Un groin d’un mammifère pouvant se référer au sanglier terrien était entrain de fouiller la terre à la recherche d’une quelconque pitance. Les feuillages des arbres qui l’entourait lui procuraient de l’ombre contre les rayons ardents du soleil et les hautes herbes lui permettait de se dissimuler. Mais il n’était pas la seule créature à utiliser son environnement. Tapis contre le sol, les oreilles repliés vers l’arrières, la queue droite, les muscles tendus prêt à bondir sur sa proie, une louve de couleurs noire et bleutée avait devant elle son prochain repas. Cela faisait plusieurs jours qu’elle avait dû jeûner et ce mammifère avait été accueillit comme une bénédiction, il assouvirait sa faim avec plus d’intensité qu’un simple lièvre.
La louve avançait doucement, ses pas feutrés raccourcissaient la distance qui la séparait de son repas. A une vingtaine de mètres, elle se stoppa. Ses muscles roulèrent sous sa peau et étaient tendus à l’extrême. Le quadrupède releva son groin et huma l’air, méfiant, son regard se porta dans toutes les directions et ses oreilles pivotèrent, puis n’ayant rien vu, senti ou même entendu, il reporta son attention sur les invertébré qui lui faisaient office de repas.
Ce fut à ce moment qu’elle en profita pour frapper, ses muscles se détendirent tels des ressorts et elle chargea ce qui s’apparentait au sanglier. Surprise, l’herbivore ne réagit pas de suite avant de se mettre à courir dans le sens opposée, faisant des courbes en espérant la ralentir. Son attaque surprise avait porté en partie ses fruits, il ne lui restait qu’à combler la distance. La course poursuite était donc amorcée. La proie sillonna entre les arbres, espérant échapper au prédateur qui le talonnait. Ses cris étaient perceptibles à plusieurs mètres à la ronde, tandis que des grognements étaient produits par la gorge du canidé. Elle ne laisserait pas son repas s’échapper.
Bien vite, l’ombre des arbres fut remplacée par la lumière de la clairière. Elle l’avait trouvé à l’orée de la forêt, son instinct lui dictait de revenir sur ses pas, mais la faim était plus forte que la raison. Ses foulées prirent plus d’ampleurs, elle devait combler cette distance, mordre le cou jusqu’au sang, le tuer rapidement ! C’était une priorité qu’elle s’était fixée, une priorité de survie. Pourtant, outre l’odeur apeuré du sanglier se trouvant devant elle, son odorat détecta d’autres effluves assez singulières.
Sa curiosité lui fit ralentir la cadence et elle laissa une grande marge entre elle et l’insectivore. Grognant elle reprit la course avec plus d’ardeur. Ce n’était sans compter de voir sa proie revenir vers elle, comme apeurée par une autre entité. Surprise, elle changea rapidement de forme pour bondir sur le côté et éviter la charge qui aurait pu la blesser. Dépitée, elle ne put que regarder son repas s’enfuir tandis que son ventre exprimait sa faim par divers bruits de gargouillement.
Elle soupira et se releva, se demandant ce qui avait pu ainsi changer la donne. Passant ses mains sur ses bras, elle retira la poussière qui s’était accumulée dessus de part sa chute forcée. Son corps était recouvert de cuirs brunâtre et de lanières qui tenait le tout. Elle avait réussi à se dénicher une armure légère qui était pour elle, plus adaptée à la vie en milieu sauvage qu’une simple robe. La Terranide, car s’en était bien une, se sentit d’un coup observé et faisant volte face, elle remarqua la présence d’un jeune humain d’apparence; D’apparence oui, car son odeur n’était pas caractéristique de cette espèce.
Elle observa un instant l’être qui se trouvait devant elle. Que devait elle faire ? Tourner les talons et retourner dans son coin ou bien amorcer une discussion avec lui, par simple politesse ? Elle pouvait être considérée comme un animal de part sa nature, elle ne demeurait pas moins souvent plus « humain » que certaines personnes qu’elle avait eu le loisir de rencontrer. Repliant son bras au niveau de sa poitrine, elle s’inclina, en guise de salutation. Avant de se remettre dans une posture plus droite. Son regard se porta au-delà de l’inconnu pendant un court instant. Elle avait pour projet de se diriger vers ces contrées mais le chemin n’allait pas être de tout repos.
Son attention, se reporta sur « l’humain », l’appendice caudale fouettant l’air doucement tandis qu’elle regardait tantôt à gauche, tantôt à droite, de même que ses oreilles pivotaient doucement. Elle restait sans cesse sur ses gardes depuis ces derniers jours et c’était pour elle une nécessité. Le gargouillement de son ventre brisa le silence et elle ne put s’empêcher de lancer un léger rire nerveux avant de prendre la parole.
« Je n’aurais pas pensée croiser une autre personne pendant l’une de mes chasses, qu’Est-ce qui vous amènes dans ces régions inhospitalière pour vous ? »
Elle ne fit aucune remarque sur le fait de son odeur, ne préférant pas rentrer dans le vif du sujet immédiatement. Au contraire, elle essayerait de découvrir par elle-même ou dans le meilleur des cas, lui fournirait il une réponse ?
« Quelle malpolie je fais ! Je me prénomme Shad, Shad Hoshisora, puis je savoir votre nom ? »
Connaître le nom d’une personne est un atout majeur pour briser la glace et avoir plus de facilité de communiquer que d’apostropher son interlocuteur par diverses élucubrations possibles. Croisant ses bras et ses mains derrière son dos, elle attendit patiemment une réponse, s’il ne daignerait pas lui parler, elle continuerait sa route et le laisserait vaquer à ses diverses occupations. Mais elle espérait que ce ne soit pas le cas, il lui était impossible de faire fit de ce qu’elle pouvait humer, son odeur qui se distinguer de son apparence.