Empire d'Ashnard, okay, infiltration, okay, mais au delà de ça.....disons qu'il fallait rester un peu moins jovial. C'était loin d'être la panacée, loin delà, même, c'était un endroit qui lui foutait de sacrés frissons dans le dos. Elle n'aimait pas cela, d'autant plus qu'elle avait du s'absenter sans Silence pour la simple et bonne raison qu'il ne saurait, ne serait-ce que par sa taille et le présage qui accompagne son passage ! Mieux valait s'arranger pour passer inaperçu, d'autant plus dans cet endroit clairement hostile, ce qui impliquait donc aussi ni armures, ni armes, juste une longue robe noire qui lui faisait le haut du cou jusqu'aux chevilles. L seule arme qu'elle avait ? En fait elle en avait deux, il s'agissait d'une aiguille à coudre dissimulée dans chacune de ses manches, dans la doublure, invisibles mais présentes, mortellement présentes ! Ah, gauissez vous, avec un truc pareil dans l'oeil ou entre les roupettes, vous rigolez beaucoup moins 'un seul coup !
Enfin bref, elle rentrait de chez un contact....inutile de vous préciser ce à quoi elle avait été rabaissée....Albriech avait souvent fait passé des consignes à l'avance sur la manière de la traiter....elle rentrait à l'auberge, se tenant le bras qui ne répondait plus, non content d'être cassé, l'épaule et le coude étaient sans doute démis, elle ne pouvait plus le bouger, et vu la lubricité de cette personne, et même si son seigneur et maître était pire, elle avait du mal à marcher, il lui avait enfoncé sans aucune douceur ni aucune préparation qu'elle avait cru qu'il lui déchirait les parois internes ! Et c'était sans doute ce qu'il avait fait avant de réparer ça, mais pas le reste...
Elle était donc toujours invalide pour un bras et donc uniquement de se défendre à moitié, incapable de se défendre si plusieurs agresseurs lui tombait sur le râble, enfin bon...elle accéléra le pas, grimaçant légèrement. Un liquide épais et chaud coulait le long de la jambe, et pas besoin de le toucher pour savoir que c'était du sang, un sang vermeil, parfait, quoi qu'empoisonné...
Deux hommes...non, trois, le dernier n'était pas bien visible mais se tenait dans l'ombre, elle avait vécu assez de temps dans l'obscurité pour les distinguer tous les trois, et elle n'aimait pas les regards torves qu'elle percevait. Agacée et lessivée par sa soirée, elle lança aux trois hommes, tout simplement, sans menace, sans pitié, sans supplication.
« Ecartez vous, où je me charge de vous écarter moi même. »
Elle devait avoir l'air pitoyable, belle, certes, mais les cheveux en bataille, la lèvre enflée très légèrement, le bras abimé qu'elle se tenait de l'autre main, légèrement tremblante sur ses jambes...pur bravade en théorie, car elle n'aurait pas pu faire de mal à qui que ce soit. Elle aurait pu sans doute, en étant en forme, mais la douleur nuisait à sa concentration.
« Allez ! Laissez moi passer ! »