17h30.
La sonnerie avait cessé de vrillé son crâne depuis 1/4d'h et le vacarme assourdissant des dizaine de pieds d'élèves martelant les couloirs et les escaliers s'estompait peu à peu.
Adam soupira et sortit de sa retraite dans laquelle il se terrait tout le temps où il devait cohabiter avec les élèves du lycée.
Son boulot de préparateur lui permettait de les éviter la plupart du temps. Il faisait ses préparations pénard dans le labo, et ne les transférait dans les salles de classe qu'une fois tout le monde parti.
Il avait terminé depuis un petit moment et s'amusait avec l'un des rats en cage quand l'heure avait sonné.
Adam ne passait pas son temps à martyriser les animaux. Non pas que ce passe-temps l'eut lassé, mais il avait déjà eu des remarques de la direction sur l'impact du décès prématuré des cobayes sur le budget de l'école. Il s'était donc un peu calmé.
Adam s'était donc contenté d'observer la bestiole et de la faire courir le long de ses bras, distraitement.
Quand enfin le bruit s'était estompé, il l'avait juchée sur son épaule et avait poussé le chariot contenant ses préparations dans le couloir désormais désert.
Il ouvrit la porte d'une salle de cours aux longues tables carrelées et installa méthodiquement les tubes à essai à chaque place d'élève.
Il disposa ensuite un microscope par table, quelques lamelles de verre entre lesquelles de minuscules morceaux d'intestin de souris attendaient d'être visionnés par les têtes blondes de terminale. Hélas, les lamelles étaient réutilisées depuis longtemps, il n'avait pas eu le plaisir de les préparer lui même. Il en existait une collection impressionnante rangée dans de petites boites en bois qui avaient dû connaître plusieurs génération d'élèves.
Quand il eut terminé ses installations, il disposa une sorte de pupitre en bois laqué en haut de la rangée, près du bureau du professeur. Un cadre de liège planté de quelques fines épingles reposait en son centre.
Adam saisit doucement le rat réfugié dans son cou et l'adossa au cadre de liège. L'animal battit mollement des pattes pour retrouver son équilibre, mais adam le maintenait d'une pression du poignet. Sa main écartait l'une des pattes, et l'autre main y planta l'une des fines aiguilles.
Le rat poussa un couinement et ses mouvements se firent plus violents.
"Chhhht la bestiole, tout doux!" Murumrra le laborantin d'un ton apaisant avant de planter une autre aiguille dans l'autre patte.
Le rat se cabra, mais Adam l'empêchait toujours de bouger.
Méticuleusement, il le fixa ainsi aux quatre membres.
Les aiguilles étaient trop fines et trop fragiles pour résister à un vigoureux rat pris de panique. Mais Adam n'en avait cure. Bientôt l'animal n'aurait plus la force de se débattre.
Prenant un scalpel sur le chariot à côté, maintenant fermement le rat sur son cadre de lège, Adam incisa d'un geste précis et habitué son abdomen offert.
Le rat poussa un cri strident, tandis que ses intestins se déversaient hors de son ventre.
C'était tout bonnement répugnant.
Pourtant, Adam n'exéctuait pas cette besogne de son propre chef. Il s'agissait seulement d'une démonstration pour les élèves du cours du lendemain matin.
Les intenstins de rats étaient plus faciles à visualiser que ceux des souris.
Cela dit, il n'était pas dans les habitudes des laborantins ni des profs de science d'éventrer les rats vivants, et encore moins conscients.
Quand il s'agissait d'observer un coeur en mouvement, on endormait l'animal avec de l'ether et on l'achevait avant son réveil.
Dans le cas présent, il ne servait absolument à rien de maintenir l'animal en vie. Mais cela, personne ne le saurait. Quand le prof et ses élèves arriveraient le lendemain, le rat serait mort depuis longtemps.
Adam épongea le sang qui coulait du ventre de l'animal et s'arrangea pour qu'il soit propre pour la présentation du lendemain. Le rat continuait de couiner faiblement.
A peine avait-il perçut le bruit feutré de pas qui entraient dans la pièce...
Il releva la tête pour essorer l'éponge écarlate dans un évier, et croisa alors le regard stupéfait d'une élève...