J'écoutais avec attention ce que la jeune psychologue disait à propos de Juno…Puis hochai légèrement la tête lorsqu'elle mentionna qu'il faudrait qu'on regarde ensemble si le tout est cohérent… Juno n'avait pas de famille, pas d'amis, ni même d'animaux, tout ce qui le rapprochait de la société c'était son avocat, et l'avocat en question, s'était moi. Et même avec une seule personne comme entourage, il n'avait su garder ma confiance, mais beaucoup de gens sont ainsi, il faut absolument qu'ils aient leur petit jardin secret. Le gros problème avec ce jardin, c'est qu'il finit par être la seule chose qui "tienne" encore à vous. C'est pour ça que je m'efforce de garder contact avec le plus de gens possible. On ne m'oubliera pas de si tôt, je suis partout à la fois…
Ça n'était pas une très grosse surprise que la psy me dise qu'il y avait de bonnes chances qu'il mentait, je l'avais senti aussi dès la première séance, mais avoir une preuve que mes doutes étaient fondés me rassura quelque peu… Puis la conversation prit un tournant tout à fait différent, allant même dans le sens opposé du travail dans lequel nous étions. Elle voulait savoir si je travaillais souvent à la maison.
En fait, non. Généralement, quand je quitte mon cabinet, je laisse tous mes dossiers et tout ce que j'ai en tête dans le bâtiment. Enfin, je dis tous mes dossiers, il m'arrive parfois de prendre un ou deux cas urgent, et je continue de travailler dessus ici. Cependant, je me rends à mon cabinet tôt et je repars généralement tard, ce qui me laisse le temps de travailler sur les dossiers importants dans la journée…Disons que ce soir est une exception. J'aurais très bien pu vous inviter dans mon cabinet, mais je ne crois pas que vous auriez vraiment apprécié devoir vous rendre dans le quartier de la Toussaint…
Je pris une nouvelle gorgée de vin. Généralement, quand je disais à mes interlocuteurs que mon cabinet se trouvait dans le quartier de la Toussaint, ils me regardaient tous avec un air sidéré, me bombardant de questions sur le choix de l'endroit, que ce n'était pas un endroit sûr pour un avocat, surtout du fait que tout le monde sait qu'un avocat est très à l'aise financièrement parlant. Ce qu'ils ne savaient pas à mon propos, c'était que peu oseraient s'attaquer à moi, car même si je ne fais plus affaire avec les gens du crime organisé, je reste leur défendeur, ils ont donc un total respect envers moi… Et m'offrent quelques faveurs, une fois de temps en temps.
Je me levai, une fois le repas terminé puis débarrassai la table en vitesse avant de tout mettre au lave-vaisselle, ne gardant que nos deux verres de vin et la bouteille sur la table.
Bon, je crois que pour ce soir, ce sera amplement suffisant pour l'analyse, et si vous me montriez ce que vous avez dénoté chez mon client? On pourrait voir ensemble ce qu'Hound peut bien me cacher…
Je me rassis alors à la table puis lui sourit en remplissant nos deux verres une nouvelle fois, attendant que Dylan décide de sortir ses notes pour que nous puissions finir au plus vite ce travail. Ce n'était pas vraiment pour moi que nous devions terminer ce job, mais pour elle, car elle devait vouloir rentrer chez elle, la fatigue d'une dure journée et, en plus, devoir aller faire une rencontre chez un client…
Personnellement, elle aurait pu passer la nuit chez moi que ça m'aurait plu. Un je ne sais quoi chez cette femme m'attire, un peu comme Shylee m'avait attiré, cette petite vie rangée, loin des soucis qu'un homme de ma trempe puisse rencontrer. Peut-être était-il temps d'essayer de passer à autre chose qu'une vie solitaire… Non?
Cependant, comme tout homme avide, j'avais un but bien précis que je voulais atteindre et que rien au monde ne me ferait dévier de ma route: [g] Détrôner Dorian Garan comme prince des marchands d'esclaves [/g].
Et dire qu'il y a à peine un an, l'esclavagisme ne m'intéressait pas du tout… Les choses évoluent rapidement, de nos jours…