Je courrais dans la nuit, une petite forêt sombre parsemée de clairières ici et là. Mis à part le bruit des semi-automatiques et des ricochets des balles, elle était calme… Mes poursuivants étaient très nombreux, beaucoup trop nombreux pour que je puisse en venir à bout… Je devais fuir, rapidement!
C'était donc vrai ce qu'on disait, il est facile d'éliminer un politicien, le plus dur, c'est de fuir sa maison sans que personne ne s'en rende compte. Et là, je devais dire que j'avais lamentablement échoué. Dans un dernier effort avant de mourir, ma cible avait crié à l'aide, une petite armada avait donc débarqué dans la chambre, constaté la mort de leur patron, puis me courir après. Voilà la petite histoire, pour le moment, je ne pouvais pas m'empêcher de croire que ça allait être ma dernière heure si je ne trouvais pas un endroit pour me cacher, et vite!
C'est alors que je sentis comme une décharge électrique me traverser la jambe, ce qui me fit m'écrouler au sol. Essayant de comprendre ce qui venait de m'arriver, je vis que les hommes étaient déjà à mes côtés et qu'un autre me regardait, par-dessus moi. On m'avait tiré dessus, et j'allais revoir tout ceux que j'avais perdus, ou que j'avais éliminés. Avant de mourir, j'entendis deux bruits: le "cric" caractéristique d'un pistolet qu'on armait, bruit qui fut l'un de mes outils de travail, au fond, j'étais content qu'on m'exécute ainsi, et le second bruit fut en fait une parole que mon bourreau me disait, pendant que je me relevais péniblement pour m'agenouiller devant lui.
Adios
Puis, le bang tant attendu se fit entendre et, comme dans les films un peu trop clichés, le son fit s'envoler quelques oiseaux qui étaient restés pour apprécier le spectacle. Contrairement à ce que j'ai cru, la mort était tout à fait différente de ce à quoi je m'attendais. Premièrement, plus de douleur à la jambe, elle avait disparu. J'étais en paix pour une fois, sans le fardeau à porter de la vie, je me sentais plus libre, mais la vie me manquait déjà. Finalement, ce qui fut notable, j'étais comme un spectre là où j'étais mort, je voyais mon corps au sol, une marre de sang se propageant sur l'herbe verte, les hommes qui rentraient chez eux en disant qu'ils ne viendraient que demain me porter dans les marais.
Puis soudain, une porte noire se matérialisa devant moi, porte qui m'aspira de l'autre côté de celle-ci. L'ambiance était froide, ce n'était pas une pièce ni rien, on aurait dit qu'on tenait dans l'espace, les étoiles, planètes et astéroïdes en moins. C'était un noir complet, seule une chandelle, ou ce qui en ressemblait, perçait les ténèbres, tenue par un homme en longue capuche aussi noire que l'endroit où je me trouvais. Celui-ci me regardait, sans dire un mot. J'en conclus donc que c'était à moi de prendre la parole.
Je… je suis Hiro Atayoshi… Et apparemment, je suis mort… Et vous êtes le gardien de l'enfer? Le Dieu des morts? Vous êtes qui au juste?
Oui, il se peut qu'il me trouve insolent, mais j'ai toujours été ainsi, surtout de par la nature de mon rang sur Terra, ou encore la position de force que j'avais face aux gens qui m'entouraient sur Terre. De mon vivant, on m'avait appris à manipuler les gens pour que j'aie ce que je veux et cet enseignement m'avait été profitable du fait que j'avais réussi à m'installer confortablement derrière les "hommes de loi" de Seikusu afin qu'ils me protègent et que je puisse continuer ma vente d'esclaves sur Terre sous le couvert des réunions avec le maire, qui empochait aussi un gros pactole…
Il était cependant évident que la manière dont j'étais vêtu, des relations que j'avais ou encore du solde du compte en banque que je possédais ne serait d'aucune utilité face à cet homme, probablement qu'il n'appréciera pas trop la manière dont je lui ai parlé.