Se laissant emmener, avec une faible résistance pour les plus costaud, les membres de l'équipages n'étaient cependant pas vaincus. Le chien, Caramel, avait trouvé refuge sous le lit, et s'y était affalé, moitié évanouit. Myrtille, blottie contre Lou, avait le poil hérissé. Quant à Lou... Elle était figée, terrifiée. La Capitaine élastique l'avait recueillie alors qu'elle allait être mise en esclavage parce que son père ne pouvait pas payer ses dettes. Cet homme qui allait prendre possession d'elle était terrifiant. Il l'avait enfermée dans un cachot, avec une dizaines de terranides apeurées mais soumises. Lou avait eu beau crier, encore et encore, personne ne venait à son secours. Juste le « Maître ». Un Loup-garou. Affreux. Tout couturé de partout, comme si il prenait plaisir à se faire des cicatrices. Il arrivait, à moitié transformé, accompagné de deux terranides chattes. L'une d'elle avait immobilisé Lou alors que la bête voulait prendre son dû. Et Lilith était arrivée à ce moment-là, se glissant par le soupirail de la cave aussi souple qu'un serpent, se laissant tomber à terre avec fracas. Après une série de jurons hauts en couleurs, elle avait paru sniffer l'air, avant de se diriger vers la petite Lou. Poussant le Loup d'un geste désinvolte, elle avait reniflé les poches de la robe de la petite aux cheveux violets avant d'en sortir une sucette à la fraise, triomphante. Et c'est là qu'elle avait paru voir les terranides chats et le Loup, sonné et surpris. En deux temps trois mouvements, elle avait assommé les trois vilains individus avec une barre de fer que son bras est allé prendre en s'allongeant. Et depuis, Lou suivait la jolie Pirate aux cheveux roses, reconnaissante et admirative. Et voilà que la scène de ce soir lui rappelait ce qui avait failli lui arriver. Cette scène à laquelle elle n'avait pas repenser depuis qu'elle était sortie des griffes de ce malade.
Observant par la serrure, la gamine de treize ans restait immobile. Elle en oubliait presque de respirer. Puis Myrtille, hostile, fonça dans la porte et franchit les quelques mètres qui la séparait de la mercenaire pour planter ses crocs dans la jambe, supportant mal que l'on maltraite l'équipage qui l'avait si gentiment recueillie et nourrie. Une porte du placard était ouverte. Lou était recroquevillée de l'autre côté, se mordant les lèvres pour ne pas crier, gardant ses petits doigts fermement crispés sur le manche de sa dague. Et pendant ce temps, à la cale, les autres s'éveillaient. La fumée leur causait un mal de crâne épouvantable. Clara fut la première à réagir. Elle compta rapidement les enchaînés, avant de voir qui manquait à l'appel.Lou. Bien sûr... La discrète gamine, toujours planquée quelque part à lire lorsqu'elle n'aidait pas. Clara soupira de soulagement, ne se doutant pas de ce qui se passait dans la cabine. Alexy et Hector commençait à émerger à leurs tours. Le cuisinier et l'épeiste, tous deux costaud et athlétique malgré le physique assez frêle qu'ils paraissaient avoir, commencèrent à forcer sur les liens pour affaiblir les fers et le bois. Daniel et Emerick s'y mirent à leur tour, souhaitant se libérer de ce fer qui leur abîme les poignets. Meredith, Charm', Josh et Kary ne tardèrent pas à les aider. Seul Fred et Marilyn étaient encore inconscients. Fred, parce qu'il avait quelques allergies à la fumée, et Marilyn, parce que son organisme de fée était fragile. Mais être fée avait ses avantages. On dirait pas comme ça, mais la musicienne aux cheveux d'émeraude peut se rétrécir jusqu'à atteindre la taille d'un colibri. Ses oreilles deviennent moins pointues lorsqu'elle est humaine. Ainsi, peu de personnes peuvent savoir ce qu'elle est.
Et moi pendant c'temps là, j'me prenais des coups d'masses.. Et moi pendant c'temps là, je me suise pris des flèches... ♪
Haha, rien, de tel qu'une bonne musiquee pour accompagner les combats. Les deux Paladins étaient coriace. Et c'est vrai, je perdais des forces à chaque coups. Mais je suis résistante messieurs, n'ayez craintes... Vous ne m'aurez pas de sitôt... Malheureusement les flèches suivantes me firent mal. Cette fois-ci, il avait bien visé. Les flèches se plantèrent dans mon bras, entaillant ma peau, et je dus lâcher la masse pour rouler sur le sol. Je tirais sur les flèches d'un coup sec, les arrachant, aggravant l'entaille cependant. Un gémissement de douleur m'échappa alors que je roulais loin des deux hommes. Aussi loin que me le permettait le cercle de soldats...
« Aïeuuuh ! Mais qu'est-ce que vous avez contre moi à la fin ? J'ai pas fait trop de dégât hé ! »
Malgré le sang qui s'écoulait, mes bras s'étendirent jusqu'à attraper le bras de chacun des Paladins, et j'ai pour intention de les faire démonter de cheval pour les balancerdans le tas de soldat grâce à l'élan que me procurera le retour de mes bras. Ou bien, s'ils sont trop costaud, je vais partir vers l'avant et être propulsée dans les airs, dans la direction du port. Sans doute que dans ce cas de figure-là, je réussirais bien à me prendre un mur et à être arrêtée dans une ruelle.