Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Until The Last Back (Terra Hero Team)

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Formiens/La Horde

Légion

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 45 jeudi 14 juin 2012, 16:02:11

Elles ne comprenaient pas. Comment pouvait-elle comprendre, après tout ? Elles étaient incrédules, parlant dans leurs petits appareils de transmission. Si primitives, si ridicules... Elles n’arrivaient pas à comprendre ce qu’elles voyaient, et contemplaient, indécises, les cadavres massacrés, les cocons explosés, les œufs crevés, les corps éventrés. Elles ne comprenaient rien à sa souffrance. Rien à sa douleur. Car Il était triste. Comment aurait-on pu être joyeux en tuant ses propres hommes ? Car ces cadavres étaient à Lui. Ou, tout du moins, ils auraient normalement dû l’être, s’ils ne s’étaient pas rebellés contre son autorité, et si on n’avait pas tenté de le tuer. Il aurait d’ailleurs dû mourir, mais Il était plus résistant que l’Usurpateur avait semblé le croire. Son lien psychique avec le Grand Créateur était bien plus fort que ce que l’Usurpateur avait cru.

Il était profondément choqué et attristé par ce qu’il voyait. Qu’était-il, désormais ? Un général sans troupes, un Annexien qui avait perdu sa Horde. L’une des plus puissantes Hordes de la Fourmilière, car il était l’un des plus puissants Annexiens. Trônant dans le Triangle de Verre, Il contrôlait sa Horde, son peuple, tel un Dieu veillant sur ses brebis. Jusqu’à ce que l’Usurpateur arrive, et prenne sa place au Triangle de Verre, renversant, l’un après l’autre, les Annexiens qu’il ne pouvait pas briser. Les Traîtres étaient maintenant partout, mais l’Annexien, lui, restait fidèle à son Maître, au Grand Créateur. Et à ses désirs.

Plus Il voyait ses femmes, plus Il avait du mal à se calmer. Il aurait normalement du rester dans l’ombre, les laisser passer. Les humaines n’étaient pas la cible du Grand Créateur, mais le Grand Créateur était affaibli, et ne parvenait que difficilement à communiquer avec ceux qui lui étaient encore fidèles. Il écoutait fidèlement les instructions du Créateur, et ses instructions l’avaient mené loin de la Fourmilière, dans cet endroit, avec ses derniers fidèles, mais Il en ignorait les raisons. Muet, le Grand Créateur ne communiquait plus, et Il avait décidé de s’occuper en tuant les Traîtres... Comme cette petite bande qu’il avait massacré à lui tout seul. Ensuite, ces humaines étaient venues, et Il s’était dissimulé.

En l’absence du Grand Créateur pour le guider, l’Annexien sentait ses plus intimes désirs rejaillir. La Vie et la Mort. La procréation et le carnage. L’odeur du sexe et du sang. Elles restaient là, piaillant, telles de silencieuses offrandes, l’agaçant. Il détestait les humaines, mais il haïssait les Traîtres. Il avait néanmoins tué les Traîtres. Et le Grand Créateur restait muet. Alors, Il passa à l’action. Il fondit sur elles, et elles hurlèrent, ouvrant inutilement le feu. Leurs balles l’agaçaient. Certaines le chatouillaient, mais d’autres lui faisaient mal, l’énervant. Il fondit sur l’une des humaines, l’attrapant par le cou, la décapitant, et en attrapa une autre par la main, enfonçant ses griffes dans sa boîte crânienne, faisant fondre son cerveau entre ses doigts.

L’une des femmes de fer pointa ses lumières sur lui, l’agaçant encore plus, et tira. De longues balles, ressemblant à des espèces de traits, le frappèrent, le faisant couiner. Il ressentit la douleur, mais il n’était pas un stupide subalterne. Il était un Annexien, et il accueillait la douleur avec joie. Il plongea sur la femme de fer, qui n’était qu’une brindille contre lui, la souleva, et tira. Il eut bien du mal à arracher son corps, et choisit donc de se répandre à l’intérieur. Ses cheveux se faufilèrent dans les jointures de l’armure, et il se régala des hurlements de la femme de fer. Il atteignit le corps chaud de la propriétaire, et sentit l’excitation monter lorsqu’il glissa sur sa poitrine. N’y tenant plus, il se faufila dans son intimité, et commença à se nourrir.

Sa nourriture s’interrompit néanmoins vite, car les survivantes continuaient à lui tirer dessus. Il abandonna la carcasse désarticulée de la femme de fer, et se tourna vers les autres. Certaines tentèrent alors de se replier, tirant en arrière, et il bondit sur l’une des femmes restant en arrière. Il caressa avec ses griffes sa belle jambe, mais son corps ne lui convenait pas. Il se contenta de la faire entrer dans sa tête, la dévorant. Une autre courait, et elle, elle lui plaisait. Il avait vu son agréable fessier, son corps endurant, sa longue chevelure. Les poursuivre et les rattraper ne lui prit que quelques secondes. Il les tua toutes, sauf elle. Il lui prit son arme, car les balles l’irritaient de plus en plus. Il se tint devant elle, prostrée sur le sol, gémissant. Les humaines étaient fascinantes. Il l’attrapa par le cou, la regardant. Il n’avait pas de langue à proprement parler, et enfonça l’un de ses membres dans l’intimité de la femme, faisant jaillir un liquide écarlate, et fut satisfait. Elle ne l’ennuyait plus en émettant des sons insupportables.

Alors, Noggaroth, Annexien, prit son temps. Elle n’était qu’un prélude, un échauffement. Il avait repéré d’autres femmes, et Il comptait bien se servir des humaines pour soulager sa frustration. Le Grand Créateur étant silencieux, c’était peut-être après tout cela qu’il attendait de celui qui se considérait comme son meilleur guerrier : qu’Il se soulage en attendant que l’Usurpateur soit chassé.


Ils arrivent...

THÈME

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Rinako Yukimitsu

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 46 lundi 18 juin 2012, 18:05:09

Bonne nouvelles : les survivantes se relèvent. Mauvaise nouvelle : les fourmis sortent de partout. J'esquive un maximum, mais je suis aussi obligée de parer pour dévier des coups de de faux. Je manque de ma faire couper en tranches toutes les trois secondes, et il n'y a plus d'arme à feu pour moi. Le sabre que j'ai ramassé doit être complètement émoussé, contre des carapaces aussi dures il ne vaut pas mieux qu'un couteau à beurre. Si je pouvais atteindre les parties moins rigides, mais elles sont en-dessous et je dois rester sur mes pieds pour survivre.

Une fourmi fond sur moi toutes griffes dehors. Je me retourne et part d'une roulade qui me laisse à genoux.

" Sergent ! "

Une soldate, à ma droite. Elle m'envoie un deuxième sabre que j'attrape au vol avant de me retourner. Je croise les lames pour parer un longue griffe dont la puissance me jette au sol. Deux couteaux à beurre, on peut dire qu'avec ça j'ai plus à m'en faire. La bestiole lève son autre griffe, qui éclate soudain. Puis c'est au tour de sa tête. Je me relève encore. La femme qui m'a envoyé le second sabre arme son fusil de précision.

" Tapez au cul ! "

Elle donne un coup sous la poignée de sa propre arme pour imager le conseil. Je ne prends pas le temps de réfléchir. Je fléchie les genoux pour abattre le pommeau de chaque sabre sur une de mes cuisses. Une série de diodes bleues s'allume le long de chacune des lames, qui se mettent à siffler. Une autre fourmi est déjà en train de me foncer dessus. Je fouette l'air, faisant vrombir mes sabres dans un ample balayage. Mes lames métalliques claquent contre celle organique de la bête, dans un craquement cartilagineux qui descend directement de mes tympans à mon estomac.
Je tombe à la renverse et me met à reculer tant bien que mal, sur le sol. La bête frappe. Sa griffe se plante dans le sol et se brise, juste entre mes jambes.

J'ai sous-estimé mes couteaux à beurre. Ils n'ont pas tranché net, mais ils ont assez affaibli la lame naturelle pour qu'elle rompe sous le choc. Tout se renverse dans ma tête. Je suis armée, je peux rendre le coups, je peux même monter à l'assaut. Je sais où mes sabres doivent frapper pour tuer. Debout, ma fille ! T'es plus un boulet ! Je me relève une fois de plus et je charge la bestiole que j'ai blessée. Elle en est encore à se demande ce qui lui arrive. Les extrémités pointues et tranchante sont de la même matière que leur carapace, plus dense et pleines. Elles n'ont pas de nerfs pour dire qu'il manque quelque chose, le tout petit cerveaux de la fourmi doit donc trouver un moyen de compenser.

Mais il n'a pas le temps. Les griffes sont trop solide, mes les pattes qui les portent cèdent comme des brins de paille. En deux coup de sabre la fourmi et estropiée. Puis un coup en ciseaux la décapite. Son corps se met à danser des claquettes, mu par la panique de son système nerveux mourant. Je ne suis plus le bout de viande : je suis la bouchère. Et j'ai une grosse commande à découper. Je ne suis pas non plus imprudente. je vise les pattes autant que je peux pour immobiliser ou ralentir les cibles de mes équipières. Les corps des monstres sont trop large, mais je saisis parfois l'occasion de frapper les jonctions. Et je finis par me rendre compte d'une chose qui me fait sourire, sur le coup : elles vivent plus longtemps sans tête que sans abdomen.

Soudain un hurlement attire mon attention. Je me retourne, prête à frapper.

" Fais-moi rêver, mon joli ! "

Nika. Je ne suis pas la seule à retrouver le moral. La grande brune n'a plus rien à voir avec la femme qui m'a prise dans ses bras. La voir se défouler à coups de plombs me donne un frisson que je réprime en me détournant d'elle. Plus tard, on a encore des wagons de vermines à éradiquer. Mais bien vite un autre cri se fait entendre à travers les coups de feu. Un rugissement monstrueux et lointain dont les échos se perdent dans les ténèbres. Et les fourmis détalent. J'ai à peine le temps de le penser que Rozalia le dit tout haut. Quelle nouvelle horreur se cachent dans ces tunnels ?

On est en sécurité pour une poignée de secondes. On se rassemble. La femme qui m'a donné le sabre et son mode d'emploi s'approche de moi, son fusil l'épaule. Sa combinaison de combat est plus légère que les autres, et elle porte un viseur avec un ATH. Ses galons de caporal confirment ce que je pense : une sous-off des compagnies de marche, sans doute de leurs sections de pointe. L'histoire de Recon me revient immédiatement, mais rien à voir dans le cas présent. Les sections de pointe ne son pas des commandos, elles ne s'éloignent pas de leur compagnie. je fais bien attention en levant mes sabres.

" Comment on les éteint ?
- Sous la garde, sur le dos de la poignée. "

Mes pouces n'ont pas de mal à trouver les petits loquet, qui rappellent des crans de sécurité d'armes à feu. Les sabres redeviennent des couteaux à beurre. Je les fait tourner en revers pour présenter les poignée à leur propriétaire. Elle sourie en me détaillant d'un regard rapide, et commence à décrocher un harnais de sa combinaison.

" Gardez-les, vous en aurez plus besoin que moi.
- Merci ! "

Je sourie comme une gamine. La militaire que je suis est soulagée d'avoir une nouvelle option offensive, et écoute attentivement ce que la caporal Vansen lui raconte. La base des lames est crantée et l'attache du harnais est magnétique, elle comporte une sécurité qui empêche les armes de s'activer tant qu'elle sont fixées. Pas de fourreau, je n'ai qu'à tirer puis reposer. Les diodes sur la lame indiquent le niveau de la batterie, qui se trouve dans la poignée. La lame fonctionne comme une tronçonneuse, sa chaîne est un micro-filament hérissé de pointes en diamants synthétiques. Il y en a plusieurs pour éviter qu'elle se coince. D'un autre côté... J'ai des nouveaux jouets ! Et ils vont trop bien avec ma tenue !

Le temps de faire un petit point et de se répartir, on reprend la route. J'en profite pour taxer une barre protéinée et un peu d'eau à nos compagnes d'infortune. En tant que plus haute gradée je suis au deuxième rang. J'ai assez fait mes preuves il y a deux minutes, et de toutes façon je n'ai aucune idée de l'endroit où il faut aller. Alors je laisse Nika guider la petite troupe. Même si elle joue les têtes brûlées solitaire, cette femme a du charisme. Et depuis qu'elle a ramassé ce fusil elle rayonne littéralement. Les Tekhanes qui nous accompagnent n'ont pas hésité une seconde à la suivre au lieu de se replier. Elles ont toutes peur, mais elles ont toute la hargne de se venger. Sans Nika je pense que la peur l'aurait emporté.

Soudain un nouveau hurlement nous met toutes en garde. Puis des échos de fusillade, de cris.

" Vansen ? "

Plusieurs d'entre nous se tournent vers la caporale et se retrouvent aussi choquée qu'elle. Deux doigts posés sur l'oreillette de son viseur, elle frissonne les larmes aux yeux et le regard fermé. Ce qu'elle entend la pétrifie de terreur, et la voir a le même effet sur nous. quand le silence revient personne ne parle mais tout le monde sait. Quelqu'un vient de se faire avoir par ce monstre. Quelqu'un qui essayé de se défendre, en vain. Mais surtout quelqu'un qui était assez proche pour nous appeler à l'aide à travers la terre et la pierre. La chose est dans le secteur, ce qui la met sur la liste de nos nombreux problèmes. Si l'une d'elle panique ce sera la débandade.

" On le traque. "

Elles me regardent toutes comme si j'étais folle, ou stupide comme la gamine dont j'ai l'air. Ma main gauche va saisir la poignée d'un sabre pour le dégainer. Je ne l'allume pas encore, mais je me tourne dans la direction des rugissements. Je parle d'une voix assourdie par la colère retenue.

" On attend pas qu'il nous arrive dans le dos : on le prend de face. Et le défonce ! "

Ce truc nous traque peut-être déjà, si ça se trouve il fonce droit sur nous dans ces tunnels sombres. Il peut débouler d'une seconde à l'autre. Pour les soldates tekhanes je suis la tête. Je dois leur dire quoi faire et ne pas les laisser hésiter. Je me retourne vers elles pour donner quelques ordres à voix basse.

" Formation éclatée ! On progresse lentement, arme à l'épaule ! Silence total ! Je prends la tête ! Vansen, tu me couvres ! En avant ! "

Pas bien malin de passer devant. Mais on risque de ne pas voir arriver cette chose. Entre les sabres et la magie, je suis la mieux armée pour réagir au corps à corps. j'avance en tenant le sabre à deux mains, prête à l'enclencher et libérer ma main gauche pour mettre le feu.

Terra Hero Team

Légion

Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 47 mardi 19 juin 2012, 02:27:53

Les cris redoublèrent, plongeant les courageuses Tekhanes dans un silence nerveux. Bien qu’elles détestaient les mâles, elles auraient, pour la plupart, bien aimé en avoir sous le bras, afin de les envoyer en reconnaissance. Ces cris bestiaux, inhumains, apparaissaient, non pas comme les cris de rage de la bête, mais plutôt comme des cris de souffrance absolue. La créature à l’origine de ces cris était indéniablement cruelle, et cette perspective foudroyait les Tekhanes. Vansen et les soldates survivantes n’étaient pas de redoutables combattantes, et étaient très légèrement armées. Une patrouille de reconnaissance, qui avait donc des armes légères et des lance-flammes.

« On le traque. »

Rinako avait visiblement pris la tête des opérations, et les Tekhanes commençaient à la suivre. Elles s’avançaient vers une galerie, Rinako en tête, et Rozalia leur fit alors signe :

« Stop ! »

Ayant un léger soupir, Redemption s’avança entre les Tekhanes, afin de regarder Rinako. Cette dernière était sans doute émoustillée par ce récent combat, mais envoyer des femmes au suicide n’était pas une très bonne manière d’effectuer son premier commandement. Rozalia se pencha alors pour lui murmurer quelques conseils, choisissant un langage neutre et professionnel :

« Un jour, Sergent, vous serez appelées à diriger des escouades. Ce jour, vous apprendrez que laisser parler ses émotions est la meilleure manière de faire des erreurs. Analysez le terrain. Nous affrontons une bestiole qui fait fuir les autres, dans un terrain qui n’est pas le nôtre. Vos femmes ne sont pas des combattantes. Dans un endroit clos comme une galerie, elles se feront massacrer. Regardez leurs yeux, elles sont terrorisées. Dès que le monstre attaquera, et en tuera une, elles feront n’importe quoi. Le mieux est de lui tendre une embuscade. »

Redemption regarda Nika, qui haussa les épaules, la laissant faire. Elle parla ensuite sur un ton un peu plus fort, s’adressant au reste de la troupe :

« La bête est par là, fit-elle en désignant une galerie. Et elle nous tend un piège. C’est un grand classique de la stratégie militaire : compter sur les passions de l’ennemi pour les forcer à faire des erreurs. Ces femmes que vous entendez hurler sont mortes ! Il les fait souffrir pour nous forcer à perdre notre sang-froid, et à le suivre ! »

Comme pour appuyer les dires de Redemption, un autre hurlement se mit à jaillir. Une voix brisée, massacrée. Un cri qui faisait froid dans le dos, et qui faisait trembler les Tekhanes. Il était certain que, quand tout ça serait terminé, au moins une moitié chercherait à obtenir une retraite anticipée pour se reconvertir dans la vie civile.

« Que fait-on, alors ?
 -  Nous avons affaire à un Formien, Tekhanes ! Et vous savez aussi bien que moi que ce qui intéresse tant les Formiens, ce sont...
 -  Le sexe... compléta une soldate.
 -  Nika et Rinako iront le chercher. »

Rinako étant presque nue, elle serait un mets de choix pour le Formien. Et Nika... Et bien, il suffisait d’avoir les yeux en face des trous pour voir que Nika était d’une beauté renversante. Certaines Tekhanes rougirent légèrement à cette idée, avant de se reprendre. L’heure n’était vraiment pas indiqué pour ce genre de pensées ! Rozalia continua à exposer sa stratégie.

« Rinako et Killer devront amener le Formien par cette galerie, et l’amener dans la grotte. Nous nous positionnerons dans les coins. Celles qui ont des fusils de précisions se mettront en face, et nous allons placer une mine dans cette grotte. Dès que le Formien entrera, la mine explosera, et le bloquera. Entre-temps, les lance-flammes se positionneront sur les côtés, en s’abritant derrière les rochers. Il faudra bien exciter le Formien pour qu’il ne se doute pas du piège, mais je vous fais confiance pour ça, glissa Rozalia à l’attention de Nika et de Rinako.
 -  C’est trop d’honneur... » la railla Nika.

Le plan était toutefois bon, confirmant bien les talents naturels de Rozalia pour garder son contrôle, et pour élaborer rapidement des stratégies cohérentes. Un nouveau cri jaillit alors de la grotte, et une femme soupira en fermant les yeux.

« Dépêchons...
 -  Killer ! Coordonne la fréquence de tes lunettes avec le casque du Caporal Vansen. De cette manière, nous pourrons vous contacter. »

Nika hocha la tête, et attrapa le casque, faisant un léger sourire à une caporale inquiète, et posa le casque sur sa tête. Il y avait une radio intégrée, et elle tourna la tête vers Rinako, ne pouvant s’empêcher de lâcher :

« Je suis sexy, non ? »

Nika frotta ensuite ses branches, tout en posant les doigts de son autre main sur un petit commutateur, modifiant la fréquence, et parvint ainsi à raccorder les deux. Elle rendit ensuite le casque à Vansen, et fit des tests.

« Allô, Houston ? On a un problème ! »

Un soupir exaspéré traversa les lèvres de Rozalia, et Nika fila rapidement, en poussant Rinako. Les deux femmes s’enfoncèrent dans la galerie, et Nika activa ses lunettes.

« On dirait qu’on ne peut plus se quitter, toi et moi, ma petite perle. Sympa, tes nouveaux bijoux, au fait. Mais rassure-toi, je préfère mon bébé. »

Trouver le Formien ne fut pas dur. Il n’était pas très éloigné, à une petite centaine de mètres, et Nika aperçut les cadavres massacrés des Tekhanes. Un spectacle assez macabre. Le monstre avait une force prodigieuse, ce que Nika nota en voyant la trajectoire d’un corps. Elle avait suffisamment vu ce genre de scènes pour savoir analyser la trajectoire d’un corps. Le corps d’une soldate avait été coupée en deux, et le haut avait rebondi contre une paroi, avant de rouler sur une dizaine de mètres, répandant tripes et viscères. C’était toute une petite caverne, et Nika vit également des poches formiennes, des cocons crevés, et quelques pattes écrasées.

« Ce fils de pute est proche. Contrôle tes émotions, petite fleur. »

Nika se releva, et tenait son fusil à pompe dans ses mains. Elle écrasa un os en marchant, et pesta silencieusement, avant d’entendre de légers sanglots. Une scène surréaliste se présentait bien à ses yeux.

« Mon Dieu... » murmura-t-elle faiblement.

Devant elle, elle voyait une longue silhouette. Un corps massif, gluant et dégueulasse, qui devait bien faire plus de deux mètres, et qui tenait en l’air une Tekhane écartelée par une série de tentacules enfoncés dans son corps. Elle en avait un dans son intimité, un autre dans ses fesses, mais également de nombreux petits dans sa bouche, dans ses narines, et qui ressortaient par endroits. Chaque petit tentacule était ainsi ressorti par ses doigts, les crevant de manière assez grotesque. Les tentacules avaient du se glisser dans tout son corps, le faisant remuer, alors que son corps tressautait. Le corps de la Tekhane, ferme et attirant, semblait se décomposer et se dessécher.

« Madame ! Que voyez-vous ?! s’exclama Vansen dans son communicateur.
 -  Cette horreur... Elle est en train de bouffer. De se satisfaire sexuellement. A vous dégoûter des tentacules.
 -  Des... Des tentacules ?!
 -  Ouais, mais ne fantasmez pas ! Ils sont pointus comme une verge en érection, mais durs comme un putain de bloc de granite. On va essayer de la ramener ! J’ai l’impression que cette saloperie n’a pas de tête... »

Nika se releva alors, s’étant accroupie, et s’approcha du dos du monstre, avant de pointer son fusil à pompe.

« Hey, le gros tas de merde ! Bouffe-moi ça, suceur de glands ! »

Nika ouvrit le feu, et les détonations rugirent dans la grotte. Les chevrotines éclatèrent la peau du monstre, mais ne semblèrent nullement l’endommager. Ce dernier relâcha alors le corps livide de la Tekhane, qui se brisa sur le sol comme une poupée de chiffons, ses os émettant des bruits sinistres en se fracassant. Son corps ressemblait à une espèce de sac désarticulé, tout son corps se liquéfiant. Les tentacules avaient pompé son énergie vitale, et la bête se retourna vers Nika, tandis que les chevrotines tombaient lentement sur le sol, incapables de percer sa peau. Le voyant de face, Nika eut un frisson de dégoût :

« J’ai jamais vu un truc aussi laid... Où est ta sale putain de gueule, enfoiré ?! »

Furieuse, la bête serra le poing, ses deux yeux lumineux se fronçant. Elle était l’incarnation de la laideur, et l’espèce de fumée noire s’échappant de son crâne ouvert était très inquiétante.


La bête considéra Nika et Rinako, et l’un de ses tentacules attrapa alors le corps de la Tekhane. En soulevant le cadavre, tout un tas d’organes gicla depuis son intimité, qui était complètement déchirée, et le corps disparut alors dans cette fumée noire. A son approche, la fumée sembla s’animer, et s’enroula autour du corps de la femme, la faisant disparaître.

« T’as envie de me baiser, hein, enculé ? Allez, viens ! »

Nika lui tira à nouveau dessus, visant ce qui faisait office de tête. Le Formien envoya l’un de ses longs tentacules, et ce dernier frappa le fusil à pompe, l’envoyant voler au loin, renversant Killer Boom.

« Arrête tes conneries, et replie-toi ! » rugit la voix de Rozalia dans son communicateur.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Rinako Yukimitsu

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 48 vendredi 22 juin 2012, 14:16:58

Je n'arrive pas à croire qu'elle me fasse ça. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire Rozalia me renvoie à la place de la gamine à grands coups leçons. Elle ose m'appeler "sergent" quand elle me dit qu'un jour je commanderai une escouade. Elle sait ce que c'est qu'un sergent, au moins ? Elle croit que l'armée m'a donné ce grade parce que je suis mignonne ? Et si ces femmes ne sont pas des combattantes il va falloir m'expliquer comment elles ont atterri ici armées jusqu'aux dents ! Mais le pire reste quand même de m'utiliser comme bannière pour rallier les troupes, et de voler mon autorité. Après avoir bien emmerdé le monde avec leur indépendance, et après que j'ai mis ma vie et ma carrière sur la sellette pour les aider, si c'est pas un coup bas !

J'ai bien envie de lui renvoyer tout ça dans les dents, et de lui cramer la moitié des cheveux, tant que j'y suis ! Mais on n'a pas le temps de se bouffer le nez, et on peut pas se permettre de se diviser. Ça ne se voit peut-être pas à la façon dont je me mets à faire les cent pas, mais je suis déjà sur la suite. Qu'elle le crache, son plan génial ! Et ça me fait sourire en coin. Alors là je suis bien forcée de reconnaître que sa stratégie vaut cent fois mieux que la mienne. Se planquer sur le territoire du prédateur qui nous traque : c'est pas bidon. Et bien sûr je vais servir d'appât, histoire de me faire déflorer par un monstre avant de me faire bouffer.

En fait j'espérais bien jouer la chèvre, le seul problème c'est de me retrouver avec Nika dans les pattes. Je ne compte pas maîtriser mes émotions ni garder mon sang-froid. Elles n'arrêtent pas de me gonfler avec ça et c'est bien ce que je veux : me gonfler à bloc. La bestiole a l'air capable de cueillir des sections entières comme des fleurs, mais une magicienne en colère : c'est pas encore dit. Je suis peut-être notre arme la plus puissante, à condition qu'on m'utilise bien et qu'on ne me colle pas de trop près. Pour ça je ne peux pas faire confiance à des inconnues. Je ne tempère pas mes émotions plus que nécessaire, juste de quoi m'intégrer au plan de la meilleure façon.

" Les lance-flammes : c'est moi que vous allumée, et quand je vous le dit ! "

Je fais jaillir une gerbe de flammes de ma main libre pour couper les pattes de celles qui voudraient me contredire. Je suis prête à partir comme un missile et je vais exploser à la tronche de quelque chose. Mais je vais encore devoir me retenir. C'est dans le lard du Formien que je veux rentrer, et avec toute la puissance possible. On a que deux lance-flammes. Pas le choix : ça devra le faire

" Je suis sexy, non ?
- Non. "

Forcément c'est le moment de me parler ! On arme pas une bombe pour venir lui chatouiller les fils ! Chacune par se placer alors que le contact de la main de Nika m'électrocute littéralement de l'intérieur. J'ai du mal à me retenir d'exploser en partant d'un pas nerveux. Des tunnels sombres qui peuvent à tout moment se révéler farcis de monstres : juste ce qu'il faut pour me mettre un peu plus de pression.

" On dirait qu’on ne peut plus se quitter, toi et moi, ma petite perle. Sympa, tes nouveaux bijoux, au fait. Mais rassure-toi, je préfère mon bébé.
- Arrête de sourire : on est seules et aux abois. "

Chiantes, ces vieilles. Pas foutues de s'écouter entre elles. On est pas sensée tendre un piège ni faire une randonnée. Elle peut pas faire semblant d'être sous pression ? On doit avoir l'air faibles, paniquées, tendues comme des câbles de remorquage. Les Formiens marchent à l'instinct. On doit le laisser croire qu'il est le seul à maîtriser ce qui se passe, qu'on va craquer ou tenter un actes de bravoure futile dès la première seconde. Qu'il se voit déjà servi avant même d'avoir lu le menu, l'indigestion sera encore pire. Je suis la galerie en gardant la main libre contre le mur, et la terre me dit tout. Je sais qu'il y a des cadavres démembrés et mutilés avant même de les voir. Je sais aussi où sont posé les pattes de la bestiole, je sens le sang de sa victime qui goutte sur le sol. Des sensations feutrées, déroutantes, comme celle d'un membre engourdi. Quelque chose touche, mais quoi et comment ? Il faut le déduire.

J'arrive à gérer la terreur que ça me colle par une nouvelle montée de colère. La terre corrompue des abords de la Fourmilière me paraît presque consciente, et moqueuse en me prévenant de ce qui m'attend quelques mètres plus loin. Une créature lourde, puissante, et le tableau cauchemardesque auquel elle veut nous intégrer.

" Ce fils de pute est proche. Contrôle tes émotions, petite fleur.
- Je fais quoi, d'après toi ? "

Le plus dur va être de ne pas éclater tout de suite, de garder la charge jusqu'à rejoindre les lance-flammes. Si le monstre ne m'en laisse pas le temps, j'essaierai d'en faire gagner à Nika pour se replier. Et si cette saloperie arrive à m'avoir, elle l'aura payé cher. Mes yeux découvrent finalement le carnage et Nika n'a plus l'air si confiante pendant un instant. Je sens que mon estomac a envie de s'exprimer mais je suis verrouillée sur ma cible. Plaquée dos au mur, à un mètre de la grande brune, ne laissant pas le spectacle macabre envahir plus que le coin de mon regard. Les sons répugnants suffisent bien à m'ébranler un peu.

Nika se débrouille pour sauver les apparences en informant les autres qu'on a "débusqué" la menace. Puis elle contrôle ses émotions à sa façon en crachant des insultes et des balles. Je cogne le pommeau de mon sabre contre le mur alors que le monstre réagit. Il bouge vite, peut-être trop pour nous laisser une chance de l'emmener dans le piège. Soudain Nika est désarmée et fauchée par un tentacule. Je bondis de ma position pour renvoyer le membre inhumain d'un coup de sabre. La lame l'entaille à peine, mais elle l'entaille. De ma main libre j'attrape Nika par le bras pour la tirer.

" On s'casse ! "

C'est le moment de courir comme des dératées, et c'est une réaction trop logique pour qu'il découvre le piège. Mais très vite il y a un gros couac dans le plan : il ne nous poursuit pas, ou du moins il abandonne au bout de seulement quelques secondes. Il n'est quand même pas repu ou méfiant ? Ou alors courre moins vite qu'on le croyait ? Je prends encore ça comme un coup bas, mais quand je suis en colère je prends tout pour moi : c'est ce qui me donne la pêche.

En regagnant la salle de l'embuscade je volte pour m'accroupir face au tunnel d'où Nika et moi sortons.

" Bougez pas ! Il nous contourne ! "

Avec une main au sol je n'ai aucun mal à à le suivre. Il est rapide, silencieux, mais il est lourd. Un vrai mâle dominateur, il veut nous tomber dessus et non l'inverse. Chacun de ses pas, que je suis la seule à percevoir, est un chiffre en moins dans le compte à rebours. Je lâche mon premier sabre avant de dégainer le second. Puis soudain.

" Lance-flammes ! "

Je lâche mon deuxième sabre et me relève d'un bond, tournant sur moi-même. Canalisés et amplifiés par mes pouvoirs, les jets brûlants foncent percuter le monstre tentaculaire. Le liquide incendié l'enveloppe, le nimbe de flammes. Une première frappe qui ne suffit pas à le tuer mais qui a le mérite d'ouvrir une fenêtre d'une seconde dont tout le monde profite pour tirer. Tout le monde sauf moi. Une idée vient de me venir mais elle est risquée. Cette saleté semble se nourrir par le haut, l'endroit d'où s'élève une espèce de brume noire : c'est là qu'il faut frapper. Il crame et il se fait fusiller, j'ai peut-être le temps de préparer une bonne attaque incendiaire. Si j'arrive à envoyer une boule de feu directement dedans ça m'étonnerait qu'il apprécie.

Je laisse mes courants d'air se disperser et le liquide des lance-flammes se répandre sur moi. Et je commence à concentrer leur feu et le mien entre mes mains. Je dois agir vite avant qu'il ait le temps de massacrer tout le monde ou de s'en prendre à moi. En tous cas jouer les torches vivantes n'est pas à son goût. Il est en rage et ne sait plus où donner de la tête. De toutes façons il n'a même pas de tête. Ses tentacules enflammées semblent perdre de leur vitesse et de leur précision. Je vois Vansen esquiver une attaque d'une roulade et se replier alors que les autres attirent l'attention du monstre, principalement en lui tirant dessus... Il me tourne le dos. Je charge.

" Couvrez-moi ! "

Je lève le bras droit, armé d'une boule brillante à peine plus grosse qu'une grenade. Du bras gauche je lance un souffle d'air qui me donne l'élan nécessaire pour bondir. Le monstre se retourne alors que je fonds sur lui en portant le coup, il n'a pas le temps de me parer ou de m'esquiver.

" Panier ! "

Ma boule de feu est tombée juste et ses flammes disputent la place à la fumée noire. Ça choque assez le Formien pour me laisser repartir en arrière. Je dégaine mon pistolet pour tirer comme les autres. L'ennemi n'est pas mort, il serait peut-être capable de s'en sortir. On doit lui coller le coup de grâce, mais il ne viendra pas de moi. J'ai fait ce que je pouvais avec mes pouvoirs sans blesser les autres, si je remonte au contact soit je me fait trouer la peau soit je sers de bouclier au Formien. En reculant je m'arrange pour récupérer au moins un sabre, histoire d'avoir du répondant si je me fait choper... Rozalia avait pas parlé d'explosifs ?
« Modifié: vendredi 22 juin 2012, 14:26:01 par Rinako Yukimitsu »

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Légion

Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 49 vendredi 22 juin 2012, 22:47:43

Rinako était de mauvais poil. Rozalia le savait, tout comme elle savait qu’elle s’attirait ses foudres en refusant son plan, en contestant son autorité. Mais elle n’avait jamais été une franche militaire, de toute façon. Pour elle, quand un plan était stupide, il fallait le dire, et non pas suivre béatement les ordres du Sergent. Rinako était forte, oui, très forte, mais pas les autres. Attaquer le Formien, quand on ignorait tout de lui, et quand on était sur son terrain, c’était prendre trop de risques. Il pouvait aisément tendre des pièges, ou les massacrer.

« Ne vous déconcentrez pas, soldates ! »

La radio du Caporal Vansen crachota alors, et Rozalia, qui tenait fermement son arc, tourna la tête vers elle.

« KRRRR... ‘Lie.... KRRRRRRR... Escou’....!
 -  Ici le Caporal Vansen ! Je vous reçois mal ! Identifiez-vous !
 -  KRRRRRR... Team... KRRRRRRR... ‘Cours... »

Vansen essaya de régler la fréquence, afin de mieux capter les messages radios. Comme l’escouade était tombée, en se relevant, Vansen avait songé, formation militaire oblige, à envoyer un signal de secours, mais, dans ces grottes, il était impossible que le message soit reçu. Néanmoins, après les bombardements qui avaient pulvérisé la zone, les ondes radio devaient peut-être pouvoir passer un peu plus facilement.

« Nous sommes attaquées ! Nous sommes attaquées ! Demande de renforts immédiats !
 -  KRRRRRRR... ‘Ten... KRRRRRRRRRRRR...
 -  Saloperie de machine de merde à la con ! »

Rozalia esquissa un léger sourire. L’effet Nika commençait à se répandre.

Nika, quant à elle, avait également de noter que Rinako était de mauvais poil. Pour Killer Boom, c’était une offre, une invitation. Elle avait eu envie de continuer à la titiller, mais s’était abstenue. Un gros Formien moche et dégueulasse occupait maintenant ses pensées, et elle fut sauvée d’une situation compliquée par l’intervention de Rinako. Les deux n’étaient pas de taille contre cette machine de guerre, et elles se mirent à détaler. Nika suivit rapidement Rinako, et réalisa, comme elle, que la créature ne les poursuivait pas. Avait-elle senti le piège ?

*Elle a affronté des Tekhanes... Elle sait que nous ne fuyons pas aussi rapidement, surtout quand nous voyons les nôtres mortes au combat. Elle nous connaît, et peut-être même qu’elle comprend notre mode de fonctionnement... Elle a senti le traquenard. Bordel !*

Il fallait y retourner ! C’était ce qu’elle était tentée de faire, mais Rinako la tira à nouveau. Rinako, qui faisait la gueule. Rinako, qui était maussade. Rinako, une vraie petite Celkhane, qui masquait sa peur et sa colère en devenant aussi chiante que dix Nika réunies. Si elle y retournerait, Rinako la suivrait. C’était sûr, et ça ne faisait pas partie du plan. Nika suivit donc Rinako, tout en ayant un mauvais pressentiment.

Le Formien ne passa effectivement pas par la galerie, mais les contourna, et débarqua depuis le plafond. Il s’écrasa magistralement sur le sol, et son regard porta sur les Tekhanes. Rozalia fut la première à sortir de sa torpeur, et lâcha une flèche qui se planta dans l’un des deux gros yeux du monstre. Ce dernier vacilla sur place, mais ne cria pas. Il lui aurait été difficile de parler, de toute façon, vu qu’il n’avait pas de lèvres. L’un de ses tentacules retira la flèche, et du sang verdâtre s’écoula de son œil crevé, avant que ce dernier ne revienne. Il fallait rapidement trouver son point faible. Rozalia lança une nouvelle flèche, mais un tentacule vint le briser, tandis que Rinako passait aux choses sérieuses, utilisant les lance-flammes pour envoyer sur le monstre des jets enflammés.

Surpris, le monstre recula, et se reçut une série de balles. Sa peau éclata en plusieurs endroits, et il se mit à trembler. Voilà qui devait faire mal !

« Prends ça, saloperie ! »

Ayant pris des balles explosives, Nika tirait avec rage, en visant son plastron. Les tentacules se déplacèrent à nouveau, et fondirent sur les Tekhanes. Rozalia en vit une se faire pourfendre dans l’estomac, la soulevant, avant de l’envoyer se fracasser contre le mur.

« J’abattrais personnellement la première qui fait mine de s’enfuir ! rugit Vansen. Tuez cette saloperie, Mesdames ! Pour Tekhos ! FEU !!! »

La situation commençait à devenir assez compliquée. Rinako semblait toutefois avoir une idée en tête, et exigeait qu’on la protège. Nika ouvrit donc le feu en essayant d’obtenir l’attention du Formien. Elle visa l’un de ses tentacules, et ouvrit le feu. La bête, qui avait fixé son attention sur la Celkhane, dont les boules de feu devaient l’embêter, tourna la tête vers Nika, et leva un tentacule, l’abattant comme une espèce de fouet sur elle. Nika l’évita en bondissant en arrière, et le tentacule la frôla. Elle roula en arrière, et se rétablit à genoux, et ouvrit à nouveau le feu, continuant à larguer des tirs précis, visant désormais l’espèce de grosse boule centrale. Cette dernière avait l’air assez fragile, et chaque tir faisait cracher du sang verdâtre.

*Ça ne peut être que son point faible...*

Chaque fois qu’elle tirait dessus, les tentacules semblaient se contracter, avant de fondre à nouveau. Une Tekhane fut renversée, et Nika se reçut à nouveau l’attaque d’une pointe acérée, qui lui érafla la joue, laissant une traînée de sang qui la fut hurler de douleur. Une boule de feu atterrit alors dans le corps du monstre.

« Panier ! » s’exclama Rinako, joyeuse.

Nika vit alors une boule de feu rentrer dans le corps, disparaissant dans les flammes noires. Il y eut une solide explosion interne, et des flammèches jaillirent du feu noirâtre. Malheureusement, il semblerait que l’attaque de Rinako, brillante et audacieuse, ne l’avait nullement affaibli. Le feu noir se mit à grossir rapidement, formant une espèce de colonne, et la créature regarda alors Rinako, haineuse, et envoya sur cette dernière ses flammes noires. Ces dernières roulèrent le long de son bras, et fondirent sur la Celkhane.

« Attention ! » hurla Rozalia.

Cette dernière bondit en avant, roula le long d’une butte, et envoya une flèche vers le « cœur », tandis que les flammèches commençaient à lécher le corps de Rinako. La flèche frappa le monstre, et il tourna lentement la tête, envoyant ses propres flammes, vers Rozalia. Cette dernière attrapa Rinako par la taille, et roula à nouveau sur le sol, tandis que le feu noir les poursuivait. Elle pointa son arc, et tenta à nouveau de viser, mais le feu noir atteignit son visage, obstruant sa vue. Ayant du mal à voir, Rozalia baissa la tête, tenta de se protéger. C’était une espèce de feu corrosif, qui attaquait sa peau. Elle sentit cette dernière la démanger, et toussota, jusqu’à entendre Nika hurler quelque chose :

« Flash bang ! »

Rozalia tomba sur Rinako, l’écrasant sous son poids, et l’attrapa par les cheveux, se serrant contre elle. Il y eut une forte explosion lumineuse, et elle se retourna. Sans s’en rendre compte, elle avait écrasé ses seins contre la tête de la Celkhane, et en se relevant, elle vit que les flammes noires avaient reculé. Nika les avait rejoints, et avait vidé son chargeur, avant d’opter pour des tirs en rafale. Les balles explosèrent sur le cœur du monstre, qui continuait à se crever sur place.

« C’était audacieux, Rinako, la félicita Nika. Mais il semblerait que ce feu noir soit son point fort. Et ce muscle proéminent... Ça ne fait que l’affaiblir. Putain ! Saloperie de monstre ! »

Quant à Rozalia, elle avait le visage rougi, légèrement cramé par le feu noir. Nika, quant à elle, ne réalisait pas que la blessure qu’elle avait sur le visage allait profondément s’aggraver. Elle ne savait pas que la pointe des griffes était imbibée d’une espèce de redoutable toxine.
DC d’Alice Korvander.

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Rinako Yukimitsu

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 50 dimanche 24 juin 2012, 19:22:34

Pendant une fraction de seconde le monstre me sort complètement de la tête. En fait tout me sort de la tête, parce que ma tête est pressée contre la poitrine de Rozalia. Quand nous roulons sur le côté la réalité me renvient en pleine face, mais la colère et la peur ont du mal à revenir. Je suis complètement larguée.

" C’était audacieux, Rinako. Mais il semblerait que ce feu noir soit son point fort. Et ce muscle proéminent... Ça ne fait que l’affaiblir. Putain ! Saloperie de monstre !
- Hein ? Heu, oui. D'accord. "

Mon cerveaux anesthésié n'a pas fini de comprendre tout ce qu'elle vient de me dire. Je suis à peine assez consciente pour reculer alors que l'attention du monstre est occupée par les autres combattantes. Et la peur vient soudain me tordre les entrailles. Après tout ce qu'on lui a mis ce monstre est encore en état de se battre, et il ne perd pas de temps. Je le vois charger une Tekhane, la saisir pour l'écraser et la tordre entre ses tentacules, et lancer son feu noir contre sa tête. Ce spectacle, qui devrait me révolter et me rendre folle furieuse, me brise de l'intérieur.

Je lui ai foutu le feu, dehors et dedans, il pisse son sang vert partout, son corps est percé, entaillée, cloqué. Pourtant il ne ralentit même pas. Je me suis donnée à fond, j'ai frappé avec tout ce que j'avais dans toutes les failles que j'ai cru voir. Et ça n'a rien fait. Je reste accroupie, prostrée, écrasée par la terreur que m'inspire ce monstre. Plan ou pas on allaient toutes au massacre. Il pas le moindre... point...

Soudain je percute : ce morceau de chair apparemment plus tendre que le reste. Ma volonté se colle elle-même coup de pompe sur coup de pompe. Il a une faiblesse. Il est en train de massacrer des femmes. Je dois l'arrêter. Je dois le crever. Je peux le crever. Je sais où frapper. Reste à atteindre la brèche. Je me relève alors qu'il est à l'autre bout de la pièce, à faire une victime de plus. La colère est là mais mon esprit a besoin de tourner à plein régime pour faire le tri dans tous les éléments. Vent, feu, terre, flingue, sabre, tentacules, espace clos, flammes noirs, effectifs, armement, cible... Tout s'imbrique ou s'oppose pour former des scénarios pour le moins catastrophiques.

La mine. Elle me revient à l'esprit alors que je récupère un sabre. Je dois amener cette grosse merde exactement où on la voulait depuis le début. Avec ses gros panards il ne risque pas de laisser le détonateur indifférent. Mais si je veux frapper juste je ne dois rien laisser au hasard. J'envoie une petite boule de feu pour attirer l'attention du monstre.

" Vansen ! Flash-bang à mon signal !
- Bien reçu !
- Hé ! Le moche ! Tourne ta sale gueule par là ! "

Je continue de le bombarder de flammèches pour l'énerver, visant même son feu noir quand je le peux. Ça ne taille pas vraiment mes réserves, déjà bien épargnées grâce aux lance-flammes. Finalement le monstre se retourne pour me faire face. Je bondis en arrière, m'aidant des mes pouvoirs aériens pour atterrir dans le tunnel.

" Vient me tentaculer, grosse fiotte ! "

Il me fonce dessus, très vite. Je tombe à genoux, les bras repliés devant mon visage.

" Flash ! "

J'espère que Vansen est sur le coup, parce que le monstre marche déjà où il ne devrait pas. La mine explose sous lui, le soulevant du sol pour l'envoyer se cogner au plafond bas du tunnel. Une seconde déflagration, sonique, la flash-bang. Ces deux agressions si proches l'une de l'autre ont dû bien le secouer. Moi en tous cas je ne me contrôle plus, mon corps se nimbe de flammes alors que je me lève et charge. Je n'entends rien à part un sifflement et je vois trouble. Mais je distingue la silhouette courbée du monstre et frappe son ventre d'une estoc rapide avant de dégager mon sabre. Il libère à peine la plaie que ma main libre, enflammée, s'y plonge.

" ... ! "

Je lui hurle de crever, enfin je crois. Je n'entends même pas ma propre voix. En tous cas je sens que je le cuis de l'intérieur et que tout son corps est pris de spasmes. Un effort de volonté : les flammes qui m'entourent refluent vers mon bras qui les injecte dans les entrailles du monstre. Je lève les yeux pour découvrir que le feu noir est devenu orangé. Mon feu. Les muscles du Formien noircissent, enflent, se distendent. Son œil valide éclate. Je prends un malin plaisir à fouiller un peu plus sa blessure. Ses entrailles cuites restent inertes et son sang bouillonnant pétille entre mes doigts. Je regrette presque de porter un gant qui gâche ces sensations.

Il tombe à genoux, glissant de ma main, avant de s'effondrer sur le dos. Finalement Rozalia et Nika avaient vu juste toutes les deux. Le monstre a l'air encore vivant, un tant soit peu, à moins que son système nerveux n'ait pas encore pigé que c'est fini. Ses muscles boursoufflés et ses tentacules ramollis remuent vaguement sur le sol. Je me régale de le voir dans cet état. Je me mordille la lèvre pour retenir l'idée malsaine de m'accroupir sur lui pour retourner fouiller l'entailles charbonneuse qui crève son point faible.

Quelqu'un me tape sur l'épaule. Vansen. J'entends à peine sa voix, trop peu pour comprendre ce qu'elle dit. Elle, par contre, comprend vite quand je prends une grenade à sa ceinture pour la dégoupiller. Les survivantes qui approchaient tourne les talons en courant alors que je m'agenouille. J'enfonce la grenade aussi loin que possible dans la blessure du Formien, puis me propulse en arrière, arrachant la langue de l'explosif à sa blessure. Le corps du monstre gonfle soudain, avant de laisser échapper des souffles de vapeur et de fumée par tous les trous qu'on lui a fait.

Une fois de retour au sol je me bouche le nez et ouvre grand la bouche plusieurs fois de suite pour me remettre les tympans en place. Je frémis de partout, je tuerais pour une douche, un repas chaud et une très longue nuit de sommeil. Mais je suis une militaire, je peux faire sans. Mon audition commence à revenir quand j'arrive près de Nika et Rozalia. La première a une entaille au visage et la seconde une poitrine... Je baisse soudain les yeux en rougissant. Je n'ai pas pu m'empêcher de regarder cette partie de son corps et de repenser à la seconde que mon visage y a passé.

" Je... Désolée de m'être énervée tout à l'heure... Quand je suis en colère je suis plus puissante... Je... Je vous aime bien... Toutes les deux. "

Et je suis encore plus morte de honte de l'avoir dit à voix haute. Je n'ose pas relever les yeux, de peur de regarder encore un endroit gênant. Heureusement un gros bruit me fait me retourner. L'une des porteuses de lance-flamme est en train de remettre une dernière couche au cadavre du Formien. Je balaie la pièce du regard pour prendre la mesure du carnage. Une porteuse de lance-flamme, Vansen, Parker et nous trois. Toutes les autres sont mortes.

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 51 lundi 25 juin 2012, 04:51:07

La situation était tout simplement en train de virer à une espèce de sinistre cauchemar éveillé. Le Formien était un véritable char d’assaut sur pattes, balançant des tentacules mortels et un feu noir particulièrement corrosif. Nika continuait à lui tirer dessus, et les Tekhanes se faisaient faucher comme des quilles. Rien à faire. Fuir était impossible. Le Formien les rattraperait et les massacrerait.

*Inutile de paniquer, Nika ! Rappelle-toi l’entrepôt de Korry Splinger. Ça, c’était quelque chose ! Et tu y as survécu, non ? Flingue cette saloperie !*

Increvable, le Formien envoya deux tentacules vers une Tekhane, et chaque tentacule pulvérisa ses seins, la transperçant de part en part, avant de ressortir, de la serrer à la gorge, et de la balancer contre un mur. Rozalia continuait à balancer ses flèches, lançant désormais des flèches dont les bouts étaient explosifs. Les flèches explosaient ainsi au contact de la peau du Formien, et ce dernier les attaqua alors. Utilisant son agilité, Rozalia esquiva un tentacule d’une habile roulade, et un autre fusa vers elle. Elle faillit se faire griffer le visage, et évita de justesse le tentacule en tournoyant sur elle-même. Récupérant sa dague énergétique, elle l’abattit alors sur le bout du tentacule, le tranchant en répandant le sang vert du monstre.

Ce fut à cet instant qu’une série de boules de feu explosèrent rageusement sur le corps du Formien. Surpris, ce dernier en fut déstabilisé, et tourna la tête, de même que Nika, qui aperçut la silhouette de Rinako.

« Hé ! Le moche ! Tourne ta sale gueule par là ! »

Nika cessa de tirer. Rinako devait sûrement avoir un plan. Dans ce genre de circonstances, il fallait laisser parler l’ingéniosité de la jeunesse. Le Formien se tourna vers elle, et Rinako atterrit dans le tunnel. Rozalia se rappela alors qu’il y avait à l’intérieur une mine, et chercha le détonateur, tandis que le Formien se mit à courir vers elle. Pas besoin qu’on lui dise pour comprendre. La stratégie de Rinako, risquée, était d’amener le Formien sur la mine. Le problème était que la mine avait été conçue pour faire s’écrouler ce couloir. Il n’y avait plus qu’à espérer que la détonation serait moins puissante que prévue. Autrement, Rinako serait écrasée comme une crêpe !

*Mais, si je ne retrouve pas le détonateur, il n’y aura pas d’éboulement !*

Nika, de son côté, passa une main sur sa joue blessée, enlevant un peu de sang, et visa le dos du monstre, mais sans appuyer sur la gâchette. Rozalia, quant à elle, se rapprocha de Vansen, qui tenait dans la main une flash bang.

« Le détonateur ! Où est ce putain de détonateur ?! »

La mine en question n’était pas une mine de proximité, mais une mine télécommandée. Une mine de proximité aurait tué Nika et Rinako. Vansen porta la main à sa ceinture, et ses yeux s’écarquillèrent en ne rencontrant que ses chargeurs.

« Je... Je ne l’ai plus ! Il a du tomber ! »

Pestant, Rozalia regarda autour d’elle. Il y avait des cadavres partout, et, d’ici une poignée de secondes, il serait trop tard. Rozalia sentit un vent de panique la traverser, quand elle vit Nika récupérer un boîtier noir sur le sol, avec un gros bouton. Killer Boom releva ensuite la tête, et appuya avec précision au moment où le Formien atterrit au-dessus de la mine, utilisant pour cela ses lunettes spéciales. Il y eut un petit clic, et un signal fila vers la mine. Des lumières s’allumèrent très rapidement sur cette dernière, et...

BRRRRRRRRRRAAAAAOOOOOOOOOOOOMMMMMMMMMMMMM !!!!!!!!!

L’explosion fut apocalyptique. Rozalia sentit ses tympans exploser, et tomba à genoux. Un sifflement suraigüe vint tout couper, et une massive poussière vint remplir la pièce. Redemption se sentit tousser et éternuer, et pleurait également.

« Rinako ! Rinako ! »

C’est ce qu’elle croyait dire, mais elle n’arrivait pas à s’entendre. Vansen en avait lâché sa grenade étourdissante, et ce fut encore une fois Nika qui l’attrapa, et la lança. Contrairement aux autres, ses précieuses lunettes lui permettaient de mieux voir à travers ce nid de poussière, et elle avait vu le Formien envoyer sur Rinako son feu noir. Rozalia, quant à elle, tomba par terre, et toussa à nouveau. La galerie avait tenu, mais de gros morceaux étaient tombés du plafond. Elle reprenait progressivement ses esprits.

Quand elle fut à nouveau capable de voir quoi que ce soit, elle vit le corps massacré du Formien. Ce dernier était couvert de sang, et gisait par terre, un trou dans le corps, son feu noir dispersé sur plusieurs mètres. Il était en train d’agoniser, et Rozalia eut un léger sourire.

« Co... Comment tu as fait pour trouver le... Le détonateur ? demanda-t-elle à Nika.
 -  J’ai réglé mes lunettes pour capter les signaux électromagnétiques », se justifia celle-ci.

Le bilan était plutôt lourd. Sur toute l’escouade de Vansen, il ne restait que trois survivantes. Rozalia avait presque l’impression d’être dans une espèce de film d’horreur. Rinako n’en avait toutefois pas fini, et s’empara d’une grenade pour la faire exploser. Le corps du Formien disparut en partie, se volatilisant pour moitié, ne laissant plus qu’une chair putride, et un feu noir qui s’envolait en disparaissant. Rinako revint ensuite se reposer, et se rapprocha de Nika et de Rozalia. Nika était en train d’inspecter un fusil d’assaut, et ce fut donc Rozalia qui eut donc la surprise de voir la Celkhane loucher sur sa poitrine.

*Quelle rose pensée vient de traverser l’esprit de l’héroïque magicienne ?* songea Redemption.

Elle se félicita de réussir à pouvoir faire preuve d’humour dans cette catastrophique situation.

« Je... Désolée de m'être énervée tout à l'heure... Quand je suis en colère je suis plus puissante... Je... Je vous aime bien... Toutes les deux. »

Rozalia haussa les épaules, et répondit rapidement :

« Tu étais dans ton droit. Techniquement, je n’avais pas à contredire tes ordres. Je ne suis qu’une civile, dans le fond, et la loi est claire sur ce sujet. »

Nika enchaîna :

« Inutile d’être désolée, ma belle. Tu as explosé un Annexien. Rien que pour ça, tu mérites une médaille. »

Vansen s’était rapprochée du cadavre du Formien, prudente. La moitié de son corps avait disparu, et elle sursauta alors en voyant une curieuse réaction. Le corps de ce dernier, ou, plutôt, ce qu’il en restait, se mit à bouillir sur place, et à se liquéfier... Il disparut ensuite rapidement, ne laissant plus qu’une carcasse informe et dégueulasse, d’où quelques fumées noirâtres s’échappèrent.

« C’était bien un Annexien... commenta Vansen. Tués, ils disparaissent. De cette manière, il est impossible pour les Tekhanes d’obtenir du matériel génétique potable. »

Vansen se rapprocha alors de Rinako, hésita entre la serrer dans ses bras ou un salut militaire, et opta pour la seconde approche, lui faisant un salut respectueux :

« Sergente Yukimitsu, vous venez de sauver la vie des restes de mon escouade ! Je ne saurais jamais assez vous remercier ! »

Assise, Nika ébouriffa alors les cheveux roses de Rinako, ne pouvant s’empêcher de plaisanter :

« Tu entends ça, Rinako ? Tu es une héroïne, maintenant ! »
DC d’Alice Korvander.

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 52 mardi 26 juin 2012, 12:12:58

Je suis tellement contente qu'elles ne m'en veuillent pas que je souris jusqu'aux oreilles. Je me retiens à peine de me jeter l'une d'elles pour la prendre dans mes bras.

" Inutile d’être désolée, ma belle. Tu as explosé un Annexien. Rien que pour ça, tu mérites une médaille.
- Merci. "

Je rougis à nouveau, terriblement gênée par l'idée d'être décorée. Pourtant je suis fière comme jamais. Un Annexien ? Je n'y ai pas réfléchi, ce monstre n'était qu'un ennemi de plus. On ne risquait pas de faire causette pour qu'il nous raconte sa vie. Pour autant que je sache il n'y a qu'une trait commun aux Annexiens : ils sont tous extrêmement dangereux. Aucun n'est identique à un autre, chacun a ses forces et ses faiblesses. En abattre un est un tour de force, même pour des vétérans, et j'y suis arrivée. Mais je n'étais pas seule, on a toutes droit à une médaille pour ce qu'on vient de faire.

" Sergente Yukimitsu, vous venez de sauver la vie des restes de mon escouade ! Je ne saurais jamais assez vous remercier ! "

J'ai presque les larmes aux yeux d'entendre Vansen dire ça. Une réaction qui pourrait ne pas sembler excessive mais qui l'est pourtant. Trop de pression et de fatigue, physique ou mentale, qui s'accumulent. J'ai du mal à retrouver le contrôle de mes émotions, d'autant que je viens de les utiliser. Je m'éclaircis la gorge en essayant de retrouver mes moyens. Bizarrement la voix et la main de Nika m'y aident en me rappelant que je ne suis jamais qu'une jeune recrue qui fait ses premières armes.

" Je... Hum... Je n'aurais rien pu faire seule, Caporale. "

La blessure de Nika et le visage encore cramoisi de Rozalia me donnent un prétexte pour remettre tout le monde dans l'action, à commencer par moi.

" On ne peut pas rester ici. Récupérez ce que vous pouvez, on bouge dans cinq minutes maximum. Nika : tu bouges pas. Faut s'occuper de ta blessure, je préfère pas penser aux microbes qui traînent sur ces bestioles. "

En me retournant vers le carnage j'ai l'impression de prendre un coup de poing dans le ventre. Je pars fouiller les corps brisés, mutilés ou démembrés en retenant tant bien que mal la nausée qui me prend. Quand je suis en colère je suis plus puissante, mais également plus fragile. J'espère que les autres ne l'ont pas remarqué, parce que je certaine qu'elles me le pardonneraient. Je ne me le pardonne pas, c'est ce qui rend mes mains nerveuses alors qu'elles fouillent le plastron de la toubib de l'escouade. J'ai été faible, j'ai flanché pendant une poignée de secondes. Tout ça parce que ma tête s'est retrouvée entre une paire de seins. Je suis vraiment une cruche. C'est pas une médaille que je mérite mais une bonne trempe. Mes pouvoirs me mettent au-dessus du lot, parmi l'élite : je n'ai pas le droit de flancher.

La trousse de secours à la main, je me passe une main sur le visage en soupirant.

" Ça va aller... Respire... "

Je souffle un coup et me relève pour rejoindre Nika. Je dois relativiser, même si en tant que soldate c'est loin d'être mon truc. J'ai grandi au milieu des militaires, je sais ce qui se passe quand des conviction qu'on croit inébranlables finissent par céder. Ça casse, tout s'effondre et il faut beaucoup de chance pour s'en relever un jour. Je crois que je commence vraiment à comprendre ce que la Lieutenante Tetsuhiko ressent depuis la très confidentielle Affaire Warren. Aucun exercice n'apprend à vivre avec les conséquences de la faiblesse. La Lieutenante aurait pu ne pas survivre ou perdre des membres de son équipe. Il y a cinq minutes je me suis retrouvée dans la même position, mais moi j'ai vu des femmes dont j'étais responsable se faire tailler en pièces. Je dois m'adapter pour survivre, sinon autant renoncer tout de suite à la traque de Mastermind.

J'arrive devant Nika, cachant derrière un petit sourire la tourmente qui me ravage le crâne. J'ouvre la trousse de secours pour chercher de quoi désinfecter son entaille.

" Râle pas ! Je te laisserai pas faire un choc sceptique pour esquiver la cuite que tu m'as promise. "

Plus ça va, plus j'y tiens. Mais en relevant la tête je dois quand même lui réclamer quelque chose.

" Nika... Tu trouves vraiment que j'ai ass... "

Je m'interromps en remarquant son état. Elle transpire et elle a le souffle un peu court, rien d'extraordinaire vu les circonstances. Mais ça m'inquiète soudain. Les bord de l'entaille qu'elle porte au visage sont rougis, elle a l'air fatiguée.

" Tu te sens bien ? "

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Légion

Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 53 mardi 26 juin 2012, 23:34:15

« Nika : tu bouges pas. Faut s'occuper de ta blessure, je préfère pas penser aux microbes qui traînent sur ces bestioles. »

Nika haussa les épaules à cette remarque.

« Ce n’est qu’une égratignure, mais si ça peut te faire plaisir... »

A dire vrai, elle n’avait pas mal du tout. La plaie cicatriserait bien rapidement. Un simple éclat, et, à vrai dire, Nika ne pouvait pas dire si le coup venait des rochers ou des tentacules griffus du Formien. Elle sortit son Eagle, et vérifia les chargeurs, les remplissant à nouveau. Pour cela, elle appuya sur le bouton permettant de faire glisser le chargeur, et le contempla. Ce dernier était assez complexe, comprenant plusieurs magasins. Le savoir-faire tekhan. Elle sortit ses chargeurs de sa ceinture, et commença à les remplacer. De son côté, Rozalia récupérait ses flèches, et les essuyait. Rinako avait l’air joyeuse, bien plus sereine qu’avant le Formien.

*Elle n’est pas la seule... Ce voyage nous met tous sur les nerfs...*

Comme preuve, Nika en avait à nouveau une migraine ! Elle n’était pas très forte, mais Killer Boom sentait que son aspirine allait lui être bien utile dans les prochaines heures. Grommelant, elle tâcha de se calmer, et vérifia également l’état de ses lunettes. Elle avait bien usé les batteries, et enclencha le chargeur, désactivant ainsi les fonctions spéciales des lunettes, le temps qu’elles rechargent. Rinako, de son côté, revint, et cette dernière semblait... Assez perturbée, malgré son sourire qui se voulait réconfortant. Elle avait du fouiller les cadavres pour trouver de uqoi la soigner, et Nika vit une trousse de secours.

« Râle pas ! Je te laisserai pas faire un choc sceptique pour esquiver la cuite que tu m'as promise. »

Elle eut un léger sourire.

« Cette histoire de cuite t’a vraiment marqué, hein, ma belle ? »

Nika l’avait à vrai dire proposé sans trop y attacher d’importance, mais il fallait croire que la soldate avait envie de décompresser. La discipline et la rigueur n’étaient pas suffisants pour l’épanouissement d’un être humain, n’en déplaise à la doctrine militaire.

« Nika... Tu trouves vraiment que j'ai ass... » commença-t-elle, avant de s’interrompre.

Nika la regarda en haussant un sourcil, et lut une certaine inquiétude dans les yeux de Rinako, qui la surprit. Cette coupure la rendait-elle si laide que ça ?

« Tu te sens bien ? » s’enquit la Celkhane.

Pour une femme qui venait d’affronter un monstre surpuissant, oui, plutôt... Nika la regarda silencieusement. Elle avait effectivement un peu chaud, mais, après tout, l’air ambiant s’était bien réchauffé, avec toutes ces explosions de feu. L’adrénaline redescendait, et Nika s’était sûrement blessée en d’autres endroits de son corps. De plus, il y avait cette fichue migraine qui naissait. Néanmoins, que la Celkhane soit si inquiète amusa et toucha Nika, qui tendit une main pour lui ébouriffer les cheveux, avant de pencher son visage vers le sien... Et de l’embrasser sur le front.

« Pour être honnête, je crois que je suis en manque de câlins, plaisanta-t-elle. Et j’ai une putain de migraine qui est en train de se réveiller. A part ça, ça va, ne t’en fais pas. »

Rozalia revenait vers elles, et s’arrêta en voyant le visage de Nika. Elle avait les joues rouges, et des gouttes de sueur coulaient de son front.

« Tu as beau être héroïque, Nika, n’oublie pas que tu n’es pas surhumaine. »

Rozalia ne s’en faisait pas trop. Nika avait après tout bravé la poussière et la vapeur pour faire exploser la mine. Elle avait du inhaler par mégarde un peu de fumée. Ceci devait expliquer ses problèmes respiratoires. Elle se tourna vers Rinako pour lui expliquer ça, tandis que Nika, en pestant, s’éloigna de ses « nourrices ».

« Ne t’en fais pas, Rinako. Pour faire exploser la mine, Nika a du s’exposer. Elle a du absorber un peu de poussière, rien de plus. Elle a l’air fragile, mais, crois-en mon expérience, elle est aussi dure à abattre que toi. »

Nika toussa alors. Des éternuements rauques, et elle dut se tenir la gorge, avant de s’appuyer son front. Ce dernier était bouillant.

« Nika ?! »

Cette dernière grogna, et secoua la main vers elle.

« Je te l’ai dit... Juste une migraine... »

Elle sortit un petit tube d’aspirine, et enfourna deux pilules dans sa bouche, avant de remettre l’ensemble.

« Il... Il y a une patrouille à proximité. Je sais que vous comptez vous enfoncer encore plus loin, mais ce serait courir à votre perte. »

Rozalia fit la moue. D’un autre côté, il est vrai qu’elles étaient épuisées, et qu’elles ne pouvaient pas avoir Vansen avec elles. Sans être un boulet, cette jeune femme n’avait rien à faire avec elles, et sa présence était bien trop risquée.

« Nous vous raccompagnerons jusqu’à cette patrouille, puis nous reprendrons. Moins nous serons nombreuses, et plus nous aurons de chances de nous infiltrer dans la Fourmilière.
 -  Mouais... Si vous le dites... » lâcha Vansen, guère convaincue.

Nika, de son côté, se mit alors en route, et Rozalia jeta sur elle un regard inquiet. Elle savait qu’elle avait trop souvent tendance à s’inquiéter envers ses Héroïnes, mais quelque chose, son instinct, lui disait qu’il y avait quelque chose d’anormal dans la manière dont Killer se comportait.

*Peut-être que je me fais simplement des films...* tenta-t-elle de se convaincre.
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Rinako Yukimitsu

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 54 dimanche 01 juillet 2012, 02:20:22

J'essaie de me rassurer en me disant que je ne connais pas ces deux femmes, en fin de compte. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que Nika ne va pas bien. Au-delà de la simple compassion, qui me travaille d'autant plus que nos pertes sont élevées, il y a la prudence. Déjà qu'elles ont hésité à prendre une gamine pour infiltrer la Fourmilière, ce qui est compréhensible, une migraineuse ne vas pas être un atout. Sans compter que Nika n'a pas donné dans un registre très discret, du moins jusqu'ici. Les flèches de Rozalia et mes sabres ont une chance de nous laisser dans le feutré, mais les armes à feu de la femme à lunettes...

Ses petites marques d'affection et ses plaisanteries n'ont pas suffit à me rassurer, et je vois bien que Rozalia s'inquiète aussi. En plus elle tousse, et elle est rouge comme un poivron. Les efforts, la douleur, la poussière, les flammes, les explosions : ça suffirait à expliquer son état. Je m'en fait sans doute trop. Quand je repense à l'état dans lequel j'étais en arrivant sur le terrain pour première mission, ça me rassure de voir que je suis encore capable de m'inquiéter pour quelqu'un.

Je récupère mes armes en me disant que je m'inquiète trop, que c'est d'avoir perdu autant de monde qui me met dans cet état. Nika a l'air solide, elle doit juste avoir un coup de barre après ça. Malgré le carnage auquel je viens d'assister, et ses reliefs qui m'entourent, je me force à boire un peu d'eau et grignoter quelque chose en reprenant la route. Il me faut bien tout mon sens du devoir pour arriver à avaler ça. D'autant que je n'arrive pas à me faire avaler mes propres salades. Je suis une militaire, la logique du pire est la seule qui vaille parce que je doit être prête au pire. Alors en marchant je garde un œil sur Nika.

Je ne m'éloigne pas non plus de Rozalia. Je me doute bien qu'elle pense la même chose que moi, même si aucune de nous ne le dit. En arrivant à proximité de la patrouille j'ai bien envie d'essayer de la convaincre de confier Nika aux Tekhanes. L'intention est bonne mais le geste serait irrecevable : nous sommes toutes trois en cavale. Coincées ensemble pour le meilleur et pour le pire, même si on ne verra pas le meilleur avant un bout de temps.

J'amorce à peine un geste pour dégrafer le harnais des sabres que Vansen se plante en face de moi, en tête des survivantes.

" Vous pouvez garder les sabres, sergent. "

Puis sans me laisser le temps de répondre elles se mettent tous au garde-à-vous pour me saluer. Je mets une bonne seconde à leur rendre la pareille.

" Merci, sergent ! "

Son regard passe vers Rozalia et Nika.

" À vous aussi. "

Puis elle revient à moi.

" Merci pour tout.
- Rompez.... Caporale. "

J'ai eu du mal à ne pas bredouiller. Ça me touche. Depuis que je suis arrivée c'est la première fois que je me dis que la journée n'est pas perdu. Tout ces risques et ces efforts auront au moins permis de sauver une poignée de vies. À mes yeux ça compte bien plus que tous les monstres qu'on a tués, même cette saleté d'Annexien. J'en ai la larme à l'œil quand ces femmes me tournent le dos pour filer dans le tunnel, en direction de la patrouille. Me revoilà seule avec ces deux inconnues, pour reprendre la route vers la gueule du loup. Mais je suis étrangement apaisée. C'est peut-être le fait d'avoir accompli quelque chose, d'avoir clos de bout en bout une mission, en quelque sorte.

Préférant ne pas surprendre l'une d'elle à jeter un regard par-dessus son épaule, ce qui me ferait sans doute pleurer un peu, je me tourne vers mes deux compagnes d'infortune. L'état de Nika ne s'est pas arrangé en route.

" On... On continue ? "

Ou comme le suggère ma voix un peu trop hésitante : on regarde la réalité en face et on se dit que le prochain Annexien ne fera qu'une bouchée de nous ?

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Légion

Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 55 dimanche 01 juillet 2012, 14:25:09

« État de la situation ? demanda l’une des femmes.
 -  Pour résumer ? Un gros bordel, lâcha, sarcastique, une autre.
 -  Voyons le bon côté des choses tempéra une autre femme. La population civile croit que la situation est sous contrôle.
 -  Et c’est censé nous rassurer ?! s’exclama une femme, ulcérée. Si jamais les civiles apprenaient le désastre qui se passe, nous aurions droit à un mouvement de panique sans précédent. Ces saloperies de Formiens de merde ont pulvérisé en moins de quelques heures l’une de nos plus hautes installations militaires. Un bunker lourdement fortifié !
 -  Que nous avons réussi à reprendre... tint à préciser une autre femme.
 -  Encore heureux ! poursuivit la femme, agacée. Nous avons envoyé dans ce bunker l’élite de notre infanterie. Et le reprendre n’a pas été comme une promenade de santé, soit dit en passant ! On en a chié sévère ! »

Un court silence s’installa autour de la table ovale. Le haut-commandemnt tekhan était en réunion d’urgence. Une cellule de crise suite à l’attaque formienne. Une véritable invasion souterraine. Les Formiens avaient compris qu’ils ne pouvaient pas sortir à l’air libre, à cause de la puissante artillerie tekhane. Partant de là, ils s’insinuaient dans des galeries interminables, labyrinthiques, et les satellites militaires avaient bien du mal à établir des plans. Ceci amenait l’armée tekhane à se disperser, et à perdre à chaque heure le contact avec des patrouilles.

« Que proposez-vous ? » finit par lâcher une générale.

Sa question s’adressait au lieutenant-colonel Caldwell, une femme qui était spécialisée dans la recherche militaire. Caldwell se mordilla les lèvres, et répondit d’un trait :

« Notre stratégie actuelle est dépassée. Les Formiens sont de plus en plus nombreux, et de plus en plus intelligents. L’armée que nous affrontons est sans précédent, et l’est d’autant plus que, à chaque fois, c’était notre ingéniosité tactique et militaire qui nous permettait de mettre en échec les hordes. Nos solutions sont amoindries. Comme vous le savez, nous accueillons en notre sol bien des Formiens considérés comme non hostiles... Mais qui sont malgré tout des Formiens. »

Il y eut quelques silencieux hochements de tête. Caldwell poursuivit ses explications, croisant les doigts, faisant nerveusement rouler ses pouces entre eux, décrivant des cercles en s’exprimant.

« Notre stratégie est celle dite du ‘‘containment’’, pour reprendre un terme terrien. Nous contenons, nous évitons que la Horde ne se répande en dressant un périmètre défensif autour de la Fourmilière. »

Nouveaux hochements de tête. Assiéger la Fourmilière avait déjà été tentée. On avait tenté de la bombarder, de la pulvériser, de la noyer sous un déluge de feu et d’acier pendant des jours et des jours. Ça avait été l’opération « Hell Bombing », un tapis de bombes, de canons, de roquettes, de missiles, largués depuis des avions et les falaises pendant cinq jours d’affilée. Les images télévisées avaient été les plus commentées de tous les temps, et toute une vaste propagande militaire avait, à l’époque, permis d’obtenir le soutien de l’opinion. A l’aide de schémas, on faisait valoir que la puissante armée tekhane arriverait à percer la coque de la Fourmilière, et à la crever. On balancerait ensuite du napalm en masse dans les trous pour faire cramer les nids formiens. L’opération avait été un échec. Après ces bombardements intensifs, on avait compris que le mur de la Fourmilière se comprenait de plusieurs séries de parois qui se reconstituaient à une vitesse défiant toute concurrence. Les bombarder ne servait à rien. Ou presque. En réalité, après l’opération « Hell Bombing », on avait pu constater que la paroi extérieure de la Fourmilière avait été affaiblie. Les chercheuses avaient ultérieurement établi que, pour réussir à percer pour de bon la Fourmilière, il faudrait lui balancer l’équivalent d’une centaine d’ogives nucléaires. L’explosion qui en résulterait détruirait toutefois aussi Terra. Lors de l’opération « Hell Bombing », les nuages de poussière s’étaient faits ressentir jusque dans les rues de Tekhos Metropolis.

Partant de là, l’arme tekhane avait oublié l’idée de percer la paroi. Envoyer une armée pour l’assiéger avait aussi été étudiée, mais le projet avait rapidement été abandonné. La défense de la Fourmilière était bien trop forte, et, tout ce qu’on avait réussi à faire, c’était à envoyer quelques troupes au sein de la Fourmilière, par le biais des galeries souterraines. La stratégie du ‘‘containment’’ était apparue comme la seule alternative capable de contrer les Formiens. C’était néanmoins une stratégie fonctionnant sur le court terme.

« Je tiens également à vous rappeler les théories des scientifiques Hurton et Rupert sur le développement exponentiel de la Forumilière. Un jour ou l’autre, il est inéluctable que les Formiens nous écraseront. »

Hurton et Rupert étaient deux scientifiques militaires ayant travaillé sur les Formiens. Ils avaient développé une théorie alarmiste dans laquelle ils considéraient que la Fourmilière n’était pas qu’un simple astéroïde-monde géant, mais une espèce de virus planétaire qui se plantait dans une planète, et s’alimentait en se nourrissant de son écorce. Ils avaient ainsi, en filigrane, été jusqu’à estimer que la diversité génétique au sein de la Fourmilière pouvait s’expliquer par le fait que cette astéroïde-monde était une espèce de prédateur planétaire, se nourrissant des planètes.

« Nous savons tout cela, lâcha, agacée, une femme. Venez-en aux faits ! »

Caldwell hocha lentement la tête, et ouvrit alors un attaché-case, en sortant un fin papier plastiqué qui comprenait une douzaine de signatures en bas de page.

« Si je suis arrivée en retard à cette réunion, c’est parce que j’ai tenu à faire un saut au Sénat, et à exposer notre situation aux sénatrices. Comme vous le savez, le pouvoir politique tient en jeu nos décisions militaires, qui doivent être autorisées par le Sénat.
 -  Et ?
 -  Le Sénat a finalement consenti à donner son autorisation à l’exécution du plan N. »

Un léger silence s’abattit dans la pièce suite à cette révélation. Le plan N... Un plan uniquement théorique.

« Vous pensez que ce plan a des chances d’aboutir ? s’enquit une militaire, nerveuse.
 -  Une militaire ne pense pas, rectifia Caldwell. Elle est sûre. Les hordes formiennes sont dispersées dans toute la région, et, depuis le bunker C, nous pouvons rejoindre la Fourmilière. Et vous savez tous que le problème majoritaire du plan N vient de l’infiltration dans la Fourmilière. Si nous envoyons toutes nos forces, ce plan pourra s’exécuter. »

Chacune savait que le plan N était la solution-miracle. Un plan très théorique, mais que le Sénat avait toujours refusé de valider, et ce même après les expérimentations des prototypes, qui s’étaient toutes avérées efficaces. Il y avait bien trop de risques, et le Sénat ne tenait pas à encaisser un nouveau désastre. Mais la perte d’un bunker militaire lourdement défendu avait amené le Sénat à être moins timoré.

« Alors ? demanda Caldwell, tout en connaissant déjà la réponse.
 -  J’approuve.
 -  J’approuve.
 -  J’approuve.
 -  J’approuve. »

Tout était dit. Il était temps de passer aux choses sérieuses.

*
*  *

Vansen et les survivantes les laissèrent, et Nika et Rozalia, silencieusement, se concertèrent. Du moins, surtout Rozalia, car Nika semblait toujours assez fatiguée. Visiblement, le salut militaire des femmes avait ému Rinako, qui se débrouilla pour ne pas le montrer. Cette scène fit légèrement sourire Redemption, tandis que Nika se mit à secouer la tête à nouveau, attendant que l’aspirine fasse effet.

« On... On continue ? » demanda alors Rinako.

La Celkhane n’était guère rassurée, et Rozalia pouvait la comprendre. Cet Annexien avait été un adversaire redoutable, et elle ne doutait pas qu’il y aurait sûrement des créatures encore plus terribles de l’autre côté. Plus elles iraient vers la Fourmilière... Même si les Héroïnes étaient des têtes brûlées, elles n’étaient pas non plus suicidaires. Rozalia et Nika n’y arriveraient pas, et ce même avec l’aide d’une magicienne impulsive disposant de sorts de feu efficaces. Elles n’avaient croisé que de simples patrouilles, mais la Fourmilière était gardée par des légions immenses.

*Il n’est plus possible de compter sur l’effet de surprise... Pas après avoir tué un Annexien... Il y a néanmoins quelque chose que je ne comprends pas...*

Pourquoi les fourmis étaient-elles parties ? Et, surtout, pourquoi n’étaient-elles pas revenues ? A moins qu’elles ne soient tombées sur un Annexien téméraire, quand ce dernier avait commencé à être blessé, ses créatures auraient normalement du débarquer. Les Annexiens étaient généralement sacrés pour ces monstres. Pourtant, la grotte semblait tout simplement déserte. Rozalia ne savait pas quoi en penser.

« Évidemment qu’on continue grogna Nika. On va pas dresser un putain de feu et roupiller en attendant qu’une horde nous tombe sur la gueule ! »

Nika semblait revenir en force, grognant et jurant comme à son habitude. Rozalia secoua la tête.

« Parfois, Nika, il faut savoir écouter la jeunesse. L’effet de surprise ne joue plus en notre faveur. On ne pourra jamais passer.
 -  Alors, on fait quoi ?! On arrête maintenant, on retourne chez soi, et on attend que Mastermind déclenche son plan ?!
 -  Je... »

Rozalia s’interrompit soudain, entendant des bruits. Elle porta la main vers son arc, mais c’était trop tard. Le temps qu’elle réagisse, une petite pointe en acier frappa dans sa nuque, tout en atteignant également Nika et Rinako. Trois pointes. Trois tirs parfaits. Rozalia s’était faite avoir comme une bleue.

*Qu’est-ce que... ?!*

Rozalia porta la main vers la pointe, et vit une flèche. Ses forces l’abandonnèrent, sa vision se troubla, et elle tomba par terre, s’agrippant avec une main sur le sol, sol qui ne tarda pas à se dérober sous ses yeux. Sa vision devint floue, et elle vit également Nika tomber, lâchant son arme. Tournant la tête, Rozalia vit des individus s’approcher.

*Ne... Ne sombre pas, ne sombre...*

Rozalia sombra. Le sédatif était bien trop puissant.
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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 56 dimanche 08 juillet 2012, 20:15:06

J'ai mal à la tête. Je ne sais pas ce qu'on m'a planté à l'arrière du crâne, mais j'ai l'impression d'avoir le cerveau vrillé par les racines. Et je me sens lourde, écrasée. Mon corps ne réagit pas, je n'arrive pas à ouvrir les yeux. Je n'entends rien. Où je suis ? Et ques'est-ce que je fous là ? Comment je suis arrivée ? Je ne pense pas être dans mon lit, même si je suis tellement à plat que je n'ai rien à dire sur le confort. Mais ça va pas et je le sais. Il faut que j'émerge, que j'évacue le plomb liquide qui m'écrase au sol. Bouge-toi, Rinako ! Reprend pieds ! Je suis pas dans mon lit. Je suis... ailleurs. Je me souviens d'un bunker, d'une armée. Je souviens de deux grandes brunes sorties de nulle part. Je me souviens... Je sais plus. J'arrive pas à étoffer. Et j'ai mal. Je suis courbaturée de partout. Qu'est-ce qui a bien pu...?

Soudain j'ouvre les yeux et me réveille en sursaut. Tout vient de me revenir, L'alerte, la bataille contre la horde, Nika et Rozalia, les bunker, Overmind, les souterrains, Vansen et son équipe, l'Annexien. J'en ai encore plus mal à la tête et je n'arrive pas à retenir un gémissement douloureux. Je me redresse assise, à même le sol, dans une pièce sombre. Je n'y vois rien, mes yeux doivent s'habituer, du moins s'ils le peuvent.

Vansen et les survivante ont rejoint la patrouille, et le temps pour Nika de râler on s'est faites avoir toutes les trois. J'ai senti une piqure et soudain je me suis effondrée, comme Rozalia et Nika. Mais mieux tenu qu'elles : l'avantage de pouvoir augmpenter ma température corporelle. J'ai essayé de me relever mais quelqu'un m'a frappée derière la tête. J'ai lâché le peu de flammes que je pouvais, instinctivement, puis c'est avec une matraque électrique qu'on m'a achevée. J'ai sans doute reçu une dose de plus derrière. En tous cas, pour avoir si mal partout, je ne dois plus être sous l'effet de la drogue.

Je porte la main à mon front, ce qui confirme que je suis menottée. Je découvre que ma broche a disparu. Mais je n'explose pas : je ne sens plus mes pouvoirs. Et je me mets à trembler. Je ne suis plus qu'une gamine désarmée, à moitié nue dans une cellule. Je me laisse retomber au sol. Sans défense, sans aucun moyen de m'en sortir. J'aimerais pouvoir me retenir, mais je pleure.

" Nikaaaaaaaa ! Rozaliaaaaaaaaa ! "

Je souffle à peine un appel à l'aide après leurs noms. Mais si elles ne sont pas avec moi, elles doivent être dans la même situation. Peut-être pire ? je serre les dents et m'efforce de me relever. Je dois analyser la situation, le peu d'éléments que j'ai. Des flèchettes de tranquilisant, dans la zone de rétention, en pleine opération. Si ce ne sont pas les Tekhanes qui nous ont prises, alors qui ? Les Formiens qu'on a croisés jusque là n'étaient pas très enclins à faire des prisonnières. Et ils ont non-seulement accès à une technologie évoluée, mais aussi à du matériel capable de dissiper mes pouvoirs. D'ailleurs ça ne m'aide pas à aller mieux. Plus j'essaie de faire appel à la magie, plus je me sens faible.

Soudain la serrure claque. La porte s'ouvre et me vomit une vive lumière en plein dans les yeux. Je me détourne.

" Bah elle est réveillée ! "

Une voix de femme, que je ne connais pas. On m'attrape et mon me sors de ma cellule. Je vois flou à travers les larmes qui s'échappent encore de mes yeux. la déprime, la fatigue, la douleur, mais surtout l'agression lumineuse. ce que je vois ne me dit rien qui vaille. Ma cellule n'était qu'un conteneur de transport, on me traîne presque à travers une sorte de camp de fortune. Il y a aussi bien des hommes que des femmes, leurs insignes ne sont pas teklhans, ils ont pourtant l'air bien équipés. Des mercenaires. Et je peux enfin voir mes menotte : de gros machins en ferraille dont les bracelets sont sertis de cristaux. Sans doute ce qui bloque mes pouvoirs. Et à part les grignoter je ne vois pas comment m'en débarrasser.

" Vous m'emmenez où ?
- Soit mignonne et ferme ta gueule. "

La femme qui m'a tirée de ma cellule m'emmène de force jusqu'à ce qui ressemble à une tente de commandement, bien que nous soyons dans des tunnels. Elle ne me lâche que devant une table montée sur des tréteaux, au centre de la tente. De l'autre côté une femme au crâne rasé me tourne le dos en consultant un rapport. Elle lâche son datapad en se retournant au bout de presque une minute. Son armure de combat est celle d'une femme, mais à part la barbe il ne manque pas grand chose à son visage être celui d'un homme. Une longue cicatrice barre sa tempe pour descendre jusque sous sa mâchoire. Son sourire est pourtant clairement là pour me rassurer.

" Alors ? Elle va peut-être pouvoir nous dire ce qu'elle faisait dans les galeries pendant notre opération ?
- Yukimitsu, Rinako. Sergent. Groupes d'intervention. Armée Celkhane. "

C'est tellement plus correct que de l'envoyer se faire foutre. Elle soupire.

" Les autres sont réveillées ?
- Je vais voir, commandant. "

La balafrée en revient à moi.

" Va falloir être un peu plus coopérative que ça, sinon on risque pas de s'entendre.
- Yukimitsu, Rinako. Sergent. Groupe d'intervention. Armée Celkhane. "

Décidément ça s'enchaîne depuis ce matin. Les Formiens qui font n'importe quoi, les fausse soldates en mission confidentielle, les méchants manipulateurs surpuissants, maintenant une troupe de mercenaires. Je suis une soldate, pas une espionne. Pas question que je desserre les dents avant de voir ce que Nika et Rozalia vont en dire. Si ça me plaît pas mieux vaudra ne pas m'enlever mes menottes, parce que je crame tout le monde et je me tire.

Terra Hero Team

Légion

Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 57 dimanche 08 juillet 2012, 22:01:19

« Nom, matricule, objectifs de mission.
 -  Va te faire enculer par un koala.
 -  Nom, matricule, objectifs de mission.
 -  Va chier, baltringue de merde.
 -  Nom, matricule, objectifs de mission. »

Un soupir traversa les lèvres de Nika. Une nouvelle insulte faillit venir à ses lèvres, quand les individus firent parler les électrochocs qui étaient greffés à son corps par des pinces. Nika serra les dents, sentant la douleur affluer. A nouveau. On l’avait frappé, au début, et elle avait une joue boursouflée, avec de shématomes. Les mercenaires avaient toutefois rapidement arrêté, privilégiant les électrochocs.

« Nom, matricule, objectifs de mission. »

Imperturbable, la voix masculine répétait sempiternellement la même litanie. Privée de ses lunettes, Nika se retrouvait assise sur une chaise, dans une pièce sombre. Ses jambes avaient également été liées, et elle avait bien compris qu’elle ne pourrait pas se libérer toute seule. En soi, elle aurait tout à fait pu divulguer à ces types ce qu’ils demandaient. Mais elle était de trop mauvaise humeur pour ça. Sa migraine avait explosé.

« Va... Te... Dromadaire... »

Il n’était pas bien difficile de deviner les mots manquants. Un soupir sembla traverser les lèvres de celui qui posait les questions, et les ondes électriques, à nouveau, revinrent. La puissance fut telle, la douleur si immense, que Nika en perdit conscience, s’évanouissant dans un cri muet.


*
*  *

« Yukimitsu, Rinako. Sergent. Groupe d'intervention. Armée Celkhane. »

C’était la deuxième fois. Un léger moment de silence plana, avant que la commandante ne se relève de son siège. Outre son affreuse balafre, elle portait un débardeur et un treillis militaire, avec un pistolet visible à la ceinture. Elle fit un signe discret de la tête à des formes derrière Rinako, et cette dernière se retrouva avec des espèces de pinces sur ses avants-bras.

« Tu sais, je pense que tu aimerais te dire que j’éprouve des scrupules à blesser une fille aussi belle et aussi jeune que toi... Une Celkhane, hein ? Je suppose que l’armée doit tout signifier pour toi. Tu as été briefée, je suppose ? L’honneur de la patrie, les conneries comme ça... Soyez fière d’être des militaires, la nation vous aime, et vous soutiendra toujours ! »

La Commandante fit un nouveau signe, et, dans un coin, quelqu’un tourna une commande. Immédiatement, le courant électrique se diffusa dans le corps de Rinako, amenant cette dernière à se tortiller sur le siège. Silencieusement, la commandante l’observait, et fit signe d’arrêter.

« Je peux régler la puissance des ondes. L’une de tes copines vient de subir une décharge maximale, et est tombée dans les vapes. ‘Pas sûr qu’elle se réveille... La grognasse... Toi, tu n’as découvert qu’une petite intensité. Niveau 2 sur 10, en quelque sorte. Tu dois bien comprendre une chose, Sergent Yukimitsu. L’armée n’envoie des renforts que pour une capitaine au minimum. Et encore. Toi, t’es rien d’autre qu’une trouffione de base que tes chères supérieures hésiteront pas à laisser crever la gueule ouverte. Et moi, j’aurais aucun scrupule à te faire crever. »

Vu son ton, il était évident que cette femme n’était pas une fervente admiratrice de l’armée, qu’elle soit tekhane ou celkhane. Même malgré son hideuse balafre, elle n’était pas un canon de beauté. Elle avait une discrète poitrine, des cheveux coupés courts et en carré, et une lueur de haine dans le regard. Elle semblait prête à massacrer n’importe qui.

« Mais bon, t’as fait l’effort de te présenter, alors je suppose que je peux en faire autant. Je suis... Rayka Lochtis. Ça te dit quelque chose, Celkhane ? »

Comment aurait-il pu en être différent ? Rayka était une criminelle de guerre dont la tête était mise à prix par Tekhos et par Caelestis. On disait qu’elle s’était réfugiée chez les Ashnardiens, et était en partie responsable des fuites d’informations technologiques qui avaient permis à certains laboratoires militaires ashnardiens de moderniser leur armement. Le comble du malheur était que Rayka était une ancienne Celkhane, qui avait été déchue de sa nationalité quand sa trahison avait été avérée, et qu’elle avait abattu sa supérieure, ainsi que deux militaires celkhanes. L’affaire était mal connue, protégée par le secret défense, mais avait concerné la traque d’une cellule d’activistes terroristes dans une jungle tekhane. On ignorait exactement comment ça s’était passé, mais tout le monde s’accordait sur ce point : Rayka avait tourné casaque, et avait rejoint la cause des terroristes en abattant froidement plusieurs de ses collègues. Deux soldates avaient survécu au massacre qui avait eu lieu dans une ferme où les terroristes avaient pris en otage la famille. Ces terroristes faisaient alors partie d’un mouvement terroriste revendiquant l’égalité des sexes, et qui se composaient essentiellement de mâles.

Rayka eut un léger sourire, et sortit une cigarette, se mettant à fumer. Elle extirpa une bouffée, et reprit, se fiant au regard de Rinako :

« Ouais, je crois bien que t’as du entendre parler de moi. Rayka la Monstre, la Traîtresse, recherchée morte ou vive. A ta place, j’en passerais pas moins, et je me regarderais sans doute avec ce regard de tueur. T’es si naïve, ma poulette. »

Rayka la Monstre, qui avait massacré sa propre unité, qui avait soutenu les terroristes massacrant les fermiers, Rayka la Traîtresse, qui avait vendu des armes aux Ashnardiens, qui avait jeté un sérieux froid diplomatique entre Caelestis et Tekhos. Une militaire surdouée, qui, comme Rinako, était devenue soldate très jeune. Une guerrière aguerrie, à la détermination de fer, chaudement recommandée par toutes ses supérieures. Elle était presque un cas d’école.

« Comme tu vois, je suis à mon propre compte, maintenant. Ou presque... Tu es sûre de n’avoir rien d’autre à dire que ton grade, et ton nom ? Tu sais, je ne suis pas ton ennemie. L’ennemie, ma petite, ce sont les cinglées pour qui tu travailles. »

Elle prononça avec une rancœur et un mépris tel qu’on pouvait être sûrs que sa version des faits qui l’avaient conduit à trahir l’armée était sensiblement différente de la version officielle.
DC d’Alice Korvander.

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Rinako Yukimitsu

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Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 58 mardi 10 juillet 2012, 23:45:24

Des mots de ce genre m'ont durement touchée. Après une bataille perdue d'avance, une retraite désorganisée, en urgence, et de la part d'une femme bien particulière. Mais avec des menottes aux poignets, de la part d'une femme qui je tuerais de mes mains à la première occasion, et qui se prétend officier, c'est moins blessant. C'est même pitoyable. Il faut bien une décharge électrique pour adoucir mon regard, ou au moins le voiler. Je serre les dents, même si ce n'est pas volontaire. Mon corps n'a jamais connu une telle agression. Il se tend, se cambre, mes muscles tirent en se bandant à l'extrême parce qu'ils y sont forcés. La douleur appelle la peur en vain, ce sont la colère et la frustration qui réponde. Ma volonté et mon corps hurlent. Sans ces menottes j'aurais déjà nettoyé les environs, j'aurais purifié la zone par le feu.

Elle se croit impressionnante ? Et fine d'en remettre une couche ? Cette femme, qui qu'elle soit, ne mérite pas que je m'abaisse à donner encore mon nom et mon grade. Si elle veut me briser je lui souhaite bien du plaisir. Elle n'y arrivera pas avec des mots, et en plus de ses tortures il lui faudra du temps. Ce temps, je le passerais à guetter une faille. Depuis que je suis entrée en service actif j'ai eu de nombreux doutes, la plupart depuis ce matin. Je sais que certains sont fondés, que je n'ai pas toujours agi comme tu l'aurais fait, maman. Mais je sais aussi que tu ne t'es pas laissée faire. Je sais que tu as résisté et que tu t'es battue jusqu'au bout. Personne n'a pu t'enlever ça. Personne ne me l'enlèvera non plus. Si je dois te rejoindre, tu auras au moins cette raison d'être fière de moi.

Ça ne va pas plus loin dans ma petite tête, pas la peine. Elle sait que je suis Celkhane et elle me grille. Elle est mon ennemie. Si elle ne fuit pas et s'il ne me tue pas : c'est moi qui la tuerais. Pour l'instant c'est hors de ma portée. Je suis affalée sur ma chaise avec ces saloperies de pinces qui me cisaillent les bras et me coupent la circulation. Je sens à peine mes mains, dont je remue lentement les doigts pour m'assurer qu'il sont toujours vivants. Tout mon corps me fait souffrir et pourtant s'engourdit. La douleur qui me vrille le crâne est atroce. Je dois passer la main sur mes lèvres pour les refermer et retenir ma salive. Je vois flou à cause des larmes. Mais j'entends.

Rayka Lochtis. Un nom haï à Caelestis, maudit par celles qui croient à ces choses-là. Rayka qui s'est parjurée, qui a tué dans le dos ses sœurs d'arme, et qui a fui comme une lâche. Rayka qui s'est vendue à l'ennemi, dont l'existence coûte encore des vies à l'armée celkhane, et permet aux Ashnardiens d'en détruire d'autres, innocentes. Mais Rayka qui a raison, comme toutes les ordures de son espèce. Et qui me prend de haut comme toutes les vieilles qui me donnent des règles depuis ce matin. Rayka dont la mort ne pèsera certainement pas sur ma conscience, encore moins si je la tue moi-même. Et qui me donne encore plus hâte d'en arriver là, en venant me souffler son venin et sa fumée à la tronche.

" Comme tu vois, je suis à mon propre compte, maintenant. Ou presque... Tu es sûre de n’avoir rien d’autre à dire que ton grade, et ton nom ? Tu sais, je ne suis pas ton ennemie. L’ennemie, ma petite, ce sont les cinglées pour qui tu travailles. "

Je lève doucement mes mains menottées à hauteur de mon visage, en soutenant son regard. Et j'applaudis, lentement, une tape par seconde, grand maximum. Je m'arrête au bout de quatre coups, déjà marre.

" Bravo, vous m'avez convaincue. Encore dix minutes à vous écouter et je m'étouffe avec ma propre langue pour échapper à l'ennui... Pardon, la honte d'être aussi naïve. "

Du mépris elle passe à la colère, et ça semble jouer sur la confiance qu'elle a en ses talents d'oratrice. Un signe de la main, et je me tords à nouveau de douleur sur ma chaise. C'est pire, je ne sais pas de combien mais c'est pire. Et bien involontairement je ne passe pas loin de mettre ma menace à exécution en avalant ma langue. Quelqu'un derrière moi doit me retenir pour m'empêcher de tomber de ma chaise. Rayka me tourne le dos. Qu'elle me laisse deux minutes pour récupérer et j'attaque.

" T'es une vraie petite dure à cuire, toi.
- T'as pas idée... "

Je déguste, ça s'entend. Je voudrais m'effondrer raide morte pour échapper à ça. Elle se retourne. Je fixe sa balafre en me forçant à me demander de quoi elle aura l'air quand je la brûlerais. Je pense vengeance et violence, pour ne pas craquer.

" Toi t'es une connasse débile et bornée. "

Je fais un signe de tête vers l'arrière, là où il y a le bouton du plaisir.

" Vas-y, donne-moi raison. "

Son regard suit la direction que j'ai indiquée, puis revient sur moi. Elle sourit, elle me trouve amusante et m'en remerciera bientôt avec un palier d'intensité en plus. Mais avant ça elle veut jouer. Je profite des neurones qui me restent pour me poser la question : qu'est-ce qu'elle fout là ?

" T'as l'air à peine moins conne que je le pensais, ma poulette. Je suis sûre que tu te trouves même des raisons d'espérer un sauvetage. Visiblement tu fais partie des meilleures, ou du club de strip-tease de la garnison. Sergent à ton âge ça sent le gros investissement, le genre à protéger. Mais tu te goures. "

J'ai rien écouté. Je me concentre pour la fixer méchamment, qu'elle ne voit pas que je réfléchis. Et je réfléchis assez poussivement, je dois bien avouer. Je vois pas. Qu'est-ce qu'elle cherche dans le coin ? Et surtout comment elle a pu pénétrer la zone de quarantaine formienne avec autant de personnel et de logistique ? Ashnard ne devrait pas être capable d'organiser ça, en tout cas pas sans qu'on le sache. Et si Caelestis ou Tekhos avait mis la main sur elle ça n'aurait pas été pour lui proposer du boulot. Du moins pas officiellement. Donc soit il y a un plan encore plus pourri que je le croyais, soit elle est avec Mastermind.

Dans tous les cas j'essaierais de me souvenirs de l'interroger un peu avant de la buter. En attendant elle me gonfle.

" Ouais, bon ! On va pas non plus y passer la nuit ! "

Je lève ma main droite, ce qui entraîne immanquablement la gauche au bout de la chaîne.

" Un de mes derniers souvenirs avant que tes copains nous tombent dessus c'est : cette main dans les entrailles encore vivante d'un Annexiens. Alors je t'emmerde. Je suis une soldate, pas une gamine qui joue à la guerre. Et une des conditions de base pour être soldates c'est le sens du sacrifice... De soi, j'entends. "

On dirait que j'ai réussi à la mettre sur le cul. Je sens que ça va bientôt se payer alors j'enchaîne.

" Si tu veux tout savoir mes copines et moi on est là pour tuer autant de Formiens qu'on pourra. Mes supérieures sont pas au courant de ma présence, donc ton petit baratin sur les renforts : il me fait rigoler plus que toi. Mais pour être certaine que ça va bien faire le tour de ta cervelle ramollie : les cinglées pour qui je travaille n'ont rien à voir là-dedans. Je suis venues ici en permission, pour me défouler. Je suis une bonne petite soldate. J'entends l'alarme : je fonce. "

Elle va tout faire pour que je regrette cette tirade. Je serre déjà les dents. De toutes façons l'électricité va me faire serrer les mâchoire à les briser. Mais ce n'est à coups de mâchoires que je compte prendre ma revanche. Et une fois à la maison on pourra me retaper, on a la technologie.

Terra Hero Team

Légion

Re : Until The Last Back (Terra Hero Team)

Réponse 59 mercredi 11 juillet 2012, 00:47:30

*Peur... Crainte... Voix... Communion...*

C’était une cacophonie de sons, d’images, de voix discordantes. Nika avait l’impression de tomber dans un puits d’images, d’être observée par des yeux immenses et énormes. Elle nageait dans un océan noirâtre, et avait conscience de rêver... Et, tout ce qu’elle voulait, c’était se réveiller. Elle tombait sans pouvoir s’arrêter, voyant des étoiles, des astéroïdes, des planètes,, et des visages, des formes indistinctes qui l’observaient.

« Peur... »
« Colère... »
« Union... »

Et Nika continuait à tomber. On disait que, quand on prenait conscience qu’on rêvait, on pouvait réussir à contrôler ce rêve. Et ben, c’était des conneries. Nika ne contrôlait absolument rien, et voir ces immenses visages indistincts, imparfaits, qui l’observaient, ces yeux qui tournoyaient autour d’elle, l’effrayaient plus que de raison. Elle n’avait jamais fait un rêve de ce genre, et... C’était flippant.

*
*  *

« Vous n’appartenez pas à l’armée tekhane. »

Rozalia se contenta d’hausser les épaules. La réponse était évidente, et elle ne répondit donc pas. Jambes croisées, elle était bien moins agressive que Nika ou Rinako. Elle fonctionnait ainsi, tout simplement, car elle savait que ce n’était qu’une question de temps avant que ses propres renforts n’arrivent. Il n’y avait donc pas de raisons de paniquer.

« De quel contingent relevez-vous ?
 -  Je vous l’ai dit : aucune des armées officielles. Je suis une indépendante qui fait partie d’un groupe dont vous n’avez probablement jamais entendu parler. Probablement comme vous. »

L’homme ne répondit pas, maintenant le silence. Il y avait d’autres gardes dans cette pièce, mais Rozalia n’avait nullement peur. Un léger silence plana entre les deux, jusqu’à ce que Rozalia le rompe.

« A quel corps appartenez-vous ? Êtes-vous un organisme paramilitaire ?
 -  C’est moi qui pose les questions. »

*
*  *

Silencieusement, Rayka écoutait Rinako lui parler. C’était bien une Celkhane, avec la fierté et l’arrogance propre aux Celkhanes. Une jeune peste qui croyait tout savoir de la vie, et qui, surtout, croyait tout connaître de ce que signifiait être soldat. Rayka lui distribua parfois quelques électrochocs, mais la Celkhane était bien trop fière pour montrer sa peur. Cependant, Rayka ne se faisait pas d’illusions. Rinako ne connaissait rien à rien, et, si elle admirait son courage, elle y voyait ici surtout de la témérité. Car il fallait être téméraire et stupide pour défier son bourreau.

« Je suis une soldate, pas une gamine qui joue à la guerre. Et une des conditions de base pour être soldates c'est le sens du sacrifice... De soi, j'entends. »

Rayka manifesta sa surprise. Triompher d’un Annexien, ce n’était pas donné à n’importe qui. Rinako avait tout d’un jeune prodige militaire. Comme elle jadis... Rayka devint légèrement nostalgique en repensant à cette époque lointaine... Celle où elle était une fière recrue celkhane, impétueuse et terriblement forte, pleine d’énergie, celle qui poursuivait toujours l’entraînement au-delà des heures régulières, qui poussait son corps au-delà de ses limites. Rinako décrivait sa conception de la soldatesque, une conception qui semblait faire des soldats des armes à feu :

« Je suis une bonne petite soldate. J'entends l'alarme : je fonce. »

Un sourire traversa les lèvres de Rayka, qui hésita à déclencher les électrochocs. Elle choisit de ne pas le faire, et se rapprocha lentement de Rinako.

« Tes yeux ont l’air très intéressés par ma balafre, non ? Elle est particulièrement laide, non ? Je suis sûre que tu dois peut-être te demander pourquoi je la garde... Peut-être que je l’exhibe comme un trophée de guerre... N’est-ce pas ? Mais ce n’est pas pour ça... Tu es vraiment à côté de tes pompes, ma grande. Tu ne sais rien du sacrifice de soi. Je n’ai jamais songé à ôter cette cicatrice, car elle me rappelle... Hum... Peu importe... »

Rayka se retourna vers Rinako, et avança rapidement vers elle. D’une main ferme, elle la saisit au menton, et la força à croiser son regard... Ce qui, naturellement, ne fut pas trop difficile.

« Une vraie petite Celkhane... J’étais comme toi, jadis... Bien sûr, je n’ai pas tué un Annexien, mais mes exploits militaires parlent pour moi. Je suis sûre que, dans ta petite tête, tu veux savoir ce que je fais là. Ce qu’une paria, une renégate sans honneur, fabrique ici, et comment elle a pu s’infiltrer sans que l’armée tekhane ne la voit... »

Rayka s’arrêta là, et se retourna, marchant à nouveau vers son bureau, et lui adressa un franc sourire.

« Je fais comme toi, poulette : je chasse les Formiens, et je les massacre. »

Naturellement, elle ne comptait pas en dire plus, et Rinako devrait se contenter de cette énigmatique explication.

« Tu ignores tout du sens du sacrifice, ma petite beauté... La vie d’un soldat, ça ne se résume pas qu’à tuer l’ennemi. Toi qui as l’air si sûre de toi, dis-moi... Comment doit-on rester une bonne petite soldate, quand l’ennemi apparaît comme moins monstrueux que soi ? Quand les vrais monstres sont ceux qui sont dans ton camp ? Quand le sens du devoir se heurtera à ton humanité, Rinako, car cela arrivera, que feras-tu ? »
DC d’Alice Korvander.

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