Conquête, Désécration, Punition (Anéa)

Anéa venait de faire la connaissance d’une autre entité divine, même si elle restait encore bien sceptique sur le sujet. Il est vrai que des êtres tels que des créatures ou des Espers pouvaient faire quelques « miracles » dignes de Dieu. Alors ce Kuroda, ou Shikyotsume, peu importe, pouvait être qu’une créature et non ce divin qu’il disait être. Cependant, l’ange avait d’autres choses à faire que d’écouter un chat bafoué Dieu ou soi-disant la bénir. Elle le lui avait fait comprendre qu’elle ne désirait pas de cette bénédiction, elle n’en avait nullement besoin. Elle avait fini par s’incliner un peu, tourner le dos à Shikyotsume, et prit la direction de l’entrée du temple. Il y avait encore tous ces félidés en train de la regarder avec leurs yeux fendus, l’ange évitant de leur marcher dessus. Elle ne se rendit guère compte que Kuroda s’était fondu dans la masse, atterrissant sur l’épaule droite d’Anéa, surprise. Un rugissement puissant se fit entendre de la gueule de ce petit félin, félin qui sauta au sol devant l’ange et se transforma en Kuroda.

- Que… ?

- Tu n'as pas à me prier, belle Anéa, ça ne me fait ni chaud ni froid...mais je t'offre un cadeau, qui servira tout autant à t'aider dans ta quête qu'à t'ouvrir les yeux. Durant sept jours, tu pourras sentir les phéromones félines, de cette façon, tu sentiras leur joie, leur excitation, leur tristesse, leur peur...pas très utile, à moins que tu pourchasses des neko. Enfin, fixes tes doigts un instant et penses à un félin en colère. Ça te sortira peut-être d'affaires un jour...

Elle n’avait pas besoin de se l’imaginer, la colère. Son sang commençait à bouillir en elle, colère qu’elle ne se connaissait pas. Cela fit apparaître des griffes fines et tranchantes à la base de ses doigts. Étonnée comme jamais, elle serra des dents, regardant avec curiosité ses drôles d’ongles.

- Retirez-moi ça…

Son ton était encore calme malgré la moutarde qui lui montait au nez. Zen, soyons zen !

- Si tu comptes partir, tu pourras retrouver mon sanctuaire en utilisant la bénédiction que je t'ai offerte, si tu désires partager une bouteille de lait avec moi. Même un dieu apprécie la compagnie d'une mortelle de temps à autre.

- Je vous ai dit de me retirer ça !

Maintenant, il n’était plus question de rester douce ou calme. De toute façon, et bizarrement, Anéa ne se contrôlait pas, ou plus. Comme si cette colère l’avait pervertie…Elle s’avança encore plus près de Shikyotsume, sa main gauche en avant, les griffes neuves encore toutes dehors. C’est de ça qu’elle parlait. Ses griffes, elle n’en voulait pas. Elle savait très bien se défendre et cela ne lui servirait à rien de toute façon. Mais ce n’était pas ça qui l’embêtait le plus apparemment…

- J’ai horreur de me répéter mais je vais le faire, puisque vous me donnez l’impression de ne pas avoir compris. Vous pouvez vous garder votre bénédiction. Elle ne me servira à rien. Ce n’est pas cela qui va me sauver !

Sauver de quoi ? D’éventuels démons, ou bien…autre chose ? Elle resserra ses doigts dans sa main gauche, se plantant elle-même ses nouvelles griffes dans la chair de sa paume. Des filets de sang sillonnèrent sa main, mais elle ne desserra pas son emprise. Elle voulait absolument qui lui retire cela.

- Et ne faîtes pas cela pour que je revienne vous voir. Cette rencontre était fortuite. J’ai encore beaucoup de chemin à faire et de démons à éliminer. Je n’aurais le temps de revenir vous passer le bonjour…ou je ne sais quoi d’autre.

Shikyotsume pouvait offrir des cadeaux, parfois, des cadeaux qui faisaient plaisir, en général. Mais dans ce cas-ci, le cadeau ne faisait pas plaisir. Pendant une semaine, Anéa aurait des capacités félines, Shikyotsume avait expliqué en quoi sa bénédiction consistait. Toujours est-il que la guerrière ne voulait rien savoir, refusant obstinément ce que lui avait offert le dieu félin. Le Protecteur commençait à comprendre à quel point il était difficilement prit au sérieux par les êtres autres que les neko. Cette jeune femme semblait déjà sceptique à l'existence de plusieurs divinités, il n'était donc pas étonnant qu'elle soit aussi tête forte face à Shikyotsume. Le dieu commençait d'ailleurs à trouver cette rencontre moins amusante, sa patience avait également ses limites.

-Vous rappelez-vous de cette époque où la gratitude était appréciée? Moi non plus ...

Les possibles traces de bonne humeur disparurent de ses traits, il devînt plus sérieux et froid. De toute évidence, la réaction d'Anéa lui avait déplu alors qu'il venait de la remercier en lui offrant un cadeau qu'il réservait aux neko, en général.

-J'ignore de quoi ça ne te sauvera pas et cela m'importe peu. Acceptes ma gratitude ou bien je peux t'offrir quelque chose de beaucoup moins agréable en retour. Je n'ai que quatre cent ans d'ancienneté divine mais je supporte mal d'être défié par les mortels, de quelque façon que ce soit.

Son regard s'illumina, sa peau se couvrit de fourrure féline noire. S'il le voulait, il pourrait faire jaillir de ses doigts les mêmes griffes qu'il avait offerte à l'ange déchue, histoire de lui montrer la colère divine.

-Si ma gratitude ne vaut rien à tes yeux, tu peux quitter avec ce que je t'ai donné et attendre une semaine que ça disparaisse et cela, en remerciant le ciel que je t'aie offert une bénédiction au lieu d'une malédiction. À moins que tu veuilles faire la folie de détruire mon enveloppe terrestre et ainsi, libérer mon essence divine et donc, affronter un dieu dans son propre sanctuaire. Et crois-moi, si ça tourne en ta défaveur, je peux déplacer mon sanctuaire au bord des enfers afin de te donner une bonne raison de réfléchir avant de fuir.

Shikyotsume s'écarta d'un pas, et les chats s'éloignèrent, laissant un chemin vers l'escalier qui menait vers la sortie. Tant que Shikyotsume ne se mettait pas en colère, l'ange déchue pouvait espérer qu'au bout de l'escalier l'attendait le même paysage aperçu avant qu'elle entre et non un précipice infernal où son âme serait déchiqueté.

Le fait qu’Anéa refuse obstinément et si violement la bénédiction de Shikyotsume ne faisait pas plaisir à celui-ci. Le visage complet de ce protecteur des félidés se fit froid et son ton devint aussi déplaisant que celui que l’ange avait eu à son égard.

- J'ignore de quoi ça ne te sauvera pas et cela m'importe peu. Acceptes ma gratitude ou bien je peux t'offrir quelque chose de beaucoup moins agréable en retour. Je n'ai que quatre cent ans d'ancienneté divine mais je supporte mal d'être défié par les mortels, de quelque façon que ce soit.

Son cadeau, elle n’en voulait vraiment pas. Sur ces premières paroles, Anéa ne répondit rien. De peur de prendre la colère soi-disant divine sur le coin de la figure ? Peut-être. Shikyotsume, lui, ne rigolait plus. Ses yeux se fendirent plus qu’auparavant, et brillèrent d’une lueur dorée inimaginable. Son corps se recouvrit d’une épaisse fourrure noire, digne d’une des panthères présentes dans la salle.

- Si ma gratitude ne vaut rien à tes yeux, tu peux quitter avec ce que je t'ai donné et attendre une semaine que ça disparaisse et cela, en remerciant le ciel que je t'aie offert une bénédiction au lieu d'une malédiction. À moins que tu veuilles faire la folie de détruire mon enveloppe terrestre et ainsi, libérer mon essence divine et donc, affronter un dieu dans son propre sanctuaire. Et crois-moi, si ça tourne en ta défaveur, je peux déplacer mon sanctuaire au bord des enfers afin de te donner une bonne raison de réfléchir avant de fuir.

Elle fronça légèrement les sourcils, détournant le regard de celui de Shikyotsume.

- L’Enfer, je connais. J’y suis déjà.

Son visage se fit mélancolique. Cela faisait combien maintenant qu’elle ne piétinait plus les rebords du Paradis ? Combien de temps s’était écoulé depuis sa descente aux enfers, depuis qu’elle avait été radiée de son grade d’ange-guerrier ? Après tout ce qu’elle avait fait et faisait encore, elle était perdue dans ce monde de dingue. Alors se mettre à dos un dieu ou non, cela lui faisait presque ni chaud ni froid. Pourtant, ce n’est pas dans le caractère d’Anéa d’être ainsi…Elle redressa doucement sa tête et plongea son regard azur dans celui du Protecteur Félin.

- Malédiction ? Mais…Maudite, je le suis déjà. C’est pour cela que votre bénédiction ne me sera d’aucune utilité. Loin de là de vouloir vous être désagréable, pardonnez-moi. C’est juste que…

Ses mains ouvertes, elle jouait de ses doigts avec les griffes toutes sorties. Elle était encore un peu surprise de ce cadeau. Cela prouvait quoi alors ? Qu’il était vraiment une divinité ? Un immortel ? Et que tout ce qu’on lui avait instruit été faux ?

- Je n’ai aucun mérite à avoir cela…

Anéa avait poussé Shikyotsume à bout, à tel point qu'il avait prit sa forme plus sauvage, prête à déchiqueter l'ange déchue à la moindre provocation. Elle persistait à refuser la gratitude du dieu-félin, à se demander pourquoi elle avait aidé le village neko si elle n'en n'avait cure. L'ange changea un brin d'expression, la colère laissant place à la mélancolie, ce qui ne fît pas disparaître l'expression malcommode du Protecteur Félin, qui ne quitta pas sa forme hybride. Anéa était déjà passé par les enfers, disait-elle mais avait-elle nécessairement envie d'y retourner? Shikyotsume en doutait et elle regretterait sans doute d'avoir défié le dieu chat, si elle décidait de le faire, elle ne douterais plus des capacités de Shikyotsume si elle se retrouvait au bord d'un gouffre de flammes infernales en tentant de fuir le sanctuaire.

-Les malédictions ne viennent pas forcément une à la fois. Que ma bénédiction vous sois utile ou non m'importe peu. Tu gardes le mérite de ce que je t'ai offert car plusieurs de mes protégés ont été vengés et les autres ont pu éviter une vie d'esclave. Je juge moi-même si quelqu'un mérite une récompense venant de moi et malgré que ton attitude m'a terriblement agacé, j'estime quand même que tu a mérité mon attention.

S'il y avait une chose qu'Anéa devait savoir, c'est qu'une divinité était mieux placé pour juger du mérite d'une personne, lorsque cette personne était impliquée dans un conflit religieux. Après tout, qui d'autre que Shikyotsume pouvait être aussi satisfait de voir des neko êtres vengés et sauvés? Un autre dieu, tel que Zeus, Arès ou Héra auraient-ils été aussi affectés par un acte de bravoure comme celui d'Anéa? Ils méprisaient Shikyotsume et n'avaient cure du sort des neko, il fallait donc supposer que non ...

-Tu peux voir mon cadeau comme étant une malédiction imposée mais ce n'est pas le cas. Tu es libre de l'utiliser ou non. Mais ne crache pas sur ma gratitude, c'est un cadeau sincère bien qu'éphémère et c'est la moindre des choses que tu l'accepte, même si tu ne t'en servira pas.

La fourrure de Shikyotsume disparut et il reprit son apparence normale, maintenant calmé. Si Anéa avait bien comprit le point de vue de Shikyotsume, il n'aurait aucune raison de resté contrarié mais il savait que cette femme pouvait être difficile à convaincre, bien qu'il ignorait la provenance de cette fermeture d'esprit.

- Les malédictions ne viennent pas forcément une à la fois. Que ma bénédiction vous sois utile ou non m'importe peu. Tu gardes le mérite de ce que je t'ai offert car plusieurs de mes protégés ont été vengés et les autres ont pu éviter une vie d'esclave. Je juge moi-même si quelqu'un mérite une récompense venant de moi et malgré que ton attitude m'a terriblement agacé, j'estime quand même que tu a mérité mon attention.

- Pardonnez-moi…

Anéa se baissa doucement afin de s’incliner en signe d’excuse devant ce dieu félin. Mais peut-être que si ce cadeau était offert à l’un des villageois nekos, il serait servi à meilleur escient ? Après tout, ils sont encore affaiblis et cette bénédiction, en plus de la plume blanche d’Anéa, leur servirait plus qu’à elle.  Enfin, si Shikyotsume pensait que cette paire de griffes aiderait Anéa, il avait peut-être raison. Alors pourquoi, au départ, n’avait-elle aucune envie de les garder ? Peut-être encore sous le coup de la surprise…Apprendre en même temps que d’autres divinités, immortels, existent, et qu’en réalité, on lui aurait menti au Paradis…Ouche, oui, ça fait mal. Si elle avait été désagréable et butée face à Kuroda, c’est pour cela. Elle se sentait trahie, une nouvelle fois…

- Tu peux voir mon cadeau comme étant une malédiction imposée mais ce n'est pas le cas. Tu es libre de l'utiliser ou non. Mais ne craches pas sur ma gratitude, c'est un cadeau sincère bien qu'éphémère et c'est la moindre des choses que tu l'acceptes, même si tu ne t'en serviras pas.

Un peu perdue dans ses pensées, elle avait néanmoins entendu les dernières paroles du dieu. Elle serra ses poings alors que le dieu revenait à sa forme d’avant. La fourrure noire disparaissait petit à petit, ainsi que ses yeux qui se firent moins froids et moins brillants que sous sa forme primaire. Ses yeux azur rivés sur ses poings, elle les ouvrit d’un coup sec, faisant sortir une nouvelle fois ces griffes offertes par le dieu. Elle plaça une main devant son visage, tournant et ratatournant cette main, l’observant sur toutes les coutures.

- Soit. Je ne voudrais pas vous froisser. Et puis, vous avez raison, elles pourront peut-être servir…

L’ange avait finalement bien réfléchi. Plus d’une fois, elle s’était retrouvée désarmée par des démons ou autres créatures maléfiques, et heureusement pour elle, elle avait fini par retourner la situation à son avantage. Le trépas l’a frôlé bien des fois, mais des individus bienveillants l’avaient sortis de l’impasse nombres de fois. Maintenant, peut-être qu’elle s’en sortirait vraiment toute seule grâce à cette bénédiction du dieu des chats…Qui sait ?

Anéa s'était calmée sous les paroles du dieu félin. Elle avait sans doute du mal à accepter l'existence d'autres divinités, bien que Shikyotsume, lui, avait bien du mal à croire qu'il existait des gens qui n'étaient pas au courant de l'existence d'un panthéon. Le monothéisme était une chose courante dans la dimension terrestre, semblait-il mais il n'avait jamais pu en juger de lui-même. Maintenant que le calme était revenu, les deux individus pouvaient se parler sans hostilités ni menaces. Anéa regarda ses nouvelles armes, encore une fois. Elles étaient aussi solide qu'une lame bien forgée et tranchantes comme des lames de rasoir et elles avaient l'avantage d'être toujours disponible. Car la seule façon de désarmer quelqu'un ayant des griffes de Shikyotsume était de sectionner la main ...

-Je m'occuperai du village et m'assurerai qu'ils se remettront bien de cette attaque. J'ai déjà trop agis personnellement et je ne peux pas faire grand-chose avant que les entités qui m'ont donné ma divinités n'aient plus leur attention fixée sur moi. Entre-temps je t'offre mon hospitalité. Je présume qu'accepter l'existence d'autres dieux est une chose difficile pour toi, je mettrai la faute de ta réaction sur cette notion sans doute difficile à avaler.

Le dieu s'éloigna quelques peu, allant sortir une bouteille de lait de son armoire magique. Il tâchait de ne pas être rancunier et de rester aussi compréhensif qu'il pouvait l'être face à cette situation, aussi, offrait-il un verre à l'ange.

Anéa avait finalement accepté le cadeau de Shikyotsume. Les griffes qui lui avaient offertes allaient sûrement servir à la demoiselle si celle-ci se retrouve dans une quelconque impasse. D’un geste, celles-ci se rétractèrent, revenant sous forme d’ongles tout simplement.

- Je m'occuperai du village et m'assurerai qu'ils se remettront bien de cette attaque. J'ai déjà trop agi personnellement et je ne peux pas faire grand-chose avant que les entités qui m'ont donné ma divinité n'aient plus leur attention fixée sur moi. Entre-temps je t'offre mon hospitalité. Je présume qu'accepter l'existence d'autres dieux est une chose difficile pour toi, je mettrai la faute de ta réaction sur cette notion sans doute difficile à avaler.

- Et bien…Disons qu’il est difficile de croire à d’autres divins quand l’on a été créée et forgée par l’un d’eux. Et que l’on vous apprend qu’il n’y a que Lui qui existe. Alors qu’en fait, toutes les mythologies ne sont pas que légendes. Ca vous apparaît…telle une claque en plein figure, je dois dire…

Anéa passa une main derrière sa tête, pour se la frotter un peu. Elle était encore un peu mal à l’aise d’avoir vraiment à faire à une divinité. Enfin, d’apprendre tout ça d’un seul coup, elle se sentait trahie une nouvelle fois, et encore plus par ceux qui l’avaient accompagnés durant sa vie d’ange guerrier. Ils lui avaient tous mentis sans exception…Ouch, un second coup de poignard dans le cœur.

Shikyostume s’était éloigné de la jeune femme et s’était arrêté devant une superbe armoire. Il en sortit une bouteille contenant un liquide blanc. Du simple lait apparemment. Il s’en servit un verre et en proposa un également à l’ange. Celle-ci accepta d’un petit « oui ». Elle en but une petite lapée avant d’interpeller la divinité.

- Vous êtes surveillé par des supérieurs ?

Plusieurs fois, il avait dit à la demoiselle que s’il n’avait pas agi lors de l’attaque des inus démoniaques sur le village neko, c’est parce qu’il devait respecter certaines règles. Règles que ne pouvaient connaître Anéa. Elle l’interpella une nouvelle fois.

- Dîtes-moi, vous pouvez peut-être m’aider, Ô Seigneur. Avez-vous entendu parler de démons qui rôdaient dans le coin ?

Autant poser la question après tout. Cela pouvait aider grandement la jeune femme. S’il savait quelque chose, cela éviterait à Anéa de chercher à récolter moult informations, et donc de perdre énormément de temps avant d’exterminer un autre démon. Plus vite elle pouvait en éliminer, mieux c’était.

La réaction d'Anéa n'était plus si surprenante après les mensonges qui lui furent entrés dans la tête, la religion dont elle était issue ne croyait pas en l'existence de plusieurs dieux, les autres divinités devaient sans doute n'être pour eux que des faux dieu, ayant simplement plus de puissance que le commun des mortels. Il était difficile pour un être de Terra que certains pouvaient réellement nier la diversité des dieux, quiconque avait passé sa vie sur Terra savait que les panthéons étaient vastes. Shikyotsume prit place sur son trône d'onyx, verre de lait en main.

-Dans de telles circonstances, je comprend. Mais je peux t'assurer que les autres dieux existent, j'ai eu des conflit avec le panthéon Olympiens et j'ai passé une nuit avec Quetzalcóatl, il y a quelques temps. Les gens qui t'ont inculqué leur principes sur l'existence d'un seul dieu sont soit ignorant, soit fermés d'esprit. Pourtant, il est possible de n'en vénérer qu'un seul sans nier les autres.

Du moins, c'était ainsi sur Terra. Peu de gens étaient réellement monothéistes, même le plus fervent des prêtre pouvait murmurer le nom d'une autre divinités dans certaines circonstance. Après tout, quel prêtre n'avait-il pas demandé à Zeus de lui donner de la force en tentant de soulever une grosse pierre qui écrasait quelqu'un alors que ce même prêtre oeuvrait plutôt dans un temple mesoaméricain? Shikyotsume avait déjà vu quelques-uns de ses fidèle faire un petite prière au dieu des voyages pour que son pèlerinage au nom du dieu félin soit sécuritaire.

-En vérité, je ne sais pas grand-chose sur ces entités, je sais cependant que je dois mon statut divin à quelqu'un ou quelque chose. Et parfois, lorsque j'agis dans le monde des mortels, j'ai une étrange sensation, comme si quelque chose me surveillait et s'apprêtait à me rayer de l'existence si je poursuivait. J'ai eu cette même sensation lorsque les inus ont attaqués mes protégés. Tu comprend maintenant pourquoi ta présence était salutaire, j'aurais pu disparaître en enfreignant les règles. Malgré tout, ton intervention a évité que le village soit investi par les barbares et que beaucoup de mes fidèles portent des bâtards après avoir été engrossées de force par les barbare alors que les guerriers pourrissent dans une fosse commune.

L'attitude d'Anéa s'améliora, démontrant la courtoisie qui était due à un dieu. Elle cherchait toujours à éliminer des démons et, malheureusement pour elle, Shikyotsume était tellement insouciant face à ce qui ne concernait pas les neko et les chats qu'il n'avait pas grand-chose à lui apprendre sur la présence de démons.

-Pas vraiment, je surveille surtout les barbares qui attaquent les villages, bien qu'il y ait eu un démon pour diriger les inus. Honnêtement, quand ça ne concerne pas mes protégés, je ne m'en mêle pas.

Après avoir avoué au Dieu Félin qu’elle ne connaissait en rien l’existence d’autres divinités. Si maintenant, depuis quelques minutes. Mais on lui avait menti sur tout le reste auparavant. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’elle met les pieds sur Terra. Mais jamais elle n’a entendu des créatures ou humains vénérer un autre divinité que la sienne.

- Dans de telles circonstances, je comprends. Mais je peux t'assurer que les autres dieux existent, j'ai eu des conflits avec le panthéon olympien et j'ai passé une nuit avec Quetzalcóatl, il y a quelques temps. Les gens qui t'ont inculqué leurs principes sur l'existence d'un seul dieu sont soit ignorants, soit fermés d'esprit. Pourtant, il est possible de n'en vénérer qu'un seul sans nier les autres.

- Que…Laissez-moi encore le temps d’assimiler tout ça.

Elle posa ses fesses au sol, comme tout à l’heure. Cela restait un choc tout de même. Alors, le panthéon grec, celui mésoaméricain…Ils devaient en avoir des tonnes et des tonnes de dieux alors ?! Anéa se mit la main droite sur la tête, comme pour voir si elle avait de la fièvre. Une grippe ? Serait-elle en train de délirer ? Non, non. Tout ceci est ré-el ! Réel ! Shikyotsume en profita pour s’asseoir dans ce qui semble être son trône divin. Celui s’expliqua sur les faits du peu d’agissements qu’il avait fait preuve avec le village neko.

- En vérité, je ne sais pas grand-chose sur ces entités, je sais cependant que je dois mon statut divin à quelqu'un ou quelque chose. Et parfois, lorsque j'agis dans le monde des mortels, j'ai une étrange sensation, comme si quelque chose me surveillait et s'apprêtait à me rayer de l'existence si je poursuivais. J'ai eu cette même sensation lorsque les inus ont attaqués mes protégés. Tu comprends maintenant pourquoi ta présence était salutaire, j'aurais pu disparaître en enfreignant les règles. Malgré tout, ton intervention a évité que le village soit investi par les barbares et que beaucoup de mes fidèles portent des bâtards après avoir été engrossées de force par les barbares alors que les guerriers pourrissent dans une fosse commune.

- Donc, on vous surveille bien. Mais pourquoi ? Et pourquoi  vous…

Elle avait pris pour décision de ne pas finir sa dernière question. Elle lui aurait volontiers demandé pourquoi, en tant que divinité, il ne pouvait secourir ses fidèles, avec les pouvoirs qu’il avait. Mais elle s’était tue.  En y réfléchissant bien, même Dieu n’agissait pas vraiment. Il envoyait ses subordonnés pour accomplir de grandes tâches. Lucifer faisait de même avec ses démons aussi. Shikyotsume, en réalité, ne pouvait donc faire grand chose. Anéa posa les lèvres entrouvertes sur son verre de lait et le fit disparaître le reste du liquide dans son gosier. De son pouce, elle supprima délicatement la petite moustache de lait qui s’était formée au-dessus de sa lèvre supérieure. Posant le verre, elle demanda au Protecteur Félin s’il avait entendu parler de démons rôdant dans les alentours. On ne sait jamais, cela pouvait aider.

- Pas vraiment, je surveille surtout les barbares qui attaquent les villages, bien qu'il y ait eu un démon pour diriger les inus. Honnêtement, quand ça ne concerne pas mes protégés, je ne m'en mêle pas.

- Ah, je comprends. J’aurais pensé que vous m’auriez aidé sur cela. Mais ce n’est pas grave. Merci quand même…

Bon, cela tombe à l’eau. Alors il était temps pour la demoiselle de prendre le large pour reprendre sa quête. Exterminer les démons, il n’y avait que cela qui lui faisait « du bien », en quelque sorte. Ca la soulageait de voir un autre démon en moins dans les parages. Si l’immortel ne savait rien, alors elle se devait de partir à la recherche d’informations. Elle avait l’habitude de traîner dans les bars ou auberges, écoutant tout ce qu’il s’y disait. L’ange finit par se relever, s’approchant du trône du dieu, y déposant le verre vide sur l’accoudoir. Elle plia le dos pour s’incliner juste devant la divinité, signe d’adieu.

- C’est ici, Ô Seigneur, que je vous laisse. Je pense pour moi qu’il est temps de reprendre mon travail.