petite expérience en biologie ^^

17h30.
La sonnerie avait cessé de vrillé son crâne depuis 1/4d'h et le vacarme assourdissant des dizaine de pieds d'élèves martelant les couloirs et les escaliers s'estompait peu à peu.
Adam soupira et sortit de sa retraite dans laquelle il se terrait tout le temps où il devait cohabiter avec les élèves du lycée.
Son boulot de préparateur lui permettait de les éviter la plupart du temps. Il faisait ses préparations pénard dans le labo, et ne les transférait dans les salles de classe qu'une fois tout le monde parti.
Il avait terminé depuis un petit moment et s'amusait avec l'un des rats en cage quand l'heure avait sonné.
Adam ne passait pas son temps à martyriser les animaux. Non pas que ce passe-temps l'eut lassé, mais il avait déjà eu des remarques de la direction sur l'impact du décès prématuré des cobayes sur le budget de l'école. Il s'était donc un peu calmé.
Adam s'était donc contenté d'observer la bestiole et de la faire courir le long de ses bras, distraitement.
Quand enfin le bruit s'était estompé, il l'avait juchée sur son épaule et avait poussé le chariot contenant ses préparations dans le couloir désormais désert.

Il ouvrit la porte d'une salle de cours aux longues tables carrelées et installa méthodiquement les tubes à essai à chaque place d'élève.
Il disposa ensuite un microscope par table, quelques lamelles de verre entre lesquelles de minuscules morceaux d'intestin de souris attendaient d'être visionnés par les têtes blondes de terminale. Hélas, les lamelles étaient réutilisées depuis longtemps, il n'avait pas eu le plaisir de les préparer lui même. Il en existait une collection impressionnante rangée dans de petites boites en bois qui avaient dû connaître plusieurs génération d'élèves.

Quand il eut terminé ses installations, il disposa une sorte de pupitre en bois laqué en haut de la rangée, près du bureau du professeur. Un cadre de liège planté de quelques fines épingles reposait en son centre.

Adam saisit doucement le rat réfugié dans son cou et l'adossa au cadre de liège. L'animal battit mollement des pattes pour retrouver son équilibre, mais adam le maintenait d'une pression du poignet. Sa main écartait l'une des pattes, et l'autre main y planta l'une des fines aiguilles.
Le rat poussa un couinement et ses mouvements se firent plus violents.

"Chhhht la bestiole, tout doux!" Murumrra le laborantin d'un ton apaisant avant de planter une autre aiguille dans l'autre patte.

Le rat se cabra, mais Adam l'empêchait toujours de bouger.
Méticuleusement, il le fixa ainsi aux quatre membres.
Les aiguilles étaient trop fines et trop fragiles pour résister à un vigoureux rat pris de panique. Mais Adam n'en avait cure. Bientôt l'animal n'aurait plus la force de se débattre.

Prenant un scalpel sur le chariot à côté, maintenant fermement le rat sur son cadre de lège, Adam incisa d'un geste précis et habitué son abdomen offert.
Le rat poussa un cri strident, tandis que ses intestins se déversaient hors de son ventre.

C'était tout bonnement répugnant.

Pourtant, Adam n'exéctuait pas cette besogne de son propre chef. Il s'agissait seulement d'une démonstration pour les élèves du cours du lendemain matin.
Les intenstins de rats étaient plus faciles à visualiser que ceux des souris.

Cela dit, il n'était pas dans les habitudes des laborantins ni des profs de science d'éventrer les rats vivants, et encore moins conscients.
Quand il s'agissait d'observer un coeur en mouvement, on endormait l'animal avec de l'ether et on l'achevait avant son réveil.

Dans le cas présent, il ne servait absolument à rien de maintenir l'animal en vie. Mais cela, personne ne le saurait. Quand le prof et ses élèves arriveraient le lendemain, le rat serait mort depuis longtemps.
Adam épongea le sang qui coulait du ventre de l'animal et s'arrangea pour qu'il soit propre pour la présentation du lendemain. Le rat continuait de couiner faiblement.

A peine avait-il perçut le bruit feutré de pas qui entraient dans la pièce...

Il releva la tête pour essorer l'éponge écarlate dans un évier, et croisa alors le regard stupéfait d'une élève...

« Mademoiselle ? »

Le professeur de biologie est une femme mûre et très coincée dirons-nous de part la stéréotype qu’elle incarnait. Grande et mince, elle ne portait que des vieux tailleurs raides sous sa blouse blanche et des petits talons d’un autre âge sûrement. Sur sa tête, un simple chignon blond cendré, maintenait avec de sévères épingles et elle redressait sur son nez ses fines lunettes toutes les minutes. Kenza avait compté chaque intervalle. Comprenait qu’elle était interrogée, la petite rouquine se figea n instant avant de se relever et de lire un passage succulent sur la reproduction en milieu aquatique, d’une voix claire et sûre. Après n’était-elle pas la meilleure élève de sa promotion.

« Très bien, Mademoiselle Nobunaga. Et bien, comme le bref document l’a constaté les requins… »

La cloche sonna, interrompant sans surprise le professeur. Ce dernier haussa simplement les épaules et d’un geste mit fin au cours. La plupart des élèves se ruèrent sur la porte, ayant déjà empaqueté leurs affaires depuis belles lurettes. Kenza, elle avait à peine eut le temps de s’asseoir et rangeait encore son cahier quand on l’interpella violemment en frappant sur sa table avec un sac. Elle redressa son regard et aperçut l’une des pestes de sa classe dont on s’épargnera le nom.

« Salut Ken-chan! »

Kenza détourna timidement le regard, tentant de répondre mais la jeune fille face à elle enchaîna :

« Tu cherchais un boulot non ? »

La rouquine se contenta de hocher la tête, surprise après avoir reporté son attention sur la belle brune qui lui faisait face. Cette dernière sourit de manière espiègle et déclara simplement :

« Le nouveau préparateur a pas mal de piston. Mes amies ont trouvé plein de super job grâce à lui ! Je te conseille d’aller le voir, il doit être dans le laboratoire à côté ! »

Kenza était tout simplement soufflée par ce brusque acte de sympathie. Sa pire persécutrice, lui donner un tuyau pour son bien-être ? Elle devait rêver ? Mais Kenza croyait en l’homme, et l’homme le plus mauvais pouvait changer non ? Elle pensa donc que cette garce avait décidé d’être gentille et elle la remercia copieusement avant de ranger ses dernières affaires et de se dépêcher hors de la salle.

Oui un boulot, elle en cherchait un depuis des semaines déjà et désespérait. Bien que ces parents furent riches, elle s’était senti se besoin d’indépendance. Elle rajusta son uniforme lors de sa marche vers les laboratoires et enfin put franchir la porte ouverte du labo, s’y invitant complètement.. Alors qu’elle relevait ses belles prunelles pour chercher le préparateur, elle se figea de stupeur devant le spectacle qui arrivait. Elle était à mi-chemin entre la porte, et lui et résista à la tentation de s’enfuir. Si ce n’était qu’elle devait se prouver avoir la capacité de se dénicher un job. Mais, ce type avait tout de même saigner un rat vivant. Certes un rat c’était moche, mais de même, la pauvr ne supportait pas que l’on torture des animaux. Il ne paraissait pas l’avoir remarquer et quand il planta son regard dans le sien, elle frissonna de surprise…tentant un sourire.

« Désolée.. » souffla-t-elle en jetant un coup d’œil à la porte.

Alors, partir ou rester ? Tout dépendrait de la réponse du gars, s’il lui faisait peur, elle détalerait comme un lapin.

*Raaah! Et merde!* Songea Adam en apercevant la jeune fille pétrifiée qui semblait hésiter entre s'enfuir et lui demander quelque chose. Il était bien tenté de lui crier "bouh!" pour la faire détaller, mais quelque chose l'avertit qu'elle irait directos chouiner dans le bureau du proviseur que le laborantin lui avait fichu les jetons, ce qui n'était pas grave en soi, mais aussi qu'elle l'avait vu éventrer un rat vivant, ce qui était déjà un peu plus génant.
Bon, il n'y avait pas là matière à le virer, mais un n-ième sermon servi par cette vieille croûte de proviseur n'était pas exactement ce à quoi Adam avait prévu de consacrer sa soirée.

A l'idée de ce qui l'attendait en rentrant, d'ailleurs, le laborantin eut un sourire fugace, que la gamine put facilement prendre pour un signe amical.

Le mieux, quand on était pris en flag dans une situation un peu délicate comme celle-là, c'était encore de feindre que tout était normal. Après tout, que savaient exactement les élèves des droits et devoirs des laborantins sur les cobayes? Pas grand chose certainement! Il fallait juste espérer que la gamine n'était pas du genre à militer pour la fondation des animaux ou une connerie comme ça.

D'un geste désinvolte, Adam termina donc d'essorer son éponge dans l'évier, donna un dernier coup de torchon au pupitre puis, pour faire bonne mesure, colla une petite dose d'ether sous le nez de la bestiole agonisante histoire d'abréger ses souffrances. Boah! Il n'aurait pas tenu beaucoup plus longtemps de toutes façons...

"Sale boulot hein?" Lança-t-il à l'élève en haussant les épaules. Genre on l'avait obligé...

"Tu voulais quelque chose?" Ajouta-t-il en rangeant son matériel sur le chariot.

Il la regarda un peu mieux maintenant qu'il avait terminé. Il évitait la plupart du temps de croiser des élèves sur son chemin. Les ados bouttonneux et jacassants n'étaient pas vraiment sa tasse de thé, en tous cas pas dans l'enceinte du lycée. En dehors, c'était une autre histoire...
Adam n'était pas un violeur en série qui courrait les ruelles pour kidnapper des jeunes filles en fleur. Cela dit il n'appartenait pas non plus à la catégorie des personnes "normales" et bien pensantes, équilibrées en tous cas, et le kidnapping de midinettes était tout de même dans ses attributions.

Il suffisait de voir ce qu'il cachait dans sa petite bicoque du centre ville.

Quoi qu'il en soit, après un rapide et discret examen de la demoiselle qui se trouvait devant lui, il décida qu'il s'agissait d'un joli petit lot. Sans plus d'arrière pensée pour l'instant. Il tenait à son job et n'avait pas particulièrement envie d'être responsable de quoi que ce soit qui eut affaire à une gamine du lycée dans lequel il bossait.

Cela dit, il ne faudrait pas qu'elle le tente de trop...

Il appréciait déjà la façon dont elle maîtrisait avec peine sa répulsion devant le petit macchabé. Elle était impressionnable tout en ayant un minimum de cran...

Euh…sale boulot ? C’était totalement horrible ! S’indigna la conscience de la pauvre Kenza qui était passée de la peur à l’outrage. Comment il était possible de demander à un homme, et de le payer en plus, pour écorcher des pauvres rats vivants. N’avait-il pas la bonté d’âme de les endormir avant ou de les tuer de manière plus douce. Car la douceur était une notion chère à la jolie rouquine qui rougit un instant de confusion, perdue entre colère et  obligation de politesse face à un aîné.

« Ah ? » dit-elle simplement à sa question pertinente.

En effet, elle était ici pour quelque chose de précis, très précis. *C’était quoi déjà ? » se mit-elle à penser un peu paniquée. Son index se posa sur ses propres lèvres et elle leva les yeux vers le plafond, faisant mine de réfléchir lèvres entrouvertes. Son regard revint au sol, un peu honteuse et pour cacher son trouble, elle tira sur sa jupe beaucoup trop courte mais qui était à la mode portée ainsi. Si bien qu’à chaque mouvement ayant pour but de viser un peu plus pas que d’habitude on avait une vue sur sa culotte noire.

«  Oui ! Un boulot! »

Elle avait sorti cela ainsi, levant le même index dans la pose du célèbre « Eurêka ! ». Elle regretta immédiatement son emportement insolent et se fit toute petite analysant la distance qui se trouvait entre lui et elle. A peine deux ou trois mètres. C’était peu en considérant qu’elle avait peur et beaucoup du point de vu ou cette distance était ridicule quand on s’adressait normalement à une autre personne.

« Une de mes camarades a dit que..vous pouviez m’aider… » se reprit-elle sans cité le moindre nom.

Elle doutait à présent et cette camarade en question avait très bien pu lui tendre un piège que ce ne serait pas nouveau, un piège ou tout du moins une mauvaise blague et c’était triste. La belle Kenza sourit nerveusement en tirant cette fois-ci sur son chemisier, uniforme décidément trop court à son goût même pour le haut. Elle n’avait plus eu de chemisier à sa taille et était obligée de conserver celui des années précédentes et sa poitrine grandissant, forcément…ça ferait crac à un moment et il était pas loin d’arriver.

Ken-chan admira donc, ou plutôt osa poser quelques secondes son regard sur le Elle préparateur. Elle lui trouvait des airs charmants voir fascinant dans la mesure où il dégageait un charisme assez inquiétant et pourtant attirant.

Adam observait avec une sorte de fascination amusée - mais discrète - la jeune fille qui ne cessait de tirer sur tous les pans de son uniforme trop court.
La plupart des ados des environs étaient délurées. Pleines d'hormones à craquer, elle aguichaient tout ce qui passait, parfois sans se soucier de l'appartenance sexuelle, et exposaient leurs attributs avec autant de délicatesse qu'un 38 tonnes dans un jardin public.
Si la fille qui se trouvait devant lui exposait elle aussi une poitrine tendue à craquer et des cuisses qui n'en finissaient pas de se dévoiler, la ressemblance avec ses congénères s'arrêtait là.
Elle avait l'attitude prude d'une fillette de 12 ans.

Ses préférées...

Sa requête, cependant, détourna l'attention du laborantin de la lisière de sa jupe qui oscillait dangereusement vers la dentelle de ses sous vêtements.
Du boulot?
Pourquoi diable s'adressait-elle à lui pour trouver du boulot? Il était tout juste plus qu'un sous fifre ici!

Quand elle lui expliqua que l'une de ses copines l'avait dirigée ici, Adam se renfrogna.
Toutes des petites pestes qui devaient bien se fouttre de sa gueule dans son dos. Ah elles trouvaient ça marrant hein?

Avec humeur il se détourna et ouvrit une fenêtre. Un courant d'air frais s'engouffra dans la salle. Adam sortit son paquet de cigarettes de sa poche et en alluma une en regardant dehors d'un air pensif et contrarié.
Il semblait ne plus s'intéresser à Kenza, pourtant il lui dit :

"Tu cherche un boulot hein?"

Il marqua une pause le temps de souffler un long ruban de fumée, puis reprit :

"Et tu espérais quoi en t'adressant à moi? Tu t'intéresse à la disection des rats?"

En disant cela il tourna à nouveau son visage vers elle pour la fixer. Il ne manifestait pas d'intentions aggressives, simplement il se montrait vexé par ses propos.

La gamine n'avait pourtant pas l'air de ces petits cons qui aimaient l'emmerder. Elle avait plutôt l'air de s'être mise dans le pétrin par crédulité. Mais l'idée même qu'on se serve de lui, lui qui s'arrangeait pour ne croiser personne ici, dans le but d'humilier cette petite cruche l'énervait au plus haut points. Qu'on l'oublie! qu'on lui fiche la paix!

Il se radoucit un peu cependant, ce n'était pas sa faute en tous cas. Enfin si, dans la mesure où elle était trop stupide pour avoir évité cette situation...

"Ecoute... je veux pas parraître désagréable mais... si tu cherche un boulot dans le lycée tu devrais plutôt t'adresser à ceux qui le dirigent. Moi je ne prend aucune décision ici. Je fais seulement ce qu'on me dit."

Il cracha à nouveau sa fumée par la fenêtre avec un geste de dédain. Son regard se perdit à nouveau vers la ville. Il allait bientôt rentrer chez lui. Il avait sa propre petite expérience personnelle du moment à aller contrôler. Jusque là tout avait été particulièrement encourageant, il n'y avait aucune raison que ça foire. Sauf une infection... là ce serait chiant. M'enfin avec la dose d'antibiotiques qu'il utilisait ce serait vraiment étonnant...
Il pensa aux tenants et aboutissant de cette aventure dans laquelle il s'était lancé. Il plissa les yeux et regarda à nouveau Kenza.
Cette gamine avait l'air d'être exactement l'inverse de ce qu'il pratiquait chez lui en ce moment.
Une idée lui traversa l'esprit. Non pas vraiment une nouvelle expérience, juste l'occasion de s'amuser un peu. Il verrait ce qu'il en tirerait...

Il haussa à nouveau les épaules pour ne pas parraître soudainement trop intéressé et lui dit :

"Je crois que ta copine ne voulait pas vraiment t'aider hein? Ecoute je peux rien pour toi ici au lycée, mais si tu cherche vraiment un petit job, j'aurais besoin d'un coup de main dans mon labo..."

Il la regarda et devina que ça ne devait pas être très emballant quand on venait de voir ce qu'il avait ici...

"Rien à voir avec des rats..." Ajouta-t-il dans un sourire qui se voulait rassurant.

Il s'était redressé un peu, et avait fait tomber sa blouse de travail, dévoilant dessous un costume sobre qui semblait déplacé dans un lieu comme celui ci, mais lui donnait une certaine prestance.

Ken-chan était trop confuse quand il prit la parole, usant de tact pour lui faire comprendre qu’elle s’était faite rouler ou qu’en tout cas, elle n’obtiendrait rien de lui. Elle rougit même carrément alors qu’il parlait et détourna son regard au sol dans un petit sursaut de gêne. Une de ses mains vint d’ailleurs contre ses lèvres pour cacher leur tremblement.

Elle osa redressa lentement son regard vers lui et le détourna vivement, une nouvelle fois, en apercevant qu’il à la fenêtre en train de fumer tranquillement tout en discourant.  D’ailleurs la petite rouquine entrouvrit les lèvres pour un :

« Dés… »

Mais sa voix était tellement faible que celle du préparateur la couvrit tout de suite. Elle redressa légèrement ses prunelles pour constater avec embarras qu’il avait de nouveau poser son attention sur elle. C’était en effet bien gênant. Elle n’aimait pas trop quand un homme la regardait. Ses parents étant assez puritains sur ce genre de pratiques, ils lui avaient toujours dit de se méfier des membres du sexe opposé.

Cependant, la promesse d’un petit boulot l’emballa également, et il capta toute son attention au moment de sa concession. Dans un laboratoire ? SON laboratoire. Elle retroussa son joli minois, grimaçant légèrement au souvenir du rat. Il la rassura bien vite, un sourire, une parole et elle oublia comme par magie que ce type était capable d’ignominies sur un rat. Elle lui rendit un pâle sourire.

Elle entrouvrit bien rapidement les lèvres quand il retira sa blouse, frappé par une vague de charisme sombre qui la laissa sans voix. Elle déglutit discrètement, n’arrivant pas à détourner un regard presque implorant du préparateur. Implorant, car elle souhaitait qu’il puisse délivrer ses prunelles de cet enchantement qui les fixait à lui. A son corps, à sa beauté mystérieuse.

« Je…oui…pourquoi pas… » souffla-t-elle.

Sa voix s’était perdue dans un souffle, et elle n’arrivait plus à penser à autre chose.  Kenza pouvait parfois être impressionnée si facilement, il suffisait que son interlocuteur possède cette prestance qui la charmait tant pour qu’elle lui soit un minimum attentive. Et là, s’il avait désiré son attention, il l’avait entièrement gagné, de ce simple geste qui fut d’enlever cette blouse, ce masque…

Néanmoins, elle cligna plusieurs fois des yeux pour se sortir partiellement de ce charme, il fallait répondre , déclarer quelque chose. Elle replia ses deux mains sur sa poitrine, comme lorsque l’on priait, pour se donner de l’assurance et souhaiter reculer, mais ses pieds s’emmêlèrent et dans confusion, elle atterrit au sol.

« Par..don.. » déclara-t-elle en se massant le crâne.

La façon dont la jeune fille l'observait interloqua notre laborantin. Il savait qu'il était loin de repousser la gent féminine, et il était d'ailleurs assez satisfait de son apparence, bien que plaire à autrui ne fit pas partie de ses centres d'intérêt. Il aurait tout aussi bien pu être laid comme un pou, à la rigueur ça l'aurait arrangé puisqu'ainsi personne ne lui aurait collé au basque ou ne serait venu l'importuner comme cela arrivait de temps à autres, alors qu'il buvait un verre au bar ou allait au cinéma.
Mais se savoir dans la catégorie des gens bien faits rehaussait son égo, c'était là le seul intérêt qu'il y trouvat, et il n'était pas des moindres.

La gamine qui se tenait devant lui était maintenant comme suspendue à ses lèvres. On aurait dit qu'elle venait de voir une apparition. Une telle réactivité ne démontrait pas seulement une nouvelle fois un manque d'expérience et de maturité, mais quelque chose d'assez rare qu'on ne trouvait plus chez les jeunes filles blasées d'aujourd'hui. Cela plut à Adam. Le côté candide et pur de la fille l'intéressait. Avec un peu de chance, elle serait vierge, il était déjà presque sûr que c'était le cas.

Dans un souffle, elle avait accepté sa proposition. Adam ne savait pas encore s'il devait en être heureux ou non, il n'avait pas prévu ça et il espérait que cette gamine n'allait pas lui attirer plus d'embarras que de satisfaction. Il verrait bien. Au besoin, il savait comment s'en débarrasser.

Le bruit d'une chute le tira de sa réflexion, et il s'aperçut que la gamine était tombée. *Maladroite, en plus... une vraie calamité!* Elle baffouilla des excuses en se massant la tête.

Presque machinalement, Adam avança sa main pour l'aider à se relever. Il songea alors que le temps des présentations était venu.

"Adam Fenril. J'espère que vous saurez faire attention à vos mouvements, dans mon labo!" Dit-il en lui faisant un clin d'oeil. Il essayait de détendre l'atmosphère et d'inspirer un peu plus confiance à celle qui était désormais sa proie.

"Nous devrions nous mettre en route si vous voulez que je vous montre rapidement les lieux dès aujourd'hui..." Poursuivit Adam, tenant compte du fait qu'une fille de son âge devait probablement rentrer tôt chez elle.

Il plia et rangea soigneusement sa blouse dans une petite malette, puis enfila un long manteau sombre et cintré et se dirigea vers la porte qu'il tînt ouverte pour l'inviter galament à sortir.

La petite eut un sourire gêné quand il proposa sa main pour l’aider. Elle ne cracha bien évidemment pas dessus et put se remettre sur pied grâce à cette attention. Ken-chan était parfaitement consciente que pour la bonne image,il faudrait repasser, mais peu importe, elle était un minimum déterminée et puis également intriguée par lui. Adam ? C’était un joli prénom, semblant venir d’un autre siècle ? Lui-même donnait l’impression de vivre dans un monde occulté aux simples yeux de personnes banales, comme elle.

« Ah..euh… » répondit-elle confuse, quand il lui fit sa remarque accompagnée d’un clin d’œil.

Elle rougit jusqu’aux oreilles, mêlant à son embarras un sourire pâle. Quelque part, elle était contente de voir qu’il ne la réprimandait pas pour sa maladresse qui était due surtout à sa fascination pour Monsieur Fenril. D’habitude, elle n’était pas une fille maladroite, car être une fille candide lui suffisait amplement.

« Très bonne idée. » déclara-t-elle en dépoussiérant sa petite jupe.

Elle releva sur lui des prunelles rieuses, totalement conquise par la prestance de ce cher adam. Là, elle avait d’une poupée barbie avec ses cheveux roux virant au blond, ses joues rouges et ses grands yeux brillants. Et même Barbie ne pouvait pas se vanter de porter des vêtements aussi cours tout en passant pour une jouvencelle de première.

Kenza l’observa donc rangea tout son petit tracas et s’inclina poliment devant lui quand il lui tint la porte, pour sortir dans le couloir.

Couloir où l’attendaient la peste de sa classe et deux de ses larbins. Toutes trois brunes, leur uniforme étaient aussi serrés qu’un bikini et elles ricanèrent au passage de leur jeune camarade. Kenza ne se fâcha pas non, elle s’était contentée de baisser son regard humble pour ne pas être blessée par leurs moqueries, car de toute façon n’allait-elle pas trouver un petit boulot bientôt ?

En laboratoire en plus, cette donnée restait importante. Kenza était une élève brillante, y compris dans les matières scientifiques et bien que cela ne se vit pas, elle avait un don à manier le bistouri et s’il y avait bien une matière dans laquelle, elle ne tremblait pas de confusion, c’était les TP de biologie, lors des dissections. Bien évidemment, contrairement à Adam, elle ne tuait pas l’animal et préférait s’occuper du cadavre déjà bien vieux.

La jeune fille ne fit aucune difficulté à l'accompagner à son "labo". Tant de naïveté était presque inconcevable. La voilà toute prête à suivre un inconnu dans un endroit tout aussi inconnu et sans même prévenir personne... il avait décroché le jackpot ma parole!

Il fut contrarié de découvrir derrière la porte trois élèves qui n'avaient rien à faire dans les couloirs après la dernière heure de cours. Elles semblaient attendre la sortie de leur camarade pour voir ce que leur farce avait donné. Adam ressentit une bouffée de haine qu'il eut du mal à canaliser. Ce n'était pas tant l'idée que ces petites connes aient pu se servir de lui pour se moquer de leur copine que le fait qu'elles seraient témoin de leur départ ensemble. Si la gamine devait disparaître de la circulation, le rapprochement serait vite fait. Il ne pouvait cependant pas feindre qu'ils se séparaient sans alerter Kenza. Il ne tenait pas non plus à ce que le bruit se mette à courir dans le lycée que le laborantin fournissait des petits boulots aux élèves, sans quoi il serait assailli de demandes avant la fin de la semaine. Cela, Kenza pourrait tout à fait le comprendre. Que faire pour détourner l'attention des trois péronnelles? Feindre qu'elles avaient eu raison et peut être même pousser un peu plus loin... cela risquait de vexer Kenza mais si elle tenait à son petit boulot il faudrait bien qu'elle fasse avec...

Il la laissa donc prendre de l'avance sans la suivre, ferma la porte à clé sans lui prêter aucune attention, puis décrocha un coup d'oeil aux trois gamines qui rifognaient sans vergogne.

"J'espère que vous ne cherchez pas un boulot, vous aussi..." Dit-il d'un ton plus las que contrarié.

Il fit en sorte de détendre les traits de son visage, ce qui n'était pas évident quand on se trouvait face à un petit troupeau d'adolescentes en rut, et donna un ton velouté à sa voix :

"Non pas qu'il soit désagréable de croiser de charmantes créatures à la sortie des cours, mais je ne crois pas que vous devriez rester ici à cette heure... "

Rester courtois et poli lui arrachait littéralement la bouche, faire semblant de trouver agréable la vision de ces gamines pouffant de rire et dévoilant à qui mieux mieux des poitrines passables et des cuisses maigrelettes était un non sens, mais il fit de son mieux.
Il poussa l'effort jusqu'à les saluer d'un petit geste élégant avant de tourner les talons pour rejoindre Kenza, qu'il dépassa comme s'ils n'avaient rien à voir ensemble. Il savait qu'elle le suivrait dans l'escalier qui menait à la sortie.

Quand ils furent hors de portée de vue et d'oreilles des élèves, il laissa Kenza le rattraper, et lui dit :

"J'espère que vous ne m'en voudrez pas, mais je voulais préserver votre réputation..."

Il lui fit le sourire le plus charmeur de sa panoplie, ce qui n'était pas forcément brillant vu que charmer n'était pas sa principale préoccupation, mais son charisme faisait plutôt bien illusion.

Il conduisit l'élève jusqu'à sa voiture, une berline sombre aux lignes sobres, pas assez luxueuse pour être tape à l'oeil, mais une classe au-dessus des citadines de la plupart de ses collègues.
Il lui ouvrit galamment la portière en lui disant :

"Il va falloir vous décider à me donner au moins votre prénom si vous voulez travailler avec moi..."

Il sourit à nouveau puis s'installa au volant. Le moteur démarra dans un bruit feutré et il quitta en roue libre le parking. Quand il atteignit la route, lâchant doucement l'embrayage tout en accélérant, le verrouillage automatique des portes se déclencha dans un petit claquement sinistre.

Kenza avait pris de l’avance sans vraiment se soucier du laborantin. Enfin, elle l’avait deviné fermer sa porte, donc elle avait cru bon de ne pas rester plantée à côté de lui pour le regarder faire ça. De plus, elle avait rapidement dépassé les trois pauvres connes pour ne pas a subir leur moquerie trop longtemps. De ce fait, elle ne suivit guère l’échange qu’il y eu entre Adam et elles. Déjà, elle arriva à la sortie qui menait au parking quand il la rejoint, s’excusant de ne pas l’avoir faire plus tôt pour une question de..réputation. SA réputation à elle.

Décidément, elle le trouvait beaucoup trop prévenant et rougit de cette attention. Elle osa à peine le remercier tant elle se remettait de sa petite confusion sur le coup. Pourquoi se sentait-elle flattée par le regard du jeune homme ? Se confortant dans ce charme qu’il avait jeté sur elle, Kenza le suivit sans faire d’histoire et en vint même à admirer sa voiture. Cette jolie berline qui en jetait tout de même surtout devant les yeux d’une enfant aussi influençable que la jolie Nobu’.

Néanmoins, elle n’avait rien pour prévenir ses parents. N’ayant pas de portable, et pas d’argent sur elle pour appeler depuis une cabine téléphonique, elle avait préféré renoncer rapidement à cette option. De toute manière ces parents étaient à un colloque sur l’environnement à Tokyo, ils n’apprendraient pas qu’elle était rentrée plus tard à la maison ce jour là.

Il fallait ensuite revenir sur ce magnifique sourire qu’il lui offrit, elle crut fondre en un instant et se crut même amoureuse sur le coup, tant elle restait envoûtée Elle n’exagérait rien. Kenza était candide, spontanée et surtout très ingénue. Elle disait ce qu’elle pensait et restait très axée sur le bon côté de la oubliant les vices et les mauvais travers dont elle ignorait l’existence.

Elle s’inclina respectueusement quand il lui ouvrit galamment la portière et s’installer sur le siège du passager avant, se confortant et pliant ses belles jambes. Assise, sa petite jupe remonta d’autant plus, dévoilant presque sa culotte au du moins le bord de celle-ci qui recouvrait pudiquement son intimité. Elle passa par réflexe sa ceinture et abandonna en se sentant trop pressée au niveau de la poitrine.

Oui! Elle avait totalement oublié de se présenter, mais quelle honte et quelle image elle devait donner d’elle. Il s’installa au volant et quitta le parking avec la voiture. Kenza remarqua l’accélération mais ne dit rien, trouvant cela parfaitement normal qu’il se presse pour ne pas la mettre en retard.

« Je m’appelle Kenza Nobunaga ! » finit-elle par lâcher avec joie en se penchant vers la boîte à gants pour la toucher mécaniquement.

« Merci…encore.. » souffla-t-elle timidement en osant une œillade vers lui.

Il était impossible à Adam comme à qui que ce soit n'ayant pas perdu le sens de la vue d'ignorer à quel point la jupe de Kenza était courte.
C'était à se demander si elle ne le faisait pas exprès...
Elle poussa même le vice jusqu'à se pencher en avant, tendant son décolleté sur sa petite poitrine pendant qu'elle se présentait.
Adam commençait à se demander si elle était si ingénue que ça. Peut être était elle incroyablement naïve, ou peut être jouait-elle seulement le jeu dans le seul but de se faire sauter. C'était sans doute un peu tiré par les cheveux mais tout à fait plausible. Il suffisait de feindre d'en être convaincu pour plonger sa victime dans les affres de la confusion.
Un sourire carnassier s'élargit un instant sur le visage du laborantin.
Elle le remercia à lui jetant un regard en coin... un vrai regard de salope qui se fait passer pour une pucelle... ouais...
Le visage d'Adam se figea dans une expression parfaitement soucieuse.

"Dis moi Kenza... est ce que tu as vraiment l'intention de travailler pour moi?"

Il ne lui laissa pas le temps de répondre, et enchaina...

"Tu vois, j'ai comme l'impression que ton histoire de copines qui t'ont envoyée me demander un boulot ne tiens pas vraiment la route. On dirait plutôt un jeu pas vrai? Ouais... ou un pari, quelque chose comme ça... c'est bien le genre des petites lycéennes qu'on voit ici. Elles t'ont dit un truc du genre "j'parie que t'arrivera pas à la convaincre de t'emmener chez lui pour qu'il te saute, c'est pas ça?"

Il tourna la tête vers elle et la fixa droit dans les yeux, avant de vérifier sa route. Il se tourna vers elle à nouveau et fixa ostensiblement la lisière de sa jupe avant de remonter sur sa poitrine étroitement serrée dans son uniforme d'écolière.

"Une jupe aussi courte... un chemisier aussi moulant... pas le genre de vêtements que porte une prude jeune fille..."

Fit-il remarquer avant de détourner à nouveau le regard vers la route. Il la laissa accuser le choc et tenter de se défendre, se réjouissant d'avance de l'effroi dans lequel il venait de la plonger.