ce que les gens voulaient dire, pas à survivre.

 *Du moment que je n'ai pas à le battre au bras de fer, ça devrait aller.*

Il se parlait à lui-même pour se rassurer, mais il n'en menait pas large.

« Alors, ce défi, petite vampire en quoi consiste-t-il ? A moins que tu préfères rester discuter toute la journée. »

Elle avait visiblement atteint une corde sensible, ce qui l’amusa légèrement. Angegreen ne souhaitait pas épiloguer. Même pour les humains, être vierge était une honte, une tare, alors, pour un démon... La vampire ne dit rien pendant quelques secondes, comme si elle réfléchissait, puis elle se décida à lâcher :

« Nous allons aller quelque part... » commença-t-elle, évasive, en se rapprochant lentement de lui.

Mélinda réfléchissait, et passa à côté du démon, marchant le long du sentier. Elle fit quelques pas, se dirigeant vers la sortie, et s’arrêta, croisa ses bras sur sa poitrine. Elle voulait mettre ce petit démon à l’épreuve, et tester sa force physique ne l’intéressait nullement. Elle voulait tester autre chose. Mélinda le regarda une nouvelle fois, observant ses muscles, ses pectoraux, son torse glabre, ce corps parfait... Oui, parfait, il serait parfait pour ce qu’elle avait en tête.

« Suis-moi, démon... »

Mélinda sortit du parc, et avança le long des rues. Sa chemise déchirée attirait quelques regards, mais elle n’y faisait pas particulièrement attention. Les gens s’amusaient à la mater, devant sans doute trouver que ces deux-là formaient un couple infernal. La vampire était concentrée, et donnait progressivement quelques explications.

« Comme tu as du le remarquer, je vais au lycée Mishima. Et j’ai entendu parler qu’une lycéenne, une petite bourge, organisait ce soir une soirée spéciale. Ses parents ne sont pas là, et elle en a profité pour embaucher un strip-teaseur afin que ce dernier fasse un show très privé à elle et ses copines. Je ne suis naturellement pas invitée. »

Elle le disait sans regrets ; Mélinda ne serait pas venue. Le lycée ressemblait un peu à une ébauche de relations diplomatiques entre États. Il avait ses groupes, ses clans, ses factions, certains se détestant cordialement, d’autres s’appréciant, ou se rejoignant... Les otakus, les sportifs, les rappeurs, les gothiques, les punks... Le lycée Mishima était le plus grand lycée de Seikusu, et comprenait donc une véritable faune, un vrai zoo. La fille dont Mélinda parlait appartenait au club des bourgeoises et des intellectuelles, de ces femmes qui faisaient généralement des dépressions dans la vingtaine, quand leur monde parfait se fissurait et se craquelait. Et, au lycée, ces petites pétasses détestaient naturellement Mélinda, qu’elles voyaient comme une rivale. Mélinda, soit dit en passant, ne les aimait pas beaucoup non plus, et se moquait volontiers d’elles. Elles avaient déjà envoyé leurs « petits amis », des brutes épaisses, pour s’occuper de son cas, l’inquiéter un peu, et ils avaient fini à l’hôpital... Ou ailleurs.

La vampire grimpa dans un bus, et descendit dix minutes plus tard, accompagnée par Angegreen. Elle s’avança le long d’une rue, et s’arrêta devant un immeuble qui était longé par une ruelle avec une série de poubelles. On voyait justement un habitant de l’immeuble sortir de ce dernier pour mettre son sac poubelle.

« Je me suis un peu renseignée, expliqua-t-elle, sans préciser les motifs l’ayant poussé à se renseigner. Le strip-teaseur de ces dames réside au cinquième étage, porte 37. Je veux que tu y ailles, que tu l’assommes, et que tu prennes sa carte d’invitation. Elles sont passées par une société professionnelle, donc elles ne savent pas à quoi leur strip-teaseur va ressembler. »

Si Mélinda s’était renseignée, c’était en réalité parce qu’elle comptait initialement y envoyer Bran, et faire en sorte qu’il prenne quelques photos ou vidéos qu’elle aurait pu balancer sur YouTube ou Facebook. Ce n’était pas grand-chose, mais ça l’aurait au moins un peu amusé. Mais imaginer ce démon au milieu de bourges en furie, c’était... Bien plus enivrant.

« En somme, je veux que tu le remplaces, et que tu leur fasses un strip-tease mémorable. Si tu y arrives, mon petit Angegreen, alors peut-être que mon corps sera tien pour une nuit. Sinon... »

Mélinda haussa les épaules, et s’écarta à nouveau.

« Je vais t’attendre à cette terrasse fit-elle en désignant un café à proximité. Tu as un quart d’heure pour revenir avec la carte d’invitation. »

La messe était dite.

 « Nous allons aller quelque part... »

Angegreen suivait Mélinda, ne sachant trop dans quoi il allait s'engager. Elle le regarda un moment, puis lâcha :

« Suis-moi, démon... »

Angegreen marcha, en dehors du parc il n'y avait pas beaucoup de monde, mais tous les yeux étaient braqués vers eux. Ils marchaient côte à côte, l'esprit du démon était en train d'imaginer le défi que lui lancerait la jeune vampire.

« Comme tu as du le remarquer, je vais au lycée Mishima. Et j'ai entendu parler qu'une lycéenne, une petite bourge, organisait ce soir une soirée spéciale. Ses parents ne sont pas là, et elle en a profité pour embaucher un strip-teaseur afin que ce dernier fasse un show très privé à elle et ses copines. Je ne suis naturellement pas invitée. »

Elle avait parlé sur un ton très calme, visiblement cette situation ne l'embêtait pas vraiment. Il sentait qu'il allait être ce fameux streap-teaseur, son instinct le lui soufflait. Ils prirent le bus, les vêtements déchirés de Mélinda attirait encore le regard, il en était presque fier. Mais la sortie de bus le ramena à ses soucis. Ils se trouvaient face à une grande résidence, était-ce ici qu'il devrait passer sa soirée? Il évita cependant des questions inutiles.

« Je me suis un peu renseignée. Le strip-teaseur de ces dames réside au cinquième étage, porte 37. Je veux que tu y ailles, que tu l'assommes, et que tu prennes sa carte d'invitation. Elles sont passées par une société professionnelle, donc elles ne savent pas à quoi leur strip-teaseur va ressembler. »

Elle en savait bien trop pour ne pas s'être renseigné à l'avance.

« En somme, je veux que tu le remplaces, et que tu leur fasses un strip-tease mémorable. Si tu y arrives, mon petit Angegreen, alors peut-être que mon corps sera tien pour une nuit. Sinon... »

 La perspective de faire un streap-tease à une bande de jeune gamine immature ne l'enchantais pas, mais 'disposer' du corps de Mélinda pour une nuit, ce n'était pas une proposition à refuser.

« Je vais t'attendre à cette terrasse fit-elle en désignant un café à proximité. Tu as un quart d'heure pour revenir avec la carte d'invitation. »

Angegreen hocha la tête et partit en direction des escaliers, sur le trajet il se remémora les évènements des dernières minutes, il devrait jouer le danseur sexy devant une bande de fille dégénérer, tout ça pour 'peut être' finir la nuit avec Mélinda. Ca lui allait, la seule partie dure consisterais à réaliser un streap-tease, il ne savait absolument pas comment s'y prendre. Il arrivait enfin devant la porte 37, l'inspiration lui manquait, mais il n'avait pas envie de s'éterniser ici. Angegreen frappa à la porte.

"Service de remplacement bonjour"

Un jeune homme entrebâillât la porte, elle était retenue par une chaîne.

"Remplacement? J'ai pas demandé à changer de femme de ménage."

Angegreen n'en attendais pas plus, il donna un coup violent dans la porte, faisant sauter la chaîne et par la même occasion l'occupant de l'appartement qui se tenait derrière. Le démon fût saisi par la beauté des lieux, tout était richement décorée, les meubles, le plafond, les murs et même le chien qui se tenait derrière le streap-teaseur. Celui-ci était légèrement étourdis par le coup qu'il venait de recevoir.

"je ne suis pas une femme de ménage, je viens te remplacer toi, et m'assurer que tu ne puisse pas revenir de sitôt"

Il disait ça sur un ton calme, à vrai dire il était un peu fâches de n'avoir qu'à assommer sa cible, c'était plus difficile que de lui planter une lame entre les omoplates.
 Angegreen lui paralysa les bras et demanda d'une voix forte :

"Où sont rangés tes cartons d'invitations ?"

Parler d'une voix puissante et grave, il n'y avait rien de mieux pour impressionner les petites natures. L'homme tremblait comme une feuille et bégaya :

"Elles s..sont dans l'armoi...re la-bas"

Il était coopératif, tant mieux, il faudrait bien moins de 15 minutes à Angegreen pour revenir, plus vite il en aurait terminé mieux ça serait. Pour lui en tout cas. Le démon saisit le crâne de l'homme d'une main et l'écrasa contre un mur. Le corps de l'homme émit un bruit inquiétant avant de s'effondrer, en laissant une grande trainée rouge sur le mur.
Angegreen trouva l'invitation, il griffonna un petit mot sur un post-it, avec ça il était assuré que l'homme ne contacterait pas les flics.

 Il sauta par la fenêtre qui donnait dans le jardin, il n'avait plus de temps à perdre. Il traversa la rue en marchant Mélinda était assise au café, ça devait faire 10 minutes à peu près. Il s'approchât de la table de la vampire et jeta l'invitation dessus.

"Et voilà pour l'invitation, le danseur originale s'en tirera avec tout au plus quelques points de sutures. Il nous reste quelques instants avant les 15 minutes fatidiques ?"

Angegreen acheva sa phrase avec un sourire angélique, son appétit plus aiguiser que jamais, il regrettait de ne pas avoir visé un peu plus haut avec son katana.

Laissant Angegreen s’amuser, Mélinda alla s’asseoir à une table, profitant du soleil. C’était une rue tranquille, où il y avait peu de circulation, et assez peu de clients. Un serveur débarqua rapidement, et elle commanda un simple jus d’orange, se doutant que le sang ne devait pas être servi ici, avec une viennoiserie quelconque. Sur sa montre, le compte à rebours défilait lentement. Elle espérait qu’Angegreen ne tuerait pas le strip-teaseur. Les humains ne rigolaient pas avec les meurtres, et, bien qu’il y ait peu de chances qu’on puisse relier la mort du strip-teaseur à Mélinda, il ne fallait négliger aucune hypothèse. Elle but avec plaisir son jus d’orange, et profita de ce court laps de temps pour consulter ses messages. Elle referma vite le portable, voyant qu’elle n’en avait aucun, et prit son mal en patience. Le serveur, de son côté, lui jetait quelques coups d’œil, observant notamment sa poitrine. Cette fille était foutrement sexy, et il aurait bien aimé lui parler, la draguer un peu. Il n’eut cependant pas l’occasion de le faire, Angegreen revenant plus vite que prévu. Mélinda sirotait alors avec une paille son deuxième verre de jus d’orange quand le démon balança devant elle le carton d’invitation. On y voyait l’adresse de la cible, ainsi que le nom : « Jun Koshioza ».

« Et voilà pour l'invitation, le danseur originale s'en tirera avec tout au plus quelques points de sutures. Il nous reste quelques instants avant les 15 minutes fatidiques ? »

Il s’était assis devant elle, et elle reposa son verre, avant de sourire légèrement.

« Pas assez pour ce que tu envisages, mon chou, mais peut-être suffisamment pour me prouver que tu es un démon viril. Tu vois ce serveur ? Il a passé son temps à me mater... Et j’ai senti son sang bouillonner quand il louchait sur ma poitrine. C’est particulièrement choquant pour une fille, tu sais... Je crois que je mériterais des excuses... »

Elle laissa sa phrase en suspens. Ils étaient deux dans le café. Le serveur, et le barman. Le barman avait, sous le comptoir, une batte de base-ball. C’était un coin tranquille, mais il arrivait toujours que des types un peu trop éméchés débarquent en ayant un peu trop bu. Mélinda fit signe au serveur d’approcher, et s’adressa alors à Angegreen :

« Force-le à me demander des excuses, mon chéri. Mais ne les tue pas. »

Mélinda s’amusait beaucoup. Elle était du genre à aimer voir deux hommes se battre pour ses beaux yeux. C’était viril, masculin, stupide, mais elle n’attendait pas vraiment des hommes qu’ils soient intelligents, surtout quand elle voulait coucher avec eux. Le serveur s’approcha, visiblement un peu déçu de voir que, finalement, ce beau coup avait un petit ami. Mélinda lui fit un sourire ravissant, puis tourna son regard vers Angegreen, attendant que ce dernier agisse.

 "Pas assez pour ce que tu envisages, mon chou, mais peut-être suffisamment pour me prouver que tu es un démon viril."

Angegreen soupira, si la vision viril qu'elle se faisait d'une personne passait systématiquement par la violence, le démon sentait qu'il n'avait pas fini de faire couler le sang.

"Tu vois ce serveur ? Il a passé son temps à me mater... Et j'ai senti son sang bouillonner quand il louchait sur ma poitrine. C'est particulièrement choquant pour une fille, tu sais... Je crois que je mériterais des excuses..."

Ce qui est particulièrement choquant, c'est de se balader avec un singe psychopathe en guise de garde du corps pour une fille. Le barman se rapprocha de la table. Mélinda n'allait tout de même pas le forcer à agresser d'autres personnes.

" Il y a un problème Mademoiselle ? "

Angegreen lui lança un regard noir.

"Force-le à me demander des excuses, mon chéri. Mais ne les tue pas."

Dès qu'elle eût finis sa phrase, une lueur de panique passa dans les yeux du barman, qui allât récupérer une batte de base-ball derrière son comptoir. Le démon n'avait pas le choix, il allait devoir verser du sang, inutilement.

Angegreen évita le premier coup, c'était facile les humains étaient lents et peu habile. Il voulut raisonner le barman, mais le deuxième coup de celui-ci heurta de plein fouet l'arcade d'Angegreen qui se brisa sur le coup.

C'était le problème de l'arcade sourcilière, elle libérait un torrent de sang, pas pratique pour se battre.

L'adrénaline du démon monta en flèche, le barman était blanc comme un linge à la vu de tout ce sang. Angegreen jeta le barman au sol avec violence, la colère pouvait se lire sur son visage ensanglanté. Les clients et le serveur étaient tétanisés par la scène qu'ils venaient de vivre, personne n'osait bouger.

Les sirènes de la police résonnèrent au loin, au moins 3 ou 4 voitures. L'un des clients avait dû les appeler dans un bref moment de lucidité. Angegreen se tourna vers Mélinda.

Mélinda sirota à nouveau son verre de jus d’orange, attendant qu’Angegreen agisse. La manière dont ce dernier fixa le jeune serveur ameuta le barman, qui sentit le vent tourner. Il s’approcha avec sa batte de base-ball, tandis que Mélinda, impassible, buvait lentement par sa paille.

« J’veux pas te faire de mal, l’ami ! Dégage ! »

Le barman était nerveux, excité. Il avait entendu Mélinda parler, et tenait fermement sa batte. Il habitait à Seikusu, et, à Seikusu, on savait tous qu’il fallait se méfier des jolies nanas avec de jolis mecs qui avaient des regards bizarres. Il tenait fermement la batte, et, quand Angegreen s’avança, le barman frappa vite. Par mesure de précaution, il avait appuyé sur le bouton rouge situé sous le comptoir, alertant la police. La batte heurta Angegreen au front, et il s’attendait à ce que cette dernière se brise en deux. Au lieu de ça, le jeune homme alla se fracasser sur la table, faisant couler son sang.

« Oh merde ! »

Est-ce qu’il s’était trompé ? Était-il possible que ces deux adolescents ne soient rien de plus que de simples adolescents ? Le jeune homme infirma ses doutes, bondissant sur lui, le décollant du sol sans difficulté pour l’envoyer s’écraser sur le sol. Mélinda, de son côté, soupirait, fermant lentement les yeux, énervée. Elle entendit les sirènes d’une voiture de police. Les quelques clients dans le café se mirent à hurler, et le serveur, blême, se plaqua contre le mur, tandis que le barman avait lâché la batte de base-ball, et était à moitié étranglé.

Mélinda reposa alors son verre, s’humectant les lèvres, et vit le serveur se tourner vers elle.

« Je... Je m’excuse, Madame, je... Putain, dites-lui d’arrêter ! »

La vampire regarda le serveur, avec un léger sourire sur les lèvres. Le serveur se mordilla les lèvres, et tenta de repousser le démon, mais il ne pouvait rien faire contre sa force. Il se retrouva à terre, et Mélinda se décida à parler :

« Embrasse-moi les pieds, et ton barman vivra. »

L’homme hésita, mais le barman était mal en point. Il hésita, et agit rapidement, l’embrassant sur le pied. Souriant lentement, Mélinda le repoussa alors, et se redressa. La police approchait.

« Angie ? Nous y allons, mon chéri. Tu as une soirée à préparer. »

Elle s’éloigna du café, attendant qu’Angegreen ne la suive, avant que la police n’arrive.

 Angegreen crût voir le serveur s'attaquer à lui, il le repoussa du bras. Le barman voulût se relever le démon se jeta sur lui et le saisit au cou. Il lui chuchota à l'oreille :

"Si tu ne te tiens pas tranquille, je t'expédie en enfer, compris ?"

Angegreen ne plaisantait pas et le barman fît ce qui s'approchait le plus d'un hochement de tête lorsqu'on est secoué de spasmes. Les voitures de polices se rapprochaient dangereusement. Quand le démon se retourna, il vît le serveur à quatre pattes en train de lécher les pieds de Mélinda.

« Angie ? Nous y allons, mon chéri. Tu as une soirée à préparer. »

Angegreen et Mélinda s'éloignèrent du café, personne ne parlerait d'eux aux flics, la peur des représailles était une arme parfois bien pratique.

"La prochaine fois que tu te sens choqué, envoie ton gorille."

Il s'exprimait avec une mine presque boudeuse. Il laissa parler Mélinda, sa colère retombant progressivement. Il n'était là que pour le défi, s'il devait agresser toutes les personnes qui jetaient un regard suspect à Mélinda, Angegreen ne tarderait pas à avoir l'armée à ses trousses.

"Ou va-t-on maintenant ?"

Angegreen suivi Mélinda, maintenant, il était stressé par la suite de la soirée, il n'avait jamais dansée, encore moins fais un streap-tease. Qu'allait il faire ? Il en parla à Mélinda.

Dehors des nuages menaçant approchaient. Un orage ne tarderait pas à éclater

« La prochaine fois que tu te sens choqué, envoie ton gorille. »

Mélinda sourit lentement. Est-ce qu’il était vexé ? Pauvre petit démon ! Il boudait ! L’image était presque comique, et arracha à la vampire un sourire amusé. Un démon qui faisait la tête... Elle ne dit rien, se contentant d’avancer, et se dépêcha de rejoindre le métro, de manière à ce qu’on ne les poursuive pas. Ce fut dans le métro, alors que la ligne se rendait vers les quartiers en hauteur, que la vampire expliqua au démon la suite de son plan. Dans la rue, ce dernier lui avait demandé ce qu’on faisait, et elle s’était contentée de lui demander de la suivre. A vrai dire, plus cette soirée avançait, et plus la vampire était amusée. Ce démon, oui, était assez amusant. Il s’était fait humilier par un humain. Elle en aurait presque gloussé, si elle n’avait pas senti que la fierté de la créature avait été blessée par cet affront.

« Nous allons chez Mademoiselle Koshioza. Elle s’appelle Jun. C’est une belle Asiatique avec une chevelure foncée. Elle te dira comment t’habiller. »

Le métro s’arrêta brièvement à une station, laissant un peu moins de monde dans leur rame. Mélinda, assise, reprit ensuite, réfléchissant :

« Je veux que tu te fasses passer pour le strip-teaseur que tu as assommé. Ce ne sera pas bien compliqué, ce sont des vraies groupies quand elles sont ensemble, et sans leurs parents. Il est probable qu’elles te déguiseront en pompier, en flic, en super-héros, ou que sais-je encore... Tu les laisseras s’amuser avec toi pendant un temps. »

Mélinda lui donnait des ordres comme à un vulgaire subordonné. Elle savait que le démon le prendrait mal, mais elle conservait le meilleur pour la fin.

« Pendant que tu étais chez le strip-teaseur, j’ai demandé à l’une de mes filles de nous attendre à la sortie de métro. Elle te confiera une petite caméra que tu pourras greffer dans un collier. Comme James Bond. »

La caméra émettait un signal que Mélinda pourrait capter, car elle se trouverait à proximité. Elle afficha un léger sourire sur les lèvres, un sourire vorace et carnassier. Le train continuait à filer.

« Quand tu en auras assez de leurs jérémiades, je veux que tu leur fasses peur. Tu peux même en violer quelques-unes, si ça te chante, mais ne les tue pas... Et ne les mutile pas non plus. Tu peux les frapper un peu, mais je veux surtout qu’elles soient terrorisées. Je veux les entendre pleurer, les voir se pisser dessus, les entendre te supplier... Il faudra que tu sois menaçant, que tu menaces de les massacrer et de... Hum.. .De faire ces choses que vous faites en Enfer. Je fais confiance à ton imagination. »

Le plan semblait réjouissant, et, si ça marchait bien, Mélinda allait beaucoup s’amuser. Elle s’amuserait ensuite à découper les vidéos, et à les balancer sur le Net, histoire de ridiculiser ces pétasses. Elle ne le faisait pas que pour elle, mais aussi pour plusieurs de ses filles, comme Shii. Ces salopes les avaient embêtés, et c’était inacceptable. Mais Mélinda ne voulait pas les tuer, c’était... C’était trop voyant, et pas assez excitant. Elle voulait les humilier, que le lycée entier les voit chialer. La vengeance entre filles était quelque chose de sadique. Ceux qui disaient que les femmes étaient douces entre elles étaient de fieffés imbéciles. Il n’y avait pas plus vache et plus vicieux qu’une fille.

« Il y aura un garde du corps dans la maison. Il faudra donc que tu penses à le neutraliser... Et aussi que tu neutralises le système de sécurité... Couper le courant, en somme. Tu sais ce qu’est un disjoncteur ? Il faudra l’éteindre, et, ainsi, elles ne pourront pas appeler la police. Tout te semble clair ? Si tu réussis ça aussi bien que je le veux, alors tu auras réussi à me séduire. »

Une vampire comme Mélinda, on ne la séduisait pas avec un bouquet de roses, ou en comparant son sourire à la beauté étincelante du soleil. Toutes ces conneries hippies yé-yé la laissaient de marbre. Elle voulait du concret, qu’on mette les mains dans le cambouis pour elle.

 « Nous allons chez Mademoiselle Koshioza. Elle s'appelle Jun. C'est une belle Asiatique avec une chevelure foncée. Elle te dira comment t'habiller. »

Angegreen fronçât des sourcils, il sentait qu'il n'allait pas aimer sa tenu.

« Je veux que tu te fasses passer pour le strip-teaseur que tu as assommé. Ce ne sera pas bien compliqué, ce sont des vraies groupies quand elles sont ensemble, et sans leurs parents. Il est probable qu'elles te déguiseront en pompier, en flic, en super-héros, ou que sais-je encore... Tu les laisseras s'amuser avec toi pendant un temps. »

La partie la moins agréable, être le pantin d'une bande de fille dégénéré. Il devrait prendre son mal en patience.

« Pendant que tu étais chez le strip-teaseur, j'ai demandé à l'une de mes filles de nous attendre à la sortie de métro. Elle te confiera une petite caméra que tu pourras greffer dans un collier. Comme James Bond. »

 Elle voulait donc filmer la scène, l'histoire de garder un souvenir ? Angegreen voulût parler, mais Mélinda poursuivit son monologue.

« Quand tu en auras assez de leurs jérémiades, je veux que tu leur fasses peur. Tu peux même en violer quelques-unes, si ça te chante, mais ne les tue pas... Et ne les mutile pas non plus. Tu peux les frapper un peu, mais je veux surtout qu'elles soient terrorisées. Je veux les entendre pleurer, les voir se pisser dessus, les entendre te supplier... Il faudra que tu sois menaçant, que tu menaces de les massacrer et de... Hum.. .De faire ces choses que vous faites en Enfer. Je fais confiance à ton imagination. »

En Enfer, les supplices auxquels était soumis les prisonniers étaient bien loin de laisser les prisonniers dans un état vivant quel qu'il soit.

« Il y aura un garde du corps dans la maison. Il faudra donc que tu penses à le neutraliser... Et aussi que tu neutralises le système de sécurité... Couper le courant, en somme. Tu sais ce qu'est un disjoncteur ? Il faudra l'éteindre, et, ainsi, elles ne pourront pas appeler la police. Tout te semble clair ? Si tu réussis ça aussi bien que je le veux, alors tu auras réussi à me séduire. »

Couper le courant, il n'était pas sur de pouvoir le faire correctement, comme violer l'une des filles, pas assez d'expérience.

" Si tu pourrais trouver une oreillette avec, sa te permettrait de me dire comment éteindre le dysjoncteur, et accessoirement me dire si tu veux que je m'occupe d'une fille en particulier."

 Le métro s'arrêta, s'était le bon arrêt. Après avoir récupéré le matériel digne d'un film d'espionnage, Angegreen et Mélinda se dirigèrent vers une boutique, probablement la résidence de Jun. La soirée commençait à tomber, l'orage se rapprochait encore, son défi n'allait pas tarder à commencer.

Rien de tel qu'une tempête pour justifier une coupure de courant et crée une meilleure 'ambiance' en fin de soirée.

Angegreen réfléchissait, et semblait assez nerveux. Ceci fit légèrement sourire Mélinda. Même pour un redoutable démon, affronter une bande de filles en chaleur était un exercice périlleux. Ils sortirent du métro, rejoignant assez rapidement une voiture stationnée, où Mélinda s’assit à la place du mort, confiant à Angegreen un collier avec une caméra. Mélinda ouvrit un ordinateur portable, et lança un logiciel en double-cliquant sur une icône du Bureau. Une barre de chargement apparut, se remplissant progressivement, et un menu apparut, montrant, à gauche, l’image de la caméra, et, à droite, une série de réglages. On pouvait lire différents titres présentant les rubriques : « SON », « VIDÉO », ou encore « ÉTAT DU SIGNAL ». L’image était convenable, et la voiture finit par s’arrêter près d’une belle maison.

« Nous y sommes, lança la femme qui conduisait, portant des lunettes noires.
 -  Génial ! s’exclama la vampire. Ouvre le coffre, Angegreen, et change-toi. Je te confierai ensuite une oreillette. »

Il y avait dans le coffre un costume élégant. Il était hors de question qu’il se présente devant Jun en ayant un simple pantalon en cuir. Mélinda regarda la maison. Une belle voiture venait de s’arrêter, laissant sortir une autre fille, son mec, son beau-père, ou son chauffeur, repartant rapidement dans un crissement de pneus sur le gravier. Elle tenait un pack de bière, et rentra sans se donner la peine de sonner, signe que la fête avait déjà bien commencé. Il y eut un coup de klaxon de la part du chauffeur, faisant sortir la tête de la femme. Elle dit quelque chose avec un grand sourire, souffla un baiser, écarta légèrement son chandail, révélant ainsi son sein. Ce geste donna lieu à un second coup de klaxon, et la voiture démarra. Sûrement son petit copain. La vampire ne dit rien, conservant l’ordinateur portable sur ses genoux, et attrapa une espèce de micro, ressemblant à une espèce d’agent secret hors norme. Angegreen ne tarda pas à apparaître devant sa fenêtre, changé, sapé comme un prince.

« Vas-y, et illustre-toi », lâcha Mélinda avec un grand sourire.

Suivant les instructions de la vampire, le brave démon s’éloigna, marchant vers la maison. C’était une belle demeure, avec un jardin et une piscine à l’arrière. Rien à voir avec le vaste manoir de Mélinda, mais rien à voir non plus avec une maison de bonnes. Le prix du foncier étant assez élevé dans cette partie de la ville, c’était une honorable acquisition. Angegreen sonna à la porte, qui ne tarda pas à s’ouvrir.

« Aaaaaaaaahhhhh !!!! » s’exclama une fille maquillée à outrance en voyant l’homme, avant de sautiller sur place comme une espèce de kangourou à ressort.

Une musique forte résonnait dans le salon. Ce n’était pas du metal, mais c’était indéniablement du rock occidental. Mélinda ne disait rien, et l’une des filles fit signe à l’homme d’entrer, refermant la porte. Ce manque de précaution était consternant. Il y avait un petit vestibule avec un couloir menant au jardin, et, sur la gauche, le salon. Des cadavres de paquets de chips, de bouteilles de Coca, gisaient par terre. Au moins, elles n’avaient pas sorti la dope ou l’alcool. Des petites filles bien sages qui s’invitaient un strip-teaseur avec la carte de crédit du père.

« Jun est sur le canapé », lâcha Mélinda.

Difficile de se méprendre. Jun était une belle femme, qui avait choisi de conserver son uniforme scolaire. En même temps, il fallait dire qu’il lui allait plutôt bien.

« Salut, toi ! Je suis Jun, mon mignon. T’es à croquer ! »

Ça gloussait, ça riait, ça piaffait. Mélinda avait l’impression d’avoir des dines bonnes à égorger. Elles mataient l’homme. Jun semblait attendre quelque chose, concernant un sourire espiègle. Elle était la seule à boire de l’alcool, et, avec ce petit air autoritaire dans les yeux, et ce sourire, Mélinda l’imaginait bien forcer ses petits copains à lui lécher les pieds. Elles étaient la fière incarnation de la femme décomplexée, qui manipulait sans difficulté les mecs en jouant avec leurs hormones. L’illustration d’une jeunesse décérébrée ayant perdu tout valeur, tout sens de la famille, tout sens de respect. Ils étaient plus à plaindre qu’à gifler. Mélinda ne lui faisait que leur infliger des corrections.

« Tends ta carte et présente-toi ! » ordonna-t-elle au démon, le trouvant un peu lent à réagir, et un peu trop rigide.

Cet abruti allait tout faire foirer ! Mélinda était à deux doigts de l’insulter, de se sortir ce balai qu’il semblait avoir dans le cul pour agir en digne démon.

 « Aaaaaaaaahhhhh !!!! »

Une fille sautillait sur place face à lui, comme une gamine venant de découvrir le cadeau qu'elle allait déballer pour Noël.

Un emballage de papier cadeau, s'était pourtant ce qu'il portait, une veste de costard, laissant entrevoir une magnifique chemise. Son pantalon en cuir noir le serrait plus que celui qu'il avait l'habitude de porter.

Certes, cette tenue lui allait bien d'après les cris des filles qui l'entouraient, mais il ne se sentait pas dans son élément. Il avançât dans la pièce principale, une pièce moins agitée qu'il pensait la trouver, pour l'instant du moins.

« Jun est sur le canapé », La voix vibra légèrement, mais il reconnût immédiatement celle de Mélinda. Il sortat de sa rêverie pour retarder la fameuse Jun. Elle était en uniforme scolaire, plus grande que la moyenne des filles qui se trouvaient dans la pièce, elle paraissait plus autoritaire que les autres filles. Mélinda voulait surement que lors de la deuxième partie de la soirée, il s'occupe particulièrement d'elle.

« Salut, toi ! Je suis Jun, mon mignon. T'es à croquer ! »

Il sentait les regards braquer sur lui, ce qui le mettait particulièrement mal à l'aise.

« Tends ta carte et présente-toi ! »

Il n'aimait pas les ordres de Mélinda, il envisagea un moment de couper le micro, avant de se raviser, il n'était pas spécialement discret. Pour toute réponse, Angegreen fît glisser sa veste sur le sol, laissant son tee-shirt prendre la forme de sa musculature.

"Je suis le danseur chargé de mettre l'ambiance, mademoiselle Koshioza"

Flatter son égo, ça devrais lui plaire. Ce genre de filles étaient imbus d'elles-même. Il ferma les yeux un instant, laissant la musique envahir son corps, il allait en avoir besoin pour oublier ce qui se passerait autour de lui dans les prochaines minutes.

Jun semblât dire quelque chose, mais il ne répondit pas, son corps vibrant déjà à l'unisson avec le rythme de la musique.

Jun était typiquement le genre de filles dont on faisait les Princesses dans les contes de fées. Avec son sourire enchanteur, ses beaux yeux, et son visage magnifique, elle avait tout de la délicate Princesse qui faisait attention aux autres. Elle était belle, oui, n’importe qui se devait de le reconnaître, mais ça ne la rendait pas angélique pour autant. La vie n’était pas un conte de fées, et Jun n’était pas une Princesse, mais une rivale de Mélinda. Une rivale terrienne, bien sûr, mais une rivale malgré tout. Son regard se fronça quand Angegreen ôta sa veste, et commença à danser.

*Mais que fait ce con ? s’étonna Mélinda. Je ne t’ai pas demandé de danser, abruti, mais de lui présenter ta carte !*

Jun était une petite bourgeoise arrogante, mais prudente. Du genre à faire des enquêtes approfondies sur ceux qui seraient ses petits copains, car ses parents ne laissaient pas n’importe qui rentrer. Alors que le démon commençait à danser, Jun sentit sa patience lui manquer, et ferma les yeux, avant de faire signe à l’une de ses copines d’éteindre la musique. Cette dernière agit, et la musique se tut brutalement. Jun soupira, agacée, et parla :

« J’ai demandé un strip-teaseur, pas un clown qui danserait sur mon tapis ! »

Elle parlait de sa voix autoritaire, en fixant l’homme, semblant plus énervée que vraiment effrayée.

« Si tu n’as pas ta carte, tu repars. Et, si tu l’as, tu iras danser sur la piste de danse... Et avec autre chose que tes vêtements. T’es bien sapée, mais je me suis pas cassée le cul à commander sur Internet des tonnes de costumes moulants pour les laisser pourrir dans mes placards. »

C’était bien la Jun que Mélinda connaissait, celle qui ne supportait pas qu’on pense différemment d’elle. Mélinda et Jun se ressemblaient beaucoup ; elles ne pouvaient donc que se détester. Jun restait assise, et Mélinda parla à nouveau à Angegreen, en essayant de calmer le jeu, comprenant qu’il n’aimait pas se sentir obligé. L’envoyer dans cette maison était définitivement une grosse erreur de sa part. On ne pouvait pas se fier aux démons, tout simplement.

« Calme-toi, Angegreen, et montre-lui ta carte. Il faut en savoir plus sur l’intérieur de cette maison avant de passer aux choses sérieuses. »

Mélinda commençait à se sentir nerveuse. Et si jamais le démon tuait l’une des filles ? Ce serait catastrophique ! Mieux valait ne pas songer au pire, et espérer que ce dernier commencerait à utiliser sa cervelle.

« J'ai demandé un strip-teaseur, pas un clown qui danserait sur mon tapis ! »

Un clown et puis quoi encore? Cette fille commençait à l'agacer sérieusement.

« Si tu n'as pas ta carte, tu repars. Et, si tu l'as, tu iras danser sur la piste de danse... Et avec autre chose que tes vêtements. T'es bien sapée, mais je me suis pas cassée le cul à commander sur Internet des tonnes de costumes moulants pour les laisser pourrir dans mes placards. »

Angegreen était sur le point d'exploser, cette fille ne savait pas à qui elle avait à faire. Il allait lui montrer. Il se retint au dernier moment, ce n'était pas le moment de s'emporter, il avait un défis à relever.


« Calme-toi, Angegreen, et montre-lui ta carte. Il faut en savoir plus sur l’intérieur de cette maison avant de passer aux choses sérieuses. »

Angegreen l'écouta avec attention, elle avait raison, sa stupidité avait failli le mener à l'echec. Il ravala sa fierté et tendis sa carte à Jun. Si cette fille était une rivale de Mélinda, ce n'était pas sans raison, elle devait être autoritaire et sans pitié. Jouer le gentil danseur docile, s'était loin d'être facile. Angegreen l'entendis appeller une fille qui le conduisit vers un dressing de la maison, il prît soin au passage à regarder toutes les pièces et couloirs.

Il arriva enfin devant une collection stupéfiante de vêtements. Qu'allait-on encore l'obliger à porter?

Le démon était nerveux, ce qui pouvait se comprendre. Affronter Jun et son armée de copines n’était pas facile. Combien de fois Mélinda n’avait-elle pas rêvé de les torturer un petit peu ? Mais ça n’aurait pas été amusant. Elle se devait de battre Jun avec ses propres armes, de l’humilier, de la faire paniquer, de la rendre folle... Elle s’extasiait déjà à voir sa réputation s’effondrer quand elle ferait du tri, et balancerait les images sur Internet. Bon, ça ne risquait pas de changer grand-chose, mais, au moins, ça lui ferait plaisir. Et c’était toujours ça de pris.

Angegreen présenta son carton, et Jun hocha la tête, se retenant de faire un commentaire, puis se leva, s’extirpant de son fauteuil, et fit signe au démon de la suivre.

« Viens. »

Son ton s’était radouci, preuve que cette fille était une grande capricieuse. Dans la voiture, Mélinda suivait les déplacements d’Angegreen. La connexion était stable, et elle en profitait pour observer les lieux, cherchant avant tout le disjoncteur. Si le compteur d’eau d’une maison était généralement à l’entrée, il en était parfois différent pour le disjoncteur de la maison. Il pouvait aussi bien se trouver dans le salon d’entrée que dans la cave.

Jun, entre-temps, avait grimpé l’escalier, ouvrant une porte, et entra dans ce qui semblait être sa chambre. Il y avait plusieurs placards, et elle en déverrouilla un avec une clef, et l’ouvrit, révélant une série de costumes qui laissa Mélinda bouche bée. Il y avait une tenue de policier, une tenue de pompier, différents cosplays (dont un de Superman ?), l’ensemble formant sa petite collection privée. Elle regarda à nouveau le démon, et lui sortit la tenue de policier.

« Enfile ça, beau brun... »

Jun resta ensuite là, à l’observer, n’ayant nullement envie de sortir. Le désir se lisait dans ses yeux. Comme toutes les filles, elle voulait mater le beau mec à poil, voir s’il était aussi beau que ce qu’il en donnait l’impression. Mélinda en profita pour glisser :

« Il faudra que tu trouves un moyen d’aller dans la cuisine. Je dois vérifier si le disjoncteur y est. »

Il fallait assister à cette scène pour y croire : Mélinda était en train d’exécuter une opération commando avec un démon se faisant passer pour un strip-teaseur dans la maison d’une lycéenne ! Et, le pire, c’est que ce n’était même pas encore Halloween.