Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

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Itami no Kyô

Dieu

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 15 vendredi 16 décembre 2011, 21:48:15

La claque avait été aussi violente que bruyante. Il ne l'avait pas sentie venir, mais ouvrit les yeux juste après. Son regard était toujours aussi mauvais. Et son feu meurtrier montrait son envie de lui sauter à la gorge. Mais elle avait l'air résolue et indomptable, alors il daigna écouter son petit discours.

"J'en ai rien à foutre que tu sois un dieu, mon grand. Rien à foutre si t'es pas foutu de respecter un tant soit peu les autres. Tu me traites comme ton chien, comme une sous-merde, comme... comme une humaine. Sauf que je t'interdis de me considérer comme une simple marchandise, okay? Alors oui, encore une fois, je vais essayer de régler les conneries que tu as semé puisque tu n'es bon qu'à ça. Tu sais quoi? Tu t'étonnes d'avoir été un mauvais père et je sais pas quoi, ben y a qu'à voir comment tu es en train d'agir maintenant. Et même, je crois qu'il vaudrait mieux pour ton fils qu'il crève dans son trou plutôt que tu ne viennes le « sauver ». De toutes façons malin comme tu es, tu ne réussirai probablement qu'à le tuer."

Amusant... Elle ne comprenait pas que le rejeton n'avait pas besoin d'être sauvé. Que c'était tous les autres qui devaient être sauvés de lui. Il soupira et regarda le plafond un instant, comme s'il s'en moquait. Enora ramassait enfin Suffering et appréciait la qualité de son jouet. Elle comptait s'en servir? La bonne blague, à part de sa propre main, il n'y avait eu qu'une personne capable de le blesser avec sa propre épée. Il s'agissait d'Hadès, la seule fois où ils s'étaient disputés. Pour des conneries, en plus. Kyô n'avait pas bougé d'un pouce.
Des types entrèrent par vagues et ce fut une jolie boucherie. Derrière, le Dieu faisait comme si de rien n'était, se levant, assistant au spectacle en se massant la joue. Devant les effusions sanglantes, il restait passif, se frottant l’œil gauche comme un enfant au réveil. C'est qu'elle se démerdait bien, pour une grande gueule. Et puis, sans aucune raison, elle vint lui glisser un baiser furtif.

"Pardon, c'est vrai que c'est cool la baston. Excuse-moi..."

Il ne répondit rien, partagé entre l'envie de lui proposer une baston et celle de lui gueuler dessus car sa joue piquait. Il releva les yeux vers la porte et vit les trois hommes entrer. Lorsque la femme prit le coup et s'écrasa contre le mur, sa seule réaction fut de bailler bruyamment, puis de recouvrir son visage sous son masque. Il se grattait l'arrière de la tête en regardant tour à tour chacun des trois types, jusqu'à ce que le chef prenne la parole:

"Yamiusagi Kyô, vos actes et votre existence elle-même vont à l'encontre de la Voix de Dieu. Vous avez détruit une partie de Tekhos, et c'est la raison pour laquelle vous êtes ici. Mais nous savons que vous, sale abomination Démoniaque, avez souillé des milliers de femmes, et massacré de votre propre chef des dizaines de milliers de gens. Vous avez aussi perverti bon nombre de personnes à votre culte païen, et causé de grands problèmes politiques sur le tout Terra, par les meurtres de divers nobles de Nexus et d'Ashnard. Au nom de l'Ordre, je me dois de vous exécuter sur-le-champ."

Le type laissait aller son aura, lumineuse, vertueuse, effroyable et pitoyable. C'était visiblement pas un mage de merde, si on considère la facilité avec laquelle il fit venir ses deux épées faites de lumière. La réaction de Kyô? Il grogna un peu, puis sourit. Le lien entre lui et sa chienne s'évapora:

"C'est bon, t'as fini?"

Il tendit les bras en les croisant, faisant sortir deux chaînes qui allaient s'enrouler autour du cou des deux sous-fifres, puis tira, les faisant rentrer dans leur supérieur. Et ensuite, les maillons gonflèrent et explosèrent tous à la suite, créant une série de détonations qui arracha les têtes des malheureux et éleva un nuage de poussière. La voix du Sanctus Tenebris était le seule son qu'on entendit ensuite:

"Baneful Chainkill... Elle charge ma Burning Rain dans mes chaînes, et les rend explosives."

Il ne parlait pas tout seul. L'aura du chef était toujours présente, raison pour laquelle Kyô ne cilla pas lorsqu'il sortit de l'écran de fumée, les épées en avant. Il se contenta d'un pas de côté, puis tira sur la manche du type pour le placer en déséquilibre avant, et lui envoyer son genou dans l'abdomen. Le divin reposa à peine le pied au sol pour se redonner de l'élan, et attrapa la tête du mage par l'arrière pour l'amener vers un second coup de genou. On entendit son nez craquer, et les deux adversaires reculèrent tous deux d'un pas. Il se redressait, essuyant son nez ensanglanté avec sa manche blanche. Et puis sans prévenir, il tira trois boules blanches, visiblement les même qui avaient mis Enora au tapis. N'ayant pas le temps d'éviter, le Dieu contracta les muscles abdominaux et encaissa, ses pieds frottants le sol avec le recul. Il regarda l'homme et se mit à rire:

"C'est tout? Haha, c'est vraiment tout ce que tu sais faire? Et c'est avec ces trucs que tu as mis minable l'autre idiote? Je me marre!"

Le croyant n'avait pas l'air surpris. Il se contenta de lever deux doigts, et le ventre de Kyô explosa, l'envoyant au pied du mur à côté d'Enora. Il s'avançait:

"Ne me sous-estime pas, Black Heart Kyô. Je me doutais que des sphères normales ne suffiraient pas face à une hérésie de ton espèce..."

Les épées du type disparurent et ses mains se mirent à rayonner. Kyô se relevait péniblement en tenant son ventre brûlé, et remit des bandages par-dessus. Il eut à peine le temps de réagir qu'un flot de lumière se dirigeait vers lui.

"Dark River!"

Il contrait avec son propre flot d'énergie, mais il avait à peine eu le temps de la charger, donc elle n'était même pas au dixième de la puissance maximale. Néanmoins, elle suffisait à contenir l'attaque.

"Tu me gênes, j'ai dit que je sortirai... Et j'en ai pas fini avec cette petite conne!"

Une chaine sortit du mur et écarta Enora, puis Kyô se poussa à son tour en lâchant tout, laissant les deux attaques s'écraser sur le mur. Surpris, l'ennemi vit soudain la main flamboyante de Kyô s'écraser sur son visage, puis l'attraper et le faire reculer alors que le Dieu l'emportait dans son élan.

"Enora est..."

Il s'arrêta net et lança son adversaire, qui termina sa course en passant à travers la porte du frigo, suivi par une pluie de sphères noires et explosives qui l'achevèrent. Le réfrigérateur était maintenant hors service, tout comme le cadavre brûlé, mutilé et méconnaissable qui était encastré dedans.

"MA PROIE!"

Il tourna les talons et s'approcha d'elle, elle n'avait pas bougé. Elle crachait du sang, et avait une sacrée hémorragie à l'arrière de la tête. Son mana se faisait de plus en plus faible. Le fils d'Artémis s'accroupit et grogna:

"J'te jure, mise K.O d'un seule coup, et après ça fait sa fière en baffant un Dieu..."

Il lui donna un petit coup sur la tête pour la faire réagir, et haussa le ton:

"ALLEZ, LÈVE-TOI, ESPÈCE DE SALE CLÉBARD! T'AS PAS LE DROIT DE CLAQUER SANS MON AUTORISATION PIGE?"

Aucune réaction. Il se mit à grommeler une série d'insultes en grec ancien, puis posa sa main de feu noir sur la blessure sanglante à l'arrière de sa tête. Sa flamme noire augmentait, encore et encore, et il continuait de faire la gueule:

"Putain... Qu'est ce que je fous, je l'ai fait qu'une fois, je suis même pas sûr que ça marche cette connerie..."
Œil pour œil, dent pour dent.
Deuil pour deuil, sang pour sang.
Je purifie les maux par le feu,
je purifie le feu par les mots.

Your sorrow, your past, your path, your wrath. No justice, no prophets, no master, no regrets.


Enora

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 16 samedi 17 décembre 2011, 23:33:21

Sonnée, Enora ne voyait plus que le monde trouble désormais. Elle tenta de se relever plusieurs fois mais s'écroulait toujours, tremblante et saignante. Kyô s'était levé, il regardait un des trois hommes, celui qui se tenait au milieu, celui là même qui avait blessé la mercenaire. Elle eut un gémissement sourd en tentant d'attraper l'épée, mais une grande lumière lui fit détourner le regard, le mage venait de faire sortir deux épées magnifiques... Elle n'entendait rien de ce qu'ils disaient, ne comprenaient plus rien, elle ne voyait que leurs bouches qui s'agitaient, qui auraient du produire des sons clairs et distincts mais il ne lui parvenait que des grognements, des meuglements sourds. Kyô défit la chaîne qui lui enserrait le cou, elle eut un soupire de soulagement.
Elle sentait son corps qui, lentement commençait à s'engourdir. Elle ne sentait déjà plus ses orteils, et sa tête, en comparaison, lui semblait si lourde... Elle aurait pu traverser le sol et les étages inférieurs tant elle pesait.

Machinalement, elle tenta d'appeler le dieu, le seul à cet instant qui aurait été capable de la sauver. Mais ce n'était qu'un filet de gémissement, pas même un murmure, un souffle tout au plus, et il était bien trop occupé pour pouvoir s'en soucier.

# Kyô... Kyô...#

Elle se contentait de le penser, n'ayant pas même la force de le prononcer.

# C'est ici et en cette place que je vais mourir... #

Des éclairs de sang jaillirent, finissant de décorer la pièce aux couleurs que la ESP.er avait d'ores et déjà lancées dans la salle des gardes.

La suite, Enora eut un mal fou à la suivre, des éclairs lumineux ou au contraire fort sombre illuminait son regard. Elle ne sentait plus ses jambes, ne parvenait pas même à les remuer. Elle bougea légèrement sa tête, elle entendait comme l'écrasement de... comme si on écrasait une tomate à l'arrière de son crâne... Ses cheveux étaient collés entre eux. Elle n'avait pas besoin de vérifier : elle devait pisser le sang. L'odeur qu'elle sentit brusquement ne fit que corroborer ce qu'elle pensait. Elle eut un nouveau gémissement. Au moins elle ne sentait pas la douleur, c'était juste une horrible sensation de se vider, effrayante, terrifiante, effroyable... Tout ce sang qui s'écoulait, c'étaient sa vie, ses souvenirs, ses amours, ses haines, ses joies et ses peines, c'était elle enfin qui sortait d'elle-même pour disparaître dans un néant dont on ne sait rien, dont on ne sait pas même s'il est réel. Mais elle ne voulait pas... Oh par pitié, non, elle ne voulait pas. Pas tout de suite, pas maintenant...

Il y avait de plus gros éclair dans la salle, ces fortes lumières fatiguaient les yeux d'Enora, elle les ferma...

Cette sensation de vide... Aussi effrayante soit-elle, était apaisante aussi. Plus de colère, plus de haine, plus de peur ni même de rancœur, un grand vide en soi, une paix, enfin, une paix... Elle sourit doucement.
Il y eut une grande détonation...




_Gwenaëlle... ?

Un grand jardin. Une maison de pierres blanches, haute, et un toit en ardoises noires. Une douce matinée d'automne, et Gwenaëlle qui courrait dans le jardin, regardant fréquemment derrière elle, hilare. Enora baissa les yeux. Elle était pieds nus. Des petits pieds. Des petites jambes. Une robe bleue de coton légère. Pas de poitrine, pas de cicatrice, ni d'yeux bicolores. Pas d'armes. Pas de haine, juste la paix... Riant, elle se lança à la poursuite de sa sœur, joignant leur rire. Ses pieds foulaient une terre qui semblait plus légère que le vent dans les arbres, plus douce qu'une caresse, et plus tendre qu'une mère.
Bientôt, elle atteint sa sœur, sautant sur elle dans un grand rire. Elles roulaient un moment, Enora s'emmêlant dans les ailes de sa sœur, ces ailes blanches, douces, belles.... Tout comme l'était leur propriétaire, tout comme l'était sa sœur, son âme, son miroir...
Ecartant les plumes pour retrouver le visage de sa sœur, elle poussa un cri d'effroi en se retrouvant face à celui de son oncle. Elle rampait à reculons, hurlant de frayeur, tandis qu'il avançait vers elle, ouvrant son pantalon, en sortant l'objet de toutes les tortures. Il avançait sur elle, cette hallebarde dirigée droit vers la jeune femme. Il se jeta sur elle avec un cri de rage, forçant ses jambes à s'écarter. Elle lui griffait le visage, lui mordait la chair, donnait des coups de pied, mais rien n'y fit, rien n'empêcha son intrusion en elle, plus que douloureuse, insoutenable, inimaginable.
[/i]





_Enora !? Enora !?

Kyô. Elle ouvrit brusquement les yeux. Elle avait le visage barbouillé de larmes et de sang, le cœur qui battait la chamade et le souffle altéré. Regardant autour d'elle, elle constata que le mage était bel et bien mort. Elle était dans les bras de la déité et, tournant son regard vers le sol elle put constater qu'elle avait perdu énormément de sang.
Elle eut un sourire faible, elle caressa la joue de Kyô :


_Tu l'avais dit... Il ne faut jamais laissé une chienne et idiote de mortelle au contrôle d'une situation...

Elle ferma les yeux. Elle se sentait un peu mieux, mais toujours si fatiguée. Elle n'arrivait même plus à sentir son pouvoir... Ca, elle n'aimait pas, elle se sentait alors terriblement vulnérable, inutile, faible et... Humaine. Ce qui était pire que tout.
Reportant son regard sur le dieu, elle lui sourit de nouveau :


_Merci mais... Tu aurais sans doute mieux fait de me laisser mourir, je doute d'être en état de te suivre dans les dédales de la prison, et même dans nos joutes verbales.

Elle eut un rire étranglé. Ce petit con de dieu avait finalement des sentiments, était capable d'en éprouver, au-delà de sa défiance, de sa vanité et de son amour-propre. C'était tout à fait remarquable.
Mais, si la question du cœur de pierre – ou non – était réglée par rapport à Kyô, elle était loin de l'être quant à la façon dont ils allaient désormais devoir se déplacer dans la prison.
« Modifié: mardi 24 octobre 2023, 16:01:47 par Belphy Mueller »

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 17 dimanche 18 décembre 2011, 05:24:22

Un sourire qui découvrait ses dents blanches, un air victorieux et un regard fier. C'est ainsi que Kyô accueillait les propos d'Enora. Il avait réussi à refermer un peu la blessure à sa tête sans comprendre comment, mais la survie de la jeune femme devait être due au fait que Thanatos eut été de bonne humeur, ou que tonton Hadès commençait à saturer sur les rives des Enfers. Quoiqu'il en soit, Kyô avait buté le mage, et il cranait à mort.

"De quoi tu parles? T'as une dette envers Moi, ta vie m'appartient, t'as pas le droit de crever sans mon autorisation! Et puis j'ai envie de me foutre de ta gueule, tu tombes K.O vraiment pour rien, gamine prétentieuse!"

Il la jeta par-dessus son épaule et lui claqua les fesses, puis quitta la pièce sans perdre de temps:

"Ton copain qui s'est servi dans le frigo n'était pas le Haut Paladin que j'ai senti tout à l'heure. Un Diacre ou un Prêtre à tout casser, mais on n'est pas sortis si tu continues tes conneries."

Il arpentait les couloirs totalement au hasard en fredonnant une chanson qui parlait d'un certain Gurdil et de ses aventures dans une forêt. Et puis, soudainement il s'arrêta en grognant, puis se massa l'abdomen un moment. Le coup qu'il avait reçu avait été plus dangereux que prévu. Il retira les bandages et observa, profitant du fait qu'Enora n'était pas en position de regarder devant, vu qu'il la transportait comme un sac à patates. Son ventre était cramoisi, le moindre coup traverserait les tissus et atteindrait les organes. Un Mortel de sa constitution ne serait pas en état de bouger, un Mortel lambda aurait été éclaté en deux par l'explosion. Il se mit à insulter les mages blancs dans plusieurs langages différents, et continua à avancer. Il jeta rapidement un coup d’œil à sa taille:

"T'as de la chance, ton grigri n'est pas abimé, pourtant l'autre n'y a pas été de main morte. T'es vraiment une fille chanceuse..."

Ils passèrent à côté d'une cellule, de laquelle jaillit soudain deux bras, qui firent sursauter le Dieu. Le type enfermé l'appelait en hurlant "Dieu".

"D'où tu sors, tête de con?"

Le gars avait une tête de déterré et semblait sortir de l'hôpital psychiatrique le plus douteux au monde. Sa dentition était inégale et jaunâtre, il louchait, il puait et malheureusement, quelque chose dans son aura montrait qu'il était l'un des croyants du Sanctus Tenebris.

"Mon nom est Taigan Sokomeda, je suis un de vos prêtres! Je suis ici parce que j'ai essayé de convertir ma famille à votre foi! Il ne m'ont pas écouté, je n'ai pas eu d'autre choix que de les tuer, pour leur montrer la véritable Voie du Chaos!"


Le divin fit sauter la serrure d'un doigt et l'homme sortit en remerciant Kyô et en répétant "libre", mais le poing enflammé de Kyô s'écrasa contre sa moelle épinière et le tua instantanément. Le Dieu soupira:

"Conneries, comment peut-on se prétendre l'un de mes fidèles si on est prêt à sacrifier les siens pour un inconnu? Je passerai régulièrement te casser la gueule aux Enfers, Taigan Sokomeda..."


Il continua d'avancer, l'air de rien, et tomba sur deux autres représentants de l'Ordre, accompagnés d'un garde. L'air de rien, il les interpella:

"Hé les mecs, c'est par où la sortie?"


Il leur fit exploser la tête avant même de les laisser réagir.
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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 18 dimanche 18 décembre 2011, 22:42:31

Un fanfaron. Un adorable petit fanfaron. Elle sourit davantage. Évidemment, il ne reconnaîtrait jamais qu'il s'était inquiété pour elle, en voyant qu'elle ne se relevait pas, mais elle en était persuadée, il n'était pas totalement insensible, alors il avait du s'inquiéter. Et c'est lui qui la traitait, elle, de gamine prétentieuse... L'hôpital qui se fout de la charité, mais vraiment.

_Ton copain qui s'est servi dans le frigo n'était pas le Haut Paladin que j'ai senti tout à l'heure. Un Diacre ou un Prêtre à tout casser, mais on n'est pas sortis si tu continues tes conneries.

# Mes conneries ? Manque vraiment pas de culot ! #

Il l'avait balancé par-dessus son épaule lui claquant la fesse, comme un vulgaire sac de marchandises vendues en gros, elle eut un gémissement de douleur. Sa tête restait incroyablement lourde, et visiblement le dieu n'avait refermé cette blessure que partiellement. La tête ainsi en bas, dans le dos de Kyô, le sang affluerait et se viderait deux fois plus vite que si elle restait debout, tête en haut. Et en plus là le dieu ne le verra pas. Et comme d'habitude, il ne l'écoutera pas. Son pouvoir n'était toujours pas revenu, elle était impuissante.
Il n'y allait pas de main morte, en plus, se déplaçant sans prendre garde au colis qu'elle était, son corps bringuebalant comme une vulgaire poupée. Sauf que la poupée était salement amochée et qu'il n'y faisait même pas attention. Elle manqua se reprendre un mur en pleine poire lorsque le dieu bondit :


_D'où tu sors, tête de con?

L'échange avec l'inconnu ne dura pas, Kyô le tua aussi sec, comme il tua les autres gardes. Enora voyait des gouttes de sang les suivre, par terre, le dieu jouait au petit poucet avec une force bien plus grande que le mage, et elle était les miettes de pain qu'il semait. Sa tête commençait à lui tourner gravement, elle donna un coup de coude dans le trapèze de la déité : tout le monde concentre des tensions là, les dieux n'échappent pas à la règle, et ça ne loupa pas, il sursauta et la mit face à lui prêt à lui exploser la tronche, mais elle glissa comme une vulgaire poupée de chiffon, les jambes toutes cotonneuses :

_Attends, Kyô, regarde...

Elle pointait du doigt les gouttes de sang qui montraient leur trajet

_... Ça va les mener à nous ou, si tu t'en fous, ça va juste me tuer avant que tu en ais fini avec moi... Me mets pas la tête en bas... Laisse-moi un peu de temps et je refermerai mes blessures...

Elle s'appuya sur l'abdomen du dieu, à travers les bandelettes elle sentit quelque chose d'à la fois chaud et rugueux... Elle écarta les tissus avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit et fit une grimace de dégoût. La peau n'était pas brûlée, non, elle était cramée, cramoisie, incandescente, presque. Le sort avait dû être puissant, la peau donnait l'impression de continuer à se consumer, comme une... clope.

_Et après tu prétends nous sortir d'ici... Okay... Il faut que je mange un truc...

Un des deux gardes était plus gros qu'un éléphant, ce genre de mec gras, bedonnant, devait avoir quelque chose à manger sur lui. Titubant, elle se laissa tomber près de lui. A l'endroit, elle se sentait déjà mieux, cela devrait marcher...

# De toutes façons, il faut que ça marche... #

Elle fit les poches du type, essayant au maximum de ne pas se mettre de son sang partout. Elle finit par trouver quatre barres protéinées et trois barres de céréales.

# Pomme verte... Mes préférées ! #

S'adossant au cadavre sans tête, elle déchira les emballages et avala avec hâte les sept confiseries. Son métabolisme, affaiblit, accueillit cette ressource avec joie, bientôt les nutriments parcouraient son corps, son pouvoir absorbait cette énergie et s'éveillait. Il n'était pas à son maximum, certes, mais il suffirait pour ce qu'elle avait à faire. Se relevant, de nouveau avec un visage rosé et non plus blanchâtre, mais loin d'être ce qu'il était avant, elle se rapprocha de Kyô, se colla toute entière à lui, elle était trop fatiguée pour que cela soit réellement efficace juste mentalement, il fallait que les flux de son pouvoir passent directement dans le corps du dieu pour agir plus efficacement, sans qu'elle ne meurt par manque d'énergie.


_Fais-moi confiance, s'il te plaît.

Ne lui laissant pas le temps de répondre, elle se concentra au point d'en suer. Avec difficulté, elle réussit à transposer son pouvoir sur Kyô. Elle n'avait jamais soigné un dieu, et la puissance qui régnait en lui luttait contre celle, étrangère de la ESP.er, même son corps était têtu comme une mule. Son corps, si grandement lié à son âme, se défendait, encore dans la bataille qui avait eu lieu. Comme une bête blessée, son corps ne se laissait pas approcher. La mercenaire dût forcer le passage, elle devenait rouge de concentration. Finalement, elle parvint à envoyer son pouvoir sur l'abdomen du dieu. Mentalement, elle ressouda les tissus, arrêtant la combustion, réparant les chairs et faisant disparaître la douleur. Elle se contenta de le soigner, trop épuisée pour faire disparaître la cicatrice de brûlure qui régnait désormais sur le corps du dieu. Elle se recula, admirant son œuvre. Elle tâta la peau, un instant :

_C'est bon... Tu es frais comme un nouveau-né... Je m'occuperai de cette cicatrice plus tard, sauf si tu veux la garder... Il faut...

Elle déglutit, chancelante. Guérir Kyô lui avait demandé plus d'énergie que ce qu'elle pensait, elle s'appuya contre lui :

_Trouve moi un truc à manger si tu veux pas que je clamse dans tes bras, et je te jure que je ferai tout pour que ma mort te soit encore plus chiante que ma vie.
Et je te préviens, je boufferai pas les types que tu as tué, même à l'agonie je ne verserai pas dans le cannibalisme.


Elle eut un sourire, ce n'était pas vraiment une menace, même si elle l'avait voulu, elle aurait été incapable de se rendre insupportable, elle était trop exténuée.

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 19 lundi 19 décembre 2011, 02:52:25

"Je continue de penser que tu es une gamine un peu idiote, Enora."

Il glissait une main dans le haut de son dos et passa son autre bas à l'arrière des genoux de sa codétenue. Il la souleva et la porta en princesse, en gémissant comme si la porter était aussi éprouvant que de lever un camion-citerne. Il ajouta même dans l'effort une remarque:

"C'est tout le poids de ta connerie?"

Il commença à avancer en continuant de errer aléatoirement dans les couloirs, montant et descendant des escaliers, en bassinant la pauvre fille sur le dégout que lui inspiraient le cannibalisme et l'auto-mastication, et se mit à disserter un petit moment sur les relations consanguines dans la famille, tout ça pour faire de la conversation et la tenir ainsi éveillée.

"... En même temps si tu voyais sa gueule, tu comprendrais pourquoi même si c'est le mari d'Aphrodite c'est le seul à pas l'avoir sautée. Bref, tout ça pour te dire que t'avais pas besoin de me soigner tout à l'heure, j'ai connu pire, c'est pas à toi qu'Arès a fait bouffer ses deux jambes, ça se voit."

Il ricana, en repensant à ce doux souvenir de convivialité familiale avec son tonton préféré. Il avait omis le fait que toutes ses cicatrices finissaient par disparaitre de toute façon, sans quoi il en serait couvert. Mais bon, détail sans importance, surtout qu'il venait enfin de trouver les cuisines. Il enfonça cette porte d'un coup de pied comme il l'avait déjà fait, même si cette fois il avait l'excuse de ne pas pouvoir tourner la clenche. Puis il resta sur le seuil, perplexe.

"J'ai un truc à t'avouer. Je sais peindre, jouer de plusieurs instruments, graver, sculpter, danser et même faire du lasso avec mes intestins. Par contre, la dernière fois que j'ai fait la cuisine, j'ai réussi à atomiser mon temple. Tu vas devoir te démerder à partir de là."

Il l'allongea sur le plan de travail et ouvrit le frigo, et quelques placards. Il trouva une gamelle remplit d'une drôle de mixture, encore chaude. Il frissonna de dégoût:

"Sérieux, ils voulaient nous faire avaler ça? Même de l'arsenic ça le rendrait meilleur!"

Il regarda le menu. Ce midi, c'était le jour du  steak-frites. Pourquoi il n'y en avait pas? Il traversa la double-porte qui menait au réfectoire, et trouva enfin ce qu'il cherchait. Il trouva aussi une dizaine d'hommes en armure blanche, et un type moins rigolo avec deux armes dans son dos, une hache enchantée dans chaque main, une grosse cuirasse avec un heaume fermé et un gros air de leader. Il n'avait même pas senti l'aura du Haut Paladin, alors qu'il était si près? Les flammes de son bras diminuèrent et se mirent à vriller autour de son bras.

"Comment vous nous avez retrouvés?"

Le Haut Paladin, courtois, répondit:

"Comme vous étiez blessés et que votre frigo était dans un sale état, et puisque vous n'avez pas terminé le poulet, on s'est dit que vous finiriez par passer ici."
"Mais c'est complètement débile! Et si on avait tout simplement plus faim?"
"..."
"VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI??"
"Yamiusagi Kyô... C'est parce que ce raisonnement était insensé qu'il nous a directement menés à toi."


Il soupira, désespéré. Pourquoi fallait-il toujours qu'il tombe sur les plus cons? Il se mit à préparer une Dark River, et tous se jetèrent sur lui dans un assaut parfaitement coordonné. Il n'avait véritablement pas de temps à perdre. Des chaînes sortaient du sol et immobilisèrent tous les ennemis, même le Haut Paladin, qui n'allait pas tarder à s'en libérer. Un peu tard.

"Ça, c'est la Link Jungle. Et ça... C'EST UNE DARK RIVER DÉSÉQUILIBRÉE!"

Oui, les flammes tournoyantes de son bras indiquaient qu'il avait utilisé sa forme déséquilibrée, celle qui rabaissait sa force, sa vitesse et son endurance au niveau d'un simple Mortel, pour lui conférer un pouvoir égal à un Dieu de première génération. Le flot noir était aussi large que la pièce, et infiniment plus puissant que n'importe quel TGV lancé avec un moteur de navette spatiale. La destruction du plafond et de l'étage du dessus lui permis de savoir qu'il était au premier sous-sol, et qu'il avait fait un gros trou dans la prison et dans le budget de Tekhos. Encore. Il piqua une assiette, la remplit et retourna dans la cuisine. Il avait un peu la tête qui tourne.

"Prends ton temps... On est moins pressés maintenant..."

Il dégueula son poulet sur le carrelage et sa flamme reprit sa forme habituelle. Les déséquilibres usaient de beaucoup d'énergie, et il valait mieux éviter un tel exercice peu après s'être enfilé deux pattes de poulet bien grasses. Il alla se rincer la bouche dans l'évier, et sourit:

"Il reste encore un peu de poulet, si tu veux."
Œil pour œil, dent pour dent.
Deuil pour deuil, sang pour sang.
Je purifie les maux par le feu,
je purifie le feu par les mots.

Your sorrow, your past, your path, your wrath. No justice, no prophets, no master, no regrets.


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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 20 dimanche 25 décembre 2011, 20:51:06

Qu'il était soûlant celui-là, une vraie pipelette, en plus, il l'engourdissait par ce flot de paroles autant qu'il l'empêchait totalement de dormir. Insupportable. Si elle avait été en pleine possession de ses moyens, elle aurait sans doute fait en sorte de l'assommer, au moins l'aurait-elle bâillonné. Une horreur que ce dieu. Une véritable horreur. Sa tête bringuebalait de nouveau, alors qu'elle lutait contre le sommeil qui l'envahissait. Son corps et son crâne lui semblaient encore plus lourd. Sa tête roula dans le creux du cou de la déité, elle ferma les yeux, laissant son corps aller aux balancements qu'entraînait la marche de Kyô, et se laissant bercer par sa voix. Un grand et lourd bruit la sorti de sa transe : il avait ouvert la porte. Avec délicatesse. Comme il savait si bien le faire. Elle soupira très, très fort, tandis qu'il clôturait son long discours sur ses souvenirs émus et émouvants de famille unie qui composait l'Olympe. Il faudrait qu'elle fasse à manger... Une blague ? Elle était incapable de tenir debout, alors tout autant de cuisiner. Surtout, de cuisiner. Elle y mettait toujours une grande concentration et une grande attention, et puis, elle avait pris l'habitude de courir un peu d'un fourneau à l'autre. Non, faire la cuisine ne serait pas dans ses capacités, décidément...
L'allongeant sur le plan de travail jouxtant le frigidaire, il farfouilla un peu avant de tomber sur un plat – sans doute – qui avait l'air, elle tombait d'accord avec lui, réellement immonde. Sans plus de cérémonie, il passa dans une pièce attenante, hors de la vue de la mercenaire.

Elle regarda autour d'elle. Rien pour se défendre, rien pour manger (non, elle ne mangerait pas cette  prétendue bouillie!). Rien à faire non plus pour qu'elle se relève et puisse bouger à sa guise. Bon, eh bien elle attendrait gentiment le retour de la déité, couchée sur ce plan de travail, comme une bonne petite chienne, comme il l'avait nommé.

Des bruits dans la pièce jouxtant la cuisine me firent me redresser avec frayeur. J'entendais vaguement les voix de différents protagonistes, et parmi eux j'y distinguais les cris de Kyô-sama. Pour changer. Je poussais un soupir et me laissais retomber mollement contre le marbre froid. Mauvaise idée, je me cognais le crâne dessus, poussant un lourd gémissement de douleur, me crispant. Comme dans la salle des gardes, j'entendais le bruit d'une grande explosion qui me glaça le sang. Incapable de bouger, je craignais de ne voir paraître un nouvel ennemi qui n'aurait aucun mal à me faire quelque mal qu'il soit. Mais au bout d'un court instant, elle vit poindre non pas un inconnu menaçant, mais juste ce foutu et même dieu, l'air légèrement palot mais tout aussi détendu et irresponsable qu'avant. Il lui tendit une assiette pleine d'une nourriture diverse, avant de régurgiter sa propre nourriture, lui proposant gentiment si elle voulait du poulet : amusant ce bougre en plus... Elle sourit d'un air faussement touché et attendri et se redressa, le laissant à son poulet et ses régurgitations. Rapidement, elle fit le tri parmi les mets rapportés par le divin, elle avala aussi vite ceux qui ne nécessitaient nulle cuisson. Après un court instant, elle sentit ses forces lui revenir, assez pour qu'elle puisse se maintenir debout. Elle se saisit du nécessaire pour faire à manger et se mit à la tâche de cuisiner. Elle aurait certes pu refermer son crâne à cet instant, mais elle aurait par la suite été trop fatiguée pour cuisiner et donc voyager de nouveau, il fallait agir par étape, d'abord recouvrer au maximum ses forces, ensuite se soigner.
Ôtant son haut, elle le noua autour de son crâne comme une sorte de turban afin d'endiguer le flot de sang. Quelle conne, elle aurait pu y penser avant. Seins nus, elle entreprit donc de se cuisiner quelque chose de comestible, et au bout de quelques minutes, agrippant une fourchette, elle se mit à dévorer un véritable festin de poisson, petits légumes, et autre à même la casserole. Elle reprenait des couleurs, soupirant de satisfaction, elle reposa bientôt son ustensile et, défaisant son espèce de turban, vint apposer sa main contre la plaie ensanglantée. Elle frissonna de dégoût à ce contact : la peau était froide et gluante. Elle eut tôt fait de refermer la plaie et, bien que fatiguée, elle se sentait cette fois à l'aise et opérationnelle pour les combats et l'évasion qu'avait prévu cet abruti fini de Kyô.

Plongeant son kimono dans un bac rempli d'eau chaude fumante, afin d'en enlever le sang, elle tourna sa tête vers lui :


_Pour la seconde fois, permet à la pauvre gamine conne et idiote que je semble être selon tes dires de te remercier pour lui avoir sauvé la vie... Mais que cela ne devienne pas une habitude,

De toutes façons, ce qui commençait à être sérieusement habituel, c'était davantage les situations plus que dangereuses dans lesquelles le dieu les fourrait continuellement. Elle eut un lourd soupir, dévisageant la déité. Puis, ayant enlevé autant de sang qu'il était possible, elle se tourna vers lui :

_Si nous ne sommes plus pressés, prends un moment pour te reposer, tu es encore tout pâle, plus qu'une petite culotte de vierge, et puis mon kimono n'est pas sec.
Et si tu ne veux pas te reposer, réfléchis à la façon dont nous allons aller récupérer mes armes avant de sortir d'ici, je ne sortirai pas sans elles, et si tu refuses, j'irai me faire tuer bêtement, histoire que tu ais bien les boules. Donc, s'il te plaît, mon très cher Kyô, penses-y...


Elle lui sourit gentiment, espérant faire pencher la balance de son côté. Elle avait l'impression de toutes façons qu'il commençait à l'avoir à la bonne, mais, qui sait, cet énergumène était à peu près autant prévisible qu'une femme enceinte maniaco-dépressive, alors, les spéculations et les estimations faites sur le dieu valaient à peu près autant que zéro. Voire moins.

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 21 dimanche 01 janvier 2012, 23:32:37

Il se gargarisa et cracha dans l'évier. Il avait connu des moments beaucoup plus glorieux dans sa vie d'Immortel que ceux où il se mettait à dégobiller par terre pour passer ensuite trois plombes à se rincer la bouche pour passer le goût qui restait dans sa gorge. Il l'écoutait parler, sans rien dire, attendant gentiment qu'elle ait fini. Et puis, toujours aussi taciturne, il attrapa la barrette d'Enora, qui était restée à sa taille, et la fit jouer entre ses doigts. Il brisa le silence:

"Pour la troisième fois, t'as pas le droit de mourir si je l'ai pas décidé. Et pour la je-ne-sais-quantième fois, j'ai pas de temps à perdre, que ce soit pour récupérer d'une petite nausée ou visiter toute la prison pour retrouver quelques armes pourries."

Il alla s'asseoir en tailleur sur le plan de travail, et se claqua les cuisses en souriant:

"Après c'est comme tu veux mon caniche, soit tu joues les exigeantes, on va chercher tes jouets et comme j'en ai plein le cul, j'explose ton ornement emplumé, soit on sort, je te le rends, tout le monde est content, et on va voir le vieux boiteux tout moche pour qu'il te fasse un joli truc qui coupe."

Il examina encore une fois ledit ornement, l'effleurant de ses doigts enflammés. Il reconnut les plumes. Des plumes d'Ange. Pourquoi?

"Troisième option, tu vas chercher tes armes toute seule, Moi j'me casse avec ton truc, je m'en vas trouver le piaf d'où tu tiens ces plumes et je me fais un nouvel oreiller. Comme t'as pu le voir les Anges et Moi c'est pas l'amour fou, ils ont tendance à raconter des conneries pour rien et à essayer de me buter, alors que je me casse le cul à sauver leurs pauvres gamines qui se font réduire en esclavage comme des connes. Même les divinités salvatrices ils essayent de leur péter les dents!"


Il avait nommé et insulté les deux catégories d'Anges les plus courantes pour la faire tiquer. Il avait bien compris que le propriétaire de ces deux plumes, quel qu'il soit, avait une grande valeur pour Enora. Qu'il eut été ami ou ennemi, on ne garde pas sur soi les plumes rougies d'un Ange qu'on n'a pas connu, à moins d'être complètement timbré, ou suicidaire. Sauf si l'Ange en question était un proche. Et dans ces cas-là, il faisait pencher l'avis d'Enora pour son grigri, et donc elle suivrait la décision du Dieu, aussi insupportable soit-il. Et puis il bailla, et comme il lui menait un peu la vie dure, et qu'il la maintenait d'ailleurs en vie juste pour mieux la tourner en dérision, il se décida à ajouter une quatrième option.

"Ou alors, dernière chance: on va chercher tes armes, je te rends ton machin là... Et en échange, tu m'offres un combat. Et aussi... Ta dévotion, tant qu'on y est. Avoir un chien c'est nul. Avoir un chien irritant c'est juste emmerdant. Mais avoir un chien obéissant, ça c'est marrant. La décision t'appartiens, mais si tu décides d'aller crever toute seule, je te retiendrai pas."


Il voleta vers elle, et posant sa main sur l'épaule de la jeune femme, il eut un sourire, à la fois moqueur, mauvais et complice.

"En fait se promener avec toi c'est un peu comme aller au bordel. Je m'éclate bien mais quand je décide que tout s'arrête, ben j'arrête tout et je me barre sans payer!"
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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 22 samedi 21 janvier 2012, 17:13:18

Pas le droit de mourir sans sa permission... Il était réellement con ou... ? Entre arrêter une hémorragie et ressusciter quelqu'un il y avait quand même plus qu'un simple fossé. Son arrogance commençait à lui taper sur le système. Soupirant en l'écoutant encore vomir ses conneries, elle appuya son dos contre un des plans de travail.
Il jouait maintenant avec les plumes de Gwenaëlle, elle se doutait qu'il trouverait une nouvelle façon de l'emmerder. Il fallait bien que le pauvre chéri se sente fort, non... ?
Cela ne tarda pas, en fait... Quel répugnant crétin.


_Après c'est comme tu veux mon caniche, soit tu joues les exigeantes, on va chercher tes jouets et comme j'en ai plein le cul, j'explose ton ornement emplumé, soit on sort, je te le rends, tout le monde est content, et on va voir le vieux boiteux tout moche pour qu'il te fasse un joli truc qui coupe. Troisième option, tu vas chercher tes armes toute seule, Moi j'me casse avec ton truc, je m'en vas trouver le piaf d'où tu tiens ces plumes et je me fais un nouvel oreiller. Comme t'as pu le voir les Anges et Moi c'est pas l'amour fou, ils ont tendance à raconter des conneries pour rien et à essayer de me buter, alors que je me casse le cul à sauver leurs pauvres gamines qui se font réduire en esclavage comme des connes. Même les divinités salvatrices ils essayent de leur péter les dents!

A vrai dire, elle n'entendait pas grand chose à ces derniers discours, connaissant assez mal le fonctionnement de tout Terra, elle faisait un peu ce qu'elle voulait, sans souci de savoir ce qui était juste ou non, ce qui était légal ou pas. Ceci dit, et malgré son ton encore une fois insultant, elle ne put retenir un sourire : massacrer l'ange à qui elle avait pris les plumes... ? Ironie du sort, lui qui voulait le brûler, cet ange était déjà en cendre.
En revanche, l'idée d'abandonner ses armes, si cela ne lui plaisait pas, impliquait, si elle choisissait la première option, d'avoir des armes bien plus puissantes et, même si son katana et son revolver étaient pleins de souvenirs, elle les conservait aussi dans son ornement... L'idée était alléchante, on ne pouvait le nier. Une arme peut-être aussi puissante que celle qu'il possédait, en fait... Elle contempla un moment l'étrange épée du dieu. C'est vrai qu'elle défonçait tout, légère et pourtant mortellement dangereuse et efficace, superbe de cruauté. Il lui en faudrait une comme ça, oui...
Mais il reprit, comme amusé par son propre caractère insupportable :


_Ou alors, dernière chance: on va chercher tes armes, je te rends ton machin là... Et en échange, tu m'offres un combat. Et aussi... Ta dévotion, tant qu'on y est. Avoir un chien c'est nul. Avoir un chien irritant c'est juste emmerdant. Mais avoir un chien obéissant, ça c'est marrant. La décision t'appartiens, mais si tu décides d'aller crever toute seule, je te retiendrai pas.

Flottant jusqu'à elle, il lui sourit, si proche qu'elle put sentir son haleine :

_En fait se promener avec toi c'est un peu comme aller au bordel. Je m'éclate bien mais quand je décide que tout s'arrête, ben j'arrête tout et je me barre sans payer !

Elle ne put se retenir de rire. Très bien, elle jouerait le même jeu que lui, quand bien même il était seul à en dicter les règles. Elle s'avança vers lui, se collant au corps brûlant du dieu. Elle vint murmurer sur un ton suave, au creux de son oreille, et caressant la nuque du divin d'une main lascive :

_Dans un cas comme dans l'autre, votre Honneur, c'est vous qui êtes baisé... Si j'étais une putain d'un bordel que vous auriez visité, et même sans me payer, vous paieriez pour les herpès et autres cochonneries que je vous aurais refilé et puis...

Elle se dégagea du dieu, marchant lentement à travers la pièce, ses hanches se balançant outrageusement.

_...l'ange en question est mort, il y a bien des années, je crois que, comme pour beaucoup de choses, vous n'arriviez un peu tard pour ne pas dire le dernier..., elle eut un sourire, Alors voyez-vous mon cher dieu, puisque dans votre immense bonté vous me laissez le choix... La question importante, en fait, est de savoir si, même si vous avez un chien docile à vos basques, vous supporterez son insolence et son impertinence car, crois-moi, Kyô, si je devenais vraiment ta chienne, je ne t'écouterais pas passivement sans rien faire pour tenter de t'emmerder. Au risque que tu me tues, bien sur, ou détruises ceci, continua-t-elle sur un ton plus sérieux, désignant son ornement. Etre au service de quelqu'un, au fond, ne me dérangerait pas, surtout toi, qui a l'air d'être un dieu de colère, quelque chose me dit que je ne saurais m'ennuyer, et que je pourrais même continuer mon entreprise de meurtre. A côté de ça, il faut considérer ton offre d'aller voir Héphaïstos et la sincérité de tes mots : tu ne t'entends pas avec les autres déités, qu'est ce qui me prouve que tu saurais le convaincre de me forger une lame, dis-moi... ?

Elle sourit davantage, s'approchant, se collant presque à lui, coincé maintenant entre le corps de la ESP.er et le plan de travail. Elle fit marcher ses doigts sur le visage du dieu, grimpant sur le nez, jusqu'au front :

_Reste à savoir si je peux vous faire un minimum confiance... Mon chou.

Là, elle aussi pouvait être insupportable !

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 23 mercredi 01 février 2012, 20:20:48

Bien sûr que non, elle ne pouvait pas lui faire confiance. D'ailleurs ça aurait été normal, Ça faisait environ vingt ans qu'on avait pas vu Héphaïstos sur l'Olympe, il avait laissé un écriteau devant son temple où il était écrit "en vacances". Personne ne savait où et pour combien de temps, mais ce qu'on savait, c'est qu'il n'allait pas forger d'armes pour un petit moment. Le Dieu resta naturellement sûr de lui, et étouffa un petit rire.

"Pure envie d'insoumission... Et t'as beau savoir à quel point mon pouvoir est terrifiant, tu persistes à me tenir tête. C'est parce que ça m'amuse que j'ai décidé que tu mourrais pas maintenant."

Il posa ses mains sur ses épaules en souriant et la repoussa doucement en tendant les bras. Allumeuse! Il n'avait pas le temps pour ça. Il préférait jouer avec sans gaspiller de temps, il n'aimait pas traîner dans la même zone que l'Ordre. C'était peut-être pour son sale caractère qu'au fond, il arrivait à la supporter. Ils avaient le même côté désobéissant, la même façon de s'entêter. Kyô réalisa alors qu'il avait du mal à rester avec quelqu'un qui lui ressemble trop. Il n'apprécierait pas sa propre compagnie.

"Bien, je vais te dire ce sur quoi tu peux avoir confiance : si je suis contraint de te livrer pour sortir, sans autre option, je n'hésiterai pas un seul instant pour te ligoter et te coller au milieu des gardes libidineux et agressifs. Pour ce qui est du vieux forgeron c'est d'une simplicité évidente, il se fout bien de qui est son client, on lui file un boulot il le fait. Je sais même pas ce qu'il pense de Moi, ni même de Zeus. Je lui ai demandé Suffering, il me l'a faite."

Voilà pour ce qui était le la sincérité. Brusquement, il déposa un petit baiser sur ses lèvres (c'est elle qui avait commencé!) et se dégagea, quittant la pièce en déclarant ouvertement Héphaïstos est introuvable !, et adressant à Enora un signe de main qui lui indiquait de le suivre. Au moins, ça, c'était réglé. Il n'y avait donc plus de gros soucis, vu que l'Ordre était de l'histoire ancienne. Il n'y avait personne en ces lieux capable de terrasser Yamiusagi Kyô... Personne.

Ah non ?
Il s'était à peine engagé dans le couloir en déclarant être le plus fort qu'il s'arrêta net, alors même que son sang éclaboussa le mur. Son corps était barré de profondes entailles en diagonale. Trois pour être précis, parallèles et espacées entre elles, comme des griffures. Les dommages internes étaient importants : myocarde entaillé, trois côtes cassées, une fêlée, muscles intercostaux déchirés, poumon gauche perforé, intestins laminés et rein droit endommagé. Ajouté à cela une hémorragie abondante, il fallait vraiment être un immortel pour survivre à une attaque pareille. Il tomba à genoux, puis à quatre pattes, toussant une gerbe sanglante sur le sol. Trop confiant , il avait baissé sa garde. Sa vue se troublait, mais il relevait la tête vers la personne qui lui avait fait ça.

Stature de femme. Non, de fillette. Un peu comme dans les mangas, où c'est toujours la gamine toute frêle la plus dangereuse de tous. Celle qui bute les vétérans surentraînés et dopés aux stéroïdes rien qu'en se fâchant tout rouge. Vous voyez ? Ce genre de saloperies-là. C'est seulement lorsqu'elle prononça ces mots que le Dieu du Chaos, l'Indigne fils d'Artémis, le plus fort de la fratrie la reconnut :

"Enfin trouvé, Usagi-chan!"

Les yeux écarquillés, le regard rouge plongé sur le sang qu'il venait de cracher, il se maintint l'abdomen de peur de perdre des morceaux. Comment? Comment cette sale gosse pouvait l'avoir abattu d'un unique coup? Deux raisons.
La première, il était en excès de confiance. La garde baissée, après avoir vaincu un Haut Paladin et emmerdé sa chienne comme il se devait, il ne s'attendait pas à un tel coup.
Le deuxième, cette fillette faisait partie de ses nombreux jumeaux. Elle était Mole, Déesse des Taupes. Kyô l'avait déjà battue auparavant à plusieurs reprises, avec une facilité innommable. Le soucis ? Mole possédait trois pouvoirs : Le premier, le fait de pouvoir dissimuler sa présence et son aura lorsqu'elle était sous terre. Le second, c'était ces griffes énormes qui sortaient de ses doigts, et qui l'aidaient à creuser plus vite qu'un puits de forage. Le troisième était de loin le plus emmerdant : plus Mole était en-dessous du sol, plus sa puissance augmentait. De base elle n'était pas très forte, mais Kyô n'avait jamais eu à l'affronter sous terre, se battant constamment avec ses frères au beau milieu de l'Olympe.

Et là, elle sautillait sur place, toute fière d'avoir mis le plus fort de ses frères au tapis d'un unique coup. Le divin roula sur le flanc, dos au mur, le visage crispé de douleur, grognant comme un animal blessé. Ses yeux de braise finirent par trouver une personne floue qui se tenait immobile. C'était Enora. Sa voix était faible, mais son ton était ferme.

"Sans commentaire... Casse-toi, va-t-en, maintenant!"
« Modifié: jeudi 02 février 2012, 20:06:36 par Kyô-sama »
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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 24 samedi 09 juin 2012, 23:21:17

Son impertinence commençait en fait à l'amuser, d'autant plus qu'il se montrait toujours aussi insupportable, certes, mais semblait se radoucir un peu.
Un sourire se dessina sur les lèvres de la mercenaire, quand, surprise, elle resta coite sous le baiser fugace du dieu. C'était un peu chaud. Le baiser, hein, veillez à raison garder, jeunes gens ! Sans doute son côté démoniaque. Ou alors le simple fait que le corps d'Enora soit encore un peu froid entre son hémorragie et le glacial contact du plan de travail contre lequel elle était appuyée quelques instants plus tôt.
Elle n'avait cru aucune parole prononcée par le dieu, et grand bien lui en fasse, car, évidemment, quand bien même il lui aurait dit la vérité, avec pareil personnage il y a toujours un couac, en l’occurrence, l'introuvabilité d'Héphaïstos
.

_Petit con... ne put-elle s'empêcher de sourire avant de le suivre.

A peine avait-elle franchi le seuil de la porte, qu'une pluie, non, une averse, une douche de sang l’éclaboussa sans vergogne. Crachant le fluide qui avait pénétré dans sa bouche, elle eut un haut-le-cœur. Essuyant d'un revers de main le sang qui embuait son regard, elle resta immobile de stupeur face à la gamine qui se tenait devant elle, et surtout face aux énormes griffes qui prolongeaient les doigts de la frêle enfant. Enfin, frêle, de façon bien relative, à en croire les litres de sang, et le boyau qui pendouillait hors du corps de Kyô.
Avec un gémissement animal, il se tourna vers elle, lui intimant l'ordre de se barrer
.

Après un dernier regard lancé vers la gamine, Enora s'enfuit avec vitesse.
Elle courut le long de plusieurs longs et sombres couloirs dont seul le bruit de ses pas troublait la quiétude, bruit qui appelait automatiquement les cris des prisonniers voisins.
… Les prisonniers voisins ! Mais oui !
Aussitôt, au fur et à mesure de sa course, Enora faisait péter les portes des cellules, ne s'attardant pas sur celles qui étaient en plus verrouillées par des sorts. Bientôt, alors que de dangereux sorciers et autres créatures se heurtaient encore aux maléfices de leur prison, de nombreux détenus se ruaient hors des leurs avec de longs hurlements de rage. Les alarmes hurlaient dans les tympans, tandis que bien vite, aux hurlements des évadés se joignaient les beuglements d'ordres aboyés avec fermeté et comme une pointe de panique.
Dès qu'elle vit poindre le premier escadron, la mercenaire concentra son pouvoir, neutralisant en un tour de main les armes et autres sorts dudit escadron, elle le fit léviter en même temps qu'elle et poussa tout ce bazar droit vers l'endroit où elle avait abandonné Kyô et la gamine.

Dès que cette dernière fut visible, elle relâcha sa maîtrise des armes et sorts et lança les gardes surentraînés sur la gamine. Elle n'imaginait pas un seul instant qu'ils parviendraient à lui tenir tête, mais vue leur nombre et leur entraînement, ils suffiraient à l'occuper assez longtemps pour qu'elle puisse soigner – au moins un peu – le dieu.
Aussitôt dit, aussitôt fait, elle se précipita sur Kyô qui avait toujours les tripes à l'air. Comme à son habitude, il maugréait sur la stupidité de la tueuse, et Enora lui imprima fermement sa main sur la bouche afin de le faire taire en même temps qu'elle l'adossait au mur.


_Pour une fois, ferme ta gueule, on a pas le temps.

Sans attendre de réponse et sans même y prêter attention, elle plaqua ses mains sur la plaie béante et dégueulante de sang de l'infernal rongeur. Au vue de sa capacité d'auto-régénération il suffirait sans doute de peu pour le remettre sur pied, enfin suffisamment pour qu'il bute la grognasse aux sucettes. Alors que de la sueur perlait sur son front, l'abdomen du dieu se referma, laissant de larges cicatrices croûtées sur la peau fine. Elle s'attarda un petit moment afin de replacer correctement les intestins et autres boyaux et eût juste le temps de tirer le dieu dans la pièce où ils se tenaient quelques minutes auparavant pour éviter un nouveau coup de griffes.
Plaquée à la fois contre le sol et le mur, elle tourna son regard vers Kyô :


_Il faut vraiment que tu apprennes à te socialiser, là c'est plus possible !

Entre le vrombissement des sirènes d'alertes, le boucan des combats entre gardiens et évadés, les hurlements hystériques de l'affreuse gamine, c'était un sacré bordel. Enora se pencha vers le rongeur :

_Dis-moi p'tit lapin, je peux faire quoi là ? A part me barrer, s'entend...

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 25 lundi 11 juin 2012, 01:31:03

"Tu triches... J'suis fatigué là..."

Il était content qu'Enora l'ait écouté pour une fois, mais Mole était plutôt sanguinaire. S'il ne la retenait pas, elle serait partie à la poursuite de la jeune femme, et l'aurait égorgé sans cérémonie. Alors pour gagner du temps, et même si ça lui déplaisait, il avait engagé la conversation avec sa sœur. Il levait les yeux vers elle, haineux, les dents serrées. Elle esquissait un demi-sourire, froid, accompagné d'un regard calculateur.

"J'peux savoir ce que tu fous là?"

Malgré ses airs enjoués, la Déesse des Taupes n'était pas du genre à dévoiler ses arrière-pensées, et c'était surtout pour ça que Kyô ne l'aimait pas. Les deux autres raisons? Elle faisait partie des enfants d'Artémis les plus dévoués, et aussi, elle venait de lui charcuter le bide. De toute la fratrie, jamais un enfant d'Artémis n'avait autant blessé Kyô qu'elle, à l'instant.

"Tu as fait beaucoup de grabuge ces temps-ci, ça a pas été dur de te retrouver. Volpe..."
"Volpe est un connard!"

Il n'avait pas vraiment tort. Dieu protecteur des Renards, Volpe était certainement le plus rusé de tous, et s'était auto-proclamé rival de Kyô. Pour cette raison, il s'était démarqué comme un vrai lèche-cul auprès d'Artémis, et mis à part la protection de ses fidèles, son occupation principale était de remettre son frère dans le droit chemin, autrement dit lui pourrir l'existence. Heureusement, même s'il était un stratège fin et sournois, Kyô avait toujours réussi à se débarrasser de lui avec quelques baffes.

"... De te ramener auprès de Mère pour que tu rendes compte de tes actes."
"Artémis est une connasse aussi."


Tous avaient leur façon de nommer leur Déesse Créatrice: Volpe et Mole l'appelaient Mère, en guise de respect. La grande majorité des autres se contentait de Maman, certains d'un affectueux et amical Boss. Kyô l'appelait Artémis, parce qu'il avait du mal à la considérer comme une figure maternelle, ou même un être digne de son affection. Quand il s'adressait à elle, il disait connasse. Il trouvait que ça lui allait "divinement bien".

"Ecoute frangine, on sait déjà comment ça va se passer, si tu me ramènes. Je vais insulter ta mère, je vais vous faire exploser la cervelle, à toi, Volpe et les autres, et ensuite je vais encore me faire la malle en retirant les flèches d'or de mes organes vitaux. Artémis sera encore plus furax, vous aurez tous mal au crâne pendant deux mois, et faudra faire réparer les colonnes que je t'aurai collé au fond du..."
"C'est les ordres Usagi-chan, Je dois te ramener et je le ferai!"


Il entendait les bruits qui s'approchaient, ainsi que l'aura déployée de cette chieuse de mercenaire. Heureusement que sa sœur était plus douée pour cacher son aura que pour sentir celles des autres. Il fallait reconnaitre qu'Enora avait du cran: elle désobéissait à un Dieu, elle s'opposait à une Déesse, et pour ça, elle avait libéré un paquet de type super dangereux. Je le savais, mes beaux yeux lui font de l'effet.

La diversion fut plutôt surprenante, mais Kyô connaissait bien Mole et ne se faisait pas d'illusions: Une armée de mille hommes surentrainés ne tiendrait pas dix minutes contre elle. Enora revenait comme une espèce d'héroïne à la Xéna, qui tombe toujours à pic pour sauver le pauvre second rôle. Le problème, c'est que le second rôle en danger, c'était lui. Et que Kyô ne connaissait pas Xéna.

"Je t'ai dit de te tirer, pas de me sauver la mise dans des tentatives désespérées, espèce d'abruti congéniMMMM!"
"Pour une fois, ferme ta gueule, on a pas le temps."


Malgré la main qui lui couvrait la bouche, il grogna quelque chose qui ressemblait à va chier, mais se laissa faire sans broncher lorsqu'elle se mit à soigner ses blessures. Mole était en train de réduire les pauvres mortels qui la gênaient à l'était de hachis parmentier sauce ketchup, et il regarda son avant-bras gauche: sa peau était translucide, tous ses vaisseaux sanguins apparents. De l'autre côté, sa flamme était devenue basse. Il devait avoir perdu quatre litres de sang, au bas mot. Le sol devait être glissant.

Enora le ramena dans la cuisine, et bien qu'elle s'asseyait au pied du mur, il préféra s'allonger sur le sol froid et dur, pour ne pas faire un malaise. Sa vision était encore très vague, mais un Immortel comme lui savait aller au-delà des limites du corps. Il n'était pas un humain du tout, après tout.

"Il faut vraiment que tu apprennes à te socialiser, là c'est plus possible!"

Venant de la fille qui avait voulu le démembrer dès son arrivée pour une histoire de clopes, il avait vraiment touché le fond. C'était ça qu'il lui fallait, dans l'immédiat: une clope. Il ricanait tout bêtement, alors que sa flamme reprenait une taille normale par saccades. Son cœur battait extrêmement vite et fort, si bien qu'on avait l'impression qu'il sautillait, ainsi allongé sur le sol. Il reprenait de la couleur, lentement mais sûrement.

"Dis-moi p'tit lapin, je peux faire quoi là? A part me barrer, s'entend..."

P'tit lapin? Elle avait dû trouver ce surnom à cause de la façon dont Mole l'avait nommé. Il ne répondit pas, respirant profondément, puis se redressa, et se releva comme si de rien n'était. Il n'y voyait encore pas très bien, et il avait l'impression que des piverts s'acharnaient sur ses tempes, mais il était debout, avec cet air enjoué et mesquin qu'il aimait arborer devant Enora.

"T'as peur l'emplumée? Je croyais que se barrer était la priorité? Sinon, on peut toujours retourner se pieuter dans la cellule, mais mon plumard est un peu abîmé."

Il regarda le plafond:

"Dans l’immédiat, il faut rejoindre la surface, au moins le niveau du sol. Mole sera moins emmerdante après ça. L'avantage, c'est que vu le merdier que t'as foutu, je peux ouvrir un accès direct en faisant tout péter, sans trop attirer l'attention. Mais je suis pas encore au mieux de ma forme, et si j'utilise la magie maintenant, je pourrai pas me la faire une fois en haut."

Il s'arrêta de penser, et écouta le silence. Le silence d'Enora, le silence du couloir. Dans la zone proche, la lutte avait cessé. Il attrapa Enora par l'épaule et la jeta derrière lui, juste avant que les griffes qui jaillirent du mur ne la touchent. Une fraction de seconde plus tard, et la mercenaire était perforée à cinq endroits différents. Les griffes se retirèrent, et Mole passa par la porte.

"Usagi-chan, je ne sais pas qui est cette Mortelle, mais si elle me fait obstacle, je la tuerai elle aussi."

Elle s'exprimait comme si elle avait détecté un lien entre Kyô et Enora, comme si son frère éprouvait un quelconque intérêt pour l'humaine. Il se mit à rire, à sa grande surprise:

"Une Mortelle? Il n'y a que trois êtres vivants dans cette pièce. Un mec cool, branché et bien gaulé, son clébard inutile qui passe son temps à aboyer bêtement, et une sale gamine obsédée par sa môman qui a grand besoin d'une manucure!"

L'épée en main, il se remit en garde devant sa sœur. Il avait beau jouer aux durs, ses appuis étaient peu fiables, et il distinguait la silhouette floue d'une Déesse qui lui sauterait à la gorge d'une seconde à l'autre. Sa flamme était de taille normale, mais elle témoignait plus du mana qu'il utilisait pour rester conscient et libre de ses mouvements, plutôt que d'un état stable et d'une capacité optimale.
Œil pour œil, dent pour dent.
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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 26 jeudi 02 mai 2013, 02:30:23

En fait, quoi que grande gueule irritante qu'il était, ce petit con de dieu était assez marrant, dans le fond. D'ailleurs ce devait être la seule raison pour laquelle Enora lui avait sauvé la vie. Bon, peut-être aussi parce que sans lui elle aurait dû affronter l'autre tarée avec des griffes. Peut-être.
La mercenaire écouta attentivement le discours de son homologue. En dehors de la énième pique qu'il venait de lui lancer, il venait aussi de lui livrer la faiblesse de leur actuelle ennemie commun.
Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas le silence qui s'était fait dehors, que le combat avait cessé, que tous les gardes qu'elle avait envoyé à la gamine étaient morts. Ce n'est que lorsque Kyô la projeta violemment hors du mur contre lequel elle se tenait qu'elle réalisa soudainement que la petite pause qu'elle avait réussi à instaurer venait de prendre fin. Presque simultanément, les griffes percèrent le mur et la ESP.er déglutit difficilement en imaginant ces instruments la transpercer de part en part.
Se retirant, les griffes disparurent, avant de reparaître, mais avec le reste du corps, par la porte. Machinalement, elle bondit sur ses pieds, glissant derrière le dieu, qui l'avait fait passer derrière lui, de la même façon. Si Enora était bel et bien une mercenaire sanguinaire un peu timbrée, elle n'en oubliait pourtant pas son instinct de survie. Grognant de mécontentement face à l'invulnérabilité de cette sale gosse elle laissa les deux protagonistes échanger quelques mots.
Sentant son orgueil de nouveau piqué à vif à la mention du « chien » qui s'adressait bien sûr à elle, elle agrippa le bras libre du dieu :


_Arrête de m'insulter ou je t'empale sur les griffes de la gamine. Franchement.

Regardant, avec un air de défit, ladite créature gamine, elle ramassa sa taille sur ses genoux légèrement pliés :

_Et toi, sale gosse, tu ne me tueras pas.

D'une prodigieuse poussée, elle s'éleva dans les airs, Kyô pendant au bout de son bras. Epuisée par les combats et par les soins prodigués précédemment, elle serrait les dents, souffrant véritablement le martyr, et luttant pour ne pas s'évanouir en plein vol. Ils traversèrent plusieurs plafonds (ou sols, c'est selon, comme vous voulez), avant de parvenir à une sorte de vaste hall, l'intérieur du dôme qui constituait le toit de la prison. Se concentrant davantage, elle en fit exploser une partie, par laquelle elle hissa leurs deux corps.
Si le vol s'était déroulé sans encombre, l’atterrissage, lui, fut rude. Ils roulèrent tous les deux le long de la surface ronde jusqu'à l'espèce de terrasse qui continuait le toit. Heurtant brutalement une aspérité, son souffle fut un instant coupé après un vif son de douleur. Maugréant, elle parvint à se remettre sur pieds, chancelante et tremblante. Des yeux, elle chercha son arme, et la fit venir à elle. Elle n'avait jamais été autant à bout de force face à un adversaire et sa vision floue l'inquiétait.
Elle ne chercha pas Kyô des yeux, se contenta d'hurler à son intention :


_Putain t'as intérêt à la dégommer maintenant !

Un bruit strident se fit entendre de loin : comme elle s'y attendait, la sœur du dieu les suivait en escaladant, usant de ses griffes, les murs et les plafonds de la prison. Alors que les bruit se rapprochait, Enora s'éleva de nouveau dans les airs et, au même moment où la gamine sortait du trou du toit qu'elle avait fait, la ESP.er se laissa tomber, lame de katana en avant, sur la créature, lui sectionnant brutalement un bras.
Le cri de la fillette fut immédiatement suivi de sa contre-attaque : sans ménagement, elle empala le corps de la mercenaire sur l'une de ses griffes. Quoi qu'elle s'y attende, elle laissa échapper un petit bruit de surprise, sous le coup et la douleur. Ses mains lâchèrent son arme qui tomba avec un tintement métallique sur la structure du toit. Retirant sa griffe, la fillette laissa le corps agonisant d'Enora rouler le long de la paroi, de nouveau, et s'échouer sur la terrasse, encore.

Gémissante, Enora porta ses mains à la blessure, un trou énorme dans l'abdomen. Avec les quelques forces qui lui restaient, elle tenta d'enrayer l'hémorragie, n'y parvint qu'à moitié. Du sang continuait de sortir d'elle avec un gargouillis sinistre. Levant ses yeux embrumés par la douleur, l'épuisement et, est-il nécessaire de faire toute la liste, tout le reste, elle parvint à distinguer la silhouette des deux divinités qui s'affrontaient.

Luttant pour ne pas partir, elle serra ses mains contre sa blessure, comprimant son haut contre la plaie pour endiguer le flot de sang.


_Kyô, butte la..., parvint-elle à murmurer.

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 27 jeudi 02 mai 2013, 18:23:43

Il se relevait avec difficulté. Il avait dû perdre conscience l'espace de quelques instants, car il ne savait même pas où il était. Il se souvenait avoir décollé avec Enora, et puis il s'était réveillé là. Elle, elle était à terre. Et une nouvelle plaie suintait de son ventre. Putain, qu'est-ce que t'as encore fait?

"Kyô, bute-la..."

Il relevait les yeux. Sa sœur était au sommet du dôme, fixant ce qui lui restait de bras avec une expression crispée. Oh, elle avait connu pire, mais cette fois, c'était différent. Cette fois, c'était une Mortelle qui l'avait blessée. Kyô découvrit alors une chose sur Mole: blessée par un Mortel, elle perdait toute sa contenance. Elle semblait... Atteinte de folie furieuse, oui. Elle jurait, crachait et hurlait sa colère à Enora pour l'avoir mise dans un tel état. Elle, un être éphémère, privant une Déesse de son bras. D'ordinaire, Kyô aurait fait des remarques et aurait eu la vanne facile. Mais il n'écoutait même pas sa sœur, même quand elle rejeta la faute sur lui. Non, ses yeux rouges restaient rivés sur la mercenaire et sur le sang qu'elle perdait. Les corps des humains sont si fragiles... Sa voix était rauque, mauvaise, et ferme. La colère lui resserrait la gorge et rendait son ton encore plus amer:

"Boucle-la. Garde tes forces. T'es la seule de nous trois à pouvoir crever, alors accroche-toi à ta vie."

Il enjamba Enora comme il le ferait avec n'importe quel cadavre, et commença à gravir le dôme en marchant. Ça donnait un côté solennel à la scène, mais il y avait une vraie raison. Ne pas courir, même pas voler. Conserver ses forces et en finir, maintenant. Lorsque son regard de braise revint sur Mole, la Déesse se figea l'espace d'un instant. Son frère avait les lèvres pincées et les yeux d'un tueur glacial. La même expression qu'il accordait à Artémis. Et pourtant, elle se permit quand même de lui rire au nez.

"Ne me sous-estime pas, Kyô! Même si je n'ai plus qu'un bras et qu'on est à la surface, j'aurais aucun soucis à t'écraser vu ton état. Ensuite, j'achèverai cette petite pute!"

Kyô? C'était rare qu'elle l'appelle par son prénom. Il continua d'avancer, et leva la main gauche, pour bien la montrer, avant de refermer le poing et de le mettre dans son dos. Ses lèvres s'étirèrent en son habituel sourire de défi, dévoilant ses dents couvertes par un fin filet de sang. Il remarqua l'absence d'une de ses molaires, et comprit ce qui s'était bloqué dans sa gorge à son réveil. Mole, quant à elle avait saisi le message:

"J'ai pas besoin de mes deux bras pour en finir, connasse. Je vais te rappeler où est ta place."

La Déesse des Taupes était hors d'elle. Elle se rua à la rencontre de Kyô dans un rugissement indigne de sa profession, ses griffes crissant contre le dôme. Bien que son pas était rapide et régulier, son corps balançait comme un pantin désarticulé, et ses yeux fous fixaient Kyô malgré le balancement frénétique de sa tête.
Ses griffes percèrent. La peau, les muscles, le sternum, puis le péricarde, le myocarde, l'endocarde. Encore les muscles, encore la peau, et elles ressortaient du dos du Dieu, couvertes de son sang. Sous le choc, il cracha une nouvelle gerbe de sang, et rejeta la tête en arrière, les bras ballants. Mole esquissait un sourire victorieux. Ça y était. Elle avait battu Usagi. Enfin.
Et puis, d'un coup, la main droite de Kyô lui saisit le poignet, et le serra. Les yeux au ciel, il gloussait. Le ciel était gris, presque blanc. Alors que le rire du Dieu s'intensifiait, il abattit sa tête, violemment, contre celle de Mole. Front contre front, il lui adressa une dernière remarque:

"Putain, t'es faible!"

Il extirpa alors les griffes de son corps, et tira sur le bas de sa sœur par dessus son épaule pour loger son genou dans son abdomen. Et un deuxième. Et un troisième. La rejeter en arrière, Pied dans les côtes, poing au visage pour briser le nez, talonnade au tibia, crochet du droit, revers du coude. Et il continuait, la malmenant comme une poupée de chiffon. Mole sentait sa chair s'attendrir sous l'avalanche de coups, puis ses côtes cédèrent. Une de ses hanches, aussi. Et une rotule. Sa mâchoire tenait bon, mais son nez était couvert de sang et une de ses arcades avait fini par éclater. Elle n'était plus très jolie à voir. Et puis, il y eut une petite pause, et un dernier coup. A la gorge. Avec Suffering. La Déesse sentait l'air entrer directement dans sa gorge. Puis elle s'effondra, sous un crachat rougeâtre de Kyô. Il se retourna et héla l'E.S.Per, au cas où elle fut toujours consciente:

"J'viens de décider un truc, trancheuse de Dieux! A partir de maintenant, je suis le seul qui ait droit de t'ôter la vie!"

Il allait ajouter un petit "c'Moi qui décide", mais ses jambes flanchèrent, et rien d'autre qu'un long soupir ne s'échappa de sa bouche. Il dévala le dôme, encore, et c'était pas super glorieux.

Le noir total.
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je purifie le feu par les mots.

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 28 lundi 17 juin 2013, 14:18:27

Une intense puanteur la tira de sa léthargie. Une odeur de sang poisseuse, de sang grillant au soleil. A cette odeur s'ajouta bientôt une intense douleur provenant de son abdomen. Se relevant péniblement sur les coudes, elle put constater à loisir la plaie béante dans son ventre. Le sang avait cessé de couler avec autant d'abondance, mais il continuait à s'échapper par minces filets, se répandant autour d'elle dans une vaste marre. Il était étonnant qu'elle soit encore en vie. Avec le peu de force qu'elle avait pu récupérer pendant son inconscience, elle se concentra pour refermer un peu ce qu'elle pouvait. Ce n'était pas du grand art, et elle avait perdu énormément de sang.
Elle pensa aussitôt à Kyô, lui seul pourrait la sauver. Même si cette idée était loin de lui plaire. Ses organes refermés, et la peau vaguement rattachée, laissant encore filtrer du sang, elle le chercha des yeux. Il était à quelques mètres plus loin, lui aussi sur la vaste plate-forme du toit.
Gémissant douloureusement, elle rampa jusqu'à lui. Sa lenteur était accentuée par la chaleur qui l'accablait. Il devait être midi car le soleil était haut et brûlant. A mi-chemin elle dût s'arrêter, haletante. Son visage était souillé de sang et de larmes, de poussières émanant des batailles ayant eu lieu dans la prison. Elle se demanda un moment ce qui pouvait bien se passer, d'ailleurs, dans la prison. Avec tous les prisonniers, ou presque, dehors, les gardes massacrés... Sûr qu'après ça, elle deviendrait une sérieuse criminelle recherchée.
Grognant pour se donner du courage, elle avança un nouveau bras, et tirant, elle se traîna sur cette petite et infime distance. Des larmes de douleur jaillissaient de ses beaux yeux et des cris de souffrance sortaient de sa gorge. Elle n'avait jamais été autant blessée.
Il lui fallut plus d'un quart d'heure pour atteindre le Dieu qui n'était en fait qu'à une dizaine de mètres.
Elle se hissa sur le torse de Kyô pour voir correctement son visage. Il était inconscient et son corps était entièrement couvert de sang. Paniquant, la mercenaire scruta les alentours, mais il n'y avait que le corps de la déesse, plus haut, sur le dôme. Son anxiété grimpa brusquement. Quoi que visiblement battue, elle restait une déesse et elle pouvait se réveiller à tout moment et Enora n'était pas assez stupide pour croire la vaincre. Hoquetant de douleur, de peur et de fatigue, elle secoua faiblement Kyô :


_Debout ! Réveille-toi ducon ! Allez... !

Mais rien. Il était dans les vapes, absent, pouf, envolé.
S'asseyant contre lui, le dos reposant contre le buste de la déité, elle se mit à sangloter. Ca ne lui ressemblait certes pas, mais elle était à bout de force. Brusquement, une idée lui traversa l'esprit : Kyô lui avait dérobé sa barrette fétiche avec les plumes de sa sœur. Se retournant aussi vite qu'elle le pouvait – c'est-à-dire plutôt lentement – elle fouilla Kyô. Elle n'eut aucun mal à la retrouver, au fond d'une des poches du Dieu. Avec un sourire, elle serra les plumes dans sa main avant de les embrasser et de remettre l'objet dans sa chevelure toute maculée de sang.
Alors qu'elle s'appuyait de nouveau contre lui, elle vit soudainement le corps de Mole se mouvoir. Un frisson de terreur lui parcourut l'être entier. La déesse était maculée de sang et même de la distance où elle était, Enora pouvait deviner ses yeux emplis de haine. Elle s'adressa à la ESP.er avec une voix sifflante :


_Tu pourras dire à mon frère que notre mère n'oublie rien, jamais. Qu'il s'attende à une nouvelle visite.

La mercenaire déglutit péniblement alors que la taupe humanoïde disparaissait étrangement.
S'allongeant contre Kyô, la tête reposant sur son buste percé à de multiples endroits, elle ferma les yeux. S'il ne se réveillait pas bientôt, c'en était fini de Dame Cruelle et de ses frasques...
Se tournant péniblement sur le côté, pour être face au visage du Dieu, elle posa sa main sur sa joue :


_Gros naze... Réveille toi.

Puis, de nouveau, tout noir, sa main retomba mollement contre l'épaule de Kyô.

Itami no Kyô

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Re : Auprès de mon arbre je vivais heureux... [PV Kyô]

Réponse 29 dimanche 14 juillet 2013, 04:54:45

Le réveil était rude. A peine ses paupières étaient-elles entrouvertes que les rayons du soleil étaient venus s'écraser sur sa rétine. Et le simple fait de bouger son bras pour couvrir ses yeux éblouis avait réveillé des douleurs musculaires dans tout son corps. Son corps était à bout, cette fois. Et la sensation poisseuse dans son dos lui indiquait que la plupart de son sang s'était répandue sur le sol. Et il n'y avait pas que le sien.
A côté de lui, Enora, les yeux clos, avait une expression figée et grimaçante. Elle en avait bavé, elle aussi. Pourtant, voir cette barrette de plumes revenue dans sa chevelure arracha un demi-sourire amusé au divin. Et puis, parce que ses côtes lui faisaient un mal de chien quand il inspirait, il se rendit compte d'une chose. Il était le seul ici, à respirer encore.
Kyô se redressa d'un bond. Son corps pesait une tonne, et la douleur lancinante le fit grogner et jurer. Fais fi de la douleur. Tu as déjà ressenti ça. La première fois que la foudre de Zeus a traversé ton corps. Il y avait une trainée écarlate sur plusieurs mètres, derrière la mercenaire. Un goût amer le prit à la gorge, et il regarda à nouveau la femme, avec un air quelque peu effrayé, et des yeux grands et ronds.

"Ah putain, déconne pas toi!"

Il posa sa main dans son cou, avec plus de violence que prévu. Son triceps l'avait fait tressauter, si bien qu'on aurait cru qu'il lui avait mis une claque. Nouvelle grimace. Mal de chien.
Rien. Fini, elle était partie chez Hadès. Mole avait eu raison d'elle? Enora avait succombé au châtiment des Dieux. Et la colère qui grondait au fond de Kyô raviva les flammes sur ses mains, son bras, son épaule. Sa mâchoire se crispait, et son cœur qui se rétablissait déjà se remettait à battre à cent à l'heure. Il se voyait déjà brandir la tête de Mole, en poussant un cri hargneux.
Tou-doum.
C'était faible, mais il l'avait senti. Il y avait un pouls, aussi insignifiant soit-il. Il y avait encore une lueur de vie. Il y avait encore de l'espoir. Ses lèvres s'étirèrent, il découvrit les dents. Et puis, sa flamme se mit à croître, devenant si dense qu'il crût un instant qu'elle allait consumer son propre bras. Il la bascula sur le dos sans aucune douceur, et posa sa main droite sur l'abdomen, sur sa plaie béante et sanguinolente.

"Je te le redirai un milliers de fois s'il le faut! T'as pas le droit de crever! Et t'as certainement pas le droit de me laisser là, tout seul, comme un con!"

Il sentit quelque chose, glisser de son épaule jusque sa main. A l'intérieur de son bras, comme une boule que se déplaçait sous sa peau, d'un froid mordant, qui disparaissait au bout de ses doigts. Et une autre. Et encore une autre. Cette sensation de gel le brûlait de l'intérieur, mais peu à peu les douleurs dans son bras se calmaient. Et quand enfin ce fut terminé, il retira sa main: le trou dans le ventre de la mortelle n'était plus qu'un souvenir. Plus aucune trace sur sa peau, pas même de sang. Comme si le liquide rouge s'était résorbé.
C'était comme si, à ce moment précis, il savait exactement quoi faire. Il se mouvait machinalement, comme si c'était dans sa nature, comme si ce qu'il comptait faire était gravé dans ses gênes. Il reculait son coude et son épaule, paume exposée, doigts quelque peu repliés, comme s'il allait la frapper. Et, en fait, c'était le cas.

"DEBOUT, BORDEL!"

Sa main s'écrasa contre la poitrine d'Enora, et pourtant, rien ne se cassa, rien ne bougea. C'était comme si le peu de sang qui lui revenait se mettait à vriller à l'intérieur de sa main, et se libérait en une impulsion. Le corps de la belle sursauta, et son cœur se remit à battre vivement. Elle était sauve. Et lui n'avait absolument aucune idée de ce qu'il venait de faire*. Il roula sur le dos, pris d'un rire soulagé. Elle n'allait pas tarder à se réveiller, et il faudrait foutre le camp en vitesse. Il avait un peu de temps pour se reposer.
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Deuil pour deuil, sang pour sang.
Je purifie les maux par le feu,
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