La plage... [ LIBRE ]

Elle passa de nouveau sa main sur ses jambes, n'en revenant pas. Que venait-il d'arriver ? Elle l'ignorait, elle n'en savait rien. Tout ce qu'elle savait,c'est qu'elle portait une toge blanche, douce sur la peau, qui sentait beau l'écume fraiche et bouillonante. La sirèné admira le paysage.

Autour d'elle, la mer, les gens...et pas de dauphins, de crabes, de poissons, de... " Oh...tout ça me manque ..." Elle se releva lentement.

- Uargl !

Et tomba, s'affalant sur le sable. Elle fronça les sourcils et voulut se relever. Et retomba.

" Mince...je fais comment moi ? " Elle se redressa sur le sable et commençant à avancer en rampant, comme un serpent.

Aujourd’hui était une journée sans cours, rare moment de détente pour les lycéens, normalement, ce genre de jour, les jeunes se retrouvent entre eux pour s’amuser mais Saika était quelque peu indésirable du fait de sa « mauvaise manie » de provoquer des catastrophes. Des jours comme ça, où il faisait beau, il aimait se promener sur la plage et profiter du paysage. Ici au moins, il y avait moins de risque de provoquer quoique ce soit.
Soudain, son regard fut attiré par une forme, une jeune fille qui, aux yeux de Saika semblait faire un malaise, vu qu’elle tombait à chaque fois qu’elle essayait de se lever et semblait ramper au sol. Ni une, ni deux, il se précipita vers elle pour l’aider.

Est-ce que ca va ?

La fille lui semblait un peu… étrange vu de près. Elle devait avoir son âge et arborait de longs cheveux blancs mais le plus curieux était qu’elle était vêtu d’une simple toge blanche.

Tu as fait un malaise ?

La jeune femme regarda d'un air surpris le jeune homme, le dévisageant. Elle fronça les sourcils. Que voulait-il au juste ? Elle tenta de reculer.

Puis se stoppa.

- Comment...comment tu fais ?

Elle donna une tape sur les jambes du garçon.

- Comment tu tiens debout ? Dis-moi !

Elle se redressa, s'appuyant sur ses coudes. Mais elle glissa de nouveau.

La jeune fille agissait bizarrement, c’était le moins que l’on puisse dire. Elle sembla d’abord se méfier de lui puis elle le regarda ensuite d’un air curieux et lui demanda comment il faisait pour tenir debout. Elle ne savait pas marcher mais si c’était le cas, comment était-elle arrivé là ? La plage était déserte. Saika n’y crut pas une seconde, pensant avoir à faire à une folle ou quelque chose dans ce goût là mais en la voyant tenter de se redresser et chuter à nouveau, il comprit qu’il n’y avait aucun jeu là-dedans, elle ne savait vraiment pas marcher… Il lui fit d’abord un sourire doux pour tenter de la rassurer.

Tu ne sais pas marcher ? Tu veux que je t’aide ?

Plus tard les questions métaphysiques, la priorité était d’aider cette jeune fille.

La jeune fille eut une moue étrange. Elle ne comprenait pas un des mots que le jeune homme venait de prononcer...

- Mar...marcher ? C'est quoi ? ça se mange ?

Elle avait les cheveux couverts de sables et les yeux grands ouvert, brillants, étonnés... elle se tourna sur le côté légérement, afin de mieux dévisager le jeune garçon.

- J'ai faim.

Elle continua à avancer en rampant.

[ tu ne sais pas sur qui tu es tombé xD ]

Sacré numéro, c’est tout ce que pouvait dire Saika sur le coup, elle ne savait même pas ce que voulait dire marcher. Action de se tenir sur ses jambes et de se déplacer sur la terre ferme. Pour lui, c’était logique, tellement logique mais il ne savait pas qu’il avait à faire à une sirène, sinon il aurait tout de suite compris. La jeune fille fit en suite un drôle de rapprochement et signala qu’elle avait faim. Saika allait peut-être pouvoir l’aider pour ça, il avait une barre chocolaté dans sa poche, il la sortit, la déballa et l’offrit à la sirène.

Tu as faim ? Tiens, je te la donne.

Elle avait un air… innocent, comme si le monde entier lui était inconnue et elle donnait vraiment envie de la protéger, c’est pourquoi Saika, aussi étrange était la situation, voulut aider la jeune fille.

Je vais t’apprendre à te tenir debout, tu verras c’est pas si difficile quand on a le coup.

Il lui parlait tout sourire, se faisant le plus amical possible. Maintenant il n’y avait plus qu’à espérer qu’il ne provoque pas encore une catastrophe capable de traumatiser cet être en apparence si fragile.

«  C’est pas difficile ? » Elle attrapa la barre chocolatée. Et l’avala d’un coup. Puis grimaça. Quel goût…étrange ! Elle fronça les sourcils, regarda le reste de la barre et lui redonna.

- C’est…quoi ?

Elle fixa le jeune homme. Elle ne comprenait pas…elle était sur Terre ? C’était vraiment, bizarre. Bizarre…il fallait qu’elle vérifie une chose. Elle attrapa le garçon et le lança dans l’eau. Et poussa un cri.

- Qu’est ce qu’ils ont fait à ta queue de poisson ?

Elle plongea elle aussi, et le jeune homme put admirer la disparition de ses jambes, qui devinrent une chose époustouflante, une queue de poisson. Sa toge avait disparue, et elle n’avait plus que cette « chose » à la place des jambes, cette queue brillante et belle. Et elle regardait les jambes du garçon, qui restaient des jambes  .

La jeune fille avala un bon morceau de la barre chocolaté et fit une drôle de tête avant de lui demander ce que c’était.

Ben, c’est du chocolat.

Elle était vraiment très étrange, elle ne savait pas marcher, elle ne connaissait pas le chocolat, d’où venait-elle ? Elle intriguait vraiment le jeune homme. Puis tout d’un coup, il se fit balancer dans la mer. Et en plus, elle avait une force monstrueuse…

Queue de poisson ? Pourquoi tu me parles de queue de poisson ?

La réponse lui vint toute seule quand la jeune fille plongea dans l’eau et que ses jambes furent remplacées par une magnifique queue de poisson aux écailles beige-orangés luisantes. Il en resta sans voix…

Zen mon vieux, respires et analyses calmement la situation… Je ne crois pas rêver, je ne rappelle pas avoir bu, fumé ou ingurgiter quoique ce soit d’extraordinaire… Mais alors… Ca expliquerait tout.

Dis-moi… tu ne serais pas une sirène par hasard ?

Saika était assez gêné, d’une part, à cause du côté fantastique de la situation et d’autre part… en se transformant en sirène, la toge de la jeune fille avait disparut et si le bas était pisciforme, le haut était humain. Elle était très belle et seule ses cheveux masquaient sa poitrine, ce qui gênait pas mal ce pauvre Saika qui était également comme attiré par le regard malicieux de cette beauté des océans.

" Donc c'est un humain, ? " Cyanne n'en revenait pas. Elle était donc bien sur Terre...son rêve était réalisé. 

Cyanne adressa un regard étrange à ce garçon.

- Vous dites siréne quand vous parlez de nous ? Je ne savais pas.

Elle fit jouer sa queue de poisson dans l'eau éclaboussant autour d'elle. Elle était étonnée de voir des gens qui n'avaient pas cette capacité de respirer et de vivre sous l'eau.

- Je suis donc...chez les humains ?

Des trucs dingues, il lui en était arrivé beaucoup, généralement des catastrophes à rendre barges tout ceux qu’il croisait, il n’avait d’ailleurs jamais tenu le compte mais alors là ! Rencontrer une sirène, car il ne voyait pas trop ce que ca pouvait être d’autre, c’était ce qu’il avait jamais vécu de plus dingue dans sa vie et cette fois, difficile de faire l’indifférent.

Euh oui… Tu es chez les humains. Je m’appelle Saika… enchanté…

Le pauvre garçon était encore sous le choc et en plus la beauté à nu de la sirène ne l’aidait vraiment pas à garder son calme…

La jeune fille le fixa, les yeux etincellant. Elle devait le mettre mal à l'aise... elle remonta, s'aidant de ses bras, et revint sur la plage.

Aussitôt, la toge réapparut. Et la petite eut un sourire.

- Saika ? Etrange nom... je me nomme Cyanne.

Elle fit bouger ses jambes et les fixa, étonnée. Comment pouvait-on se servir de ça ? C'était scientifiquement impossible ?

Elle leva son visage et regarda autour d'elle.

- C'est bizarre chez vous...C'est vrai que vous vous bouffez la langue quand vous êtes amoureux ?

Elle eut un sourire et un petit rire nerveux. Les yeux pétillants...

La sirène se décida à retourner sur la terre ferme, aussitôt ses jambes et ses vêtements revinrent, Saika allait pouvoir lui parler un peu plus calmement et sortit donc à son tour de l’eau. Pourquoi, à chaque fois qu’il rencontrait une jolie fille, il fallait qu’il finisse trempé ? Il s’essora comme il put et regarda la jeune fille qui regardait ses jambes comme une curiosité.

Cyanne… c’est très jolie comme nom.

Sa dernière remarque interloqua quelque peu Saika. Il réfléchit quelques instant et finit par comprendre où elle voulait en venir et ne put s’empêcher de rire devant cette probable et étrange déformation du baiser.

Non, on ne se mange pas la langue mais quand les gens sont amoureux, il s’embrasse. Vous en faites pas ça chez les sirènes ?

Saika semblait revivre « rencontre du troisième type » tant la situation était étrange pour l’humain à peu près normal qu’il était. Mais au fond, la situation n’avait rien de désagréable…

Cyanne ouvrit de grands yeux effarés. Il parlait vite, elle avait du mal à tout comprendre.

Ellle se rapprocha du garçon, le fixant dans les yeux, trés prés.

- Chez nous, on ne fait pas ça, non. Chez nous on fait ça.

Elle lui tomba dessus, le plaquant carrément sur le sol en l'embrassant. Mais simplement en posant ses lèvres sur les siennes. Mais à ce contact, de petites lumiéres bleues étincelérent autour des deux bouches.

Cela dura 10 secondes, puis elle recula.

- Je ne comprends pas trés bien...chez nous, on dit que chez vous, vous êtes des étres étranges. Que vous ne vivez pas en respect avec la nature, que vous ne respectez que l'ar...hum...l'argent, oui. Je ne connais pas.

Elle eut un sourire et les yeux brillants.

- ça se mange l'argent ?

Dans ce genre de situation, il pouvait s’attendre à tout mais il ne serait jamais attendu à CA ! La jeune sirène lui avait carrément sauté dessus pour lui coller un baiser des plus étranges. Saika ressentit comme un étrange afflux dans sa tête qui dura un instant et elle rompit le baiser.

Euh… c’est à peu près ça… enfin pas vraiment… mais pas loin quoi…

Le jeune homme était déboussolé par l’étrange expérience et si par-dessus, on rajoutait le charme naturel de la sirène…
Elle lui posa ensuite une question des plus étrange mais qui invitait Saika à se poser des questions sur la nature humaine et ses pensées lui firent prendre une mine bien triste malgré le sourire de la sirène.

Malheureusement, c’est souvent vrai… le cœur des humains est un mélange de lumière et de ténèbres. Ils peuvent faire le bien comme le mal et beaucoup choisissent la facilité et le confort… C’est assez triste en réalité… L’argent, c’est… comment t’expliquer ça ? C’est une sorte de pouvoir… un pouvoir matériel… qui a souvent tendance à pervertir le cœur des gens… mais dont notre système ne peut se passer.

Saika reprit son visage souriant, il ne voulait pas effrayer la sirène.

Désolé, mes explications ne doivent pas être très claires.

C'est simple. La sirène n'avait pas tout compris. Elle ne connaissait ni les mots argent, pouvoir matériel, pervertir et système. Elle afficha un air troublé.

Et fixa l'horizon. S'inquiétant. Où était sa maison à présent ? Où était le chemin pour revenir ? Elle fronça les sourcils.

- Je n'ai pas tout compris. C'est étrange ici. Vous parlez vite, avec des mots nouveau... on dit vrai alors quand on parle d'autre monde ?

Elle eut un air triste et fixa le jeune homme. Tout cela était étrange.

- On nous dit que vous balancez du noir dans les nuages, et que le ciel devient gris. Plein de choses restent à voir ! Je ne connais pas ce monde, moi ! Je fais comment ?!

Sa voix était presque implorante.Elle ne comprenait rien...