Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Kyle Macross

Valinichonneur

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[terminé !] Correspondance [PV]

jeudi 28 juin 2012, 00:35:06

JEUDI - 23h30
> Trois semaines depuis le retour d'Irlande.

L'avantage d'avoir mes soirées de libre restait de pouvoir les occuper à de nouvelles activités. Les patrouilles ? Mes pouvoirs déclinants me l'interdisait, puisque j'étais seulement incapable de flotter au-dessus du sol ? Les sorties ? Avant de connaître Hitomi, je sortais peu et maintenant... Bah. Restaient Marie et Donna mais je n'avais pas envie de les voir. Parce que les connaissant, elles auraient cherché à me sortir la tête de l'eau et je l'aurais mal vécu. Fierté masculine, disons. Quoique que je devais bien admettre que partager le lit de Marie me semblait une option plutôt intéréssante, que j'oubliais bien rapidement en me disant que j'étais une belle ordure de me jetter dans les bras d'une autre pour oublier celle qui m'avait quitté en me laissant en miettes. La mutante est moi avions été de réguliers sex-friends avant que je ne fasse connaissance d'Hitomi et le courant était toujours bien passé entre nous, chose qui n'avait pas décliné quand je lui avais annoncé que je ne voulais plus me montrer si intime puisque je n'étais plus célibataire. Avant d'être mon amante, elle était au même titre que Donna mon amie... Amies que j'avais toutes deux laissées de côté quand ça avait tourné court.
Je pouvais m'en sortir seul. Je pouvais faire une croix sur Hitomi Yamagashi. Une semaine où deux et ça serait passé !  La rousse me serait sortie de la tête et j'aurais retrouvé pouvoirs et moral pour reprendre ma petite vie en veillant bien de ne plus la lier à personne autres que mes deux complices. Ca allait forcément se passer comme ça.

Mais en attendant, il fallait que j'occupe mon temps mort, donc. Et ce fût ce crétin de Casey -le type qui travaillait avec moi dans les locaux du petit journal où je faisais les photocopies et le café, l'OVNI- qui me souffla le nom d'un site d'auteur au détour d'une conversation. Une amatrice qui écrivait des petites nouvelles de Dark Fantasy et qui trouvait (d'après Casey, donc je me méfiais de la véracité de la chose) quelques lecteurs conquis dont le nombre grossissait chaque jour un peu. "Y'a du cul, Macroff !" m'avait il poêtiquement glissé avec son cheveux sur la langue en me filant l'adresse.
Bon, si il y avait du cul, je pouvais bien jeter un oeil. Ca ne serait sûrement pas pire que certains rp que j'avais pû lire sur le forum hentaï que je fréquentais parfois, "The Great Game"... Bref, j'en vins à m'interesser à Brigit Dé Dânann, auteure des péripéties de Danu, une petite sorcière pas forcément farouche. Je pensais que ça me prendrait cinq minutes.
Jusqu'à ce que je m'aperçoive que j'y étais collé depuis bientôt deux heures.

Danu et ses tribulations m'avaient tenu en haleine ce soir là, me faisant oublier le temps de la lecture mes soucis et mon coeur à la dérive. Aussi entrepris-je d'utiliser le petit bouton "Me contacter" sur la page d'acceuil, pour remercier Brigit.


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TO : Brigit Dé Dânann
FROM : Kysemapri

YOUR TEXT :
Brigit,
Je me permets ce petit mot pour vous adresser mes remerciements : vous avez comblé admirablement ma soirée par votre plume et je ne saurais que trop vous encourager à continuer ! Je lirais vos parutions avec le plus grand intêret à l'avenir, je me suis inscris à vos alertes de nouveautés ;)

Ça me paraissait bien, et je l'envoyais en l'état avant de repartir dévorer un paragraphe ou deux. Ce faisant, je m'aperçus à la lecture que quelques petites choses étaient assez déplaisantes. Oh, trois fois rien ! Des tournures de phrases, des actions un peu incohérentes... Le prendrait elle mal, si je les lui soulignais ? Possiblement, je n'aurais pas forcément apprécié, moi. Mais pourquoi pas, après tout ? Je retournais donc sur l'option de contact pour rédiger un second message.


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TO : Brigit Dé Dânann
FROM : Kysemapri

YOUR TEXT :
Brigit,
J'espère que vous me pardonnerez, mais il me semble important de vous souligner ce que je pense être quelques faiblesses dans le premier texte. Par exemple, lorsque Danu découvre l'arbre aux pendus et que le cadavre de l'enfant la met en garde, votre phrase est mal tournée et on peine à réaliser que la sorcière comprend vraiment que c'est le mort qui lui parle. Je doute que ce soit voulu, vu le paragraphe suivant :) C'est dommage, ça casse la tension que vous aviez sû distiller dès le début du chapitre. Dans le chapitre trois, les préliminaires que vous décrivez sont alourdis par vos tournues de phrases. Vous les alourdissez trop et perdez en fluidité, c'est dommage car cette aisance à l'érotisme fait votre force ! Vous devriez peut-être détailler un peu plus le ressenti de Danu, si je peux me permettre. Parfois, on a l'impression de suivre les ébats d'un automate alors que juste avant la petite sorcière savait se montrer très enflammée lol

Vous trouverez aussi dans la quote suivante la correction de quelques fautes que j'ai pû noter au cours de la lecture.
J'espère ne pas vous avoir offusquée... Bonne continuation ! :)

Bon. A mon avis, elle ne répondrait jamais. Au moins aurais-je fais ma bonne action ! Me levant, je décidais d'aller me servir un jus de fruits.
Et un peu de vodka, mais juste un peu. Pour le goût, bien sûr.

Bien sûr.



« Modifié: mardi 10 juillet 2012, 09:22:00 par Sentinel Prime »

Yamagashi Hitomi

Créature

Re : Correspondance [PV]

Réponse 1 jeudi 28 juin 2012, 03:12:00

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Danu ne s'était jamais expliquée sa façon de voir le monde. Elle n'avait jamais trouvé utile de se questionner à ce sujet. Peut-être était-ce normal, après tout ? Elle vivait sans attache, et ne passait que rarement aux même endroits. Dans sa vie solitaire le monde qu'elle foulait était devenu un compagnon, qu'elle apprenait à connaître au fil des routes. Il dressait pour elle des lits d'herbe ou de terre, couvrait son sommeil d'arbres ou de surplombs rocheux. Il pourvoyait à ses besoin, et parfois à son réconfort. C'était le cas ce soir. Dans ces contrées sauvages, qui lui étaient encore inconnues, son compagnon avait décidé de lui offrir un chaleureux spectacle. Rien de plus qu'un coucher de soleil, aurait-on dit.

Aux yeux de la jeune sorcière c'était bien plus. Le ciel tirait lentement la couverture sombre et constellée de la nuit derrière elle. Loin devant l'astre emportait avec lui le jour au-delà de l'horizon. Son feu faiblissant teintait les rangs épars de nuages vaporeux d'orange et de rose. Et partout autour d'elle la terre semblait se dénuder, quitter la chaude lumière du jour avant de passer celle plus froide de la nuit. La pénombre emplissait les gorges en-dessous d'elle, sans perturber les échos du flot qui les creusait inlassablement depuis le commencement de tout. Les parois calcaires, grises ou blanche dans la journée, semblaient vouloir retenir la chaleur en se parant d'un doux orangée. La garrigue chaotique s'enflammait sous les rayons du couchant. Caressé par le vent, son magma de chênes verts et de genévriers semblait vouloir se répandre, s'arracher à la terre sèche pour courir après le soleil qui l'abandonnait.

Le cycle sans fin se déroulait à son rythme lent, bien inconscient de ce que l'on en pensait. Là était peut-être la raison du regard peu commun de la sorcière ? Si caractériel qu'il pouvait se montrer, entre tempêtes et sécheresses, le monde était inconscient. Un compagnon qui ne saurait promettre ni faillir, inlassable et inébranlable. Les dernières lueurs s'estompaient au loin et les étoiles étaient presque toutes sorties quand Danu ferma les yeux. Un sourire comblé aux lèvres, elle pencha la tête en arrière en respirant à plein poumon l'air encore chaud. Mille arômes vinrent vinrent caresser son nez|

Je hausse un sourcil.

- Hum ?
Citer
Mille arômes vinrent|

Je fronce les sourcils.

- Non.

Citer
Un sourire comblé aux lèvres, elle leva le visage pour inspirer profondément. Les mille arômes de|

Je me laisse retomber au fond de ma chaise en soupirant.

- Pfff... Fait chier...

Les odeurs c'est vraiment la galère à décrire ! Je sais très bien que la plupart de mes lecteurs s'en tamponnent. Ils veulent des coups de masse dans la tronche ou parties de jambe en l'air. Quelques trucs glauques pour compenser les passages trop sentimentaux, un peu de magie noire, des monstres : et roulez, jeunesse ! Heureusement que j'écris surtout pour me défouler. D'ailleurs ceux qui me connaissent doivent le lire entre les lignes. Je ne suis pas tombé bêtement dans des banalités mesquines. Danu n'a pas grand-chose à voir avec moi, hormis deux ou trois détails comme son cœur d'artichaut et sa propension à ouvrir les cuisses. En fait c'est un peu sur elle que je me défoule en la faisant repartir à chaque fois. Ça t'apprendra à tomber amoureuse, pauvre cruche !

Je la laisse aussi souffler de temps en temps, ma petite Danu. Comme dans ce passage. Et j'en profite pour voyager sans bouger de chez moi. Depuis quelques jours c'est la France qui commence à me manquer, plus précisément le sud. Il faudra que j'y retourne cet été. Se balader dans les bois de pins ou les gorges de petites rivières, pleine de cailloux tordeurs de chevilles. Siroter un rosé bien frais sur la terrasse à pas d'heures, pendant que le soleil se couche et que les grillades finissent de se cuire, devant un océan de champs de vignes et d'îlots de garrigue... Et je sens que tout le monde sera content de me cajoler, vu que je serais complètement ramollie par la chaleur qu'ils ont là-bas. Rien que d'y penser j'en ai une flemme incroyable.

Je sauvegarde mon texte avant de m'étirer. Assez d'ordi pour aujourd'hui, la journée a été longue. Clara m'a encore comblée de politesses à la sortie du lycée, et j'ai presque du courir pour la semer. Si ça continue elle finira par me suivre jusqu'ici, et je risque de finalement utiliser le pistolet à gaz que Gabriel m'a offert. Ce machin ne sors de l'appartement que pour les leçons qu'il me donne. De toutes façons je ne sors plus beaucoup non plus. Je ne pensais pas sérieusement qu'on publierait une de mes nouvelles dans un hebdo. Finalement deux sont déjà parues, il y en a cinq autres qui attendent leur tour et je travaille déjà à l'échelon suivant. Danu qui passe la nuit toute seule ? Il faut vraiment que ce soit dans un roman pour intéresser quelqu'un.

Alors que je me redresse pour éteindre mon ordinateur, mes yeux se posent sur la bande de sparadrap que j'ai collé en bas de l'écran.

-MAILS DES LECTEURS-

Je soupire à nouveaux. Je suis contente de voir que je commence à avoir des fans, mais ça ne va pas sans d'autres commentaires parfois blessants. Je passe sur ceux qui me trouvent immorales de décrire des scènes de sexe torrides entre deux combats sanglants. D'autant qu'à mains nues les combats ont aussi un côté torride. On me dit aussi souvent que Danu est une conne doublée d'une garce. Sur ce point-là ça colle avec ce que certains pensent de moi. D'ailleurs je me demande si je ne suis pas repérée. Brigit Dé Danann, c'est pas très fin comme pseudo : il suffit de taper ça dans un moteur de recherche pour voir que ça ne va pas chercher plus loin que l'Irlande. En plus c'est prétentieux, je sais.

Bon, autant que ce soit fait ! Je reprends la souris pour filer sur le site du magazine qui m'a aidé dans ma chasse à la confiance en moi. Et je dois dire que le moral remonte dès le premier message. Les défenseurs de la moralité sont fidèles au poste, mais je ne répond même pas à ce mauvais public. Et j'ai un nouveau fan ! Mon tableau de chasse est encore tout petit alors je le chouchoute. Je finis mon tour d'horizon pour découvrir un deuxième message de ce même admirateur, Kysemapri.

Tah ! L'arbre aux pendus ! Je me doutais bien qu'il allait me revenir dans les dents à un moment ou un autre. Pourtant j'y ai passé du temps, sur celui-là ! C'est de ma faute, en essayant de rester évasive j'ai trop dilué. Normal que Danu ne comprenne pas que c'est l'enfant pendu qui lui parle, vu que ce n'est pas lui qui parle. Mais si j'avais dû développer la nouvelle aurait fait une page de plus. Et bien lourde, la page. Ça passera mieux dans le roman... Enfin je crois... J'espère... Je suis dans la merde...

En attendant c'est vrai que les préliminaires sont un peu poussif dans la suite, mais je tâtonnais encore pas mal quand j'ai écrit ce texte. J'ai trop martelé le décor pour poser l'ambiance étouffante de la scène, qui devait contraster avec la forêt sombre et froide de l'arbre aux pendus. Et il va falloir que je demande aux correcteurs du magazine s'ils tiennent vraiment à leur salaire. Avant tout : répondre à ce gars.

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TO : Kysemapri
FROM : Brigit Dé Dânann

YOUR TEXT :
Kysemapri
Tes messages m'ont fait très plaisir, et j'espère combler aussi admirablement tes prochaines soirées  ;)

Tu es tout pardonné, et même je te remercie d'avoir été honnête avec moi. Je m'étais faite la même réflexion sur le passage de l'arbre aux pendus, surtout en me relisant sur papier glacé. Je suis soulagée que quelqu'un ait au moins confirmé mes craintes au lieu de me laisser dans le doute. N'hésite pas à souligner d'autres faiblesses que tu pourrais remarquer.

Bien que je m'efforcerai de ne pas t'en donner l'occasion  :P

Bon, ça, c'est fait. Mais au moment de poster ce petit message j'hésite une seconde. J'ai commencé en me disant que je n'allais pas me lancer dans une auto-critique interminable, ou me montrer bornée en défendant un texte dont je vois bien les lacunes. En me relisant je me rends compte que je pense chaque mot de ce message pourtant banal. Et ça va bien plus loin qu'une nouvelle que j'avais envoyée sans grand espoir qu'elle soit publiée. Depuis que je suis arrivée à Seikusu je suis toutes seule pour me corriger, ou les critiques n'ont jamais vraiment su m'aider à rectifier mes erreurs.

C'est la première fois que quelqu'un vient simplement pointer du doigts mes maladresses, sans chercher à m'imposer sa version de l'histoire. On ne me demande même pas de m'expliquer, on veut seulement m'aider à faire mieux la prochaine fois. Et forcément, ça me serre le cœur de penser que ça n'arrive que maintenant. Je relève les yeux vers l'écran, puis je les baisse vers le clavier.

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TO : Kysemapri
FROM : Brigit Dé Dânann

YOUR TEXT :
Kysemapri
Tes messages m'ont fait très plaisir, et j'espère combler aussi admirablement tes prochaines soirées  ;)

Tu es tout pardonné, et même je te remercie d'avoir été honnête avec moi. Je m'étais faite la même réflexion sur le passage de l'arbre aux pendus, surtout en me relisant sur papier glacé. Je suis soulagée que quelqu'un ait au moins confirmé mes craintes au lieu de me laisser dans le doute. N'hésite pas à souligner d'autres faiblesses que tu pourrais remarquer.

Bien que je m'efforcerai de ne pas t'en donner l'occasion  :P

Merci  :)

Après tout mieux vaut tard que jamais.

Kyle Macross

Valinichonneur

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Re : Correspondance [PV]

Réponse 2 jeudi 28 juin 2012, 10:27:32

DIMANCHE - 17h00


- Je te demande un peu de temps, c'est tout. Non, ça n'a rien à voir avec... Non. J'ai besoin de souffler, Selina..........Oui, ça me va. Je passerais à ton cabinet. H-hm. Salut, ma p'tite chatte.

J'ai passé la journée à traîner sans but à Seïkusu, aujourd'hui. Quitte à ruminer en pensant à Hitomi, autant le faire au soleil plutôt qu'enfermé dans mon appartement qui commence à sentir la cage aux fauves, non ? Je suis passé voir Hiro, qui m'a bassiné parce que je ne le rejoignais plus sur WoW et qu'il comptait sur moi pour quelques raids. Il m'a gonflé, avec ses leçons de morale ! "tu m'as laissé tomber quand tu as trouvé ta nana !" "les vrais potes préfèrent rester entre eux et ne laissent pas une nana les empêcher de se voir !". Hiro n'a jamais aimé Hitomi, parce qu'elle me prenait tout le temps libre que je lui consacrais pour nos activités virtuelles. Je peux comprendre la réaction de mon pote, mais il se trompe sur un point : ce n'est pas de la faute d'Hitomi. Qui que fût ma nana, je l'aurais faite passer en priorité. En parlant de nana, j'étais au téléphone avec Selina "Catwoman" Kyle. L'avocate s'inquiétait de ne pas avoir de nouvelles de Sentinel Prime et m'avait contacté pour m'assurer que j'allais bien, avant de me dire de me reprendre : dans quelques quotidiens on commençait à faire courir des rumeurs concernant l'abandon des rues par SP et elle ne craignait que ça ne soit effectivement le cas.
J'avais contourné la question. Pas envie de me répandre sur le sujet.

Me foutant en boxer pour me sentir plus à l'aise, j'attrape le magazine que j'ai acheté sur le chemin du retour. L'habituel Playboy qui ira rejoindre ma collection après lecture et, complément à l'achat- le magazine publiant Brigit. Je n'y pensais plus forcément, mais le voir sur les étalages m'a donné envie de l'attraper. C'est la nouvelle que je connais par coeur, mais c'est pour le principe. C'est con : le libraire n'avait plus en stock l'édition plus récente contenant la seconde publication. Au pire, je l'achèterais via le site que je me mets d'ailleurs à parcourir une fois posé devant le pc.
Si je ne vois pas tout de suite la petite icône de nouveau message sur mon compte d'utilisateur, c'est parce que je vois un texte au titre assez évocateur sur la page de garde, cotôyant les liens vers les aventures de Danu : "I'M SENTINEL PRIME". Carrément ? Piqué au vif, je commence par cette lecture là, plutôt flatté au départ.

Mais tout le monde n'est pas Brigit. Le mec s'étant fendu de cette...merde...me décrit comme un héros playboy enchaînant les conquêtes. Dans le civil, SP se nomme Damian Casey et est un étudiant en droit qui -forcément- assure dans les études et s'enfile toutes les nanas qui passent et parfois quelques mecs alors qu'il est en couple avec la reine de la promotion, une bimbo carrossée comme une Ferrari. Et bien sûr, la fille lui est fidèle au possible et lui pardonne ses incartades parce qu'il "est le héros sur qui le monde compte" Bon, à la rigueur. Sauf que c'est extrêmement mal rédigé, bourré de clichés vu mille fois, que le scénario est d'une platitude affligeante et le héros sans relief aucun et que surtout, JE NE SUIS PAS BLOND ! Les Macross ont les cheveux NOIRS ! Et le pire, c'est que comme c'est politiquement correct et pétrit de patriotisme, les fans se déchaînent sur les commentaires élogieux. Quand on sait que la plupart des défenseurs de la morale assassinent Brigit, c'est écoeurant. Sa maîtrise de la langue vaut trois fois celle du loustic ayant pondu la merde sensée me rendre hommage (si si, il l'a marqué dans les précisions de l'auteur, se présentant comme un de mes amis intimes) et elle est parfois clouée au piloris.
Alors que je préparais un mail bien tassé, je vois qu'on m'a écris. J'hésite, puis fini par aller voir. Mince... Brigit ? Sérieux ? Voyons voir.

Elle me remercie de m'être permis de la corriger ? Ca, je ne l'attendais pas. Je pensais qu'elle m'enverrait surtout poliment chier si elle venait à me répondre et je suis sur le cul de constater d'à quel point je me suis trompé. Avant de lui offrir un mot en retour, je file voir sa page et prends une nouvelle fois deux bonnes heures pour faire le tour de ses nouveautés. Le temps de relever ce qui ne me semble pas bon, tout à fait. Et effectivement, j'ai moins à souligner. Je souris en répondant.


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TO : Brigit Dé Dânann
FROM : Kysemapri

YOUR TEXT :
Brigit,
D'abord, je te dois des excuses ! Je ne pensais pas que tu répondrais... Et j'étais loin d'imaginer que si tu le faisais, ce serait pour me remercier. Je suis ravi que tu ai considéré mon mail comme une critique se voulant constructive, car je ne voulais aucunement te mettre en défaut. Quand je vois certains commentaires, je suis désolé pour toi. Les gens viennent lire en toute connaissance de cause et s'étonnent du contenu  ! Je ne sais pas si tu as remarqué d'ailleurs, mais Hriven232 n'arrête pas de se dire offusqué par les scènes érotiques... Et ce sont les seules qu'il commente ! M'est avis qu'il n'est pas aussi choqué que ça.... :D

J'ai beaucoup aimé ton dernier texte, celui où Danu se retrouve aux prises avec ce farfadet chapardeur dans le manoir du Comte Gris. Tu m'as épaté au moment où le Comte se dévoile ! Quelle tension, et quel retournement de situation ! Vraiment, c'était excellent. Où vas tu chercher tout ça ?

Effectivement, je n'ai rien trouvé à redire cette fois. Et je m'inquiète ! Que vais-je devenir si tu parviens à te passer de mes commentaires ? :'(
Plus sérieusement, tu as plus justement dosé l'érotisme et c'est d'autant plus excitant. Cette scène de Danu s'offrant un plaisir solitaire en jouant les voyeuses par le trou d'une serrure est... waouh. Je n'ai pas pû m'empêcher de penser que c'était du vécu... Désolé, je dois avoir l'esprit mal placé ^^ Continue sur ta lancée ! Compte sur moi pour ne pas manquer de te dire ce qui ne va pas, tu tiens je crois ton plus fidèle lecteur <3
A ce propos, attention, je pense que les correcteurs du site laissent passer pas mal de coquilles.

Ah... Ne fait pas attention aux commentaires te comparant au dernier récit en date (au moment où j'écris ce mail) : tu es vraiment un cran au-dessus, ne serait-ce que pour la construction du récit et la profondeur des personnages.

Amicalement.

Je clique sur le bouton d'envoi et reste un moment à la relire, avant d'aller parcourir les commentaires qui comparent Danu à cet erzatz de SP. Je ne rentrais pas dans ce petit jeu, je préfère de loin offrir mon soutien à une Brigit qui n'y semble pas réfractaire.
Satisfait de mon mail, je file voir d'autres nouveautés.

Y'a quoi sur xxlpornfree.com, cette semaine ?

Yamagashi Hitomi

Créature

Re : Correspondance [PV]

Réponse 3 jeudi 28 juin 2012, 20:32:24

Lundi - 07h54

Retour au boulot, avec autant de motivation qu'un zombie affamé devant un buffet végétarien. Une gobelet de café brûlant à la main, je tue avec les collègues les dernières minutes qui nous séparent des cours. Et forcément de quoi on parle ?

" C'est vraiment une honte, de mettre une salle de cours dans cet état.
- Tant que j'ai quatre murs et un tableau, je devrais m'en sortir.
- Vous n'avez pas encore vu ce qu'ils ont écrit, sur ces quatre murs et ce tableau. "

Ce qu'il y a de bien avec les profs de sport c'est qu'ils ne font pas de mystère. Soit ils sont bien sanguins, soit ils sont ont ne peu plus zen. Et dans cette conversation c'est moi qui reste zen. Quelqu'un, je me doute bien de qui, a ravagé ma salle. je n'ai pas encore constaté l'étendu des dégâts, mais je ne pense pas être surprise. Si comme je le pense c'est un coup de Clara, je vais avoir droit à une flopée d'insultes et peut-être quelques dessins bien sentis pour imager le propos. D'ici un jour ou deux le directeur aura fait passer un bon coup de rouleau sur tout ça, je devrais arriver à gérer.

" Je ne vois pas vraiment ce que je pourrais apprendre de si terrible sur moi-même. En plus... "

Je m'interromps soudain, les yeux grands ouverts, paniqués. Mon gobelet m'échappe des mains, et tombe éclabousser mes jambes en même temps que celles de mon collègue, mais je part déjà en courant.

" Yamagashi-sensei !
- Désolée ! "

Je suis déjà en train de pousser la porte de la salle des profs quand je lâche cette unique excuse. Je sors en trombe dans la cour et je traverse la foule des lycéens comme une torpille. Tout le monde se retourne pour me suivre du regard, j'entends déjà que ça parle, que ça demande ce qui prend à Yamagashi-sensei de filer comme ça. Rien à cirer : je fonce. Je viens de prendre un harpon en plein cœur je remonte la ligne aussi vite que me le permettent mes chaussures et ma jupe, que je relève un peu pour allonger mes foulées. Je sors dans la rue et continue à courir. je serre les dents alors que quelques larmes commencent déjà à perler.

Pendant un mois passé à attendre un super-héros, on prend l'habitude de suivre les médias. On guette à la télé, sur internet et même dans les journaux. On veut en savoir le plus possible, pour se rassurer. Bien sûr, depuis l'Irlande, je n'ai plus rien suivi. J'ai laissé le monde à Sentinel Prime, et le monde m'a mis un pain pour me rappeler que j'en fais encore partie. Un gros, très gros titre sur le journal qu'un collègue lisait dans son coin : Sentinel Prime est-il mort ?

Bordel ! Évidemment que je devient folle au point de cavaler à travers la ville sans m'arrêter. Je suis désespérée, morte d'inquiétude. Je ne sais même pas ce qu'il en est que les remords me cisaillent déjà le ventre. Le monde n'en a que pour Sentinel Prime, je suis peut-être la seule à me faire un sang d'encre pour Kyle Macross. J'arrive finalement au pied de son immeuble, essoufflée et en sueur. Je fonce me coller au mur pour appuyer sur le bouton de son interphone.

" Répond ! Répond ! Répond ! "

Le silence n'a duré que quelques secondes quand je plaque mon front contre le mur rêche. Je force à m'en rompre le crâne. Mais j'ai trop mal à l'intérieur pour m'en soucier. J'essaie en vain de me rassurer en me disant qu'il n'est simplement pas là, sans doute parti travailler. Mais je pleure toutes les larmes de mon corps en me maudissant par des sanglots trop étranglés pour que je les entende moi-même. J'aurai jamais dû le foutre dehors, j'aurai dû encaisser, filer le retrouver à l'hôtel des lendemain, revenir en rampant devant lui chaque jour depuis cette putain de nuit qui nous a tués.

*Cloc !*

" Quoi ? "

Sa voix. Énervée, éraillée, déformée par l'interphone. Mais quand même sa voix. J'en ai le souffle coupé pendant un seconde. Une très longue seconde.

" Qui c'est ? "

Je recule d'un pas, relâchant le bouton. Je retiens un soupir soulagé de peur qu'il n'entende. Je n'aurai qu'à ouvrir la bouche, laisser échapper mon nom, et peut-être... Non. Pas maintenant. Pas dans cet état. Et surtout pas à cause de la peur qui m'a tirée jusqu'ici. La dernière fois ça nous a menés à quoi ? Et qu'est-ce que je pourrais lui dire pour chasser les derniers mots que je lui ai balancés en Irlande ? Surtout dans quel état je vais le retrouver ? Qu'est-ce qui m'attend, même si je tombe à ses pieds ? La dernière fois ça n'a pas suffit, il m'a taillée en pièce. Je ne suis pas prête à le revoir, justement parce que cette fois je ne tenterai pas de résister.

L'interphone laisse échapper un grognement, puis il claque à nouveau. Mes poumons se vident d'un coup, sur un seul souffle. Je ne peux pas m'empêcher de penser que j'ai raté une chance en or de tout rattraper. Que j'aurai dû le faire depuis longtemps, et que je le peux encore. Mon regard se pose à nouveau sur le bouton, et une petite trace de sang qu'il porte. Je baisse les yeux pour découvrir que je me suis cassée un ongle en appuyant comme une folle, et aussi que ça fait très mal. Mon doigt saigne. Je le porte à ma bouche pour le suçoter, et je m'enfuis vite en espérant que Kyle ne sera pas à sa fenêtre.

Une prof qui a une heure et demi de retard, ça fait très mauvais genre. Heureusement que les ravages de Clara sont là pour distraire tout le monde.
Je sors une excuse bateau, problèmes familiaux, un détail qui m'est soudain revenu et que je devais régler de toute urgence. Puis la journée de cours se passe. Après ma panique de ce matin, quelqu'un aurait pu projeté dans le lycée une vidéo de moi dans les positions les plus compromettantes : j'aurai eu du mal à m'effondrer. Au contraire j'aurai fait un carnage.

Puis retour à la maison, enfin, et un petit tour du côté de Brigit pour me changer au moins les idées. Enfin, je pouvais toujours espérer. Décidément c'est le jour de Sentinel Prime. J'ai du mal à me convaincre de ne pas poster une très méchante critique au texte proprement affligeant qu'un soi-disant fan a écrit. Et le coup de la teinture noire sur les cheveux blonds : débile au possible. Du Great Saya-man à l'envers, sans compter que Kyle ne cache pas son visage... Ne le cachait pas ? N'a plus besoin de le cacher. Je voudrais retourner chez lui et advienne que pourra, mais je trouve encore que c'est une mauvaise raison. Je sais que Kyle ne vit pas toujours très bien sa double-vie. Alors si je revenais en me sacrifiant à Sentinel Prime, ça n'arrangerait rien.

Heureusement mon nouveau fan préféré est de retour pour me remonter le moral. J'en ai bien besoin.

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TO : Kysemapri
FROM : Brigit Dé Dânann

YOUR TEXT :
Kysemapri,
D'abord je te remrecie encore de tes messages, tu n'as vraiment pas à t'exuser d'être honnête. Et je t'annonce que les correteurs du mag vont vite se faire remonter les bretelles  ;D

Tu peux plaindre Hrien 232 plus que moi : je pense qu'il va faire une synco^pe quand il lira le prochain épisode. Mais je ne t'en dis pas plus, ça gâcherait la surprise  ;)

Je ne te dirais pas non plus où je vais chercher tout ça, il faut bin que je fasse mon intéressante. Ton avis sur le Comte Gris me rassure beaucoup, j'avais peur d'être un peu ecxessive au moment de la révélation. Et si tu penses avoir l'esprit mal placé, alors je dois être encore pire. Et je laise planer le mystère quant aux regards par le trou de la serrure  ::)

Et pour le dernier récit en date, si tu parles de l'horreur que quelu'un a écrit sur Sentinel Prime : j'espère bien être au-dessus de ça ! D'ailleurs j'ai hésité à rembarrer ce texte, heureusemnt que je suis gentille  ;)

Ça me fait quand même très p^laisir que tu me le dises. D'ailleurs n'hésite pas non plus à me dire que tu ne me trouves aucun défauts ;D

Merci encore.
Amicalment.

PS : excue-moi si tu trouves des fautes de frappe, je me suis runée un doigt et c'est pas facile de taper au cavier avec un ndex en moins.

Avec le fait de savoir que Kyle est au moins vivant, ça fait deux petits rayons de soleil dans ma triste journée. Pas mal, pour une période comme celle-là... Par contre j'aurais peut-être dû me relire...

Kyle Macross

Valinichonneur

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Re : Correspondance [PV]

Réponse 4 jeudi 28 juin 2012, 23:40:02

LUNDI - 08H15

Si je chope le connard qui s'est amusé à me détruire l'interphone, je pense que je lui roule une pelle. Mieux, je lui fais un enfant. J'avais oublié de mettre mon réveil hier soir et alors que le travail me tendait les bras, j'en étais toujours à pioncer comme une souche. Affalé dans mon canapé, je m'étais endormi devant l'épisode V de Star Wars, au moment où Vador annonçait la terrible nouvelle à Luke. J'avais vu la série un nombre impressionnant de fois jusque là mais ce n'était pas l'ennui qui m'avait terrassé, non. Plutôt la vodka qui se mariait bien avec le jus de fruis multivitaminé, à tel point que j'en avais cassé une bouteille sans m'en rendre compte. Et pour m'éviter le licenciement pour retard abusif, l'ahuri m'ayant tiré du lit en s'acharnant sur mon interphone méritait bien que je lui fasse don de mon corps. Même si, sur le moment, je lui aurais balancé mon poing en travers de la gueule. On ne s'excite pas comme ça sur la sonnette d'un honnête citoyen !
Et puis en revenant au salon en maugréant, j'étais tombé sur l'heure affichée sur la petite pendule posée sur mon meuble télé. Il me restait dix minutes pour me préparer et espérer que je courrais assez vite pour arriver dans les locaux de l'OVNI à l'heure.

Ayant battu des records de vitesse ce matin là, je croisais dans l'entrée de l'immeuble mon imbuvable voisine, qui m'apostropha alors que je m'apprêtais à passer la porte.


- Hoy, Macross Kun ! Vous devriez arrêter de faire venir toutes vos filles ! C'était une folle furieuse, celle de ce matin ! Elle a tout tâché de sang le tableau de l'interphone !
- J'n'ai pas le temps, madame Kojima ! Je nettoierais en revenant ! Je soupire en m'arrêtant pour la saluer rapidement, par simple politesse. Depuis que Frig avait fait passer l'évier de ma salle de bain à travers le mur, Kojima avait décidé de me livrer une guerre froide.
- C'était une gai-jin. Encore !  Vous n'avez aucun respect, vous autres occidentaux !
- Oui, et bien la prochaine fois elle passera par la fenêtre du salon. Ou par celle de la cuisine. Sur ce, excusez moi, je dois aller gagner ma vie, là.

Et me voilà à filer comme un dératé, n'entendant pas maugréer mon irascible voisine à propos d'une rousse à l'air désespéré repartie comme elle était venue. Peut-être qu'elle le beugle, mais mon MP3 laisse déjà passer Fuel de Metallica à pleins tubes dans mes oreilles tandis que j'enfourche mon vélo en regrettant de ne plus avoir mes super-jambes d'antan. Et en me disant que la journée allait être longue, aussi.

Je ne me trompe pas : à la rédaction de l'OVNI, c'est le branle-bas de combat. Cette feuille de chou peu sérieuse enquêtant sur les histoires pseudo-paranormales s'est fait devancer sur les gros titres à sensations par des quotidiens de plus haute volée ayant posé l'interrogation concernant... la mort de Sentinel Prime. Pour l'OVNI qui remplissait ses colonnes de théories fumeuses quant à mes origines, mes motivations et la nature de mes pouvoirs, c'est un coup dur et tout le monde est sur la brèche afin de trouver ce qui fera encore plus de bruit (et qui m'inquiète un peu) : des photos de mon cadavre. Carrément. Fort heureusement, le rédac' chef n'en est pas encore à falsifier les photos et il préfère se rabattre sur une solution de secours qui me chauffe les oreilles... Ce con va offrir à l'auteur de '"I'M SENTINEL PRIME" tout une édition spéciale. Et oui, l'abruti écrivant cette daube est sensé être mon ami intime et donc tout savoir sur moi et se retrouve donc en première ligne pour commenter les derniers évènements de ma vie. Comble de l'ironie, j'assisterais le journaliste chargé de receuillir ses propos. Bon... Ca, c'est une bonne nouvelle puisque c'est une sorte de marque de confiance en moi. Mais je sens que je vais avoir toutes les peines du mondes à ne pas décoller un pain à notre "star".
D'un sens, ça risque aussi bien d'être marrant d'écouter les âneries que ce type va exposer à la face du vrai SP. Enfin, de l'ex qui l'est toujours mais sans l'être et qui n'est pas faux pour autant.
Vous avez compris.


LUNDI - 22h51

Enfin rentré ! L'auteur s'est répandu tant qu'il pouvait sur son sujet et je dois dire que j'ai été assez impressionné de voir comment on pouvait inventer une vie morceau par morceau. Le mec racontait même des anecdotes de soirée et disait connaître ma nana, laissant sous-entendre que si SP n'était pas disponible en ce moment c'est parce qu'il... allait être papa. Je crois que j'ai failli exploser à ce moment là, préférant sortir de la pièce en prétextant une envie pressante pour aller frapper dans le premier mur venu plutôt que de le dégommer sur place. Si ce connard savait ! J'en avais été en colère tout le reste de la journée, avant de devoir ravaler mes larmes sur l'interminable trajet du retour.
J'aurais voulu qu'il ait raison, quelque part. Mais de copine, je n'avais plus. Et même si Hitomin ne m'avait pas plaqué... Bref. J'étais arrivé chez moi assombri et m'étais offert le luxe d'une longue douche bouillante avant de me dire que j'avais besoin de me dépenser et que la salle de sport était pour ça tout indiquée.

En attendant d'aller soulever de la fonte, je me décidais à faire ma tournée des sites et forums, commençant par vérifier si Brigit m'avait répondu une fois de plus. C'est avec un sourire que j'ouvris son mail, le dévorant en tiquant sur la syntaxe. Finalement, je lui répondis, sirotant un lait-fraise à la paille.


Citer
TO :  Brigit Dé Dânann
FROM : Kysemapri

YOUR TEXT :
Brigit,
Heureusement que tu m'as laissé cette petite précision en fin de mail, je me suis demandé tout au long de la lecture si on ne m'avait pas fait une mauvaise blague ! Rassure toi, je ne t'en tiendrais pas rigueur. Du coup, je doute que tu ai pû écrire ? Tu sais que j'attends la prochaine parution, tu ne devrais pas me faire languir comme ça, surtout avec le mystère que tu laisse planer ! :'[

Tu sais, je ne plains pas Hriven232, mais plutôt sa main droite :D Pardon, ce n'était pas très fin, mais c'était trop tentant. Toutefois, je reste désolé qu'il te descende en flamme de cette façon. Tu as certes une notion certaine de l'érotisme, mais ses dernières critiques te visent toi derrière l'écran et il insinue clairement que tu es une traînée parce que tout ce que tu écris est forcément du vécu ! Ce sont des choses qui ne se disent pas ! èé Je serais bien tenté d'aller l'assassiner par mail, mais je pense que ça ne servirait à rien. Sache que tu as tout mon soutien, sans préjugés aucun.
Quoique... Tu attises ma curiosité avec cette histoire de trou de serrure ^^

J'ai une mauvaise nouvelle, par contre. J'y pense parce qu'on parle de Sentinel Prime et je suis désolé que ça dérive alors que nous sommes là pour Danu et toi, mais cette andouille derrière le torchon qu'est ce fameux texte s'est fait interviewer par mon journal aujourd'hui. Comme il prétend être un réel intime d'SP, son avis "compte" et va faire les colonnes d'un numéro spécial   . Je trouve ça dégueulasse ! Tu es trois fois plus douée que lui, tu devrais avoir ce genre d'opportunité de te faire connaître ! Quitte à mentir, autant le faire avec classe. Je me suis d'ailleurs demandé comment toi tu aurais parlé de Prime tout le temps où j'écoutais l'autre débiter ses bêtises. Mais peut-être que ce sujet te laisse froide ? Sinon... Je veux bien un petit échantillon, pour comparer avec l'autre mauvais ;D

Ceci dit il y a du bon, dans tout ça. On a un type à la rédaction qui tient une petite rubrique sur les sites internet à suivre et je lui ai présenté celui où nous nous trouvons, mettant l'accent sur tes textes. Et il a accepté de te contacter pour un petit interview virtuel ! C'est un petit rien, mais au moins on y trouvera des extraits de tes nouvelles et quelques mots de toi si tu accepte évidemment d'être interrogée ! Il devrait te mail dans les jours prochains si ce n'est pas déjà fait.

Et laisse moi te dire que j'espère continuer à te trouver des défauts. Comme ça, je pourrais toujours justifier un petit mail à ton égard :p C'est vraiment gentil de me répondre à chaque fois.

Prends soin de ton doigt, pas de bêtises !
Amicalement.

PS : Les filles que croisent Danu devraient avoir parfois de plus gros seins ! o/

Voilà, ça me semblait bien. Le mail fila vers son destinataire, tandis que j'attrapais mon portable alors qu'un sms m'était annoncé. Une mauvaise manip', et j'étais à composer le numéro d'Hitomi que je n'avais pas pû me résoudre à effacer. J'arrêtais l'appel à temps, me demandant si elle avait été bippée. J'en doutais et de toutes façons, ça ne changerais rien.
Mon petit doigt me disait qu'elle avait certainement effacé toute trace de moi, à commencer par ce numéro qui nous avait bien servi avant.

Alors que j'allais taper un de mes rp, je décidais d'oublier l'incident et me demandais - non sans me monter quelques fantasmes l'air de rien - à quoi pouvait bien ressembler Brigit. Peut-être qu'elle était foutrement sexy... Ou peut-être que c'était un mec.
Un jour, je lui demanderais peut-être.
« Modifié: jeudi 28 juin 2012, 23:47:16 par Sentinel Prime »

Yamagashi Hitomi

Créature

Re : Correspondance [PV]

Réponse 5 vendredi 29 juin 2012, 16:19:07

MERCREDI - 09h34

" Huuuummmmmmmmmmmmmmmmm... "

Mercredi... Pas cours... Traîner au lit... Coup d'œil au réveil.

" Pffffffffff... "

Plus de neuf heures et demi. Assez fainéanté, Hitomi ! Debout ! Je m'étire comme une chatte paresseuse avant de me laisser retomber sur le matelas. Ma tête est piégée dans le champ de gravitation de l'oreiller. Tant pis, je me lèverai plus tard. Je ferme les yeux. C'est bon de rester au lit, même toute seule. Surtout toute seule, en fait. Personne qui ronfle, qui bouge, qui se colle à moi en sueur, qui me souffle son haleine du réveil au visage, ou qui me pourrit mon espace et m'empêche de faire l'étoile de mer. C'est mon coin douillet à moi. Je rouvre les yeux, le temps de voir qu'une minute de plus est passée. Mon regard se pose sur la petite bande de sparadrap collée sur la tranche de la table de chevet.

- TEMPUS FUGIT -

Quelle idée j'ai eu de coller ces saletés un peu partout dans ma chambre ! Je roule sur le ventre et enfouis mon visage dans mon oreiller pour grogner un coup, et je me lève. J'ai refusé la vie éternelle, donc je dois assumer la relative urgence de ma condition de pauvre mortelle. Le temps s'enfuit et personne ne peut le rattraper. Autant faire quelque chose de cette journée, même si j'ai le moral dans les baskets. Ma petite aventure de lundi m'a plus chamboulée que je n'ai voulu me l'avouer. Être passée si près de Kyle, avoir entendu sa voix... Il me manque ! C'est pas croyable comme il me manque ! Mais j'en suis toujours au même point. Je ne suis pas prête, je ne veux pas répéter mes erreurs. D'une certaine façon je nous laisse le temps qu'on a pas pris. Une contradiction qui me plombe un peu plus le moral.

Je prends le petit déjeuner devant la télé, la chaîne d'infos. Je m'y suis remise, et je me suis vite rendue compte que les choses sont pires que je le craignais. Le monde entier guette un signe de Sentinel Prime, une vidéo, une photo, mort ou vif. Et jusque que sur les chaînes nationales, on lâche une brève sur ce soi-disant "ami intime" du super-héros, et son texte proprement et tout aussi salement merdique. Dire que si je lui tombais dessus je ne pourrais même pas lui en retourner une pour avoir craché sur sur mon...

Je soupire à nouveau en me repliant sur moi-même, la tête entre les mains. Je lui en veux pour ce qu'il m'a fait, ou plutôt ce qu'il n'a pas fait, ce qu'il ne m'a pas laissé faire. Je m'en veux tout autant de ce que je nous ai fait, à nous deux et chacun de nous. Mais je l'aime toujours, je l'aime autant qu'au départ, à la folie. Et c'est bien contre la folie que je dois me battre. C'est un cauchemar pourtant je sais très bien ce que je veux. Je le veux, lui. Je veux me reconstruire avant de revenir vers lui, s'il ne se décide pas à revenir vers moi. Je veux redevenir celle que j'étais quand il m'a rencontrée, même s'il ne la connaissait pas. Je veux me reconstruire, et pas changer comme j'ai voulu le faire. Il n'y a qu'après ça que je pourrais me tenir devant lui et lui pardonner, nous pardonner, tout lui dire et nous laisser une seconde chance.

Je ne suis pas prête. Mais le temps s'enfuit et personne ne peut le rattraper. D'un jour à l'autre Sentinel Prime pourrait revenir, cachant dans son ombre un Kyle Macross guéri de moi. Après tout, mine de rien, je suis en train de me guérir de lui. Et si je ne m'en sors pas si mal, qu'est-ce qui l'en empêche ? Cette idée devrait me motiver, me tirer vers le haut, mais son horreur m'écrase. Le seul refuge qu'elle me laisse : c'est moi. Même si tous ces efforts ne m'aident pas à le retrouver, cette fois au moins je serais au clair avec moi-même.

Je finis mon petit déjeuner, plus ou moins. Toutes ces histoires m'ont coupée l'appétit. Je dois faire un petit break, oublier un moment cette idiote d'Hitomi Yamagashi et les montagnes de problèmes qu'elle se crée. Heureusement que Brigit Dé Dânann, elle, a de quoi garder le moral. Encore qu'en découvrant le dernier message de mon fan préféré, je ne suis pas si joyeuse que les fois précédentes. Sentinel Prime s'infiltre décidément dans tous mes refuges. Si ça continue, même en classe je ne pourrais plus y échapper. Ce ne serait pas forcément un mal, ça me distrairait de Clara et de Shii qui me font toujours vivre un calvaire.

Un moment je suis bien tentée de lâcher le morceau à Kysemapri. Crois-le ou non, mais moi je connais Sentinel Prime, et c'est de ma faute s'il a disparu de la circulation. J'ai tellement envie de lâcher cette bombe, quitte à me la reprendre en pleine poire. Si seulement j'avais quelqu'un à qui parler de ça. Ce problème là je suis vraiment toute seule pour me débattre avec. Quoi qu'il arrive je ne pourrais jamais m'en débarrasser, je suis marquée à vie par ce secret. Et je refuse d'être une garce assez amère pour le trahir. Je me concentre plus sur la petite interview virtuelle et les autres à-côtés. Mon doigt me fait encore bien mal, mais je fais un peu plus attention en tapant.

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TO : Kisemapri
FROM : Brigit Dé Danann

YOUR TEXT :
Kisemapri
D'abord je te rassure, mes trois prochaines nouvelles sont déjà entre les mains des correcteurs. D'ailleurs j'espère que ça leur laissera assez de temps pour s'appliquer  :P

Oublie Hriven232, laisse-le fantasmer sur moi si ça le chante. Et dit-toi qu'il est déjà bien puni de n'avoir que mon indifférence. Si je devais répondre à tous les coups qu'on essaie de me porter je n'aurais plus le temps d'écrire. Alors ne perd pas non plus ton temps. Et ça me ferait de la peine que mon fan préféré se laisse embarquer dans ce genre de mesquineries  :'(

Pour l'interview, ce sera avec plaisir. Mais je laisserai quand même planer le mystère juste pour toi, ça t'apprendra à me chercher des défauts à tout prix ^^


C'est léger, trop léger. C'est même fuyant. Je passe carrément au large de tout ce qui concerne Sentinel Prime. En plus d'être impoli ça pourrait le rendre curieux. Mais alors que je j'écrivais un plan a commencé à prendre forme. Pourquoi pas, après tout ? Ré-écrire la vie de Sentinel Prime et de son alter-ego anonyme, changer la donne, et peut-être dépasser toutes les erreurs qu'on a commises. Une simulation de deuxième chance, un autre Kyle, peut-être une autre moi. Et aussi faire les pieds à l'autre espèce d'arriviste qui mériterait de méchantes baffes. Il se fout de nous deux, de ce qu'on a traversé, ce qu'on traverse encore. Ou du moins ce que moi je traverse. Je ne veux pas croire que ce soit Kyle, ou même qu'il le connaisse. Kyle ne m'aurait pas fait une chose pareille, même par le biais d'un ami. Il ne se serait pas pitoyablement caricaturé pour m'envoyer au visage le fantasme d'une petite amie aussi soumise, voir désespérément dépendante. Je m'étonne même qu'il ait laissé faire ça, tant pour lui que pour moi. Et si je me trompe sur la question, j'aurai d'autant moins de mal à vivre sans lui.

En tous cas, je crois que pour une fois je me laisser convaincre par le Côté Obscur, en toute connaissance de cause. Mais je dois choisir mes mots, pour ne pas laisser paraître ce qui est vraiment.

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TO : Kisemapri
FROM : Brigit Dé Danann

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Kisemapri
D'abord je te rassure, mes trois prochaines nouvelles sont déjà entre les mains des correcteurs. D'ailleurs j'espère que ça leur laissera assez de temps pour s'appliquer  :P

Oublie Hriven232, laisse-le fantasmer sur moi si ça le chante. Et dit-toi qu'il est déjà bien puni de n'avoir que mon indifférence. Si je devais répondre à tous les coups qu'on essaie de me porter je n'aurais plus le temps d'écrire. Alors ne perd pas non plus ton temps. Et ça me ferait de la peine que mon fan préféré se laisse embarquer dans ce genre de mesquineries  :'(

Pour l'interview, ce sera avec plaisir. Mais je laisserai quand même planer le mystère juste pour toi, ça t'apprendra à me chercher des défauts à tout prix ^^

J'ai une bonne nouvelle : il va falloir que tu me dises où je peux trouver l'interview de ce fameux ami de Sentinel Prime. Je ne sais que ce que j'ai vu à la télé, mais je pense que ce type se fout royalement de la gueule du monde. En plus son soi-disant hommage est une vraie caricature. Son petit numéro ne tient pas l'eau une seconde. Pendant des années ce type serait resté dans l'ombre avec le reste de la vie de Sentinel Prime. Et il suffit que Sentinel Prime disparaisse un petit moment pour qu'il vienne comme une fleur, pour dire que tout va bien ?

Je ne suis pas une super-héroïne, mais si on me faisait un coup pareil je deviendrais méchante. Sans parler des gens qui comptent vraiment sur Sentinel Prime, et ses fans. On ne va quand même pas les laisser croire à toutes ces idioties ? Et qu'est-ce qu'il doit en penser, lui, Sentinel Prime ? Déjà qu'un type s'amuse à le calomnier pour profiter de sa réputation, mais en plus que des gens y croient, et qu'un journal le prenne vraiment au sérieux. Même si ça montre bien que le monde est désespéré de plus voir son sauveur, ça ne doit pas lui donner envie de revenir  >:(

Alors tu as bien fait de m'en parler. Je ne suis pas vraiment une fan, et encore moins une amie intime. Mais puisque les fans et les amis intimes se défilent je vais monter aux créneaux. Depuis le temps que Sentinel Prime le fait, on lui doit bien ça. Oui : "on". Parce que tu vas aussi en être. Ça t'apprendra à me donner de bonnes idées ^^

Par contre je suis vexée : j'écris seulement trois fois mieux que ce type ? Pour la peine Danu croisera plus de grosses poitrines. 85 B maximum  :P

J'hésite une seconde à envoyer ce message, à mêler indirectement cet inconnu à ma vie sentimentale. J'hésite surtout à assumer ça, à prendre la défense de Sentinel, et surtout de Kyle, en me cachant derrière un faux nom. Je sais tout ce qu'il y a à savoir, je pourrais le dire au monde entier, et j'en ai bien envie. L'idée de rester là pendant qu'on l'attaque aussi bassement me dégoûte et me révolte, autant que celle de rester cachée. Mais je n'hésite qu'une seconde. Le message à peine envoyé, je prends la tenue toujours compressée que Kyle a oublié en Irlande. Je la fait tourner dans mes mains en la fixant.

Je t'avais prévenu, Kyle Macross. Tu ne laissera pas le monde s'arrêter, parce que je ne te laisserais pas faire. Je refuse que tu abandonnes comme je refuse de t'abandonner. Je ne sais pas si je ferais bien, mais je ferais de mon mieux. Pas pour me faire pardonner ou pour te reconquérir, mais parce que tu le mérites. Il est grand temps que quelqu'un prenne ta défense. Et finalement il vaut peut-être mieux que ce soit une inconnue plutôt que moi.

Kyle Macross

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Re : Correspondance [PV]

Réponse 6 vendredi 29 juin 2012, 20:14:37

MERCREDI - 07h15

Quand je suis au téléphone avec ce numéro en général, c'est agréable. On parle de tout et de rien, des dernières conneries vues sur le net aux musiques les plus commerciales de Youtube en passant par les vidéos récentes de nos pornstars préférées. Ce numéro me parle de l'amérique où j'aurais voulu m'établir en arrivant dans cette réalité, ce numéro est un petit rayon de soleil dont je n'ai jamais parlé à personne, que ce soit Hitomi, Donna ou Marie. Ce numéro, c'est celui de Charlie Ryan. Un ingénieur dont j'avais sauvé la vie fortuitement alors que je venais de débarquer et qu'il était en voyage d'affaires à Seïkusu. Reconnaissant et fan de comics, il m'avait proposé un costume personnalisé (qui allait devenir celui d'SP) et un petit pécule pour m'installer dans la ville. L'appart' ne venait pas du ciel... Charlie n'avait eu qu'une seule exigence : qu'on se parle et se voit le moins possible, car il craignait les retombées. J'avais accepté, mais nos rares appels duraient une à deux heures.
Comme toujours, je l'appellais pour une raison qu'on qualifiait sobrement tout les deux de "professionnelle" mais la discussion avait rapidement dérapé vers le sujet en vogue du moment.


- Alors, Sentinel Prime est mort, hein ?
- Je n'ai pas envie de parler de ça, Charlie. Je t'appelle pour le taff, pas pour parler people.
- Justement. Ce que tu me demande, c'est un costume, Kyle. Et le design ne me plaît pas, il est trop éloigné de ce que je te fais en temps normal.
- Charlie...
- Je ne veux pas enterrer Prime. Ni lui proposer un linceul. Tu sais que mon fils est inquiet ? Il pense qu'SP ne veut plus revenir parce qu'il a fait trop de bêtises.

Il sait que ce genre d'argument fait mouche, avec moi. Le regard des gosses m'a toujours semblé important et je sais que celui de Charlie est un de mes plus grands fans. Un môme adorable, qui passe son temps à dire que quand il sera grand, il aura des pouvoirs et fera tout pareil que Sentinel Prime.
Je marque un temps d'arrêt, sachant que Charlie s'attend à ce que je cède et dise que je vais me reprendre, que je suis un con et que finalement, je vais juste lui demander un ou deux costumes d'avance.


- Donne un de mes vieux costumes à ton fils en guise d'excuses et envoie moi ce que je t'ai demandé. Merci, Charlie.

Je raccroche avant qu'il ne puisse répondre. Je n'aime pas procéder comme ça, mais je n'ai pas envie qu'on tente de me faire ressortir Sentinel Prime. Déjà parce que j'en serais incapable, je n'ai plus mes pouvoirs. Ensuite, parce que je considère de plus en plus que lui aussi m'a laissé tomber, s'étant envolé quand Hitomi m'a plaqué. Elle m'aura décidement tout prit... Si je ne l'aimais pas autant aujourd'hui encore, je le lui reprocherais. Mais bien que je tente de l'oublier, je soupire encore à notre séparation et au manque de sa présence dans ma vie. Si je suis cinglé, c'est bien de miss Yamagashi. J'en suis toujours amoureux comme au premier jour -si ce n'est plus- et je dois me faire violence pour ne pas aller frapper à sa porte pour la prendre dans mes bras et lui dire que je m'excuse. Hier soir, j'ai failli le faire ! Armé d'une simple mais magnifique rose, je m'étais rendu jusqu'à son immeuble bien décidé à lui parler, tenter de la faire me revenir. Et je me suis débiné.
Bon, en même temps, j'avais bu un whisky de trop et ma belle motivation était née dans le fond de mon verre, qui en suivait une demi-douzaine d'autres déjà... J'avais un peu dégrisé sous la pluie et croiser mon reflet dans une vitrine ne m'avait pas flatté. Cerné, mal rasé et les yeux rouges, j'étais loin du Kyle qu'elle connaissait. Finalement, j'avais glissé la rose dans la fente de sa boîte aux lettres et était reparti en courant, pleurant comme un con.

Au réveil ce matin, je savais ce qu'il me fallait. Me défouler. Mais pas n'importe comment, parce que ça aurait été contre productif et stupide. La salle de sport et les cours d'arts martiaux ne me suffisaient plus et le costume me manquait. J'avais donc contacté Charlie pour qu'il me fasse une nouvelle tenue, plus adaptée à mon état d'esprit du moment.
Je m'en voudrais plus tard de la fin de la discussion et la remisait à plus tard, préférant m'apprêter pour aller bosser à l'OVNI d'une humeur massacrante. Si Casey, mon "Senpaï café-photocopie-conneries" avait aujourd'hui la mauvaise idée de l'ouvrir trop, il prendrait certainement la photocopieuse dans la gueule.
Littéralement. J'avais encore assez de force pour ça.

Finalement,  la journée passa mieux que je ne l'avais d'abord pensé. Grâce à la petite stagiaire qui craquait un peu sur moi et que j'avais réussi à attirer dans le local le plus à l'écart pour un flirt rapide et intense à même le mur, et ensuite parce que le patron avait trouvé l'interview de l'autre tâche si bien qu'il avait décidé de m'octroyer ma journée. J'en profitais donc pour passer voir mes mails depuis un des ordinateurs de la rédaction avant de filer à la salle de sport et tombais sur la réponse de Brigit. Elle voulait l'interview ? Le papier ne serait publié qu'en fin de semaine mais j'avais accès aux ébauches à loisir, puisque j'avais participé à la rédaction.
Je m'attelais donc à la réponse.


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TO : Brigit Dé Danann
FROM : Kysemapri

YOUR TEXT :
Brigit,
*cri de fan hystérique* Voilà une super nouvelle ! Je serais sur la brêche pour les guetter et les dévorer dès leur sortie, c'est juré ! Malgré notre correspondance, ta plume me manquait... Et les aventures de Danu tout autant ! Sois sûre que je te dévorerais avec le même appétit, si ce n'est plus.

Hm... Ton "fan préféré", vraiment ? Ca, c'est très gentil ! *rougit* Tu es mon auteur préféré, ceci étant. Certes, je lis peu de nouvelles et de romans et il est difficile de me tirer de mes BD mais que tu puisse le faire est la meilleure preuve de tout le bien que je pense de toi :) Ne t'en fais pas, je préfère consacrer mon temps à ta lecture et ta critique. Les batailles de fans m'indiffèrent mais je ne le laisserais pas t'insulter encore.

Je me suis renseigné, tu recevra un mail dans les prochains jours pour l'interview. Content que tu accepte ! Pour la serrure, de toutes façons je ne voulais pas que tu me dévoile ça publiquement. J'ai le droit à mes petits secrets avec l'auteur, j'espère ? :D

Je marquais une pause en relisant le mail de Brigit. Ce qu'elle disait à propos de Sentinel Prime ne manquait pas de vérité et j'étais le mieux placé pour le savoir. Son avis était partagé par quelques forums de fans sur lesquels il m'arrivait de naviguer mais... Comment dire ? A la lecture, j'eu la fugace impression que l'écrivain prenait le sujet à coeur malgré qu'elle s'en dise détachée. Peut-être que ce n'était que le reflet de ce que moi j'avais envie de lire ? Sûrement. Mais par jeu, j'allais pousser le vice afin de savoir si elle n'avait finalement un avis plus arrêté qu'elle ne le laissait prétendre sur mon alter-ego.
La rédaction reprit donc.


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Je vais te transmettre ce que j'ai, pour cette histoire d'interview. Je te fais confiance : ça doit rester entre nous ! C'est une ébauche que je n'ai normalement pas le droit de communiquer, surtout pour une édition spéciale. Je te mets ça en pièce jointe ! :) Mais dis moi, tu as l'air très enflammée à propos de Prime ^^ Tu es sûre de ne pas être une fan ou une intime ? Je parle peut-être à sa véritable amoureuse, qui sait... :3

Bon, d'accord. Je poussais peut-être la plaisanterie un peu trop loin mais j'avais de toutes façons toujours été un peu lourd. Un peu plus ou un peu moins, hein... Si Brigit était un mec, ça aurait au moins la possibilité de le faire marrer un coup et j'estimais que c'était déjà ça de pris. Pour la suite, je pris le temps de réfléchir plus, parce que ça me touchait directement. Le monde, désespéré de ne plus me voir ? Plus ça allait, moins je croyais à cette hypothèse. Le monde avait jamais t'il eu besoin de moi pour tourner, franchement ? J'en étais venu à me dire que c'était ce dont je m'étais convaincu pour justifier mes actions et que cette pensée ne faisait que flatter mon égo.
Depuis un presque un mois maintenant, le monde ne s'était pas arrêté. Le mien si, puisque mon petit soleil roux était parti éclairer ailleurs et que le satellite rouge et bleu avait prit le même chemin, laissant la planète Kyle dans le noir et la solitude, ses océans chargés d'amertume et de regrets.


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Pas plus que toi, je ne crois à toutes ces conneries. Je doute qu'SP ait une vie aussi parfaite, aussi clichée que ce mec la décrit. Déjà, tu imagine une fille qui attendrait son mec contre vents et marées, s'interdisant de se donner à un autre tout en sachant que lui ne s'en prive pas ? Pas moi. En amour, c'est souvent la loi du Talion et ce n'est pas parce qu'on s'appelle Sentinel Prime que ce n'est pas effectif. Une fille normale serait allée voir ailleurs et finalement, qui lui aurait reproché ? Si son mec l'aime vraiment, il comprend et tolère. Je pense. J'en sais rien... Mais maintenant que j'ai vécu une histoire un peu délicate ayant été au clash pour des aventures du même genre, je me dis que l'amour n'est pas lié au coeur. Si on s'aime, si on est sûrs de s'aimer... Le corps des autres n'est qu'un corps, un passe-temps. Nos "je t'aime" sont plus précieux que n'importe quoi d'autres si ils viennent du coeur.
...Désolé, ça fait très magasine féminin, là :x


Le pensais-je vraiment ? Oui, mais c'était plus facile de faire le malin et le dire à une inconnue. Si je m'adressais à Hitomi, aurais-je eu la même conviction dans mes mots ? Aurais-je pû lui certifier que si j'étais sûr que j'étais le seul à faire battre son coeur, elle pouvait bien se faire baiser par tout ses élèves si ça lui chantait ? J'en doutais. Mais dans un coin de mon âme, j'entretenais l'idée dans l'espoir de la faire germer.
Pour elle, pour nous. Si un jour, nous devions nous accorder une fois encore.
Fait chier, l'amour.


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Ceci étant dit, le vrai SP a peut-être besoin de souffler. Ce type passe son temps à faire tourner le monde, à se cartonner pour éviter les dommages aux autres... Qui sait de quoi est faite sa vie une fois les collants raccrochés ? Il a peut-être trouvé une raison bien à lui pour arrêter de se battre. Ou au contraire, il l'a perdue. Tout ce tapage le laisse possiblement indifférent, tu ne crois pas ? Ou peut-être qu'il est bien mort. C'est une option tout à fait envisageable, malheureusement.

Si je peux t'aider, ce sera avec plaisir, mais je n'ai pas ton talent et je ne voudrais surtout pas que tu te détourne des aventures de Danu. On est là pour elle avant tout ! Je suis désolé d'avoir amené le sujet sur le tapis et de le laisser s'immiscer même dans nos petits mots alors qu'au quotidien, on est bassinés avec ça.
Je suis bien plus pressé de connaitres les péripéties de la belle que d'être au fait du sort de Prime, soit en certaine. <3

Trois fois seulement, oui. Parce que la brune qu'elle croise au village côtier n'avait qu'un "léger décolleté peu fourni" - je te cite, ou presque- et que j'aurais voulu voir plus de nichons avec elle, surtout quand on sait ce qu'il se passe après, sur le comptoir de la taverne... Rectifie le tir, et j'augmente ta quantité de talent ! :p

Amicalement,
Kyse.

J'étais satisfait de mon mail, mais je sentais que mon esprit allait remuer son contenu toute la journée. Et je me rendais compte qu'Hitomi me manquait encore plus que je ne voulais bien le reconnaître, puisque j'aurais voulu partager avec elle mon "amitié" avec Brigit et les tribulations de son héroïne. Entre autres choses. J'aurais voulu raccrocher les collants pour partager la vie de ma rousse, pour trouver dans chaque moment de libre le prétexte pour tenter de lui faire un enfant. Ses yeux qui me dévoraient, ses bras qui me protégaient de tout et ses mots qui me faisaient me sentir plus grand que je ne l'étais.... Tout ça me semblait perdu à jamais et ça m'en déchirait le coeur.
Je l'aimais et ça n'était pas prêt de changer.

Fidèle à ma parole, je joignis quelques minutes après avoir réussi à contenir mes larmes l'interview de Connor J. Fox, "ami intime" de Sentinel Prime.
Le papier en question était encore sous une forme brute et non mise en page mais contenait la totalité de l'entrevue.


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OVNI - HS 5 : "IL EST SENTINEL PRIME, MAIS SURTOUT MON AMI..."
> Propos receuillis par Jet Fusion (JF, çi après)  et Kysemapri (KM, çi après)
> Guest : Connor J. Fox (CJF, çi après), auteur de la suite de nouvelles à succès "I'm Sentinel Prime"

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JF : Bonjour et merci d'avoir accepté de répondre à nos questions, John ! Alors, dis nous. On te connait pour tes suites de nouvelles à propos de Sentinel Prime et tu maintiens que tu ne fais que -je te cite- "légèrement romancer la vérité". Alors qu'en est il de tes relations avec l'ami Prime ?

CJF : Et bien, elles sont au beau fixe ! (il rit) Nous nous entendons très bien et il m'a confié adorer mes histoires. Ca lui plaît d'avoir des lecteurs, je crois... Mais ne lui dites pas, il aurait l'impression qu'on lui donne la grosse tête. C'est un homme assez discret malgré tout. Nous sommes aussi proches que je le dis dans les nouvelles, et je connais très bien sa petite amie également.

JF : Donc, il aime tes écrits ? Et que pense t'il de ce que tout le monde dit en ce moment sur lui, qu'il est mort ? Car il n'est pas mort, rassure nous ?

CJF : Non, Prime n'est pas mort ! En ce moment, il vit une période très importante en tant qu'homme et a décidé d'en profiter pleinement. Je pense qu'il a raison, parce que le monde n'a pas arrêté de compter sur lui depuis que je l'ai poussé à endosser le costume. Notre héros peut bien s'accorder un peu de temps pour lui !

KM : Donc, c'est toi qui lui a donné envie d'être SP ?

CJF : (il hoche la tête d'un air grave) Oui. Quand il m'a parlé de ses pouvoirs, je lui ai dit qu'il devait les mettre au service du Bien et de la Justice en tant que "première sentinelle du monde". Pour me remercier de mes encouragements, il a reprit la formule pour son pseudo. Et l'histoire m'a donné raison, vous ne trouvez pas ?

JF : C'est vrai ! Sans toi, pas de Sentinel, c'est fou ! Mais dis nous : tu parlais d'une période très importante pour lui. Tu peux nous en dire plus ?

CJF : (il hésite) C'est un peu délicat, mais il a accepté que j'en parle aux lecteurs de l'OVNI et que je l'annonce à tout ses fans, alors tenez vous bien.... SP va être papa ! Sa petite amie est enceinte de trois mois déjà et il veut être là pour elle. Ils m'ont tout les deux demandés de choisir le prénom mais ça, ça restera secret. (il sourit)

KM : Papa ? Pardon, je suis étonné. Dans la nouvelle numéro deux, "I love you Margareth", tu disais qu'il refusait cette responsabilité parce qu'il avait trop peur qu'on s'en prenne à sa famille et au monde, ce qui est très compréhensible. Mais voilà qu'il lâche tout pour son enfant ? C'est une chose logique dans l'idée, mais dans les faits... Ca le fait passer pour un menteur. Que diront ses fans, que diront les nécéssiteux qui -selon tes termes- ne peuvent pas s'en sortir sans lui ?

CJF : (il fronce les sourcils et reste muet un instant avant de prendre la parole) Je pense que depuis, il a prit de la bouteille et qu'il sait ce qui est bon pour lui.

JF : On comprends qu'il prenne le temps de chouchouter sa petite amie, surtout si elle est enceinte, t'en fais pas ! Mais la question de mon collègue en soulève une autre : tu peux nous assurer qu'SP reviendra pour honorer ses paroles de "toujours protéger la terre, coûte que coûte" ?

CJF : Non... Lui même ne le sait pas. Vous savez, ce n'est pas facile à prévoir !

KM : On espère tous qu'il fera le meilleur choix. Qu'en pense sa copine, de tout ça ? Du fait qu'on dise que son mec est mort ?

CJF : Elle le vit bien. Vous savez, elle l'aime trop pour le quitter quoi qu'il fasse ! C'est vraiment la femme de sa vie, aussi fidèle que dévouée. Par exemple, il faut savoir qu'en le rencontrant, elle était dotée d'une poitrine plutôt généreuse ! (il rit et mime un buste féminin rebondi) Mais comme SP n'aime que les petits seins, elle s'est faite opérée pour lui faire plaisir. C'est une belle preuve d'amour. Comme elle lui pardonne ses écarts et ses petites rencontres... Elle ne veut pas l'accabler avec des reproches quand lui sauve le monde tout les jours. Grâce à moi, elle prend la chose avec le sourire.

JF : Effectivement, c'est presque la femme parfaite ! Tu peux nous parler de leur rencontre ?

CJF : Bien sûr ! Au lycée, SP était déjà une star. Bon à l'école et doué en sport, il avait déjà pas mal de filles à ses pieds. C'est un mec très assuré, dans la vie ! Il a rencontré sa chérie un peu par hasard, quand elle devenue reine de la promotion. Ca a très vite marché pour eux après ce soir là et il me l'a vite présentée. Il avait peur qu'elle ne me plaise pas ! (il rit) Mais elle est adorable, Margareth. Elle m'aime beaucoup et n'arrête pas de me le dire, c'est gênant parfois ! Elle souffre terriblement des absences d'SP, mais elle est extrêmement fière de lui.

KM : Elle souffre de ne pas le voir, mais aime beaucoup l'homme qui est la cause de tout ça. Ce n'est pas un peu contradictoire ?

CJF : Ahem... (il tousse) Je suppose que l'amitié qu'elle me porte efface les désagréments...

KM : Sur internet, beaucoup de fans de Prime disent que tu n'es qu'un profiteur qui utilise le silence du héros pour te faire connaître sur son dos, mettant en doute ton talent d'auteur tout en te menaçant de risquer sa colère si il n'était pas d'accord avec ta démarche. Que voudrais tu leur répondre ?

CJF : Que je ne suis pas un menteur. Tout ce que je dis est authentique, véridique. Nos amis et nos familles le savent.

[L'interview continue encore un peu, sur des choses plus triviales et sans intêret]

Le mail complémentaire parti, je pris quelques secondes pour souffler. Fox était un connard doublé d'un superbe menteur... Comment pouvais-je laisser passer ça ? Tout ce que j'espérais, c'était qu'Hitomi n'irait pas s'imaginer n'importe quoi si elle venait à lire ce torchon.
"Je ne te ferais jamais ça, mon coeur", glissais-je entre mes dents en éteignant le PC avant de filer. La journée me tendait les bras.

Yamagashi Hitomi

Créature

Re : Correspondance [PV]

Réponse 7 samedi 30 juin 2012, 00:38:09

Jeudi - 19h23

La journée d'hier avait pourtant bien commencé, l'un dans l'autre. Avec cette nouvelle dont Kysemapri m'a donné l'idée, je me disais que j'avais trouvé un nouveau but à atteindre. Un nouveau moyen de me nettoyer la tête, de défouler ce que j'ai sur le cœur. Peut-être aussi une nouvelle voie pour revenir un peu plus vite à moi, et vers Kyle ? En plus en sortant courir un peu j'ai trouvé une rose dans la boîte aux lettres, sans message. Je serais très étonnée qu'elle soit destinée à Gabriel. Je n'ai pas voulu me demander d'où elle venait. Un admirateur secret ? Ou Kyle qui serait venu jusqu'à ma porte comme moi deux jours plus tôt ? Encore un coup à me taper la tête contre les murs. J'ai préféré simplement me dire que malgré cette période difficile, j'arrive encore à plaire à quelqu'un.

Ensuite il m'a suffit d'un petit tour au parc, le temps de trotter et de me vider la tête. Je commençais à avoir plein d'idées pour dépeindre le gars que je ne suis pas sensée connaître, sous le costume connu de tous. Pas une version tout à fait fidèle, ni à la réalité ni à mes sentiments. Un peu de lui, un peu de moi, et un peu d'autre chose. Pas non plus ce qu'on a vécu ensemble, du moins pas tout à fait. La vision d'une auteure de dark fantasy : sulfureuse, torturée, violente, sombre, à fleur de peau. Et je la sentais bien, ma petite caricature. De toutes façons j'aurai eu du mal à faire plus mensonger et insultant que celle de l'autre tâche, cet enfoiré qui se planque derrière le pseudo de Connor J. Fox.

Mais avant d'en venir là, il y a eu le message de Kysemapri. Charmant, comme toujours, du moins au début. Il ne pouvait pas savoir que sa petite blague visait juste, ni à quel point la suite allait chambouler l'ex-petite copine de Sentinel Prime en personne. J'en ai pleuré, à chaudes larmes. Tout ce qu'il m'a écrit, c'est ce que Kyle et moi aurions dû nous dire. Et ça n'a rien de si compliqué, ni de si choquant au final. Au lieu de ça, on s'est laissés emporter par la colère encore plus facilement par notre coup de foudre. Toujours pas un pour rattraper l'autre. Je me demande encore s'il y pense, de son côté. Si quelque part Kyle aussi est en train de se débattre pour trouver le moyen de me revenir.

Il y a au moins une chose que je sais et qu'il ignore : Sentinel Prime est encore vivant. Je lui tout pris, jusqu'à l'envie de se battre, mais au moins il est vivant. Enfin ! Après tout ça le message redevenait plus léger, paradoxalement pour demander des poitrines plus lourdes. Je pensais m'en tirer à bon compte, enchaîner sur une liste de conneries colossales bien raccord avec les nouvelles de l'autre. Sa première réponse m'a bien énervée, parce qu'elle tapait au moins juste sur le fait que Kyle est un garçon discret. Il n'y a qu'à savoir où il bosse. D'ailleurs une idée très dérangeante m'a prise pendant une seconde. Mon fan préféré bosse au même journal que lui, de là à penser qu'ils sont une seule et même personne il n'y aurait pas eu des kilomètres.

Aucune chance, vraiment aucune. Kyle est vraiment le larbin, donc le coller à une interview de premier plan... Le pire c'est que ça pourrait encore passer, à la limite. Mais ce qui ne passerait pas c'est ce que je lis ensuite, et qu'il aurait forcément dû entendre. J'ai déjà du mal à croire qu'il ne rase pas les bureaux en sachant ce que le torchon qui l'emploie publie sur lui. Mais l'imaginer dans la même pièce que ce mec, à subir toutes ces saloperies de mensonges sans broncher. Pas Kyle, pas MON Kyle. Je veux pas croire que j'ai pu le détruire à ce point. Je ne veux même pas y penser.

J'ai passé tout mon après-midi à cogner sur un sac de frappe, comme une sourde, pendant des heures. Aujourd'hui j'en avais mal partout, je tenais à peine debout pour faire la classe à mes élèves. Et dès la fin des cours : je suis retournée à la salle de sport. Tout les mots de ce type, cet espèce d'enfoiré, sont des insultes. Son meilleur ami ? La base de tout ? Désintéressé au point de tenir chastement compagnie à sa copine pendant qu'il sauve le monde ? Comme c'est mignon, ça ! Aussi mignon que de balancer sa soi-disant vie privée inventée de toute pièces ! Que de dire que le plus grand super-héros du monde a laissé une fille se charcuter la poitrine pour lui plaire ! Qu'après ça il la trompe sans vergogne avec tout ce qui passe en laissant dans son coin comme un jouet ! Qu'il se fait passer pour un modèle de droiture et de courage comme le pire des hypocrites ! Et surtout qu'il envoie chier tout le monde parce que sa petite vie vaut mieux que toute celles qui dépendent de lui ! PARCE QU'ELLE EST ENCEINTE DE TROIS MOIS !

Sept heures et demi, à peu près. Aujourd'hui j'ai tenu moins longtemps qu'hier. Mon corps ne supporte plus que je le fasse souffrir, mes jambes arrivent à peine à me porter et mes bras me font un mal de chien. J'ai atomisé le sac de frappe, à coups de pied, de poings, de tibias de coudes, de tête, de tout. Je souffre tellement que je ne sais même pas comment j'arriverais à me traîner jusqu'au lycée demain. Et mon doigt explosé me fait encore plus mal que le reste. Je suis une ruine en larmes qui se traîne et qui serre les dents. Mais en quittant la salle de sport je vois dans tout les regard que je fais peur. Même les mecs les plus musclés et confiants baissent les yeux sur mon passage.

Je pourrais tuer à cet instant. Je n'ai jamais ressenti ça dans ma vie, ça me dégoûte, ça me met encore plus en colère contre moi-même. Et surtout contre le mec à qui je dois d'être dans cet état. S'il est croyant, il ferait bien de prier que je ne lui tombe jamais dessus. Je voudrais filer chez Kyle, l'attraper par la peau du dos et le traîner chez ce mec pour qu'on lui fasse sa fête ensemble. Ou aller chez Mélinda, ramper à ses pieds, devenir sa sœur, sa fille, son esclave : tout du moment qu'elle exerce sur ce gars la plus longue et douloureuse des vengeances, en mon nom et qu'elle me laisse regarder. De mauvaises raison pour de mauvaises actions.

J'arrive à me calmer, à m'en convaincre. Je me suis déjà fait assez de mal, je ne laisserais pas un pitoyable charognard en rajouter. Une douche brûlante m'aide à me détendre, et je mange un morceau pour que la digestion m'assomme un peu plus. Une réponse, pour Kysemapri. Et il faut vraiment le peu de talent que j'ai acquis depuis que je suis Brigit Dé Dânann pour lui cacher dans quel état je suis. Mais sans vraiment mentir.

Citer
TO : Kysemapri
From : Brigit Dé Dânann

YOUR TEXT :
Kysemapri
Tes messages me touchent d'autant plus maintenant que je sais que tu n'es pas un grand lecteur. D'ailleurs ton avis aussi m'est un peu plus précieux, tu n'auras pas la critique aussi carrée qu'un passionné. Ni référencée. Ce n'est pas facile d'être toujours comparée à d'autres auteurs, on a l'impression de vivre dans l'ombre d'une foule de géants  :'(

Je comprends qu'avec ton travail, et surtout l'énergumène que tu as du interviewer, tu dois en avoir soupé de Sentinel Prime. J'imagine que tu dois passer tes journées à fouiller des archives ou chercher toutes les théories et preuves possibles de son état. Faire tout ça simplement parce qu'on te paies, et sans vraiment trouver les réponses que tout le monde attend de toi, ça doit être assez démoralisant. Donc : fini Sentinel Prime. Je ne t'en parlerais plus, du moins jusqu'à ce que j'aie pondu ma nouvelle  ;D

Et je te remercie, tu m'as déjà bien aidée. Plus en me donnant ton avis que l'interview, mais je n'en attendais pas grand-chose au départ donc de ce point de vue je ne suis pas déçue. Et au passage : il suffit de lire les réponses de ce type pour comprendre que c'est un fumiste. Tu devrais démissionner et te trouver un autre journal, parce que l'OVNI va se faire lyncher en même temps que ce gars. Simple conseil d'une gribouilleuse à son fan préféré  ::)

Je suis triste pour ton histoire qui s'est mal finie. C'est vrai que niveau cœur peu importe qu'on soit journaliste ou super-héros, ou même écrivain. Ce n'est pas pour rien que je torture ma petite Danu comme ça, même si les problèmes que je lui invente ne sont pas les miens. Mais les peines de cœur : je connais. En fait j'étais folle amoureuse d'un mec et ça s'est très mal fini. Encore des histoires d'infidélités, mais je ne connais pas beaucoup de couples qui résistent à ça. Écrire m'aide à remonter la pente tout doucement  :)

Alors je vais m'occuper du cas de Sentinel Prime, et je compte sur toi pour garder un œil sur ma petite Danu pendant ce temps  ;)

Par contre je ne cèderais pas à ton chantage. Les petites poitrines aussi sont des êtres humains  >:(

En plus l'autre Conard J. Faux-Cul m'a assez dégoûté avec ses histoires de réduction mammaire. Si par un absurde jeu du hasard et de la physique quantique ce type disait vrai, de toutes façons, il a quand même bien l'air du genre à se taper la copine de son meilleur ami par pure méchanceté. D'ailleurs : bien joué ! J'ai remarqué que tes questions ont eu l'air de le mettre mal à l'aise  :D

En espérant ne pas t'avoir trop embêté, amicalement,
Brigit Dé Danann

PS : désolée d'avoir été un grossière, mais je suis un peu remontée quand je repense à mon ex.

Je relis bien deux fois avant d'envoyer, mais je suis crevée. Me concentrer sur ce message a fini par me calmée, et la fatigue fait le reste. Je suis naze. Il va falloir que je torche ma nouvelle sur Sentinel Prime dès que possible pour me défouler. En attendant mon fan préféré découvrira Danu en très voluptueuse compagnie dans le prochain numéro. Une petite surprise, ou plutôt doublement grosse, que j'ai préféré lui laisser. Je vais m'étaler sur mon lit sans trouver la force de passer sous les couvertures. Et je retrouve un petit sourire. Finalement, en y repensant, ce fumier va se torpiller lui-même. Et j'ai plus important à faire que de participer à son naufrage.

Je sais déjà comment je vais appeler ma nouvelle, et je dois avouer que c'est un peu pour me payer la tête de ce profiteur. I AM SENTINEL PRIME. C'est débile comme titre, et ça colle d'autant plus à son torchon plein de clichés clinquants. Tout le monde connaît Sentinel Prime, et en fait tout le monde sait ce qu'il y a à savoir sur lui. Ce n'est pas sur lui que je vais écrire, ce n'est pas sur la vie rêvée d'un super-héros qui réussi dans tout ce qu'il fait. C'est sur la seule chose que personne ne regarde, celle que le super-héros ne sert qu'à faire oublier, ce qu'il y a en dessous et qui ne brille pas. La part sulfureuse, torturée, violente, sombre, à fleur de peau. Son ombre.

" I'm a shadow... "

Je le murmure en espérant m'en souvenir demain matin.

Kyle Macross

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    ◄ Sentinel Prime ►
    (En plus d'avoir des plus grosses couilles que ton père, il porte mieux les collants que ta mère.)

Re : Correspondance [PV]

Réponse 8 samedi 30 juin 2012, 02:22:23

DIMANCHE - 23H24
> Une semaine après le dernier mail de Brigit.

- I'm a shadow.

Ce sont les mots qui passent mes lèvres alors que je me regarde dans la glace qui orne ma chambre, assez grande pour me refléter de pied en cape. Face à moi, c'est un nouvel avatar qui se découvre : tout de noir vêtu, mon corps est moulé à la perfection dans ce collant intégral qui ne porte comme marque qu'une sorte de "V" bleu sur le poitrail, s'étendant aux épaules et apparaissant à l'identique dans mon dos. Une bande du même bleu sur mes avant-bras et mes tibias pour la forme et surtout un accessoire que j'avais boudé jusque là et qui me semble tout à fait indiqué à présent... Un masque avec une forme effilée, un peu agressive, laissant peu de place à mes yeux. Voilà, j'y suis. Je viens de pousser Sentinel Prime dans la tombe et j'ai laissé son ombre se relever d'entre les morts. Dois-je me trouver un nom ? Nan. Pas utile. Je vais me faire nettoyeur, agir dans les ténèbres qui baignent Seïkusu. Si SP était à la lumière, je serais maintenant tout le contraire. Je suis prêt.

M'entraîner à la salle de sport m'avait fait un bien fou et m'avait permis de rencontrer Seïko, un brave type professeur d'arts martiaux qui m'avait proposé de venir me défouler dans son dojo. Amusé et intéréssé, j'avais accepté et m'étais retrouvé bien vite à me bastonner à la loyale avec quelques uns de ses élèves, qui avaient mis mes compétences rudement à l'épreuve. Quelles râclées j'avais mangées ! Mais putain, quel pied que de se donner à fond, de se lâcher ! Je n'aurais jamais pû le faire avant, bridé par mes pouvoirs. En revanche à présent que je pouvais me livrer, c'était du spectacle ! J'acceptais de prendre des cours plus réguliers et devint un élève assidu et appliqué. Les félicitations pour mon acharnement et mes progrès m'avaient redonné un peu de confiance en moi, assez pour m'apercevoir que mes pouvoirs étaient un peu revenus. Force, vitesse, résistance... Tout ne valait pas SP, mais je restais au-dessus du mec lambda. Et mon défunt pouvoir de vol me permettait maintenant de planer. Combiné à mes puissants sauts, je pouvais me déplacer aisément à travers la ville et le costume commandé à Charlie était arrivé pile au bon moment, comme un signe du destin.

Ces quelques jours m'avaient empêché de trop penser et j'avais fui tout le reste. J'avais laissé Hitomi dans un coin de mon esprit, même si elle passait de temps à autre la tête dans la pièce principale et je n'avais recontacté ni Marie ni Donna qui pourtant s'inquiétaient et multipliaient appels et sms. J'évitais d'être trop à l'appart' et avais plus ou moins zappé Brigit dans la foulée. Tant pis. J'avais besoin d'être seul. De faire le deuil de Sentinel Prime, dont je savais qu'il ne reviendrait jamais sans Hitomi. Et dimanche était arrivé, jour que j'avais choisi pour mon baptème du feu avec un objectif précis : le Rokuryu, pour leur faire payer à tous ce qu'Hitomi avait subi le soir de notre rencontre. La bande était à moi.
Après m'être contemplé encore un moment, je sautais depuis le balcon et m'enfonçais à travers la ville, me chauffant tout les muscles du corps en multipliant les acrobaties sur les toits qui me permettaient de me déplacer.
Et la traque avait commencé. Implacable.


LUNDI - 02h38

J'avais besoin d'un verre. J'avais tué, ce soir.
Les voyous sur lesquels j'avais mis la main étaient quatre et avaient attrapé deux jolies petites minettes qui avaient eu le malheur de traîner trop tard là où il ne le fallait pas. Mon sang n'avait fait qu'un tour et dans le jardin public, ça avait vite tourné à la bastonnade à sens unique : le premier, je lui avais brisé les cervicales. Le second avait très violemment rencontré le gravier, le troisième avait eu un bras brisé et la mâchoire déboîtée. Quant au dernier... Je m'étais acharné. Ses côtes avaient cédé sous mes coups de pied et j'avais fini par lui écraser la gorge, comme pour tordre le cou à la tristesse et aux problèmes. Et il y avait quelque chose qui m'avait fait peur.
J'y avais pris du plaisir.
Etais-je tombé si bas ? Certes, ils étaient tous du Roku, comme en témoignaient leurs tatouages... Mais je m'étais toujours refusé à tuer inutilement. Et là, j'en avais presque jouis. Ca m'avait fait du bien

Les filles avaient filé pendant la bataille et je n'avais pas cherché à les retrouver. Qu'allait dire la presse ? Je le saurais bien assez tôt. Rentré à la maison après un long moment passé à ruminer sur un toit non loin de l'immeuble d'Hitomi, je m'étais rué sur la première bouteille une fois rentré chez moi.
J'avais besoin d'un putain de verre. Et de baiser, aussi. Merde.

A défaut d'avoir une fille sous la main, internet restait une bonne option. Ce fût une fois devant l'écran que Brigit se rappella à mon bon souvenir et que je réalisais que je l'avais abandonnée un bon moment. Considérant que je n'en étais qu'à mon premier verre et que j'étais tout à fait lucide et bien excité par l'adrénaline qui courait encore dans mes veines, je pris la peine de lire ce qu'elle avait publié alors que j'étais absent. Au final, j'entamais la rédaction de ma réponse à son mail aux alentours de cinq heures du matin, un léger sourire flottant sur mes lèvres.


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TO : Brigit Dé Dânann
FROM : Kysemapri

YOUR TEXT :
Brigit,
Désolé de te répondre si tard. J'ai eu une semaine très intense sur le plan personel et je n'ai pas sû trouver le temps de te glisser un petit mot d'excuse. Je ne t'ai pas oubliée et je vois que tu n'as pas chômé pendant ce temps ! :)

Je ne te compare pas, même au peu que je lis. J'ai peut-être la tête un peu vide, mais ainsi j'apprécie tes textes au plus juste. Bon sang, quel plaisir j'ai à te lire ! C'est jouissif, vraiment. Je devrais peut-être tenter d'écrire sérieusement, juste pour me défouler. Tu le fais, parfois ? Sans but, pour coucher ton ressenti quelque part ?

Soupé de Prime... Oui, et non. Quand l'OVNI parle de lui, je n'oublie pas que ça me fait vivre. Ca me suffit à le trouver sympathique, disons. Quant à mon travail, je ne cherche pas dans ces archives, je passe plutôt mon temps à les ranger avec un collègue. Entre ça et les photocopies... Si j'étais sur l'interview, c'est parce que je m'entends bien avec Jet Fusion et qu'il voulait me faire plaisir. D'après le patron, ce n'était "pas trop mal". Je suppose que c'est déjà ça, je touche un peu plus maintenant au véritable métier de journaliste (même si je reste préposé au café, la rançon de la gloire, sûrement... J'ai un talent inné pour les expressos presque buvables, paraît-il) et j'avance vers mon but. Un jour, j'espère que je t'interviewerais moi-même et seul pour un mag' de renom ! Tu seras ma première fois, j'y tiens ! <3 Ca m'amène à une question, si je peux me permettre : que fais tu dans la vie, toi ?

Tu es si énervée que ça contre ton mec que tu emploie le passé ? J'ai aussi eu des histoires de cocufiage (elle et moi, au moins on a été égaux là-dessus...), mais... Je l'aime toujours. Comme un dingue. C'est con, hein ? Je suis sûr qu'elle ne veut plus entendre parler de moi mais je n'arrive pas à faire une croix sur elle malgré tout mes efforts. Je voudrais avoir le courage d'aller la voir pour parler avec elle, tenter de recoller les morceaux ou au moins lui dire ce que j'ai sur le coeur. Au lieu de ça, je fuis. Dans les aventures de Danu, entre autres. Elle me manque horriblement. Je suis désolé que nos histoires passées soient un de nos points communs et je m'en veux de t'en parler, tu n'es pas le courrier du coeur. Mais beaucoup de choses pèsent lourd et m'en délester un peu fait du bien. Aussi, si tu veux toi aussi en parler...ben...enfin, n'hésite pas. Sinon, tu peux aussi poliment me demander de ne plus aborder la question :)

En parlant de Danu... WAHOUUU ! Je ne suis pas fan des scènes lesbi en temps normal mais là, tu m'a épaté ! On peut vraiment faire toutes ces choses juste avec ses doigts ? ^^ En tout cas, je te félicite : tu as parfaitement dosé tant le vocabulaire que le rythme de l'action et rendu une ambiance très agréable. Bon, tu t'es apesantie un peu sur les jeux des filles sur leurs seins mais je ne serais pas assez objectif pour critiquer correctement. Et d'ailleurs... Elle était drôlement "gonflée", la partenaire de notre belle Danu :p On dirait que ton texte appelle une suite directe, ce qui n'avait pas réellement été le cas jusque là. Aurais tu des projets ? En tout cas, ça tient en haleine, cette fin ouverte !
Je trouve que le personnage du guerrier que les filles croisent à la halte est vraiment mystérieux. Est-ce voulu qu'on ne sache pas trop qui il est, où c'est une erreur ?

Fox est mal-aimé, plus que tu ne peux l'imaginer... On reçoit des courriers incendiaires et même des menaces de mort à son encontre ! Je crois que ses petites histoires deviennent un peu trop grosses pour le grand public et le coup des seins n'a pas plût, crois moi. On s'est engagés à publier deux nouvelles de lui, par contre.
On devait couvrir mon collègue, qui lui est tombé dessus après un mot de sa part alors qu'il revenait dans les locaux pour je ne sais plus trop quoi. Il a commencé à déconner sur les rousses... Un truc du genre que si Margareth -la pseudo nana de Prime- avait été rousse, elle aurait été moins humaine et forcément plus conne. Personne n'a vu partir la droite que lui a balancé mon collègue, par contre j'ai gardé les deux molaires restantes en souvenir :D J'ai cru que mon pote allait le tuer et on a été à trois pour le retenir.

J'enjolivais un peu. En guise de pote, c'était moi qui avait balancé mon poing dans la gueule de Fox après ses propos sur les rousses. C'était con, mais je l'avais pris comme une attaque envers Hitomi et j'avais lâché prise, j'avais décidé de le faire payer pour ça. Si j'acceptais qu'il me salisse, je refusais qu'il s'en prenne à ma compagne et j'avais vu rouge. Je m'étais contenu au mieux durant l'entrevue, mais ça, ça avait été de trop. Fox avait eu de la chance que je n'ai plus mes pouvoirs : je crois que je n'aurais rien contenu. Mon patron m'avait passé un savon, mais mes collègues avaient prit mon parti et j'en avais été quitte pour un blâme et trois jours de mise à pied sans salaire.
Heureusement que j'étais le meilleur photocopieur-boy du Japon.


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Je change de sujet ! Dans la ville où je vis (Seïkusu, Japon... C'est peut-être loin de chez toi ? :/) se prépare un festival du livre pour dans quelques semaines. Si ça t'interesse d'y venir, on pourrait s'y retrouver ? C'est un peu brutal comme proposition, et peut-être mal placé. Mais si tu n'y es pas conviée en auteure (et ça serait dommage ! èé) et que tu peux/veux y assister, je me propose de t'accompagner, éventuellement. J'ignore ce que tu en pensera, mais je me disais qu'il était normal de t'en parler. Voilà le lien vers le site [www.seikusubookparty.jap] , il y a je crois une animation avec des auteurs amateurs. Qui sait, c'est peut-être une occassion pour toi de rencontrer d'autres fans ? :)

En espérant que ton doigt aille mieux, depuis le temps... :p
Amicalement,
Kyse.

J'envoyais, et attrapais mon portable posé non loin. Et si j'envoyais un sms à Hitomi ? Un petit truc anodin, juste l'air de rien ? Parler de tout ça avec Brigit m'avait fait comprendre combien j'étais lâche, combien je l'avais été et continuais à l'être. Je me trouvais des excuses, me disant qu'elle m'avait rayé de la liste, oublié, effacé. Qu'Hitomi m'avait maudit sur plusieurs générations. Mais je savais aussi que je lui avais promis d'être toujours là pour elle et que j'avais failli. Je n'avais pas agi en homme mais en traître depuis cette journée en Irlande. Ca me démangeait de faire un pas. Les trois verres qui passèrent dans l'entremise me donnèrent un peu de motivation, et j'écrivais rapidement un simple mot sur lequel le stress me fît buter plusieurs fois. "Coucou". Et alors que mon coeur battait la chamade, j'hésitais à presser le bouton, comme si ma vie en dépendait. Quelque part, c'était peut-être le cas ?
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"Message envoyé."
« Modifié: samedi 30 juin 2012, 02:30:14 par Sentinel Prime »

Yamagashi Hitomi

Créature

Re : Correspondance [PV]

Réponse 9 samedi 30 juin 2012, 15:06:34

LUNDI - 05h22

Je suis paumée. Je suis dans un de ces moments bizarres où je sais plus si je suis consciente, inconsciente, en train de rêver ou les trois à la fois. Ma chambre autour de moi est sombre, je ne m'y retrouve pas. Je n'arrive reconnaître les murs, j'ai l'impression que la fenêtre devrait être de l'autre côté, je crois distinguer des morceaux de ma chambre irlandaise. En même temps j'ai l'impression d'être ailleurs, que je débite mes salades à une classe le plus naturellement du monde. Bref, je suis paumée, je ne sais même pas combien de temps je passe dans cet état. Une seconde ? Une heure ?

Soudain mon attention se fixe sur un point. Un truc qui fait de la lumière et qui sonne depuis au moins trois jours... ou une secondes ? Je tends le bras pour l'attraper mais j'ai du mal à mettre dans le mille au troisième coup. Mon portable, l'écran m'aveugle et mes doigts trouvent machinalement le bouton qui renvoie au menu, plus sombre. Cinq heures et des brouettes. Je lâche l'appareil à même mon lit et je me rendors.

Quand le portable sonne à nouveau une heure et demi plus tard j'ai à peine le vague souvenir d'un micro-réveil. D'ailleurs en parlant de réveil le mien est mort, il faut que j'en achète un autre. J'avais oublié de l'éteindre, et se faire crier dans les oreilles après trois heures de sommeil un dimanche matin... Je l'ai seulement balayé de la table basse mais la chute a suffit à bousiller le bouton qui fait arrêter la sonnerie. Donc retour aux années fac et au réveil du téléphone portable. Je déteste ça. À l'époque Makiko était toujours levée avant moi pour faire ses premiers échauffements du matin, donc c'est elle qui me tirait du lit. Et en me levant péniblement je me dis qu'elle me manque. Il faut que je lui écrive avant le championnat du monde, que je lui dise que j'ai gardé un œil sur elle.

En attendant, une journée de plus en enfer. J'exagère mais la semaine passée a été un vrai chemin de croix. Je pense. Je n'arrête pas de penser, d'imaginer des choses et j'en perds le sommeil. Me dépenser physiquement ne suffit plus, quand j'écris mon cerveau s'emballe vite et pour longtemps. Il faut dire que je me suis donnée du grain à moudre. Finalement j'ai torché mon histoire de Sentinel Prime, et j'ai peur de ce que Kyle pourrait en penser. Je me suis mise à penser au conditionnel, à me demander "et si". Au départ ce n'était pas vraiment dramatique. Et si en sortant de classe ce soir-là, Kyle et moi n'étions pas tombés sur ces types ?

C'était ça l'idée : et si on avait eu le temps d'y aller mollo ? Si on avait eu droit à ce simple flirt qui avait commencé par de petits coups d'œil croisés à la volée ? Si les choses avaient été simplement et en douceur ? Relations de cause à effet qui fait bien mal : une petite amourette qui grandit, qui nous laisse le temps de nous découvrir avant d'en venir aux grand amour. Pas de Gabriel laissé à la niche comme un pauvre chien, pas de rupture avec Mélinda et les filles, pas de besoin de changer au point de ne plus me reconnaître. Et finalement pas d'Irlande, du moins pas celle qu'on a connu. Ça fait déjà mal de penser que les choses auraient pu être si simples, alors la suite...

Pour Gabriel je n'ai pas à m'en faire : je l'ai sous le nez tout le temps. Ce n'est pas toujours facile mais je sais ce qu'il en est, et je peux agir en conséquences. Pour Kyle ou Mélinda c'est une toute autre histoire. Je n'ai aucune idée de la façon dont ils traversent l'épreuve que je leur fais subir. J'ai fait chuter Sentinel Prime, ce que j'ignore encore c'est jusqu'où il est tombé. Ça me fait peur. Seul il était encore capable de se sacrifier pour le bien commun, maintenant que je l'ai trahi et chassé qui sait de quoi il est capable ? Et pour Mélinda la question est encore pire. Le peu que je sais de sa vie et de son monde m'aurait transformée en monstre. Elle n'était pas un monstre, du moins pas avant que je ne la quitte. Et j'ai peur qu'elle se soit laissée tenter par l'envie d'en devenir un.

Mais il y a d'autres questions beaucoup plus dérangeantes, des conditionnels qui font s'emballer mon imagination. Et si... Si j'avais décliné l'offre de Kyle de me raccompagner ? Si je m'étais retrouvée seule face au Rokuryu ? J'en aurait bavé, sévèrement. Je sais que je n'en serais pas morte, mais c'est une autre histoire. Reste qu'on m'aurait retrouvée en ruines, tabassée et violée dans une ruelle, à peine vivante. Ma famille serait retombée au fond du trou avec moi. Gabriel aurait sans doute multiplié les bavures pour me venger. Mélinda ne se serait sans doute pas privée non plus, ou peut-être le temps que j'accepte son offre pour participer à ma propre vengeance. Et Kyle... Même s'il ne m'aurait pas connu plus d'une heure, je doute qu'il aurait avalé le fait d'avoir été si près de moi avant que je ne me fasse lyncher. Finalement les choses n'auraient pas été beaucoup plus brillantes, et on aurait eu plus de mal à s'en sortir, tous autant qu'on est.

Il y a encore pire. Il y a un scénario que je n'ai pas pu empêcher mon imagination de mettre en place. Et si je n'avais pas pu me défendre, ce soir-là ? Pendant que Kyle était au sol, à se faire tabasser. Si moi je n'avais pas eu la force de repousser ces mecs, au moins la demi-seconde qui m'a permise de les détourner de lui ? Si j'avais été impuissante en face de ces hommes : est-ce qu'il se serait relevé pour me défendre ? Je veux penser que oui, je le veux vraiment. Mais comment oublier qu'on aurait pu finir aussi démolis l'un que l'autre ? Ou qu'il y aurait peut-être laissé la vie ? Comment oublié qu'en sauvant cette fille j'aurai pu le sacrifier, lui ? Que Sentinel Prime serait mort pour de bon parce que je me suis prise pour lui ?

Et surtout, comment ne pas penser qu'il a été lâche ? Lâche au point de ne défendre ni sa vie ni la mienne. Au point de me laisser me faire passer dessus par ces mecs, et de rester au sol en attendant que ça passe. Il s'est écrasé, il s'est laissé faire, en attendant que ce soit moi qui morfle. Lui, le gentil et discret Kyle Macross, mais aussi le grand et puissant Sentinel Prime. Il a fallu que ce soit moi qui me batte. Moi, la petite prof, la femme trop sensible qui pleurait pour un rien, qui avait elle-même été lâche au point de vouloir fuir sa propre vie et abandonner tout le monde. Au début j'étais terrifiée ou enragée de seulement penser à ça. Si je lui en ai vraiment voulu au point de revenir à ce que je pensais quand je l'ai foutu à la porte. J'ai fini par me calmer.

Mon fan préféré ne m'a pas répondu depuis une semaine, et c'est tant mieux pour lui. Je ne sais pas si j'aurai résisté à l'envie de me décharger de tout ça sur lui, l'inconnu qui n'aurait pas eu d'a-priori. Mais je m'en serais voulu de faire penser toutes ces horreurs à quelqu'un d'autre, d'autant que je les ai dépassées. Kyle a été lâche, ça je ne peux pas me le cacher. Pendant la bagarre, avant de se relever. Mais surtout il l'a été en me collant son secret sur les bras dès le début de notre relation, puis en se prenant des cuites au lieu de me parler de ses problèmes, en fuyant ce que j'avais à lui reprocher au lieu d'encaisser à son tour, comme un grand. En m'envoyant cette saloperie de lettre, et en me prenant comme excuse pour abandonner le monde entier, pour m'abandonner moi. Ce n'est pas en fermant les yeux que j'effacerai tout ça de ma tête.

Mais finalement je ne lui en veux pas, je sais ce que c'est de perdre ce qu'il y a de plus précieux. Et pour la première fois j'ai connu la peur de le perdre, un peur panique, démente et irrépressible. Avant que mon gynéco ne me dise ce qu'il en était, je n'avais jamais imaginé que je n'aurais pas d'enfants. Je n'ai pas pris le temps de me méfier et j'ai craqué sous la pression. Mais Kyle, à la seconde où je suis tombée amoureuse de lui, j'ai été terrifiée à l'idée de le perdre. Et alors que j'arrivais à me convaincre que je devenais forte, je devenais encore plus lâche que lui, et que moi-même à l'époque où j'avais touché le fond. J'ai trouvé tous les prétextes, des meilleurs au pires, pour foncer dans le mur avec tous ceux que je connaissais et qui tenaient à moi. Mélinda et les filles, Kyle, même Gabriel qui a tenu le choc par miracle. Mon boulot, et même ma personne, ce qui faisait de moi qui j'étais. J'avais tellement peur que tout me glisse entre les doigts, au point d'être convaincue que ça arriverait, que j'ai tout bazardé. Et de ce point de vue, mon seul échec, c'est d'avoir miraculeusement réussi à garder Gabriel.

Mon fardeau est plus lourd que jamais, si je m'arrête pour souffler une seconde il m'écrasera pour de bon. Si je veux m'en débarrasser un jour je dois avancer. M'efforcer de sourire en classe, de jouer une gentillesse qui était naturelle avant, de rester la prof pour mes élèves, la fragile mais vaillante jeune femme pour mes proches. Et l'auteur coquine pour mon fan préféré. Je retrouve de très gros doute sur son identité mais je préfère ne pas y penser. Je me laisse convaincre par le coup du collègue, même si je suis un peu déçu que trois mecs aient suffit à retenir Kyle. Et j'ai du mal à me dire que je suis peut-être en train de parler à l'agaçante tête de nœud de mentor forcé que Kyle m'a évoqué une ou deux fois. Que je sois aussi sympa avec ce type serait vraiment une trahison...

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TO : Kysemapri
FROM : Brigit Dé Dânann

YOUR TEXT :
Kysémapri,
cette fois je ne te dis pas que ton message m'a fait plaisir. Je sais ce que tu ressens pour ta copine. Je ne te dis pas que j'en suis passée par là, parce qu'en fait je suis toujours en plein dedans. Ma semaine n'a vraiment pas été brillante et j'ai hésité à t'envoyer d'autres messages pour me délester comme tu dis le faire, mais pire. J'ai beaucoup ruminé, à en perdre le sommeil. Si je parle de mon ex au passé, c'est parce que c'est fini. Mais je l'aime encore. Je pensais que c'était l'amour de ma vie, et ça n'a pas changé. Mais je ne peux pas dire que les choses continue, même si je voudrais pouvoir en parler au présent et au futur. Parce que je n'ai pas dit mon dernier mot. Les choses ont été très vite entre nous et c'est ce qui a tout gâché. On a pas eu le temps de réfléchir et je ne veux pas commettre la même erreur à nouveau.

Je ne sais pas trop comment expliquer ça alors je vais imager. Tu connais le mythe de Sisyphe ? En version light, Sisyphe était un pirate sous la Grèce Antique. Un vrai petit malin qui a fait tourner en bourrique les Dieux et la Mort elle-même, deux fois. Mais ce petit rigolo s'est fait attraper, et il a reçu une punition à la sauce mythologie grecque. Son châtiment était une épreuve : il devait pousser un énorme rocher tout en haut d'une colline, et à chaque fois le rocher lui échappait et retombait, donc il devait recommencer depuis le début... 'Sont méchants, ces Dieux Grecs  >:(

En gros voilà où j'en suis. Je pousse mon boulet et il me ramène au pied de la pente. Des hauts et des bas, en gros, il y en a eu beaucoup et il y en aura encore, quoi qu'il arrive. Avant j'avais beaucoup de mal à les encaisser, je vivais toujours dans le drame au moindre pépin. Et je crois que c'est ça qui m'a poussée à commettre toutes ces erreurs avec mon mec. J'étais dans une dynamique tellement pourrie que j'ai d'abord cru qu'il allait me porter sans problème au plus haut, ce qu'il a fait. Alors je me suis acharnée à provoquer ma descente en flammes, et la sienne aussi. Jusqu'au bout.

Je me souviens très clairement de ce que je lui ai dit et que c'était pas vraiment à lui que ça s'adressait. Je lui ai dit : "Fout le camp de ma vie, je suis assez grande pour la gâcher toute seule". Et ces mots-là ont tellement tourné dans ma tête que je leur ai trouvé tous les sens possibles. D'un côté ça veux dire qu'il me pourrissait l'existence, et sur le coup c'est bien ce que je voulais qu'il comprenne. Mais la vérité c'est que toute seule, en essayant de me débrouiller de mon côté au lieu de lui faire confiance : je me suis gâchée la vie, avant même qu'on rompe. Et j'ai gâché la sienne par la même occasion.

Ça peut te sembler bizarre mais je ne regrette pas de lui avoir dit ça. Depuis j'ai bien ramé, mais je me suis acharnée à remonter la pente. Alors c'est pas plus mal. Je préfère qu'il reste loin moi pour l'instant, parce que je ne veux pas lui pourrir l'existence comme je l'aurais forcément fait. Je veux revenir vers lui pour vraiment nous offrir une chance, au lieu d'enterrer l'affaire n'importe comment en attendant qu'elle pourrisse. Je l'aime alors je dois assumer, et il n'y a pas qu'avec lui que j'ai fait des erreurs. En fait j'ai fait souffrir tous mes proches et je dois aussi assumer ça avant de revenir vers lui.

C'est pas très joyeux tout ça, j'espère que ça va pas te dégoûter de notre petite correspondance. En tous cas la bonne nouvelle c'est que je pense être sur la bonne voie. En tous cas je laisse pas tomber, et j'espère que ma petite histoire t'auras aidé un peu. Si une femme aussi désespérée que moi arrive à se relever alors tout le monde peut en faire autant  :)

On va finir plus léger. D'abord tu me ferais très plaisir en remerciant ton collègue d'avoir collé un pain à l'autre charognard : je suis rousse  ;D

Et si tu veux écrire vraiment pour te défouler, je te conseille de t'acheter un bon stock de cahier et de stylos. À l'ordinateur tu pourrais trop facilement effacer ou remanier, alors qu'au stylo c'est sur la page, que ça te plaise ou non. C'est comme ça que Danu est née, d'ailleurs, au milieu des ratures et des notes que j'arrivais à peine à relire  :)

Je ne te dis rien sur la suite de ses aventures, enfin rien de précis. Je vis à Seikusu et je suis au courant du salon. Mais je ne suis pas romancière... du moins pour l'instant ! C'est encore confidentiel-top-secret-défense-l-agence-niera-toute-connaissance-de-vos-agissements, mais je suis lancée dans un vrai roman ! Et on va profiter du salon pour l'annoncer ! J'ai même refusé l'interview virtuelle, finalement. Alors puisque que tu as suggéré l'idée, tu ne connaîtrais pas un certains journaliste qui voudrait profiter d'une jeune auteure pour faire ses premiers pas en solo dans une interview ?  ::)

Et mon doigt va mieux, merci de t'en inquiéter ^^

Très amicalement,
Brigit Dé Dânann

Je relis ce message une quinzaine de fois en m'efforçant de ne corriger que l'orthographe. Je rien effacer, ne rien remanier, laisser mon ressenti que ça me plaise ou non. Est-ce que je suis certaines que ce n'est pas à Kyle que j'envoie ce message ? Ou à un de ses collègues, à qui il aura parlé, et qui va tout comprendre ? Le curseur est sur le bouton, les doutes se bousculent dans ma tête. Je suis peut-être encore en train de faire une énorme connerie. Je clique. C'est parti, les dés sont jetés. Je dois avancer, quitte à me casser encore la gueule... Je me relèverai.

Dans la foulée j'en profite pour envoyer ma nouvelle sur Sentinel Prime. Elle sera publiée sur le site, et non dans le magazine. Après avoir accepté l'autre tâche on ne peut pas refusé la version de Brigit Dé Dânann, mais on ne va pas faire la même bêtise que les clampins de l'OVNI. Je ne l'ai pas beaucoup remaniée, par contre je n'ai pas mâché le boulot des correcteurs. Ça les a peut-être motivés ? J'ai hâte de savoir ce que le public en pensera. Ça n'a rien de la gentille histoire que j'aurai peut-être connue si j'avais eu plus de chance. Et ça ne pourrait pas être plus loin de la version de l'autre vautour. Le nom de Sentinel Prime n'y cité qu'une fois, avant même le début.

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I'M A SHADOW

By Brigit Dé Dânann
Dedicated to the man who is not Sentinel Prime

Puis je raconte la vie de ce gars qui se fait tout petit. Un gars qui n'a jamais été une star dans son lycée, ni vraiment une tâche. Qui s'est un jour découvert des pouvoirs, et a décidé de les habiller d'un costume et de grands principes. Puis qui, peu à peu, s'est effacé sacrifié à son alter-ego qui se sacrifiait au monde entier. Le pauvre fantôme torturé d'un garçon autrefois gentil, aujourd'hui déchiré. Convaincu qu'il n'est bon qu'à payer la bouffe et le toit pour le repos de son autre lui. Et qui se laisse doucement crever, jusqu'à penser qu'il ne mérite pas d'avoir une autre vie. Jusqu'à ne vraiment plus être qu'un ombre, aplatie et silencieuse.

Puis un jour, forcément, il rencontre une femme...

Kyle Macross

Valinichonneur

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    Description
    ◄ Sentinel Prime ►
    (En plus d'avoir des plus grosses couilles que ton père, il porte mieux les collants que ta mère.)

Re : Correspondance [PV]

Réponse 10 samedi 30 juin 2012, 16:57:28

LUNDI - 14h54

Casey n'en croit pas ses yeux, et il n'est pas le seul. La plupart de la rédaction s'est agglutinée contre le mur pour voir l'impact qui l'a enfoncé et lézardé, certains prenant même des photos avec leurs portables pour immortaliser le fait alors qu'il n'est pas encore correctement accepté par leurs esprits. Je pense qu'on peut les pardonner : c'est peu souvent qu'on voit filer sur dix bons mètres et dans un vol plané un écran de PC à travers une pièce pour qu'il aille s'écraser le plus violemment du monde sur la première surface plane venue, explosant dans une gerbe de plastique et de verre tout en creusant un léger cratère. Je... j'ai eu un coup de sang. Un gros. Et il ne venait pas de là où je l'attendais.

En me réveillant avec une solide gueule de bois et l'habitude maintenant bien ancrée de composer avec, j'étais déjà énervé. Hitomi n'avait bien sûr pas répondu à mon sms, je n'avais plus rien à bouffer et j'avais oublié depuis une bonne semaine de me faire quelques machines à laver, ce qui m'avait condamné à remettre mes fripes de la veille. Sans compter que je n'avais pas eu le temps de me doucher parce que déjà horriblement à la bourre, j'étais un véritable déchet physique et moral en passant la porte de la rédaction de l'OVNI. Je n'avais jamais été très soigneux de ma tenue et de mon look, mais j'estimais avoir toujours été présentable. Là, j'étais à des kilomètres de ce Kyle Macross qui il y a quelques mois s'amusait à multiplier les loopings entre les buildings, trop heureux de pouvoir dire qu'il avait une petite amie régulière et plus ou moins parfaite. Ca n'avait pas raté : toute l'équipe m'avait à peine saluer et s'était répandue en messes basses, considérant que j'étais même pire que ce connard de Casey. Bien sûr, personne n'avait eu le courage de me le dire de visu. Après tout, les trois mecs qui m'avaient retenu quand j'étais dans Fox étaient des armoires à glace qui avaient peiné à m'empêcher de le tabasser et tout le monde s'imaginait bien que je pouvais dérailler à tout moment. Avaient ils tort, tous ? Non. Mais je comptais faire profil bas toute la journée afin qu'on m'oublie et durant la mâtinée, ça avait plutôt pas mal marché. Jusqu'à la pause repas, que j'avais décidé de passer devant mon écran pour lire l'éventuelle réponse de Brigit ainsi que sa nouvelle sur SP.
Et l'écran avait traversé la salle de la rédaction plus rapidement qu'une balle quand je lui avais balancé un revers de la main sous l'impulsion de la colère.

Le patron n'avait pas voulu risquer de m'exciter davantage en me réprimandant et s'était contenté de me dire qu'il "se doutait que ma rupture n'était pas un moment facile" et que je "devais prendre un jour ou deux pour me détendre et souffler, que je l'avais bien mérité". J'avais acquiésé dans un grognement et était parti en trombe de l'OVNI, décidé à... A je n'en savais rien. Décidé à quelque chose, sûrement à marcher si loin que je m'en serais bousillé les pieds, décidé à réfléchir à ce qui venait de me tomber dessus. Mes pas m'avaient ramenés à l'appart' et je ne m'y étais pas réellement arrêté, me contentant d'embarquer mon PC portable sous le bras pour repartir vadrouiller jusqu'au petit jardin public qui terminait ma rue. Il faisait un temps superbe et les gamins jouaient tranquillement, ce qui m'apaisa lentement. Assis contre un arbre et branché sur la connection Wi-Fi du voisinage, j'étais revenu sur le site de publication de nouvelles un peu plus calme et avait pris le temps de relire mail et nouvelle. Danu n'avait pas mon intêret, pour une fois. C'était un autre héros qui l'avait, un que je ne connaissais que trop bien. Et si le texte me touchait au coeur, c'était parce que ce n'était pas Sentinel Prime le héros. Mais bel et bien Kyle Macross, "the man who is not Sentinel Prime".
Si j'avais écris une nouvelle à ce moment là, je l'aurais dédicacée à "the woman who is not Brigit Dé Dânann". Parce que je j'avais la certitude de savoir qui elle était, à présent.
Et foi de Kyle, ce n'était certainement pas un homme.

Je...je ne suis pas spécialement fin, vous savez ? Mais j'ai de la mémoire. Et si il y a bien une phrase qui avait fait basculer ma vie et que je n'avais jamais pû oublier depuis, c'était bien celle que je soulignais d'un passage de mon curseur.

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Fout le camp de ma vie, je suis assez grande pour la gâcher toute seule

Une rousse. Séparée de son mec en partie parce que tout avait été trop vite entre eux. Vivant à Seïkusu. Connaissant assez bien l'homme sous le héros pour en parler en mettant en avant ses difficultés à être quelqu'un. Si j'avais voulu, j'aurais pû citer sa taille de soutien-gorge et détailler sa façon d'embrasser. Mieux, j'aurais pû donner le nom du farfadet qui habitait sa maison en Irlande. Voilà qui était Brigit, qui était aussi cette femme m'ayant balancé cette phrase avec tant de conviction que j'en avais eu le coeur broyé.
Je correspondais avec Hitomi Yamagashi.

La découverte m'avait fait l'effet d'une bombe et avait guidé mon bras quand il avait percuté mon écran. La colère, je la ressentais contre moi qui n'avait rien sû voir venir. Et ses mots m'avaient autant de mal que de bien, m'avaient brisé tout en m'aidant me redresser. Mon esprit n'avait pas sû juger correctement ce qu'il avait eu à analyser et même au moment où je relisais les lignes qui m'avaient donné un coup à l'estomac, je ne savais pas trop quoi penser. Puis finalement, j'avais daigné faire ce que j'avais refusé de seulement envisager en Irlande : comprendre.
Hitomi m'aimait toujours et disait l'assumer. Avoir envie de nous donner une nouvelle chance mais -il y avait forcément un mais...- disait vouloir attendre d'être prête pour se faire. S'était on donnés le temps lorsque nous étions ensemble ? Non, nous avions vécu un peu trop intensément ce bonheur qui nous réchauffait le coeur et qui avait fini par le consumer brutalement dans un grand feu de joie alimenté par les non-dits, l'amertume et la jalousie. Si elle comme moi avions à ce moment là daigné freiner un peu la machine pour en ménager le moteur, n'aurions nous pas été encore plus loin ? Je pensais qu'ensemble, nous pouvions tout traverser et que ça irait forcément mais je n'avais pas compris que nous n'étions pas vraiment bien partis. On s'était simplement regardés dans le blanc des yeux, on avait pas fait l'effort de vérifier le chemin.
Notre couple en avait payé le prix.

Si l'envie d'aller frapper à sa porte, d'aller la chercher même au lycée pendant un de ses cours me dévorait à présent les entrailles, je me gardais bien de l'aborder. Le temps. J'allais devoir accepter de me donner du temps. De nous en donner. En serais-je capable ? Là était toute la question. Si proche de la femme que j'aimais, mais qui pour l'heure m'était encore interdite... Voilà qui était bien un sort cruel. Savoir qu'Hitomi me gardait dans le coeur me faisait du bien, néanmoins. Je craignais juste qu'elle ne prenne un trop long délai, qui laisserait le loisir à un autre de me déloger de son potentiel futur.
Mon Dieu. D'un sens, c'était encore pire, à présent.


Pour m'aider dans cette tâche délicate, je décidais d'adresser une réponse à Brigit et non pas à Hitomi. C'était déjà un début.

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TO : Brigit Dé Dânann
FROM : Kysemapri

YOUR TEXT :
Brigit,
Tu n'aurais pas dû hésiter, j'aurais lu attentivement chaque message que tu m'aurais adressé. Je te l'avais proposé, non ? ^^ Ce que tu dis est beau, je trouve. Arrivera tu à garder le courage de n'en attendre qu'un, celui là ? A te lire, j'ai envie de croire que tu te préservera pour lui, pour être sûre que vous pourrez vous conjuguer une bonne fois pour toutes au pluriel... Mais es tu sincèrement capable d'y parvenir ? Je te le souhaite, en tout cas. Je suis bien placé pour le savoir : quand on aime si fort, on veut tout tenter quitte à laisser le monde s'arrêter de tourner.

Méchants, les dieux grecs ? Je crois que tu n'as pas idée....

Avoir fréquenté Héra le temps d'un flirt durant l'Antiquité m'avait donné une bonne vue d'ensemble sur la plupart de ses traits de caractère, sans compter que j'avais rencontré une fois tout le panthéon de ma dimension d'orgine. Sisyphe s'en sortait bien, lui ! Il poussait peut-être son rocher, mais pour expier ses fautes. Je poussais le mien pour celles d'un autre et depuis cette époque, la charge n'avait eu de cesse de grossir, accumulation faite de mes propres erreurs.

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A la différence de Sisyphe, tu as compris que tu pouvais ralentir la retombée de ton rocher à l'aide de petits cailloux. C'est une bonne leçon de choses, je pense. Moi, je n'ai pas sû tirer les bonnes leçons de ce qui m'est arrivé avec mon ex et je n'ai fais que me trouver un plus gros rocher, qui a tendance à dévaler plus loin que son point d'origine. C'est drôle comme les gens peuvent réagir différemment dans une situation similaire....

Tes mots ont été forts, tout de même. Si toi tu as sû leur donner un sens, presque un but, comment lui l'a t'il vécu ? Si il t'aimait autant que tu semble l'aimer toi, je doute qu'il soit parvenu à trouver du bon dans ton accusation. Au final, tu es peut-être tombée au fond du trou mais ta force et tes reflexions ont réussi à te donner l'impulsion nécéssaire pour t'accrocher aux parois afin de remonter et je t'en félicite ! Mais lui, de son côté... Peut-être qu'il est enterré ? J'espère que non, bien sûr. Je voudrais bien lire un jour que votre histoire se solde par un heureux épilogue <3
Sache que je respecte ta force de caractère, tes envie de te reconstruire pour ne pas t'écrouler de nouveau. Penser aux autres alors que tu souffre, c'est admirable. Tes proches ont de la chance et je souhaite qu'ils te le rendent au centuple !

Me dégoûter de toi ? Je pense que le fait que je te réponde prouve bien que c'est tout le contraire ! :) Relève toi, tu es sur la bonne voie. Moi, je vais prendre encore un peu de temps.

J'adore les rousses :O Elles ont un côté très sexy, je trouve... Bref, je lui transmettrais quand il reviendra. Il vient de prendre un ou deux jours de vacances après avoir saccagé un ordinateur cet après midi... Jamais vu un type balancer un écran si fort, on aurait dit un boulet de canon oO

Je note ton petit conseil et vais filer de ce pas me trouver un calepin et un stylo. Je ne te ferais certainement pas concurrence, mais ça me fera certainement du bien !

Tu as refusé, alors ? Ma foi, je vois... Ecoute, je ne suis pas encore vraiment journaliste, mais je veux bien t'interviewer ! Ce sera avec le plus grand plaisir.

Je marque un temps d'arrêt. J'ai déjà le reste de la phrase en tête et je sais qu'elle pourra être lourde de conséquences. Dois-je quand même.... ? Oui. Allez.

Citer
Mais je refuse de le faire virtuellement. Je préfère l'échange réel. Si tu veux faire ta première entrevue avec moi, il va falloir accepter le face à face. Comme tu habite à Seïkusu, ce sera plus pratique. Je suis assez libre dans mes horaires et disponibilités en ce moment, je te laisse choisir pour qu'on convienne d'un rendez vous... Si l'idée ne te fait pas peur ;D
En attendant, je suis comme un gosse, là ! Un roman, un vrai ? SU-PER ! Tu le sais déjà mais je suis de tout coeur avec toi ! Ne me dis rien, surtout. Garde moi la surprise de la lecture ! ;)  *est tout excité*

Si il va mieux, pas de bêtises avec. Tu as le prochain prix de littérature à livrer, après tout ! o/

Très très amicalement,
KySeMaPri.

J'envoyais. Sans relire, sans chercher à me corriger. Comment allais-je tenir jusqu'à la prochaine de ses réponses ? Je n'en savais rien.
J'avais dans l'idée que d'ici les prochains jours, mon costume noir allait davantage me servir. Après tout, le Rokuryu n'était pas tombé et je voulais sa tête.

En attendant, j'allais plutôt aller me laisser aller à une sieste à l'ombre de mon arbre. Pour ne pas trop penser, ne pas trop espérer.

Yamagashi Hitomi

Créature

Re : Correspondance [PV]

Réponse 11 dimanche 01 juillet 2012, 18:39:57

LUNDI - 20h37

Le dernier message de Kysemapri m'a vraiment chamboulée. Je suis en plein doute. Je décode, je me force à ne voir que ce qui m'arrange, même si ça ne m'arrange pas du tout. Le collègue, l'autre préposé au café et aux photocopies, qui a craqué et envoyé son poing dans la tronche de l'innommable enfoiré. Kyle, forcément Kyle. Et le catapultage d'écran d'ordinateur, alors ? Je ne vois pas dix milles explications, en fait je n'en vois qu'une seule, tous les jours, dans le miroir. Il a dû apprendre pour ma nouvelle, la lire et la détester. Dans le meilleur des cas il doit se dire qu'un autre inconnu se permet de déformer sa vie. Dans le pire il m'a reconnue et y voit une vengeance, une leçon sur ce qu'il aurait dû dire ou faire. Une connerie de plus.

L'autre possibilité est... trop évidente, et quelque part trop terrifiante. C'est bien pour ça que je choisis de l'ignorer, de la fuir lâchement. Ce n'est pas très glorieux mais en ce moment il n'y a pas grand-chose de glorieux. Trop d'erreurs, trop de temps qui a fui, irrémédiablement perdu. Comment ne pas me sentir responsable de tous les maux de la Terre quand je l'ai privée de son sauver ? Si on y ajoute le harcèlement moral de Clara, cette affaire de calomnies sur Sentinel Prime, cette chance beaucoup trop infime que Kysemapri ne soit pas Kyle... C'est un cauchemar, un véritable enfer. Je m'acharne à soutenir le poids de ce milliers d'anonymes, ça ne suffit pas à me punir suffisamment. Au contraire : je m'y fais. C'est pire de jour en jour et pourtant je ne pleure plus autant qu'avant, ni de la même façon. La douleur se tait lentement sans vraiment disparaître.

La journée a encore été longue, difficile, et m'a vue rentrer chez moi un peu plus dure que la veille. Un peu plus effrayante et détestable à regarder dans la glace. Je suis trop fatiguée pour me défouler et je ne veux pas accabler Gabriel de tourments dont il ne pourra pas me sortir. Donc ce soir je suis simplement trop crevée et j'ai du boulot pour mon éditeur. Un mensonge pour en cacher d'autres. Je n'arrive même plus à écrire. Ça ne me fait plus de bien ni de plaisir, je ne fais que m'acharner sur ma petite Danu au point que j'en suis moi-même blasée. Pas dégoûtée, seulement blasée. À force de décharger ma peur et ma douleur sur elle il ne me reste plus que la colère. Le roman que j'étais si excitée d'écrire s'est mué en apologie du désespoir et de la souffrance. Je suis tellement aigrie que je ne vais même pas chercher plus loin.

J'espère que je suis encore capable de me reposer sur quelqu'un de la bonne façon. Ou au moins d'être honnête, un peu.

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TO : Kysemapri
FROM : Brigit Dé Dânann.

YOUR TEXT :
Kysemapri,
je te remercie de ton soutien. Il me fait chaud au cœur et en ce moment j'en ai vraiment besoin. Mais je ne suis pas certaine de le mériter. Ça me fait mal de te l'écrire, parce que d'une certaine façon tes messages sont ce qui m'aide le mieux à tenir en ce moment.

Il y a tellement de choses que j'aurai dû dire à mon ex, et que je ne peux plus dire à personne. J'hésite même à te répondre, parce que tout ceux qui me touchent finissent par en souffrir, d'une manière ou d'une autre. Mais si ça n'a pas collé entre nous je sais que c'est à cause de moi. Au lieu de m'assumer comme j'étais j'ai voulu changer, je me suis acharnée, et au final ça n'a rien donné de bon pour quiconque. Dire que je l'ai fait pour lui reviendrait à rejeter la faute, alors qu'il ne m'avait rien demandé. C'est moi qui aies tout fait de travers.

Depuis que je suis toute petite ma famille et mes amis sont éparpillés sur des milliers de kilomètres. J'ai toujours du séparer le physique des sentiments. Depuis que j'ai découvert le sexe je n'ai jamais trouvé de vraies raisons de me priver. Coucher avec des gens qui me plaisent, des inconnus, pour m'amuser, ça ce n'était pas essentiel. Mais je couchais aussi avec mes amis, pour m'amuser ou simplement par affection. Mais ça n'avait rien à voir avec ce que je ressentais pour lui.

J'avais tellement peur qu'il ne comprenne pas que j'ai coupé les ponts avec tous mes amis. Je les ai blessés des pires façons que j'ai trouvées pour qu'ils ne veuillent plus de moi. Il n'y en a qu'un qui a tenu le coup, et c'est surtout parce qu'il ne m'a pas fait de cadeau.

J'aimais tellement ce mec que je me suis faite vivre l'enfer, sans rien lui dire. Je l'ai trompé deux fois, pendant la première semaine. Le pire c'est qu'après ça je me suis forcée, j'ai tenu le coup. Mais avant que je m'en rende compte je n'étais plus celle dont il était tombé amoureux.

Je voudrais la redevenir, mais c'est si compliqué alors que notre histoire était si simple. Je commence à me dire qu'il vaut mieux que j'arrête. Je continue de m'acharner et au final ça ne fait que plus de mal encore. Ce que j'ai fait à mes proches, à mes amis autant qu'à lui, est inexcusable. Je ne supporterais pas de le revoir s'il venait taper à ma porte. Mais plus le temps passe plus j'ai peur de changer au point de ne plus l'aimer. C'est sans issue.

Je sais que c'est lâche et hypocrite de raconter tout ça à un inconnu. Et c'est décevant. Je suis désolée de te faire ça et je comprendrai que tu ne me répondes pas ou que tu me descendes en flammes.

J'aurais dû pleurer en écrivant ça. J'aurais dû fondre en larmes rien que de le penser. Mais j'ai à peine frissonné... Pourquoi je n'ai pas pleuré ?

Kyle Macross

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Re : Correspondance [PV]

Réponse 12 dimanche 01 juillet 2012, 20:04:56

LUNDI - 23H

De toute la journée, je me suis efforcé de ne pas penser. Me torturer davantage n'aurait servi à rien, n'aurait rien fait avancer. Et pourtant, putain... J'ai dû serrer sacrément les dents pour ne pas foncer chez Hitomi pour aller lui parler, lui dire tout ce que j'avais sur le coeur, lui cracher tant mon amour que mes blessures et mon envie de la prendre contre moi pour ne plus jamais la lâcher. Y'a rien à faire, avec cette fille : je l'aime si fort que j'en ai mal au coeur, que ma tête tambourine quand son regard se rappelle à mon bon souvenir, que mes mains se souviennent de la courbure insolente de ses seins pleins et de sa taille, que ma langue se remémore le contact de la sienne.
A force de penser à ça, c'est aussi une partie plus basse de mon anatomie qui me fait savoir qu'Hitomi lui manque. C'est dingue, même mon corps manque de poésie... Le sexe. Le sexe aura sapé nos frêles fondations. Mes doutes quant à mes compétences, mon incapacité à dire non une fois excité et tout un panel d'autres défauts n'auront pas aidé.

Un moment, je m'étais mis à penser qu'il valait mieux arrêter là. Oublier Hitomi, la faire sortir de ma vie de façon définitive. Après tout, ma vie s'était améliorée au fil de mes rencontres : Donna m'apportait l'affection dont j'avais besoin, Marie m'offrait des moments érotiques intenses et complices et Selina était le parfait côté prise de tête qu'un couple comportait fatalement. Bref, pourquoi m'arrêter à Hitomi alors que je disposais de tout sans avoir à en subir les mauvais aspects ? C'était de la bêtise que de garder des oeillières de ce calibre alors que j'avais tout pour être heureux, c'était stupide de m'accrocher à une seule femme, toute Hitomi qu'elle fût.
Ce qui me fit du mal, c'était surtout de ne pas trouver de motivation pour continuer à m'acharner. L'amour n'était pas une raison suffisante pour se torpiller le moral et se saloper la vie. Pourquoi m'étais-je sentis si mal pour ce qui m'apparut finalement comme une évidence ? Rien ne m'apporta la réponse, mais pour une fois depuis deux mois je retrouvais le sourire. Je passais la soirée dans une salle d'arcade après m'être enfilé un gigantesque hamburger et je pris même le temps de flirter avec une voisine que je croisais dans l'escalier de chez moi en rentrant, une paire de comics fraîchement acquis sous le bras.

Lorsque j'allumais le PC, ce fût sans motivation réelle. Si j'allais voir le site d'auteurs, c'était par simple habitude, comme c'en était une de lire le courrier de Brigit.... Enfin, d'Hitomi. Mais ce fût avec le plus grand intêret et la plus grande inquiétude que j'achevais la lecture de son mail.
Et mon coeur se souvint pourquoi je ne pouvais pas me passer d'Hitomi.


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TO : Brigit Dé Dânann
FROM : Kysemapri

YOUR TEXT :
Brigit,
Tu as raison de penser que je vais te descendre en flammes, parce que tu me déçois beaucoup. Ou est la rousse conquérante et sûre d'elle du dernier mail ? Ou est passée cette nana si forte qui tirait les leçons de ses erreurs, les acceptant sans s'accabler ? Je te laisse un peu et voilà que tu semble supporter le fadeau de toutes tes conneries en préférant se faire écraser plutôt que de le supporter envers et contre tout. Bon sang, Brigit ! Tu étais Atlas et te voilà Eurydice condamnée aux enfers !

Tu aime t'envoyer joyeusement en l'air parce que ça t'excite, ça te plaît, ça te fait jouir... Ou est le mal ? Nous sommes des êtres humains et nous pouvons profiter du sexe pour autre chose que la reproduction, pourquoi s'en priver ? J'ai trompé ma nana, moi aussi. Pas de bon coeur, pas forcément parce que je ne n'étais pas bien avec elle au lit (au contraire...) mais parce que j'avais quelque chose à me prouver : mon pouvoir de séduction. Coucher avec ces filles n'avait rien de sentimental mais s'avérait purement physique. Je l'aimais toujours comme un dingue, je l'aimais encore plus même. Et tu sais pourquoi ? Parce que mes partenaires avaient beau être de superbes amantes, ce n'était pas elles qui portaient mon coeur. Quand j'étais avec ma femme, le sexe même le plus bestial avait toujours le petit quelque chose en plus : elle. Personne ne valait sa présence, son odeur, le grain de sa peau, le ton de sa voix. Mêler sexe et sentiments, c'était le pied absolu. Et aucune autre fille ne changera jamais ça. Ca serait plaisant et agréable, bien sûr ! C'est aussi ce qu'on recherche, après tout. Mais ça ne sera pas aussi fort, aussi intense et absolu que de coucher avec la personne qu'on aime.
Et le pied prit en pensant que c'est avec cette personne qu'on veut être et qu'elle éclipse les dizaine d'autres qui auraient eu envie de se comparer à elle... Jamais personne ne la vaudra. Surtout pas tant qu'elle sera dans mes bras, même si elle n'y est plus. Je sais que tu me comprends.

Il n'aurait pas compris. Pas tout de suite, du moins. Parce que ça touche à l'honneur, à l'égo du mâle : comment ne pas se sentir biaisé où mit en défaut, Brigit ? Tu peux le comprendre, n'est ce pas ? Ton appétit sexuel, c'était ton secret. Et tu aurais dû -à mon avis- le partager avec lui, lui laisser le temps de l'accepter ou de le fuir. C'est raté, tu as mal joué. Mais tu voulais vous laisser une chance, non ? Alors tu sauras par où commencer.

Je m'arrêtais un instant. Deux fois dès la première semaine, quand même... Elle était gourmande. Ou insatiable. C'était vexant pour moi, mais à la reflexion, elle n'avait jamais changé et s'était toujours donnée un peu plus à chaque fois que nous couchions ensemble. Hitomi me savait mal assuré et moins expérimenté et elle s'est donné la peine de me prendre la main pour m'aider à avancer. Et finalement, j'avais la prétention de croire que le fait qu'elle en redemande dans un sourire était une preuve que je ne m'en sortais pas si mal. Vu comme ça, était-ce un mal que de la laisser voir ailleurs ? Pour... comparer ? Qu'elle se rappelle pourquoi elle m'attendait moi chaque soir et pas un autre ? Oui. Là, ça flattait mon égo et ça me faisait du bien.
C'était comme ça que tu voyais la chose, mon coeur ?


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Ce que tu lui as fais, ce n'est pas à toi de juger si c'est inexcusable. Mais à lui. Que sais tu de ce qu'il pense ? As tu fais l'effort d'aller lui demander ? Peut-être qu'il ne l'a pas fait de son côté, tu me diras. Mais toi, tu pense et tu te fais mal. Ce dont tu as besoin pour avancer, Brigit, c'est d'une conviction. D'une certitude. Alors ne lâche rien, tu entends ? Tant que tu ne sauras pas si il t'aime encore ou si il préfère te cracher à la gueule, ne te laisse pas abattre. Parce que dans un cas comme dans l'autre, tu pourras de nouveau avancer.
Et si tu as si peur que le temps te change, ne prends pas le temps de le perdre. Fonce avant qu'il ne soit trop tard, enfonce sa porte si il le faut ou attends ce que tu jugera être le bon moment.
Tu n'as pas le droit de laisser pourrir la situation. Pas après avoir aimé et tant souffert. Tu n'as pas le droit. Ce serait te salir, t'enterrer toi-même. Quel formidable gâchis tu ferais là !

Alors accroche toi, serre les dents et les poings si il le faut. Mais ne te laisse pas aller, n'insulte pas toutes ces épreuves.

Le salon arrive à grands pas, soit prête pour l'interview :p (Oui, parlons affaires ^^)

Et tu as intêret à me répondre ! èé

Amicalement,
Kysemapri.

Voilà.
J'avais d'une certaine façon endossé une fois encore le costume de Sentinel Prime pour sauver le monde.
Mon monde.

Je t'aime, Hitomi. Et je déteste le fait de ne pas pouvoir te le dire.

Yamagashi Hitomi

Créature

Re : Correspondance [PV]

Réponse 13 jeudi 05 juillet 2012, 01:06:47

SAMEDI - 23h32

Presque deux semaines que le dernier message de Kysemapri me travaillait. Je ne voulais pas répondre, je n'en avais pas la force. Je n'aurais pas eu l'honnêteté de reconnaître que j'étais au fond du trou. Il aura fallu que je revois Mélinda pour ça, que je puisse enfin admettre devant quelqu'un ce qui m'avait poussée à tout détruire. Le fardeau est encore lourd à porter, mais je me suis au moins donné une chance de me relever, et de ne pas refaire les même erreurs. J'espère, en tous cas je m'en suis fait la promesse. Celle de ne plus essayer de me tuer a tenu, jusque là. Celle de ne plus détruire ma vie et celle des autres a peut-être une chance ?

Bien sûr Mélinda n'a fait que donner le départ. Il a fallu une bonne dose de Gabriel par-dessus, et un peu de ménage du côté de Brigit. Aux chiottes les cinquante pages de merdes dans lesquelles j'ai fait patauger ma petite Danu. Au moins, avec elle, je pouvais revenir en arrière. Je suis de retour. Pas encore très pimpante mais déterminée. Le passé au passé. Il le faut, puisque je ne peux pas le changer. Faire avec ne suffit pas, je dois montrer à tout le monde qu'on peut passer au travers. Que j'ai besoin d'eux, et que je ferais de mon mieux quand ils auront besoin de moi.

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TO :Kysemapri
FROM : Brigit Dé Dânann

YOUR TEXT :
Kysemapri,
Tu as bien fait de me descendre en flammes. Désolée d'avoir mis autant de temps à te répondre, mais je n'étais pas prête à le faire. Après tout c'est en allant trop vite que je me suis plantée avec mon mec ^^

J'ai enfin trouvé ce qui clochait, et ça a été franchement difficile. Ça n'a pas effacé mes conneries, ça ne les a pas non plus excusées. Mais au moins j'ai une leçon à tirer de mes erreurs. J'ai passé tellement de temps à me faire une raison pour chaque chose, et cette fois je n'y arrivais pas. Il a fallu que je fasse un petit voyage en amnésie, pour trouver de quoi repartir. Si j'avais ouvert les yeux plus tôt j'aurais pu éviter beaucoup de mal à beaucoup de monde, à terminer par moi...

Mais si je continue dans cette voie je ne ferait qu'aggraver les choses. Je suis de retour ! Et il y a au moins une chose que j'ai pu arranger : j'ai envoyé mon roman à la poubelle ^^

Fait pas cette tête ! Un ramassis de connerie maso écrites par une dépressive qui passe son temps à se flageller : hors de question que je publies ça ! Un fan préféré qui subit mes passages au fond du trou c'est déjà trop, alors j'allais pas en faire un roman ! Je vais faire bien mieux maintenant que je commence à sortir la tête de l'eau. Ma petite Danu ne verra toujours pas la vie en rose, mais elle ne se laissera plus faire  ;D

Et pour mon mec ne t'inquiète pas : je vais m'occuper de son cas d'ici pas longtemps. Ce coup-ci je vais mettre à Sisyphe la honte de sa vie, mais pas encore. Je sors du trou, je dois rependre l'habitude du soleil. J'ai encore en tête des choses assez blessantes qu'il m'avait dites, et je comptes bien qu'il se fasse pardonner. Mais vie privée oblige tu ne sauras rien  :P

Je dois quand même te dire que je nourris certaines réserves. Je ne pourrais pas retrouver la pêche sans retrouver aussi mon appétit. Et il y a des personnes avec qui ce n'est pas seulement physique. Je m'envoie aussi en l'air avec des gens auxquels je tiens, et ça compte. Il y a aussi pas mal de filles dans le tas (et une révélation sur mon vécu dans mon œuvre !), j'espère que ça aidera un peu. Toujours est-il que comme tu l'as si bien dit il y aura toujours quelque chose d'irremplaçable avec lui : lui, tout simplement  :)

Mais quand je remettrai le grappin dessus je ne le laisserai plus m'échapper. Il est costaud mais je me défends. Depuis notre séparation j'ai compris beaucoup de choses. Beaucoup de gens attendaient beaucoup de lui, et se dire qu'il ne me suffisait pas a dû vraiment être dur. J'espère qu'il n'a pas accepté cette idée, parce que c'est complètement faux. Il était obligé de vivre sous une façade pour être à la hauteur aux yeux des autres. Tu vas me dire que c'est le cas de tout le monde. Mais pour moi il s'est mis à nu et j'aurais dû lui dire qu'il était largement à la hauteur.

Ça aussi, je vais me débrouiller pour qu'il arrête d'y penser  :D

J'ai encore un peu de chemin à faire. Je suis passée très près du point de non-retour ces jours-ci. J'ai failli devenir une personne qu'il aurait détestée, qui aurait continuer de faire du mal autour d'elle mais pour punir les autres. J'étais tellement en colère alors que ça ne me ressemble pas. Heureusement que j'ai compris que la première personne qui ne devait jamais m'abandonner c'est moi-même.

Sur ce je compte sur toi pour mon interview, au salon littéraire. C'est dans deux semaines  ;D

Je t'avoue que j'ai hâte d'entendre la voix qui va avec tous les mots que j'ai lu. Mais je t'interdis de me gâcher la surprise !

Impatiemment,
Brigit Dé Dânann

Et c'est parti. J'arrive, Kyle. Deux petites semaines, je serais dans tes bras avant que cette interview ne soit publiée.

Kyle Macross

Valinichonneur

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Re : Correspondance [PV]

Réponse 14 jeudi 05 juillet 2012, 17:30:08

DIMANCHE - 08h30

Deux semaines. C'est court, c'est long. C'est un délai, un de plus dans une histoire qui en comptait déjà trop à mon goût. Hito-Brigit ne m'avait pas répondu depuis mais je n'avais pas chômé pour autant de mon côté, préférant me donner à corps perdu dans mes autres activités. Dark avait rencontré Huntress (non sans se faire casser la figure, à croire que depuis l'Irlande je ne pouvais plus rencontrer une fille sans me mettre sur la gueule) et j'avais de mon côté multiplié les petits boulots en compagnie de Jet Fusion, comme par exemple mon tout premier interview en solitaire avec la jolie Ororo. Elle n'était pas auteure, ça ne comptait pas ! Elle était mutante et ça nous donnait un point commun. En plus d'autres... J'avais aussi pris en chasse un violeur en compagnie d'une petite fée et m'étais retrouvé aux prises avec un être oscillant entre l'homme et l'araignée, pour mon plus grand dégoût. Bref, je n'avais pas pensé tant que ça à Hitomi et même si je soupirais en surveillant de temps à autre ma boîte mail.
J'aurais dû noyer ça dans l'alcool. Mais toutes les bouteilles que ma précieuse Donna avait vidé dans l'évier n'avaient jamais été remplacées, laissant mes démons disparaitre dans le siphon, emportant dans les tourbillons ambrés et translucides mes dernières failles.

L'absence de Brigit m'avait rendu une envie que celle d'Hitomi avait tué : redevenir un. Non pas avec elle, mais avec la seule personne qui ne me quitterait jamais.... Un certain héros en rouge et bleu. Pas tout de suite, pas encore, pas trop vite.
Parce que je le savais au fond de mon âme. Pour me réconcilier avec Sentinel Prime, j'allais devoir reconquérir la femme que j'aimais. C'était ma version du ménage à trois.

Ce matin là, j'étais à me préparer pour partir à une compétition d'arts martiaux. Je ne partais pas pour gagner mais plutôt pour évaluer mes performances et mon niveau. Considérant que j'avais encore un peu de temps devant moi, je consultais le fameux site d'auteurs... Et découvrais la petite icône de nouveau message !
Me ruant dessus comme un mort de faim, je découvrais les lignes que m'avait laissé Brigit quelques heures plutôt à peine et entrepris d'y répondre quitte à me foutre sévèrement en retard. Mon senseï hurlerait sûrement, mais pour une fois, je décidais de faire en fonction de mes priorités.


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TO : Brigit Dé Dânann
FROM : Kysemapri

YOUR TEXT :
Brigit,
Je ne t'attendais pas vraiment. Bon, au début, si. Mais ma vie a été plutôt... remuante ces derniers jours et mon esprit était consacré à m'aider à conserver mon intégrité physique. Mais si ce temps t'as été nécessaire, tu as bien fais de le prendre !

Jeter ton roman ? oO' Tu as je pense parfaitement imaginé ma tête à la lecture de ces lignes ! Mais si c'est reculer pour mieux sauter, je suppose que je dois te féliciter d'avoir accompli ce geste qui devait être lourd de sens. Mieux vaut que Danu reprenne ses errances (et ses ébats :p) dans un meilleur état d'esprit ! C'est comme ça qu'on l'aime : battante malgré tout.

La suite comportait des allusions à l'Irlande. Des choses blessantes que j'avais dites ? Possible. Une fois énervé ou blessé, je me lâchais et attaquais plutôt de me faire blesser. Me faire pardonner ? Oui. Deux fois plutôt qu'une et j'avais une foule d'idées concernant la marche à suivre. Mais mieux valait ne pas trop tirer de plans hâtifs...

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Je vais donc rater la partie croustillante ? Ca, c'est un coup bas ! èé Je te le ferais payer !

Ton appétit... Je vois. Ce n'est pas à moi que tu devrais l'avouer, en revanche, mais bien à lui. Et par solidarité masculine, je te demanderais de l'épargner en l'annonçant. Le pauvre, ce n'est pas le genre de choses qu'on veut forcément entendre malgré tout ! :p

Ouais, tu m'étonne ! Ca me faisait un pincement au coeur rien que de le lire. En faire l'hypothèse était une chose, mais se retrouver face aux aveux de libertinage de sa nana en était une autre. J'avais donc un peu de travail sur moi-même.
Ceci étant, j'aurais de mon côté à lui parler de quelques petites choses du même acabit, ce qui nous mettrait sur un pied d'égalité.


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Je souhaite que tu parvienne à le convaincre qu'il ne peut être bien qu'avec toi, si tu en est toi-même sûre. La plupart des femmes n'aiment pas les hommes se sous-estimant pour X raisons mais toi, tu es prête à le tirer vers le haut pour que vous viviez pleinement votre histoire, sur le même palier. Tu serais donc la femme parfaite ? :O Je vais peut-être m'arranger pour profiter de ton appétit une fois en face à face, pour ne rien rater... <3 *taquin*

Oui, c'est un principe que j'ai tendance à oublier moi-même : la seule personne avec qui on est sûrs de passer notre vie, c'est nous même. Et c'est par là que tout les remises en question doivent passer. Il est temps que je retrouve mon autre moi, je crois ! Merci de m'avoir rappellé que je m'étais perdu également.

Deux semaines... Oui, j'ai hâte autant que je peux stresser. Mais je serais là et j'ai une nouvelle qui te fera peut-être plaisir ! J'ai réussi à m'arranger avec un ami, et ton interview ne sera pas pour l'OVNI mais pour... Dark Ages ! Tu connais sûrement ce site presque ultime pour les univers Dark-fantasy ? Tu seras aux honneurs ! C'est bon d'avoir des amis ça et là :p

J'espère que la "surprise" te plaira, alors. :)

Très impatiemment,
Kysemapri

Deux semaines.
J'espère qu'elles passeraient aussi vite que l'heure qui venait de s'écouler, me forçant à filer hors de chez moi comme si ma vie en dépendait. Le tournoi m'attendait et mon senseï aussi !

J'arrive, Hitomi. Quoi qu'il puisse se passer d'ici là, je serais là. Je serais à la hauteur.
Je te le promets.
« Modifié: jeudi 05 juillet 2012, 17:37:59 par Sentinel Prime »


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